Pleine communion

Pleine communion

Communion

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La communion désigne, chez les catholiques et les orthodoxes, l'actualisation du sacrifice de Jésus avec ses disciples, la veille de sa Passion. Avec d'autres interprétations théologiques, ce rite est appelé la Cène chez les protestants (ou Sainte Cène).

Sommaire

Origine du terme

La cène est relatée dans les évangiles (du grec evangelios, qui signifie Bonne Nouvelle en grec ancien), par chacun des quatre Évangélistes :

Jean, qui était le plus jeune des quatre Évangélistes, se trouvait à la gauche de Jésus lors du repas pascal[réf. nécessaire]. C'est lui qui a relaté[réf. nécessaire] avec le plus de précisions les paroles prononcées par Jésus lors du repas, dans ce que l'on appelle le discours de la Cène (évangile selon saint Jean, chapitres 13 à 17).

Après la Résurrection de Jésus, Pierre et Jean (étant plus jeune[réf. nécessaire], celui-ci courut plus vite vers le tombeau et arriva le premier) furent les premiers à avoir compris que Jésus était ressuscité (ils ne l'avaient pas encore vu de leurs propres yeux).

Le repas pascal

Selon le Catéchisme de l'Église catholique (cf. nos 1382 à 1401), le banquet pascal est un autre terme que l'on pourrait employer au sujet de la communion. Communion est en fait un terme que l'on a quelquefois coutume d'employer dans le sens de la commémoration du repas (Cène, ou banquet) que Jésus a partagé avec ses disciples à Pâques. Pour l'Église catholique, c'est au cours de ce repas que Jésus a institué le sacrement de l'eucharistie qui commémore sa mort et sa Résurrection.

Dans le déroulement de la messe :

  • Temps de l'accueil, ou rite d'ouverture,
  • Rite pénitentiel,
  • Temps de la parole,
  • Temps du repas ou liturgie eucharistique,
  • Temps du départ ou rite d'envoi,

la communion correspond au temps du repas, plus particulièrement au moment où l'on partage le pain (ou le pain et le vin selon les habitudes).

Dans les cultes protestants, où le plus important est la liturgie de la parole, la Cène se situe à la toute fin de l'office, comme un moment explétif. La célébration du culte ne comprend pas systématiquement la célébration de la Cène.

Façon de recevoir la communion

sous les deux espèces

En Orient, la communion sous les deux espèces pour les fidèles a toujours eu lieu (on parle “d’Espèces eucharistiques” pour désigner le pain et le vin, en utilisant une catégorie philosophique médiévale). Cette communion au sang du Christ a disparu peu à peu en Occident pendant le Moyen Âge et fut finalement interdite par le Concile de Constance en 1415 (en réaction contre le mouvement hussite qui la pratiquait et la revendiquait énergiquement).

Par la suite, les protestants ayant adopté cette communion au pain et au vin[1], elle ne fut plus pratiquée dans l’Église catholique et la question ne fut plus vraiment discutée dans l’Église catholique jusqu’au Concile Vatican II (qui l’encourage dans certains cas, cf. Sacrosanctum Concilium n° 55). Les toutes dernières normes liturgiques n’indiquent plus aucune restriction dogmatique pour cette communion sous les deux espèces. Les raisons d'une communion sous la seule espèce du pain sont essentiellement d’ordre pratique. Notamment la distribution sous les deux espèces nécessite un plus grand nombre d’acolytes ou d’auxiliaires de la communion.

Du point de vue officiel romain, les choses à observer et à éviter concernant l'Eucharistie ont été récapitulées dans l'instruction Redemptionis Sacramentum (19 mars 2004). Les conférences épiscopales et les évêques de chaque église particulière ont une grande latitude dans l'application de ces règles. Pour donner la communion sous les deux espèces, le prêtre peut soit donner la communion en donnant le calice au fidèles ou en trempant l’hostie consacré dans le calice contenant le sang du Christ. Ce geste est désigné sous le nom d'intinction.

Les différents paragraphes de "Redemptionis Sacramentum" concernant la communion sous les deux espèces sont rappelés ci-dessous.

