Art populaire

Art populaire

Culture populaire

La culture populaire représente une forme de culture dont la principale caractéristique est d'être produite en masse et appréciée par un grand nombre, à l'opposé d'une culture qualifiée d'élitiste ou d'avant garde qui ne toucherait qu'une partie aisée et instruite de la population[1].

La culture populaire est l'objet d'un grand nombre d'études, notamment dans le cadre des Cultural Studies, mais bien que le sujet soit abondamment étudié et décrit, il n'existe pas de définition qui fasse l'unanimité au sein de la communauté scientifique[2]. La culture populaire se définit souvent indirectement, par opposition à d'autres formes de cultures.

On peut également mentionner que la culture populaire, contrairement à une forme de culture jugée plus élitiste, se veut accessible à tous et, même si elle ne se prive pas pour autant de références plus ou moins explicites à de nombreuses autres œuvres (courant dans les émissions et séries télévisées, par exemple), demeure compréhensible et appréciable à plusieurs niveaux, sans exiger nécessairement de connaissances culturelles approfondies au préalable.

Sommaire

Critique de la notion

Études dans le champ de l'industrie culturelle

Les Sciences de l'Information et de la Communication ont mis en évidence le faux débat démagogique entre culture populaire et art savant instauré par les médias et les grands groupes de communication. La confusion entre "arts et traditions populaires" et "culture populaire industrialisée" pollue ce débat. Theodor W. Adorno a initié une critique dans son essai "Kulturindustrie" traduit en français par "La Production industrielle de biens culturels" in "La Dialectique de la raison". Il a aussi problématisé une coupure esthétique entre musique populaire (liée à l'industrie du disque) et musique savante : lire "Sur la musique populaire" traduit tardivement en français dans le numéro spécial "Jazz" de la Revue d'esthétique.

Historique

La culture populaire dans le monde rural européen

Culture
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Les traditions populaires du monde rural ont été généralement décrites sous le terme de folklore, terme savant à l'origine, passé depuis dans le langage courant, avec une forte connotation de mépris ou de dévalorisation. C'est ainsi que les musées qui remettent cette culture à l'honneur parlent généralement de « traditions populaire » et guère de « folklore ».

L'année est rythmée par le calendrier rural, en particulier les moissons. Les grands évènements sont les foires, les fêtes religieuses et les mariages. Au quotidien, les veillées sont le lieu de transmission d'une culture orale de contes et légendes.

Ces contes et mythes populaires seront collectés et transcrits dans toute l'Europe et notamment par :

L'industrialisation

À partir du XVIIIe siècle, l'industrialisation des pays occidentaux amène la naissance d'une culture ouvrière, dont la solidarité est une forte composante. Certains loisirs sont encouragés par le paternalisme de l'époque : sports, colombophilie, jardins ouvriers, fanfares afin de détourner l'ouvrier de la fréquentation du bistro. Le syndicalisme se développe, entrant parfois en opposition avec des traditions religieuses toujours fortes.

L'industrialisation est également l'occasion d'un brassage de cultures, dû à des flux migratoires vers les régions industrielles demandant de la main-d'œuvre, ainsi qu'au développement des chemins de fer.

L'alphabétisation

Au cours du XIXe siècle, la plupart des pays occidentaux s'engagent dans l'alphabétisation de la population. Elle se généralise un peu plus tôt dans les pays de religion protestante, où chacun doit être capable de lire la Bible.

En France, en 1881, les lois Ferry instituent l'école gratuite et obligatoire, qui permettra l'accès de tous à la culture écrite. Cette école institue également le français comme langue unique, interdisant l'usage des langues régionales.

Les mouvements d'éducation populaire prennent leur essor, militant pour une diffusion de la connaissance au plus grand nombre afin de permettre à chacun de s'épanouir et de trouver la place de citoyen qui lui revient.

La culture de masse

Au début du XXe siècle, les droits aux congés payés sont acquis en Allemagne, puis en France et en Belgique, permettant à une part croissante de la population de partir en vacances.

Avec l'élévation du niveau de vie, apparaît dans les années 1960 la notion de civilisation des loisirs.

Aux XIXe et XXe siècles, la culture populaire a considérablement évolué en Occident, puis dans le monde entier avec le développement de la presse écrite, de l'enregistrement sonore, de l'invention du cinéma, de la radio et enfin de la télévision, qui ont permis aux populations d'accéder à une culture très riche en images, textes et informations diverses. Depuis les années 1990, la diffusion et la commercialisation d'une culture de masse se sont encore développées avec le réseau Internet ou avec le succès de supports numériques tels que le CD audio ou le DVD. En 2004, on estime que 40 % du commerce mondial est numérique[réf. nécessaire]. Le nombre de nouveaux films, livres ne fait qu'augmenter chaque année. De même la multiplication des chaînes de télévision donne un choix toujours plus large et varié au consommateur culturel.

Pour autant l'expression de « culture de masse » revêt, au même titre que celle de « culture populaire » une connotation trop souvent péjorative aux yeux de certains.

