- Protocole-symbole
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La dichotomie protocole-symbole est un outil de réflexion dualiste séparant les accomplissements, technologies, pensées… selon qu’ils ont pour usage d’être simplement efficace ou bien de mobiliser les sentiments. On imagine généralement comme protocole ce qui est appelé de manière péjorative la « tuyauterie », c’est-à-dire les normes de fonctionnement. Les symboles au contraire, peuvent enflammer les gens. On ne fait pas la guerre pour un protocole. On la fait pour un symbole.
Il faut bien comprendre que ce qui est « protocolaire » pour un public est symbolique pour un autre, la taille des publics différant. Ainsi, un drapeau national est généralement symbolique. En revanche, une monnaie peut-être protocolaire si elle est nouvelle et n’a pas d’histoire. C’est ainsi que le tolar de Slovénie est considéré comme protocolaire et que sa disparition ne posa pas de problème pour ce petit peuple d’Europe centrale, alors que le franc français fut un symbole et que sa disparition provoqua des remous. De même, le terme euro pose des problèmes en lituanien, qui ne connait pas le digramme eu. Il ne l’est pas non plus dans d’autres pays (Malte, Slovénie…), mais le « digramme impossible » est là-bas un simple protocole.
De même, des normes techniques sont considérées comme des protocoles, sauf par une partie des techniciens qui les voient comme des symboles. Ainsi, en va-t-il des « standards du Web » ou bien d’Unicode. D’une manière générale, tout ce qui déclenche la passion est symbolique.
Enfin, tout objet glisse sur la dichotomie protocole-symbole. Ce glissement peut être spatial (la tilde est symbolique en Espagne, protocolaire ailleurs), temporel (les langues régionales en 1960 et en 2005) ou sectoriel (des normes techniques).
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