Politique de l'inde

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Politique de l'Inde

Inde

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Cet article fait partie de la série sur la
politique de l'Inde,
sous-série sur la politique.

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L'organisation des institutions politique de l'Inde découle en partie des institutions créées par l'ancienne puissance coloniale britannique et de la tradition hindoue. L'Inde combine des archaïsmes, comme le système des castes, et les marques du progrès, comme en attestent ses performances économiques ou scientifiques. L'évolution de ces institutions politiques est marquée par la forte pression démographique, les tensions entre ses tendances centralisatrices et séparatistes, les tensions communautaires et les inégalités de revenus. Les contrastes particulièrement marqués de l'Inde ont été résumés, dans les années 1960 par cette formule de l'ambassadeur et économiste américain John Kenneth Galbraith : « L'Inde est une anarchie qui fonctionne »[1].

Sommaire

L'organisation de l'Union indienne

Selon sa Constitution, l'Inde est « une république souveraine, socialiste, laïque, démocratique. » Elle tire son modèle parlementaire du système parlementaire britannique. Comme les États-Unis, l'Inde connaît une forme fédérale de gouvernement. Cependant, le gouvernement central y exerce un plus grand contrôle sur les États fédérés. Le gouvernement exerce ses larges prérogatives administratives au nom du président, dont les fonctions sont en grande partie cérémoniales. Le président et le vice-président sont élus au suffrage indirect pour une durée de cinq ans par un collège électoral spécial. Leurs mandats sont décalés, et le vice-président ne devient pas automatiquement président au décès de celui-ci ou dans des circonstances où il n'exerce plus le pouvoir.

Le gouvernemnt Graaak

Article détaillé : Premiers ministres de l'Inde.

Le président nomme le premier ministre désigné par le parti ou la coalition ayant la majorité parlementaire. Le président nomme ensuite les ministres subalternes conformément aux préconisations du chef de gouvernement. La Constitution prévoit que le Premier ministre dispose d'outils de gouvernement autoritaire en cas de crises, comme le Presidential's rule (administration directe d'un État fédéré) ou l'état d'urgence (suppression des libertés démocratiques).

L'actuel premier ministre Manmohan Singh accède au pouvoir le 22 mai 2004 après une élection générale qui porte au pouvoir le Parti du Congrès, contre toute attente. La présidente du parti, Sonia Gandhi, l'épouse de Rajiv Gandhi, renonce au poste de Premier ministre, suite à une campagne mettant en avant ses origines étrangères, italienne en l'occurrence.

Le parlement

Article détaillé : Parlement de l'Inde.

Le parlement bicaméral de l'Inde comprend la Rajya Sabha (le Conseil des États) et la Lok Sabha (Chambre du peuple). Le gouvernement central est responsable devant la Lok Sabha. Les élections législatives des États et des territoires élisent 233 membres à la Rajya Sabha, et 12 sont nommés par le Président comme experts en matière de science ou d'arts. Les membres élus de la Rajya Sabha ont un mandat de six ans, et sont renouvelés par tiers tous les 2 ans.

La Lok Sabha se compose de 545 membres ; 543 sont directement élus (scrutin uninominal à un tour) pour un mandat de cinq ans. Les deux derniers sont nommés par le Président au sein de la communauté britannico-indienne qui est sous-représentée.

L'État fédéral

L'Inde comporte 28 états et 7 territoires. Dans chaque État, une assemblée (Vidhan Sabha) est élue tous les cinq ans, et elle élit à son tour un chef de l'exécutif (chief minister). Les compétences des États sont assez larges, notamment en ce qui concerne la justice, la police, l'économie ou l'éducation. Toutefois, l'Union a eu tendance à élargir les pouvoirs qui lui sont conférés par la Constitution, au détriment des États.

Le gouvernement central exerce un plus grand contrôle des territoires que des États, bien que quelques territoires aient obtenu une plus grande maîtrise de leurs propres affaires. À plusieurs occasions, le gouvernement national, a imposé, par l'intermédiaire d'un gouverneur (désigné par le Président), une administration directe sur des États (Presidential's rule, prévu par la constitution en cas de crise) valable six mois.

Les gouvernements locaux en Inde ont moins d'autonomie que leurs équivalents aux États-Unis. Quelques États essayent de revitaliser les conseils traditionnels de village, ou panchayats, ce qui vise à favoriser la participation démocratique populaire au niveau rural, où la plus grande partie de la population vit toujours.

Le pouvoir judiciaire

Article détaillé : Droit en Inde.

Le système juridique indépendant de l'Inde a été mis en place par les Britanniques, sous le Raj britannique, et ses concepts et procédures suivent grosso modo ceux des pays anglo-saxons, bien qu'il possède de nombreuses particularités (dont un très grand nombre de juridictions spécialisées, appelées tribunals pour les distinguer des cours de justice, appelées courts [2]; on peut citer, par exemple, les tribunaux pour consommateurs, une douzaine de tribunaux spécialisés en matière de droit du travail, des tribunaux pour chaque impôt, taxe, moyen de transport, pour les loyers, la réforme agraire, les coopératives, les élections, le cadastre, les mines, les brevets, les monopoles, les réfugiés, la presse, etc. [3]). Outre la common law, le droit hindou, musulman, chrétien, etc., s'applique encore en ce qui concerne le statut personnel (sauf à GoaCode civil d'origine portugaise régule uniformément ces domaines).

La Cour suprême se compose d'un juge en chef et de 25 juges assistants, tous désignés par le président, conformément aux préconisations du Premier ministre. L'indépendance de la Cour suprême est aujourd'hui acquis, celle-ci s'étant arrogé un pouvoir de contrôle de constitutionnalité des actes du Parlement, y compris des réformes constitutionnelles, au cours d'une longue lutte contre le Parlement, qui a duré des années 1950 à la fin des années 1970.

Dans les années 1960, l'Inde a cessé d'employer des jurys populaires pour la plupart des procès, à cause de leur corruption et de leur inefficacité, laissant ce travail aux juges professionnels.

L'aide légale, qui est devenue un principe directeur du gouvernement par la révision constitutionnelle de 1976, a été organisée par la loi du 29 octobre 1994, en vigueur depuis 1997. Le Code de procédure criminelle de 1973 rendait déjà obligatoire l'assistance d'un avocat dans les affaires criminelles. La loi de 1994 permet non seueleent aux pauvres, mais aux femmes, enfants, ouvriers, à la population tribale, hors-caste, invalides, malades mentaux, mendiants, personnes incarcérées, etc., d'obtenir l'aide légale.

Celle-ci ayant conduit à une augmentation du nombre d'affaires portées devant les tribunaux, une chambre de conciliation, appelée chambre populaire, a été créée, correspondant à chaque tribunal déjà existant dans la hiérarchie.

