Porte-avions

Porte-avions
Vue d'artiste de l'USS Gerald R. Ford (CVN-78), tête de sa classe, le plus gros porte-avions en service à l'horizon 2015
Photo de groupe de porte-avions, porte-aéronefs et porte-hélicoptères d'assaut : le STOBAR CV Principe de Asturias, le USS Wasp (LHD-1), le CATOBAR CV USS Forrestal et le STOBAR CV HMS Invincible (7 octobre 1991)

Un porte-avions ou un porte-aéronefs (aussi écrit porte-avion et porte-aéronef[1]) est un bâtiment doté d’une puissance militaire considérable et dont les capacités multiples en font un instrument d’une grande souplesse d’utilisation.

Capable d’assurer une projection de puissance garantissant une supériorité aérienne depuis la mer et sur la terre, le porte-avions ou le porte- aéronefs est une véritable base aérienne mobile. Embarquant et mettant en œuvre, à la mer, des avions de combat, il permet de placer une force aérienne autonome en n'importe quel endroit du globe, en s'affranchissant des éventuelles entraves diplomatiques locales. Naviguant dans les eaux internationales, il n'occasionne en effet, au cours de son action, aucune ingérence dans une quelconque souveraineté territoriale.

Par sa puissance, sa mobilité, son autonomie et la variété de ses moyens, le porte-avions (et dans une moindre mesure le grand porte-aéronefs) est la pièce maîtresse des flottes de combat modernes. Sur le plan tactique, voire stratégique, il a remplacé le bâtiment de ligne dans le rôle de navire amiral.

Structurellement, un porte-avions est une véritable ville flottante truffée d'électronique et embarquant plusieurs dizaines d'avions et d'hélicoptères de combat de l'aéronautique navale, et nécessitant un équipage de plusieurs milliers de marins. En raison d’un entretien extrêmement complexe et coûteux, l'exploitation d’un porte-avions est réservée à quelques rares États disposant de moyens industriels et d’un budget de Défense importants.

Sommaire

Description

Un porte-avions est constitué des éléments suivants :

  • un pont d'envol plat constitué de deux pistes (une piste axiale et une piste latérale) permettant le catapultage et l'appontage de son parc aérien ;
  • un îlot, placé sur tribord[2] du pont d'envol et servant entre autres de tour de contrôle ;
  • des ascenseurs permettant les mouvements des aéronefs (avions et hélicoptères) entre le pont d'envol et les hangars ;
  • sous le pont d'envol, on trouve les hangars où sont garés les avions et où s'effectuent leur entretien, les soutes à carburant et à munitions, les logements du personnel et les machines fournissant l'énergie et assurant la propulsion ;
  • sur le pont d'envol se trouvent les catapultes permettant de donner aux avions une accélération au décollage ainsi que les brins d'arrêt pour le freinage à l'appontage.

À la différence d'un porte-avions, un porte-aéronefs ne possède pas de catapulte. Il met en œuvre des avions à décollage court au moyen d'un tremplin situé sur l'avant du pont d'envol, ou à décollage vertical. Selon le type d'avions embarqués il peut posséder ou non des brins d'arrêt. Si le porte-aéronefs n'est pas équipé de brins d'arrêt, les avions se posent sur son pont, en vol stationnaire à la manière d'un hélicoptère.

Le porte-avions américain USS Lincoln et ses navires d'accompagnement
Le porte-aéronefs italien Giuseppe Garibaldi (C-551), le porte-avions français Foch (R-99) et le porte-aéronefs espagnol Principe de Asturias (R-11), dans la formation.

Ce type d'avions à décollage court ou vertical permet d'utiliser des plateformes moins vastes que celles des porte-avions, donc de construire des bâtiments de plus faibles tonnage au coût de construction et d'exploitation moins élevés. En contre partie, ces avions qui consomment une grande quantité de carburant pour apponter ou décoller, sont handicapés par leur plus faible autonomie en vol qui limite leur rayon d'action et leur capacité d'emport.

Élément majeur de la force navale le porte-avions est un bâtiment précieux. Aussi est-il escorté par d'autres unités de combat qui assurent sa protection : croiseurs, frégates antiaériennes, frégates anti-sous-marines, chasseurs de mines et sous-marin nucléaire d'attaque. Pour le ravitailler, ainsi que son escorte, il est accompagné d'un ou plusieurs pétroliers ravitailleurs d'escadre. Cette force opérationnelle destinée à une projection de puissance constitue un Groupe aéronaval.

Sa vulnérabilité fait que la pertinence du porte-avions a souvent été (et est encore) contestée. Notamment parce qu'il mobilise un grand nombre de bâtiments d'escorte. Mais les multiples opérations militaires qu'il permet d'accomplir font de ce type de bâtiment un atout irremplaçable pour les gestions de crise. Pouvant opérer à partir des eaux internationales, il évite les longues délicates et incertaines tractations diplomatiques, destinées à obtenir d'États tiers, limitrophes des zones de crise ou de conflit, des autorisations de survol et de stationnement éventuel sur son sol.

En raison des moyens qu'il mettent en œuvre (de 40 à 90 avions et hélicoptères), les porte-avions sont les plus gros bâtiments des rares marines capables de tenir un rôle stratégique mondial, mais aussi sachant les construire et les mettre en œuvre, pouvant en financer la construction et en assumer le coût d'exploitation. Afin d'augmenter leur autonomie et leur indépendance en carburant et d'éviter de fréquents ravitaillements à la mer, les porte-avions les plus récents sont à propulsion nucléaire. Remontant au début des années 60, ce type de propulsion, qui a connu divers problèmes de jeunesse tels que le danger des radiations, les fuites éventuelles, la vulnérabilité des chaufferies, et un entretien spécifique, est à présent parfaitement maîtrisé. Bien que la propulsion nucléaire ne supprime pas le besoin de ravitailler le navire en carburant pour ses avions, il embarque davantage de kérosène qu'un porte-avions à propulsion classique, car il utilise la capacité des soutes à gazole dont il n'a pas besoin au profit de son parc aérien. Tous les porte-avions en service dans le monde sont à propulsion nucléaire, sauf le Sâo Paulo brésilien (ex Foch de la marine nationale française).

Historique

« Donc, un bateau porte-avion devient indispensable. Ces navires seront construits sur des plans différents de ceux usités actuellement. D'abord, le pont sera dégagé de tout obstacle ; plat, le plus large possible, sans nuire aux lignes nautiques de la carène, il présentera l'aspect d'une aire d'atterrissage. Le mot atterrissage n'est peut-être pas le terme à employer, puisqu'on se trouvera sur mer, nous lui substituerons celui d'appontage. »
Clément Ader, L'Aviation militaire, Berger-Levrault, Paris (1909)

Alors que les « plus lourds que l'air » prennent leur essor au début du XXe siècle, plusieurs marines s'intéressent à leur utilisation à bord de leurs lourds navires de guerre. En 1909, l'inventeur français Clément Ader publie dans son ouvrage L'Aviation militaire la description de « navires porte-avion » servant à l'observation, au torpillage des navires ennemis et à la protection du territoire national français. D'autre part, « le remisage des avions devra nécessairement être aménagé sous le pont ». L'accès s'effectue par un monte-charge obturé par une grande trappe à coulisse comprenant des joints étanches ne laissant pas filtrer l'eau. Ce procédé est appliqué sur les porte-avions actuels. Ader imagine aussi « des cheminées rétractiles afin de laisser libre le pont pendant les manœuvres des avions ». Ce système est essayé sur certains porte-avions japonais à partir des années trente. Ader décrit également le décollage et l'appontage des appareils vent debout tel qu'il est pratiqué de nos jours[3].

Premières tentatives (1910-1918)

De l’utilité des plates-formes sur les cuirassés

Le 1er appontage sur le USS Pennsylvania (18 janvier 1911)
Le premier transport d'hydravions du monde, la Foudre de la Marine nationale française avec un hydravion Canard Voisin (juin 1912)

L’US Navy commence à s’intéresser à l’aviation à l’été 1910 et charge le capitaine Washington Irving Chambers (en) et ses adjoints William McEntee du Bureau of Construction and Repair (en) et Nathaniel H. Wright du Bureau of Steam Engineering (en) de la tenir au courant des progrès accomplis. Le premier décollage d'un avion en mer a lieu à titre expérimental dans la baie de Chesapeake le 14 novembre 1910, à bord du croiseur Eugene Ely qui réalise l'exploit à bord d'un biplan Curtiss 1911 modèle D, qui se pose à 4 km de là, sur la plage de Willoughby Spit (Virginie)[4]. Le secrétaire d’État à la Marine George von Lengerke Meyer (en) déclare peu après : « Cette expérience et les progrès accomplis en aéronautique semblent indiquer que l’aviation est appelée à jouer un rôle dans la guerre navale du futur », même s’il n’est pas encore question de concevoir une plate-forme dédiée (on parle de plate-forme amovible installée sur les tourelles des cuirassés) tant « que vous m’aurez montré qu’il est possible pour un aéroplane de se poser sur l’eau le long d’un cuirassé et d’être hissé à bord sans l’aide d’une quelconque plate-forme. » Le 18 janvier 1911, Ely apponte avec le même avion sur la plage arrière de 36,4 x 9,6 mètres du cuirassé baie de San Francisco (Californie). Glenn Curtiss amène le 17 février son hydravion le long du Pennsylvania et le fait hisser à bord.

L’intérêt pour l’aviation navale est plus palpable en France et, surtout, au Royaume-Uni. Le premier navire spécifiquement destiné à emporter des aéronefs est le transport d'hydravions français Foudre, un croiseur de 6 000 tonnes, lancé en 1895, et qui est modifié pour son nouveau rôle entre 1911 et 1912[5]. Lors des grandes manœuvres navales de mai 1914, une douzaine d'hydravions équipés de la TSF est affectée à des missions de reconnaissance jusqu'à 200 km sur divers points de la mer Méditerranée, principalement à Toulon et à Bizerte (Tunisie)[6]. Le lieutenant Charles Rumney Samson (en) est le premier à décoller à bord d’un biplan Short S.38 d'un navire en mouvement (18 nœuds), le cuirassé HMS Hibernia, le 2 mai 1912. Refusant cependant en 1912 la construction d’un bâtiment de 15 000 tonnes et 130 mètres de vol doté de deux ponts puis d’un autre de 20 000 tonnes avec pont continu (flush-deck) de 150 mètres, la Royal Navy préfère adjoindre une plate-forme fixe à des navires existants, dont le croiseur 1913 (et comprenant le premier aéronef à voilure repliable, un Short Admiralty 184) puis, à partir de mai 1915, les HMS Yarmouth et le modifier] La Première Guerre mondiale et les premiers porte-avions

L'HMS Argus au mouillage, en livrée de camouflage Dazzle.
Le HMS Furious avec à bord des Sopwith Camel avant l'attaque sur Tønder (juillet 1918)
C’est à partir du transport d'hydravions Wakamiya qu’est conduit le 1er raid aéronaval en septembre 1914

La 1reattaque aéronavale de l’histoire a lieu en septembre 1914 à partir du transport d'hydravions Marine impériale japonaise contre la baie de Jiaozhou, une concession de l’Empire colonial allemand en Chine continentale. Quatre hydravions Maurice Farman bombardent les cibles allemandes (centres de communication et de commandement) et coulent un mouilleur de mines dans la péninsule de Tsingtao jusqu’au 6 novembre 1914, date à laquelle les Allemands se rendent.

Sur le front occidental, le 1er raid aéronaval a lieu le 25 décembre 1914 lorsque 12 hydravions des HMS Zeppelin de Cuxhaven[8]. Le raid, qui n’est pas un succès total en dépit du bombardement du croiseur 1915, la marine russe déploie plusieurs transports d'hydravions (l’Almaz, l’Imperator Alexander I et l’Imperator Nicolaï) lors des opérations menées contre les Turcs en mer Noire (renforcés à l’hiver 1917 par le Romania, le Regele Carol, le Dacia et l’Imperator Trayan embarquant des Grigorovich M-9 (en)). Le 12 août 1915, l'HMS Short Type 184 pour attaquer un navire turc de 5 000 tonnes en mer de Marmara tandis que le 6 février 1916, les avions de l’Imperator Nicolaï et de l’Imperator Alexander I envoient par le fond le cargo turc Jamingard, le plus gros navire marchand jamais coulé durant la guerre.

Au Royaume-Uni, la traque des Zeppelin de reconnaissance allemands devient systématique à partir de 1915 avec des patrouilles quotidiennes à 80 km des côtes[9]. Mais les transports d’hydravions, assez anciens, sont à la peine. Conçu pour accueillir 4 hydravions de reconnaissance et 4 chasseurs monoplaces, le croiseur 1917 avec l’adjonction d’un pont continu de 70 mètres, rallongé à partir du 14 novembre à 90 mètres. Doté d’un hangar couvrant cette longueur et de 2 ascenseurs électriques, il embarque 16 aéronefs (Sopwith Pup, Sopwith Camel et Sopwith 1½ Strutter) et peut être considéré comme le 1er porte-avions. Il compte à son actif le 1er appontage sur un navire en mouvement sur Sopwith Pup le 2 août 1917 et l’attaque, le 19 juillet 1918, d’une usine de Zeppelin à Tønder (Danemark) et la destruction d'un Z-54 et d'un Z-60 par 7 Sopwith Camel[10]. Cependant, peu avant la fin de la guerre, le 6 septembre 1918, est commissionné l'HMS Argus de 15 750 tonnes, le 1er porte-avions conçu dès l'origine pour recevoir un pont continu (sans îlot) de 160x26 mètres. Il met en œuvre 20 aéronefs, dont des Sopwith Camel et des avions d'attaque Sopwith Cuckoo.

L'essor du porte-avions (1919-1935)

Le traité de Washington de 1922

Article détaillé : Traité de Washington de 1922.
Tonnages autorisés
Pays Navires de bataille Porte-avions Nombre
Empire Britannique 580 450 tonnes 150 000 tonnes 22
États-Unis 500 600 tonnes 135 000 tonnes 18
Japon 301 320 tonnes 81 000 tonnes 10
France 220 170 tonnes 60 000 tonnes 10
Italie 180 800 tonnes 60 000 tonnes 10
L'USS Langley au large de San Diego avec des Vought VE-7SF (en) sur son pont
Le USS Saratoga (1935)

Le 11 juillet 1921, les grandes puissances décident de se rencontrer afin de décider de la limitation des armements navals. Une conférence, du 12 novembre 1921 au 6 février 1922, aboutit au traité de Washington. En plus d'une limitation en tonnage global, le nombre de porte-avions de plus de 27 000 et de moins de 33 000 tonnes est limité à deux par pays. Étant donné que la plupart des marines dépassent le tonnage autorisé des navires de bataille et sont sous les quotas en ce qui concerne les porte-avions, nombre de croiseurs en construction sont transformés en porte-avions[11]. Néanmoins, les marines européennes ne s'intéressent pas toutes à la projection de forces dans l’océan Atlantique et donc à la construction de porte-avions. La Kriegsmarine allemande préfère la guerre de course avec des croiseurs et cuirassés rapides tandis que la Regia Marina italienne possède des porte-avions naturels entre la Sardaigne, le bout de sa botte, la Sicile et ses bases en Afrique du Nord. C’est autant valable pour la Marine nationale française qui se contente de transformer de 1923 à 1927 un seul cuirassé en porte-avions, le Béarn de 25 000 tonnes[12]. Par contre, la Royal Navy, qui est chargée des opérations à travers le monde, a un besoin évident de porte-avions en plus des HMS États-Unis, en 1922, le Congrès autorise la conversion d’un ancien charbonnier en porte-avions expérimental (qui n'est donc pas décompté des quotas) : disposant d'une catapulte à air comprimé, de brins d’arrêt et d'un ascenseur, le peu rapide USS Langley (CV-1) de 11 500 tonnes met en œuvre 34 avions et sert à tester les procédures liées à l’aviation embarquée[13]. Bien que contraignant, le traité de Washington est une aubaine pour le contre-amiral William A. Moffett du Bureau of Aeronautics (en) (BuAer) qui présente en mars 1922 un « plan à cinq ans »[14] qui aboutit à la transformation des croiseurs USS Lexington et USS Saratoga (construits à 30%) en porte-avions disponibles fin 1924. Les bâtiments de 36 000 tonnes ne sont cependant lancés que, respectivement, le 7 avril et le 3 octobre 1925. Lors du lancement de la tête de série, Moffett déclare : « Je suis convaincu qu’une attaque lancée depuis de tels porte-avions, depuis un lieu tenu secret, à un moment tenu secret, vers un objectif tenu secret, ne peut être contrée. » Il faut dire que les deux sisterships incorporent déjà le design des « super carriers » des années 1950 : longs (271 mètres), larges (32 mètres), rapides (33 nœuds), dotés d'une étrave fermée, d’un pont élevé, d’un îlot conçu pour opérations de commandement et de contrôle, d’une hauteur de hangar importante, etc. De son côté, la Marine impériale japonaise convertit des navires inachevés (le cuirassé Kaga et le croiseur de bataille Akagi de 33 000 tonnes) en porte-avions pour se plier au traité. Avec l'aide des Britanniques, elle met en service le 27 décembre 1921 le Hosho de 10 500 tonnes[15],[16], doté d'un îlot décalé sur tribord (supprimé deux ans plus tard) et de trois cheminées rétractables.

Le Traité de Londres de 1930 et les forces en présence

Le Shokaku lors de son commissionnement (25 septembre 1941)
Jamais mis en service, le Graf Zeppelin lors de son lancement (8 décembre 1938)

En 1928, les appareils du Langley simulent une attaque sur Pearl Harbor qui démontre clairement les possibilités de l’aviation embarquée. De même, en janvier 1929, lors de l’exercice Fleet Problem IX, le Saratoga lance contre des installations du canal de Panama, une attaque de 83 avions à laquelle les avions de l’United States Army Air Corps sont incapables de s’opposer. Cependant, le Saratoga est virtuellement coulé lors de la contre-offensive qui s’ensuit... Pourtant, aucun enseignement n’est vraiment tiré de ces exercices. Du 21 janvier au 22 avril 1930, Moffett fait partie de la délégation américaine du Traité naval de Londres, aux termes duquel le quota de 135 000 tonnes sur les porte-avions est maintenu pour la marine américaine, à la condition qu’aucun nouveau bâtiment de moins de 10 000 tonnes ne soit construit. Dans les années 1930, l’US Navy met en service plusieurs porte-avions : le Ranger (CV.4) de 14 500 tonnes (17 577 tonnes à pleine charge) en 1934, le Yorktown (CV.5) en 1937 et son sistership Enterprise (CV.6) en 1938, tous deux de 19 900 tonnes. Le quota de tonnage accordé par les Traités permet de les compléter en 1940 par le Wasp (CV.7), un peu plus léger que ses prédécesseurs (14 700 tonnes). Enfin le Hornet de la classe Yorktown les rejoindra en 1941. On notera également l'expérimentation de dirigeables porte-avions dont trois exemplaires sont mis en service au cours de cette période, mais avec des résultats non probants.

Dans la seconde moitié des années 1930 la Royal Navy met en chantier cinq porte-avions : l'Ark Royal de 22 000 tonnes de déplacement ainsi que les quatre de la classe Illustrious (dont l'traité de Washington le 29 décembre 1934 par le Japon et l’échec de la 2e Conférence navale de Londres en décembre 1935, chacune des grandes puissances retrouve sa liberté, donnant aussitôt lieu à une reprise de la course aux armements. De 1935 à 1938, le Kaga et l'Akagi sont refondus tandis que sont lancés le Soryu de 19 500 tonnes (1935) et son sistership le Hiryu (1937) construits selon les quotas, le Shokaku de 32 105 tonnes et son sistership Zuikaku (1941), supérieurs à tout autre porte-avions au monde [17], avant l’apparition de la classe américaine Essex durant la guerre. Par ailleurs, la Kriegsmarine lance le 8 décembre 1938 le Graf Zeppelin de 33 550 tonnes, inspiré de l’Akagi, mais qui ne sera jamais armé[18].

La Seconde Guerre mondiale

La bataille de Narvik (1940)

Article détaillé : Bataille de Narvik.
La dernière photo de l'HMS Glorious (8 juin 1940)

La principale raison ayant motivé l'Allemagne nazie à occuper la Norvège est la dépendance de son industrie vis-à-vis du minerai de fer suédois, qu'elle recevait des ports norvégiens dont Narvik. En sécurisant leur accès, l'Allemagne est en mesure de recevoir son approvisionnement en minerai et ce malgré le blocus maritime imposé par la Royal Navy. Par ailleurs, alors que la bataille de l'Atlantique prend de l'ampleur, le contrôle des aérodromes norvégiens, comme celui de Stavanger, devient d'une importance capitale, permettant aux avions de reconnaissance allemands d'opérer dans l'océan Atlantique Nord, sans avoir à survoler ou à longer les côtes britanniques. Le 9 avril 1940, l’Allemagne envahit la Norvège. La Royal Navy met sur pied la Task Force Z, qui comprend le Skua basés à terre attaquent le croiseur Koeningsberg à quai à Bergen. Au même moment, plusieurs destroyers britanniques coulent 2 destroyers allemands et avec le cuirassé Warspite en coulent 10 autres à Narvik. Alors que la flotte allemande prend le large, le Furious coule un U-boot dans un fjord voisin. Le 23 avril 1940, les Britanniques sont prêts à une contre-invasion à Trondheim et les HMS Ark Royal et HMS Glorious catapultent des Skua pour fournir une couverture aérienne. Les Allemands réussissent à repousser l’attaque britannique et le Glorious et son escorte (les destroyers Scapa Flow. Au final, la Kriegsmarine perd un croiseur lourd coulé par les batteries cotières, deux croiseurs légers, douze destroyers et six sous-marins, tandis que la Royal Navy perd un porte-avions, deux croiseurs, sept destroyers et un sous-marin.

L'opération Catapult (1940)

Article détaillé : Opération Catapult.
Des Blackburn Skua sur le pont de l’HMS Ark Royal
Sortie sous le feu de la Royal Navy des bâtiments de la Marine nationale française à Mers el-Kébir (3 juillet 1940)

Déclenchée dans la nuit du 2 au 3 juillet 1940 par la Royal Navy, l'opération Catapult vise à s’assurer que la flotte française ne puisse pas tomber aux mains des Allemands ou des Italiens. Son objectif était donc de s'emparer ou (à défaut) de détruire les bâtiments français, où qu’ils soient stationnés. Dans les ports de Plymouth et Portsmouth, les militaires anglais investissent les bâtiments français et procèdent aussitôt à leur désarmement. Sont ainsi saisis deux cuirassés, deux contre-torpilleurs, huit torpilleurs, six sous-marins, treize avisos et plus d'une centaine de bâtiments légers. Pour les Français, ce coup de force est injustifié, car les Allemands (et encore moins les Italiens) n'auraient pu capturer par la force des bâtiments français réfugiés dans des ports de guerre en Grande-Bretagne. De plus un certain nombre d'entre eux ne pouvaient appareiller car ils n'étaient plus en état de naviguer… Pour les Britanniques, doutant de l'application réelle par l'Allemagne des clauses de l'armistice, il importait surtout d'éviter que ces unités ne puissent retourner dans les ports de la France occupée.

En parallèle à cette saisie, par la ruse et la force, des bâtiments français dans les ports de Grande-Bretagne, le croiseur de bataille HMS Hood, les cuirassés destroyers s’apprêtent, au matin du 3 juillet, à attaquer Mers el-Kébir (Algérie). En dépit des termes sans équivoque de l’ultimatum, la flotte de la Marine nationale française, pourtant de puissance égale, mais en cours de désarmement, n’est pas préparée à l’attaque de leurs alliés de la veille. Amarrés "cul-à-quai" à la digue du port, l'artillerie principale des croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg , armés chacun de 2 tourelles quadruples de 330 mm "en chasse", a un champ de battage réduit vers la mer, d'où les bâtiments britanniques les canonnent. Les canons des bâtiments de la Royal Navy ouvrent le feu à distance maximale le 3 juillet 1940 et coulent le cuirassé Bretagne. Les navires de ligne Provence et Dunkerque ainsi que le contre-torpilleur Mogador sont gravement endommagés. Le croiseur de bataille Strasbourg s’échappe du port assiégé, escorté par 4 contre-torpilleurs. Les bâtiments sont attaqués deux fois par les obus de 380 mm des navires de ligne britanniques et les torpilles des avions torpilleurs Swordfish de l’Ark Royal mais le Strasbourg parvient à rejoindre Toulon le 4 juillet. Une nouvelle attaque aérienne, le 6 juillet au matin, coule par torpille le patrouilleur Terre Neuve, dont l’explosion endommage le Dunkerque[19].

