Prison au Tibet

Prison au Tibet
Une ancienne photo de la prison de Drapchi

À Lhassa, jusqu'au milieu du XIXe siècle, les condamnés étaient soit enfermés dans la prison d'État de Shöl, soit confiés à un gouverneur de district qui était responsable de leur garde [1],. Certains criminels étaient condamnés à porter des chaînes et à mendier dans les rues afin de subvenir à leurs besoins [2].

Selon un livre blanc publié en 2009 par le gouvernement chinois, monastères et nobles disposaient également de prisons privées pour leurs serfs et leurs esclaves[3]. L'historien chinois Wang Xiaoruo écrit dans la revue en ligne China Society for Human Rights Studies, que, dans l'ancien système féodal tibétain, les prisonniers étaient souvent détenus dans les sous-sol obscurs et humides des manoirs, des temples ou des bâtiments gouvernementaux régionaux[4]. Des propos similaires peuvent être trouvés dans les Cent questions et réponses du gouvernement chinois, cependant pour Katia Buffetrille, on ne trouve aucune confirmation de ce type de propos dans des documents historiques ou biographiques[5].

Selon le gouvernement chinois dans un pamphlet de 1988 intitulé Cent questions et réponses, il n'y aurait eu qu'une seule prison et deux brigades de rééducation dans la Région autonome du Tibet. Le chiffre officiel est monté à trois en 2000 : la prison de la région autonome du Tibet, la prison de Lhassa, la prison de Bomi (cette affirmation est contestée par d'anciens prisonniers et divers opposants ou observateurs du régime chinois). Créée en 1960, la prison de de la région autonome du Tibet est la plus grande des trois et la seule à avoir une population féminine.

Selon la China Society For Human Rights Studies la population carcérale de l'ensemble des trois prisons est de 2 300 détenus, soit une proportion de 8,77 détenus pour 10 000 habitants ; 76% des détenus sont tibétains, 20% chinois, 4% relevant d'autres minorités ethniques, et quelque 60% des détenus ont été condamnés pour vol, 30% pour crimes avec violence et moins de 5% pour crimes contre la sécurité nationale.

Sommaire

Historique du système judiciaire et pénitentiaire avant 1950

L'établissement du code juridique tibétain (VIIe siècle)

Selon Rebecca Redwood French, le code juridique tibétain remonte au règne du roi Songtsen Gampo au VIIe siècle [6].

Le premier code juridique fut établi sous l'Empire tibétain (620-866 de notre ère). Ce code édictait trois types de règles :

  • les « quatre lois fondamentales » interdisant le meurtre, le vol, la lubricité et le faux témoignage ;
  • les « dix actes non vertueux » ;
  • les « seize principes moraux ».

les « quatre lois fondamentales » et les « dix actes non vertueux » étaient issus directement du canon bouddhiste tibétain. La liste des délits était fortement ancrée dans la doctrine bouddhiste. La liste des « seize principe moraux » formulés pat Tsongtsen Gampo était encore très connue dans le tibet du XXe siècle[7].

Pendant les 350 ans qui suivirent la fin de la dynastie Yarlung, les règles juridiques de l'ancien gouvernement central restèrent en vigueur dans plusieurs des petits États qui lui avaient succédé[8].

La période sakya (XIIIe siècle)

Voir le chapitre « Régence Sakya (1246-1354) » pour une présentation complète.

Selon Rebecca Redwood French, au XIIIe siècle, l'école sakya du bouddhisme tibétain, avec l'aide d'adeptes mongols, prend le pouvoir dans une bonne partie du Tibet central, instaurant la première période théocratique tibétaine[9].

Victor et Victoria Trimondi écrivent que le code pénal codifié par les Sakyapa trahissait une forte influence mongole et était tiré du livre des statuts (Yassa) de Genghis Khan. Selon ces auteurs, il était, à l'instar du système pénal du Moyen Âge européen, très cruel : mutilations bizarres comme l'énucléation, l'amputation de membres ou l'arrachement de la langue, l'exposition délibérée au froid jusqu'à ce que mort s'ensuive, pilori, entraves, joug, emprisonnement à vie dans des culs-de-basse-fosse[10].

Selon Rebecca Redwood French, qui cite Giuseppe Tucci, les Sakyapa utilisèrent les lois mongoles durant cette période. Le code pénal mongol introduit au Tibet fut, soit le Yassa de Genghis Khan, soit plus probablement ses élaborations et adaptations successives incorporées dans les lois Yuan. Il fut introduit au Tibet par la dynastie Yuan et les sakyapa l'auraient accepté et mis en application[11]. Pour autant, selon Tsepon W. D. Shakabpa et Dinesh Lal, quand Sakya Pandita rejoignit en 1247 le camp de Godan à Liangzhou dans l'actuelle province de Gansu, et qu'il constata que les troupes mongoles y exterminaient les Chinois Han en les jetant dans un fleuve, il fut horrifié et donna des instructions religieuses, indiquant notamment que l'acte de tuer un être humain est l'un des pires selon le Dharma du Bouddha[12],[13].

La période Phagmodrupa

Changchub Gyaltsen (1302–1364), fondateur et régent de la lignée Phagmodrupa, renversa en 1354 la théocratie sakya[14]. Le premier code rédigé durant la dynastie Phamogru, le Code Phamogru ou Neudong, aborde dans sa 2e partie, entre autres sujets, le meurtre, le vol, l'adultère[15].

Changchub Gyaltsen remplaça la division en myriarchies datant des Mongols par des rdzong ou dzong (districts) et abolit les lois mongoles en faveur de l’ancien code tibétain, auquel il ajouta dix articles inspirés des préceptes bouddhistes[16],[17]. Selon Michael von Brück, il réforma le système pénal qui jusque là autorisait l'exécution des criminels sans procès, par une justice ayant à sa disposition une gradation des peines, dont la peine de mort[18].

La période du royaume Tsang

Les années 1560 voient la naissance du royaume Tsang. Un code de loi, le code Tsang, est rédigé par le 4e roi Tsang après 1623. Selon Rebecca Redwood French, il restera en usage, sous différentes versions, jusqu'au milieu du XXe siècle[19].

Le Ganden Phodrang (1642-1959)

Article détaillé : Gouvernement du Tibet.

En 1642, le 5e dalaï-lama est installé à la tête du Tibet par le Mongol Gushi Khan. C'est le début de la 2e période théocratique du Tibet, laquelle devait durer trois siècles. Selon Rebecca Redwood French, de nouveaux codes juridiques, largement inspirés du code des Tsang, voient le jour. Ils ne subiront que peu de modifications jusqu'à la fin de l'État lamaïste[20].

Selon Victor et Victoria Trimondi, le système juridique reposera 300 ans durant sur le codex du Ganden Podrang (Gaden Phodrang) qui est instauré par le « Grand Cinquième »[21].

Dawa Norbu affirme cependant que la diffusion du bouddhisme au Tibet devait atténuer la sévérité de ce code, et que la peine de mort et les châtiments cruels furent supprimés par le 13e dalaï-lama[22].

La période du protectorat mandchou

Selon Charles Alfred Bell, les Mandchous ont notamment introduit au Tibet le châtiment de l’implantation de tiges de bambous sous les ongles[23]. Jamyang Norbu signale le fait que, le 1er novembre 1728, à Lhassa, 17 Tibétains furent exécutés par les bourreaux du corps expéditionnaire mandchou. Treize furent décapités et deux hauts lamas furent lentement étranglés jusqu’à la mort. Les prisonniers principaux, deux ministres du Kashag, Ngabo et Lumpa, furent mis à mort par une forme d'exécution chinoise appelée lingchi, traduite parfois par « mort languissante » ou « mort des mille coupures », qui prévoit que la personne condamnée ait le corps méthodiquement découpé en de petites portions avec un couteau sur une période prolongée dans le temps – pouvant s’étendre même sur un jour complet – jusqu'à ce qu’elle meure enfin. Cette forme d'exécution fut utilisée en Chine entre l’an 900 et son abolition officielle intervint en 1905. Une étude récente mentionne toutefois des exécutions par lingchi au Tibet oriental, dans le Kham, jusqu’en 1910, perpétrées par l'administration de Zhao Erfeng [24].

Criminel portant une cangue circulaire à Shigatse (Tibet central), en 1938/1939 (photo de l'explorateur Ernst Schäfer).

La poétesse tibétaine Woeser, dans un entretien récent qui, selon Jamyang Norbu, réfute la propagande officielle chinoise sur le « servage féodal barbare » (immanquablement « prouvé » par des expositions d'instruments de torture utilisés prétendument au Tibet comme les cages, les manilles, le pilori du cou, les pierres, et les couteaux utilisés pour enlever les globes oculaires), a déclaré que les « instruments de la torture les plus brutaux provenaient de la Chine intérieure – les émissaires impériaux de la dynastie Qing les ayant apportés au Tibet » [24],[25].

Une des contributions chinoises fut le mu jia (木枷), appelé la cangue. Cette méthode est similaire au pilori en Occident, à la différence que le bord de la cangue n'était pas fixé à une base, et devait être porté par le prisonnier. Au Tibet, ce système appelé gya-go ou « la porte chinoise », était largement utilisé par l'administration chinoise mandchoue. La cangue, en plus d'être une forme restriction efficace, était aussi une des formes les plus pénibles de punition à cause de son poids. La méthode tibétaine traditionnelle pour restreindre des prisonniers utilisait les fers aux jambes (kang-chak) [24].