En outre, une loi de 1996 (Arbitration and Conciliation Act) favorise le recours à la médiation et à l'arbitrage, afin d'encourager ce mode de résolution des conflits et de réduire l'encombrement des tribunaux. Ce dispositif diffère des chambres de conciliation.

Les partis politiques en Inde

Parti du Congrès (I)

Article détaillé : Parti du Congrès.

Le Parti du Congrès (I) (ou Indian National Congress), fondé en 1885, participa à toutes les étapes qui ont mené à l'indépendance du pays, avec notamment la présidence de Jawaharlal Nehru dès 1929 et l'autorité charismatique du Mahatma Gandhi, en menant des campagnes de désobéissance civile et de boycott des produits britanniques (développé en concept d'autarcie économique, le swadeshi). Il a longtemps accueilli en son sein toutes les tendances politiques indiennes, y compris après l'indépendance. Sous les règnes de Nehru et de sa fille Indira Gandhi (qui forment, avec Rajiv Gandhi, la "dynastie" Nehru-Gandhi), le parti prit des orientations socialisantes (dirigisme économique, révolution verte, rapprochement avec l'URSS, etc.), mais depuis la fin des années 1980, ses orientations sont nettement plus social-libérales, quoiqu'actuellement allié avec deux partis communistes.

Manifestation du parti du Congrès à Delhi en 2005.

Le parti du Congrès fut au pouvoir de 1947 à 1977 (gouvernements de Jawaharlal Nehru mort au pouvoir en 1964, Lal Bahadur Shastri et Indira Gandhi), puis de 1980 à 1989 (Indira Gandhi et Rajiv Gandhi), et de 1991 à 1996 (Narasimha Rao). Il perdu les élections générales pour la première fois en 1977, après deux années d'état d'urgence décrété par Indira Gandhi. Il est aujourd'hui mené par Sonia Gandhi (veuve de Rajiv Gandhi). Depuis les élections générales de mai 2004, c'est le premier parti en nombre de sièges à la Lok Sabha (145 sièges sur 543) et mène la coalition actuellement au pouvoir, avec Manmohan Singh comme Premier ministre. Sonia Gandhi, qui est d'origine italienne, ayant été attaquée par les militants nationalistes du BJP en tant qu'étrangère a renoncé en 2004 à occuper cette fonction. Notons que sa belle-mère a été assassinée (par des activistes sikhs en 1984), ainsi que son mari (par des activistes tamouls en 1991).

Le parti du Congrès se glorifie d'être un parti laïque et centriste, historiquement dominant en Inde. Cependant, ses résultats dans des élections nationales ont montré son déclin durant la dernière décennie. La popularité du parti a notamment été effritée par plusieurs affaires de corruption (dont l'affaire Bofors impliquant Rajiv Gandhi) et les problèmes sociaux et culturels résultant des réformes économiques libérales initiées par Manmohan Singh, alors ministre des finances, à partir de 1991. En 2005, le Congrès dirige les états d'Andhra Pradesh, de l'Assam, du Haryana, du Karnataka (avec le Janata Dal (S)), du Maharashtra (avec le Nationalist Congress Party), du Penjab, de l'Uttaranchal.

Le Parti du Congrès a souffert dans un premier temps de nombreuses scissions, résultant de luttes de factions nationales (le Congrés (O) dirigé contre Indira Gandhi et premier parti d'opposition en 1969) ou plus localisées (le Nationalist Congress Party de Sharad Pawar dans le Maharashtra ou le Trinamool Congress dans le Bengale occidental). En outre, depuis le début des années 1990, il a subi un transfert de sa réserve traditionnelle de voix (notamment les pauvres) vers des partis basés sur l'appartenance de caste, tels que le Bahujan Samaj Party ou le Samajwadi Party en Uttar Pradesh.

Bharatiya Janata Party (BJP)

Article détaillé : Bharatiya Janata Party.

Le Bharatiya Janata Party ("parti du peuple indien") est un parti à orientation nationaliste hindoue. Il a été fondé en 1980, à la suite de l'éclatement de la coalition du Janata Party, dont son héritier direct, le Bharatiya Jana Sangh, faisait partie. Héritier d'une tradition nationaliste née avant l'indépendance et hostile au Mahatma Gandhi (assassiné par un membre du RSS, une organisation proche du BJP), son ascension politique l'a propulsé sur le devant de la scène à partir de la fin des années 1980, et surtout avec la destruction de la mosquée d'Ayodhya en 1992.

Depuis 2004, le président du parti est Lal Krishna Advani (ancien ministre de l'Intérieur). Le BJP tire principalement sa force politique de la Hindi belt (régions du Nord et de l'Ouest de l'Inde peuplées d'hindiphone). Le parti détient le pouvoir dans les États suivants : Chhattisgarh, Gujerat, Jharkhand, Himachal Pradesh, Madhya Pradesh, Rajasthan. Considéré comme le parti des hautes castes, des milieux commerçants, et du Nord, le BJP a cependant fortement accru son électorat dans les castes intermédiaires et dans des États du Sud (Karnataka) au cours des dernières élections nationales et régionales, en jouant sur les sentiments nationalistes religieux (hindutva) et économique (swadeshi).

Affiche électorale du BJP en 2004.

Le BJP profite de l'appui du Vishwa Hindu Parishad (VHP), une organisation religieuse, et du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), une organisation militante, tous étant réunis dans le Sangh Parivar (la "grande famille" du nationalisme hindou, un réseau qui comporte également nombre d'associations, syndicats, etc.). Le VHP et le RSS préconisent de favoriser les hindous par rapport aux minorités musulmane et chrétienne. Ils soutiennent également la construction d'un temple dédié au dieu hindou Rāma sur l'emplacement de la mosquée de Babur (ou Babri Masjid) à Ayodhya (Uttar Pradesh). La mosquée avait été rasée par des activistes hindous encadrés par le VHP et le RSS en décembre 1992, provoquant des émeutes communautaires ayant coûté la vie à des milliers d'individus dans tout le pays, et l'instauration de la Presidential's rule (administration directe par le pouvoir central) dans l'État d'Uttar Pradesh, alors dirigé par le BJP.

Le BJP a dirigé l'Inde avec une coalition de partis régionaux (dont le Telugu Desam Party, l'Akali Dal, le Shiv Sena, le DMK et l'AIADMK), la National Democratic Alliance, entre 1998 et 2004, avec Atal Behari Vajpayee pour Premier ministre. Ce dernier a pu imposer une ligne modérée et a approfondi les réformes économiques libérales de ses prédécesseurs.
Cependant, cette période a été marquée par les essais nucléaires à la frontière pakistanaise en 1998, et une escalade militaire dangereuse au Cachemire en mai-juin de la même année, des violences antimusulmanes dans l'État du Gujarat (800 à 2000 morts), en février 2002.
Dans cet État, le chef du gouvernement local, Narendra Modi, soutenu par le RSS, a mis en place un "laboratoire" de l'Hindutva, encadrant la société selon ces préceptes nationalistes, notamment dans la réécriture des programmes scolaires. Une commission d'enquête nationale a mis en cause la responsabilité de son gouvernement dans le soutien aux persécutions antimusulmanes de février 2002. Vajpayee tenant de la ligne modérée a tenté sans succès d'obtenir sa démission.

