Quartier Lorge

Quartier Lorge
Quartier Lorge

Lieu Caen, Basse-Normandie
Construction XVIIe au XXe siècles
Matériaux utilisés Pierre de Caen
Utilisation Depuis 1792
Utilisation actuelle Services administratifs
Archives
Trivia Première caserne de Remonte
Coordonnées 49° 10′ 53″ N 0° 22′ 47″ W / 49.181327, -0.37960949° 10′ 53″ Nord
       0° 22′ 47″ Ouest
/ 49.181327, -0.379609
  

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Le Quartier Lorge est la dernière base militaire encore occupée par l'armée à Caen. Aménagée à partir de 1792 dans l'ancien couvent de la Visitation de Caen construit au XVIIe siècle, il fut agrandi au XIXe siècle pour accueillir le premier dépôt de remonte de France. Depuis 1992, il abrite également le Bureau des archives des victimes des conflits contemporains.

Sommaire

Histoire

Porte de la grande écurie

Le 16 décembre 1632, les sœurs de l'Ordre de la Visitation, installées à Caen l'année précédente, achètent dans le Bourg-l'Abbé un terrain de cinq acres entouré d'une muraille et dans lequel se trouvait une maison, une cour, un colombier et un jardin. Elles étendent leur propriété et se font construire un monastère.

En août 1792, l’ordre de la Visitation, comme tous les ordres, est interdit en France. Les communautés sont donc dispersées. Le monastère caennais est transformé en caserne pour accueillir la 73e brigade de Cuirassiers, puis le 8e régiment de Dragons[1]. L'église est transformée en magasin, en salle d'armes, en remise pour voiture et enfin en magasin d'alimentation[2].

Le 25 mai 1818, le premier dépôt de remonte est créé à titre expérimental à Caen[3] en vue d'acheter des chevaux directement au propriétaire ou aux éleveurs, de les élever et de les préparer au régime militaire[4]. Le corps de la Remonte est créé au niveau national en 1831 ; le dépôt de remonte de Caen, avec ses 150 hommes[5], est alors le plus grand de France. La Première circonscription de Remonte, celle de Caen, couvre le Calvados, l'Eure et la Seine-Maritime. Deux succursales (Falaise et le Bec-Hellouin) dépendent du dépôt de Caen[6]. En 1835, la municipalité verse 30 000 francs au ministère de la guerre qui fait construire dans les anciens jardins du monastère de la Visitation des écuries spacieuses, pouvant accueillir 700 chevaux, et des services annexes comme des forges pour les maréchaux-ferrants[1]. Le dépôt de remonte était chargé d'améliorer et d'assurer la reproduction des chevaux[7],[8] ; il est donc équipé d'un cabinet de vétérinaires et d'une pharmacie vétérinaire. En 1841, la caserne de la Visitation est rebaptisée caserne de la Remonte ; par la suite, la caserne prend son nom actuel de Quartier Lorge en l'honneur de Jean Thomas Guillaume Lorge, général de la Révolution française né à Caen en 1727[1]. Le préfet propose toutefois d'acquérir la caserne afin d'agrandir la prison ; en 1843, le Conseil général du Calvados rejette le projet qui est alors abandonné[9].

La Première compagnie des cavaliers de remonte, créée en 1852[4], est stationnée à Caen[10]. À partir de 1874, le Quartier Lorge est utilisé comme poste de commandement pour la 10e brigade, puis, à partir de 1925, pour la 5e D.I.[1]. En 1939, le dépôt de remonte de Caen n'est plus qu'un détachement de la Compagnie de Saint-Germain-en-Laye[4].

Le 6 juillet 1944, pendant la bataille de Caen, l'état-major de la 12e Division de Panzergrenadiere SS se réfugie dans la caserne qui est alors bombardée[11]. Les anciens bâtiments conventuels sont endommagés et l'ancienne église est totalement détruite. Après la Seconde Guerre mondiale, l'usage militaire du cheval est totalement abandonné et le Quartier Lorge devient le siège de la subdivision militaire du Calvados (zone de défense de Rennes) qui prend en 1966 le nom de 32e division militaire territoriale, puis de 32e groupement divisionnaire. En 1991, cette circonscription est finalement dissoute[1].

Services

Plusieurs services de l'armée demeurent toutefois[12] :

  • Direction des statuts, des pensions et de la réinsertion sociale ;
  • service départemental de l'Office national des anciens combattants ;
  • Direction interdépartementale des anciens combattants ;
  • Centre du service national ;
  • Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives.