Le 4 juillet, à Alexandrie (Égypte), concluant un accord entre l'amiral français René-Émile Godfroy et l'amiral britannique Andrew Cunningham, la flotte française évite le combat, sauvant ainsi le cuirassé Suffren, trois torpilleurs, un sous-marin et surtout épargnant la vie de plusieurs centaines de marins.

Enfin, le 8 juillet, à Dakar (Afrique occidentale française), des Swordfish du modifier] La défense de Malte (1940-1942)

Le HMS Formidable (1942)

En entrant en guerre aux côtés de l’Allemagne en 1940, l’Italie et sa puissante flotte menacent en mer Méditerranée l’approvisionnement britannique en pétrole d’Arabie. L’île de Malte est, à cet effet, un point stratégique et les porte-avions 1940, l’Eagle lance des Fairey Swordfish contre les forces italiennes, coulant un destroyer. Dans la nuit du 11 au 12 novembre 1940, l’Illustrious lance 12 Swordfish contre la base navale italienne de Tarente (opération Judgement[20]) coulant le Swordfish touche à nouveau le Littorio et également le Isoroku Yamamoto de la Marine impériale japonaise[21],[22]… L’Allemagne envoie 300 avions (Fliegerkorps X) sur des bases aériennes italiennes proches de la Méditerranée centrale, dont des Ju 87 Stuka et Ju 88, qui attaquent l’Illustrious le 10 janvier 1941, l’endommageant au point qu’il gagne les États-Unis pour réparations. Si bien que la Regia Marina pense (à tort) que la Royal Navy ne possède plus qu’un navire amiral sur zone et estime qu’une force de croiseurs lourds articulée autour du tout neuf cuirassé Vittorio Veneto est suffisante pour faire face aux débarquements de matériels et d'hommes en Grèce, qui vient d'entrer en guerre contre l'Axe. En réalité, la Royal Navy dispose du porte-avions navires de ligne et de 9 destroyers. Ultra déchiffre des messages annonçant l’appareillage le 26 mars 1941 de la flotte italienne, composée du cuirassé, de 6 croiseurs lourds, de 2 croiseurs légers et de destroyers, une information confirmée par son survol par un hydravion anglais à 150 km au sud-est de la Sicile[23]. La bataille a lieu les 27 et 29 mars 1941 au large du Ténare (ou cap Matapan) (Grèce). Le Formidable lance 6 bombardiers-torpilleurs Fairey Albacore (en) dont l’un touche l’hélice bâbord du Vittorio Veneto. Plus tard, 6 Albacore et 2 Fairey Swordfish sont catapultés et touchent le croiseur destroyers britanniques, lesquels coulent le Pola, le destroyers. Le 26 mai 1941, de retour de Crète et convoyant des avions vers Malte, le Formidable est attaqué par 12 bombardiers-torpilleurs allemands et endommagé par 2 bombes d’une tonne. Il rejoint les États-Unis pour réparations. La Mediterranean Fleet est désormais composée du HMS Ark Royal qui remplit de nombreuses missions en mai 1941 dont les convoyages de Supermarine Spitfire et de Hawker Hurricane à Malte. Le 22 mai 1941, le porte-avions se trouve dans l’océan Atlantique à la recherche du Bismarck.

La fin du Bismarck (1941)

Un Swordfish à l’appontage sur l’HMS Ark Royal après le torpillage du cuirassé Bismarck (26 mai 1941)

Le 21 mai 1941, le cuirassé Bismarck et le croiseur lourd Prinz Eugen quittent Bergen (Norvège) en direction du nord-est de l’Islande pour commencer à attaquer les convois traversant l’Atlantique. Le 22 mai, le croiseur de bataille HMS Hood et le cuirassé HMS Prince of Wales quittent Scapa Flow pour intercepter les deux bâtiments allemands. Le 23 mai, dans le détroit de Danemark, des destroyers britanniques attaquent le Bismarck mais leurs tirs n'entament pas le blindage du cuirassé qui riposte en coulant le Hood avec 1 400 marins. Avarié, le Prince of Wales rompt le combat après avoir réussi à toucher deux soutes à combustible du cuirassé allemand, qui doit rejoindre Brest pour réparation après s'être séparé du Prinz Eugen. Le 24 mai, le porte-avions HMS Victorious lance 9 Swordfish et 2 Fairey Fulmar contre le Bismarck, mais une seule torpille touche le Bismarck, sans vraiment d’effets. Le 26 mai, un avion de patrouille maritime PBY Catalina repère leBismarck. Quatorze avions torpilleurs Fairey Swordfish s'envolent du porte-avions HMS Ark Royal et dans le brouillard, attaquent par méprise le croiseur léger HMS Sheffield, heureusement sans l'atteindre. Après être retournés sur le porte-avions, les avions sont réarmés en une heure et repartent à l’attaque, localisant cette fois-ci le Bismark qui est touché par 2 torpilles qui endommagent son appareil à gouverner. Tandis qu'il tourne en rond, les cuirassés King Georges V et Rodney le pilonnent au canon, le croiseur lourd Dorsetshire dont un obus de 203mm avait détruit dès le début du combat son système radar, le condamnant à tirer en optique, l'achève en le torpillant, le 27 mai avec environ 1 900 marins à bord. Le croiseur lourd Prinz Eugen parviendra à rejoindre Brest. Ni la Luftwafe ni les U boot n'ont tenté de sauver le Bismark.

Des CAM ships aux porte-avions d'escorte

Un Hawker Hurricane lancé d'un CAM ship
Le HMS Audacity, le 1er porte-avions d'escorte
Le U 505 peu de temps après sa capture par l'USS Guadalcanal (4 mai 1944)

La plus grande menace pour les forces alliées en océan Atlantique est constituée par les U-Boote allemands. Les hydravions Short Sunderland et les avions de patrouille maritime PB4Y Privateer sont utilisés dans des missions de lutte anti-sous-marine mais le rayon d’action limité de ces appareils laisse une zone non couverte au milieu de l’Atlantique. Pour résoudre le problème, la Royal Navy monte des Supermarine Spitfire lancés par catapulte sur 50 navires marchands transformés en CAM ships (Catapult Armed Merchants). Bien que la solution soit transitoire[24], un Supermarine Spitfire lancé le 3 août 1941 abat un Condor. Le développement de la bataille de l’Atlantique voit le développement de porte-avions d'escorte (CVE) legers[25] et peu rapides, destines à assurer une couverture aérienne aux convois. Le premier d’entre-eux, le porte-avions d'escorte américains, comme l’1940. Opérationnel quant à lui en juin 1941, l’Audacity abat à proximité de Gibraltar un Condor de patrouille maritime allemand grâce à un Supermarine Spitfire. Plusieurs classes représentant environ 130 bâtiments sont construites aux États-Unis et mises en œuvre en vertu de la loi prêt-bail (Lend-Lease) de février 1941 par le Royaume-Uni : la US Navy, l'USS Long Island; 1 par la Royal Navy, le 1943, la menace des U-Boote atteint un pic. Ce mois-là, les convois alliés perdent un tonnage de 567 000 tonnes contre seulement 6 sous-marins allemands coulés. Les avions des porte-avions d'escorte U-Boote. Le 23 avril, le Biter aidé d'un destroyer est le premier porte-avions à couler un U-Boot. Bientôt, les attaques du Archer et du Bogue sont couronnées de succès. Le 4 octobre, les avions de l'1944, l'U 505 au large de l'Afrique occidentale française. En plus d'être le 1er bâtiment capturé par l'US Navy depuis 1815, il sera d'une grande utilité pour les services de contre-espionnage américains. Le décryptage des codes allemands et l'aide des bombardiers à long rayon d'action B-24 Liberator permet d'avril à septembre 1943 aux porte-avions d'escorte d'envoyer par le fond 33 U-Boote (et d'aider à en couler 12 autres) dans l'Atlantique et 14 dans l'Arctique. Sur les 151 porte-avions américains en service durant la Seconde Guerre mondiale, 122 sont des porte-avions d'escorte. Dans le même temps, le Japon en construit 14[28].

L'attaque sur Pearl Harbor et les succès japonais (1941-1942)

Attaque de l’USS Langley à proximité de Java (Indes orientales néerlandaises) (27 février 1942)
Un bombardier-torpilleur Nakajima B5N Kate est catapulté du Shokaku en direction de Pearl Harbor (7 décembre 1941)
L’aviation embarquée du Shokaku avant la 2 e vague de l’attaque sur Pearl Harbor. À l’avant-plan, un chasseur Mitsubishi A6M Zero (7 décembre 1941)
Le HMS Hermes, bombardé par l’aviation japonaise, coule au large de Batticaloa (en) (Ceylan) (9 avril 1942)

Encouragé par le succès britannique à Tarente et dans le cadre de l’expansion impériale, l’amiral Isoroku Yamamoto lance une task-force (Kidô Butai) comprenant 6 de ses meilleurs porte-avions[29] : le Kaga, l’ Akagi, le Soryu, le Hiryu, le Shokaku et le Zuikaku contre la Flotte du Pacifique américaine à Pearl Harbor. Avant l’aube du 7 décembre 1941, plus de 350 chasseur Mitsubishi A6M Zero, bombardiers-torpilleurs Nakajima B5N Kate et bombardiers en piqué Aichi D3A décollent des porte-avions japonais[30]. Leur attaque commence à 7 heures 30 du matin. La 1re vague touche les bases aériennes autour de l’île d’Oahu afin de détruire la défense anti-aérienne américaine. Les avions continuent sur Pearl Harbor pour attaquer les navires de ligne au mouillage. En deux heures sont coulés ou endommagés 8 cuirassés, 3 croiseurs, 3 destroyers, 4 autres navires et 250 avions. Les pertes américaines comprennent 2 400 morts et 1 200 blessés. La surprise de l’attaque japonaise est si complète que seulement 29 avions sont perdus[31]. Par chance, les porte-avions américains ne sont pas au port : l’USS Saratoga est sur la côte ouest pour réparations et l’USS Enterprise et le USS Lexington convoient des avions jusqu’aux îles Midway[32]. Après son succès à Pearl Harbor, la Kidô Butai poursuit ses opérations dans le Pacifique, qui la mènent à la prise de Wake, de Guam, des îles Gilbert, de Hong Kong et des Philippines. La Royal Navy, redoutant à son tour une attaque sur ses positions sud-asiatiques, fait appareiller la Force Z (en) en direction de Bornéo pour empêcher un éventuel débarquement japonais en Malaisie. Le 10 décembre 1941, au large des îles Anambas, le cuirassé HMS Prince of Wales et le croiseur de bataille HMS Repulse sont repérés par le sous-marin I-65 puis par 3 hydravions. L'aviation japonaise fait décoller 88 avions (dont 61 bombardiers Mitsubishi G3M et 17 bombardiers-torpilleurs Mitsubishi G4M), qui torpillent et coulent les deux bâtiments le long des côtes de Kuantan (Mer de Chine méridionale) faute d'avoir reçu un soutien aérien. Après avoir conquis Singapour, les Japonais se dirigent vers le sud pour prendre possession des champs pétroliers des Indes orientales néerlandaises, battant la flotte de l’ABDA (en) en février et mars 1942 aux alentours de Java, détruisant notamment le USS Langley le 27 février. Peu avant, le 18 février 1942, 188 avions japonais des porte-avions Kaga, Akagi, Soryu, et Hiryu ou bases à terre attaquent Darwin (Australie), coulant 8 navires et détruisant 18 avions[33]. Le Japon s’intéresse ensuite à Ceylan et aux côtes de l’Inde, passage stratégique du pétrole du golfe Persique destiné à la Royal Navy. Cette dernière met sur pied une task-force comprenant le cuirassé Première Guerre mondiale et les porte-avions Marine impériale japonaise envoie une contre-force de 5 porte-avions et de 4 cuirassés pour attaquer les Britanniques à Colombo (Ceylan) : le 5 avril 1942, 315 avions embarqués japonais attaquent la base, mais les navires de la Royal Navy se sont déjà retirés à son « Port T » sur l’atoll Addu (Maldives), à 480 km au sud. La flotte anglaise monte cependant une contre-offensive mais est défaite par les porte-avions japonais : 80 bombardiers-torpilleurs Mitsubishi G4M attaquent et coulent les croiseurs Ceylan le 9 avril. Le Japon contrôle désormais la totalité du Pacifique de l'ouest d’Hawaii à Ceylan.

La contre-offensive américaine (1942)

Article détaillé : Bataille de la mer de Corail.
Un B-25 Mitchell de l'USAAF lancé de l’USS Hornet lors du raid de Doolittle sur Tokyo (18 avril 1942)
Le Shoho touché par une torpille d’un avion de l’USS Lexington (7 mai 1942)
Le pont du USS Lexington avec des Douglas SBD Dauntless, des Grumman F4F Wildcat et des TBD Devastator alors que le hangar brûle (8 mai 1942)
L’USS Lexington est abandonné par son équipage (8 mai 1942)

Les porte-avions américains de la Task Force F lancent des contre-attaques qui, bien que limitées, affaiblissent la Kidô Butai. Ainsi, le 1er février 1942, les avions de l’USS Enterprise attaquent Kwajalein (îles Marshall), coulant 3 navires japonais et en endommageant d’autres, tandis que le 21 février, un avion de l’USS Lexington attaque Rabaul (Nouvelle-Guinée) et abat 5 bombardiers-torpilleurs Nakajima B5N Kate. D’autres raids sur Wake et l’île Marcus, l’un des points extrêmes du Japon, apprennent aux Américains que les aviateurs japonais ne sont pas en contact radio avec leur porte-avions (d’où des attaques souvent désordonnées) et découvrent l’existence de pilotes kamikaze. Afin de redonner du moral aux troupes en brisant l’invulnérabilité de l’archipel nippon, le lieutenant-colonel des United States Army Air Forces (USAAF) James H. Doolittle décide d’un raid (le « raid de Doolittle ») sur le Japon. À l’occasion de son premier tour d’opération de guerre, le Hornet rejoint le 13 avril 1942, au nord d’Hawaii, la Task Force 16 (comprenant l’Enterprise) chargée de son escorte. Le 18 avril 1942 il lance[34] 16 bombardiers B-25 Mitchell pour une attaque moins stratégique que symbolique, destinée à laver l’affront de Pearl Harbor et qui doit surtout avoir un effet psychologique[35]. Après le bombardement de Darwin, l’expansionnisme du Japon Showa le pousse à isoler l’Australie en capturant Port Moresby en Nouvelle-Guinée et Tulagi sur les Iles Salomon. Cependant, les États-Unis ont décrypté le code JN-25[36] et la Flotte du Pacifique est préparée. Les porte-avions Lexington et Yorktown (Task-Force 17) appareillent avec 140 avions (42 Grumman F4F Wildcat, 74 Douglas SBD Dauntless, 25 TBD Devastator) pour la confrontation avec la Kidô Butai en mer de Corail. De son côté, la force d’invasion japonaise comprend les porte-avions Shokaku et Zuikaku basés à Port Moresby, plus le porte-avions léger Shoho à Tulagi comprenant 147 avions (54 Zero, 42 Aichi D3A, Kate)[37]. Les task-forces des belligérants s’affrontent le 7 mai 1942 et les Lexington et Yorktown lancent une attaque de 93 avions et coulent le Shoho de 13 bombes et 7 torpilles. Ayant eu vent du naufrage, les Japonais suspendent leur invasion de Port Moresby et envoient le Shokaku et le Zuikaku à la recherche des porte-avions, lançant 24 bombardier-torpilleur Nakajima B5N Kate, 36 bombardier en piqué Aichi D3A chasseur et 18 Mitsubishi A6M Zero. Par méprise, ils coulent le pétrolier USS Neosho, le destroyer bombardiers-torpilleurs Douglas SBD Dauntless qui endommagent fortement son pont d’envol. Les derniers avions américains décollent pour défendre leurs porte-avions, mais ils sont en trop petit nombre : seuls 17 Grumman F4F Wildcat sont en l'air. Le Yorktown évite 8 torpilles mais est touché par une bombe. Quant au Lexington, une bombe fait exploser ses conduites de fuel et le stock de carburant aéronautique, embrasant le porte-avion de l’intérieur. Plutôt que de le laisser tomber en mains ennemies, il est abandonné avec la plupart de son équipage de 3 000 hommes et coulé par ses destroyers d’escorte. La bataille de la mer de Corail se termine par un match nul avec un porte-avions coulé et un endommagé dans chaque camp. Il en sera tout autrement aux îles Midway, un mois plus tard[38].

Midway : la chance tourne (1942)

Article détaillé : Bataille de Midway.
Onze TBD de la VT-6 sur le pont d’envol de l’USS Enterprise peu avant l’attaque. Beaucoup seront abattus (4 juin 1942)
L'USS Yorktown touché par des torpilles lancées des avions du Hiryu (4 juin 1942)
Le Hiryu en feu, avant d'être sabordé (5 juin 1942)
Vue d'artiste du Yamamoto désire attaquer les îles Midway, au centre du Pacifique, avant Port Moresby et Tulagi, avec pour but la destruction des porte-avions américains. Finalement, ce n'est qu'en juin 1942 que Yamamoto monte une opération de diversion aux Îles Aléoutiennes afin d'attirer les porte-avions américains, où les attendraient les Kaga, Akagi, Soryu et Hiryu. Pendant ce temps-là, les îles Midway seraient envahies par 12 transports de troupes, 2 cuirassés, le porte-avions Zuiho (en) et la propre task-force à 7 cuirassés de Yamamoto. Ayant décrypté le code JN-25[36], la TF 16 (USS Enterprise et USS Hornet sous le commandement de l’amiral Raymond Spruance) et la TF 17 (composée du désormais rafistolé USS Yorktown sous le commandement de l’amiral Frank J. Fletcher) se positionnent à 500 km au nord-est des îles Midway pour attendre la flotte japonaise. Les groupes aériens totalisent 232 avions (111 SBD, 42 TBD Devastator, 79 Widcat) plus, sur l’atoll même, 119 avions de l’US Navy, des USAAF et des US Marine Corps, parmi lesquels les premiers bombardiers-torpilleurs TBF Avenger. Du côté japonais, on dispose de 297 avions (120 Zero, 84 D3A1, 93 Kate). L’affrontement débute le 4 juin 1942 par une pagaille au sein des groupes aériens de la TF 16, qui se trouvent séparés et incapables de localiser les navires japonais et de la TF 17 où tous les TBD de la flottille VT-8 sont abattus sans placer une seule torpille[39], ainsi que 10 TBD de la VT-6 et les 12 TBD de la VT-3, si bien que les SBD arrivent sans escorte aérienne ! Le vice-amiral Chuichi Nagumo, mal informé, ordonne à deux reprises de modifier l’armement des avions qui encombrent les ponts d’envol de ses porte-avions tandis que les Zero, à court de carburant, demandent à apponter. C’est alors que surgissent les SBD qui larguent 39 bombes. Le Soryu est touché à 3 reprises, le Kaga 4 fois et tous deux coulent dans les heures qui suivent, tandis que l’Akagi est sabordé le 5 juin à l’aube. Non repéré, l’Hiryu endommage sérieusement le Yorktown, qui est achevé par le sous-marin I-168 (en). L’Hiryu est finalement touché de 4 bombes lancées par des SBD et doit être sabordé. Au final et en une vingtaine d’heures, la Marine impériale japonaise perd 4 porte-avions, un croiseur, 253 avions et 3 057 hommes (dont de nombreux pilotes expérimentés), contre un porte-avions, un destroyer, 98 avions et 307 hommes du côté américain. Yamamoto, qui avait fait la prédiction que le Japon aurait le dessus pendant six mois à un an avant d'être débordé par l’US Navy, avait raison : six mois après l’attaque sur Pearl Harbor, l'expansionnisme du Japon Showa est définitivement stoppé dans le Pacifique Sud. La bataille de Midway est une « victoire décisive » [40],[41].

La bataille de Guadalcanal

De gauche à droite, l’USS Wasp, l’USS Saratoga et l’USS Enterprise patrouillant à proximité de Guadalcanal (12 août 1942)
L’USS Enterprise en feu, touché par une bombe japonaise, durant la bataille des Salomon orientales (24 août 1942)
L’USS Wasp, en feu après avoir été touché par des torpilles japonaises, est abandonné (15 septembre 1942)
Le Hornet torpillé par un Nakajima B5N Kate durant la bataille des îles Santa Cruz (26 octobre 1942)
A proximité de Guadalcanal, un SBD survole l’USS Enterprise avec l’USS Saratoga en arrière-plan (19 décembre 1942)

En entamant la construction d’aérodromes sur Guadalcanal[42] et Rabaul, la marine impériale japonaise a l’ambition de transformer la chaîne des îles Salomon, protectorat britannique[43] en une base stratégique visant à perturber les communications maritimes entre les États-Unis et l’Australie. Les Alliés, connaissant les plans japonais, débutent le 7 août 1942 une offensive majeure en envoyant une force de débarquement amphibie de 80 navires à Guadalcanal (Operation Watchover). Les avions de l’USS Enterprise (TF 16), de l’USS Saratoga (TF 11) et de l’USS Wasp (TF 18) prennent position à proximité de l’île afin de procurer une couverture aérienne à plus de 16 000 marines. Ces derniers ont à subir des attaques aériennes journalières jusqu’au 20 août 1942, date à laquelle le porte-avions d’escorte SBD à Henderson Field (Cactus Air Force (en)), l’aérodrome situé au nord-est de Guadalcanal. La bataille des Salomon orientales débute le 23 août lorsque une task-force japonaise composée de destroyers, de transports de troupes, de 2 cuirassés et des porte-avions Shokaku, Zuikaku et Ryujo[44] approche l’île. Le Wasp, le Saratoga, l’Enterprise et le cuirassé North Carolina partent à la rencontre de la flotte ennemie. Le 24, les Japonais commencent à attaquer Henderson Field avec des avions de leur base de Rabaul et du Ryujo, qui est coulé de 10 bombes et une torpille. Le Shokaku et le Zuikaku attaquent de 3 bombes l’Enterprise, mais sans gravité, tandis que les avions du Saratoga endommagent gravement le transport d'hydravions Chitose (en). L’invasion, repoussée un temps, n’entraine pas moins les torpillages du Saratoga le 30 août (il regagne Pearl Harbor pour réparations) et du Wasp le 15 septembre (qui doit être abandonné), laissant le Hornet seul[45]. La 2 vague d’invasion japonaise, dénommée bataille des îles Santa Cruz débute en octobre 1942. Les porte-avions Shokaku, Zuikaku, Zuiho (en) et Junyo (en) appareillent en direction des îles Santa Cruz, où ils sont attaqués le 26 octobre par des bombardiers-torpilleurs de l’Enterprise et du Hornet, qui sont à leur tour touchés, non sans mettre le Shokaku hors-service pour 9 mois. Le Hornet, attaqué à plusieurs reprises par plusieurs bombes et 2 torpilles, doit être abandonné (il sera coulé par des destroyers japonais), si bien que l’US Navy ne dispose une nouvelle fois que d’un seul porte-avions dans le Pacifique, bien que la Royal Navy met l'HMS Victorious à disposition. Une dernière tentative d’invasion est repoussée par les avions de l’Enterprise et d’Henderson Field les 13-14 novembre. Début 1943, les Japonais commencent à évacuer 11 000 de leurs 30 000 soldats. Le 9 février, Guadalcanal est entièrement aux mains des Marines. Dès lors, la machine industrielle américaine se met en branle, permettant d'élargir la brèche ouverte dans le Pacifique avec la victoire de la bataille de Midway[46]. La reconquête peut commencer.