Depuis les élections générales de mai 2004, le BJP est le premier parti d'opposition, avec 138 sièges sur 543 à la Lok Sabha.

Autres partis

  • Janata Dal

Ce parti national s'appuie sur les basses castes. Il a été à la tête d'une coalition au pouvoir en 1989-1991 et en 1996-1998, et a été considérablement affaibli par de nombreuses scissions.

Article détaillé : Janata Dal.
  • Shiv Sena

Ce parti d'extrême-droite est implanté dans le Maharashtra. C'est un allié du BJP.

Article détaillé : Shiv Sena.
  • Les partis communistes

Il y a deux partis communistes représentés à la Lok Sabha : le Communist Party of India (CPI) et le Communist Party of India (Marxist) (CPM). Ce dernier est au pouvoir dans les États du Bengale occidental et du Kérala, ses deux principaux bastions.

  • Parti démocratique populaire, Jammu Kashmir

Ce parti local a gagné les élections en octobre 2002, renversant l'alliance pro-BJP qui détenait le pouvoir de longue date. Le PDP est allié avec le Parti du Congrès (I).

Principaux thèmes de la politique indienne

Les réformes économiques

Nehru avait opté pour des choix économiques socialistes, dans le cadre d'une économie de marché. Les années 1950 à 1970 virent le développement de l'industrie lourde et des réformes agraires, la révolution verte permettant une autosuffisance alimentaire. À partir des années 1980, l'Inde connut des difficultés économiques, telle qu'un déficit commercial important et de faibles réserves en devises. Une lourde bureaucratie et le régime de la Licence raj (un système dirigiste de régulations et d'autorisations, propice à des pratiques de corruption) étaient considérés comme de sérieux freins au développement économique. La fiscalité, en revanche, a toujours été faiblement développée ou fréquemment ignorée par les contribuables.

Le démantèlement de ce système commença au début des années 1990. Rajiv Gandhi, dans les années 1980, avait déjà initié de timides avancées vers l'ouverture au marché international. Mais les premières réformes significatives furent entreprises par le gouvernement de P. V. Narasimha Rao (parti du Congrès), à partir de 1991. Leur principal architecte fut le ministre des finances, l'économiste Manmohan Singh (actuel Premier ministre). Les principales mesures concernent la baisse des tarifs douaniers, l'ouverture aux investissements étrangers et la privatisation d'une large partie des entreprises publiques. Bien qu'ayant fait campagne sur la défense de l'autarcie économique du pays (swadeshi), le BJP a accentué ces réformes une fois au pouvoir, entre 1998 et 2004.

L'économie indienne partiellement libéralisée a bénéficié de taux de croissance élevés (jusqu'à plus de 8%). Pouvant compter sur une main d'œuvre bon marché et un niveau de formation universitaire très performant (notamment dans les sciences), l'Inde s'est spécialisé dans les technologies de pointe (informatique, chimie, pharmacie) et le marché international des services (télématique). La ville de Bangalore, dans le Karnataka, est considérée comme la Silicon Valley indienne. Les investissements de la diaspora indienne contribuent beaucoup au développement économique. Cependant, il est toujours limité par la bureaucratie, le clientélisme et la faiblesse des infrastructures.

Politiquement, si la croissance a pu profiter au secteur marchand et aux classes moyennes émergentes (entre 100 et 300 millions d'individus), elle a aussi provoqué le mécontentement de ceux qui n'en ont pas profité, en particulier dans les campagnes et parmi les castes les moins élevées. L'apparition de produits et de modes de consommation occidentaux a rebuté les nationalistes. Et la majorité de la population restée pauvre ne perçoit pas l'éventualité d'un partage des fruits de la croissance. De plus, le développement a surtout profité aux États du Sud (Tamil Nadu, Karnataka, Andhra Pradesh) ou de l'Ouest (Gujarat, Penjab, Maharashtra), et pas au Nord ou à l'Est. Lors des élections générales de mai 2004, le BJP a commis une erreur psychologique en faisant campagne sur une "Inde qui brille" et a perdu le pouvoir, malgré de bons résultats économiques, et le parti du Congrès l'a emporté, malgré un score médiocre. Ces ressentiments ont surtout bénéficié aux partis de gauche comme le Communist party of India (Marxist), ou aux partis de basses castes, comme le Samajwadi Party ou le Bahujan Samaj Party. Certains partis régionaux, comme le Telugu Desam Party en Andhra Pradesh, ont cependant prospéré à partir des années 1990 en revendiquant un développement économique plus décentralisé et libéral.

L'ouverture économique a parfois eu des répercussions néfastes (pollution par une usine Coca-Cola dans le Kérala, expropriations pour la construction d'une centrale électrique par Enron dans le Maharashtra, paysans endettés par l'achat de semences OGM Monsanto peu performantes dans l'Andhra Pradesh). Avec des personnalités comme Vandana Shiva ou Arundhati Roy, le mouvement altermondialiste rencontre un certain écho en Inde, où s'est déroulé le forum social mondial, en janvier 2004 à Bombay.

Article détaillé : Économie de l'Inde.

Les castes et le système des quotas

Officiellement, les castes n'existent pas en Inde, mais en réalité, elles sont un des éléments déterminant de la politique indienne. Les castes continuent d'être le cadre de relations clientélistes et d'interdits traditionnels liés, entre autres, au métier (les tâches les plus dégradantes sont dévolues aux intouchables) ou au mariage. Pour traiter le problème de l'intégration sociale et politique des basses castes, l'administration indienne a inventé les termes de Other backward classes ou OBC ("autres classes arriérées [dans un sens social et éducatif]" pour les basses castes), Scheduled castes ("castes répertoriées" pour les intouchables) et Scheduled tribes ("tribus répertoriées" pour les tribus aborigènes, hors castes).

Dans les années qui ont suivi l'indépendance, les basses castes et les intouchables (ou Dalits) faisaient partie de la clientèle du parti du Congrès, attaché en principe à la défense des plus pauvres. Bhimrao Ramji Ambedkar, le rédacteur de la constitution indienne, était lui-même un intouchable. Il représente aujourd'hui un symbole fort pour ceux qui souhaitent sortir du système des castes, et nombre de Dalits se sont comme lui convertis au bouddhisme dans ce but.