Selon le site de Jean Dif, le moine bouddhiste japonais Ekai Kawaguchi, qui s'illustra par un périple de trois ans au Tibet au tournant du XXe siècle, rapporte dans ses mémoires les supplices alors en vigueur au Tibet : l'empilement de bonnets de pierre sur la tête jusqu'à éjection des globes oculaires; l'administration de 300 à 700 coups de fouet tailladant les chairs du dos; l'amputation des mains pour les voleurs récidivistes, pendus au préalable par les mains; l'énucléation; le nez fendu et les oreilles coupées en cas d'adultère de l'épouse, châtiment éventuellement dispensé par le mari lui-même; l'exil; la condamnation à mort, le condamné étant cousu dans un sac de peau ou lesté d'une grosse pierre puis jeté à l'eau. Kawagushi note que les mendiants aveugles et privés de mains ne manquent pas à Lhassa [26].

Prisons tibétaines selon Jacques Bacot

Relatant son voyage de 1909-1910, l'explorateur français Jacques Bacot décrit, alors qu'il se dirige vers le royaume quasiment indépendant de Pomi avant son intégration au Tibet central par les troupes du 13e dalaï-lama, les prisons tibétaines comme étant des fosses voûtées où le prisonnier est introduit, un orifice dans la voûte servant à lui jeter sa nourriture, des ordures et de l'eau. Le condamné dort couché dans l'eau [27].

Abolition de la peine de mort (1898)

Selon Jamyang Norbu, après l’intronisation en 1895 du 13e dalaï-lama, l'ancien régent Demo Rinpoché, qui avait abandonné le pouvoir, aurait, avec ses deux frères, Norbu Tsering et Lobsang Dhonden, projeté d’assassiner le 13e dalaï-lama. Le complot fut découvert et les trois instigateurs arrêtés. L’Assemblée nationale tibétaine (tsongdu), prononça la peine de mort mais le dalaï-lama refusa cette décision, déclarant son opposition à la peine de mort en raison des principes bouddhistes. Le professeur Melvyn Goldstein rapporte une rumeur selon laquelle Demo Rinpoché fut secrètement tué en prison. S’il est possible qu'un officiel zélé ait pu être impliqué dans une telle action, il n'y a aucune preuve de cette rumeur. Sir Charles Bell, dans sa biographie du 13 e dalaï-lama, écrit que ce dernier lui a déclaré que « jusqu'au moment de sa fuite en Inde, il n'a autorisé aucune peine de mort sous aucune circonstance que ce soit »[24],[28].

Le 13e dalaï-lama a aboli la peine de mort en 1898[29],[30].

La période 1912-1951

Article connexe : Tibet (1912-1951).

Les troupes et les autorités officielles chinoises sont expulsées du Tibet en 1912 par les Tibétains. Selon les Tibétains en exil et certaines sources, le 13e dalaï-lama déclare l'indépendance du Tibet en 1912, selon Barry Sautman il s'agit non pas de déclarations politico-juridiques mais simplement du constat que la relation prêtre-protecteur (mchod-yon) entre les dalaï-lamas et les empereurs chinois s'est éteinte du fait de la fin de l'empire [31],[32].

Interdiction de châtiments physiques tels que l'amputation de membres

Après son retour de l'exil, dans sa proclamation d'indépendance, le 13e dalaï-lama annonça l'interdiction des amputations de membres – en plus de son abolition précédente de la peine de mort. La déclaration est tout à fait spécifique : « Divers châtiments physiques sont bannis [interdits] : ainsi, l’amputation de membres était pratiquée en guise de punition. Dorénavant, des traitements aussi sévères sont interdits »[33]. Des exemplaires de la proclamation furent envoyés dans tout le Tibet et durent être gardés dans le bureau de chaque district [24].

Témoignages

Dans l'ancien Tibet, la justice pouvait être rendue par les monastères. Chögyam Trungpa Rinpoché, une réincarnation d'un grand lama, rapporte une bastonnade infligée, un peu avant 1950, à un musulman coupable d'avoir tué un animal sauvage : la sentence avait été exécutée par les moines eux-mêmes [34]. L'alpiniste autrichien Heinrich Harrer, qui vécut au Tibet de 1944 à 1951, rapporte que les crimes et les délits, dont les jeux d’argent, étaient punis avec une sévérité toute particulière à Lhassa durant les festivités du nouvel an. Les moines, qui étaient nommés à cette occasion par les autorités civiles, étaient des juges implacables qui avaient pour habitude d’infliger de terribles fustigations, lesquelles causaient parfois la mort du supplicié, auquel cas le régent intervenait à l'encontre des responsables [35].

Le communiste tibétain Phuntsok Wangyal rapporte la colère qui l'avait saisi lorsqu'il avait vu, un jour de 1945, des oreilles coupées de fraîche date accrochées à l'entrée du bâtiment de l'administration du comté de Damshung au nord de Lhassa [36].

Robert W. Ford, un Britannique qui séjourna au Tibet de 1945 à 1950 et fut envoyé en 1950 par le gouvernement tibétain comme opérateur radio à Chamdo, rapporte que partout au Tibet il avait vu des hommes dont on avait coupé un bras ou une jambe pour cause de vol. Les peines d'amputation, précise-t-il, étaient faites sans antiseptiques ni pansements stériles [37].

Selon l'Américain Frank Bessac (en), nez et/ou oreilles coupées furent les peines prononcées en 1950 par le tribunal militaire de Lhassa aux garde-frontières qui avaient tué ou blessé ses compagnons, dont Douglas Mackiernan (en), alors que ces derniers, fuyant devant les communistes chinois, avaient pénétré au Tibet. Bessac, explique que les Bouddhistes tibétains ne pratiquant pas la peine de mort, des mutilations sont les peines les plus dures pratiquées au Tibet. Trouvant les peines trop sévères, il demanda qu'elles soient allégées, ce qui fut accepté, les nouvelles peines prononcées furent des coups de fouet en proportion de la responsabiltié de chaque prévenu [38].

Stuart et Roma Gelder, deux Américains autorisés par les autorités chinoises dans les années 1960 à visiter le Tibet, alors fermé aux voyageurs étrangers, rapportent [39] avoir interrogé un ancien serf, Tserek Wang Tuei, qui avait volé deux moutons appartenant à un monastère. En guise de peine, il avait eu les yeux énucléés et les mains mutilées [40]. Selon l'historien du droit et animateur au service tibétain de Radio Free Asia Warren W. Smith Jr, s’ils ont reconnu que des Tibétains étaient tout à fait disposés à leur dire ce qu’ils souhaitaient entendre, les Gelder ne savaient pas que certains anciens serfs, dont les histoires faisaient état des mauvais traitements les plus graves, avaient été encouragés à s'étendre sur celles-ci et avaient fait carrière en récitant leurs contes aux Chinois, aux Tibétains, et aux visiteurs étrangers[41].

Selon Jean Dif, une scène similaire est rapportée par l'exploratrice Léa Lafugie dans les années 1930 : à Gyantsé, elle croisa des prisonniers aux chevilles passées dans de lourdes barres de fer qui les obligeaient à marcher les jambes écartées. Lâchés à l'aube et repris au crépuscule, ils mendiaient leur nourriture, l'administration pénitentiaire n'y pourvoyant pas [42].

Heinrich Harrer, dans son livre Retour au Tibet (1985), précise que ces châtiments avaient existé avant leur abolition par le 13e dalaï-lama, mais qu’ils n’avaient plus cours lors de son séjour au Tibet, à la fin des années 1940 [43].[citation nécessaire]

Le système judiciaire et les peines

Si l'on en croit Heinrich Harrer, il n'y a pas d'organisation judiciaire au Tibet. Les délits sont soumis au jugement de deux ou trois personnes de la noblesse dont la vénalité est courante [44]. Si l'accusé s'estime injustement condamné, il lui est loisible de faire appel auprès du dalaï-lama, mais il risque le doublement de peine si sa culpabilité est confirmée [45].

Il n'y a pas de peine de mort : le meurtrier, entravé aux chevilles, est simplement fouetté mais il meurt généralement des suites de la fustigation [46]. Le vol et autres petits délits sont punis de la fustigation en public et de l'exposition au pilori pendant quelques jours. Aux bandits de grand chemin et autres détrousseurs, on coupe la main ou le pied [47]. La peine toutefois n'est plus appliquée à Lhassa [48].

Selon Harrer les « délits politiques » sont sévèrement réprimés, ainsi le monastère de Tengyeling fut démoli et ses moines dispersés en 1914 pour collusion avec les Chinois [49],[50]. Selon Sanderson Beck, ce monastère aurait été privé de financement et transformé une école de médecine et d'astrologie tibétaine tandis que les traîtres étaient bannis et les moines restants répartis entre différents monastères [51].

Les prisons et leurs substituts

Heinrich Harrer précise que la prison se trouvait dans le village de Shöl [52] en contrebas du Palais du Potala [53].