1 - Pour administrer la sainte Communion sous les deux espèces aux fidèles laïcs, il faut tenir compte d’une manière appropriée des circonstances, dont l’évaluation revient en premier lieu aux Évêques diocésains. On doit absolument l’exclure lorsqu’il y a un risque, même minime, de profanation des saintes espèces.[187] Pour assurer une coordination plus ample dans ce domaine, il est nécessaire que les Conférences des Évêques publient des normes relatives principalement à «la manière de donner la sainte Communion sous les deux espèces aux fidèles et l’extension de la faculté de la donner»;[188] elles doivent être confirmées par le Siège Apostolique, c’est-à-dire par la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements.

2 - On ne doit pas administrer la Communion au calice aux fidèles laïcs si, du fait de la présence d’un grand nombre de communiants[189], il est difficile d’évaluer la quantité de vin nécessaire à l’Eucharistie; en effet, il faut éviter le risque «qu’il reste trop de Sang du Christ à consommer à la fin de la célébration».[190] De même, on doit agir de cette manière dans les autres cas suivants: il est difficile d’organiser l’accès des communiants au calice; la célébration requiert l’emploi d’une telle quantité de vin qu’il est difficile de connaître avec certitude sa provenance et sa qualité; on ne dispose pas, pour une célébration déterminée, d’un nombre suffisant de ministres sacrés, ni de ministres extraordinaires de la sainte Communion ayant reçu une formation appropriée; une partie notable du peuple persiste, pour diverses raisons, à ne pas vouloir communier au calice, ce qui a pour effet d’estomper en quelque sorte le signe de l’unité.

3 - Les normes du Missel Romain admettent le principe selon lequel, dans les cas où la Communion est administrée sous les deux espèces «il est possible de consommer le Sang du Christ soit en buvant directement au calice, soit par intinction, soit en employant un chalumeau, ou une cuiller».[191] Quand la Communion est administrée aux fidèles laïcs, les Évêques peuvent exclure de la donner avec le chalumeau ou la cuiller, dans les lieux où ils ne sont pas en usage, en maintenant cependant toujours en vigueur la possibilité d’administrer la Communion par intinction. Toutefois, dans ce dernier cas, il faut utiliser des hosties, qui ne doivent être ni trop minces ni trop petites, et celui qui communie doit recevoir le Sacrement de la part du prêtre uniquement dans la bouche.[192] - Il est important de rappeler que l'intinction ne peut se faire que par le prêtre et certainement pas par le laïc. On voit souvent ce genre d'abus lors des messes du Jeudi Saint - .

4 - Il n’est pas permis à celui qui reçoit la communion de tremper lui-même l’hostie dans le calice, ni de recevoir dans la main l’hostie, qui a été trempée dans le Sang du Christ. De même, il faut que l’hostie, destinée à la communion par intinction, soit confectionnée en employant une matière valide, et qu’elle soit consacrée; il est donc absolument interdit d’utiliser du pain non consacré ou fabriqué avec une autre matière.

sous une seule espèce

L'usage ancien est certainement celui d'une distribution de pain consacré, distribution faite par le prêtre ou le diacre, à l'image d'un repas. Les bribes d'information rassemblées vont dans ce sens jusqu'au troisième siècle.

À partir de la paix de l'Église (313), la liturgie devient plus publique et regroupant des assemblées plus large. Le texte toujours cité à propos de la communion est celui de Saint Cyrille de Jérusalem (315-386). Le but du propos est la valorisation de l'acte de communier et la dignité du pain et du vin consacrés.

« Lorsque tu t'avances, ne t'approche pas les mains grandes ouvertes, ni les doigts écartés ; mais avec ta main gauche, fait un trône pour la droite qui va recevoir le Roi. Reçois le corps du Christ dans le creux de ta main et répond « amen ».

Avec soin, sanctifie alors que les yeux par le contact du corps sacré. Prends-le, veille à n'en rien perdre. En effet si tu en perdais une parcelle, ce serait comme si tu perdais l'un de tes membres ! Dis-moi, si on te donnait des paillettes d'or, est-ce que tu ne les garderais pas avec le plus grand soin, en veillant bien à ne pas en perdre, pour ne pas subi de dommage ! Ne dois-tu pas être plus attentif encore à ce qui est bien plus précieux que l'or et les pierres précieuses pour ne pas en laisser tomber une miette ?

