RLD

RLD

Robert Louis-Dreyfus

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Robert Louis-Dreyfus
Naissance 14 juin 1946
Paris
Décès 4 juillet 2009 (à 63 ans)
Zurich
Nationalité Suisse Suisse
Profession(s) PDG de Groupe Louis Dreyfus
Autres activités Actionnaire majoritaire de l'Olympique de Marseille
Formation École des dirigeants et créateurs d'entreprise et MBA de la Harvard Business School
Famille Jean-Louis Dreyfus (père)

3 enfants

Robert Louis-Dreyfus, parfois abrégé RLD, était un homme d'affaires suisse d'origine française, né le 14 juin 1946 à Paris et mort le 4 juillet 2009 à Zurich[1], en Suisse. Il est surtout connu pour ses activités dans la téléphonie et le football. Héritier de la famille Dreyfus qui a fondé un prospère groupe familial dans le négoce et le transport maritime, le Groupe Louis Dreyfus, il se lancé indépendamment et sans l'aide familiale dans les affaires où il réussit brillamment. Fortune faite, il devient en 2007, le principal actionnaire et dirigeant du groupe familial. Passionné de sport, il s'est impliqué dans le football, devenant l'actionnaire principal de l'Olympique de Marseille et un des actionnaires du Standard de Liège. Il est mort à 63 ans des suites d'une leucémie.

Sommaire

Famille

Robert Louis-Dreyfus est le fils de Jean Louis-Dreyfus et de . Il est l'héritier de la riche famille Louis-Dreyfus. Il naît le 14 juin 1946 au 8 rue de l'Élysée dans le VIIIe arrondissement de Paris. Il est le troisième et dernier enfant de sa famille, Monique et Colette sont ses aînées de six et quatre ans respectivement. Français d'origine, il est naturalisé suisse en 1995. Il est un cousin de l'actrice Julia Louis-Dreyfus.

Le 15 mai 1992, Robert Louis-Dreyfus se marie une seconde fois, avec une jeune femme d'origine russe nommée Margarita, avec laquelle il a trois fils nommés Éric, Maurice et Kirill.

Études

Il échoue deux fois au baccalauréat[2]. Cependant, il veut entrer à la Harvard Business School. Sans le bac, Louis-Dreyfus apprend de Nathaniel de Rothschild et Thierry Lovenbach en 1970 qu'il peut entrer à Harvard en remplissant un dossier, réussissant un test d'intelligence et à exposer un projet personnel[3]. Il obtient 813 sur 850 au test et décrit son passage dans un kibboutz israélien qui séduit le jury[4]. Il est admis et paie ses études avec ses gains au poker, refusant l'aide de ses parents[4]. Durant ses études, il fait de nombreuses rencontres parmi lesquelles David Dubow, patron d'IMS[5]. Au printemps 1973, il devient titulaire d'un MBA[5].

À la tête de différentes entreprises

IMS Health

En novembre 1977, David Dubow invite Robert Louis-Dreyfus à siéger au conseil d'administration de l'entreprise IMS Health[6]. Il s'agit d'une société d'études pharmaceutiques aux États-Unis. Le fond Warburg Pincus projette alors de lancer une offre publique d'achat (OPA) sur la société en proposant 30% de plus que la valeur des titres aux actionnaires pour le rachat de leurs titres[6]. Louis-Dreyfus conseille alors à David Dubow de démontrer que le potentiel de valorisation des titres est supérieur à celui d'une vente immédiate[6]. La tentative d'OPA échoue. Trois ans plus tard, alors que la santé de Dubow se dégrade, il décide de nommer Louis-Dreyfus numéro deux de l'entreprise et d'en faire le successeur désigné à la tête de l'entreprise[7]. Il lui offre un salaire d'un million de dollars par an[7]. Il accepte le poste. Louis-Dreyfus investit ses économies dans l'entreprise[8]. Avec ses gains au poker et ses revenus de placements en Bourse, il investit un million de dollars pour prendre un peu plus de 1% du capital de l'entreprise. Il a de nombreuses stock-options grâce à sa place dans l'entreprise. Il continue à investir jusqu'à détenir 4,9% du capital de la société deux ans après sa nomination. Il prend le contrôle de la société en 1982 à la mort de David Dubow. L'entreprise devient une multinationale, le chiffre d'affaires passe de 170 millions à plus d'un milliard de dollars[9] et l'entreprise s'installe dans trente nouveaux pays[10]. De 80 millions en 1981, la capitalisation est passée à 1,8 milliars de dollars à la fin des années 1980[11]. Le jeune patron et son équipe décide alors de vendre l'entreprise. En 1988, Robert Louis-Dreyfus cède l'entreprise à Dun & Bradstreet pour 38 dollars par actions[12]. RLD dépose une centaine de millions de dollars en banque et part en vacances en Chine.

