Protagoras

Protagoras
Page d'aide sur l'homonymie Cet article concerne le philosophe grec. Pour le dialogue de Platon, voir Protagoras (Platon). Pour le cratère lunaire, voir Protagoras (cratère).

Protagoras (en grec ancien, Πρωταγόρας), parfois aussi nommé Protagoras d'Abdère[1], est un penseur présocratique et professeur du Ve siècle av. J.-C., né vers -490 et mort vers -420[2]. Considéré par Platon comme un sophiste[3], il est reconnu comme tel par la tradition antique et récente[4]. Renommé dès son vivant[5], Protagoras est resté célèbre pour son agnosticisme avoué et un certain relativisme, selon une formule dont la signification exacte est aujourd'hui encore débattue (« l'homme est la mesure de toute chose »)[6],[7]. Il serait, selon Platon, le premier penseur à s'être revendiqué « sophiste » et à avoir demandé une rétribution financière pour son enseignement[8].

Sommaire

Biographie

Localisation d'Abdère, ville natale de Protagoras

En dépit de sa renommée dans l'Antiquité, très peu de choses sont aujourd'hui connues avec certitude sur la vie de Protagoras[9]. Comme pour la plupart des sophistes, on ne dispose sur lui que de témoignages et fragments souvent insuffisants pour se prononcer[10]. On sait qu'il naquît à Abdère, en Thrace, dans la première moitié Ve siècle av. J.‑C.[11], d'un père nommé Méandre (ou Méandrios)[12]. Il est établi qu'il fit plusieurs séjours à Athènes[13], où il fut proche de Périclès[14]. Le reste de nos informations est moins assuré, car les sources disponibles sur Protagoras sont parfois divergentes. Il serait selon certains d'origine modeste, selon d'autres issu d'une famille riche[15]. Il aurait été disciple de Démocrite, ou à l'inverse maître de celui-ci[15]. Alors que Platon le dit avoir joui d'une estime générale jusqu'à sa mort[16], d'autres le présentent condamné par la justice athénienne et contraint de fuir la cité[17]. La vie de l'auteur est ainsi entourée d'une part de légende[18].

Les dates précises de Protagoras sont incertaines[19]. Après avoir un temps proposé -485[20], les recherches contemporaines font désormais naître Protagoras vers -490[21]. Elles suivent ainsi la chronologie d'Apollodore[22], et la date plus précise de -492 est parfois avancée[22]. Platon affirme que le sophiste serait mort à 70 ans[16], ce qui situerait sa mort vers -420[23].

Concernant sa jeunesse et ses origines sociales, deux versions existent. Selon Philostrate, le père de Protagoras aurait été l'un des plus riches thraces, et aurait même hébergé le roi perse Xerxès Ier lors de la seconde guerre médique[24]. À cette occasion, Protagoras aurait pu fréquenter et être éduqué par des mages perses, à l'instar de Démocrite[24]. Les historiens de la philosophie considèrent toutefois cette anecdote comme une légende[25], possiblement fabriquée pour expliquer l'agnosticisme de Protagoras par des influences étrangères[25]. L'hypothèse d'un Protagoras riche mais sans lien avec les Perses n'est toutefois pas exclue[26].

À l'opposé, Diogène Laërce rapporte qu'il était d'origine humble, exerçant au départ un travail manuel[27]. Protagoras aurait été portefaix[28], et aurait inventé la tulè, élément qui sert à porter des fardeaux[29]. Son ingéniosité l'aurait fait remarquer par Démocrite, qui l'aurait pris pour disciple[28]. Cette version s'accorde toutefois mal avec les dates actuellement retenues pour Démocrite (-460, soit de 30 ans plus jeune que Protagoras), et l'hypothèse d'un lien Démocrite/Protagoras pourrait être elle-même une invention tardive[30].

Devenu sophiste, Protagoras séjourna plusieurs fois à Athènes. Sa première visite pourrait dater de -460[31]. Il semble avoir été présent en -444, période à laquelle Périclès lui aurait confié la rédaction de la constitution d'une nouvelle colonie[32]. D'autres visites en -432 et en -420 sont susceptibles d'avoir eu lieu, soit respectivement avant la guerre du Péloponnèse et après la mort de Périclès[32].