Dans ses mémoires publiées en 1954, le même Harrer signale que les délinquants condamnés à porter des chaînes toute leur vie étaient soit enfermés dans la prison d'État de Shöl, soit confiés à un gouverneur de district qui était responsable de leur garde [54].

Selon Thomas Laird, les prisonniers tibétains effectuaient une partie de leur peine en dehors des prisons, mais avec des entraves aux jambes et des carcans autour du cou, une punition que l’on trouvait également en Chine et au Bhoutan à la même époque. Lorsque en 1950, le 14e Dalaï Lama s’aperçut des conditions imposées à ces hommes, il les fit libérer[55],[56]

La prison de Shöl est celle où fut enfermé, à la fin des années 1940, dans un cachot humide et sombre, le moine, poète et peintre de génie Gendün Chöphel, après avoir été arrêté, jugé et fouetté. Hisao Kimura (1922-1989), un agent japonais au Tibet, rapporte dans ses mémoires que Gendün Chöphel ne fut emprisonné qu’une année, mais que parfois, durant cette période, son esprit brillant mais toujours irrégulier dérapait. Ainsi, il eut une aventure avec une prisonnière originaire du Kham, et succomba à la dépendance de l'alcool et de l’opium [57].

C'est également à Shöl que fut emprisonné, en 1947, le 5e Reting Rinpoché, qui avait été régent de 1936 à 1941. Accusé de conspiration et de tentative d'assassinat contre le régent Taktra Rinpoché, il y serait mort empoisonné au bout d'une semaine [58]. Selon Hisao Kimura, un agent secret japonais au Tibet entre 1945 et 1950, qui tient l'information d'un geôlier, ce dernier serait mort dans d'atroces souffrances : on l'aurait frappé sur les testicules, préalablement attachées, jusqu'à ce que mort s'ensuive[59]. À ce sujet, l'historien Melvyn C. Goldstein rapporte les propos de Tsepon W. D. Shakabpa comme quoi de nombreuses personnes disaient qu'il avait été tué de cette manière, mais qu'il y eut une enquête diligentée par l'Assemblée tibétaine. Le comité dont il était membre, comprenait aussi Tsarong, Khenchen Lobsang Tashi, Gyetakba, ainsi que d'autres personnes représentant les monastères de Réting et de Sera. « Tsarong déclara à l'Assemblée qu'il n'y avait aucun indice que Réting ait été étranglé et qu'il n'y avait ni blessure, ni quoi que ce soit »[60].

Si des rumeurs d’empoisonnement ou d’émasculation se sont répandues après sa mort et sont rapportées par divers auteurs[61], son exécution ne fut pas légale, et il s'agissait d'un meurtre[citation nécessaire][55].

Les partisans de Reting Rinpoché furent arrêtés et condamnés eux aussi mais, la prison étant trop petite pour les accueillir tous, les détenus furent confiés à la garde et à la charge de familles nobles, à ce que rapporte Heinrich Harrer, témoin de ces événements. Si bien que l'on trouvait dans chaque hôtel de la noblesse un condamné en chaînes, le cou enserré dans un carcan en bois [62].

Selon le livre blanc publié en 2009 par le gouvernement chinois, seigneurs ecclésiastiques et laïcs avaient leurs propres prisons privées et rendaient eux-mêmes la justice pour leurs serfs et leurs esclaves [63]. Wang Xiaoruo, un spécialiste de l'histoire du Tibet, écrit que dans l'ancien système féodal tibétain, les prisonniers étaient souvent détenus dans les sous-sol obscurs et humides des manoirs, des temples ou des bâtiments gouvernementaux régionaux[64]. Des propos similaires peuvent être trouvés dans les Cent questions et réponses du gouvernement chinois, cependant pour Katia Buffetrille, on ne trouve aucune confirmation de ce type de propos dans des documents historiques ou biographiques[5]. 365

De la prison au musée

La romancière d'origine chinoise Han Suyin visita la « prison du Potala » en 1975 à l'invitation des autorités. Elle fut choquée de ce qu'on lui rapporta au sujet des détenus et des tortures qui étaient infligées à ces derniers à la cour de justice proche. Les Chinois Han, à ce qu'on lui dit, n'avaient rien pu faire avant le départ en exil des dirigeants tibétains, ainsi que l'affirme Warren W. Smith Jr dans son analyse critique à propos du livre Lhasa, the Open City publiée par Han Suyin en 1977 (traduit en français sous le titre Lhassa étoile fleur) [65], un ouvrage dont l’historien anglais Patrick French trouve le titre carrément ridicule [66].

Une telle « exposition de la torture tibétaine » avait été installée à Pékin en 1959 à l'intention du public)[67]. Pourtant, le 13e dalaï-lama avait aboli la torture au Tibet en 1898 (sauf celle en cas de trahison)[67].

Depuis 2007, les touristes peuvent visiter ce que les autorités de la Région autonome du Tibet appellent l'ancienne prison de Xuecheng, transformée en musée, et s'y émouvoir à la vue de chaînes, fouets, piloris et autres accessoires [68].

Selon l'écrivain exilé Jamyang Norbu, nombre des instruments de supplice ou de torture employés autrefois et exposés aujourd'hui dans des musées ou des expositions ont été en fait introduits au Tibet sous le règne des Mandchous [24].

Historique du système pénitentiaire après 1950

De la signature de l’accord en 17 points (1951) au soulèvement de 1959

Le 14e dalaï-lama, à l’âge de 16 ans, accède au pouvoir par anticipation le 17 novembre 1950, près d'un mois après le début de l'intervention militaire chinoise au Tibet. Choqué par l'utilisation de la cangue, il libère tous les prisonniers[69]. Il envoie une délégation à Pékin et ratifie l’Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet[70],[71], selon lui sous la contrainte.

Le 27 septembre 1954, il est choisi comme vice-président du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire[72],[73]. Avec le 10e Panchen Lama, il se rend dans la capitale chinoise pour rencontrer Mao Zedong et assister comme délégué à la première séance de l’Assemblée nationale populaire, où il discute principalement de la constitution chinoise[74],[75].

Durant les quelques années où il dirige le Tibet, dans une collaboration difficile avec le gouvernement central, le dalaï-lama rapporte avoir établi un système judiciaire indépendant et aboli le système de la dette héréditaire, qui était « le fléau des paysans et de la communauté rurale »[76].

Le 10 mars 1959 a lieu le soulèvement à Lhassa. Le 17 mars, il s’enfuit à Tawang, en Inde, traversant finalement la frontière le 31 mars[77].

Selon Françoise Robin, dès 1950, les prisons et les camps de travail se multiplient à Lhassa avec la prison de Drapchi, au Kham avec Garthar, au Gansu avec Lanzhou.[citation nécessaire] À Lhassa, ville de 30 000 habitants, six centres de détention sont ouverts, les prisonniers « sont des esclaves corvéables à merci pour l’édification du Tibet socialiste sous l’égide de la Chine ». Ils sont utilisés pour la construction des routes, le fabrication des matériaux, les tâches agricoles et ce « jusqu’à épuisement » [78].

Selon le gouvernement tibétain en exil, en 1956, à la suite des révoltes de la résistance tibétaine dans l'est du Tibet, l'armée chinoise arrête des nobles, des moines âgés et des chefs de la résistance, les torturant et les exécutant en public pour décourager la résistance [79].

Témoignages d'atrocités dans les années 1950

Selon Michael Harris Goodman :
En 1950, dans le Kham, un chef de village tentant de s'enfuir voit ses serviteurs fusillés par l'armée populaire de libération (APL), il est maintenu enchaîné autour du cou plusieurs jours et sans nourriture, ses biens sont confisqués, et ses 4 enfants emmenés en Chine[80];

En 1950, dans le Kham, un fonctionnaire tibétain tente de fuir l’APL. Il est capturé, dénudé, et se retrouve couvert de blessures de baïonnettes qu’on lui assena pour l’obliger à marcher plus vite. Attaché à un arbre, il fut battu pendant 8 jours par les Chinois qui lui coupèrent les lèvres quand il implora d’être tué plutôt que d’être torturé[80].

En 1955, dans le Kham, les Chinois confisquent les biens de près de 50 propriétaires fonciers qui sont emprisonnés puis jetés dans des tranchées, où ils sont nourris une fois par jour, pour « expier leur amour de la richesse »[80].

En 1955, dans le Kham, un homme est accusé de ne pas avoir remis l’ensemble de ses biens au peuple, il est arrêté par les Chinois, et conduit dans une salle où les villageois ont été convoqués. Des mendiants tibétains récemment incorporés à l’APL le frappe à coup de bâton, et versent de l’eau bouillante sur sa tête jusqu’à obtenir une « confession » de posséder de l’or. Il est alors ligoté, suspendu par les pouces et les orteils au-dessus d’un feu de paille pour lui faire dévoilé l’endroit, mais cela lui est impossible, car il ne possède pas d’or. Finalement, un clou chauffé au rouge lui est planté dans le front[80].

En 1956, dans l'Amdo, des personnes qui n'auraient pas déclarés leur bien, dénoncés par d'anciens mendiants, sont arrêtés, certains sont envoyés sur des chantiers de travaux, et d'autres fusillés devant une assemblée de villageois. Un homme est fusillé par étapes, du bas en haut, à 9 niveaux. On demande à un autre s'il souhaite mourir debout ou couché. Préférant mourir debout, il est placé debout dans une fosse qui est ensuite remplie d'une boue tassée jusqu'à ce que ses yeux sortant de leurs orbites soient sectionnés par les Chinois, alors qu'il est déjà mort[80].