Le débarquement en Afrique du Nord

Articles détaillés : Operation Pedestal et Opération Torch.
Troupes américaines des forces est débarquant près d'Alger durant l’opération Torch (8 novembre 1942)
Vue des HMS Indomitable et HMS Eagle depuis l’HMS Victorious durant l’Operation Pedestal (août 1942)
Escorté de 2 destroyers, le pétrolier SS Ohio entre dans le port de Malte (15 août 1942)
Troupes américaines des forces du centre débarquant près d'Oran durant l’opération Torch (novembre 1942)

En 1942, les forces américano-britanniques défendent toujours le ravitaillement de Malte tout en préparant un débarquement massif en Afrique du Nord occupée par les Allemands et les Italiens. Le 10 août 1942, 14 navires marchands pénètrent en Méditerranée, escortés par les porte-avions HMS Victorious, Supermarine Spitfire destines à la Royal Air Force à Malte (Operation Pedestal). Le lendemain, 4 torpilles lancées de l’U-73 touchent par surprise l’Eagle, qui coule en 10 minutes avec 200 marins. Le 12 août, les bombardiers allemands et italiens basés à terre attaquent le convoi : deux bombes touchent sans dommage le Victorious, tout comme le pont d’envol de l’Indomitable, tuant 50 marins. Avant d’atteindre Malte, le convoi est de nouveau attaqué mais 5 de ses 14 navires s’en sortent, dont le plus grand pétrolier d’alors, le destroyer, l’attaque du convoi est un succès tactique pour l’Axe et est nommée par les Italiens Vittoria del mezz'agosto (la victoire de la mi-août). Néanmoins, une fois les sous-marins et les Bristol Beaufort et Bristol Beaufighter basés à Malte ravitaillés, ils sont capables de perturber l’approvisionnement de l’Afrika Korps de Rommel. Le 8 novembre 1942, les Alliés sont prêts à l’Opération Torch, c’est-à-dire l’invasion de l’Afrique du Nord. L’ensemble des troupes terrestres est placée sous la responsabilité du général Dwight Eisenhower tandis que les forces navales sont commandées par l’amiral Sir Andrew Cunningham avec pour adjoint l’amiral Sir Bertram Ramsay, concepteur de l’opération à partir des notes du colonel Germain Jousse, membre de l'organisation de résistance d'Alger. Les forces comprennent 107 000 hommes, 200 bâtiments de guerre (dont 12 porte-avions), 110 navires de transport et 500 avions. Elle se divise en 3 forces ayant pour mission d'établir 9 têtes de pont sur près de 1 500 km de côtes. Les forces ouest, sous le commandement du vice-amiral Henri Hewitt, comprennent le USS Ranger et les porte-avions d'escorte Casablanca à l’aide de Widcat, de bombardiers Douglas SBD Dauntless et de bombardiers-torpilleurs Avenger. Les forces du centre, commandées par le contre-amiral Sir Thomas Troubridge, comprennent l’porte-avions d'escorte Oran grâce aux bombardiers-torpilleurs Fairey Albacore (en) et aux chasseurs Hawker Hurricane. Les forces est, commandées par le vice-amiral d'escadre Sir Harold Burrough, comprennent l’HMS Argus et le porte-avions d'escorte Alger avec les chasseurs Seafire et Hawker Hurricane. Enfin, au large, les Victorious and Formidable empêchent les interventions de la Regia Marina. Les débarquements suscitent peu d’opposition et au mois de mai 1943, l’influence de l’Axe en Afrique du Nord a cessé.

L'avancée dans le Pacifique

Article détaillé : Bataille de la mer des Philippines.

La bataille du golfe de Leyte

Article détaillé : Bataille du golfe de Leyte.

La victoire finale

Article détaillé : Bataille d'Iwo Jima.

Changement de rôle

Les porte-avions d'après-guerre

Essais à bord de l’USS Franklin D. Roosevelt du FH-1 Phantom, le 1er avion à réaction embarqué (21 juillet 1946)
Vue d’artiste de l’USS United States avec des FH-1 Phantom et des 1949
Pour calmer l'US Air Force et démontrer ses capacités stratégiques, la Navy fait décoller à plusieurs reprises un P2V-3C Neptune d'un porte-avions, ici du USS Franklin D. Roosevelt (2 juillet 1951)
L’USS Midway lors de sa croisière inaugurale dans les Caraïbes (janvier 1946)
Innovation technologique majeure, le pont d'envol oblique, ici à 5,5 ° sur l'HMS Centaur et à 10,5 ° sur l'USS Antietam (autour de 1955)

Le 2 septembre 1945, lors de la capitulation du Japon, l’US Navy, avec ses 98 porte-avions et ses 40 000 avions, constitue 70% du tonnage mondial[47] des marines de guerre. En l’espace d’un an, le nombre de porte-avions est réduit à 23 et celui des avions à 14 637. L’aviation embarquée est guettée par une obsolescence rapide, tandis que l'USAAF entrait dans l’ère de l’aviation à réaction et du bombardement stratégique nucléaire… lequel prétendait ne faire qu’une bouchée des porte-avions, ces mastodontes démodés. L’administration Truman partage ce point de vue et fait voter le National Security Act en 1947. L’année suivante, le premier secrétaire à la Défense, James Forrestal bataille ferme pour imposer la construction de 4 « super porte-avions », dont le premier devait être l’USS United States (CVB-58) de 65 000 tonnes[48], cependant que le nombre de bâtiments en ligne passait de 1 194 à 267 et celui des porte-avions de 98 à 15. L’opposition de l’US Air Force, qui met en avant son bombardier intercontinental B-36 Peacemaker, met fin à la construction (commencée 4 jours plus tôt !) de l’United States le 23 avril 1949. Par contre, 3 porte-avions de 45 000 tonnes[49] de la classe Midway, mis en chantier en 1943-44, sont achevés : le Midway, le Franklin D. Roosevelt et le Coral Sea. Les principales améliorations par rapport à la classe Essex sont un pont d’envol renforcé faisant partie intégrante de la superstructure et l’embarquement des premiers jets, comme le FH-1 Phantom, opérationnel en 1947. À partir de décembre 1952, sont généralisées trois autres innovations technologiques empruntées à la Royal Navy : le pont d'envol oblique (ou angled flight deck), qui permet des décollages et des appontages simultanés (« catapo »), la catapulte à vapeur et le miroir d'appontage. Après avoir testé la piste oblique sur l'USS Antietam, les 14 bâtiments restants de la classe Essex comme les 3 nouveaux bâtiments de la classe Midway sont refondus en conséquence.

Le 1er octobre 1955 est mis en service l’USS Forrestal, premier « super porte-avions » conçu spécialement pour les jets et bénéficiant de tous les derniers perfectionnements. Il est deux fois plus lourd que les porte-avions refondus de la classe Essex.

La Royal Navy quant à elle, conserve dans un premier temps ses porte-avions de combat légers des classes Colossus et Majestic construits en 1944-1945. À la fin des années 1950, nombre d’entre-eux sont vendus ou cédés à des marines alliées, comme le HMS Colossus (à la France); les Australie); les Canada); le Pays-Bas); le Inde) et le Argentine). Durant les années 1950, la Royal Navy achève plusieurs porte-avions lourds, entrepris au cours de la Seconde Guerre mondiale et qui resteront en service jusqu’à la fin des années 1970 et le début des années 1980. Parmi eux : le HMS Ark Royal de la classe Audacious et le HMS Hermes de la classe Centaur.

Au début des années 1950 la France obtient des États-Unis le prêt des porte-avions légers USS Langley et USS Belleau Wood qui serviront de support aérien aux troupes engagées en Indochine française. Enfin, l’Espagne achète (en 1973) le porte-avions léger USS Cabot prêté par l'US Navy depuis 1967.

L'opération Crossroads (1946)

Article détaillé : Opération Crossroads.
Incendie à bord de l’USS Independence peu de temps après l’essai nucléaire « Able » de l'opération Crossroads dans l'atoll de Bikini (1er juillet 1946)
L’explosion « Baker » de l'opération Crossroads dans l'atoll de Bikini avec l'onde de choc concentrique qui recouvre les navires (25 juillet 1946)

L'opération Crossroads est le 4e et 5e essai nucléaire de l’histoire après le test de Trinity, puis les largages de « Little Boy » sur Hiroshima et de « Fat Man » sur Nagasaki. Les 2 explosions (« Able » et « Baker ») de l'été 1946 ont pour but de valider la puissance de la Bombe A sur des navires et des sous-marins situés aux alentours de l'atoll de Bikini. L’USS Saratoga (qui est en surplus avec l’arrivée des bâtiments de classe Essex) et l’USS Independence participent à l’opération. Le 1er juillet 1946, « Able », d'une puissance de 21 kilotonnes est larguée par un bombardier B-29 baptisé « Dave's Dream » et explose à 158 mètres d'altitude. Elle manque sa cible d'environ un demi-kilomètre, détruit 5 des 40 navires présents dans l’atoll (les transport de troupes Sakawa (en)) et en endommage gravement 9, tandis que l’Independence s’en sort sans trop de dommages, mis à part un incendie maîtrisé. Les 2 porte-avions participent au 2e essai, « Baker », le 25 juillet. Cette fois-ci, l’explosion de la bombe de 23 kilotonnes, placée à 27 mètres sous le niveau de la mer, provoque des tsunamis de plus de 30 mètres qui engloutissent plusieurs bâtiments (le cuirassé japonais Nagato, le cuirassé USS Arkansas, le sous-marin modifier] La guerre d'Indochine (1946-1956)

Article détaillé : Guerre d'Indochine.
Un TBM-3E Avenger prêt à être catapulté du La Fayette
Le La Fayette avec à son bord 20 F6F Hellcat et 12 TBF Avenger
Les Grumman F6F Hellcat de l'Aéronavale larguent du napalm sur la division 320 du Viet Minh pendant l’opération Mouette (novembre 1953)
Le La Fayette dans les eaux d'Indochine française (1953)
Le La Fayette au large de Nha Trang (Indochine) (mi-juin 1953)

La guerre d’Indochine oppose depuis 1946 le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO), soutenu par les États-Unis, aux forces du Viêt Minh (Front de l'indépendance du Vietnam) nationaliste et communiste, soutenu par la Chine et l'Union soviétique. Le 28 janvier 1947, le porte-avions Dixmude, remis à niveau, appareille de Toulon avec 9 bombardiers-torpilleurs Douglas SBD Dauntless, lesquels attaquent en mars des objectifs sur la cote d'Annam puis effectuent des missions d’appui aérien rapproché (close air support) à partir du golfe du Tonkin au profit de troupes au nord de l'Indochine. À la suite de problèmes de catapulte, le Dixmude rentre en France en avril. En raison de sa grande lenteur et de son seul ascenseur, le Dixmude est relégué au rôle de transport : il appareille de nouveau en septembre 1947, convoyant des SBD, des Ju-52 et des Spitfire qui opèrent au sol depuis Saigon, puis Hanoi, avant de revenir à Toulon en mai 1948. L’Arromanches prend le relais durant la période octobre 1948-janvier 1949, entrecoupée d’exercices de mise au point d’hunter killer groups et de 6 semaines de combats (152 sorties) au cours desquels ses 10 SBD et ses 2 Spitfire mènent des frappes au sol en Cochinchine, dans le centre d'Annam et au Tonkin. Aucun porte-avions n’est déployé en 1949-1950, suite à une pénurie d’avions que vient combler le 26 janvier 1951 le déchargement à Saigon par l’1951 au 17 mai 1952, l’Arromanches embarque des chasseurs F6F Hellcat et des bombardiers en piqué SB2C Helldiver. Leurs missions comprennent le close air support (CAS) et l’attaque de pistes, de ponts et de voix de chemins de fer, en Annam (du 28 septembre au 13 octobre), au Tonkin (14-21 octobre), en Annam (du 6-11 novembre), au Tonkin (14 novembre-9 janvier). Après un séjour en cale sèche à Singapour du 16 janvier au 20 février 1952, l’Arromanches reprend ses missions en Cochinchine, en Annam et au Tonkin du 23 février au 18 mai. Après un retour à Toulon, l’Arromanches assure une 3e campagne entre septembre 1952 et mars 1953 avec le même type d’appareils et les mêmes objectifs (opérations de CAS et destruction des voies de communication entre le Viet Nam du nord et la Chine)[51]. Le La Fayette effectue une 1re campagne de mars à juin 1953, ralliant le Tonkin avant que le porte-avions ne récupère les flottilles de l’Arromanches en juin 1953. Sa 4e campagne se déroule de septembre 1953 au 19 septembre 1954 avec à bord des SB2C Helldiver et des F6F Hellcat, qui sont engagés lors de la bataille de Diên Biên Phu du 13 mars au 7 mai 1954, de concert avec l’aviation embarquée du Bois-Belleau. Malgré la défaite, l'Aéronavale mène des opérations sur la zone jusqu'à l'armistice du 21 juillet à Genève. D’avril à juin 1955, le La Fayette, embarquant une vingtaine de Corsair, 4 SB2C Helldiver et 2 hélicoptères, couvre les opérations d’évacuation du Tonkin avant de repartir pour la France le 11 juin. Le Bois-Belleau effectue des exercices du 5 juin au 14 novembre. Enfin, de janvier à juin 1956, sous les ordres des FNEO (Forces navales en Extrême-Orient) jusqu’à la dissolution de celles-ci le 26 avril, le La Fayette participe à divers exercices avec les forces britanniques. De retour à Toulon le 3 juin, il clôt la présence française en Indochine[52].

La guerre de Corée (1950-1953)

Article détaillé : Guerre de Corée.
De l'avant à l'arrière plan, des F9F Panther et des Corsair sur le pont de l'USS Valley Forge (1950)
Un Corsair du USS Philippine Sea survolant le cuirassé USS Missouri au large d'Incheon (15 septembre 1950)
Débarquement allié à Incheon (15 septembre 1950)
En Corée, le close air support de l'aviation embarqué rend de nombreux services à une US Army peu mobile
L'interdiction aérienne comprend le torpillage du barrage d'Hwachon par 8 AD Skyraider du USS Princeton (1er mai 1951)
Deux F2H Banshee au-dessus de l'USS Essex (1951-1952)
Des Fairey Firefly sur le pont du HMAS Sydney au large de la Corée
Un B-29 larguant ses bombes au-dessus de la Corée du Nord (août 1951)
Suite à l’expérience de Corée, l’USS Forrestal, premier « super porte-avions » conçu spécialement pour les jets est mis en service en 1955

L'offensive de la Corée du Nord communiste sur la Corée du Sud qui débute le 25 juin 1950 est une surprise pour les gouvernements occidentaux et la réaction initiale des États-Unis, qui avaient démobilisé leur gigantesque appareil militaire après 1945, est assez désordonnée et brouillonne, envoyant les maigres unités disponibles qui occupaient alors le Japon sous l'autorité de Douglas MacArthur. À la différence des grandes batailles aéronavales de la Seconde Guerre mondiale, la guerre de Corée (et les conflits futurs) voit un changement dans le rôle des porte-avions. En Corée, ces derniers servent essentiellement de bases aériennes naviguantes, hors de portée des forces ennemies. L’aviation embarquée sert, non à attaquer la flotte ennemie, mais, venant en aide aux troupes au sol, à détruire des cibles terrestres. Deux porte-avions, l'USS Valley Forge de classe Essex et le britannique Corée, en mer Jaune, pour tenter de soutenir la maigre armée sud-coréenne écrasée par les blindés de l'armée populaire de Corée. Le 3 juillet 1950 le Valley Forge lance le premier raid aérien de ce conflit depuis un porte-avions (36 avions (dont 8 jets F9F Panther) sur Pyongyang), suivi par un raid de 21 avions du Triumph sur un aérodrome de Haeju. Le jour suivant, des attaques aériennes sont lancées contre des ponts situés dans la même zone. Les deux porte-avions, groupés au sein de la TF 77, se déplacent sur la côte est, en mer du Japon, et soutiennent le 18 juillet le débarquement de troupes à Pohang tout en détruisant une raffinerie de pétrole à Wonsan. Le 22 juillet, leur aviation embarquée débute de nombreuses opérations d’appui aérien rapproché (close air support)[53]. En août 1950, le Triumph joint la TF 91 britannique, tandis que USS Philippine Sea vient renforcer la TF 77. Au même moment est créée le Task Group 96.8, composé des porte-avions d'escorte Marines, tandis que la situation se dégrade : l'armée populaire de Corée occupe 75% du territoire et les forces alliés sont confinés dans le périmètre de Pusan. Les pilotes de l’US Navy et des Marines effectuent 8 800 sorties aériennes (dont 6 500 par des Corsair, 1 600 par des AD Skyraider et 700 par des F9F Panther) pour défendre les troupes alliées retranchées à Pusan. Du 6 au 21 septembre, l’US Navy et la Royal Navy appuient, avec les porte-avions USS Bandoeng Strait, Boxer (remplacé le mois suivant par le Leyte), Valley Forge, Sicily et Philippine Sea, la victoire décisive à Incheon, sur la côte ouest de la Corée du Sud en effectuant 3 200 sorties aériennes puis en octobre, avec le cuirassé Missouri et le porte-avions ONU engagées au delà du fleuve Yalou en collaboration avec l'USAF et les unités de chasse du Commonwealth[54]. Du 9 au 21 novembre, les avions du Valley Forge et du Philippine Sea détruisent des ponts sur la rive nord-coréenne du Yalou et leurs F9F Panther abattent 3 MiG-15. Durant la période janvier-mai 1951, les appareils des porte-avions passent graduellement du rôle de close air support à celui d’interdiction aérienne contre des objectifs dans la profondeur autour du 38e parallèle nord (essentiellement des ponts et des voies de chemin de fer). Plus de 33 000 sorties sont effectuées, qui entrainent la perte de 69 Corsair, 8 AD Skyraider, 4 F9F Panther et 2 F7F Tigercat. Plusieurs de ces missions sont restées célèbres. À partir du 23 mars 1951, le Princeton lance une série d’attaques par AD Skyraider afin de détruire des ponts entre Kilchu et Songjin, qui durent un mois sous le commandement du capitaine de corvette Harold Carlson et seront connues en tant que "Battle of Carlson's Canyon". Le 30 avril 1951, 6 AD Skyraider et 5 Corsair du Princeton bombardent le barrage d’Hwachon sans dommages mais, le jour suivant, 8 AD Skyraider et 12 Corsair sont plus chanceux en utilisant d’anciennes torpilles de la Seconde Guerre mondiale, empêchant les forces chinoises d’utiliser le barrage pour inonder des zones stratégiques de Corée du Sud[55].

Au début de 1951, ce conflit était encore secondaire pour la politique étrangère des États-Unis focalisée sur la menace soviétique en Europe. L'US Navy n'y déployait encore sur zone que trois porte-avions de classe Essex dotés d'appareils d'attaque à moteurs à piston, vétérans de la guerre du Pacifique alors que la Sixième flotte américaine en Méditerranée disposait des trois porte-avions de 45 000 tonnes, les USS Midway, Coral Sea et Franklin D. Roosevelt, embarquant des bombardiers AJ-1 Savage (en) dotés d'armes nucléaires [56]. Alors que la guerre progresse, les porte-avions américains et alliés effectuent des rotations dans la zone des combats, comme l’USS Bataan, l’USS Bon Homme Richard, l’Royal Australian Navy engage le HMAS Sydney du 30 septembre 1951 au 5 mai 1952 avec 38 avions. Le bâtiment s’acquitte de sept patrouilles durant 64 jours de mer, dont plusieurs au combat. Notamment, la seconde, du 18 au 26 octobre 1951, qui totalise 389 sorties, 96 280 tirs de munitions et 1 472 de roquettes, et le largage de 43 tonnes de bombes [57],[58]. C’est à ce moment que les avions à pistons de la Seconde Guerre mondiale (Corsair et le AD Skyraider), qui représentaient un tiers des sorties au début de la guerre de Corée, cohabitent avec des jets, qui représenteront la moitié des sorties à la fin du conflit. Lorsque l’USS Essex entame son tour au sein de la TF 77 en août 1951, il embarque le tout nouveau F2H Banshee, emportant plus de bombes que le F9F Panther. Le 25 août 1951, pour la 1re fois, 12 F2H Banshee et 11 F9F Panther de l’US Navy embarqués sur l’Essex escortent 35 bombardiers B-29 de l’US Air Force pour un raid sur Rashin, à seulement 27 km de la frontière de l'Union soviétique. De même, le 8 octobre 1951, des F2H Banshee de l’USS Kearsarge escortent à nouveau des B-29 pour un raid sur Kowan, aidés par des avions du Princeton et de l’Essex. Le 30, 20 avions de l’Essex et 20 autres de l’Antietam attaquent simultanément Kapsan, où se tient une réunion du Parti communiste nord-coréen, tuant 500 membres. Plus tard dans le déroulement de la guerre, les officiels américains réalisent que des frappes aériennes plus agressives sont nécessaires. Ils commencent à approuver des raids sur les infrastructures industrielles et militaires en Corée du Nord, tel celui du 23 juin 1952, mené conjointement par les avions embarqués de la TF 77, des Marines et de l’US Air Force contre 4 centrales électriques à Suiho, Chosin, Fusen et Kyocen, privant le pays de 90% de sa capacité énergétique. Concernant les infrastructures militaires, des attaques aériennes massives sont menées de juillet à août 1952 contre des garnisons à Pyongyang (plus de 1 200 sorties des avions de l’US Navy, des Marines, de l’US Air Force et de l’aviation britannique et canadienne le 11 juillet et 1 400 autres le 29 août), si bien que la capitale nord-coréenne perd tout intérêt militaire pour les Communistes. D’autres bombardements menés par les avions embarqués de la TF 77 ont lieu à Sindok (27 juillet), à Kilchu (28 juillet), à Changp'yong-ni (20 août) et à Aoji (1er septembre). Enfin, les attaques ciblées sur le champ de bataille débutent en octobre (13 000 sorties) empêchent quasiment l'armée populaire de Corée de mener des offensives majeures. Durant les derniers 6 mois du conflit, les missions de close air support augmentent à nouveau, jusqu’à l’armistice du 27 juin 1953. Au total, 36 porte-avions participent un moment ou un autre à cette première guerre chaude de la guerre froide. Parmi eux, la Royal Navy voit quatre porte-avions léger de classe Colossus se relever l'un après l'autre dans ce conflit jusqu'en 1952. De leur côté, seulement 4 des 15 porte-avions américains déployés lors du conflit sont engagés simultanément. Cependant, ils totalisent 275 000 sorties[59] (soit seulement 10 000 de moins que durant toute la Seconde Guerre mondiale !) avec la perte de 564 avions, dont 8 abattus par des MiG-15. Par ailleurs, 684 autres avions sont perdus durant les opérations embarquées, dont les accidents de catapultage et d’appontage. Sans l’important close air support apporté par l’aviation embarquée, il est peu probable que les Alliés aient été en mesure de repousser les forces chinoises et nord-coréennes sur le 38e parallèle nord. L’un des effets de l’expérience coréenne est qu’une marine forte est à nouveau appréciée dans les hautes sphères : à la fin de la guerre, le nombre de bâtiments en ligne est passé de 267 à plus de 1 000, avec notamment la remise en service de porte-avions de la Seconde Guerre mondiale.

La crise de Suez (1956)

Article détaillé : Crise du canal de Suez.
Un Whirlwind utilisé à Suez pour l'un des premiers débarquements héliportés de l'histoire

La nationalisation unilatérale du canal de Suez proclamée en juillet 1956 par le colonel égyptien Gamal Abdel Nasser, va emmener la France, le Royaume-Uni et Israël à intervenir militairement. La FNI (Force navale d’intervention) française, créée le 25 août 1956, comprend 47 navires de combat et d'assaut, 10 navires auxiliaires et 53 bâtiments de commerce, dont les porte-avions Arromanches (avec 10 Avenger et 14 Corsair) et La Fayette (avec 26 Corsair). De son côté, le Royaume-Uni mobilise 33 navires de combat, dont les porte-avions porte-hélicoptères. Le 30 octobre, le Royaume-Uni et la France adressent un ultimatum à l’Égypte. Ils lancent l’opération Mousquetaire le 31 octobre avec une campagne de bombardement. Les deux porte-avions français sont chargés dès le premier jour (1er novembre 1956) de l'attaque de la flotte égyptienne. Cependant, les 16 sorties de Corsair sont gênées par la présence ce jour-là, dans le port d'Alexandrie, de navires de la Sixième flotte américaine. L'attaque des aérodromes de Doukeila près d'Alexandrie, et celui d'Almanza au Caire (occupés par des avions à réaction MiG-15 et Il-28) commence le 3 novembre avec les SeaVenom britanniques et des F-84 Thunderjet français basés à Chypre, les Sea-Hawk embarqués sur des porte-avions anglais, puis, le lendemain, avec 49 sorties de Corsair français embarqués[60]. Nasser riposte en ordonnant de couler 40 navires présents dans le canal, le fermant à la circulation jusqu’au début de 1957. Tard le 5 novembre, le 3e bataillon du Parachute Regiment britannique saute sur l’aérodrome d’El Gamil (en), nettoyant la zone et établissant un poste avancé pour les futures atterrissages. Les 1ers sauts de 500 parachutistes du 2e régiment de parachutistes coloniaux par Noratlas en vue de la prise de ponts à al-Raswa sont sécurisés par 31 Corsair en mission close air support, détruisant plusieurs chars T-34. Les F-84 Thunderjet font exploser également plusieurs dépôts de pétrole. Dans l’après-midi, 522 autres parachutistes du 1er régiment étranger de parachutistes sont largués près de Port-Fouad, toujours appuyés par les Corsair du La Fayette, qui, malgré des problèmes de catapulte, lance 40 avions. À l’aube du 6 novembre, les commandos des Royal Marines débarquent par chalands sur les plages tandis qu’au large, l’artillerie détruit les batteries égyptiennes à Port-Saïd. Au même moment, 500 Royal Marines stationnés sur les Ocean et Theseus sont débarqués par 8 hélicoptères Whirlwind (en), renforcés par 6 Whirlwind et 6 Bristol Sycamore (en)[61] Victoire militaire, la campagne de Suez est l’un des premiers exemples de l’intérêt de l’utilisation des porte-avions comme réponse rapide à un conflit local, ainsi que des opérations héliportées dans les opérations amphibies[62]. Toutefois, l’opération est stoppée net lorsque l'armée israélienne s'empare de la presqu'île du Sinaï et atteint le canal : l'Union soviétique menace les belligérants de riposte et les États-Unis exigent le retrait des forces occidentales, une alliance de circonstance étonnante destinée à montrer qui sont désormais les nouveaux protecteurs du Proche-Orient.