Plusieurs témoignages suggèrent un lien entre Périclès et Protagoras. Ce dernier aurait été suffisamment proche de Périclès pour s'entretenir une journée entière avec lui sur une question de responsabilité juridique[33], et ses vues politiques auraient été assez favorables à la démocratie pour que Périclès lui confie l'établissement d'une constitution[34]. Diogène rapporte en effet que Protagoras a été choisi pour rédiger la constitution de la colonie De Thourioi, fondée pour remplacer Sybaris après sa destruction[34]. Si la constitution finale n'aurait pas été d'esprit spécifiquement démocratique[34], le mandat donné à Protagoras indiquerait une proximité minimale entre le sophiste et le pouvoir athénien.

Localisation de Thourioi, indiquée "Thurii" sur la carte

Apulée et Diogène rapportent un procès entre Protagoras et l'un de ses disciples, Évathle[35]. Alors qu'Evathle refusait de payer son maître, car il n'avait pas encore gagné de procès, Protagoras le cita en justice. De sorte que si le disciple perdait, il devrait payer son maître ; mais que s'il gagnait, il devrait aussi payer son maître, puisque la valeur de l'enseignement reçu aurait été dès lors démontrée. Apulée développe l'anecdote en mentionnant une réponse du disciple[36] : s'il perd, il ne devra rien, puisque les leçons de Protagoras auront été inefficaces ; et s'il gagne, il ne devra rien, puisqu'il aura été absous. L'authenticité d'une telle histoire paraît douteuse, tant elle s'apparente à un scénario comique[37]. Ce qui n'interdit pas qu'elle a un fondement : selon Diogène, Aristote fait mention d'un procès contre Évathle, quoique dans un contexte différent[37],[38].

Les dernières années de Protagoras semblent marquées par des événements tumultueux[39]. Certaines sources indiquent une condamnation du sophiste pour impiété, sa fuite d'Athènes, et le fait qu'on ait brûlé ses livres en public[40]. Ces informations sont toutefois loin d'être avérées[39]. Suite à une lecture publique de son écrit Sur les dieux, Protagoras aurait été accusé par un dénommé Pythodore, partisan de l'oligarchie et membre des Quatre-Cents[41]. L'accusation se serait appuyée sur le décret de Diopite, qui visait précisément à frapper les intellectuels partisans de Périclès[39].

Le décès de Protagoras interviendrait ainsi dans le contexte de réaction anti-Périclès qui suit la mort de celui-ci (en -429). Le sophiste serait alors mort pendant sa fuite d'Athènes, son embarcation ayant fait naufrage[40]. Cette version des faits a souvent été rejetée par les exégètes, qui s'appuient sur l'autorité de Platon[42]. Le philosophe ne mentionne en effet pas ces événements, mais affirme dans le Ménon que Protagoras serait mort estimé de tous, sans que jamais sa réputation ne s'estompe[16]. Les textes platoniciens sont toutefois souvent ironiques, et ce passage du Ménon présente des ambiguïtés qui rendent sa fiabilité incertaine[39].

Carrière et enseignement

Il offrait un enseignement qui était plus général que la rhétorique enseignée par la plupart des sophistes. Il eut à ce titre, plusieurs élèves :

Ses idées sur la rhétorique et le droit ont amené le « système adversaire »[46], ou rhétorique, dans lequel on amène un étudiant à débattre pour les deux parties en guise d'entrainement en droit. Protagoras faisait un usage fréquent des antilogies : il affirmait qu'en cas d'incertitude, deux thèses s'opposaient nécessairement, et qu'il fallait s'efforcer de défendre et de renforcer la plus faible d'entre elles. Il était aussi intéressé par l'orthopia, l'usage correct des mots, un domaine favori de Prodicos.

Philosophie

Parmi ses nombreuses œuvres (Traité des Dieux, Sur l'Être, Contradictions, Réfutations, De la Vérité, etc.), nous n'avons plus que quelques fragments dont deux sont déterminants dans la définition de sa pensée.

