Prière

Prière
Albrecht Dürer, prière

La prière est un acte codifié ou non, collectif ou individuel, par lequel une requête est adressée à Dieu ou à une divinité ou à un être désigné comme médiateur de Dieu ou de la divinité. Trois types de prières existent : la prière d'intercession (pour demander un bienfait pour quelqu'un ou soi-même), la prière de confession, et la prière de gratitude. Elle est parfois présentée comme une attitude intérieure, méditative, quand elle ne contient pas explicitement de requête et cherche alors à produire un sentiment d'unité avec Dieu ou la divinité (voir Oraison silencieuse).

Sommaire

La prière bouddhique

Représentation de lamas avec des moulins à prière

Dans le bouddhisme theravāda ou le bouddhisme Zen, les moines ne prient pas car la prière n'a pas de sens en raison de l'impersonnalité des êtres, hors d'une pratique de dévotion laissée au commun du peuple. L'attachement aux rites ou la croyance aux effets de la prière (silavrata-paramarsa) fait d'ailleurs partie des dix liens qu'il faut briser pour parvenir à l'Eveil. Selon S. N. Goenka : « Il n'est pas correct de prier le Bouddha pour lui adresser une demande, ce n'est pas dans son enseignement. Un être libéré ne fait que montrer le chemin, c'est à vous de faire les efforts nécessaires pour atteindre le but final.»[1]

Dans le bouddhisme tibétain, la prière est un accompagnement des pratiques comme la méditation ou les enseignements[2]. Elle est parlée ou chantée et permet d'avoir une intention altruiste et de se concentrer sur un but : l'éveil. Pour prendre refuge, on commence en ces termes : "En le Bouddha, le Dharma et la Sangha, je prends refuge jusqu'à l'éveil", ce qui signifie que l'on va vers le Bouddha, son enseignement, et la communauté bouddhique. Ensuite on remercie d'autres personnages importants du bouddhisme pour leur apport au monde. On peut aussi prier lors des repas pour remercier les bouddhas et les circonstances d'avoir à manger.

La prière chrétienne

Vieil homme en prière, aquarelle de Julien Falat
Article détaillé : Prière chrétienne.

Dans la religion chrétienne, le « Notre Père » (Pater Noster) est généralement considérée comme la prière fondamentale enseignée par Jésus-Christ - (Nouveau Testament). Pour Tertullien[3], «La prière est le sacrifice spirituel qui a supprimé les anciens sacrifices».

La prière est un acte fondamental de la foi chrétienne, vécue comme une action de Grâce et de communion avec Dieu, une communion d’esprits entre Dieu et les Siens. C’est "Dieu le Père" que le croyant prie "au Nom du Seigneur Jésus-Christ". Dans l'Évangile selon Jean, Jésus-Christ indique comment prier à ses fidèles :

  • (13) et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. (14) Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. Jean, XIV
  • (23) En ce jour-là, vous ne m'interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. (24) Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. Jean, XVI

Des pratiques de méditations, de jeûne et de veille peuvent être associées à la prière, de même que des lectures de textes, bibliques ou non. Pour le croyant, Dieu est partout et la prière peut donc avoir lieu en n'importe quel lieu.

Pour le chrétien, Dieu est vivant, sensible à la prière du chrétien, et il espère qu'il réponde en acte (parfois selon le souhait exprimé, parfois différemment, parfois immédiatement, parfois de façon très différée). Certains chrétiens ont une relation très ardente avec Dieu, voire mouvementée et houleuse lui parlant comme à un ami proche, un père humain, lui faisant même des reproches et exprimant leur colère. Dans la religion chrétienne, l'esprit saint à travers la foi, les écritures, les autres chrétiens et même des non-croyants peuvent aider le chrétien à discerner la réponse de Dieu. Elle lui parait parfois évidente et claire, parfois même prononcée par Dieu, et plus souvent diffuse, voire difficile ou impossible à discerner immédiatement.[réf. nécessaire]

Des pratiques et des conceptions théologiques secondaires différencient les différents courants chrétiens. En particulier dans les Églises catholiques et orthodoxes on reconnait la prière par les Saints et la Vierge Marie[4]. L'utilisation d'objets de cultes (crucifix, icônes, chapelets, statues, etc.) est aussi sujet à des controverses. Les cultures et les milieux sociaux ont également une grande influence sur les manières de prier. Ce que les divers courants protestants contestent vigoureusement au nom des Écritures. Nous pouvons prier comme si l'on parlait avec un père, un ami, Dieu entend les prières non récitées mais simplement il suffit de lui parler.