Les porte-avions américains et la conquête spatiale (1961-1975)

Un hélicoptère HUS-1 de l’USS Lake Champlain récupère la capsule Freedom 7 (5 mai 1961)
La capsule Freedom 7 et Alan Shepard sur le pont de l’USS Lake Champlain (5 mai 1961)
Récupération de la capsule Molly Brown par l’USS Intrepid (23 mars 1965)
Neil Armstrong et David Scott attendent à bord de Gemini VIII le destroyer USS Leonard F. Mason (17 mars 1966)
Le module de commande Apollo VIII sur le pont du USS Yorktown (27 décembre 1968)
L’équipage d’Apollo XI, en quarantaine à bord de l’USS Hornet, reçoit la visite de Richard Nixon (27 juillet 1969)

Dans le cadre de la guerre froide et de la course à la Lune lancée avec l’Union soviétique, le Department of Defense Manned Space Flight Support Office (DDMS) coordonne de 1958 à 1975 l’action du Département de la Défense des États-Unis (DoD) en soutien au programme lunaire habité. Ce soutien comprend la récupération des astronautes et de leurs capsules, dévolue aux porte-avions, ainsi que les communications spatiales, le transfert d’informations et le soutien médical. 10 porte-avions (porte-hélicoptères d’assaut (LPH) (USS Boxer, les navires de la classe Iwo Jima Atlantic Missile Range (en), de Cap Canaveral à l’océan Indien et le Pacific Missile Range Facility (en) à Kauai. Le 5 mai 1961, l’US Marine Corps Squadron HMR(L)-262 récupère au large des Bahamas à 5,6 km du Lake Champlain la capsule Freedom 7 (mission suborbitale Mercury 3) du capitaine de frégate Alan Shepard, le premier Américain à voyager dans l’espace. Le 21 juillet 1961, lors de l'amerrissage au large des Bahamas, la trappe d'évacuation de la capsule Liberty Bell 7 (mission suborbitale Mercury 4) s'ouvre malencontreusement et celle-ci sombre. Le 2e astronaute américain, le capitaine de l’US Air Force Virgil Grissom, est sauvé de justesse (à 9,3 km) par hélitreuillage d’un appareil du Randolph à 550 km au sud-est de Cap Canaveral. Le 23 mars 1965, l’Intrepid récupère à 111 km de lui, au large des Îles Turques-et-Caïques, la capsule Molly Brown[63] (mission orbitale Gemini III) du major Virgil Grissom et du capitaine de corvette John Watts Young, qui vient d'effectuer la 1re rentrée atmosphérique pilotée de l’histoire. La mission orbitale Gemini III mobilise 10 185 hommes, 126 avions et 27 navires. Après avoir effectué la 1re sortie extravéhiculaire d’un Américain dans l’espace, 3 mois après les Soviétiques, Edward White rejoint James McDivitt dans la capsule (mission orbitale Gemini IV), qui est récupérée à 81 km du Wasp au large des Bahamas le 7 juin 1965. La mission orbitale Gemini IV mobilise 10 249 hommes, 134 avions et 26 navires. Les États-Unis prennent l’ascendant sur l’Union soviétique en réussissant une nouvelle sortie extravéhiculaire et, surtout, le 1er amarrage réussi dans l'espace entre le vaisseau Gemini VIII et une fusée-cible Agena, technique indispensable qui sera utilisée dans le cadre du programme Apollo. Il est décidé de poursuivre la mission d’une orbite, aussi la capsule de Neil Armstrong et David Scott amerrit le 17 mars 1966 dans l’océan Pacifique occidental au large des Îles Carolines, à 2 km du destroyer mission orbitale Gemini VIII mobilise 9 655 hommes, 96 avions et 16 navires. L’Essex est le porte-avions assigné à la récupération d’Apollo I au nord de Porto Rico le 7 mars 1967 après un vol de 14 jours. Cependant, la mission avorte le 27 janvier 1967 après que l’équipage (Virgil Grissom, Edward White, Roger B. Chaffee) est tué par un feu lors d’un entraînement sur le pas de lancement du Kennedy Space Center. Un nouveau design du module de commande Apollo amène le 11 octobre 1968 à la 1re mission habitée de la capsule triplace Apollo VII, qui est récupérée avec le capitaine de vaisseau Walter M. Schirra, le colonel de l’US Air Force Donn Eisele et le colonel des Marines Walter Cunningham à 3 km de l’Essex, au large des Bermudes. Le programme lunaire habité soviétique accumule les échecs, malgré le vol circumlunaire inhabité de Zond 5 du 15 au 21 septembre 1968. James Webb, l'administrateur de la NASA estime que la mission est « la plus importante démonstration spatiale faite par une nation à ce jour »[64] et les États-Unis, qui pensent que le prochain lancement sera habité, avancent la date du vol Apollo VIII[65]. Celui-ci se déroule sans problème, la Lune est contournée à partir du 23 décembre et la capsule plonge à 3 mètres lors de l'amerrissage au large des Kiribati, le 27 décembre 1968. 43 minutes plus tard, le 1er homme-grenouille du Yorktown, situé à 2 km, arrive. 45 minutes plus tard, l'équipage Frank Borman, Jim Lovell et William Anders est sain et sauf à bord du porte-avions[66],[67].

Le module de commande Apollo XI peu de temps après l’amerrissage (24 juillet 1969)

Après Apollo X, qui contourne 6 mois plus tard une nouvelle fois la Lune avec le module lunaire, le grand jour vient le 16 juillet 1969 avec le lancement de la mission lunaire Apollo XI. Couronnant 10 ans d’efforts, Neil Armstrong et Buzz Aldrin alunissent sur la Mare Tranquillitatis le 20 juillet, sur laquelle ils passent 2½ heures. Le module de commande Apollo « Columbia » embarquant les 3 hommes (y compris le pilote du de ce dernier Michael Collins) amerrit le 24 juillet à proximité de l’atoll Johnston (Pacifique nord), à 24 km de l’Hornet. L’équipage est récupéré environ un heure plus tard par hélicoptère, puis placé immédiatement en quarantaine. Les missions Apollo se succèdent de 1969 à 1972, tandis que l'intérêt du public faiblit. La capsule Apollo XII amerrit le 24 novembre 1969 à 3,7 km de l'Hornet ; Apollo XIII le 17 avril 1970 à 1,9 km de l’Iwo Jima ; Apollo XIV le 9 février 1971 à 1,1 km du New Orleans ; Apollo XV le 7 août 1971 à 1,9 km de l’Okinawa ; Apollo XVI le 27 avril 1972 à 5,6 km du Ticonderoga et Apollo XVII le 19 décembre 1972 à 1,9 km du Ticonderoga. Les missions Apollo XVIII à Apollo XX sont annulées et les 3 lanceurs Saturn V restants sont assignés au lancement de la station spatiale Skylab et à son ravitaillement. Skylab ne sera habitée que 171 jours sur 2 249 jours de vie et ne voit défiler que 3 équipages, dont les modules de commande sont récupérés le 22 juin 1973 à 9,6 km du Ticonderoga ; le 25 septembre 1973 et le 8 février 1974, tous deux à 8 km du New Orleans. Détente dans les relations Est-Ouest oblige, le rendez-vous spatial Apollo-Soyouz[68] permet aussi d'utiliser la dernière fusée Saturn 1-B disponible. L'équipage américain amerrit le 24 juillet 1975 à 7,3 km du New Orleans et clôt la participation des porte-avions et porte-aéronefs de l'US Navy au programme spatial habité.

La crise des missiles de Cuba (1962)

Article détaillé : Crise des missiles de Cuba.
Cinq bombardiers stratégiques A-5 Vigilante sur le pont de l’USS Enterprise (1962)
Départ des missiles de Port Casilda à Cuba photographié par un avion de reconnaissance RF-101 (6 novembre 1962)

Fin juillet 1962, les preuves d’une assistance militaire soviétique à Cuba s’accumulent. La présence de missiles sol-air est confirmée le 29 août. La confirmation que certaines caisses acheminées par cargo à Cuba contiennent des bombardiers Il-28 est faite le 9 octobre. La preuve de la présence de rampes de lancement de missiles SS-4 à tête nucléaire n’est apportée que le 15 octobre, le lendemain du survol des installations de San Cristóbal et Sagua La Grande par un avion de reconnaissance U2. On repère également 26 navires du bloc de l'Est transportant des ogives nucléaire (opérationnelles en 10 jours) en route vers l'île. Le 16 octobre, le Président John Fitzgerald Kennedy est informé et convoque le Conseil de sécurité nationale. Kennedy prône une action militaire directe, tandis que le secrétaire à la défense Robert McNamara propose un blocus maritime de l'île jusqu'au retrait des missiles, lequel prendrait 2 semaines. Le 22 octobre, Kennedy appelle à une « quarantaine » stricte[69] (terme qui est préféré à « blocus »[70]) concernant tous les armements offensifs acheminés vers Cuba, à une surveillance rapprochée de l’île et au renforcement par air et mer de la base navale de la baie de Guantánamo par les Marines. Le contrôle opérationnel de la quarantaine est assigné à la Deuxième flotte américaine, qui met sur pied les TF 135 et 136 comprenant environ 25 destroyers. Le 24 octobre, à 10h00, la quarantaine est en place. La force d’attaque est composée des USS Enterprise et USS Independence, envoyés au sud de Cuba pour renforcer si nécessaire Guantánamo tandis que les porte-avions de lutte anti-sous-marine USS Essex et USS Randolph patrouillent le nord et l’ouest de l’île. Une surveillance aérienne intensive de 2 000 navires croisant dans l’Atlantique est effectuée par les avions de l’US Navy comme du Strategic Air Command. Le 25 octobre, 12 cargos rebroussent chemin mais les autres poursuivent leur route. Le retrait des missiles est décidé par Nikita Khrouchtchev le 26 octobre après engagement écrit de non-invasion de Cuba par Kennedy. Le 29 octobre, l'Union soviétique recule et fait retirer ses navires. L'une des « plus graves crises de l'humanité » selon Kennedy[71], un monde « tout près de l'abysse » pour Khrouchtchev[72], la crise de Cuba emmène 13 jours durant les États-Unis et l'Union soviétique au bord de la Troisième guerre mondiale : pour la première fois de son histoire, le Strategic Air Command est placé en conditions de défense 2 (DEFCON 2)[73],[74].

L'intervention en République dominicaine (1965)

La force Alfa (1966-1968)

Article détaillé : Essais nucléaires français .
Le porte-avions Foch
Vue de l'atoll de Moruroa par un satellite espion américain KH-7 (26 mai 1967)
Vue d'artiste de la bombe AN-11

En 1964-1966, la Marine nationale française mobilise plus de 100 bâtiments pour la construction des installations du Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP) en Polynésie française, comprenant un quartier-général à Papeete, la BA 185 avancée à Hao (460 km au nord-ouest de Moruroa), le polygone de tir atomique de Moruroa et le polygone de tir atomique de Fangataufa. À l'été 1965[75], la Marine nationale française crée le Groupe aéronaval du Pacifique (dit groupe Alfa puis force Alfa) de plus de 3 500 hommes, comprenant le porte-avions Foch et six autres bâtiments (les escorteurs d’escadre Forbin, La Bourdonnais et Jauréguiberry, les pétroliers La Seine,l'Isère et Aberwrach, le bâtiment de soutien Rhin). La force Alfa appareille le 23 mars 1966 de Toulon et aborde la Polynésie française le 22 mai 1966 afin de superviser les essais atmosphériques no 18 « Aldébaran », no 19 « Tamouré », no 20 « Ganymède » et no 21 « Bételgeuse ». Durant la traversée, la France quitte le commandement intégré de l'OTAN. Le groupe aérien embarqué du Foch comprend 24 avions (12 avions de sûreté Alizé, 8 avions d’assaut Étendard IV-M et 4 avions de reconnaissance Étendard IV-P) et 22 hélicoptères (10 HSS-1, 6 Alouette II et 6 Alouette III) et est chargé de surveiller et sécuriser la zone dite « dangereuse » (dispositif Phoebus). Après que soient repérés à plusieurs reprises dans la zone d'exclusion le bâtiment de recherches scientifiques KC-135 de l'US Air Force no 9164, le 19 juillet 1966 à 5h05, un Mirage IV no 9 largue sa bombe A AN-21 à chute libre no 2070 au large de Moruroa. Après deux autres tirs le 24 septembre 1966 et le 4 octobre 1966, la force Alfa quitte la Polynésie française le 2 novembre 1966.

La seconde Force Alfa quitte Toulon le 12 mars 1968 pour arriver en Polynésie française le 16 mai. Elle comprend le porte-avions Clemenceau et les mêmes autres bâtiments que lors de la campagne de 1966 (les trois escorteurs d’escadre, les deux pétroliers et le bâtiment de soutien). Ce groupe est complété, sur zone, par la Division des avisos du Pacifique, composée des Protet, Commandant Rivière, Amiral Charner, Doudart de Lagrée et Enseigne de vaisseau Henry. Quant au groupe aérien, il est composé d’Alizé, d’Étendard IV-M et d’hélicoptères HSS-1, Alouette II, Alouette III et Super Frelon. Le 24 août 1968, l’essai no 30 « Canopus » d’une Bombe H, exécuté à Fangataufa, libère 2,6 mégatonnes. Plusieurs bâtiments américains et quelques chalutiers soviétiques sont aperçus lors de la campagne de tir. Avec la venue de la Force Alfa, l'ensemble du dispositif naval présent autour des deux atolls a représenté plus de 40 % du tonnage de la flotte française, soit 120 000 tonnes[76].

La guerre du Viêt Nam (1965-1973)

Article détaillé : Guerre du Viêt Nam.
Les incidents du golfe du Tonkin, durant lesquels 3 canonnières nord-vietnamiennes attaquent le destroyer USS Maddox, marquent le début du conflit (2 août 1964)
Un AD Skyraider au catapultage de l'USS Constellation aux premiers jours du conflit (10 septembre 1964)
L'USS Ticonderoga se ravitaillant en mer au large du Viêt Nam
Stock de bombes Mk 82 de 225 kg à bord du USS Kitty Hawk (CVA-63) (période 1969/1970).
Trois F-4 Phantom de l’USS Midway et 3 A-7C Corsair II de l’USS America larguent des bombes guidées (mars 1973)
Lutte contre le feu après une explosion sur l'USS Forrestal (29 juillet 1967)

Au début des hostilités, l’US Navy dispose de 16 porte-avions et de 10 autres qui ont été convertis pour la lutte anti-sous-marine (ASM). Les bâtiments de la Septième flotte américaine qui participent au conflit sont un mélange de porte-avions modernisés de classes Essex (USS Intrepid, USS Ticonderoga, USS Hancock, USS Bon Homme Richard, USS Oriskany, USS Shangri-La) et Midway (USS Midway, USS Franklin D. Roosevelt, USS Coral Sea), comme les porte-avions récents de classes Forrestal (USS Forrestal, USS Saratoga, 1964 au-dessus du Laos. Le pilote est capturé mais réussit à s’évader. Le 2 août, 3 canonnières nord-vietnamiennes attaquent le destroyer eaux internationales du golfe du Tonkin. Deux jours plus tard, le Maddox et l’canonnières. En représailles, le 5 août, 60 avions des USS Ticonderoga et USS Constellation bombardent à Vinh les installations côtières de la République démocratique du Viêt Nam (ou Nord-Viêt Nam), soutenue matériellement par le bloc de l'Est et la Chine (opération Pierce Arrow). Suite aux incidents du golfe du Tonkin, le Congrès des États-Unis approuve la résolution du golfe du Tonkin le 7 août 1964, qui offre au président Lyndon Johnson la possibilité de « prendre toutes mesures nécessaires pour faire échec au communisme »[79]. De bien des façons, l’utilisation des porte-avions au Viêt Nam est similaire à celle durant la guerre de Corée. Dans les deux cas, l’aviation embarquée est utilisée pour des missions de close air support et d’interdiction des lignes de ravitaillement. De même, dans les deux conflits, des restrictions sont placées sur les cibles pouvant être attaquées, si bien qu’au Viêt Nam, la puissance aérienne (basée sur porte-avions ou à terre) est ineffective : de 1965 à 1968, Hanoï et le port d’Haïphong sont intouchables. De plus, la plupart des bases aériennes nord-vietnamiennes ne sont pas attaquées avant avril 1967. Les sites de missiles sol-air disséminés dans des zones civiles sont hors-limites jusqu’en 1968, tout comme une zone tampon de 45 km le long de la frontière Nord-Viêt Nam-Chine. Le 13 février 1965, le président Lyndon Johnson autorise le début de l'opération Rolling Thunder sur des cibles au Nord-Viêt Nam. Les premières attaques Rolling Thunder ont lieu le 1er mars mais sont suspendues le 13 mai pour reprendre 5 jours plus tard. L’intention de démarrer des négociations de paix entraîne un nouvel arrêt le 25 décembre, mais les campagnes de bombardement reprennent le 31 janvier 1966 avec des arrêts jusqu’à la fin 1972. Rolling Thunder est un échec et n’a que pour effet de donner le temps aux troupes communistes de ravitailler leurs troupes. Rolling Thunder est suivie de l’opération Linebacker (en) du 9 mai au 22 octobre 1972 puis de l'opération Linebacker II (en) du 18 au 29 décembre 1972 Pour les missions de bombardement, le Nord-Viêt Nam est divisé en 7 zones : les zones II, III, IV, and VI-B, le long des côtes nord-vietnamiennes sur le golfe du Tonkin sont assignées à l’US Navy. Deux zones de mouillage des porte-avions sont créées en 1965 : « Yankee Station », au nord et « Dixie Station », au sud, destinée au soutien des troupes au sol au Sud-Viêt Nam. La guerre du Viêt Nam ne connaît pas d’engagements aériens majeurs, à la différence de la Seconde Guerre mondiale, ni d’importantes attaques comme durant la guerre de Corée. Les plus significatifs mettant en scène l’aéronavale sont les suivants : le 9 avril 1965, un F-4 Phantom du Constellation abat un MiG-17 Fresco chinois au sud d’Hainan, puis est lui-même abattu, vraisemblablement par un tir ami de AIM-7 Sparrow[80]. Le 15 avril 1965, l’aviation embarquée bombarde des positions Viet Cong au Sud-Viêt Nam. Lors du 1er engagement aérien important du conflit, 2 F-4 Phantom du Midway abattent 2 MiG-17 le 17 juin 1965 de l'armée populaire vietnamienne[81]. Les 1 res attaques lancées contre la zone VI, à Hanoï et Haïphong a lieu en septembre 1965. La 1re mission Iron Hand réussite contre des batteries de missiles air-sol a lieu le 17 octobre 1965. Le 19 avril 1966, l’aviation embarquée attaque le port de Cam Pha, à 45 km de la frontière chinoise. Le 29 juin 1966, 46 avions des Constellation et raffineries de pétrole autour d’Hanoï et Haïphong. La 1re attaque d’une base aérienne nord-vietnamienne a lieu à Kep (Cambodge) le 27 avril 1967. Des cibles militaires sont attaquées la 1re fois au centre d’Hanoï le 20 mai 1967. Le 28 mars 1970, un F-4 Phantom du Constellation abat un MiG-21. En raison d’une activité aérienne réduite au-dessus de lu Nord-Viêt Nam, il s’agit de la seule bataille durant la période 1969-1971. Le 10 mai 1972, le plus important engagement aérien du conflit a lieu. Un F-4J Phantom surnommé "Showtime 100" du Constellation abat 3 MiG-17, faisant de leurs 2 pilotes les seuls as du conflit pour avoir descendu 5 ou plus avions ennemis[82]. Le même jour, les pilotes de F-4J Phantom de l’US Air Force abattent 3 autres MiG. Le 12 janvier 1973, un F-4J Phantom du Midway gagne la 61e et dernière bataille aérienne du conflit (contre un MiG-17)[83]. Si les porte-avions américains n'eurent pas à subir d'attaques, des accidents endommagent 3 bâtiments, causant plusieurs morts. L'accident de l'USS Oriskany a lieu le 26 octobre 1966 lorsqu'un feu d'un parachute au magnésium se déclenche dans le hangar du porte-avions, naviguant alors en mer de Chine méridionale, causant 44 morts. Un autre incendie, sur le Forrestal se déclenche sur son pont d'envol le 29 juillet 1967 et touche les munitions. Au bout de 8 heures, le bilan est lourd : 132 morts, 2 disparus et 62 blessés. Le 14 janvier 1969, à bord de l'USS Enterprise, une roquette Mk-32 Zuni explose, tuant 27 marins, en blessant 34 et détruisant 15 avions. L'Enterprise est réparé à temps pour participer en avril 1975 à l'évacuation aérienne de Saïgon.