Pour améliorer la condition des basses castes et des intouchables, des systèmes de quotas ont été mis en place dans l'administration et les universités (jusqu'à près de 50% des postes), semblable au principe de l'affirmative action pratiquée aux États-Unis. Si des mesures dans ce sens avaient été déjà prises auparavant (avant même l'indépendance pour les intouchables), ce fut à partir de 1990 que le système des quotas prit son essor, lorsque le gouvernement de V.P. Singh (Janata Dal) réserva (en se basant sur le rapport Mandal datant de 1980) 27% des emplois de la fonction publique aux membres des OBC (représentant 52% de la population). Ces dispositions provoquèrent de violentes manifestations de la part des membres de castes élevées, et alimenta l'ascension des nationalistes hindous (Bharatiya Janata Party), en particulier dans le Nord du pays. Actuellement, le Janata Dal (United) demande un système de quotas dans le secteur privé et les écoles privées.

Dans les années 1990, plusieurs partis ont prospéré en représentant les intérêts de castes. En dehors des nationalistes hindous (BJP, Shiv Sena), supports traditionnels des hautes castes, des partis de basses castes ont conquis des bastions électoraux dans la vallée du Gange. Les plus importants sont le Samajwadi Party (scission du Janata Dal, au pouvoir dans l'État d'Uttar Pradesh, 36 sièges à la Lok Sabha), le Bahujan Samaj Party (parti des intouchables, forte implantation en Uttar Pradesh, 19 sièges à la Lok Sabha) et le Rashtriya Janata Dal (scission du Janata Dal, allié au parti du Congrès, au pouvoir au Bihar, 24 sièges à la Lok Sabha).

Actuellement, les revendications des basses castes font évoluer lentement mais sûrement les aspects les plus archaïques de la société indienne, plus apte désormais à assimiler de tels changements. La politisation d'un tel enjeu constitue une caractéristique originale et primordiale de la démocratie en Inde. Toutefois, parallèlement aux carrières exemplaires (comme celle de K.R. Narayan, intouchable, Président de 1997 à 2002, ou de H.D. Deve Godwa, issu d'une basse caste, Premier ministre en 1996-1997), l'actualité indienne est régulièrement marquée par des cas de ségrégation inter-castes dans les zones rurales, marquées parfois (dans les cas où les basses castes transgressent des interdits) par des viols collectifs, des mutilations à l'acide ou des meurtres. De tels actes, qui concernent surtout le Nord de l'Inde, suscitent généralement des campagnes d'indignation dans la presse indienne.

Les difficultés des basses castes, étant aussi bien sociales qu'économiques (propriété terrienne), ont donné naissance à des mouvements de guérilla d'inspiration maoïste à la fin des années 1960, les Naxalites, orientés contre les autorités gouvernementales et les grands propriétaires, principalement dans les États du Bengale occidental, du Bihar, de l'Orissa et de l'Andhra Pradesh.

L'unité nationale et les tendances séparatistes

Le sous-continent indien a rarement (empire d'Asoka, sultanat de Delhi, empire Moghol) et toujours partiellement (le Sud dravidien en étant exclu) été unifié avant le Raj britannique. La Partition de l'Inde en 1947 est toujours dans les esprits, la société indienne se partage en sept religions principales (hindous, musulmans, chrétiens, sikhs, bouddhistes, jaïns, pârsîs) elles-mêmes divisées en plusieurs variantes, en plusieurs centaines de langages et en une multitude de castes et sous-castes. En outre, plusieurs mouvements séparatistes, situés à la périphérie de l'Inde, revendiquent l'indépendance. L'unité de la nation a donc toujours été un enjeu préoccupant pour les élites politiques indiennes.

Les sikhs

Les sikhs, adeptes depuis le XVIe siècle d'une religion empruntant des caractéristiques à l'islam et à l'hindouisme, ont longtemps été pris en tenaille par ces deux grandes religions, ce qui les a poussés à devenir un peuple traditionnellement guerrier. À partir des années 1970 des groupes séparatistes ont réclamé, au Penjab (où ils sont majoritaires), la création d'un État indépendant, le Khalistan. Des attentats ont été menés contre des hindous par quelques groupes radicaux dans les années 1980. En 1984, des militants extrémistes armés se sont réfugiés dans le lieu saint du sikhisme, le temple d'or à Amritsar. Au cours de l'opération Blue Star, en mai 1984, l'armée prend le temple d'assaut et tue le leader sikh Jarnail Singh Bhindranwale. En représailles, le premier ministre Indira Gandhi est assassinée en octobre 1984, et en réaction, 2000 à 3000 sikhs sont tués par des foules en colère, en particulier à Delhi. Aujourd'hui, après avoir été réprimés par l'armée indienne et avoir exaspéré une certaine communauté sikh prospère (et bien représentée dans l'administration, le commerce et l'armée), les groupes séparatistes se sont essoufflés.

Article détaillé : Séparatisme Sikh.

Les Tamouls

Dans l'État du Tamil Nadu, dans le sud de l'Inde, les Tamouls possèdent une culture bien distincte de l'aire indo-européenne, véhiculée notamment par la langue tamoule (langue dravidienne), une pratique de la tendance shivaïste de l'hindouisme et un système de castes moins rigide. Cette identité culturelle forte a nourri un régionalisme modéré mais résolu. Depuis 1967, l'État du Tamil Nadu a toujours été dirigé par des partis régionaux tamouls. Le Dravida Munnetra Kazhagam, qui a développé précocément une politique de quotas pour les basses-castes, et un parti issu d'une scission, l'All India Ana Dravida Munnetra Kazhagam, se sont partagés le pouvoir. Adoptant une rhétorique de revendication de l'identité dravidienne et de refus de l'hégémonie du Nord, ils ont cependant renoncé à l'idée d'une indépendance.
Mais, la guerre civile au Sri Lanka (entre le gouvernement et les Tigres tamouls ou LTTE luttant pour l'indépendance de leur minorité), a des répercussions sporadiques sur le continent. De nombreux Tamouls du Sri Lanka sont réfugiés au Tamil Nadu, où des combattants des LTTE avaient installé des camps d'entraînement désormais interdits. En 1991, l'ancien Premier ministre Rajiv Gandhi fut tué, lors de la campagne électorale nationale, dans un attentat kamikaze par une militante tamoule, en représailles de l'intervention de l'armée indienne en 1987 au Sri Lanka (force d'interposition en principe, elle fut considérée par les LTTE comme un soutien au gouvernement du Sri Lanka).