Du soulèvement de 1959 au début de la révolution culturelle (1966)

La peine de mort qui avait été abolie au Tibet en 1898 fut rétablie quand le parti communiste chinois régit le pays [Quand ?] [81].

Après le soulèvement tibétain de 1959 et la fuite du dalaï-lama, 200 de ses gardes du corps restés à Lhassa ont été désarmés et exécutés en public, ainsi que des Tibétains qui avaient des armes dans leurs maisons[79]. Des milliers de moines tibétains ont aussi été exécutés[79].

Selon un dossier réalisé par Sonam Chokyi pour le compte de Friends of Tibet en Nouvelle-Zélande, lors de ces exécutions publiques les Tibétains furent tués par balle, crucifiés, brûlés vif, noyés, vivisectionnés, étranglés, pendus, enterrés vivant, éviscérés ou décapités[82].

Tsarong, arrêté lors du Soulèvement tibétain de 1959, a été emprisonné dans la maison Taring. Pendant 3 mois, il partagea une cellule avec d'autres détenus, ses jambes étaient enchaînées. Le matin de son procès, on le trouva mort. Selon les Chinois, il se serait suicidé, la famille n'y a pas cru, évoquant son courage[83].

Selon Frédéric Lenoir et Laurent Deshayes, à partir de la fin des années 1950 l'État chinois utilise les détenus des centres de rééducation pour construire les centres d'études nucléaire du Tibet[84].

Après l'intervention militaire chinoise au Tibet (1950-1951), les conditions de détention changent. Les responsables chinois utilisent le terme de prison pour les installations où sont détenues des personnes formellement reconnues coupables, selon la juridiction chinoise, d'un délit et condamnées par une cour de Justice. Or, la majorité des prisonniers condamnés pour un délit l'ont été par un comité administratif ou une décision de policiers. Ainsi les bâtiments où sont détenus ces condamnés non jugés par une cour ne sont pas considérés par les Chinois comme des prisons [85] .

Ces « non prisons » comprennent :

« L'archipel chinois (défini suivant le vocable employé par Soljenitsyne pour décrire les goulags soviétiques), fait partie de ces secrets de l'Histoire, secret d'autant mieux gardé que les témoignages le concernant sont rares. De même, l'archipel chinois n'a jamais beaucoup intéressé les intellectuels occidentaux, plus fascinés par les rouages du Grand Bond en avant, de la Révolution culturelle ou encore par l'importance stratégique d'un tel pays. Pourtant, malgré le manque de témoignages ou de statistiques fiables, il est indispensable de parler, ne serait-ce que pour ne pas tomber dans le piège du pouvoir communiste qui consiste à faire taire ceux qui n'ont pas de preuves » [88].
La durée de détention dans un laogai ne dépasse pas théoriquement quatre ans.

Jean-Luc Domenach indique que la prison chinoise, pour les autorités qui la gèrent, présenterait l'avantage, par rapport au Goulag, de «  transformer les hommes du passé en hommes nouveaux, c'est-à-dire dociles et consentants ». Ainsi, la prison chinoise serait une « contribution à la victoire du socialisme ». Dans cette perspective, la punition n'est pas la finalité de la prison mais grâce à elle le criminel aurait la chance de se réhabiliter. Cet objectif de « réforme de la pensée » est organisée comme un « processus de mort et de renaissance » [88].

À Xining dans le Qinghai un laogai s'ouvre en 1965, des milliers de Tibétains essentiellement originaires du Kham et de l'Amdo, y seront détenus. Les sévices subis (tortures, mauvais traitements, famine...) font que peu de détenus en sortent vivant ; « le taux de mortalité aurait atteint 95% après trois ans d'internement »[89].

Palden Gyatso, en juillet 2000, en France

Des détenus affamés et morts de faim à Lhassa au début des années 1960

D'anciens prisonniers tibétains témoignèrent de détenus morts de faim dans leurs prisons.

Dans son autobiographie, Tubten Khétsun, un ancien prisonnier qui a passé 4 ans en prison dans la région de Lhassa, évoque la faim et les cadavres d’autres détenus morts de faim[90].

Le moine Palden Gyatso indique qu'en 1961, alors qu'il était dans camp de travail dans la vallée de Lhassa, la nourriture devint rapidement le problème essentiel[91]:

« On nous servait du thé noir le matin et un bol de soupe claire où nageaient quelques lambeaux de chou le soir. Dans la soirée, on nous donnait aussi une portion de tsampa de cent grammes. [...] J'arrivais à peine à supporter le poids de mon propre corps. C'est ainsi qu'on commence à mourir de faim. En me réveillant un matin, je m'aperçus que deux prisonniers étaient morts dans la nuit et bientôt, nous ne nous couchions plus jamais sans nous demander lequel d'entre nous vivraient encore au réveil. [...] Nous faisions bouillir le cuir de nos bottes pour concocter un porridge épais. Certains dévoraient même de l'herbe qui leur gonflait le ventre et les rendait très malades. ».

Sous la révolution culturelle (1966-1976)

Article détaillé : Révolution culturelle au Tibet.

Selon le site des Ressources sur la Paix (Irénées), la révolution culturelle (1966-1976) prit au Tibet la forme d’une guerre contre un peuple et une civilisation, des centaines Tibétains, laïques mais surtout religieux furent torturés et exécutés[67]. Le site des Ressources sur la Paix cite le journaliste Pierre-Antoine Donnet : « Les sbires du dictateur entreprirent, à partir de 1966, la destruction systématique, méthodique, calculée, planifiée et totale de la civilisation tibétaine »[92].

En novembre 1970, Palden Gyatso fut témoin d’exécutions publiques qu’il décrit avec horreur dans son autobiographie (Le feu sous la neige). Il fut amené avec des centaines d’autres Tibétains des prisons de Lhassa à la prison de Drapchi pour assister à une réunion annuelle de « récompenses et châtiments ». Les gardes sortirent des rangs ceux des prisonniers qui allaient être exécutés, ligotés et baillonés, ils portaient une pancartes autour du cou où figuraient des caractères chinois. Palden Gyatso fut contraint à s’avancer près de Kundaling Kusang (Pamo Kusang), une célèbre femme tibétaine au visage enflé et couvert de meurtrissures, ne pouvant à peine respirer et qui était accusée d’activités contre-révolutionnaires visant à renverser la dictature prolétarienne. Elle fut, ainsi que 14 autres Tibétains, contraints de s’agenouiller devant une fosse près du monastère de Sera, et abattus par un peloton d’exécution, les survivants à la première rafale furent achevés d’une balle à bout portant. Les familles furent informées, le nombre de balles, la taille de la corde ayant servi à ligoter et le coût étaient indiqués. En 1971, Palden Gyatso fut le témoin de 3 autres condamnations à mort, l’un des prisonniers était uniquement accusé d’avoir éraflé un portrait de Mao, accident qui fut la source d’un procès d’intention ayant conduit à son exécution[93].

Étudiant avec d'autres Tibétains dans une université de la Chine du nord-ouest au début de la révolution culturelle, le jeune Tashi Tsering, après avoir été garde rouge, devient lui-même victime et se retrouve en prison au milieu d'intellectuels et de responsables, Han comme tibétains. Dans son autobiographie[94], il rapporte que son séjour en prison, en Chine centrale, fut effroyable, qu'il fut frappé à plusieurs reprises par son interrogateur, un autre Tibétain. Il finit par être transféré au Tibet et là, les conditions de détention et la nourriture s'améliorèrent (il eut même droit à des journaux en tibérain et en chinois) :

« Malgré l'extrême petitesse de la cellule, les conditions matérielles étaient meilleures que celles que j'avais connues dans les prisons en Chine. Il y avait des ampoules en verre dépoli dans chaque cellule, les murs et le sol étaient en béton et bien plus chauds et secs que ce que j'avais vu jusque là. Nous eûmes également plus de nourriture et de liberté. Il y avait trois repas par jour, et nous eûmes droit à du thé au beurre, du tsampa, et parfois même de la viande (...) », « comparé à ce que j'avais subi, ces conditions confinaient presque au luxe » [95].

Dans les années 1980-1990

La prison de Drapchi est la seule prison reconnue par les autorités chinoises en 1988 avec environ 900 détenus [96].

À l'issue de la visite au Tibet de Hu Yaobang en 1980, des milliers de prisonniers tibétains sont libérés[97].

En 1993, dans la préface de l'ouvrage collectif Tibet, l'envers du décor, Bernard Kouchner évoque plus de 1 million de morts tibétains depuis la « libération pacifique de 1950 » dont 92 000 morts sous la torture; près de 10 000 se seraient suicidés »[98].

Les associations de défense des droits de l'homme suivent les conditions de détention dans les prisons tibétaines[99].

Ainsi Amnesty International signale la mort de neuf détenus en 1998, essentiellement des moines et des nonnes, dans la prison de Drapchi : « Ces neuf détenus seraient morts des suites de passages à tabac et de diverses autres formes de torture et de mauvais traitements que leur auraient administrés des surveillants » [100].