Le Sea Control Ship et la 1re génération de porte-aéronefs

Article détaillé : Sea control ship.
Le porte-hélicoptères d’assaut Sud-Vietnam (1965)
Après l’USS Guam de 1972 à 1974, l'1981 le concept de Sea control ship.
Un FRS.1 Harrier au décollage du ski-jump de l'HMS Invincible.
Un Harrier II à l'appontage sur le Príncipe de Asturias (23 février 2007)
Un Harrier II au décollage du Giuseppe Garibaldi (5 mai 1992)

Durant la guerre froide, des projets sont étudiés pour contrer la menace sous-marine soviétique : construire de nouveaux porte-avions d'escorte (CVE), en moderniser des existants ou convertir les derniers porte-avions de classe Essex en bâtiments de lutte anti-sous-marine (ASM), ce qui est fait sous la désignation CVS. L'US Navy étudie en 1969 le Sea control ship (SCS), qui peut être considéré comme une résurgence du porte-avions d'escorte de la Seconde Guerre mondiale. L'ambition première du SCS est de modifier les derniers CATOBAR CV de classes Essex et Midway en STOVL, puis l'amiral Elmo Zumwalt (en), Chef des opérations navales (CNO) théorise dans les années 1970 le concept « High-Low » : il recommande la construction de nouveaux bâtiments modérément équipés, moins coûteux, produits en grande série et en opérant dans des conflits de basse intensité. Ces bâtiments de « basse » technologie complètent (mais ne remplacent pas[84]) les navires de « haute » technologie. L'US Navy dispose des porte-hélicoptères d’assaut (LPH) de classe Iwo Jima de 18 474 tonnes[85] (commissionnés de 1961 à 1970), capables d’embarquer 20 hélicoptères et 1 800 Marines. À cause des similarités entre le Sea control ship, ce dernier est sélectionné à l’été 1971 comme Interim Sea control ship (ISCS) et commence, après refonte, ses essais en mer le 18 janvier 1972 dans l’Atlantique ouest. Il embarque de 1972 à 1974 une combinaison d’hélicoptères de l'US Navy SH-3H Sea King et de AV-8A Harrier des Marines, lesquels pratiquent des décollages en 150 mètres et des atterrissages verticaux, généralement sur le spot central no 5. Le capitaine de frégate responsable des tests estime que l’ISCS « a maintenu de façon continue et simultanée des missions ASM, de surveillance maritime tout en traitant les contacts qui apparaissaient » et conclut qu’il est « totalement capable d’embarquer 14 Sea King, 3 Harrier et 4 SH-2 Seasprite LAMPS (en) ». Finalement, le projet, pourtant financé en 1973 (pour un total de 8 unités d’ici 1978) n’est pas retenu par l'US Navy, dont certains membres ont peur pour leurs grands porte-avions, nucléaires (comme l’amiral Hyman Rickover, le père de la Marine nucléaire) ou pas, et d’autres (comme l’analyste Norman Polmar) dubitatif sur les missions assignées au SCS. L'US Navy se contentera des Landing Helicopter Assault de classe Tarawa de 40 032 tonnes[86] (commissionnés de 1976 à 1980), qui combine les fonctions d’un LPH, d’un transport amphibie LPD et LSD, ainsi que d’un cargo LKA, capables d’embarquer 20 hélicoptères et 1 900 Marines. « Sans le Harrier, le porte-aéronefs n'aurait été qu'un porte-hélicoptères [...]. C'est donc bien lui qui a conduit la Royal Navy à opter pour les 3 navires de la classe Invincible, l'Armada espagnole à se doter du Príncipe de Asturias et la marine italienne du Garibaldi »[87]. La construction de l'HMS Invincible débute en juillet 1973 et à cette occasion, les Britanniques inventent le tremplin (ski-jump) à 13 ° qui limite la consommation au décollage (50% du carburant en configuration ADAV au décollage et à l'appontage)[88]. Le ski-jump est repris sur le Príncipe de Asturias, mis sur cale à la mi-juin 1979 (l'Espagne achète les plans du Sea control ship en 1977), et le Giuseppe Garibaldi, dont la quille est posée en mars 1981. L'Union soviétique lance le Kiev en 1972, puis le Minsk en 1975, le Novorossiysk en 1978 et l’Amiral Gorshkov en 1982, sans ski-jump et embarquant des ADAC/V Yak-38 Forger. Par ailleurs, la Marine nationale française décide le 27 novembre 1973 de se doter pour 1981 de 2 porte-aéronefs de 18 400 tonnes à propulsion nucléaire (les PH 75). À cet effet, le prototype du Harrier est testé sur le Foch les 13 et 14 novembre 1973 avant que le PH 75 ne soit abandonné.

Les porte-avions modernes

Dans les années 1970, l’US Navy maintient en service une flotte conséquente de porte-avions à propulsion classique de classes Forrestal et Kitty Hawk, plus l’USS Enterprise à propulsion nucléaire et lance les super porte-avions de classe Nimitz, dont la tête de classe est lancée en mai 1972. Ces très gros porte-avions de 101 196 tonnes pour 340 mètres de long et 78 mètres de large sont capables de mettre en œuvre près de 90 chasseurs et bombardiers modernes.

Opération Eagle Claw (1979)

Article détaillé : Opération Eagle Claw.

L'incident du golfe de Syrte (1981)

La guerre des Malouines (1982)

Article détaillé : Guerre des Malouines.

L'invasion de la Grenade (1983)

Article détaillé : Invasion de la Grenade.

Opération Praying Mantis (1988)

La guerre du Golfe (1990-1991)

Article détaillé : Guerre du Golfe (1990-1991).

La guerre en Irak

Article détaillé : Guerre d'Irak.

Les porte-avions dans le monde

[Les points à vérifier, justifiant l’incrustation du bandeau ci-dessus, sont détaillés dans la rubrique "discussion".]

Cette liste de 2010 inclut les transports d'hydravions et les porte-aéronefs.

Pays Total En service Retiré en construction à Propulsion Nucléaire en service
Drapeau des États-Unis États-Unis 11 11  ? 1 11
Drapeau de France France 1 1 2 0 1
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni  ? 2  ?  ? 0
Drapeau du Japon Japon  ?  ?  ?  ?  ?
Drapeau de Russie Russie  ?  ?  ?  ?  ?
Drapeau : Pays-Bas Pays-Bas  ?  ?  ?  ?  ?
Drapeau d'Argentine Argentine  ?  ?  ?  ?  ?
Drapeau d'Italie Italie 1  ?  ?  ?  ?
Drapeau d'Espagne Espagne  ?  ?  ?  ?  ?
Drapeau d'Inde Inde  ?  ?  ?  ?  ?
Drapeau de Corée du Sud Corée du Sud  ?  ?  ?  ?  ?
Drapeau d'Australie Australie  ?  ?  ?  ?  ?
Drapeau de Chine Chine 1  ?  ? 1 "Shi Lang" a Dalian
Drapeau du Canada Canada 1  ? 1  ?  ?
Drapeau : Brésil Brésil  ?  ?  ?  ?  ?
Drapeau d'Allemagne Allemagne  ?  ?  ?  ?  ?
Drapeau de Thaïlande Thaïlande  ?  ?  ?  ?  ?

Classification des porte-avions

Image de bâtiments de 5 nations engagées dans l'opération Enduring Freedom en mer d'Oman. En 4 colonnes, de en haut à gauche à en bas à droite : ITS Maestrale (F 570), FS De Grasse (D 612), USS John C. Stennis (CVN 74), USS Port Royal (CG 73), FS Charles de Gaulle (R 91), HMS Ocean (L 12), FS Surcouf (F 711), USS John F. Kennedy (CV 67), HNLMS Van Amstel (F 831), et ITS Luigi Durand de la Penne (D 560) (18 avril 2002)
  • AV : Seaplane Tender , transport d'hydravions (désignation désuète) ;
  • CV : Carrier Vessel, porte-avions à propulsion classique [i.e. : non nucléaire] ;
  • CVL : Light aircraft carrier, porte-avions léger (plus utilisé) ;
  • CVE : Carrier Vessel Escort, porte-avions d'escorte (plus utilisé) ;
  • CVH : Helicopter Aircraft Carrier, porte-aéronefs apte seulement à la mise en œuvre d'appareils ADAV/ADAC
  • CVN : Carrier Vessel Nuclear, porte-avions/aéronefs à propulsion nucléaire ;
  • CVS : ASW Support Aircraft Carrier, porte-aéronefs à vocation prioritaire de lutte anti-sous-marine ;
  • CVSG : porte-aéronefs à vocation prioritaire de lutte anti-sous-marine et armé de missiles antinavires (ne s'applique qu'à la classe Kiev et n'est plus utilisé) ;
  • CATOBAR : Catapult Assisted Take Off But Arrested Recovery, avec catapultes et avec brins d'arrêt ; permet la mise en œuvre d'avions conventionnels (mais navals ou navalisés),
  • STOBAR : Short Take-Off But Arrested Recovery, tremplin et brins d'arrêt ; permet aussi la mise en œuvre d'avions "conventionnels" (i.e. : terrestres), mais avec moins de souplesse qu'un CATOBAR (direction et force du vent plus contraignantes) ; unique exemple actuel : le PA russe Admiral Kuznetsov ;
  • STOVL : Short Take-Off, Vertical Landing, dispose d'un tremplin ; apte seulement à la mise en œuvre d'appareils ADAV/ADAC ;
  • DDH : destroyer porte-hélicoptères ;
  • LHD : Landing Helicopter Dock, porte-aéronefs à pont d'envol continu, disposant d'un grand radier ;
  • LHA : Landing Helicopter Assault, porte-aéronefs à pont d'envol continu, disposant d'un petit radier ;
  • LPH : Landing Platform Helicopter, porte-hélicoptères à pont d'envol continu, sans radier (plus utilisé).

Les porte-avions américains

Article détaillé : Porte-avions de l'US Navy.
L'intérieur d'un porte-avion de classe Nimitz

Depuis les années 1970, la marine américaine dispose d'un nombre important de porte-avions géants en remplacement des nombreux porte-avions conçus dans les années 1940/1950 : pas moins de douze unités, dont dix sont à propulsion nucléaire en 2008. Ce chiffre devrait rester stable jusqu'à la mi-2009 avec l'entrée en service de l'USS George H. W. Bush. Ceci permet aux États-Unis d’assurer leur suprématie sur les mers et océans du globe en déployant de par le monde deux à trois porte-avions en permanence, toujours entourés de leur groupe de combat aéronaval.

Historiquement, les porte-avions ont été d'une importance primordiale dans la victoire américaine dans les campagnes du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale. Durant ces batailles, les États-Unis ont perdu six porte-avions, ce qui est peu en regard des pertes japonaises. Les porte-avions ont été utilisés lors de toutes les opérations qui ont suivi, notamment durant la guerre du Viêt-Nam.
Fin 2007, l’US Navy a publié un document de travail du vice-amiral John Morgan, « Three Futures, One Navy, A Portfolio Analysis », qui propose 3 scénarios renforçant les capacités amphibies (dès lors que les LHD à pont continu sont dotés du F-35B) au détriment des porte-avions :

  • une flotte à 263 navires (dont 12 porte-avions et 13 LHD) destinée à combattre un adversaire d’égale puissance ;
  • une shaping force à 534 navires (dont 6 porte-avions et 24 LHD) adaptée aux opérations de coalition (la 1000-ships Navy) ;
  • une balanced force à 474 navires (dont 9 porte-avions et 23 LHD), destinée à remplacer l’actuel plan de construction navale sur 30 ans (2008-2037) à 313 navires comprenant 11 à 12 porte-avions et 31 LHD[89],[90].

En service

L’USS Enterprise

En construction

Envisagés

Les porte-avions britanniques

Le 25 juillet 2007, le Premier ministre britannique Gordon Brown a annoncé sa décision de faire construire deux porte-avions, en remplacement des trois porte-aéronefs actuellement en activité au sein de la Royal Navy. Ces bâtiments devraient être achevés entre 2014 et 2016 et porteront les noms de HMS Queen Elisabeth et HMS Prince of Wales. Basés à Portsmouth, ces navires seront les plus grands bâtiments jamais construits par la marine britannique.

Les caractéristiques des navires en projet sont les suivantes :

  • Longueur : 280 m.
  • Déplacement : 65 000 tonnes à pleine charge.
  • Aéronefs : 40 chasseurs multi-rôles F-35 et hélicoptères EH-101 Merlin.
  • Vitesse : 25 nœuds.
  • Autonomie : 10 000 milles nautiques à 15 nœuds
  • Propulsion : Turbine à gaz.
  • Équipage : 1 600 personnes (en incluant le personnel du groupe aérien).
  • Durée de vie opérationnelle : 50 ans.

Retirés (depuis les années 1980)

En réserve

L'HMS Illustrious

En service

Retrait de l'HMS Ark Royal, et mise sous cocon d'un des deux autres porte-aéronefs fin 2010.

Prévus

Les porte-aéronefs japonais

Le JS Hyuga (DDH 181) en 2009.
L’Osumi à quai à Yokosuka (7 février 2006)

Puissance économique et militaire, le Japon dévoile au milieu des années 1990 les 3 LPH de 8 900 tonnes de la classe Osumi de la Force maritime d'autodéfense japonaise, qui déclenchent l’anxiété de ses voisins (République populaire de Chine et Corée du Sud) à cause de leurs pont continu pouvant embarquer des aéronefs ADAC/ADAV[92]. Face à l’opposition politique interne[93], les Osumi sont transformés en porte-hélicoptères amphibies[94] et de contrôle des mers. Le pont de 160 mètres de long fait cependant fantasmer certains spécialistes, rien n’empêchant à ce que les Osumi embarquent en l’état 6 hélicoptères de combat AH-IJ Cobra. Par contre, d’importants travaux seraient nécessaires à la mise en œuvre de 3 ou 4 F-35. Cela ne sera pas nécessaire puisque la Force maritime d'autodéfense japonaise a proposé le programme 16DDH (Classe Hyuga) de 16 000 tonnes dont la dénomination de destroyer porte-hélicoptères ASM ne trompe personne, y compris la Diète. Avec un pont continu de 195 mètres, le Hyuga et son sistership, le Isé entrés en service respectivement en 2009 et 2011 peuvent s'accommoder de dix plutôt que des quatre aéronefs annoncés, dont le AV-8B Harrier II ou, plus sûrement, le F-35, pour lequel l’ascenseur a été dimensionné. Comparables au Principe de Asturias espagnol, bien armés et disposant de puissants systèmes d’information, les Hyuga ambitionnent clairement de devenir des capital ships aptes à déployer une force aéronavale loin de l’archipel, sécuriser les lignes maritimes et faire partie du bouclier antimissile balistique nippo-américain[95].

En service

  • 3 LHA (Osumi, Shimokita, Kunisaki)
  • 2 DDH/LHD (Hyuga, Isé).

Envisagés

  • 2 DDH/LHD (classe Hyuga).

Les porte-avions français

Article détaillé : Aviation navale.
Le porte-avions Clemenceau
Le porte avions Foch (19 mai 1983)
Le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle
Le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre, un porte-hélicoptères.

En 1945, construire un porte-avions, spécialement conçu pour cette fonction, est une entreprise nouvelle pour la Marine nationale. Son premier porte-avions, le Béarn, résultait en effet de la transformation, menée entre 1923 et 1927, d'un cuirassé de 25 000 tonnes de la classe Normandie, dont l’achèvement avait été abandonné en 1919. Toutefois plusieurs projets avaient été étudiés à partir de 1931, dont celui de 1938, désigné PA-16, de 18 000 tonnes, et qui devait être concrétisé par le Joffre et le Painlevé[96].

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Marine arme 306 bâtiments disparates et vieillissants déplaçant 365 360 tonnes, dont une partie provient de l’aide alliée (203 navires reçus dans le cadre des accords Lend-Lease et Mutual Aid, soit 71 944 tonnes). Au 25 novembre 1947, seuls 226 680 tonnes sont en service et il est prévu que si aucune commande n'est engagée, il ne restera que 136 000 tonnes en 1950 et 98 000 en 1959. L'on prend en compte que « le corps de bataille doit [...] comprendre un ensemble harmonieux de porte-avions et de porte-canons entourés d’escorteurs »[97]. La Marine sera organisée en 4 task-forces (1 navire de ligne, 2 porte-avions, 4 croiseurs légers, 12 escorteurs rapides et un train d’escadre d’environ 50 000 tonnes). En 1946[98], le niveau souhaitable à atteindre est de 750 000 tonnes, soit 8 porte-avions de combat, 4 porte-avions d’escorte, 4 navires de ligne et 1 porte-avions destiné à l'entraînement)[99]. Pour des raisons économiques, une version réduite à 2 task-forces est proposée : 1 porte-avions de combat lourd, 1 porte-avions de combat léger, soutenus par les cuirassés Richelieu, en service depuis le 15 juin 1940, et son sistership le Jean-Bart, qui ne sera opérationnel que le 1er mai 1955. Par contre, sur trois porte-aéronefs, le Dixmude (ex-HMS Bitter) et le transport d'hydravions Commandant-Teste sont disponibles. Le 2 octobre 1945, le Conseil supérieur de la Marine examine trois projets : le PA-28, un porte-avions léger de 15 700 tonnes et d'un coût de 3 milliards de francs[100], les PA-29 et PA-27 de, respectivement 22 500 et 26 130 tonnes, d'un coût de 4,5[101] et 5 milliards de francs[102]. Alors que la Marine reçoit en mars 1946 le HMS Colossus (rebaptisé Arromanches), la construction du PA-28 est approuvée par le Conseil, l'État-major[103] et l'Assemblée[104]. Les essais du PA-28, rebaptisé Clemenceau, sont prévus pour septembre 1952. Le 5 mars 1949, peu avant qu'elle ne rejoigne l'OTAN, la France réclame aux États-Unis 1 porte-avions, 6 destroyers d’escorte, 24 dragueurs, de l’artillerie et des munitions et reçoit en 1950 l'USS Langley (rebaptisé La Fayette) et l'USS Belleau Wood (rebaptisé Bois-Belleau) en 1953. Arrêté fin 1949, le projet de l'amiral Barjot est transformé en deux porte-avions de 22 000 tonnes lège, qui est lancé en 1955. Les deux sisterships seront le Clemenceau (R98) et le Foch (R99)[105].

En 1973, la question de leur remplacement est au centre d'un "plan bleu" visant à doter la Marine nationale française en 1981 de 2 porte-aéronefs (les PH 75) de 18 400 tonnes[106] à propulsion nucléaire[107] pour remplacer le porte-avions Arromanches (R95), utilisé alors pour l'entraînement et décommissionné en 1974[108]. Les deux PH 75 devaient mettre en œuvre 10 à 25 aéronefs ADAC avec l'aide d'un tremplin [109]. Les PH 75 (qui resurgiront fortement modifiés en 1997 sous le terme de Bâtiments d'intervention polyvalents, future classe Mistral), sont annulés en 1980[110]. Au final, seuls les deux porte-avions à propulsion nucléaire (PA 75) sont retenus : le Bretagne, dont l'entrée en service est prévue pour 1992 et son sistership le Provence. Cependant, la commande du 1er bâtiment (renommé Richelieu puis Charles-de-Gaulle) est renvoyée à 1987 et le 2e, le PA 2, attendra[111] vingt-deux ans.

De fait, depuis 1997, la Marine nationale française ne possède plus qu'un seul porte-avions[112]. Tous les sept ans ½ environ, l'indisponibilité périodique pour entretien et réparation (IPER) immobilise le bâtiment pour 18 mois et entre 2 IPER, plusieurs Indisponibilités pour entretien intermédiaire (IEI) le rendent inopérationnel pour six mois. C'est pourquoi la construction d'un second porte-avions en coopération avec la Royal Navy a été à l'étude mais finalement abandonnée à la suite de la décision de la France d'attendre 2012 pour décider ou non la construction d'un second porte-avions, peut-être à propulsion nucléaire[113].

Retirés

En service

En projet

Envisagé

Article détaillé : PA 2.
  • 1 CATOBAR CV (PA 2) ;

Les porte-avions russes

Article détaillé : Aviatsiya Voenno Morskogo Flota.
Le Novorossijsk (25 mars 1986)
L' Amiral Kuznetsov au sud de l'Italie (10 décembre 1991)

Après la Seconde Guerre mondiale, Joseph Staline décide la mise en place de Forces navales militaires de l’URSS (Военно-морской флот СССР, Voyenno-morskoy flot SSSR) de haute mer mais sans porte-avions, malgré l’insistance de l’amiral Nicolai Kuznetsov, au début des années 1950, en faveur de 2 navires (Projet 71) de 10 600 tonnes et (Projet 72) de 23 700 tonnes. L’opinion négative de Nikita Khrouchtchev concernant les forces conventionnelles enterre définitivement les projets[117]. Lorsqu’en 1967, les 2 croiseurs porte-hélicoptères (Projet 1123 Kondor)[118] Moskva et Leningrad[119] entrent en service, ils sont les plus lourds bâtiments de la flotte de l’URSS en déplaçant 19 200 tonnes à pleine charge. Armés de missiles ASM à l’avant, ils accommodent à l’arrière 14 Ka-25 Hormone de l'Aviatsiya Voenno Morskogo Flota (l'aéronavale russe) [120]. En 1973, les Forces navales militaires de l’URSS lancent l’ambitieux Projet 1153 Orel (Орёл)[121] afin de leur donner une capacité en haute mer. Les porte-avions prévus auraient eu un déplacement de 75 000-80 000 tonnes, auraient été dotés de catapultes pour 70 avions conventionnels et auraient été in fine similaires à la classe Kitty Hawk de l’US Navy[122], la propulsion nucléaire en plus (CATOBAR CVN). Annulé pour raisons budgétaires, le Projet 1153 est remplacé par une classe de 60 000 tonnes pour 50 avions, elle-même annulée pour les mêmes raisons. De fait, le premier porte-avions soviétique est un compromis. Il s’agit du Kiev (Projet 1143, classe Krechyet/Kiev), un STOBAR CV dénommé croiseur porte-avions lourd (TAVKR) de 43 000-45 500 tonnes à pleine charge, suivi de 3 sisterships : le Minsk, le Baku (renommé tardivement Amiral Gorshkov[123]) et le Novorossiysk[124]. La classe Kiev met en œuvre à la fois des missiles mer-mer, mer-air en proue et un pont oblique pour 12 ou 13 ADAV Yak-38 Forger et 14 à 17 hélicoptères Ka-25 Hormone ou Ka-27 Helix/29. En 1981, l’exercice West-81 convainc à bord du Kiev le ministre de la Défense Oustinov de donner une suite à cette classe. À cette époque, les bureaux d’études travaillent toujours à des designs dérivés du défunt Projet 1153 Orel et à un Kiev doté d’un tremplin à 12 °. Cette solution est retenue sous le nom de Projet 1143.5 Kreml pour l’Amiral Kuznetsov et le Varyag (originellement Tbilisi et Riga[125]), des bâtiments STOBAR CV de 67 500 tonnes[126] pour 16 Yak-141 Freestyle, des avions de chasse de 4e génération (12 Su-27 Flanker ou MiG-29K à ailes fixes), 4 Ka-27 Helix, 18 Ka-27 PLO et 2 Ka-27-S. Similaire aux porte-avions américains, l’Amiral Kuznetsov a un rôle plus défensif de soutien aux SNLE, comme le prouve sa large gamme de missiles mer-mer. Une résurgence du Projet Orel a lieu en 1984 sous le nom de Projet 1143.7. La tête de classe 1988, annulée en novembre 1991 alors que le bâtiment était construit à moitié, avant d’être ferraillée en février 1992[127]. On parle, à l’issue d’une longue période d’inactivité pour cause de réparations en 2003-2004, d’une reprise à moyen termes des patrouilles de l’Amiral Kuznetsov dans l’océan Atlantique et en mer Méditerranée à partir de la base de Tartous (Syrie) [128]. On évoque surtout à intervalles réguliers le lancement de la construction en 2012-2013 de 5 à 6 CATOBAR CVN[129],[130], qui seront déployés dans les océans Arctique et Pacifique.

Retirés

En service

Envisagés

  • 5-6 CATOBAR CV[131],[130] dans les années 2050. Le programme d'armement russe 2011-2020 ne compte aucun porte-avion.
  • 4 LHD (classe Mistral)

Les porte-avions néerlandais

Le Karel Doorman (R81) lançant un Sea Fury (1956)

Durant la bataille de l’Atlantique de la Seconde Guerre mondiale, les Pays-Bas acquièrent une certaine expérience en mettant en œuvre les CAM ships Gadila et Macoma. Dès 1946, la Koninklijke Marine reçoit de la Royal Navy le porte-avions d'escorte 1948. Le 2 juin, L’HMS Venerable, un porte-avions de classe Colossus, construit entre 1942 et 1945, entre en service en devenant le 2e HRMS Karel Doorman (R81). Durant ses premières années de service, le bâtiment embarque 24 Firefly et Sea Fury destinés au close air support et à l’attaque à la mer plus un Sea Otter de SAR, remplacé par un hélicoptère Sikorsky S-51. De 1955 à 1958, le Karel Doorman est considérablement transformé (installation d'un pont oblique à 8 °, remplacement de l’îlot d’origine par des superstructures inspirées de celles des croiseurs de classe De Ruyter, nouvel armement à base de 10 canons Bofors 40L70 de 40 mm, nouveaux radars, etc.). Les deux années suivantes, le groupe aéronaval 5 (Smaldeel V)[132] opère en mer du Nord avec à son bord 14 bombardiers Avenger, 10 chasseurs Sea Hawk et 2 hélicoptères S-55. Le 30 mars 1960, le bâtiment est envoyé en Extrême-orient pour « montrer les couleurs » durant la conquête par l'Indonésie de la Nouvelle-Guinée[133]. En 1961, l’avionique est une nouvelle fois améliorée et la Smaldell V[134] est mise en œuvre pour l’OTAN à partir d’Invergordon (Écosse) avec la lutte anti-sous-marine (ASM) pour mission principale. L’aviation embarquée est donc modifiée et comprend 8 Grumman S-2 Tracker et 6 hélicoptères S-58, bien qu'il est décidé son retrait du service au début des années 1970, des avions de patrouille maritime ASM le remplaçant dans ce rôle. En 1968, le Karel Doorman est immobilisé par un incendie. Le coût des réparations est tel que le bâtiment est vendu à l’Argentine. Il faut attendre 40 ans pour que la Koninklijke Marine s'intéresse à nouveau aux porte-aéronefs. La famille Enforcer des arsenaux néerlandais Royal Schelde, qui comprend des bâtiments modulaires allant du LPD de 8 000 ou 13 000 tonnes de LHD de 18 000 tonnes, pourrait répondre à ce besoin.