Dans le cadre du plan de restructuration des forces armées, le terrain va être à terme libéré par l'armée[13]. Le maire de Caen, Philippe Duron, souhaite transformer l'ancienne caserne en « atelier du livre d'art et de l'estampe » organisé autour des fonds de l'Imprimerie nationale[14].

En 2005, le Centre de ressources pour les associations, rebaptisé maison des associations en septembre 2009, est ouvert dans l'ancien mess des officiers, bâtiment construit en 1844-1858 et rétrocédé en 2003 à la ville de Caen[1].

En 1992, Louis Mexandeau, Secrétaire d'État aux anciens combattants et victimes de guerre de 1991 à 1993, fait installer le Bureau des archives des victimes des conflits contemporains dans le Quartier Lorge. Le fonds de 7 km de linéaire est constitué de documents réunis par l’administration centrale des Anciens combattants à la suite des différents conflits du XXe siècle, en France et à l'étranger (guerre d'Espagne, guerre de Corée,...), en vue d’établir les droits des victimes de guerre[15]. Le bureau est chargé notamment de collecter les documents relatifs à la déportation en France, à l'exception des déportés juifs dont les archives sont conservées par le Mémorial de la Shoah. Le ministère de la Défense a toutefois passé une convention avec la Fondation pour la Mémoire de la Shoah afin de travailler de concert[16].

Monuments historiques

Maison du Grenadier

Actuellement, l'emprise du camp est de 64 536 m². Ce camp a été construit sur un terrain légèrement en pente, ce qui engendre des différences de niveau à l'intérieur de l'enclos. L'emprise est divisée en deux parties bien distinctes : la partie basse à l'est, qui comprend l'ancien monastère du XVIIe siècle, et la partie haute à l'ouest, correspondant aux anciens jardins dans lesquels ont été construits les bâtiments du XIXe siècle. Les deux parties sont séparées par un mur de soutènement. La parcelle haute en terrasse est elle-même subdivisée en deux sous-parties : au centre de la caserne, le champ d'exercice pour les chevaux entouré par les écuries, et à l'extrémité occidentale les bâtiments annexes autour d'une cour légèrement surélevée.

Sur l'ensemble du terrain s'élèvent 24 bâtiments[13]. Certains de ces bâtiments ont une valeur patrimoniale. Le 13 juin 1927, l'ancienne chapelle et le cloître ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. L'ancienne église ayant été détruite en 1944, elle a été radiée de la liste des monuments historiques par l'arrêté du 15 février 1946. En revanche, les façades et toitures des anciens bâtiments conventuels ont été inscrites à leur tour le 18 novembre 1988, en même temps que les bâtiments à usage militaire construits au XIXe siècle[17].

Sont donc inscrits :

  • l'ancien cloître, ainsi que les façades et toitures des bâtiments conventuels et du pensionnat des demoiselles ;
  • la maison dite du Grenadier sur la rue Caponière ;
  • l'infirmerie vétérinaire ;
  • la pharmacie vétérinaire reliée par un préau à la forge des maréchaux encore aujourd'hui équipée ;
  • la grande écurie.

Notes et références

  1. a, b, c, d, e et f Mairie de Caen
  2. Christophe Collet, Caen, cité médiévale : bilan d’histoire et d’archéologie, Caen, Caen Archéologie, 1996
  3. Ferdinand de la Combe, « La question des haras » dans Le Spectateur militaire, 34e volume, 1861, p. 403 [texte intégral]
  4. a, b et c Luc Binet, « Le corps de la Remonte », Revue historique des armées, n°239, 2005 [1]
  5. Journal des sciences militaires, tome 25, Paris, J. Corréard, 1831, p. 109
  6. Abel Hugo, France pittoresque, tome 1, Paris, Delloye, 1835, p. 41-42
  7. AUCAME
  8. Alexis de Tocqueville, Mémoire sur l'amélioration des chevaux normands, Cherbourg, 1838 [texte intégral]
  9. Tableau analytique des délibérations du conseil général du Calvados d'après l'annuaire du département (Sessions de 1833 à 1863), Caen, Pagny, 1864, pp. 243–244
  10. www.casernes-militaires.com
  11. Alexander McKee, « Destruction de Caen : massacre en masse pour rien », dans Louis Garros (dir.), La bataille de Normandie, Neuilly-sur-Seine, dossier Historama n°2, 1975, p. 170
  12. Ouest-France, 13 juin 2008
  13. a et b Ministère de la Défense
  14. Ouest-France, 19 mai 2009
  15. Service historique de la Défense
  16. Ouest-France, 4 août 2008
  17. Ministère de la Culture

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