Le système pénitentiaire dans les années 2000

Selon les sources chinoises

Selon les sources officielles chinoises, il y a trois prisons dans la région autonome du Tibet :

  • la prison de la région autonome du Tibet,
  • la prison de Lhassa,
  • la prison de Bomi.

Créée en 1960, la prison de de la région autonome du Tibet est la plus grande des trois et la seule à avoir une population féminine.

La population carcérale de l'ensemble des trois prisons est de 2 300 détenus, soit une proportion de 8,77 détenus pour 10 000 habitants. 76% des détenus sont tibétains, 20% chinois, 4% relevant d'autres minorités ethniques. Quelque 60% des détenus ont été condamnés pour vol, 30% pour crimes avec violence et moins de 5% pour crimes contre la sécurité nationale.

Le personnel affecté à ces trois prisons représente 600 personnes, dont 65% sont des Tibétains.

Quatre catégories de délinquants ne peuvent être incarcérés : les femmes enceintes, les femmes ayant un nourrisson, les personnes gravement handicapées et celles atteintes d'une maladie grave.

Les droits des détenus sont inscrits dans une brochure qui leur est remise lors de leur incarcération. Les détenus peuvent obtenir une réduction de peine pour bonne conduite. C'est le cas chaque année de 30% d'entre eux. Les trois prisons proposent aux détenus des cours de littérature, de mathématique, de droit et de gestion. Les détenus ont aussi la possibilité d'apprendre l'horticulture, la couture et l'entretien et la réparation automobiles. Différents menus sont proposés en fonction de l'origine ethnique des détenus. Les détenus ont droit à une visite familiale par mois.

La prison de la région autonome du Tibet a sa propre clinique, dotée d'un personnel soignant de 13 médecins et infirmiers. Elle a aussi sa propre pharmacie. En cas de maladie grave ne pouvant être traitée sur place, le détenu est envoyé dans un hopital public ou dans un hôpital de 60 lits, réservé à la population carcérale, qui vient d'être construit à côté de la prison régionale du Tibet. Il est doté d'un équipement médical moderne, pratique la médecine occidentale ainsi que la médecine tibétaine et compte 20 médecins[101].

Selon les sources tibétaines exilées

Le nombre de prisons
Les régions du Tibet historique

La Laogai Research Foundation donne une liste des prisons situées dans la Région autonome du Tibet [Quand ?] : Comprenant Bomi, Chushur, Delapuxie, Gazha, Lhassa, Drapchi, Naidong, Nyalam, Shengyebo, Shigatsé, Situola, Xizang, Xizang No. 2, Zedang[102].

Robert Barnett précise que depuis 1988, la position publique des autorités chinoises a évolué. Ainsi, il est évoqué au début des années 2000, trois prisons [103](dans le sens limité du terme) soit en plus de la prison de Drapchi : « la prison N° 2 de la Région autonome du Tibet est situé à Powo Tramo, à environ 350 kilomètres à l'est de Lhasa; l'identification de la prison N°3 n'est pas claire mais c'est probablement le titre officiel de la prison de Nyari, près de Shigatsé. » [104] .

Le moine Palden Gyatso, qui a passé 33 ans dans les prisons du Tibet, indique dans son livre Le feu sous la neige, en plus de Drapchi, la présence de 4 prisons autour de Lhassa : Gutsa, Sangyib, Ori-tritu et Seitru. Il mentionne aussi la prison de Nyéthang Zhuanwa Chang située au sud de Lhassa.

Dans le Kham, les autorités ouvrent des prisons à Markham, Dartsedo ou Minyak.

Dans l'Amdo, ce sont celles de Xining et Lanzhou[105].

Le nombre de détenus politiques

D'après les données contenues dans le rapport annuel pour 2007 publié par la Commission du congrès et de la présidence des États-Unis sur la Chine, il y avait environ 100 prisonniers politiques tibétains connus en septembre 2007, dont au moins 64 étaient soit des moines, soit des nonnes. La plupart de ces derniers avaient été accusés et condamnés pour séparatisme, la durée moyenne de la peine étant 10 ans et quatre mois [106].

En 2011, plus de 500 Tibétains sont portés disparus, et 831 cas prisonniers politiques sont connus[107].

Rééducation par le travail

En 2005, Manfred Nowak a visité la Chine pour l'Organisation des Nations unies en tant que rapporteur spécial sur la torture. Il a invité le gouvernement chinois à supprimer ses dispositifs de rééducation par le travail : « Ces méthodes comprennent une pression psychologique très forte sur les détenus pour qu’ils changent leur personnalité en confessant leur culpabilité ». Selon Manfred Nowack, ces dispositifs de rééducation par le travail contreviennent à la convention sur les droits civils et politiques[108].

Prisonniers d'opinion tibétains

Ngawang Sangdrol à une marche pour la liberté du Tibet à New York

Accusation de discrimination entre Han et Tibétain dans le droit pénal

Selon Jampa Monlam, directeur adjoint du Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie, les détenus tibétains n'ont pas le droit de prendre un avocat, au contraire des détenus chinois, ce qui constitue selon lui une mesure discriminatoire. Arrêté pour avoir pris part à des manifestations à Lhassa en 1987 et à deux autres reprises, il affirme avoir été emprisonné pendant 5 ans et 6 mois et avoir été torturé[107].

Selon N. Subramanya , bien que le gouvernement chinois nie l’existence d’une quelconque discrimination envers les Tibétains et prétend qu'ils sont traités de façon plus libérale que les Chinois, nombre d'exemples documentés indiquent le contraire[109].

La torture

Article détaillé : Torture au Tibet.

En 2004, le Dr. Subramanya Nagarajarao, directeur de l'Indian Research Institute, à Mysore, écrit que les atrocités commises comportent des violations physiques et sexuelles, l'usage de chiens pour attaquer les prisonniers, l'usage de bâtons électriques sur le corps, l'insertion d’aiguillon électrique à bétail dans leurs organes génitaux, des brûlures de cigarettes sur le corps et plus macabre, l'extraction forcé de sang des prisonniers[109].

En 2007, des enfants tibétains ont été arrêtés pour avoir écrit des slogans en faveur de l'indépendance du Tibet. Détenus dans la province du Gansu, Amnesty International indique qu'ils sont menacés de mauvais traitements et de tortures, un des enfants présentant des blessures à la tête fut hospitalisé[110].

Témoignage de Sonam Dorje, prison de Drapchi, Lhassa 1993-2005

Sonam Dorje a été emprisonné à la prison de Drapchi à Lhassa, puis à celle de Chusul entre 1993 et 2005 pour avoir participé à une manifestation en avril 1992. Il décrit les mauvais traitements et les tortures qu'il subit dans une interview au service tibétain de Radio Free Asia[111],[112] :

«L’emploi de la torture et la mise en cellule d’isolement étaient habituels dans la prison. L’état de santé de la plupart des prisonniers se détériore rapidement à cause des séances de torture et de l’alimentation réduite », « Après les interrogatoires, nous étions ramenés dans nos cellules où nous étions de nouveau torturés. Ils liaient régulièrement nos mains et nos jambes et alors ils nous battaient avec une matraque électrique. La plupart du temps, ils nous battaient à l’aide de pinces en fer. Après ces tortures physiques et nos douleurs psychologiques, nous ne pouvions plus marcher ».

Arrestation et décès d'une nonne tibétaine en 2009

Une none de Kardze, a été sévèrement battue lors de son arrestation le 24 mars 2009 lors d’une manifestation pacifique. Elle est décédée le 7 décembre 2009 à l’hôpital de Chengdu, et les associations de droits de l’homme des Tibétains en exil pensent qu’elle a succombé à des tortures en prison[113],[114].

Le cas de Gedhun Choekyi Nyima

Photo de manifestants portant le drapeau du Tibet et un poster du 11e panchen-lama, Gendhun Choekyi Nyima lors du Relais de la flamme olympique 2008 à San Francisco

Gendhun Choekyi Nyima : Désigné 11e réincarnation du panchen-lama par le 14e dalaï-lama le 14 mai 1995, il disparaissait trois jours plus tard, enlevé et retenu prisonnier par le gouvernement chinois. Il n'a jamais été revu depuis. Les autorités chinoises démentent qu'il soit prisonnier politique. Il mène, selon elles, une scolarité et une vie normales, mais sa localisation est tenue secrète pour des raisons de sécurité [115], [116]. Selon Amnesty International, il a été enlevé par les autorités chinoises le 17 mai 1995[117], il a disparu depuis cette date [118], et se trouve toujours en détetion selon Human Rights Watch [119].

En mars 2010, Padma Choling, président tibétain du gouvernement régional du Tibet, a indiqué que le garçon vivait maintenant comme citoyen ordinaire du Tibet. « Ses frères et sœurs cadets vont à l'université ou ont déjà commencé à travailler », a-t-il indiqué. « Ce garçon est une victime. Lui et sa famille ne veulent pas être dérangés et souhaitent mener une vie ordinaire » [120].