Dans le premier (rapporté entre autres par Platon) il affirme :

« L'homme est la mesure de toute chose : de celles qui sont, du fait qu’elles sont ; de celles qui ne sont pas, du fait qu’elles ne sont pas.»

De nombreuses interprétations ont été données à cet énoncé dans l'histoire de la philosophie. Ainsi, selon Sextus Empiricus, doxographe grec considéré lui-même comme un Sceptique, Protagoras affirme que "l'homme est le critère (kriterion) de tous les objets". Ainsi, "(...) il ne pose pour chacun que les seuls phénomènes et de cette manière, il introduit le relativisme[47]". Dans le Théétète de Platon, la doctrine de Protagoras est examinée dans la première tentative de définition de la science : "la science, c'est la sensation" (151d-187a). C'est du point de vue de ce que perçoit l'homme que le bien et le mal, le vrai et le faux prennent leur définition. La vérité, la justice ou la morale sont relatives.

L'énoncé peut aussi signifier que c'est l'homme qui crée les différences en ce qui concerne le langage, le savoir, la sensibilité ou les perceptions. Alors toute affirmation faite par un homme n'aurait de signification absolue que pour cet homme. Par exemple[réf. nécessaire], s'il détermine qu'un fruit est vert, son voisin peut conclure que le fruit n'est pas mûr alors qu'il s'agit d'un kiwi, pourtant mûr, évalué sur son intérieur. Dans ces conditions, selon Protagoras, il n'est pas si absurde de prétendre que tout est vrai.

Cet énoncé, examiné et réfuté par Socrate dans le Théétète, est souvent compris comme une forme de relativisme, ou comme une critique de la conception réaliste de la connaissance. La présentation platonicienne en fait une sorte d'individualisme de la connaissance, davantage qu'un relativisme au sens moderne du terme: selon le Protagoras tel que dépeint par Platon, ce qui est senti par un homme est vrai, même si d'autres hommes sentent d'autres choses. Platon s'attache à réfuter cette proposition par une série de paradoxes, et par la distinction de certains domaines où celle-ci est valide (ce qui dépend de l'opinion, ou doxa) et d'autres où elle ne peut l'être (ce qui dépend de la connaissance scientifique ou philosophique).

Dans l'autre fragment, il nous montre son scepticisme religieux :

« Pour ce qui est des dieux, je ne peux savoir ni qu’ils sont ni qu’ils ne sont pas, ni quel est leur aspect. Beaucoup de choses empêchent de le savoir : d’abord l’absence d’indications à ce propos, ensuite la brièveté de la vie humaine[48]

Si l'on accepte de croire en un Dieu sans l'avoir vu, il devient absurde de refuser aux autres dieux leur existence. En ce qui concerne les croyances, l'opinion change selon les gens et les sociétés.

Dans Protagoras, Platon lui consacre un dialogue qui décrit une discussion entre lui et Socrate où ils débattent sur l'origine de la vertu, Protagoras prétendant pouvoir enseigner celle-ci. Et surtout dans le Théétète Socrate se livre à une réfutation de la doctrine de Protagoras (161c et 166 d, 170...).