Le Nord-Est

Les États du Nord-Est de l'Inde sont, avec le Cachemire et les zones où sont implantés les Naxalites (voir chapitre précédent), la région la plus instable de l'Inde. Ces tensions concernent, à la frontière avec le Bangladesh et la Birmanie, les États suivants : Assam, Tripura, Manipur, Mizoram et Nagaland (ces deux derniers faisant partie de l'Assam au lendemain de l'indépendance). Les motifs de mécontentement sont liés au développement économique, à la demande d'autonomie de certains groupes ethniques (Bodos et Gurkhas en Assam), à l'hostilité envers la présence forte d'immigrés bangladais (au Tripura et en Assam) ou à l'hégémonie des hindous vis-à-vis de populations christianisées et/ou tribales, d'origines sino-tibétaines (Mizoram, Manipur, Nagaland). Ces revendications sont portées par des mouvements étudiants ou des partis politiques locaux, tels que l'Asom Gana Parishad (Assam), le Mizo National Front (Mizoram) ou le Nagaland People's Front (Nagaland). Certains groupes radicaux ont formé des guérillas dans ces régions de montagnes et de collines boisées, et provoquent de temps à autre des attentats ou des affrontements communautaires meurtriers.

Le Cachemire

Le problème de Cachemire est certainement le plus grave et le plus présent, dans ce registre, dans la politique nationale. Il est directement lié à l'identité nationale, puisqu'il est né de la Partition de l'Inde, et est également une question de politique étrangère, avec le Pakistan. (Voir Politique de l'Inde#Le Pakistan et le Cachemire).

Les troubles communautaires

Les tensions entre communautés hindou et musulmane sont récurrents en Inde, surtout dans le nord et l'ouest du pays. Ces tensions, qui peuvent prendre l'ampleur d'immenses émeutes et pogroms sont alimentées par l'antagonisme entre l'Inde et le Pakistan et les calculs politiciens, voire des pratiques mafieuses. Dans l'histoire récente, les évènements les plus graves ont été la destruction de la mosquée d'Ayodhya en 1992 et les violences au Gujarat en 2002.

Le développement rural

En l'an 2000, près des trois-quarts de la population indienne est encore rurale. Néanmoins, l'importance des villes s'accroit conformément à un exode rural de masse qui grossit les rangs des sans-abris et des habitants des bidonvilles, et transfère dans d'immenses mégalopoles des comportements socio-culturels issus des campagnes.

Les espaces ruraux demeurent l'élément le plus pauvre de la nation indienne. La révolution verte, mise en place dans les années 1960-1970, a cependant contribué à l'autosuffisance alimentaire du pays et à l'éradiction des famines. Toutefois, le bénéfice de cette politique a été inégal suivant les régions. Le Punjab, où ont été particulièrement développées les techniques agronome de pointe et qui est un véritable grenier à blé pour l'Inde, en a été le principal bénéficiaire. En revanche, dans certaines régions, comme le Maharashtra ou l'Andhra Pradesh, les paysans sont fréquemment criblés de dettes et sont la proie des usuriers. On assiste dans ces régions du centre, par ailleurs fréquemment victimes de dures sécheresses, à de véritables « épidémies de suicides » dans les communautés de paysans.

Les communautés rurales sont parfois capables de se mobiliser contre des politiques étatiques impliquant une confiscation de terres, comme dans le cas des barrages de la vallée de la Narmada (Maharashtra), ou contre des projets de multinationales, notamment l'usine de Coca-Cola dans le Kérala, accusée de dégrader les ressources hydrauliques.

Le statut des femmes

L'ensemble du sous-continent indien est un cas particulier dans le monde, de l'accession des femmes au pouvoir, puisque dans ses quatre principaux pays (Inde, Pakistan, Bangladesh, Sri Lanka), des femmes ont accédé à la fonction de Premier ministre. Dans le cas de l'Inde, ce fut Indira Gandhi (1966-1977 et 1980-1984), souvent qualifiée, à l'instar de Margaret Thatcher de "dame de fer". Quant à Sonia Gandhi, présidente du parti du Congrès depuis 1998, les pressions de l'opposition, qui l'ont incitée à ne pas accepter d'être Premier ministre en 2004, visaient davantage son origine italienne que son statut de femme. Toutefois, il convient de relativiser : si ces femmes ont atteint ces hautes fonctions, c'est essentiellement grâce à leurs liens familiaux, Indira et Sonia Gandhi étant la fille et la veuve de précédents Premier ministres.

Lors des conflits entre castes, les femmes sont souvent les premières à être victimes des punitions infligées par des membres de castes supérieures à des membres de castes inférieures. Les viols collectifs liés à des transgressions d'interdits sont ainsi encore pratiqués dans quelques régions rurales du nord de l'Inde.

Dans ces mêmes régions (Rajasthan et Uttar Pradesh notamment), les jeunes filles sont parfois mariées très tôt, dès l'enfance. La presse locale relate des cas excessifs de jeunes mariés d'à peine quelques mois. La quasi totalité des mariages, en Inde, sont des mariages arrangés entre les familles. Le traditionnel système de dot (don octroyé à la famille du marié par la famille de la mariée) perdure, surtout dans le nord, et conduit souvent à des drames. Par exemple, il arrive que la famille du marié (au sein de laquelle vivent les jeunes couples) martyrise la mariée, si elle estime que le montant de la dot est insuffisant. Des cas d'infanticides de petites filles sont recensés, car il est plus avantageux, avec ce système, surtout chez les familles pauvres, d'avoir des garçons. Dans certaines familles qui ont davantage de moyens, on a parfois recours à l'echographie pour connaître le sexe du futur enfant et pratiquer éventuellement un avortement. Conséquence de ce rejet des filles, tous les États indiens (sauf le Kérala, qui a une tradition de matriarcat) ont une population masculine nettement plus nombreuse que leur population féminine.

La légendaire Phoolan Devi est un symbole de la condition des femmes. Mariée de force à onze ans, violée par des membres d'une caste supérieure, elle devient, à la fin des années 1970, dans l'Uttar Pradesh, la « Reine des bandits » et s'attaque aux propriétaires terriens des castes supérieures. Après avoir été emprisonnée, elle devient député en 1997, avant d'être assassinée en 2001.

Fragmentation et régionalisation

La domination du Parti du Congrès sur la politique indienne, dans les années 1950-1960, due notamment au prestige de la lutte indépendantiste et à la représentation en son sein de courants très variés, s'est progressivement effritée. Outre le BJP, les principaux bénéficiaires de l'érosion de son électorat sont des partis régionaux, des partis de caste et également les partis issus de scissions, qu'ont subi tant le parti du Congrès à partie de la fin des années 1960, que le Janata Dal à partir des années 1980.

Aujourd'hui, l'effritement de la politique est telle, avec plusieurs centaines de partis politiques, que ni le Parti du Congrès, ni le BJP, les deux premiers d'entre eux, ne sont en mesure d'obtenir des majorités parlementaires absolues. Ils sont obligés, tant au niveau national que régional de former des coalitions hétéroclites et instables, qui elles-mêmes n'obtiennent parfois que la majorité relative. Ainsi, lors de la législature 2004-2009, le gouvernement de coalition dirigé par Manmohan Singh, architecte des réformes économiques libérales des années 1990, dépend, pour obtenir la majorité à la Lok Sabha, du soutien sans participation des partis communistes, qui étaient hostiles à ces mêmes réformes.