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

  • From Darkness to Dawn (Jamyang Norbu sur l'abrogation par le 13e dalaï-lama de la peine de mort et des châtiments hérités de l'administration chinoise d'avant 1913)

Bibliographie

Notes et références

  1. (en) Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, translated from the German by Richard Graves, E. P. Dutton, 1954.
  2. Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Le Tibet est-il chinois ?, ed. Albin Michel, coll. Sciences des religions, 2002, page 355.
  3. (en) White Paper, 2009 : « There were penitentiaries or private jails in monasteries and aristocrats' houses, where instruments of torture were kept and clandestine tribunals held to punish serfs and slaves »; cf. infra section « Les prisons et leurs substituts ».
  4. (en) Duoqiong, Cuifeng, Zha Xin, Prison Life in Tibet Autonomous Region, China Society for Human Rights Studies : « Wang Xiaoruo, another scholar in Tibetan history, says under the feudal serfdom system in old Tibet, prisoners were often detained in the dim, dank basements at manors, temples or county governement headquarters. »
  5. a et b Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Le Tibet est-il chinois ?, ed. Albin Michel, coll. Sciences des religions, 2002, question 85.
  6. (en) Rebecca Redwood French, The golden yoke: the legal cosmology of Buddhist Tibet, Chapter 2, Reading Law Codes as Tibetan History, p. 41-44.
  7. Rebecca Redwood French, op. cit., pp. 41-42.
  8. Rebecca Redwood French, op. cit., p. 42.
  9. Rebecca Redwood French, op. cit., p. 42 : « In the thirteenth century the Sakya Pa sect of Tibetan Buddhism, with the help of Mongolian supporters, gained control of much of central Tibet and thereby began the first real Tibetan theocratic period. »
  10. Victor et Victoria Trimondi, The Shadow of the Dalai Lama – Part II – 4. Social Reality in Ancient Tibet, « [...] criminal law was already codified in the thirteenth century by the Sakyapa sect. It displayed a strong Mongolian influence, was derived from the Yasa (statute-book) of Genghis Khan, and, like the penal system of the European Middle Ages, was extremely cruel. Bizarre mutilations like blindings, the cutting off of limbs or tearing out of tongues, deliberately allowing people to freeze to death, the pillory, shackling, yoking, lifelong imprisonment in damp pits ».
  11. Rebecca Redwood French, op. cit., p.42
  12. Dinesh Lal, Indo-Tibet-China conflict, Gyan Publishing House, 2008, (ISBN 8178357143 et 9788178357140), p. 42
  13. Tsepon W. D. Shakabpa, Tibet: a political history, p. 63.
  14. Rebecca Redwood French, op. cit., p. 42 : « In 1354 a young former Sakya monk overthrew the Sakya theocracy and established the first of three secular dynastic lines - known as the Three Kingdoms - that were to rule central Tibet for the next three hundred years. The reign of the first of these, the Phamogru dynasty, was a dynamic period in Tibetan history. The young former monk, Changchub Gyalsen, was a brilliant soldier, administrator, and organizer by all historical accounts. He has also been credited by several scholars with the drafting of a new legal code [...]. »
  15. Rebecca Redwood French, op. cit., p. 43 : « The second part of the Neudong law code begins with a plain list of fifteen substantive laws [...]. The list covers murder, theft, oath-taking, adultery [...]. »
  16. (en) Dawa Norbu, China's Tibet Policy, RoutledgeCurzon, 2001, p. 57.
  17. (en) Victor Chan, TIBET. Le guide du pèlerin, Éditions Olizane, 1998, (ISBN 2880862175 et 9782880862176).
  18. (en) Michael von Brück, Tibet, the "hidden country" in Exile as Challenge: the Tibetan diaspora, editeurs : Dagmar Bernstorff, Hubertus von Welck, Orient Blackswan, 2003, (ISBN 8125025553 et 9788125025559), 488 p., p. 22 : « He also reformed the penal system which until then had allowed the execution of criminals without trial, but now demanded an orderly process resulting in varying degrees of punishment, including the death sentence. »
  19. Rebecca Redwood French, op. cit., pp. 43-44.
  20. Rebecca Redwood French, op. cit., pp. 45-46 : « In 1642, [...] the Mongolian Gushri Khan swept into Tibet and put his religious sage, the Fifth Dalai Lama, in charge of the country. Secular rule under the Tsang kings gave way to the three-hundred-year rule of the Gelukpa sect - the second theocratic period in Tibet. [...] First, it [the goal] was embodied in the new law codes, which were compiled only a few years after the installation of thre Fifth Dalai Lama and used without major changes for the rest of the three-hundred-year reign of the Gelupka. Despite their ostensible newness, the codes took their structure, form, and a large part of their content from the code of the Tsang kings. »
  21. Victor et Victoria Trimondi, The Shadow of the Dalai Lama – Part II – 4. Social Reality in Ancient Tibet : « The legal system was for three hundred years unchangingly based upon the Ganden Podrang Codex which was commissioned by the “Great Fifth”. »
  22. (en) Dawa Norbu, Tibet : the road ahead. Rider & Co, 1998, (ISBN 978-0712671965), p. 66
  23. (en) Charles Alfred Bell, Portrait of a Dalai Lama: the Life and Times of the Great Thirteenth, Publisher: Wisdom Publications (MA), January 1987, (ISBN 9780861710553) (first published as Portrait of the Dalai Lama: London: Collins, 1946), p. 62 : «  Sharpened bamboos were driven under the finger-nails, a punishment introduced into Tibet by the Manchus. ».
  24. a, b, c, d, e et f (en) Jamyang Norbu, From Darkness to Dawn, site Phayul.com, 19 mai 2009. Celui-ci cite la référence suivante : Shakabpa, W.D., Tibet: A Political History, Yale, 1967, p. 248 : « After His return from exile, on the eighth day of the fourth month of the water Ox Year (1913) the Great Thirteenth, in his declaration of independence, announced the ending of what we might now call “cruel and unusual” punishments – in addition to his earlier abolishment of the death penalty. The statement is quite specific. “Furthermore, the amputations of citizens’ limbs has been carried out as a form of punishment. Henceforth, such severe punishments are forbidden.”[13] Copies of the proclamation were sent out throughout Tibet, and copies had to be maintained in the office of every district ».
  25. (en) Jamyang Norbu, FROM DARKNESS TO DAWN, 17 mai 2009 « The Tibetan poet [...], Woeser, in a recent interview refuting official Chinese propaganda about “barbaric feudal serfdom” (invariably “proven” by exhibitions of torture instruments allegedly used in Tibet such as cages, shackles, neck pillory, stones, and knives used to dig out one’s eyeballs) said that “the most brutal torture instruments came from the inland – the imperial envoys from the Qing Dynasty brought them to Tibet.” »
  26. Les trois ans au Tibet de Kawagushi, résumé de Jean Dif.
  27. Jacques Bacot, Le Tibet révolté - Vers Népémakö, La Terre promise des Tibétains (1909-1910), Librairie Hachette, (1912) — Réédition, Phébus, coll. D'Ailleurs, 1997 — ISBN 2-85940-465-1 p. 215  : « Les prisons tibétaines sont des fosses profondes où le prisonnier est introduit, puis muré par la voûte. On laisse un regard, au sommet, par lequel on lui jette sa nourriture, des ordures et de l'eau. Il ne peut dormir qu'en s'étendant dans l'eau », voir aussi Le second voyage de Bacot, résumé de Jean Dif
  28. Jamyang Norbu : FROM DARKNESS TO DAWN, op. cit. : « The first clear indication of the Dalai Lama’s enlightened intentions for his nation’s future came after his enthronement in 1895. The former regent Demo Rinpoche after relinquishing power began to plot with his two brothers, Norbu Tsering and Lobsang Dhonden, to murder the Dalai Lama. The plot was discovered and Demo and his two brothers arrested. An outraged National Assembly (tsongdu), called for the death penalty but the Dalai Lama rejected their decision declaring his opposition to capital punishment on Buddhist principles. Professor Melvyn Goldstein retails a rumour that Demo was secretly killed in prison. There is a possibility that an overzealous official could have done something like that, but there is no evidence beyond the rumour. Sir Charles Bell, in his biography of the Great Thirteenth, writes that the Dalai Lama told him that “… until the time of his flight to India he allowed no capital punishment in any circumstances. »
  29. The third World day against Death Penalty, Jean-François Leclere
  30. Florence Perret, La répression est féroce, sur le site helvétique 24 heures (entretien avec Katia Buffetrille), 26 mars 2008.
  31. (en) Barry Sautman, “All that Glitters is Not Gold”: Tibet as a Pseudo-State, in Maryland Series in Contemporary Asian Studies, No 3-2009, téléversable sur le site cctr.ust.hk : « A US international law scholar who studied Tibet’s “declarations of independence” found they were not political-legal declarations at all, but merely the 13th Dalai Lama’s affirmations that the mchod-yon (priest-patron) relationship between Dalai Lamas and Chinese emperors) had been extinguished due to the end of the empire (note : Alfred P. Rubin, “Tibet’s Declarations of Independence,” AJIL 60 (1966):812-814 and Rubin, “A Matter of Fact,” AJIL 60 (1966):586 ».