Puis après avoir communié au corps du Christ, approches toi aussi de la coupe de son sang. Ne tends pas les mains, mais incline toi en attitude d'adoration et de respect et dis « amen ». Sanctifies toi aussi par la participation au sang du Christ. Et tandis que tes lèvres sont encore humide, effleure-les de tes doigts et sanctifies tes yeux, ton front de tes autres sens. Puis, en entendant la prière rends grâce à Dieu qui t'a jugé digne de si grands mystères. »

On peut se poser la question de l'histoire de la communion. En effet, à la même époque, Saint Basile le Grand (330-379) dit qu'il est interdit de recevoir la communion dans la main sauf en temps de persécution ou, comme dans le cas des moines au désert, lorsqu'il n'y a ni prêtre ni diacre pour la distribuer. Cela se comprend facilement car durant les périodes de persécutions anti chrétienne, les prêtres ne pouvaient pas se déplacer pour donner la communion à tout le monde.

Dés le V° siècle, on suppose que la communion se donne aussi directement dans la bouche, sans pour autant attester d'une exclusivité. Les mentions du type "recevoir dans la bouche" comme dans une homélie de saint Léon ne permettent pas d'en déduire un usage concret.

La sacralisation de la liturgie au haut Moyen Age et sous les carolingiens aboutit à une communion en recevant directement l'hostie dans la bouche, usage en vigueur strictement depuis le 10e siècle dans l'Église catholique jusqu'après le Concile Vatican II (1963-65), exactement en 1969.

Cette pratique est devenue alors sujet de grands conflits et d'interprétations divergentes entre catholiques. Elle est emblématique dans plusieurs traités et discours traditionalistes, comme en témoigne la diversité de propos dans cet article.

Dans le Magistère romain récent, on peut citer Redemptionis Sacramentum, "tout fidèle a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la sainte communion dans la bouche. Si un communiant désire recevoir le Sacrement dans la main, dans les régions où la Conférence des Évêques le permet, avec la confirmation du Siège Apostolique, on peut lui donner la sainte hostie".

Quelque que soit la manière de communier, il est essentiel de le faire dignement, et de dire sa foi par le amen. Ainsi le disait-on dans l'Église antique: “Tu entends: ‘Le corps du Christ’, et tu réponds: ‘Amen’. Sois un membre du corps du Christ afin que ton ‘Amen’ soit vrai.” Saint Augustin (IVe-Ve siècle)

Diversité

Les différentes branches du christianisme s'entendent sur le principe du sacrement de l'eucharistie, mais n'y accordent pas exactement la même signification.

Article détaillé : Eucharistie.

Les nuances d'interprétation des textes bibliques dans l'Histoire ont fait que la communion, au sens du sacrement de l'eucharistie, s'effectue souvent encore séparément entre les différentes confessions chrétiennes.

Le sacrement de l'eucharistie est mutuellement reconnu entre catholiques et orthodoxes. Il reste une question difficile entre catholiques et protestants, dans la mesure où ces derniers sont encore considérés comme anathèmes (voir notamment Décret sur la Justification du Concile de Trente, chap. 16, § 60) par l'Église romaine et que son enseignement sur la transsubstantiation, mis en forme contre les théologies protestantes au concile de Trente au XVIe siècle, est toujours de vigueur aujourd'hui. Le partage du sacrement de l'eucharistie entre catholiques et protestants a récemment encore été vigoureusement désavoué (en 2000 dans sa déclaration Dominus Iesus, et une nouvelle fois en 2002 et en 2003 dans son ouvrage In Dio Vicino ["Un Dieu intime"]) par l'ex-cardinal Joseph Ratzinger, alors Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi – l'ancienne Inquisition –, qui est aujourd'hui le pape Benoît XVI.

Cependant des efforts ont été menés par de nombreux chrétiens depuis le XIXe siècle pour revenir vers l'union souhaitée par le Seigneur (évangile). En particulier, les protestants ont beaucoup travaillé l'Ancien Testament. La parution de la traduction œcuménique de la Bible constitue l'un de ces plus louables efforts.

Depuis la Réforme et la Contre-Réforme (concile de Trente), Vatican II est la première réunion de l'Église catholique qui cherche à faire aboutir les efforts de réconciliation des chrétiens, à travers un processus appelé œcuménisme, il existe une communion de prière entre les chrétiens, pendant la semaine de l'Unité.

Notes et références

  1. Pour la polémique autour de la communion sous les deux espèces à l'époque de la Réforme, lire Bossuet, Le Traité de la communion sous les deux espèces, 1682

Liens internes

Bibliographie

  • Traduction œcuménique de la Bible, texte intégral, livre de poche, 1979.
  • Instruction Memoriale Domini
  • Instruction Redemptionis Sacramentum
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