Parallèlement, divers partis régionaux prennent de plus en plus de poids depuis les années 1980, en particulier dans le Sud, au point de devenir eux aussi indispensable lors des formations des coalitions gouvernementales. La spécificité de leurs programmes repose la plupart du temps sur une plus grande autonomie de leur État ou une revendication identitaire. Il ne faut cependant pas négliger le facteur opportuniste de politiciens en rupture avec leur parti d'origine ou désireux de s'en dissocier pour ne pas subir le même déclin électoral. Ces partis ont formé l'un des deux piliers (avec les partis de gauche comme le Janata Dal) de la fragile coalition National Front-Left Front, au pouvoir entre 1996 et 1998. Ils ont par la suite rejoint la coalition du Parti Congrès ou plus souvent celle du BJP, mais leurs allégeances peuvent être fluctuantes. Ces partis sont nombreux, les plus importants sont : AIADMK (Tamil Nadu), Akali Dal (Pendjab, pro-BJP), Asom Gana Parishad (Assam), Biju Janata Dal (Orissa, pro-BJP), Dravida Munnetra Kazhagam (Tamil Nadu, pro-Congrès), Jammu & Kashmir National Conference (Jammu-et-Cachemire), Nationalist Trinamool Congress (Bengale occidental, pro-BJP), Pattali Makkal Katchi (Tamil Nadu, pro-Congrès), Shiv Sena (Maharashtra, pro-BJP), Telangana Rashtra Samithi (Andhra Pradesh, pro-Congrès), Telugu Desam (Andhra Pradesh, pro-BJP).

Corruption et criminalisation

Corruption et criminalisation sont deux des principaux handicaps du fonctionnement de la démocratie indienne. Ils sont largement accentués par la fragmentation et de la régionalisation, et la corruption l'a été auparavant par l'importante bureaucratisation du système économique.

Dans certains États, comme l'Uttar Pradesh et surtout le Bihar, les parrains mafieux ont investit la scène politique locale. Plusieurs députés se sont par ailleurs révélés avoir des liens avec le crime organisé au cours d'ouverture d'actions judiciaires. Il en est de même à Bombay, où se cotoient les milieux de la politique (notamment le Shiv Sena), du crime organisé et du cinéma. Cette situation touche en fait un grand nombre de partis politiques de tous horizons.

Le rôle du crime organisé est aussi un élément à prendre en compte lors des élections, en particulier dans le nord du pays, puisque des gangs (goondas) sont parfois rétribués par des partis pour "bourrer" des urnes, menacer des candidats ou les électeurs d'une circonscription acquise à un adversaire. Lors des affrontements intercommunautaires de 1992-1993, les goondas étaient, selon la presse indienne et britannique, parmi les plus actifs des émeutiers (notamment à Bombay pour expulser les habitants de bidonvilles et libérer des terrains intéressants d'un point de vue foncier) et en premier lieu avec les militants du RSS lors de la destruction de la mosquée d'Ayodhya qui mit le feu aux poudres.

Selon Transparency International en 2001, l'Inde est le vingt-et-unième pays le plus corrompu du monde. La corruption en politique, qui se caractérise par du trafic d'influence, de l'abus de pouvoir et des pots-de-vins, a connu un regain dans les années 1980, notamment en raison de l'augmentation des coûts des campagnes électorales et de la compétition de plus en plus importante entre les partis. Les partis au pouvoir, localement ou nationalement, ont ainsi tendance à demander des contributions financières aux entreprises, pour faciliter en échange les lourdes démarches administratives.

Le Pakistan et le Cachemire

La Partition de l'ancien empire britannique des Indes lors de l'indépendance en 1947, a constitué un drame dont le traumatisme se fait encore ressentir en Inde (comme au Pakistan) de nos jours.

Le conflit indo-pakistanais

En 1906, la Ligue musulmane est fondée. Elle bénéficie de la bienveillance des Britanniques, qui espèrent ainsi diviser le mouvement indépendantiste. Elle prône la création d'un État musulman séparé, pour protéger les droits de la communauté musulmane indienne. Bien que favorable à l'indépendance vis-à-vis du pouvoir colonial, elle s'oppose donc au leadership du parti du Congrès.

En 1947, le leader de la Ligue musulmane, Ali Jinnah, négocie avec le vice-roi britannique Louis Mountbatten et les dirigeants du Congrès, Gandhi et Nehru, la formation du Pakistan, nom qui signifie "pays des purs" et est également l'acronyme des différentes provinces occidentales de l'État musulman : Punjab, Kashmir, Sindh et Baluchistan.

Au soir de l'indépendance, deux États voient donc le jour : l'Union indienne, laïque, et le Pakistan, bâti sur une base confessionelle et divisé en deux parties éloignées (Pakistan occidental et Pakistan oriental, futur Bangladesh). La division de l'Inde partage deux régions linguistiquement homogènes, sur la seule base de critères religieux : le Punjab et le Bengale.

À peine la Partition est-elle consommée, qu'elle donne lieu à de vastes mouvements d'exodes dans les jours qui suivent. Des millions de sikhs et d'hindous quittent le Pakistan pour l'Inde et des millions de musulmans prennent le chemin inverse. De nombreuses atrocités sont commises de part et d'autre, le nombre des victimes est compris entre 500 000 et 1 000 000 de tués. Plusieurs dirigeants sont issus de ces populations déracinées, comme le président pakistanais Pervez Musharraf ou le leader du BJP, l'Indien Lal Krishna Advani.

Le Cachemire devient très vite un enjeu de conflit entre l'Inde et le Pakistan. Au moment de l'indépendance, le maharajah du Cachemire (le souverain hindou d'un protectorat du Raj britannique) doit choisir de rejoindre l'un des deux États, et penche pour l'Inde, bien que la majorité de la population cachemiri soit musulmane. L'armée du Pakistan envahit le Cachemire en octobre 1947, déclenchant ainsi la Première Guerre indo-pakistanaise. À l'issue de celle-ci, en décembre 1948, le Cachemire est partagé entre l'Inde (Jammu-et-Cachemire) et le Pakistan (Azad Kashmir ou Cachemire libre, et Territoires du Nord).

La paix entre les deux États n'est pas signée, et la ligne de cessez-le-feu au Cachemire (Line of Control) reste une frontière contestée. L'Inde remporte une deuxième guerre contre le Pakistan en 1965 sans modifier le statu quo. En 1971, la Troisième Guerre indo-pakistanaise, déclenchée par le soutien aux rebelles indépendantistes du Pakistan oriental, aboutit à la création du Bangladesh et à la reconnaissance lors du traité de Simla en 1972 du règlement bilatéral de la question du Cachemire.