Dans les trois principales composantes chrétiennes, des moines peuvent consacrer leur vie exclusivement à la prière. Certains courants évangéliques contestent la validité de l'engagement monastique.

Différentes communautés chrétiennes: Les saints des derniers jours suivent les étapes suivantes quand ils prient : 1. Ils invoquent le Père (exemple : « Cher Père céleste »). 2. Ils expriment leur reconnaissance (exemple : « Je te remercie de »). 3. Ils expriment leurs besoins (exemple : « Je te demande de »). 4. Ils terminent « au nom de Jésus-Christ. Amen ». La seule prière fixe (dite mot à mot) est la prière de la Sainte-Cène. Le Notre Père serait un exemple de prière plutôt qu'une prière fixe (« Voici donc comment vous devez prier » Matt. 6:9).

Exemples de prières chrétiennes selon le rite catholique romain et orthodoxe

Un musulman en pière

La prière islamique

Article détaillé : Prière islamique.

La prière musulmane (salat), demande au croyant de louer la grandeur de Dieu (Allah), de se soumettre à Lui, et de Lui demander de pardonner pour ses péchés. Il faut pour cela s'être purifié par les ablutions et avoir une pureté de l'intention (niyya). La prière musulmane est aussi une forme de méditation pratiquée (la prosternation) pour se remémorer et ne pas oublier Dieu (Allah).

La prière juive

Article détaillé : Prières juives.

L'interprétation de la halakha (loi judaïque) par le judaïsme orthodoxe établit que les hommes juifs doivent prier:

Les femmes juives doivent prier au moins une fois chaque jour, mais sans une longueur fixe, et le système des prières journalières n'est pas requis pour les femmes.

Le judaïsme du mouvement Massorti traite aussi le système halakhique des prières journalières multiples comme obligatoire. Dès 2002, les juives du mouvement Massorti sont vues comme obligées comme les juifs du mouvement de prier les mêmes prières, et aux mêmes moments de la journée. Les communautés traditionnelles, et les juives à l'individu sont permises de s'abstenir des prières.[1] (pdf). Les congrégations du judaïsme libéral utilisent des portions de la liturgie traditionnelle dans les offices, mais ils ne considèrent pas la halakha comme un commandement.

Pour les juifs, il y a une différence entre la prière en communauté (en miniane ou quorum) et la prière privée (personnelle). La prière en communauté est plus désirable, puisque cela permet de pratiquer des portions du rite, comme la lecture du kaddish par exemple, qui ne peuvent être pratiquées sans un quorum.

La plupart de la liturgie juive est chantée ou parlée en rythme avec une mélodie traditionnelle ou un nigoun. Les synagogues peuvent désigner ou même embaucher un hazzan ou chantre afin de diriger la congrégation dans les prières. L'embauche ou la désignation d'un hazzan d'entre les membres de la congrégation par le Rabbin de la communauté dépend de la grandeur de la synagogue.

Autres formes de prières

Lieux de prière

Études scientifiques sur les effets possibles de la prière sur la santé

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Diverses études ont examiné la question de l'efficacité des prières dont quelques études médicales. [réf. nécessaire]

Une expérience soi-disant menée par le Professeur Rogerio Lobo, chef du service d'obstétrique et de gynécologie de la Columbia University (New York) et publiée en septembre 2001 dans «The Journal of Reproductive Medicine» concluait à l'impact de la prière[évasif][réf. nécessaire]. L'étude était censée porter sur 199 femmes coréennes en attente de fécondation in vitro et sur des prières faites par divers groupes de prière aux États-Unis, au Canada et en Australie, qui ne connaissaient les femmes que par leur photo. L'article affirmait que les chercheurs avaient relevé une différence entre le groupe de femmes pour lequel on priait et celui pour lequel on ne priait pas : 50 % de grossesses contre 26 %[réf. nécessaire]. Il s'est par la suite avéré que cette étude n'avait aucune base scientifique et le professeur Lobo a exigé que son nom soit publiquement dissocié de cet article auquel il n'avait pas collaboré[5].