Références

  1. Bonazzi 2009, p. 43 ; Godin 2004, p. 1067
  2. Bonazzi 2009, p. 43 ; Brisson 1998 ; Kahn 1998 ; Poster 2005 ; Romeyer-Dherbey 2002, p. 7 & 10
  3. Platon (Protagoras), p. 71-72 (311d-e) et p. 78-80 (316c-317c)
  4. Pour la reconnaissance comme sophiste dans l'Antiquité, voir les témoignages de Platon, de Philostrate (réf.), d'Eusèbe de Césarée et d'Apulée (réf.). Pour la reconnaissance moderne comme sophiste, voir Pradeau 2009, p. 10-15. Depuis Hermann Diels (XIXe) les fragments et témoignages sur Protagoras sont présentés au sein des recueils sur les sophistes.
  5. Bonazzi 2009, p. 45 ; Kahn 1998
  6. Bonazzi 2009, p. 49 ; Kahn 1998 ; Poster 2005
  7. Bonazzi 2009, p. 456-458 (note 27) ; Romeyer-Dherbey 2002, p. 19-22
  8. Brisson 1998 ; Ildefonse 1997 ; Platon (Protagoras), p. 125 (349a)
  9. Poster 2005
  10. Pradeau 2009, p. 12-13
  11. Bonazzi 2009, p. 45
  12. Ildefonse 1997 ; Romeyer-Dherbey 2002, p. 7. Concernant l'hypothèse d'un père nommé Artémon, v. Bonazzi 2009, p. 444 (note 1)
  13. Bonazzi 2009, p. 45-46 ; Romeyer-Dherbey 2002, p. 10
  14. Bonazzi 2009, p. 45-46 ; Kahn 1998 ; Poster 2005 ; Romeyer-Dherbey 2002, p. 9
  15. a et b Bonazzi 2009, p. 45, et p.444-447 (notes 2 et 5) ; Ildefonse 1997, p. 15 ; Romeyer-Dherbey 2002, p. 7-9
  16. a, b et c Platon (Ménon), p. 184 (91d-e)
  17. Bonazzi 2009, p. 46-47 ; Kahn 1998
  18. Bonazzi 2009, p. 45 ; Poster 2005
  19. Ildefonse 1997
  20. Godin 2004 ; Romeyer-Dherbey 2002, p. 7 (note 1)
  21. Bonazzi 2009, p. 45 et p. 444 (note 2) ; Kahn 1998
  22. a et b Ildefonse 1997, p. 15 ; Romeyer-Dherbey 2002, p. 7
  23. Bonazzi 2009, p. 448-449 (note 9)
  24. a et b Philostrate
  25. a et b Bonazzi 2009, p. 444-445 (note 2) ; Romeyer-Dherbey 2002, p. 7-8
  26. Bonazzi 2009, p. 45 et p. 444-445 (note 2)
  27. Diogène Laërce, p. 52
  28. a et b Diogène Laërce, p. 52. Diogène donne Épicure comme sa source sur ce point.
  29. Diogène Laërce, p. 52. Diogène donne Aristote (Sur l'éducation) comme sa source sur ce point.
  30. Bonazzi 2009, p. 446 (note 5)
  31. Brisson 1998, p. 92
  32. a et b Bonazzi 2009, p. 46 et p. 449 (note 12)
  33. Romeyer-Dherbey 2002, p. 9, depuis Plutarque de Chéronée
  34. a, b et c Bonazzi 2009, p. 443 (note 1) ; Romeyer-Dherbey 2002, p. 9-10 ; Diogène Laërce, p. 51
  35. Apulée ; Diogène Laërce, p. 53
  36. Apulée
  37. a et b Bonazzi 2009, p. 445-446 (note 4)
  38. Diogène Laërce, p. 53
  39. a, b, c et d Bonazzi 2009, p. 46-47 et p. 448-449 (note 9)
  40. a et b Diogène Laërce ; Philostrate
  41. Bonazzi 2009, p. 46-47 ; Romeyer-Dherbey 2002, p. 10
  42. Bonazzi 2009, p. 46-47 et p. 448-449 ; Poster 2005
  43. Livre XV des Nuits attiques de Aulu-Gelle
  44. D'après Diogène Laërce (III, vi )
  45. a et b Dictionnaire historique et critique, Volume 3, page 820, par Pierre Bayle
  46. Diogène Laërce 51.
  47. Sextus Empiricus, Hypotyposes pyrrhoniennes, in Les Sophistes, trad. Jean-Louis Poirier, recueilli dans Les Présocratiques, "Pléiade", Gallimard, 1988, p.990
  48. Eusèbe Préparation évangélique XIV,III,7

Bibliographie

Textes antiques

Ouvrages contemporains

  • Barbara Cassin, « Le lien rhétorique de Protagoras à Ælius Aristide », in Philosophie, 1990 (7), no 28, p. 14-31
  • Alain Boyer, « L'oubli de soi — Du mythe de Protagoras au voile d'ignorance », in Philosophie, 1990 (7), no 28, p. 57-67

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