Retirés

  • 1 CATOBAR CV (HNLMS Karel Doorman (QH1), ex-HMS Nairana, 1946-1948) ;
  • 1 CATOBAR CV (classe Colossus, 1948-1969).

Envisagé

Les porte-avions argentins

Après l’étude de la situation stratégique de l’Argentine par le Comando de Aviación Naval en 1942, et une fois analysés les probables théâtres d’opérations, la nécessité de posséder deux porte-avions se fait sentir[135]. La situation économique et politique intérieure retarde cependant l’acquisition du classe Colossus durant 13 ans jusqu’en 1958, date de la vente de divers bâtiments pour couvrir les frais[136]. Le 30 décembre 1958, l’ARA Independencia (V-1) et ses 18 300 tonnes[137] arrive à la base aéronavale de Puerto Belgrano et les opérations aériennes du Grupo Aéreo Embarcado (GAE) commencent le 8 juin 1959 (avant que le bâtiment ne soit officiellement commissionné) avec le décollage et l’appontage de 5 avions d’entraînement SNJ-5Cs Texan. Pour l’heure, le GAE ne comprend que quelques Corsair avant son voyage aux États-Unis en avril 1962 durant lequel il réceptionne 6 Grumman S-2 Tracker ASM, 2 hélicoptères de SAR Sikorsky S-55 de même que des Cougar et sa version à ailes en flèche Panther d’attaque[138]. L’Independencia est commissionné le 24 mai 1962 et attaché à la base de Puerto Belgrano. Il participe à partir de cette date aux manoeuvres UNITAS puis à divers exercices avec la Royal Navy, la Marina Militare italienne, la Marine nationale française et l’Armada del Uruguay. Après l’arrivée du Pays-Bas le 15 octobre 1968 et commissionné le 22 août 1969 après un changement de chaudières, l’Independencia est proposé sans succès à la Marina de Guerra del Perú, placé en réserve puis ferraillé en 1971. Le Veinticinco de Mayo, d’un tonnage sensiblement égal à son prédécesseur[139] est équipé à l’origine de Skyhawk, de Grumman S-2 Tracker et d’hélicoptères SH34. En 1980, son pont d’envol est renforcé afin d’embarquer des Super-Étendard. Durant la guerre des Malouines (Guerra de las Malvinas), le Veinticinco de Mayo est prépositionné le 1er mai 1982, au nord des îles avec le General Belgrano au sud. La Royal Navy assigne le SNA Grumman S-2 Tracker. Néanmoins, le bâtiment reste sur zone plusieurs jours, échappant à une torpille lancée du HMS Splendid avant de retourner au port. En 1983, le Veinticinco de Mayo est modifié mais, peu après, des problèmes de propulsion confinent le plus souvent le navire à Puerto Belgrano avec une immobilisation totale à partir de juin 1986. Dans les années 1990, deux projets de remise en service sont étudiés, mais dans l’impossibilité financière de les réaliser, l’Argentine décommissionne le porte-avions en 1997 avant de l’envoyer au démantèlement à Alang (Inde) en 1999.

Retirés

  • 1 CATOBAR CV (ARA Independencia (V-1), ex-HMS Warrior (R31), 1959-1970) ;
  • 1 CATOBAR CV (ARA Veinticinco de Mayo (V-2), ex-HNLMS Karel Doorman, 1969-1997).
Article détaillé : Guerre des Malouines.

Les porte-avions italiens

L'Italie ne s'est intéressée que tardivement aux porte-avions, ne mettant en service qu'un transport d'hydravions, le Giuseppe Miraglia, en 1923. Il faut dire que les îles méditerranéennes comme Pantelleria, en Sicile, étaient vues comme des porte-avions « naturels », Benito Mussolini déclarant même que « L'Italie est un porte-avions insubmersible »... Dès 1932, avec la dégradation des relations internationales, l'ingénieur général Sigismondi commence discrètement l'étude de la conversion du paquebot Roma en porte-avions. Durant la Seconde Guerre mondiale, en réponse aux difficultés rencontrées par la Supermarina (l'État-major de la marine italienne) face à la Royal Navy en mer Méditerranée, notamment lors de la bataille du cap Matapan, le Roma est transformé en porte-avions 1941. Après le débarquement en Afrique du nord de 1942, diverses tentatives de sabotage, la construction de l' Aquila est abandonnée après l'armistice du 8 septembre 1943. Saisi par la Kriegsmarine nazie, il est une nouvelle fois touché par un bombardement le 16 juin 1944 puis saboté par des nageurs de combat le 19 avril 1945. N'étant jamais entré en service, l’Aquila est ferraillé en 1952[140].

À la fin des années 1980, l'Italie revoit sa doctrine de défense du flanc sud de l'OTAN. La Marina militare investit dans 3 Landing Platform Docks (LPD) de 7 500 tonnes de la classe San Giorgio, commissionnés en 1987, 1988 et 1994 (qui sont alors les seuls bâtiments d’assaut amphibie, hors États-Unis, à posséder un pont continu et un radier (dock) de taille appréciable), tandis qu'elle déploie le porte-aéronefs CVS Giuseppe Garibaldi, commissionné en 1985. D’un déplacement de 13 850 tonnes, le CVS Garibaldi est le plus léger porte-avions du monde[141].Néanmoins, sa capacité de commandement et de contrôle est efficiente (communications satellitaire, liaison 16, etc.), son armement est à la hauteur, tout comme sa polyvalence qui lui permet d’utiliser 16 AV-8B Harrier II grâce à un tremplin à 4 ° ou un mélange de 18 hélicoptères ASM Sea King, d’EH101 Mk 110 ASM et Mk 112 de guerre électronique ou d’AB 212. Pour sa part, le STOL CVH Conte di Cavour (C552) (ex-Nuova Unità Maggiore, Luigi Einaudi, Andrea Doria) prévu dans la loi de programmation militaire 1974-1985, est plus imposant avec 30 000 tonnes de déplacement[142], soit plus de 2 fois celui du Garibaldi, qu’il pourrait remplacer et non suppléer, selon certains experts. Doté d’un tremplin à 12 °, il est capable d’embarquer tous les aéronefs en service ou à venir de la Marina Militare tels 12 hélicoptères EH101, AB 212, NH90 ou Sea King et 8 AV-8B Harrier II ou F-35B ADAC/V. À l’instar du Juan Carlos I espagnol, le CVH Cavour répond à une évolution de la stratégie vers une polyvalence et un empilement de la puissance. Mais, avec seulement 1% du PIB consacré à la défense (contre 2% exigés par l’OTAN) les budgets de fonctionnement suivront-ils[143] ?

En service

Les porte-avions espagnols

Le Dédalo (1er juin 1988)

L’Espagne, qui n’avait mis en œuvre que le transport d'hydravions Dédalo de 1922 à 1935[144], loue le 30 août 1967 puis acquiert en 1972 l’USS Cabot (CVL 28) de classe Independence (en) de 11 000 tonnes[145]. Rebaptisé lui aussi Dédalo (R01), il est transformé (modification de l’îlot, modernisation de l’électronique, etc.) en porte-avions de lutte anti-sous-marine (ASM) utilisant jusqu’à 24 Sea King. Après avoir testé l’appontage de Harrier, il est transformé en STOVL CV en 1976 (sans adjonction de tremplin[146]) afin de mettre en œuvre 8 Matador, 8 hélicoptères Sea King et quelques AB212 ASW ASM. Le bâtiment est décommissionné en 1989 peu après l’entrée en service du Príncipe de Asturias. Ce dernier est le premier porte-avions de construction indigène, bien que sa conception soit basée sur les études (abandonnées) du Sea Control Ship américain[147]. Débutée le 29 mai 1977, la construction s’étale sur 5 ans mais le Príncipe de Asturias (R11) n’est commissionné que le 30 mai 1988. Léger (17 190 tonnes[148]), le bâtiment peut néanmoins embarquer jusqu’à 29 aéronefs, mais se contente de 12 AV-8 Harrier II ADAC/V (grâce à un tremplin à 12 °) ainsi que 6 Sea King ASM, 2 Sea King AEW et 4 AB212 ASW[149] et s’acquitte honorablement de sa mission de contrôle des mers.

Retiré

En service

En essais

Les porte-avions indiens

L'INS Viraat dans le Golfe du Bengale (5 septembre 2007)

Naviguant en océan Indien, la marine indienne est la seule en Asie à disposer de la compétence opérationnelle en matière de porte-avions de contrôle des mers. Bien que la constitution d’une force aéronavale ait été décidée dès l’indépendance en 1947, le manque de fonds du côté indien, le déclenchement de la guerre de Corée du côté du Royaume-Uni, empêchent jusqu’en 1955 un accord entre l’amiral Mountbatten et le premier ministre Jawaharlal Nehru sur la vente du CATOBAR CV HMS Hercules (R49) de classe Majestic, rebaptisé 1957 (adjonction d’un pont oblique, d’une catapulte, d’un miroir aux alouettes, remplacement de l’électronique, tropicalisation, etc.) et exaspère déjà l’URSS[150], qui voit d’un mauvais œil l’Inde devenir une puissance aéronavale. Commissionné à Bombay le 16 février 1961, le bâtiment de 19 500 tonnes[151] met en œuvre des chasseurs Sea Hawk et des Alizé de lutte anti-sous-marine (ASM), ces derniers étant utilisés en missions de reconnaissance durant l’invasion de Goa (Portugal) en décembre 1961 puis dans des missions ASM lors de la troisième Guerre indo-pakistanaise de 1971[152]. Handicapé durant ce conflit par une vitesse de 14 nœuds (au lieu de 23) en raison d’une avarie sur les chaudières, le bâtiment est considéré suffisamment dangereux par la marine du Pakistan qui dépêche son seul sous-marin, le PNS Ghazi, pour miner la base navale indienne de Visakhapatnam sur le golfe du Bengale afin de couler sans succès[153] le Vikrant. Il subit une seconde modernisation entre 1979 et janvier 1982, (changement des chaudières, installation de nouveaux radars, de systèmes de communication, de canons antiaérien, etc.) et une ultime entre décembre 1982 et février 1983 (suppression de la catapulte et des brins d’arrêt et adjonction d’un tremplin pour accommoder les 23 Sea Harrier FRS.51 de reconnaissance et d’attaque achetés en 1983, réorganisation du pont d’envol afin de mettre en œuvre des Sea King).

Décollage d'un Sea Harrier du INS Viraat en 2007.

Malgré cela, le bâtiment prend rarement la mer, tandis qu’un autre STOBAR CV, le HMS Hermes de classe Centaur, est mis sur le marché en 1985. Il est vendu à l’Inde en mai 1986 et commissionné avec enthousiasme (il a reçu un tremplin à 12 ° en 1980 et a déjà mis en œuvre des Sea Harrier) le 12 mai 1987 sous le nom d’INS Viraat (R22). Déplaçant 28 700 tonnes[154], il met en œuvre 12-18 (et jusqu’à 30) Sea Harrier FRS.51 et 6-7 hélicoptères Sea King et Ka-25 Hormone ASM ou Ka-27 Helix/31 d’alerte avancée. Au même moment où le Vikrant est considéré hors-service au début des années 1990 (il est décommissionné le 31 janvier 1997 et conservé comme musée flottant à Bombay), le Viraat est immobilisé de septembre 1993 à 1995 suite à une inondation dans la salle des machines. Entre juillet 1999 et avril 2001, il subit une remise à niveau permettant de le garder opérationnel jusqu’en 2010 puis 2012 [155]. Le navire retourne en cale sèche de la mi-2003 à novembre 2004. Auparavant, le 20 janvier, après 10 ans de négociations, l’Inde achète à la Russie l’Amiral Gorshkov. Ce STOBAR CV de 44 570 tonnes[156] est acquis clé en main pour 1,5 milliard de dollars, groupe aéronaval inclus (12 MiG-29K monoplaces, 4 MiG-29KUB biplaces plus 6 Ka-27 Helix/31) et rebaptisé INS Vikramaditya [157]. Sa modernisation (l’armement de proue est supprimé pour faire place à un tremplin à 14,3 °) traîne en longueur : devant entrer en service à l’été 2008, il est désormais repoussé à 2012-2013[158]. C’est à cette date que la marine indienne devrait accueillir le 1er porte-avions STOBAR CV indigène (Indigenous Aircraft Carrier, ex-Air Defense Ship) de classe Vikrant de 37 500-40 000 tonnes[159], dont la première tôle a été découpée à Kochi le 11 avril 2005. La classe, dont le 2e bâtiment pourrait être opérationnel en 2018, devrait mettre en œuvre environ 30 aéronefs dont 12 à 24 MiG-29, Sea Harrier FRS.51 modernisé, ou le futur Tejas navalisé, une dizaine d’hélicoptères Sea King ou Dhruv et 2 Ka-27 Helix/31[160].

Retirés

  • 1 CATOBAR CV puis STOVL CV (1961-1997).

En service

Le INS Viraat

En construction

Envisagés

Les porte-aéronefs sud-coréens

Le Dokdo

Avec un petit retard sur le Japon, la Corée du Sud annonce en mars 2001 par la voix de son président Kim Dae Jung que sa Marine (ROKN) « défendra ses intérêts nationaux sur les cinq océans en défendant la paix mondiale ». Le 16 septembre 2002, un document du ministère de la Défense nationale adressé au comité pour la Défense nationale confirme la construction de 2 bâtiments amphibies de 14 340 tonnes, le LP-X, dont la tête de série est le Dokdo[161]. Fin 2004, le programme est officiellement lancé. Similaire au projet BPC 160 de 16 700 tonnes de DCNS[162], proche de la classe Osumi japonaise, le Dokdo affiche un déplacement nettement plus élevé de 18 860 tonnes à pleine charge et dispose d’infrastructures de commandement (C4ISR) surdimensionnées pour un simple LHD censé mettre en œuvre 10 hélicoptères UH-60 (dont 5 simultanément). Comme Tokyo, Séoul avance donc à pas de loup vis-à-vis de son opinion publique, le dessin de la proue permettant aisément l’adjonction d’un tremplin pour AV-8B Harrier II ou autres F-35[163] et le pont d’envol de 200 mètres[164] est renforcé à cet effet contre la chaleur des tuyères. Au moment où l’US Navy encourage la création de forces de projections régionales tout en laissant à ses porte-avions le contrôle effectif des mers[165].

En service

En construction

Envisagés

  • 2 LPH (Baek-Ryong et un autre bâtiment)[168].

Les porte-avions brésiliens

Le NAeL Minas Gerais
Le NAeL São Paulo au mouillage

La Marine brésilienne (Marinha do Brasil) est, depuis les années 1950, la plus importante d’Amérique latine. Son premier porte-avions (Navio-Aeródromo) est un bâtiment datant de 1945, l’ex-1950, HMS Vengeance est acquis par le Brésil en décembre 1956, pour 9 millions de dollars, sous la présidence de Juscelino Kubitschek. Ce dernier lui donne le nom de sa province d’origine, Minas Gerais, pour contenter à la fois la Marinha do Brasil et la Força Aérea Brasileira. Le porte-avions est remis en service en 1960 après une refonte complète aux Pays-Bas, où il reçoit un nouvel armement, un radar américain, un bloc passerelle (îlot) agrandi, une catapulte à vapeur, et une piste oblique inclinée à 8,5 °, et qui coûte 27 millions de dollars. En raison d’un désaccord majeur entre les deux armées rivales (la marine et la force aérienne), le Minas Gerais n’est autorisé à déployer que des appareils à voilures tournantes et des avions de lutte anti-sous-marine, à l'exclusion des avions de chasse. Son parc aérien comprend donc 4 à 6 Sea King, jusqu’à 5 hélicoptères de transport Puma, des Fennec et 6 Grumman S-2 Tracker.

Il poursuit donc sa mission principale de lutte anti-sous-marine, jusque, et y compris dans, les années 1990, après sa refonte de 1976-1981. Du 13 au 24 janvier 2001 ont enfin lieu les 1ers appontages et catapultages de chasseurs (3 A-4U Skyhawk[169]) sur le pont d’envol du Minas Gerais (exercice Catrapo). Limité par ses performances[170], le Minas Gerais (A11) (ayant effectué sa dernière sortie en mer le 16 février 2001) est désarmé le 15 novembre 2001, le jour même où la Marinha do Brasil réceptionne le São Paulo (A12) dans sa flotte (ce dernier ne sera commissionné qu’en février 2002). Proposé sans succès (à cause de son mauvais état) à l’Argentine, qui l’a utilisé pour l’entraînement de ses propres pilotes pendant que le 2004) toujours à quai, à Rio de Janeiro avec 350 hommes à bord, avant d’être ferraillé à Alang (Inde) à l’âge de 45 ans.

Alors âgé de 38 ans, l’ex-Foch est acheté en 2001, pour 90 millions de francs français[171], à la Marine nationale française[172]. Bien que cantonné, pour des raisons budgétaires, à des missions côtières, le São Paulo, basé à Porto do Santos, participe de temps en temps à des missions hauturières (telle l’opération internationale ARAEX) et sert à nouveau à l’entraînement des pilotes de la Fuerza Aérea Argentina et de la Força Aérea Brasileira, cette dernière avec son avion d'attaque au sol léger italo-brésilien AF-1. Si le groupe aérien embarqué (Destacamento Aéreo Embarcado) présente une certaine crédibilité sur le plan militaire, pour sa part le bâtiment accuse sérieusement son âge canonique.

Retiré

En service

  • 1 CATOBAR CV (NAeL São Paulo, (ex-Foch))

Les porte-avions chinois

Le Shi Lang.

De 1982 à 1997, l’amiral Liu Huaqing (en), en tant que commandant en chef de la Marine de l’armée populaire de libération puis vice-président de la commission centrale militaire, a la possibilité de mettre en pratique sa doctrine en deux phases de passage d’une marine de souveraineté (eaux territoriales plus détroit de Taïwan et mer de Chine méridionale) en 2000 à une force de haute mer dans l’ouest de l’océan Pacifique en 2010. Pour diverses raisons (financement insuffisant de la marine, absence de savoir-faire, visées territoriales sur Taïwan, etc.), ces plans ne se réalisent pas[173]. Dans les années 1990, la marine chinoise se laisse courtiser par la France[174], la Russie, l'Espagne[175],[176], l'Ukraine et l'Argentine avec pour but d'obtenir un porte-avions de seconde main ou les plans pour en construire un. La rétro-ingénierie est utilisée sans succès sur le HMAS Melbourne [177] australien de 15 000 tonnes acheté en 1985 et les porte-aéronefs Minsk et Kiev russes livrés en juin 1998 et mai 2000[178]. De 1997 à 2000, une série d’articles rapportent que la Chine aurait décidé de construire son propre porte-hélicoptères [179], puis 2 porte-avions pour 2009[180], enfin un bâtiment de 48 000 tonnes doté de 34 Su-27K pour 2005 [181]. Le porte-avions ukrainien Varyag[182] de 67 500 tonnes, sistership de l'Amiral Kuznetzov russe, acheté 20 millions de dollars (19 millions d'euros)[183] en 2000 par une société de Macao pour être transformé en casino flottant, rejoint finalement la République populaire de Chine pendant l'hiver 2002. De type STOBAR CV, le Varyag, renommé Shi Lang[184] solutionnerait le problème de l'acquisition de catapultes, technologie sous monopole américain. Aujourd'hui en travaux dans un chantier de Dalian, le navire est peint en gris clair, livrée officielle de la marine chinoise. La plupart des experts estiment alors que la finition des 30% restants du Shi Lang est hors de portée de la technologie chinoise (problèmes de corrosion, absence de moteurs et d'équipements, etc.) mais pourrait servir de bâtiment d'entraînement ou de plan à un futur porte-avions[185],[186]. En effet, on prête à la République populaire de Chine l'intention de mettre en œuvre des porte-avions, suite aux déclarations de Sun Laiyan, directeur général du Bureau d'État de la navigation en octobre 2006 : « La Chine, dont les eaux territoriales s'étendent à plus de 3 millions de kilomètres carrés, est sans nul doute un grand pays maritime. Avec la croissance rapide de son industrie de construction navale, elle sera capable petit à petit de construire ce genre de bâtiment de guerre »[187]. En effet, avec 424 bâtiments de combat pour 788 870 tonnes au 1er janvier 2005, la marine chinoise est la 3e au monde et prétend au statut de puissance militaire globale. Au-delà, elle ambitionne d'assurer la protection de ses lignes maritimes (approvisionnement en pétrole et gaz) et d'assoir son influence sur la mer de Chine méridionale, l'Océan Indien et de peser sur Taïwan, ce qu'un porte-parole de la Marine de l’armée populaire de libération traduit fin 2008 par : les porte-avions sont « un reflet de la force générale d'une nation et doivent répondre aux besoins de la marine du pays (...). La Chine possède un long littoral, et la sauvegarde de la sécurité maritime du pays et de la souveraineté des régions côtières et des mers territoriales relève du devoir sacré des forces armées de Chine » [188].

Les premiers essais en mer du Shi Lang (83) ont commencé le 10 août 2011[189].

Le 7 juin 2011, Chen Bingde, chef d'état-major des armées chinoise confirme qu'un porte-avions de construction nationale est en chantier[190]. Fin juillet, une source anonyme déclare que « Deux porte-avions sont en cours de construction dans les chantiers navals Jiangnan Shipyard de Shanghai » et l’on estime que l'armée populaire de libération pourrait mettre en service un navire de 48 000 tonnes vers 2015 (« Plan 9985 » ou « Projet 9935 »)

En service

Envisagés

Plusieurs bâtiments

Les porte-avions thaïlandais

Le HTMS Chakri Naruebet en mer de Chine méridionale (3 avril 2001)

L'aviation navale thaïlandaise (Kongbin Tha Han Lur) met en œuvre du 1er juin 1938 à juin 1951 (date à laquelle elle est dissoute après le coup d’État avorté contre Phibun[191]) différents types d’hydravions et d’aéronefs japonais, britannique et américains, sans posséder de porte-aéronefs. Ce n’est qu’en juillet 1992 que la Marine royale thaïlandaise commande une copie allégée au niveau autodéfense du porte-aéronefs espagnol Príncipe de Asturias, qu’elle commissionne à U-Tapao (en) dans le golfe de Thaïlande le 10 août 1997 sous le nom d’HTMS Chakri Naruebet (Thai จักรีนฤเบศร). La Marine royale est alors la première marine d’Asie du Sud-Est à posséder un tel bâtiment de 11 486 tonnes[192] dénommé Offshore Patrol Helicopter Carrier (OHPC) avec pour rôle primaire la surveillance de la zone économique exclusive thaï (ses 80 plates-formes pétrolières comme de sa flotte de pêche, la 3e au monde), le secours en cas de catastrophe naturelle et le SAR. La mission secondaire est, au vu des contestations des frontières de la Thaïlande par le Cambodge, le Viêt-Nam et la Malaisie, l’emploi du porte-aéronefs comme bâtiment de contrôle des mers et de lutte anti-sous-marine. À cet effet, l'Espagne transfère 7 Harrier AV-8S Matador de 1re génération (sans radar), 2 Harrier TAV-8S biplaces d'entraînement, tandis que sont acquis 6 hélicoptères S-70B-7 Seahawk ASM.

Bonne plate-forme de surveillance des sous-marins, le Chakri Naruebet est largement sous-employé et n’est intervenu, ni durant la crise au Timor oriental de 1999 de l’ONU, ni lors du tsunami de 2004. De notoriété publique, la concurrence que se livrent le Royal Thai Marine Corps et l’Air and Coastal Defense Command (ACDC) donne la priorité à l’acquisition de sous-marins, de patrouilleurs et de navires amphibies. Surtout, les Harrier AV-8S sont quasiment inopérationnels faute de rechanges (moteurs, etc.) et il n’est pas prévu l’acquisition de Sea Harrier. Des ambitions d’origine à la réalité budgétaire (peu d’activité en haute mer, faible entraînement de l’équipage, réparations non effectuées, dépendance de son escorte, impossibilité de lutter contre la contrebande, etc.), le Chakri Naruebet demeure « un outil de prestige mal employé » [193].

En service

  • 1 STOVL CV (HTMS Chakri Naruebet).