  32. Toutefois, dans cette période difficile, en dehors de la Mongolie par un traité, aucun pays ne reconnu le Tibet ni n'échange d'ambassadeur avec lui[interprétation personnelle]. Il n'est représenté dans aucune instance internationale et reste fermé aux étrangers[interprétation personnelle].
  33. Proclamation d'indépendance du Tibet
  34. Cf. Jean Dif, Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde (Suite 3) : « Chögyam Trungpa, une réincarnation d'un grand lama qui se réfugiera en Occident, rapporte la bastonnade infligée à un musulman coupable d'avoir tué un animal sauvage, à l'intérieur d'un monastère, où la justice était rendue et la sentence exécutée par les moines eux-mêmes, peu de temps avant 1950 ».
  35. (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, with a new epilogue by the author. Translated from the German by Richard Graves. With an introduction by Peter Fleming, First Tarcher/Putnam Hardcover Edition, 1997 (ISBN 0-87477-888-3) : « March had come and on the fourth of the month began the New Year Festival--the greatest of all Tibetan feasts, which lasts for three weeks. (…) On March 4 (or a date near to this, as the Tibetan New Year is flexible--similar to our Easter), the city magistrate hands over his authority to the monks--symbolizing the restoration by the secular power of its office to religion, to whom it originally belonged. This is the beginning of a strict and formidable regime. To start with, the whole place is tidied up, and during this season Lhasa is renowned for its cleanliness--which is not a normal condition. At the same time, a sort of civil peace is proclaimed. All quarrels cease. Public offices are closed, but the bargaining of street traders is livelier than ever, except during the festal processions. Crimes and offences, including gambling, are punished with especial severity. The monks are relentless judges and are accustomed to inflict fearful floggings, which occasionally cause the death of the victim. (Although it is true that in such cases the regent intervenes and deals with the persons responsible) ».
  36. (en) Melvyn C. Goldstein, Dawei Sherap, William R. Siebenschuh, A Tibetan revolutionary: the political life and times of Bapa Phüntso Wangye, University of California Press, 2004, 371 p., p. 90, (ISBN 0520240898), (ISBN 9780520240896) ; « Everywhere we traveled on the road to Chamdo, we saw evidence of peasant's suffering. I still recall, for example, the day we arrived in Damshung, a nomad area north of Lhasa. As we passed the county headquarters, we saw freshly severed human ears hanging from its gate. This kind of barbaric punishment made us both sad and angry, so that evening we cut the ears down from the gate and hurled them against the country' commissioner's window in angry protest. »
  37. (en) Robert W. Ford, Wind Between the Worlds. Captured in Tibet, 1957, p. 37 : « All over Tibet I had seen men who had been deprived of an arm or a leg for theft (...). Penal amputations were done without antiseptics or sterile dressings ».
  38. (en) These Tibetans killed an American... and get the lash for it. This was the perilous trek to tragedy by Frank Bessac, as told to James Burke, Time-Life correspondent in New Delhi, Life, November 1950, pp. 130-136 : « Just before we left Lhasa, I was told that the six border guards had been tried and sentenced in Lhasa's military court. The leader was to have his nose and both ears cut off. The man who fired the first shot was to lose both ears. A third man was to lose one ear, and the others were to get 50 lashes each. (...) Since the Tibetan Buddhists do not believe in capital punishment, mutilation is the stiffest sentence given in Tibet. But I felt that this punishment was too severe, so I asked if it could be lightened. My request was granted. The new sentences were: 200 lashes each for the leader and the man who fired the first shot, 50 lashes for the third man and 25 each for the other ».
  39. (en) Stuart Gelder and Roma Gelder, The Timely Rain : Travels in New Tibet, Monthly Review Press, New York, 1964.
  40. (en) Michael Parenti, Le mythe du Tibet.
  41. Warren W. Smith Jr, China's Tibet?: Autonomy or Assimilation, AltaMira Press, U.S., 16 mai 2008, (ISBN 074253989X) « They also recognized that "Tibetans were very ready to tell listeners what they think they would like to hear," without knowing that some former serfs with the worst stories of abuse had been encouraged to elaborate their stories and had made careers out of telling their tales to Chinese, Tibetans and foreign visitors. »
  42. Les voyages de Léa Lafugie, site de Jean Dif.
  43. Heinrich Harrer, Retour au Tibet, Editeur Arthaud, 1985 (ISBN 2-7003-0508-6)
  44. (en) Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, translated from the German by Richard Graves, E. P. Dutton, 1954 ; « There is no organized system of law courts in Tibet. The investigation of offenses is entrusted to two or three persons of noble rank, but corruption is unfortunately very prevalent ».
  45. Heinrich Harrer, op. cit. ; « If a defendant considers that he has been unjustly condemned, he is allowed to appeal to the Dalai Lama. If he is thus proved innocent, he receives a free pardon, and if not his penalty is doubled ».
  46. Heinrich Harrer, op. cit. ; « The victim often dies an agonizing death after the penalty has been inflicted. »
  47. Heinrich Harrer, op. cit.; « When highwaymen or robbers are caught, they are usually condemned to have a hand or a foot cut off. »
  48. Heinrich Harrer, op. cit. ; « In Lhasa such savage forms of punishment have now been discontinued. »
  49. Heinrich Harrer, op. cit. : « The penalties for political offenses are very strict. People still speak of the monks of Tengyeling, who forty years ago sought to come to terms with the Chinese. Their monastery was demolished and their names blotted out. »
  50. L’armée impériale mandchoue envahit le Tibet au début des années 1900 et occupa Lhassa en 1910, entraînant la fuite du dalaï-lama. À la suite à la révolution chinoise de 1911, une partie l’armée chinoise se rendit aux forces de l’armée tibétaine tandis qu’une autre partie trouvait refuge au monastère de Tengyeling où elle continua de combattre. Affamées, les troupes furent contraintes de se rendre; cf Michael van Walt van Praag, Le statut historique du Tibet : un résumé.
  51. Sanderson Beck, Tibet, Nepal, and Ceylon 1800-1950 : « The Tengyeling monastery was disendowed; traitors were banished, and the rest of the monks were distributed to other monasteries ».
  52. Note : Le village de Shöl a depuis été détruit par les autorités chinoises afin de réaliser l'actuelle esplanade située au pied du Potala. Source Tibétains 1959-1999 : 40 ans de colonisation, ouvrage dirigé par Katia Buffetrille et Charles Ramble Édition Autrement 1998.
  53. Lhassa : le Tibet disparu, texte et photographie de Heinrich Harrer, 223 pages, Édition de La Martinière, 1997, (ISBN 2-7324-2350-5).
  54. Heinrich Harrer, op. cit. : « Criminals condemned to a life in chains are either shut up in the state prison à Sho (Shöl) or sent to a district governor who is responsible for their custody. »
  55. a et b Une histoire du Tibet : Conversations avec le Dalaï Lama, de Thomas Laird, Dalaï-Lama, Christophe Mercier, Plon, 2007, (ISBN 2259198910)
  56. « The 14th Dalai Lama was so distressed by this method of punishment that he freed such prisoners in 1950. »
  57. (en) Hisao Kimura, Japanese Agent in Tibet: My Ten Years of Travel in Disguise, as Told to Scott Berry, Serindia Publications Inc., 1990, p. 193 : « Gedun Choephel (...) was arrested, put on trial, flogged, and locked away in the damp darkness of Shol Prison below the Potala along with murderers and thieves (...) He was only in prison for a year, but sometime during that year his brilliant but always erratic mind snapped. He took up with a woman prisoner from Kham, and succumbed to both alcohol and opium addiction. »
  58. The fifth Reting Thubden Jampal Yeshe Tempai Gyaltsen (1912-1947).
  59. (en) Hisao Kimura, Japanese agent in Tibet: my ten years of travel in disguise, p. 202 : « One of these, with whom I was to share a few cups, was a jailor who told me a horrifying story of the death of Reting Rimpoché: that his testicles were bound and beaten until he died of pain. »
  60. (en) Melvyn C. Goldstein, A history of modern Tibet, 1913-1951: the demise of the Lamaist state, p. 511- 512 : « Shakabpa, a member of the committee, recalled: I was involved in it [the assembly investigation of the death] and I didn't at all think he was killed at that time. Many people say he was killed by squeezing the testicles but as far as we are concerned we took care to investigate. We sent a group to check Reting's body. This committee included Tsarong, Khenchen Lobsang Tashi, Gyetakba, together with others representing Reting Labrang and Sera Che. When they returned from this examination, Tsarong told the assembly that there was no evidence that Reting had been strangled and there were no wounds or anything.  »