Saatchi and Saatchi

En 1989, les frères Saatchi, Charles et Maurice propose à Robert Louis-Dreyfus de diriger l'agence de publicité Saatchi and Saatchi à Londres[13]. L'entreprise est endettée à hauteur de plus de 500 millions de dollars[14]. Louis-Dreyfus demande et obtient les plein pouvoirs, avec cinq des huit sièges du conseil d'administration[15]. Il entre en fonction en janvier 1990 avec une équipe composée principalement de Charles Scott, Tom Russel et Theodore Lewitt[15]. L'état des finances de Saatchi and Saatchi est désastreuse. Louis-Dreyfus doit restructurer la société et économiser partout afin de rembourser les créanciers. Peu après son arrivée dans l'entreprise, il divise par quatre son salaire[15]. Il en fait de même avec le salaire des frères Saatchi qu'il réduit d'un tiers[15]. Cependant, les actions de l'entreprise britannique continue de perdre de la valeur. Le contexte international et du secteur publicitaire est peu favorable à la reprise. Louis-Dreyfus commence par chasser les dépenses non utiles au fonctionnement de l'entreprise[16]. Il décide ensuite de vendre les tableaux de la galerie Charlotte Street, récupérant quinze millions d'dollars[16], et une grande partie de la collection de voitures des frères Saatchi[17]. Il décide de remercier 800 salariés et de regrouper tous les autres à Charlotte Street[17].

Louis-Dreyfus et son équipe négocie ensuite une restructuration de la dette[18]. Les objectifs sont remplis et l'entreprise est réorganisée. En juin 1992, RLD annonce lors du conseil d'administration qu'il quitte le groupe un an plus tard[19]. Il impose Charles Scott comme son successeur[19].

Adidas

En 1993, Robert Louis-Dreyfus rachète l'équipementier allemand Adidas. L'entreprise est alors dominée par Nike et Reebok. RLD recrute des personnes qui ont des compétences et promouvoie certains employés du groupe comme Herbert Hainer et Erich Stamminger qui sont invités à la direction du groupe. L'anglais est instauré à l'intérieur du siège social. Mais Robert Louis-Dreyfus décide aussi de changer de producteurs asiatiques et de sous traiter au maximum comme le font ses deux principaux concurrents. Il ferme alors dix sites de production de textiles et quinze usines de fabrication de chaussures, passant les effectifs de 10 000 à 6 000 salariés. La marge et la rentabilité augmentent. RLD a alors l'idée de relancer d'anciens succès de la marque en attendant la production de nouveaux produits. La « Gazelle » devient le succès de la marque et permet à celle-ci de pouvoir investir dans le marketing. Adidas réalise cinq spots publicitaires avec le slogan « We knew then, we know now » inventé par Louis-Dreyfus. Adidas se bat alors pour avoir une équipe de sportifs portant les couleurs de la marque. Le groupe met en avant des stars du passé comme Mohamed Ali et Emil Zátopek. Adidas renouvelle les contrats de Michel Platini et Franz Beckenbauer et signe des contrats avec David Beckham et Zinédine Zidane pour le football, Kobe Bryant dans le basket-ball.

Salomon

De LDCom à Neuf Cegetel

Il crée en 1998 l'opérateur LDCom, afin de concurrencer France Télécom sur le déploiement de fibres noires. LDCom devient alors un opérateur d'opérateurs. La crise des nouvelles technologies provoquant des défaillances parmi les clients de LDCom, une politique de rachat d'entreprises en difficulté est initiée. Ainsi, en 2002, il acquit la société 9 Télécom auprès de Telecom Italia qui souhaite se désengager du marché français. LDCom voit un avenir dans le développement des offres sur ADSL, sur le modèle de Free. En 2005, il fusionne Neuf avec Cegetel pour former Neuf Cegetel, faisant de l'entreprise le troisième FAI en nombre d'abonnés. En 2007, il siège à son conseil d'administration. Suite au rachat de Club Internet, la société devient le deuxième FAI Français. Cette société a été vendue à SFR[20].

Groupe Louis Dreyfus

Le 18 juillet 2007, il était devenu actionnaire de référence du groupe familial[Note 1] avec une participation comprise entre 51 et 55% pour 1,5 milliard d'euros. Il en devient aussi le principal dirigeant.

Dans le monde du football

Olympique de Marseille

Neuf Telecom, dont RLD est actionnaire majoritaire, sur le maillot de l'Olympique de Marseille
Centre d'entraînement Robert Louis-Dreyfus

En marge de ses activités professionnelles, Robert Louis-Dreyfus s'est intéressé activement au monde du football.