Les porte-avions australiens

L'HMAS Sydney à Port Melbourne (20 mai 1949)
L'HMAS Melbourne au mouillage à Honiara (avril 1980)

De 1928 à 1933, l’Australie dispose d’un transport d'hydravions indigène, l’guerre du Pacifique, c’est la Royal Navy qui fournit l’essentiel des bâtiments de haute mer de l’ex-marine coloniale. Il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour qu’un rapport du comité de défense recommande à la Royal Australian Navy (RAN) de s’articuler autour de task-forces comprenant jusqu’à 3 porte-avions (2 en service et 1 en réserve)[195]. En juin 1947, des considérations budgétaires réduisent à deux les bâtiments achetés pour 2,75 millions de livres : l’HMS Terrible et son sistership de classe Majestic l’HMS Majestic[196]. Plus avancé en construction, le Terrible est terminé sans modifications et commissionné le 16 décembre 1948[197] sous le nom d’1955 sous le nom d’HMAS Melbourne et qui est doté d’un pont oblique à 5° et d’une catapulte[198]. Le Sydney de 15 740 tonnes[199] embarque à l’origine 2 escadrons de Firefly (816 Squadron) et de Sea Fury (805 Squadron) de la Fleet Air Arm, qui seront complétés par d’autres aéronefs lors d’exercices au Royaume-Uni de juillet à décembre 1950 puis dans les eaux australiennes de janvier à septembre 1951. À partir de cette date, le navire remplace le HMS Glory pour suppléer les forces de l’ONU déployées durant la guerre de Corée. Il s’acquitte de sept patrouilles durant 64 jours de mer, dont plusieurs au combat. Notamment, la seconde, du 18 au 26 octobre 1951, qui totalise 389 sorties, 96 280 tirs de munitions et 1 472 de roquettes, et le largage de 43 tonnes de bombes [57]. On retrouve le Sydney au large des îles Montebello (Australie de l’Ouest) pour surveiller le 1er essai nucléaire britannique (opération Hurricane), le 3 octobre 1952. Le 22 avril 1955, il transfère son aviation embarquée sur le Melbourne, est confiné à l’entraînement, rôle dévolu jusqu’alors au 1952 à 1955, puis est placé en réserve le 30 mai 1958[200],[201]. Désormais navire amiral, le Melbourne dispose de 8 chasseurs Sea Venom, de 16 Fairey Gannet (en) de lutte anti-sous-marine (ASM) à ailes fixes et jusqu’à 2 hélicoptères Bristol Sycamore (en). En prévision de son obsolescence à la fin des années 1950, la Royal Australian Navy envisage l’achat d’appareils français et italiens[202] voire d’un nouveau porte-avions (l’HMS Albion ou un navire américain de la classe Essex[203]). Finalement, en 1959, il est décidé que le Melbourne devienne un porte-hélicoptère à l’issue de sa modernisation de 1963 avec 27 Westland Wessex remplaçant les avions. Après une nouvelle rénovation du 22 novembre 1967 au 24 novembre 1968 sont embarqués jusqu’en 1972 4 (puis 8) chasseurs-bombardiers A-4G Skyhawk, 6 Tracker et 10 hélicoptères ASM Westland Wessex (puis 10 Sea King). Le remplacement du Melbourne refait régulièrement surface en raison des coûts de maintenance du navire[204] avec les offres ou projets d’acquisition de l’HMS Hermes en 1966, d’un STOVL CV de 1977 à 1981 (un LHD Iwo Jima modifié, un exemplaire du Giuseppe Garibaldi ou du futur Príncipe de Asturias) puis du HMS Invincible, bradé à 285 millions de dollars en 1981[205]. Après deux autres modernisations de novembre 1972 à juillet 1973 puis en 1978 (pour le faire durer jusqu’en 1985), le porte-avions est finalement décommissionné le 30 juin 1982 et le 14 mars 1983, le gouvernement annonce que le Melbourne ne serait pas remplacé. Durant sa carrière, le Melbourne est déployé hors-Australie à 35 occasions, fait escale dans 22 pays mais perd ou endommage une trentaine d’avions, heurte et coule 2 bâtiments d’escorte : les destroyers HMAS Voyager le 10 février 1964 (82 morts) puis l’USS Frank E. Evans le 2 juin 1969 (74 morts)[206]. Dès lors, la Royal Australian Navy glisse du rang de 1re marine de l’océan Pacifique au 6e jusqu’en août 2005 date à laquelle est lancé l’Amphibious Ship Program d’acquisition de 2 LHD[207]. Deux unités, les HMAS Canberra et Adelaide, basées sur le Juan Carlos I espagnol, sont en construction et devraient embarquer des F-35[208] .

Retirés

En construction

Envisagé

Les porte-avions canadiens

Le HMS Nabob après son torpillage le 22 août 1944 par un U-Boot

La Marine royale canadienne a disposé au total de 5 porte-avions de 1943 à 1970 dont 2 porte-avions d'escorte durant la bataille de l'Atlantique qui bien que sous pavillon britannique avait des équipages canadiens[211]. Dès mai 1944, il est décidé que la Marine royale canadienne doit avoir un rôle accru dans l’océan Pacifique et ne peut plus se contenter de ses précédents porte-avions d'escorte. L’État-major recommande donc le retour du Nabob et du Puncher à la Royal Navy (ce qui sera fait en 1946) et la location avec option d’achat des HMS Warrior et Magnificent en mai 1945. Le 1946 et arrive à la base navale d’Halifax le 31 mars avec ses 37 aéronefs (Seafire et Firefly). Du fait de son inaptitude à opérer par grand froid dans le nord de l’océan Atlantique, le Warrior est transféré en novembre à la base navale d’Esquimalt sur l’océan Pacifique. Par ailleurs, il est désormais clair que la Marine royale canadienne ne peut financièrement mettre en œuvre 2 porte-avions, si bien que le Warrior passe l’hiver 1947 à l’entraînement, en attendant son sistership le HMS Magnificent. Le bâtiment de 19 500 tonnes est commissionné le 4 avril 1948 à Halifax sous le nom d’Oslo, La Havane, Lisbonne, San Francisco, etc.) tout en participant aux manœuvres OTAN Mainbrace et Mariner. Le 20 mars 1949, débutant sur le Magnificent, une vague de mutineries touche 2 autres navires de la Marine royale canadienne[213]. Le Magnificent subit une rénovation majeure de décembre 1951 à avril 1952 avant d’être transformé en ferry sous l’indicatif RML21 en 1954, tout en poursuivant ses opérations aéronavales jusqu’au 10 octobre 1956. Improvisé transport de troupes, il participe dès le 29 décembre 1956 aux opérations de maintien de la paix de l’ONU durant la crise du canal de Suez, avant d’être décommissionné le 14 juin 1957 et retourné à la Royal Navy. Quelques mois plus tôt, le 17 janvier 1957, l’HMS Powerful de 19 920 tonnes[214], est commissionné sous le nom de HMCS Bonaventure (CVL22) et le surnom de « Bonnie ». La construction du Powerful s’interrompt trois mois avant son lancement en 1945, se termine en 1952 avec des ajouts notables : catapulte, système d’appontage et pont oblique, d’où un sensible accroissement de la surface du pont d’envol. Néanmoins, les 34 Banshee d’attaque, Tracker et hélicoptères HO4S de lutte anti-sous-marine (ASM) sont à l’étroit. Ce qui n’empêche pas dès 1958 à l’aviation embarquée du Bonaventure de conduire des SUSTOP (SUSTained OPerations) continues avec 4 Tracker et 2 HO4S surveillant en permanence une zone de 670 km², comme assigné par l’OTAN : contrôle du nord de l’océan Atlantique, chasse aux sous-marins soviétiques et soutien aux destroyers et frégates ASM. En septembre 1962, les Banshee sont retirés du service et remplacés par 6 hélicoptères Sea King, plus conformes à la mission de souveraineté que des jets. Cependant, le Bonaventure prend également part à la flotte de patrouille lors de la crise des missiles de Cuba fin octobre 1962 et à l’opération de maintien de la paix à Chypre en mars 1964. Après une rénovation majeure au début 1963, le bâtiment subit une refonte de mi-vie d’avril 1966 à septembre 1967. Malheureusement, le 1er février 1968, la Marine royale canadienne est dissoute et intégrée dans les Forces canadiennes sous le nom de Maritime Command (MARCOM) tandis que le 3 avril 1969, le gouvernement annonce « une réduction progressive de la contribution du Canada à l’OTAN ». Le sort est joué pour le Bonaventure, qui compte pour la moitié des forces mises à disposition de l’Alliance atlantique. Le dernier appontage a lieu le 28 octobre 1969 et le bâtiment est décommissioné le 3 juillet 1970 puis envoyé au ferraillage fin 1971. Actuellement, le MARCOM hésite entre missions de souveraineté et opérations expéditionnaires et pourrait se doter d'un navire amphibie[215].

Retirés

Envisagé

  • 1 LHD ou un LPD (NCSM ?)

Les porte-aéronefs malaisiens

La stratégie assez floue de la marine malaise, qui vise toutefois à contrebalancer la supériorité technologique maritime singapourienne et tente de suivre les ambitions de la marine indonésienne en prenant part au contrôle du détroit de Malacca, l’amène à acquérir un navire amphibie de prestige sud-coréen, apte à déployer ses chars polonais PT-91 Twardy, utilisables sur seulement 10 % de son territoire.

Envisagé

  • 1 LPH (classe Dokdo)

Les porte-aéronefs turcs

La marine turque envisage de se doter d'un porte-aéronefs. Cette question revient d’ailleurs régulièrement dans les débats politiques[217].

Envisagé

Les porte-aéronefs sud-africains

Bien que classée comme « petite », la marine sud-africaine a, avec l’aide des chantiers allemands, renouvelé de 2003 à 2008 ses frégates (4 bâtiments furtifs classe Valour) et ses sous-marins d’attaque (3 bâtiments type 209-1400) et pourrait se doter de navires amphibies.

Envisagé

Les porte-aéronefs algériens

Fincantieri a annoncé, le 27 juin 2011, que la marine algérienne allait faire construire en Italie un navire de débarquement et de support logistique. Aucune caractéristique ni date de livraison n'a été avancée[219].

Envisagé

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Bibliographie

Articles de référence

Nathalie Vergeron et al, « Porte-avions, porte-aéronefs et bâtiments amphibies à pont continu dans le monde », dans Défense & Sécurité Internationale (ISSN 1772-788X), no 35 (mars 2008)

Livres

  • Alexandre Sheldon-Duplaix, Histoire mondiale des porte-avions : des origines à nos jours, ETAI, Boulogne-Billancourt, 2006 (ISBN 2-7268-8663-9)
    Ouvrage de référence.
  • Alain Pelletier, Les Aigles des mers : histoire mondiale des avions embarqués depuis 1910, ETAI, Boulogne-Billancourt, 2006 (ISBN 2-7268-9471-2)
    Ouvrage de référence.
  • Bernard Prézelin, Flottes de combat 2006, Éditions maritimes et d'outre-mer, Rennes, 2005 (ISBN 978-2-7373-3879-3)
    Ouvrage de référence sur les navires français.