Le conflit au Cachemire

Dans le Jammu-et-Cachemire, la partie indienne du Cachemire, la tension entre les séparatistes musulmans et l'État indien, grandit dans les années 1980, et aboutit à une situation de guerre civile. Le Pakistan réclame un scrutin d'autodétermination dans la partie indienne du Cachemire et est soutenu par la Chine. Pour l'Inde, il s'agit d'un problème intérieur, et New Delhi accuse l'ingérence pakistanaise. Les exactions de soldats indiens renforcent les ressentiments de la population musulmane envers le pouvoir central. Les dirigeants politiques cachemiris modérés se font dépasser des groupes plus radicaux qui revendiquent la sécession du Cachemire indien. Ceux-ci profitent de l'absence de perspectives de développement et des échecs successifs du gouvernement indien avec ses interlocuteurs locaux (dialogues rompus, décridibilisation parmi la population des alliés de New Delhi).

À partir de 1989, avec la fin de la guerre d'Afghanistan, qui libère des combattants du djihad, le conflit au Cachemire se durcit. Les attentats terroristes se multiplient contre les institutions et l'armée indiennes, la minorité hindoue du Jammu, et les "collaborateurs" musulmans. Ils sont le fait de groupes islamistes radicaux comme le Lashkar-e-Toiba ou le Jaish-e-Mohammed, dont les bases se situent au Pakistan. Le gouvernement indien accuse Islamabad d'apporter un soutien logistique et financier à ces groupes qui souhaitent un rattachement au Pakistan. En 1993, une coalition de partis cachemiris (dont le Jammu and Kashmir Liberation Front), le Hurriyat, est fondée ; il revendique un Cachemire indépendant des deux États.

La tension militaire entre l'Inde et le Pakistan est persistante au Cachemire. Des échanges d'artillerie ont lieu sporadiquement de part et d'autre de la Line of Control, ainsi que des combats dans la zone à souveraineté indéterminée du glacier de Siachen, à plus de 6000 mètres d'altitude. À cela s'ajoute désormais la menace nucléaire. L'Inde possède la bombe atomique depuis 1974. Elle dévoile officiellement son existence en mai 1998, à l'arrivée au pouvoir des nationalistes du BJP, en procédant à des essais à Pokharan, dans le Rajasthan, près de la frontière pakistanaise. Le Pakistan réplique instantanément en faisant de même.

Cette tension atteint le stade du conflit à deux reprises. En mai-juillet 1999, la guerre de Kargil (du nom de la ville la plus proche des combats) oppose l'armée indienne à des combattants islamistes infiltrés, soutenus par le Pakistan qui leur a fourni des bases d'entraînement. Le patriotisme indien est exacerbé par cette épisode guerrier.
Le 1er octobre 2001, le parlement du Jammu-et-Cachemire est la cible d'une attaque terroriste, le 12 décembre, c'est au tour de la Lok Sabha, le parlement national (12 morts mais aucun député). Ces évènements, cumulés, début 2002, à des attentats contre l'armée et la population hindoue du Jammu-et-Cachemire (qui font suite à des violences antimusulmanes au Gujarat), créent un climat d'extrême tension qui aboutit à une crise en mai-juin 2002. Les duels d'artillerie indo-pakistanais succèdent aux déclarations des leaders des deux pays (le Pakistanais Pervez Musharraf et l'Indien Atal Behari Vajpayee) sur l'éventualité de l'utilisation des armes nucléaires. Les pressions de la communauté internationale et les craintes d'une escalade irreversible font finalement reculer les deux armées.

Dès lors, les gouvernements indiens et pakistanais sont plus enclin au dialogue. Entamé avec Vajpayee, ce processus connaît une nouvelle impulsion lorsque le parti du Congrès gagne les élections en mai 2004. Si les attentats et la tension n'ont pas disparus, des progrès ont depuis été enregistrés à la suite de plusieurs rencontre entre officiels des deux pays, comme la garantie du Pakistan de ne plus soutenir certains groupes terroristes, ou l'ouverture d'une ligne de bus entre les parties indienne et pakistanaise de Cachemire. Lors du séisme qui a ravagé le Cachemire en 2005, l'Inde a mis en place une aide humanitaire pour la partie pakistanaise.

Le nucléaire

L'Inde possède l'arme nucléaire depuis 1974 et l'a officiellement révélé en 1998. Le Pakistan dispose également un tel armement, ce qui, compte tenu de la tension qui prévaut toujours entre les deux pays depuis 1947, constitue un facteur important de risque de guerre nucléaire. Pour les différents gouvernements indiens qui se sont succédé, la possession de l'arme nucléaire est un atout essentiel pour faire prévaloir son rang de puissance dans la communauté internationale.

En mai 1998, le gouvernement indien, dirigé par le BJP qui a tout récemment remporté les élections générales, procède à cinq essais d'explosion nucléaire à Pokharan, dans le Rajasthan, tout près de la frontière pakistanaise. Quelques jours plus tard, l'armée pakistanaise fait également exploser officiellement des bombes nucléaires.

La politique étrangère indienne

L'Inde, avec Nehru, a été un pays leader du mouvement des non-alignés, pendant la guerre froide, notamment lors de la conférence de Bandoung en 1955, avec Nasser, Zhou Enlai et Soekarno. Toutefois, la "troisième voie" que Nehru appele de ses vœux , en refusant de rejoindre les États-Unis ou l'URSS, eut peu de succès au niveau international à partir des années 1960. Cependant, l'Inde devait affronter à la fois le Pakistan pro-américain et la Chine communiste. Indira Gandhi resserre les liens, notamment économiques, avec l'URSS, avec laquelle est signé, peu avant la Troisième Guerre indo-pakistanaise, un traité d'assistance militaire.

L'Inde connaît des relations difficiles avec ses voisins, et pas seulement avec le Pakistan. Les tensions avec la Chine ont des racines multiséculaires. Les litiges frontaliers le long de l'Himalaya, l'un des enjeux de la Guerre sino-indienne de 1962, ne sont toujours pas réglés. L'Inde a accordé l'asile au Dalaï-Lama, source de courroux pour Pékin, tandis que le Pakistan demeure un allié des Chinois. En 1998, le ministre de la Défense George Fernandes déclare que la bombe nucléaire est utile pour se protéger de la menace chinoise. Toutefois, les contacts entre dirigeants des deux pays en vue d'améliorer leurs liens commerciaux, ont adouci les relations entre les deux géants asiatiques dans les années 2000.