Une expérience comparable menée en Californie sur 40 malades du sida (prières à distance pour 20 malades par des chrétiens, juifs, bouddhistes, indiens et chamans) indiquait également des résultats positifs pour le groupe pour lequel il avait été prié[réf. nécessaire].

De son côté, l'American Heart Journal a publié trois études sur le sujet. La première, menée par le cardiologue Mitchell Krucoff (université Duke, Durham, Caroline du Nord) dans le cadre d'un projet Mantra portait sur 150 malades, et montrait un effet positif de la prière et des techniques de relaxation[réf. nécessaire]. La seconde, menée par le même chercheur, était menée en aveugle (ni les malades, ni les médecins ni les proches ne savaient quels malades faisaient l'objet des prières) et portait sur 750 malades. Cette étude ne montra aucune différence statistique entre les malades ayant bénéficié des prières et les autres[réf. nécessaire].

Enfin, une dernière étude encore plus importante, rendue publique an avril 2006 par l'American Heart Journal, a été menée sur les effets thérapeutiques de la prière sur des cardiaques et tend à démontrer que la prière n’aide pas au rétablissement de malades ayant subi un pontage coronarien, mais pourrait au contraire même entraîner des complications[6].

Cette étude a eu lieu de 1998 à 2000 et a porté sur 1 802 patients répartis dans six hôpitaux américains. Les malades ont été répartis en trois groupes.

  • Groupe 1: Les malades sont informés qu’ils vont peut-être faire l’objet de prières, et ils bénéficient de prières.
  • Groupe 2: Les malades sont informés qu’ils vont peut-être faire l’objet de prières, et ils ne bénéficient pas de prières.
  • Groupe 3: Les malades sont informés qu’ils vont faire l’objet de prières, et ils en bénéficient effectivement.

Trois groupes de prière, deux catholiques et un protestant, ont reçu le prénom et l'initiale du nom des patients devant bénéficier de prières, et ont été chargés de prier pour "la réussite de l’opération chirurgicale et une guérison rapide sans complication" des patients.

Aucune différence n'a été trouvée, dans les trente jours après le pontage, entre les malades des groupes 1 et 2. Par contre, les malades du groupe 3 avaient développé davantage de complications que les autres (59% contre 51%), chiffre interprété par les auteurs de l'étude comme résultant probablement du stress subi par des patients inquiets de se savoir "si malades qu’on avait recours à un groupe de prière". L'American Heart Journal précise que l'étude a été principalement financée par la Fondation religieuse John Templeton, qu'elle n’a pas examiné l'impact de la prière personnelle ou de proches, et qu'elle n’était pas destinée à examiner l'existence de Dieu ou la question de savoir s’il exauce ou non les prières.

Étude sociologique du rite de la prière

Notes et références

  1. Trois enseignements sur la méditation Vipassana, Points sagesse, 2009
  2. Voir exemple
  3. Tertullien, Traité sur la Prière.
  4. (fr) E. Bertrand Feumetio et Anicet Bongo Ondimba, Un Certain chemin de vie, éd. Editions Publibook, 2009, p. 239
  5. The Bizarre Columbia University 'Miracle' Saga Continues (Skeptical Inquirer March/April 2005)
  6. Benson et al. Study of the Therapeutic Effects of Intercessory Prayer (STEP) in cardiac bypass patients: A multicenter randomized trial of uncertainty and certainty of receiving intercessory prayer. April 2006, American heart journal, Volume 151, Issue 4, pp 934:942

Bibliographie

  • Eva de Vitray-Meyerovitch et Tewfik Taleb, La prière en islam, éd. Albin Michel, 2003
  • Évelyne Martini, La prière : ce qu'en disent les religions, éd. Editions de l'Atelier, 2001
  • Josef Andreas Jungmann, La prière chrétienne : évolution et permanence, éd. Fayard, 1972
  • Marcel Metzger, Les sources de la prière chrétienne, éd. Editions de l'Atelier, 2002

Voir aussi

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Articles connexes

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