Ainsi serait-elle assimilée, de façon plus ou moins implicite, à une forme de culture « facile », américanisée, régie par de grandes multinationales, surmédiatisée et globalement inférieure à la » vraie culture », plus difficile d'accès. Les avocats de cette culture tiennent pour argument que cette dévalorisation qualitative est relativement peu justifiable, bien qu'omniprésente, lorsque l'on sait que de nombreux artistes tels que Elvis Presley ou les Beatles peuvent tout à fait être rattachés à une forme de culture de masse, quand on connaît l'importance de leur médiatisation à leurs époques respectives : cette médiatisation n'a pour autant jamais nui à la qualité artistique de leurs productions, pas plus qu'elle ne les a empêché d'être reconnus, avec le temps, comme de grands artistes. Ainsi, la qualité des œuvres culturelles ne dépendrait donc en rien de leur accessibilité auprès du public.

Cet argument n'est cependant tenable qu'à condition de tenir ces musiciens pour des musiciens de qualité, ce qui exige un gage d'objectivité. Or, c'est bien trop souvent les mêmes partisans de cette culture qui la jugent. Elvis Presley et les Beatles peuvent tout aussi bien être considérés sous un autre angle, selon lequel ils seraient les premiers véritables produits de masse dont la popularité repose moins sur leurs qualités que sur leur image.

Néanmoins, l'opposition d'une culture dite « basse » à une véritable culture est tout aussi absurde. Car là encore, ce sont ceux qui revendiquent leur culture comme supérieure qui la jugent comme telle.

Le problème de définition du populaire

À l'heure de la démocratie triomphante en France, le populaire se définit très difficilement : ce qui serait dit "populaire" se définirait par sa capacité à toucher tout le monde à l'exception de ceux qui en font un rejet (l'université jusque dans les années 1980, les conservateurs, etc.). D'où vient cette difficulté : de plus en plus, au XIXe siècle et au XXe siècle, la culture d'un pays ne se définit plus en fonction de sa culture officielle (celle des élites et des dirigeants) mais grâce aux différentes productions culturelles et aux mœurs ancestrales ou nouvelles.

Domaines culturels

Chants populaires

Musique populaire

Culture orale

Tradition orale :

Littérature populaire

Art populaire

Savoirs-faire

Fêtes et spectacles

Divertissements à l'occasion d'une élection - représentation satirique sous forme de peinture rococo, de William Hogarth - Angleterre, années 1750.

Jeux

Critique

La culture populaire est souvent considérée comme inférieure, y compris par ceux qui en sont les dépositaires.

De la même manière, voit-on souvent la culture populaire comme beauf et/ou engagée politiquement à droite. Selon les défenseurs de la culture populaire, cette impression se dégage en majeure partie d'un certain snobisme politiquement correct diffusé par une élite bourgeois-bohème généralisatrice et engagée au centre-gauche de l'échiquier politique mais aussi par les chaînes de télévision, stations de radio et entreprises engagées politiquement à droite, telles que TF1 ou RTL, qui font davantage la part belle aux artistes, hommes politiques et animateurs de droite.

Ainsi, lorsqu'on évoquera la culture populaire, on pensera en premier lieu à des personnes comme Patrick Sébastien, Michel Sardou ou Johnny Hallyday plus qu'à Elvis Presley, NTM ou Édith Piaf, tous pourtant plébiscités par les couches populaires de la population en leurs temps respectifs.

Selon Pierre Bourdieu :

« Le culte de la culture populaire n'est, bien souvent, qu'une inversion verbale et sans effet, donc faussement révolutionnaire, du racisme de classe qui réduit les pratiques populaires à la barbarie ou à la vulgarité : comme certaines célébrations de la féminité ne font que renforcer la domination masculine, cette manière en définitive très confortable de respecter le « peuple », qui, sous l'apparence de l'exalter, contribue à l'enfermer ou à l'enfoncer dans ce qu'il est en convertissant la privation en choix ou en accomplissement électif, procure tous les profits d'une ostentation de générosité subversive et paradoxale, tout en laissant les choses en l'état, les uns avec leur culture ou leur (langue) réellement cultivée et capable d'absorber sa propre subversion distinguée, les autres avec leur culture ou leur langue dépourvues de toute valeur sociale ou sujettes à de brutales dévaluations que l'on réhabilite fictivement par un simple faux en écriture théorique. »

— Pierre Bourdieu, Méditations pascaliennes, Seuil, 1997

Il s'agit là en réalité d'une critique, non pas de la « culture populaire » à proprement parler, mais plutôt de la manie des élites de scinder, par l'intermédiaire de la sémantique, la culture en deux parties inégales, la première « noble », la seconde « populaire », l'une « réellement cultivée et capable d'absorber sa propre subversion distinguée » et l'autre « dépourvue de toute valeur sociale ou sujette à de brutales dévaluations ». Il voit ainsi dans l'appellation « culture populaire » (et surtout dans sa connotation aujourd'hui très péjorative) un facteur de dévaluation qualitative de la culture accessible aux couches populaires.

Voir aussi

Bibliographie

Références

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