Avec ses "petits voisins" (Bangladesh, Sri Lanka, Népal, Bhoutan, Maldives), l'Inde adopte volontiers une attitude dominatrice. D'ailleurs, l'un d'entre eux, le Sikkim, a été purement et simplement annexé en 1975. Cette domination est facilitée par le fait que leurs principales voies de communication vers l'extérieur passent par l'Inde. Les relations avec le Bangladesh sont tendues, principalement à cause de l'immigration bangladaise dans les régions frontalières comme l'Assam et de la gestion des ressources hydrauliques du bassin du Gange. Les conflits de l'eau sont également un problème récurrent avec le Pakistan, sur le bassin de l'Indus.

Au Sri Lanka, un corps expéditionnaire militaire indien, l'IPKF, est intervenu, en 1987, dans la guerre civile entre gouvernement cinghalais et minorité tamoule. Les Tamouls sont par ailleurs majoritaires dans l'État indien du Tamil Nadu, et de nombreux camps d'entrainement du LTTE (rebelles tamouls) ont longtemps été maintenus sur le continent. Cette ingérence indienne, destinée à séparer les deux forces combattantes, s'est soldée par un échec, l'armée indienne s'est retirée du Sri Lanka en 1989, et Rajiv Gandhi, qui avait ordonné l'intervention, a été assassiné par une militante tamoule en 1991.

En 1989, l'Inde fait subir au Népal un blocus économique. Il s'ensuit des révoltes qui aboutissent à des réformes démocratiques dans ce pays, l'année suivante. L'assistance militaire de l'Inde à l'armée népalaise est cruciale pour le gouvernement de Katmandou, dans sa lutte contre la guérilla maoïste. Par ailleurs, la pauvreté endémique du voisin himalayen a fait des Népalais l'une des principales communautés d'immigrés dans les grandes villes indiennes.

Depuis la fin de la guerre froide, l'Inde développe des relations de coopération stratégiques (technologie, armement, énergétie), avec des pays tels que la Russie, l'Iran, Israël. Un rapprochement est notable avec les États-Unis, depuis que les relations de ces derniers avec le Pakistan sont devenus plus aléatoires avec la guerre contre le terrorisme. Dans les années 2000, la Russie cherche à intégrer l'Inde dans une alliance triangulaire entre Moscou, Pékin et New Delhi, notamment dans le cadre de l'Organisation de coopération de Shanghai, dont l'Inde est un membre observateur.

L'Inde est aussi un compétiteur international dans le domaine spatial, et lance ses propres satellites, avec l'Indian Space Research Organisation.

Fiche synthétique

  • Nom du pays: République de l'Inde (forme conventionnelle longue) ou Inde (forme conventionnelle courte)

Les États de l'Union élisent une assemblée qui désigne un chief minister. Le pouvoir central peut exercer une administration directe (presidential's rule) par l'intermédiare d'un gouverneur, valable six mois, en cas de crise.

  • Indépendance: 15 août 1947
  • Jours fériés: 26 janvier, anniversaire de la proclamation de la République (1950)
  • Constitution: 26 janvier 1950
  • Système légal: basé sur le droit coutumier anglais
  • Pouvoir judiciaire: Cour suprême, juges nommés par le président restant jusqu'à l'âge de 65 ans
  • Pouvoir législatif: le Parlement bicaméral ou Sansad comprend le Conseil des États ou Rajya Sabha (250 sièges) et l'assemblée du peuple ou Lok Sabha (543 sièges) élue pour cinq ans
  • Chefs d'état (élus par les deux chambres pour cinq ans):
    • Présidente Pratibha Patil (depuis le 25 juillet 2007)
    • Vice-président Mohammad Hamid Ansari (depuis le 11 août 2007)
  • Chef du gouvernement (élu par la Lok Sabha): Premier ministre Manmohan Singh (depuis le 22 mai 2004)
  • Cabinet ministériel : Conseil de ministres désigné par le président suivant les recommandations du Premier ministre


  • Résultat des élections générales de mai 2004

Voir article détaillé Élections générales en Inde, 2004

    • Pourcentages de voix par parti : Alliance du Congrès ou United Progressive Alliance (UPA): 40,6% ; Alliance du BJP ou National Democratic Alliance (NDA): 34,1% ; autres: 25,3%
    • Sièges par parti à la Lok Sabha
      • Alliance du Congrès: 221 (parti du Congrès: 145 ; Rashtriya Janata Dal: 24 ; Dravida Munnetra Kazhagam: 16 ; Nationalist Congress Party: 9 ; Pattali Makkal Katchi: 6 ; Telangana Rashtra Samithi: 5 ; Jharkhand Mukti Morcha: 5 ; Lok Janshakti Party: 4 ; Marumalarchi Dravida Munnetra Kazhagam: 4 ; Kerala Congress: 1 ; Indian Union Muslim League: 1 ; Jammu & Kashmir People's Democratic Party: 1)
      • Alliance du BJP: 185 (Bharatiya Janata Party: 138 ; Shiv Sena: 12 ; Biju Janata Dal: 11 ; Shiromani Akali Dal: 8 ; Janata Dal (United): 8 ; Telugu Desam Party: 5 ; Nationalist Trinamool Congress: 2)
      • Autres: 137 (Communist Party of India (Marxist): 43 (soutient l'UPA) ; Samajwadi Party: 36 ; Bahujan Samaj Party: 19 ; Communist Party of India: 10 (soutient l'UPA) ; Janata Dal (Secular): 3 ; Revolutionnary Socialist Party: 3 ; All India Forward Bloc: 3 ; Jammu & Kashmir National Conference: 2 ; Asom Gana Parishad: 2)
  • Partis politiques et leaders :

Notes et références

  1. « India : Functioning anarchy », par Mark Tully in CNN.com, 01/03/2001.
  2. David Annoussamy, Le droit indien en marche, Société de législation comparée, 2001, p. 89
  3. David Annoussamy, op. cit., p. 91

Bibliographie

  • Jackie Assayag, L'Inde, désir de nation, Odile Jacob, 2001.
  • Jackie Assayag, La mondialisation vue d'ailleurs : l'Inde désorientée, 2005.
  • Christophe Jaffrelot (dir.), L'Inde contemporaine. De 1950 à nos jours, Fayard, 1997.
  • Christophe Jaffrelot, La démocratie en Inde. Religion, caste et politique, Fayard, 1998.
  • Christophe Jaffrelot, Inde : la démocratie par la caste. Histoire d'une mutation socio-politique 1885-2005, Fayard, 2005.
  • Sunil Khilnani, L'Idée de l'Inde, Fayard, 2005.
  • Jean-Luc Racine, Cachemire. Au péril de la guerre, Autrement, 2002.
  • Max-Jean Zins, Inde, un destin démocratique, La Documentation française, 1999.

Christian Bardot, L'Inde au miroir du monde. Démocratie, géopolitique et développement de 1947 à nos jours, Ellipses, 2007

Liens externes

Vidéos

  • Chindia : The next Decade Pete Engardio, Responsable Asie de Business Week, compare les progrès de l'Inde et de la Chine dans cette conférence en ligne de mars 2006.


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