  61. Gilles Van Grasdorff, Panchen Lama, otage de Pékin (en collaboration avec Edgar Tag), préface de Louis de Broissia et Claude Huriet, Ramsay, 1999, au sujet de Gendhun Choekyi Nyima (ISBN 2-84114-283-3)
  62. (en) Heinrich Harrer, op. cit. ; « The prison had not room enough for all the condemned persons, so the nobles had to take the responsibility for lodging them and keeping them in custody. As a result, one found in almost every house a convict in chains with a wooden ring around his neck. »
  63. Fifty Years of Democratic reform in Tibet, White Paper, 2009 : « There were penitentiaries or private jails in monasteries and aristocrats' houses, where instruments of torture were kept and clandestine tribunals held to punish serfs and slaves ».
  64. (en) Duoqiong, Cuifeng, Zha Xin, Prison Life in Tibet Autonomous Region, China Society for Huma Rights Studies : « Wang Xiaoruo, another scholar in Tibetan history, says under the feudal serfdom system in old Tibet, prisoners were often detained in the dim, dank basements at manors, temples or county governement headquarters. »
  65. (en) Warren W, Jr Smith, China's Tibet?: Autonomy or Assimilation, AltaMira Press, U.S, 16 mai 2008, (ISBN 0-7425-3989-X), Critique de Lhasa, the Open City: A Journey to Tibet, by Han Suyin, 1977 : « She abhorred the Potala prison and the stories she was told of the prisoners held there and the tortures inflicted at the nearby court of justice. The Han Chinese, she was told, were unable to do anything until the Dalai Lama fled into exile(...) ».
  66. Patrick French :Tibet, Tibet Une histoire personnelle d'un pays perdu, traduit de l'anglais par William Oliver Desmond, Albin Michel, 2005, page 294 : « L'isolement géographique du Tibet rend ce pays particulièrement vulnérable à des comptes rendus bidons de ce genre. Jusqu'au début des années quatre-vingt, il était impossible de s'y rendre, pour un étranger, sans visa spécial de Pékin. Etat de fait qui a donné lieu à la publication d’ouvrages aussi honteux tant ils sont mensongers que Tibet Transformed de Israel Epstein, When Serfs Stood Up in Tibet de Anna Louise Strong ou au livre au titre carrément ridicule de Han Suyin, Lhassa, ville ouverte » (traduit prudemment (mais non moins ridiculement) en français par Lhassa étoile fleur).
  67. a, b et c L’invasion chinoise au Tibet, 1949- 2006 : revendications identitaires et enjeux culturels, 2006.
  68. (en) Le site de la prison de Xuecheng du Palais Potala accueille de plus en plus de visiteurs, sur le site french.china.org.cn, 24/03/2009.
  69. Une histoire du Tibet : Conversations avec le Dalaï Lama, de Thomas Laird, Dalaï-Lama, Christophe Mercier, Plon, 2007, (ISBN 2259198910), p. 285.
  70. Gyatso, Tenzin, Dalai Lama XIV, interview, 25 July 1981.
  71. Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951, University of California Press, 1989, pp. 812–813.
  72. Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, Volume 2 - The Calm before the Storm: 1951-1955, p. 496.
  73. Chairman Mao: Long Live Dalai Lama!
  74. Goldstein, M.C., A History of Modern Tibet, Volume 2 - The Calm before the Storm: 1951-1955, p. 493.
  75. Ngapoi recalls the founding of the TAR, Ngabo Ngawang Jigme, Xinhua, 30 August 2005.
  76. Johann Hari : Dalai Lama interview, The Independent (7 June 2004)..
  77. Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Le Tibet est-il chinois ?, réponse à la question 17.
  78. Françoise Robin, Tubten Khétsun, Memories of Life in Lhasa Under Chinese Rule (traduit du tibétain et présenté par Matthew Akester), New York, Columbia University Press, 2008, 344 p. », Perspectives chinoises [En ligne], 2008/2 | 2008, mis en ligne le 1er juillet 2008, consulté le 31 mai 2011. URL : http://perspectiveschinoises.revues.org/5123
  79. a, b et c History Leading up to March 10th 1959, site du gouvernement tibétain en exil, 7 septembre 1998
  80. a, b, c, d et e Michael Harris Goodman, Le dernier Dalaï-Lama ? Biographie et témoignages, Editeur Claire Lumière, 1993, (ISBN 2905998261)
  81. Portrait de Wei Xiaotao, Ensemble contre la peine de mort.
  82. Tibet Dossier, Sonam Chokyi, 1993.
  83. Kim Yeshi , Chapitre la famille Tsarong, in Tibet Histoire d'une tragédie, Édition La Martinière, février 2009, (ISBN 978-2-7324-3700-2).
  84. L'épopée des Tibétains : entre mythe et réalité de Frédéric Lenoir et Laurent Deshayes, Fayard, 2002, p. 341, (ISBN 2-213-61028-2).
  85. Source : Robert Barnett dans l'ouvrage Le Tibet est-il chinois ? de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Albin Michel, coll. Sciences des religions, p. 141.
  86. Source : Interview d'octobre 2006 de Harry Wu, l'actuel directeur de la Laogai Research Foundation
  87. Il « eut (...) de fortes sympathies pour la dictature maoïste quoiqu'il en dise aujourd'hui », rapporte Francis Deron.
  88. a et b L'archipel oublié de Jean-Luc Domenach.
  89. Histoire du Tibet de Laurent Deshayes 1997 Éditeur : Fayard Page 345 et suivantes(ISBN 978-2213595023)
  90. (en) Tubten Khétsun, Memories of Life in Lhasa Under Chinese Rule (traduit du tibétain et présenté par Matthew Akester), New York, Columbia University Press, 2008, 344 p.
  91. Le feu sous la neige, Palden Gyatso avec l'historien tibétain Tsering Shakya, Actes Sud, 1997, page 127 (ISBN 2742713581).
  92. Pierre-Antoine Donnet, Tibet mort ou vif, Folio, collection « actuel », Paris, 1993, p. 147
  93. Palden Gyatso, Le feu sous la neige, pp. 192-197.
  94. (en) Melvyn Goldstein, William Siebenschuch and Tashi Tsering, The Struggle for Modern Tibet, the Autobiography of tashi Tsering, Armonk, N.Y., M.E. Sharpe, 1997, xi + 207 p.; cité par Grain, dans Tibetans and the Cultural Revolution
  95. « In spite of the extremely small cells, the physical conditions here were better than those of any of the prisons I had known in China. There were dim electric bulbs in each cell, and the walls and floors were concrete and a good deal warmer and drier than anything I had seen before. We got more food and freedom, too. There were three meals a day here, and we got butter tea, tsamba, and sometimes even meat (...) Compared to what I'd been experiencing, these conditions amounted almost to luxury » (p. 132).
  96. Source : Le Tibet : cent questions et réponses. La question est : « Certains disent qu'au Tibet, il existe plusieurs centaines de prisons, où sont enfermés quelques millers de détenus politiques, et d'autres affirment que 80 000 criminels sont détenus dans 73 prisons. Est-ce vrai ? ». La réponse est : « La RAT n'a qu'une prison et deux brigades de rééducation. Les prisonniers sont 900, ils ont tous été reconnus (coupables) de délits pénaux. [...] ».
  97. Laurent Deshayes Histoire du Tibet, Page 348, Fayard 1997 (ISBN 978-2213595023)
  98. Bernard Kouchner évoque plus de 1 million de victimes.
  99. (en) Action For Tibetan Political Prisoners.
  100. Source Amnesty International.
  101. Duoqion, Cui Feng et Zha Xin, Prison Life in Tibet Autonomous Region, China Society For Human Rights Studies.
  102. LAOGAI HANDBOOK.
  103. Position chinoise en 2003.
  104. Le Tibet est-il chinois ? de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, ed. Albin Michel, coll. Sciences des religions 2002 Page 142
  105. Kim Yeshi, Tibet Histoire d'une tragédie, Édition La Martinière, février 2009, p. 122/285 (ISBN 978-2-7324-3700-2)
  106. Commentaire No 107 du tibétologue Mark Anthony Jones à la suite de l'article de (en) Barry Sautman, Protests in Tibet and Separatism: the Olympics and beyond, mis en ligne sur le site Black and White Cat le 1er avril 2008.
  107. a et b There is no Improvement of Human Rights in Tibet: Rights Group, 17 mars 2011, The Tibet Post International
  108. Visite en Chine.
  109. a et b N. Subramanya, Human rights and refugees, APH Publishing, 2004, (ISBN 8176486833), p. 8.
  110. Rapport d'Amnesty-international
  111. Monique Dorizon, Un ancien détenu tibétain parle de la torture en prison, site TIBET-info.net, 26 avril 2007.
  112. (en) Former Tibetan Protester Details Torture in Jail, sire Radio Free Asia, 20 avril 2007.
  113. (en) Kalsang Rinchen, Tibetan nun arrested for protest dies in hospital, site Phayul.com, 7 décembre 2009.
  114. Communauté tibétaine de France, Une nonne tibétaine de Kardze est morte tôt dimanche dans un hôpital de Chengdu, Sichuan, site HNS-info, 8 décembre 2009.
  115. (en) PRISONERS OF TIBET 2006 Special Report : « In a written statement to Reuters, the authorities claimed that the Gedhun Choekyi Nyima was "no reincarnation of the Panchen Lama" but "just an ordinary boy" who "lives a normal happy life and is receiving a good cultural education" ».
  116. (en) "China says boy not political prisoner", Reuters, 28 April 2006, Beijing.
  117. (fr) Préoccupations d'Amnesty International France
  118. (en) Office of Tibet (London), Disappearances, ancien site tibet.com, 14 février 1997.
  119. (en) Written statement submitted by Human Rights Watch, unhchr.ch, E/CN.4/1998/NGO/52, 17 March 1998.
  120. Tibet : modernisation pour promouvoir le touristique, xinhua, 15/03/2010, reproduit sur le site Tourisme islamique, 17/03/2010.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Prison au Tibet de Wikipédia en français (auteurs)

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