En décembre 1996, il est appelé par la mairie de Marseille pour devenir l'actionnaire principal et mécène de l'Olympique de Marseille. Mais, dans l'affaire des comptes du club, il est condamné pour « abus de biens sociaux » à trois ans de prison avec sursis et à 375 000 euros d'amende en juin 2006[21]. Un premier appel auprès de la Cour d'Aix-en-Provence a vu, quelques mois plus tard, cette peine réduite à dix mois de prison, toujours avec sursis[22]. Le rejet du pourvoi en cassation de cette condamnation le 22 octobre 2008 entérine ainsi ce jugement[23].

En tant qu'actionnaire principal de l'Olympique de Marseille, Robert Louis-Dreyfus n'a gagné qu'un titre, la Coupe Intertoto 2005. Sur le plan national, le club échoue deux fois en finale de la Coupe de France en 2006 et 2007. En championnat, il ne fait pas mieux que vice-champion de France en 1999, 2007 et 2009. Sous son contrôle, l'OM est deux fois finaliste de la Coupe de l'UEFA mais échoue lors des deux finales en 1999 et 2004.

Robert Louis-Dreyfus influe sur l'Olympique de Marseille. Neuf Telecom puis Direct Energie sont à la fois sous le contrôle de l'homme d'affaires mais aussi le sponsor principal sur le maillot du club.

Après son décès, l'Olympique de Marseille annonce que le centre d'entrainement de l'OM, anciennement appelé « La Commanderie », est renommé « Centre d'entraînement Robert Louis-Dreyfus »[24].

Standard de Liège

Il était administrateur et actionnaire du Standard de Liège depuis 1998, arrivé sur insistance de Luciano D’Onofrio. Avec le club belge, il remporte ses premiers trophées dans le monde du football avec le titre de champion de Belgique en avril 2008 et mai 2009.

En tant qu'administrateur et actionnaire minoritaire du club, il a remporté le championnat de Belgique en 2008 et 2009. Le club a aussi été vice-champion en 2006. Tout comme avec l'Olympique de Marseille, Robert Louis-Dreyfus n'a pas eu l'honneur de participer au sacre de l'équipe belge en coupe nationale, perdant trois fois en finale de la coupe de Belgique en 1999, 2000 et 2007. Il a néanmoins vu le club soulever la supercoupe de Belgique en 2008.

Le centre de formation du Standard de Liège est baptisé « Académie Robert Louis-Dreyfus ».

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, Robert Louis-Dreyfus : Les aventures d'un Don Juan des affaires, Patrick Robin Éditions, 2007, 293 p. (ISBN 2-35228-003-6) 

Références

  1. Robert Louis-Dreyfus est mort sur http://www.eurosport.fr. Mis en ligne le 5 juillet 2009, consulté le 3 septembre 2009
  2. Christophe Doré, « Robert Louis-Dreyfus, itinéraire d'un surdoué des affaires » sur http://www.lefigaro.fr. Mis en ligne le 8 novembre 2007, consulté le 3 septembre 2009
  3. Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.83
  4. a  et b Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.84
  5. a  et b Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.86
  6. a , b  et c Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.108
  7. a  et b Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.109
  8. Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.111
  9. Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.112
  10. Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.113
  11. (en) Our history sur http://www.imshealth.com. Consulté le 4 septembre 2009
  12. Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.117
  13. Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.120
  14. Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.121
  15. a , b , c  et d Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.123
  16. a  et b Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.124
  17. a  et b Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.125
  18. Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.128
  19. a  et b Jean-Claude Bourdon et Jacques-Olivier Martin, op. cit., p.130
  20. Robert Louis-Dreyfus vend ses actions Neuf Cegetel à SFR sur http://www.performancebourse.com. Mis en ligne le 24 avril 2008, consulté le 3 octobre 2009
  21. Eric Mettout, « Dreyfus et Courbis condamnés » sur http://www.lexpress.fr. Mis en ligne le 9 juin 2006, consulté le 3 octobre 2009
  22. Deux ans de prison ferme pour Rolland Courbis sur http://www.lexpress.fr. Mis en ligne le 17 octobre 2007, consulté le 3 octobre 2009
  23. OM: les condamnations de Courbis et Louis-Dreyfus sont définitives sur http://www.lexpress.fr. Mis en ligne le 22 octobre 2008, consulté le 3 octobre 2009
  24. La Commanderie officiellement nommée "Robert Louis-Dreyfus" sur http://www.om.net. Mis en ligne le 26 août 2009, consulté le 3 octobre 2009

Notes

  1. En 2006, ce groupe réalise environ 25 milliards de chiffre d'affaires et est estimé à 4 milliards d'euros. C'est un conglomérat vieux de 150 ans, acteur majeur dans le négoce des grains, le transport maritime et la construction maritime, acteur de poids dans les télécommunications et nouvel entrant dans le secteur des énergies renouvelables.
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