Polygnotos

Polygnote

Thésée enlevant Hélène, œuvre de Polygnote, v. 430-420 av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes

Polygnote est un peintre grec du milieu du V^e siècle av. J.-C., 470-440, fils d'Aglaophon. Il est né à Thasos, alors colonie de Paros, mais a été « emmené » à Athènes par le généralissime athénien Cimon et là il fut adopté par les Athéniens, et reconnu comme l'un de leurs citoyens. On a dit de lui qu'il fut l'amant d'Elpinice, sœur de ce même Cimon et qu'il fit d'elle un magnifique tableau que l'on appelait Les Troyennes captives.

Il est le plus ancien des peintres dont on a retenu le nom et tout ce que nous savons de lui a été rapporté par des écrivains antiques, tels Pline, Pausanias^[1], Dion Chrysostome.

Cimon l'aurait donc chargé de la décoration de différents monuments : le temple de Thésée, l'Anaceium (mariage des filles de Leucippe) et surtout le Poecile (les grecs rassemblés pour le jugement d'Ajax, les Troyennes captives avec les traits d'Épinice pour représenter Cassandre) ; puis il se serait éloigné pour décorer le Lesché à Delphes et serait revenu à Athènes pour décorer les Propylées. Son œuvre consistait en de grandes fresques qui évoquaient des épisode de l’Iliade et de l’Odyssée.

Nous savons cela par Pausanias qui nous dit que de son temps les peintures du Poecile étaient déjà ruinées, mais qui nous indique qu'il a vu des fresques de Polygnote dans le temple des Dioscures (Castor et Pollux, le mariage des filles de Tindare) et dans un édifice non loin des Propylées : Diomède emportant le Palladium, Ulysse à Lemnos, Oreste et Pylade, Polyxène égorgé sur le tombeau d'Achille). Par ailleurs il put voir à Delphes dans le Leschè décoré par Polygnotte, des fresques de 25 mètres de long : une Ilioupersis et une Nekuia qui sont restées très célèbres.

Il serait le premier à avoir introduit dans la peinture grecque l'étagement des figures (pour suggérer la perspective) et l'éthographie (de ethos, caractère), c'est-à-dire à l'expression des sentiments. L'évolution de sa peinture se fit vraisemblablement sur support mural et non sur les vases.

Toutes ces œuvres ont été perdues ; toutefois il est d'usage d'attribuer à Polygnote ou à des peintres de sa génération des peintures conservées sur des lécythes funéraires, c'est-à-dire des vases destinés à recevoir les parfums et onguents de l'embaumement (voir photographie).

1. ↑ Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], Phocide, œuvre de Polygnotte.

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