Notes et références

  1. Les rectifications orthographiques du français en 1990 recommandent les graphies porte-avion et porte-aéronef
  2. Il n’en a pas toujours été ainsi. Dans les années 1930, la marine impériale japonaise mettait en ligne trois paires de porte-avions —les Première, Deuxième et Cinquième division de PA— dont l’un avait son îlot à tribord (Kaga, Soryu et Shokaku) pendant que sa conserve respective avait le sien à bâbord (Akagi, Hiryu et Zuikaku)
  3. Claude Carlier, « Clément Ader, premier stratège aérien » [lire en ligne]
  4. La première tentative de Samuel Pierpont Langley à bord de son Aerodrome d’une barge située sur le Potomac, le 8 décembre 1903, quelques jours avant le vol des frères Wright, est un échec
  5. L'aéronautique maritime française voit le jour le 20 mars 1912 sous l'appellation de Service de l'aviation maritime
  6. Selon Claude Carlier et Guy Pedroncini, « 1916. L'émergence des armes nouvelles dans la Grande Guerre » [lire en ligne]
  7. À la fin de la Première Guerre mondiale, 22 croiseurs britanniques sont dotés d’une plate-forme fixe. En 1919, 36 cuirassés sont dotés d’une plate-forme orientable de tourelle
  8. Stanley Spooner, « Aircraft in Warfare », dans Flight, no 314 (1er janvier 1915) [lire en ligne]
  9. De nombreux transports d’hydravions sont affectés à la traque des Zeppelin, dont les HMS océan Atlantique, les HMS Anne, City of Oxford, mer Rouge, les HMS Afrique. Beaucoup sont d’anciens navires marchands transformés [lire en ligne]
  10. Un est porté disparu selon le La page web The Raid On Tondern [lire en ligne]
  11. Le nombre de canons de gros calibre portés par chaque porte-avions est strictement limité, empêchant qu'un cuirassé soit doté d'un avion et désigné comme porte-avions
  12. À partir de 1931 sont étudiés plusieurs projets dont celui de 1938, de 18 000 tonnes, désigné PA-16, qui aurait dû être concrétisé par le Joffre et le Painlevé, de 228 mètres de long, 35 mètres de large, capables d'une vitesse de 33 nœuds et d'embarquer 40 appareils dans deux hangars superposés [selon Jean Labayle-Couhat, « Cinquante ans d’histoire de l’aviation embarquée à travers le monde — 14 novembre 1910-1960 », dans La Revue maritime n°170 (ISSN 0335-380X)(octobre 1960)]
  13. Le 17 octobre 1922, le lieutenant Virgil C. Griffin décolle du Langley à bord d’un Vought VE-7SF (en), le 26 octobre, le capitaine de corvette Godfrey de Courcelles Chevalier effectue le premier appontage sur un Aeromarine 39B et le 18 novembre, l’hydravion Naval Aircraft Factory PT-2 du capitaine de frégate Kenneth Whiting est catapulté
  14. Finalisé le 4 février 1926
  15. Pour 165 mètres de longueur et 22,70 mètres de largeur
  16. Scot MacDonald, « The Japanese Developments », dans Naval Aviation News (octobre 1962) [lire en ligne]
  17. « De bien des manières, les Japonais étaient à l’avant-garde du design de porte-avions et, en 1941, les deux Shokaku représentaient le nec plus ultra des designs japonais d’avant-guerre et étaient supérieurs à tout porte-avions alors en service » selon David C. Evans et Mark R. Peattie, Kaigun: strategy, tactics, and technology in the Imperial Japanese Navy, 1887–1941, ISBN 0-87021-192-7, Naval Institute Press, Annapolis (1997)
  18. En février 1939, l'amiral Erich Raeder présente le plan Z qui prévoit à l'horizon 1944 la construction de 6 cuirassés de 56 000 tonnes (annulés), de 2 cuirassés de 31 000 tonnes (le Scharnhorst et le Gneisenau), de 3 croiseurs de bataille de 31 000 tonnes, de 3 cuirassés de poche de 11 000 tonnes (l’Admiral Scheer, l'Graf Spee et le Deutschland) et de 2 porte-avions (Le Graf Zeppelin et le Peter Strasser)
  19. Philippe Masson, La Marine française et la guerre, 1939-1945 (ISBN 2-7028-4304-2), le Grand livre du mois, Mesnil-sur-l'Estrée (2000), p. 164
  20. L’Amirauté britannique envisage une telle action si une guerre avait éclaté suite aux accords de Munich de 1938. Les plans sont réactivés par leur auteur, le contre-amiral Lumley Lyster (en) à bord de l’Illustrious en septembre 1940 afin de soutenir l’Eagle de l’amiral Andrew Cunningham. À l’origine, l’attaque devait provenir simultanément des deux porte-avions le 21 octobre, anniversaire de la bataille de Trafalgar. Au final, l’aviation embarquée des navires endommagés (24 Swordfish au lieu des 36 prévus) est transférée sur l’Illustrious selon les archives de la Royal Navy [lire en ligne]
  21. L’amiral Andrew Cunningham déclare « Tarente et la nuit du 11 au 12 novembre 1940 doit être retenue pour toujours comme ayant montré pour la première fois et pour toujours que, au sein de la Fleet Air Arm, le Marine détient son arme la plus dévastatrice »
  22. Thomas P. Lowry et John W. G. Wellham, The Attack on Taranto: blueprint for Pearl Harbor, (ISBN 0-8117-1726-7), Stackpole Books, Mechanicsburg (1995)
  23. Jean-Jacques Antier, La Bataille de Malte 1940-1943, (ISBN 2-258-01193-0), Presses de la Cité, Paris (1983), p.448
  24. Durant les 2 ans où les CAM ships sont en service, seulement 8 catapultages ont lieu avec pour résultat 6 pertes ennemies. Douze CAM ships sont par ailleurs coulés
  25. Pour environ 7 500 tonnes, 150 mètres de longueur, 20 de largeur et embarquant 15 à 30 avions, contre 25 000 tonnes, 260 mètres de longueur, 28 de largeur et embarquant plus de 80 avions
  26. Liste et description des porte-avions d'escorte américains sur le site Haze Gray & Underway World Aircraft Carrier Lists [lire en ligne]
  27. Liste et description des porte-avions d'escorte britanniques sur le site Haze Gray & Underway World Aircraft Carrier Lists [lire en ligne]
  28. Liste et description des porte-avions d'escorte japonais sur le site Haze Gray & Underway World Aircraft Carrier Lists [lire en ligne]
  29. Au début de la guerre du Pacifique, la Marine impériale japonaise dispose de 10 porte-avions dans l’océan Pacifique, l’US Navy de 7 (dont 3 dans le Pacifique) et la Royal Navy de 8 (dont un seul dans l’océan Indien)
  30. L’ordre de bataille des porte-avions japonais au 7 décembre 1941 est le suivant : Kaga (27 Mitsubishi A6M Zero, 27 Nakajima B5N Kate et 27 Aichi D3A), Akagi (27 Zero, 27 Kate et 18 Aichi D3A), Soryu (27 Zero, 18 Kate et 18 Aichi D3A), Hiryu (24 Zero, 18 Kate et 18 Aichi D3A), Shokaku et Zuikaku (15 Zero, 27 Kate et 27 Aichi D3A chacun)
  31. Dont 11 par victoire américaine : 5 Zero, 4 Kate et 2 Aichi D3A
  32. L’USS Enterprise, située à 400 km à l’ouest d’Hawaii, lance à 6 heures 18 un groupe de 18 Douglas SBD Dauntless, qui croise le raid japonais. L’un des pilotes, l’aspirant Manuel Gonzales, est la 1re victime de la guerre du Pacifique
  33. Selon Douglas Lockwood, Australia's Pearl Harbour. Darwin 1942 (ISBN 10987654321), Penguin Books, Melbourne (1992)
  34. Avions terrestres, les B-25 Mitchell ne pouvaient être lancés par les catapultes du pont d’envol, trop courtes et trop peu puissantes (hydrauliques). De plus, même s'il en avait deux (transversales) dans le hangar (!) le Hornet ne disposait d'aucune catapulte sur le pont d'envol
  35. Humainement, le raid de Doolittle est même un échec puisque, sur les 80 aviateurs engagés, seuls en réchapperont ceux qui se poseront en Chine continentale et en URSS. D’ailleurs, déplorant la perte de neuf aviateurs et de ses 16 avions, Doolittle considère l’attaque comme un semi échec et s’attend à passer en cour martiale à son retour aux États-Unis. Au lieu de quoi, il recevra du président Franklin Delano Roosevelt la Medal of Honor et une promotion directe au rang de général de brigade, sans passer par le grade de colonel !...
  36. a et b Le code JN-25, le 25e à avoir été identifié, est changé avant l’attaque sur Pearl Harbor. C’est cette version qui est décryptée fin mai 1942 par une section de l’Office of Chief Of Naval Operations (OP-20-G (en)) selon Frederick D. Parker, « A Priceless Advantage: U.S. Navy Communications Intelligence and the Battles of Coral Sea, Midway, and the Aleutians », National Security Agency, Central Security Service, Washington [lire en ligne]
  37. Le 3 mai 1942, les Japonais avaient pris Tulagi et installé une base à hydravions sur l’île. Le lendemain, les avions du Yorktown lancent, sans succès, trois attaques
  38. The Battle of the Coral Sea, Office of Naval Intelligence, Washington (1943) [lire en ligne]
  39. Les torpilles Mark 13 (en) de 1920 font régulièrement preuve de leur inefficacité au combat, comme en témoigne W. H. Goodman, un pilote de l'US Marine Corps : « Les torpilles étaient si peu fiables qu'un faible pourcentage seulement des engins atteignait la cible. Si une torpille ne touchait pas l'eau comme il fallait, son mécanisme se déréglait et sa trajectoire devenait complètement erratique. Elle pouvait tout aussi bien partir à l'opposé de la cible, plonger, zigzaguer ou bien encore couler comme une pierre », cité par Alain Pelletier, Les Aigles des mers. Histoire mondiale des avions embarqués depuis 1910 (ISBN 2-7268-9471-2), Boulogne-Billancourt, 2006. Voir aussi Frederick J. Milford, « U. S. Navy Torpedoes; Part Two: The Great Torpedo Scandal! », 1941-43, dans The Submarine Review (octobre 1996) [lire en ligne]
  40. Une victoire décisive est « une victoire qui décide de l’issue d’une campagne mais pas nécessairement de la guerre tout entière » selon la définition de Colin S. Gray, Defining and Achieving Decisive Victory, US Army War College, Strategic Studies Institute, Carlisle (avril 2002) [lire en ligne]
  41. Jonathan Parshall et Anthony Tully, Anthony, Shattered Sword: The Untold Story of the Battle of Midway (ISBN 1-57488-923-0), Potomac Books, Dulles (2005)
  42. Richard B. Franck (en), Guadalcanal: The Definitive Account of the Landmark Battle, Random House, New York, 1990 (ISBN 0-394-58875-4), p. 23–31, 129, 628
  43. Bruce Loxton et Chris Coulthard-Clark, The Shame of Savo: Anatomy of a Naval Disaster, Allen & Unwin Pty Ltd, 1997 (ISBN 1-86448-286-9), p.3
  44. 33 bâtiments selon Eric M. Hammel (en), Carrier Clash: The Invasion of Guadalcanal & The Battle of the Eastern Solomons August 1942, Zenith Press, St. Paul, 1999 (ISBN 0-7603-2052-7), p. 124–125, 157
  45. Richard B. Franck, Guadalcanal: The Definitive Account of the Landmark Battle, Random House, New York, 1990 (ISBN 0-394-58875-4), p. 247–252
  46. Eric M. Bergerud, Touched with Fire: The Land War in the South Pacific, Penguin Books, Londres, 1997 (ISBN 0-14-024696-7)
  47. Rapport « Major Combatant Ships Added to United States Fleet, 7 December 1941 - 1 October 1945 » [lire en ligne]
  48. Pour 331 mètres de longueur et 38 mètres de large
  49. Pour 296 mètres de longueur et 34,4 mètres de largeur
  50. « Crossroads : FactSheet », Department of the Navy, Naval Historical Center [lire en ligne]
  51. Armand Verdier, Des ailes, des raquettes et du ciel, Ardhan, Paris, 2004 (ISBN 2-913344-08-9)
  52. Selon le site Poste des Choufs [lire en ligne]
  53. À propos du close air support, Harold K. Johnson, alors commandant le 8e régiment de cavalerie, déclare : « Si vous le demandez, vous ne pouvez pas l’avoir. Si vous pouvez l’avoir, il n’arrive pas à vous localiser. S’il arrive à vous localiser, il ne peut identifier la cible. S’il peut identifier la cible, il ne parvient pas à la détruire. Mais s’il arrive à détruire la cible, il ne fait de toutes façons pas de grands dommages », cité par Clay Blair, The Forgotten War: America in Korea, 1950-1953, Time Books, New York, 1987, p.577
  54. En effet, le 1er novembre 1950, 6 MiG-15 chinois traversent la frontière du fleuve Yalou entre la Corée du Nord et la République populaire de Chine, ouvrant la voie au passage de troupes chinoises
  55. John R. Bruning, Crimson Sky: The Air Battle for Korea, Potomac Books, Dulles, 1999 (ISBN 978-1-57488-158-5)
  56. Encyclopédie de l'Aviation, Editions Atlas
  57. a et b David Hobbs, « HMAS Melbourne (II) - 25 Years On », dans The Navy (ISSN 1332-6231), vol. 69, no 4 (octobre 2007)
  58. Selon le site Korean War [lire en ligne]
  59. Contre 392 000 sorties pour les appareils de l’US Air Force
  60. Pierre Barjot, « Les opérations de Suez en 1956 et la marine », dans Revue maritime (janvier 1959), (ISSN 0335-3796), p. 34-60 [lire en ligne]
  61. Selon le site Britain’s Small Wars [lire en ligne]
  62. À la suite de cette opération, le Bulwark est à son tour transformé en porte-hélicoptères d’assaut (LHA) en 1959-1960
  63. Officieusement nommée en référence au naufrage de Liberty Bell 7
  64. Cité par Jacques Villain, « Dans les coulisses de la conquête spatiale », Cépaduès Éditions, Toulouse, 2003 2-85428-596-4
  65. En dépit du manque de maturité du lanceur Saturn V, une série de réunions se déroule du 9 au 17 août 1968 à l'initiative de George Low, responsable de l'Apollo Spacecraft Program Office, et décide d'intervertir les lancements en LEO du LEM par ceux du module de commande en orbite circumlunaire, non pas au début 1969 mais le 21 décembre 1968. À l'issue du succès de la mission orbitale Apollo VII, le président des États-Unis Lyndon Johnson pense qu'il est possible avant la fin 1968 d'effectuer un vol circumlunaire, voire de se poser sur la Lune
  66. David Woods et Frank O'Brien, « Apollo 8 Day 6: Maroon Team, Splashdown », dans Apollo Flight Journal, NASA [lire en ligne]
  67. «Apollo by the Numbers: A Statistical Reference», NASA, 2001 [lire en ligne]
  68. Chronologie du projet Apollo-Soyouz, NASA [lire en ligne]
  69. « The Naval Quarantine of Cuba, 1962 », Naval Historical Center, Washington [lire en ligne]
  70. Robert F. Kennedy, 13 jours : la crise des missiles de Cuba, Grasset, 2001 (ISBN 2-246-62311-1)
  71. Cité par Michael R. Beschloss, The Crisis Years, Kennedy and Khrushchev 1960-1963, Edward Burlingame Books, New York, 1991, p. 545
  72. Cité par Allan M. Winkler, Life Under a Cloud, American Anxiety about the Atom, Oxford University Press, 1993, p. 179
  73. DEFCON 2, qui est effectif du 23 octobre 1962 au 15 novembre 1965, signifie, entre autres, la mise en alerte de 172 missiles, 1 200 bombardiers nucléaires, 90 missiles Atlas et 46 missiles ballistiques intercontinentaux Titan II selon Scott D. Sagan, « Nuclear Alerts and Crisis Management », dans International Security, vol. 9, no 4 (printemps 1985), p. 99-139
  74. Jean-Yves Haine, « Kennedy, Kroutchev et les missiles de Cuba : Choix rationnel et responsabilité individuelle », dans Cultures & Conflits no 36 (2000) (ISSN 1777-5345) [lire en ligne]
  75. Arrêté ministériel no 51 du 20 août 1965
  76. Bernard Dumortier, Atolls de l'atome : Mururoa & Fangataufa, Marine Éditions, Rennes, 2004 (ISBN 2-915379-11-4) dont une version abrégée est à [lire en ligne]
  77. Ordre de bataille des porte-avions et des escadrons embarqués américains dans le Pacifique ouest et au Viêt Nam (1964-1975) [lire en ligne]
  78. Rapport de la National Security Agency déclassifié le 30 novembre 2005 puis le 30 mai 2006 [lire en ligne]
  79. Adresse du président Lyndon Johnson au Congrès des États-Unis [lire en ligne]
  80. David Donald et Jon Lake, McDonnell F-4 Phantom: Spirit in the Skies, AIRtime Publishing, Londres, 2002 (ISBN 1-880588-31-5)
  81. Robert Dorr et Chris Bishop, Vietnam Air War Debrief, Aerospace Publishing, Londres, 1996 (ISBN 1-874023-78-6), p. 44
  82. Robert Dorr et Chris Bishop, Vietnam Air War Debrief, Aerospace Publishing, Londres, 1996 (ISBN 1-874023-78-6), p. 188-189
  83. Liste des victoires aériennes par des pilotes de l’US Navy (1965-1973) [lire en ligne]
  84. En 1976, Elmo Zumwalt écrit : « Leur prix devait être de 100 millions de dollars cours 1973, un huitième du coût d’un porte-avions nucléaire. Leur principale utilité en temps de paix est de montrer les couleurs dans des eaux dangereuses, en particulier la Méditerranée et le Pacifique ouest. ; ainsi les gros porte-avions pourraient se retirer et se déployer hors de portée de la première frappe de l’ennemi, puis se placer en position favorable pour répondre à cette attaque, et enfin la contrer. En temps de guerre, les positions seraient inversées, les gros et puissants porte-avions croiseraient dans les eaux les plus dangereuses, détruisant le danger des missiles de croisière avec leurs avions et les sea control ships combattraient en haute-mer », dans Elmo R. Zumwalt, Jr., On Watch: a memoir, The New York Times Book Co., New York, 1976 (ISBN 0-8129-0520-2)
  85. Pour 180 mètres de longueur et 26 mètres de largeur
  86. Pour 250 mètres de longueur et 32 mètres de largeur plus lourd que les porte-avions des autres marines alors en service
  87. Stéphane Ferrard, « Porte-avions et porte-aéronefs, une question de culture en Europe», dans Défense & Sécurité Internationale (ISSN 1772-788X), no 17 (juillet 2006)
  88. Ironiquement, autour de 1980 et avant la guerre des Malouines, le gouvernement britannique est prêt à abandonner la classe Invincible
  89. « US Navy : quelle structure de force ? », dans Défense & Sécurité Internationale (ISSN 1772-788X), no 34 (février 2008)
  90. Rapport au Congrès « Navy Force Structure and Shipbuilding Plans: Background and Issues for Congress » no RL32665 (12 juin 2007) [lire en ligne]
  91. La classe America (anciennement LHA(R) ou LHA-6), basée sur l'USS Makin Island (LHD-8), doit remplacer à partir de 2016 la classe Tarawa. Elle embarquerait le convertible MV-22 Osprey, des hélicoptères et le chasseur ADAC/V F-35B
  92. L’Osumi, le Shimokita et le Kunisaki, respectivement commissionnés en 1998, 2002 et 2003 sont pudiquement dénommés LST
  93. Les Forces d'autodéfense (JSDF) japonaises, créées en juillet 1954, sont purement défensives
  94. Ils possèdent 2 LCAC dans leur radier
  95. Jean-Louis Promé, « L’Asie accède au Porte-aéronef », dans Défense & Sécurité Internationale (ISSN 1772-788X), no 17 (juillet 2006)
  96. Pour les PA-16, on avait prévu une longueur de 228 m, une largeur de 35 m, soit un pont d'envol de 5 600 m², une vitesse de 33 nœuds et la capacité d’embarquer 40 appareils dans deux hangars superposés [cf. article de Jean Labayle-Couhat : « Cinquante ans d’histoire de l’aviation embarquée à travers le monde — 14 novembre 1910-1960 », publié dans La Revue maritime (ISSN 0335-380X)(octobre 1960)]
  97. Etude sur la reconstitution organique et technique des forces aéro-navales françaises (mai 1945)
  98. Etude d’un plan d’armement pour les premières années d’après-guerre du 11 janvier 1946
  99. Philippe Masson, « La Marine française en 1946 », dans Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale (ISSN 0035-2314), no 110 (avril 1978)
  100. Soit 340 millions d'euros, valeur 2006
  101. Soit 500 millions d'euros, valeur 2006
  102. Soit 560 millions d'euros, valeur 2006
  103. Résolution du Conseil supérieur de la Marine du 28 novembre 1947
  104. Les autorisations de programme sont approuvées par la loi no 47-1499 du 14 août 1947 ; la construction, confiée à l’arsenal de Brest, par décision ministérielle no 13-116 STCAN du 1er septembre 1947
  105. Philippe Quérel, Marins et océans, t. 3 : L’échec du PA-28, premier porte-avions français après-Guerre, Economica, coll. « Études d'histoire maritime », Paris, 1992, (ISSN 1161-8485) [lire en ligne]
  106. Pour 208 mètres de longueur, 26,5 de largeur, 6,5 mètres de tirant d'eau et une vitesse de 28 nœuds
  107. Un réacteur CAS-230
  108. Décision du Conseil supérieur de la Marine nationale du 27 novembre 1973
  109. Le décollage devait s'effectuer sur 170 mètres et l'appontage sur moins de 130 mètres. A cet effet, le prototype du Hawker Siddeley Harrier est testé sur le Foch les 13 et 14 novembre 1973
  110. Décision du Conseil supérieur de la Marine nationale du 23 septembre 1980
  111. Hervé Coutau-Bégarie, Le problème du porte-avions, Économica, Lasay-les-Rideaux, 1990 (ISBN ISBN 2-7178-1949-5) [lire en ligne]
  112. Le Foch (R99) ; puis le PAN Charles-de-Gaulle (R91)
  113. http://www.defense.gouv.fr/marine/decouverte/equipements/renouvellement_des_moyens/pourquoi_un_second_porte_avions Ministère de la défense-Pourquoi un second porte-avions ?
  114. « Différentes pistes sont, ou ont été, étudiées pour assurer la succession de la Jeanne d’Arc », porte-hélicoptères-école devant être retiré du service en 2010, selon le site Mer et Marine [lire en ligne]. Ce qui signifierait le financement d’un 3e BPC pour un bas coût estimé « entre 150 et 200 millions d’euros ». Et ceci bien qu'Hervé Morin, ministre de la Défense déclarait à l’été 2007 que « les programmes prévus nous emmèneraient dans les six prochaines années [la loi de programmation militaire 2009-2014, ndlr] à un investissement accru de 40 % environ ce qui nous mènerait à un effort supérieur à 2 % du PIB », selon Alexis Brézet, Arnaud de la Grange et Judith Waintraub, « Morin : La Défense devra établir des priorités », dans Le Figaro (30 juin 2007) [lire en ligne]
  115. Cependant, Hervé Morin déclarait le 15 décembre 2007 que la Jeanne d’Arc « pourrait être prolongée sur 2 ou 3 ans » [lire en ligne]
  116. Le Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale, publié le 17 juin 2008, prévoit que la France « renforcera ses moyens de déploiement naval et d’action amphibie à l’occasion du renouvellement des bâtiments, en se dotant de quatre bâtiments de projection et de commandement (BPC). » à l'horizon 2020 [lire en ligne]
  117. L’OKB-156 (ОКБ-156) de Tupolev développe le bombardier embarqué Tu-91 de 1950 à 1954, qui est abandonné en 1955
  118. La convention de Montreux de 1936 interdit le passage de porte-avions dans le détroit des Dardanelles, d’où leur dénomination
  119. Le 3e bâtiment, le Kiev, est abandonné en cours de construction en décembre 1968
  120. Leur design influence les porte-hélicoptères Jeanne d’Arc de la Marine nationale française et Vittorio Veneto de la Marina militare
  121. Soit « aigle ». Par logique et politesse face à l’ennemi, les bâtiments auraient donc porté des noms d’oiseaux !
  122. Le ministre de la Défense soviétique, le maréchal Grechko aurait déclaré : « Pourquoi coupez-vous les cheveux en quatre ? Faites des porte-avions comme en ont les Américains, avec leur sorte de flotte d’avions », cité par George F. Kraus, « Appearances Were Deceiving », dans Proceedings (décembre 1992)
  123. L’Amiral Gorshkov sert de plate-forme d’entraînement au nouveau ADAC/V supersonique Yak-141 Freestyle
  124. Un 5e bâtiment est approuvé en 1979 mais pas construit
  125. À la fin des années 1980, des manifestations anti-soviétiques dans ces villes entraînement rapidement un renommage
  126. Pour 306 mètres de long, 38 mètres de large et un pont d’envol relativement restreint de 14 700 m²
  127. Robin J. Lee, A Brief Look At Russian Aircraft Carrier Development (9 janvier 1996) [lire en ligne]
  128. Retour des patrouilles en Méditerranée, dans Défense & Sécurité Internationale (ISSN 1772-788X), no 33 (janvier 2008)
  129. Dépêche RIA Novosti du 10 avril 2008 [lire en ligne]
  130. a et b (fr) Marine russe: le porte-avion de nouvelle génération sera nucléaire sur rian.ru, RIA Novosti, 27 février 2009. Consulté le 27 février 2009
  131. (fr) Défense: un nouveau porte-avion pour la Flotte du Pacifique sur rian.ru, RIA Novosti, 27 octobre 2008. Consulté le 27 octobre 2008
  132. Comprenant des destroyers de classe Friesland et Holland et, parfois, un SSK de classe Walrus
  133. Duce Hellema, « De Karel Doorman in Nieuw Guinea », 2005
  134. Comprenant les destroyers HMRS Limburg, Groningen, Drenthe et Holland ainsi que des SSK de classe Dolfjin
  135. Décret 9.006/43 du 16 septembre 1943 autorisant l’acquisition
  136. La vente des croiseurs ARA Moreno, ARA Rivadavia et du patrouilleur ARA Pueyrredón est décidée par décret 5.939/58 "S" du 16 septembre 1958
  137. Pour une longueur de 212 mètres et une largeur de 24,4 mètres. Il dispose depuis 1956 d'un petit pont oblique
  138. L’Independencia n’est cependant pas en mesure de les mettre en œuvre
  139. 19 900 tonnes de déplacement pour une longueur de 192 mètres et une largeur de 24,4 mètres
  140. Selon le site Warships Design [lire en ligne]
  141. Pour une longueur de 174 mètres et une largeur de 30,5 mètres
  142. Pour 244 mètres de longueur et 39 mètres de largeur
  143. Joseph Henrotin, « La Marina Militare aurait-elle eu raison trop tôt ? », dans Défense & Sécurité Internationale (ISSN 1772-788X), no  21 (décembre 2006)
  144. Le Dédalo participe au débarquement sur l'île d’Alhucemas en 1925 pendant la guerre du Rif puis est coulé par un avion allemand durant la guerre d’Espagne le 18 juillet 1937 à Sagonte
  145. Pour 190 mètres de longueur et 22 mètres de largeur
  146. Limitant la charge utile des Matador
  147. L’Armada hésite auparavant à acquérir un dérivé du HMS Invincible britannique ou du PH 75 français
  148. Pour 196 mètres de longueur et 24,3 mètres de largeur
  149. Selon le site Fence Check [lire en ligne]
  150. Selon le vice-amiral Ram Dass Katari (en), A Sailor Remembers, Vikas, New-Delhi, 1982
  151. Pour 213,3 mètres de long et 39 mètres de large
  152. Bien que le Pakistan affirme en 1965 avoir coulé le Vikrant qui était en cale sèche
  153. Le PNS Ghazi est perdu durant cette opération le 3 décembre 1971 selon Mihir K. Roy, War in the Indian Ocean, Spantech & Lancer, Hartford, 1995 (ISBN 978-1-897829-11-0)
  154. Pour 226,5 mètres de long et 48,8 mètres de large
  155. Rajat Pandit, « INS Viraat not to anchor before 2012 » dans The Times of India (17 mars 2007) [lire en ligne]
  156. Pour 273,1 mètres de long et 31 mètres de large
  157. Jean-Louis Promé, « L’Inde membre du « club » !», dans Défense & Sécurité Internationale (ISSN 1772-788X), no 17 (juillet 2006)
  158. « Vikramaditya, la saga continue », dans Défense & Sécurité Internationale (ISSN 1772-788X), no 35 (mars 2008)
  159. Pour 252 mètres de long et 58 mètres de large
  160. Arun Prakash, « India’s Quest for an Indigenous Aircraft Carrier » , dans Rusi Defense Systems vol. 9 n°1 (été 2006) [lire en ligne]
  161. D’ici à 2020, la ROKN prévoit de déployer 2 ou 3 flottes de réaction rapide comprenant chacune 1 LP-X, 1 destroyer Aegis 1 KDX-III de 7 000 tonnes, 2 ou 3 destroyers KDX-II de 5 000 tonnes et, si possible, des frégates FFX et 1 ou 2 sous-marins anaérobies
  162. Un bâtiment de la classe Dokdo est proposé à bas prix à la Malaisie
  163. Selon divers rapports cités par le site Maritime Asia [lire en ligne]
  164. Pour une largeur de 32 mètres
  165. Jean-Louis Promé, « L’Asie accède au Porte-aéronef », dans Défense & Sécurité Internationale (ISSN 1772-788X), no 17 (juillet 2006)"
  166. Commissionné en juillet 2007
  167. Commission prévue en 2010
  168. Commission prévue respectivement en 2012-2013 et 2016
  169. Rachetés au Koweït en 1997
  170. Le Minas Gerais ne jauge que 20 210 tonnes à pleine charge, mesure 212 mètres de long, 36,44 mètres de large et ne file que 24 nœuds
  171. Soit 15,34 millions d’euros, cours 2006 selon l’avis no 95 de la commission des Affaires étrangères du Sénat français du 23 novembre 2000 [lire en ligne]
  172. La Délégation générale pour l'Armement française a refusé la vente concomitante du Clemenceau, qui aurait pu servir de réserve de pièces de rechange au São Paulo, ce qui aurait évité les vicissitudes liées à son désamiantage
  173. You Ji, « The PLA's Blue Water Illusion: Legacies, Models and Reality », dans Council of Advanced Policy Studies Papers no 32 (décembre 2001)
  174. Fin 1995, la France aurait proposé gratis le Clemenceau
  175. « Spain Offers Carrier Designs to Chinese », dans Jane's Defence Weekly (18 février 1995)
  176. En 1996, Bazán espère vendre pour 350-400 millions de dollars l’un ou l’autre de ses projets de CTOL CV (le SAC-200 de 23 000 tonnes ou le SAC-220 de 25 000 tonnes) qui pourraient mettre en œuvre des MiG-29K. Cependant, la Chine aurait été plus encline à obtenir les plans que d’acquérir un bâtiment
  177. Des appontages ont lieu sur le Melbourne
  178. Ian Storey, Ian et You Ji, « China's aircraft carrier ambitions: seeking truth from rumours », dans Naval War College Review (ISSN 0028-1484), no 57 (hiver 2004) [lire en ligne]
  179. « China Opts for Copter Carrier », dans Far Eastern Economic Review (13 novembre 1997)
  180. « Beijing Okays Building of Two Aircraft Carriers », dans Straits Times (27 août 1999)
  181. Dépêche AFP du 12 janvier 2000 « China's First Aircraft Carrier Ready for Service in 2005 »
  182. Sa construction est interrompue en 1993 à 70% d'achèvement dans les bassins de Nikolaev
  183. Soit seulement trois fois le prix de vente à la ferraille
  184. (en) Chinese Ski Jump Spotted sur bbc.co.uk, Strategy Page, 12 août 2009. Consulté le 13 août 2009
  185. Jean-Louis Promé, « Pekin collectionne les porte-avions fantômes ! », dans Défense & Sécurité Internationale (ISSN 1772-788X), no 17 (juillet 2006)
  186. Scott Cooper, « China's Aircraft Carrier Ambition » [lire en ligne]
  187. Interview du 25 octobre 2006 de Sun Laiyan, directeur général du Bureau d'Etat de la navigation, au site Internet du gouvernement chinois, reprise par Le Quotidien du Peuple
  188. La Chine considérera sérieusement la construction d'un porte-avions sur xinhuanet.com, Xinhua, 23 décembre 2008. Consulté le 26 décembre 2008
  189. Le premier porte-avions chinois fait ses débuts en mer, L’Express, 10 août 2011. Consulté le 11 août 2011
  190. (en) « PLA Chief Confirms Vessel Is 'Under Construction' », dans Global Times, 8 juin 2011 
  191. La Kongbin Tha Han Lur est reformée en 1963
  192. Pour une longueur de 182,6 mètres et une largeur de 22,5 mètres
  193. Jean-Louis Promé, « L’Asie accède au Porte-aéronef », dans Défense et Sécurité internationale (ISSN 1772-788X), no 17 (juillet 2006)
  194. Revendu à la Royal Navy
  195. Hector Donohue, « From Empire Defence to the Long Haul: Post-war Defence Policy and its Impact on Naval Force Structure Planning 1945-1955 », dans Papers in Australian Maritime Affairs (ISSN 1327-5658), no 1 (octobre 1996)
  196. David Hobbs, « HMAS Melbourne (II) - 25 Years On », dans The Navy (ISSN 1332-6231), vol. 69, no 4 (octobre 2007)
  197. Il n’est accepté par la RAN que le 5 février 1949
  198. Il est prévu, dans la foulée de l’entrée en service du Melbourne, que le Sydney soit doté des mêmes perfectionnement, qui sont abandonnés pour des questions financières et de main-d’œuvre
  199. Pour 192 mètres de longueur et 24,4 de largeur
  200. Le Sydney est transformé en transport de troupes (A214) le 7 mars 1962, sert durant la guerre du Viêt-Nam jusqu’en 1972 avant d’être ferraillé en 1975 en Corée du Sud
  201. Dossier du Sea Power Centre - Australia (SPC-A) [lire en ligne]
  202. Lew Lind, « The Royal Australian Navy - Historic Naval Events Year by Year », (ISBN 0-7301-0071-5), Reed Books (2006)
  203. David Stevens et John Reeve, « The Navy and the Nation: the influence of the Navy on modern Australia » (ISBN 1-74114-200-8) Allen & Unwin (2005))
  204. Jusqu’à 25 millions de dollars l’an, soit environ 53 millions d’euros au cours 2007
  205. Soit environ 495 millions d’euros au cours 2007. L’Invincible aurait été commissionné en 1983 sous le nom d’HMAS Australia avec un groupe aéronaval à base de Sea Harrier
  206. Dossier du Sea Power Centre - Australia (SPC-A) [lire en ligne]
  207. Communiqué de presse du ministre de la Défense australien du 11 août 2005 [lire en ligne]
  208. En fonction des arbitrages du futur livre blanc sur la défense remis au ministre Joel Fitzgibbon le 30 avril 2008
  209. Dans le cadre d’une offre groupée (package), le BPE espagnol (type Juan Carlos) est retenu le 20 juin 2007 pour 2 unités, les HMAS Canberra et Adelaide, plus 3 destroyers lance-missiles Aegis de type F100, les HMAS Hobart, Brisbane et Sydney dérivés de la classe Álvaro de Bazán (F101) (en) en service dans l’Armada, le tout pour environ 6 milliards d’euros
  210. Suite à l'annonce de la rédaction d'un Livre blanc (Defense White Paper) le 25 février 2008, la Royal Australian Navy a plaidé dans un document interne en partie publié par la presse pour un 3e bâtiment de classe Canberra apte à déployer des F-35 B, selon « Marine : une liste à 4 milliards », dans Défense & Sécurité Internationale (ISSN 1772-788X), no 37 (mai 2008)
  211. La Marine royale canadienne est alors la 3e au monde après l'US Navy et la Royal Navy
  212. Pour 211,8 mètres de longueur et 24,4 de largeur
  213. Richard Gimblett, « Dissension in the Ranks,'Mutinies' in the Royal Canadian Navy », Dalhousie University's Centre for Foreign Policy Studies [lire en ligne]
  214. Pour une longueur de 192,2 mètres et une largeur de 24,38 mètres
  215. En 2006, un exercice à bord d'un bâtiment américain impliquant 1 000 marins a validé le concept d'une force expéditionnaire amphibie. Le MARCOM des Forces canadiennes « pourrait se doter d'un LHD, éventuellement à pont continu, et capable de transporter et de soutenir 1 000 combattants. D'autres analystes évoquent un LPD de classe San Antonio » selon Joseph Henrotin et Jean-Jacques Mercier, « La marine canadienne. Entre souveraineté et opérations expéditionnaires », dans Défense & Sécurité Internationale (ISSN 1772-788X), no 37 (mai 2008)
  216. Archives de la Royal Navy [lire en ligne]
  217. Levent Ünsaldi, La politique et le militaire en Turquie, L’Harmattan, Condé-sur-Noireau, 2005 (ISBN 2-7475-8981-1)
  218. (fr) DCNS tente de placer les petits frères du BPC en Afrique du Sud sur meretmarine.com, Mer et Marine, 16 septembre 2008. Consulté le 19 septembre 2008
  219. L'Algérie ferait construire un bâtiment de projection en Italie, Mer et Marine, 5 août 2011. Consulté le 20 août 2011
  220. Selon Jean Guisnel, « Premiers détails sur la vente de quatre FREMM à l'Algérie », dans Le Point (7 mai 2008) [lire en ligne]

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Porte-avions de Wikipédia en français (auteurs)

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