Prelude en do diese mineur de Rachmaninov

Prélude en do dièse mineur de Rachmaninov

Le Prélude op. 3 n° 2 est une des pièces pour piano les plus célèbres de Rachmaninov, et aussi parmi les premières écrites par le compositeur.

Il est en do dièse mineur (quatre dièses à l'armure), de mesure C ou 4/4, comme d'ailleurs le sont un nombre considérable de pièces pour piano de Rachmaninov (contrairement à Scriabine, qui utilise des mesures moins courantes telles que 5/4, 12/16 ou 9/8 et chez qui C est assez rare). De structure ABA : un thème en accords des deux mains en A (Lento), larges arpèges ternaires de la main droite sur des basses à la main gauche en B (Agitato), reprise ensuite du thème aux deux mains mais de façon plus développée, les accords sont plus riches, l'accentuation est Pesante (lourd), la nuance fff ou sffff soit fortissimo et sforzando, très fort et en forçant l'intensité brusquement. D'ailleurs la partition se dédouble, avec un système à deux portées pour chaque main (deux clés de sol main droite et, selon les passages, deux clés de fa main gauche ou une clé de sol et une clé de fa) . Le thème apparaît beaucoup plus démonstratif et déclamatoire, c'est sans doute cette force qui nécessite une bonne endurance de la main. L'intensité diminue brusquement sur deux mesures et le morceau s'achève sur cinq accords en mezzoforte, puis sur trois accords conclusifs, le dernier comportant un point d'orgue.

Il date de 1892, alors que le jeune Rachmaninov (19 ans) entame une carrière de virtuose. Il semble que la célébrité de ce prélude ait démarré du vivant même de Rachmaninov, qui pourtant ne le tenait pas spécialement en estime : le public le poussait souvent à le jouer en bis à la fin de ses récitals. Bien que non virtuose et parmi les pièces les plus faciles de Rachmaninov, son exécution n'est pas aisée pour autant malgré le tempo lent : l'exécution du thème en accords nécessite une bonne force et une bonne coordination dans les doigts et une bonne assise de la main (surtout les doigts externes annulaire et auriculaire) pour atteindre, sans quitter le clavier, toutes les notes de l'accord simultanément. De plus, main droite et main gauche se chevauchent en permanence dans la première partie, ce qui complique (mais pas considérablement malgré tout) la tâche. Le morceau est paraît-il assez éprouvant à jouer, contrairement à ce que son audition pourrait laisser supposer. Il n'est pas besoin d'avoir des mains spécialement larges pour le jouer, les accords ne dépassant pas l'octave.

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• Analyse et description du Prélude

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