Plante messicole

Plante messicole
bleuets dans un champ de blé

Les messicoles (ou plantes messicoles) sont des plantes annuelles à germination préférentiellement hivernales habitant dans les moissons[1].

Sommaire

Origine

Plantes messicoles sur le causse du Larzac dans le Massif central

Les coquelicots, matricaires, nielle des blés et les bleuets sont souvent absents de nos champs de céréales modernes devenus des uniformités blondes à l'époque de la moisson. Les plantes messicoles accompagnent nos cultures depuis longtemps ; comme elles, beaucoup sont d'origine moyen-orientale. Vivaces ou annuelles, elles sont adaptées à survivre aux labours et à profiter des soins culturaux. Les sciences agronomiques en vigueur depuis l'aprés seconde guerre mondiale y voient des mauvaises herbes indésirables freinant les rendements céréaliers. Le tri des graines et les traitements mécaniques ou au moyen d'herbicides sont efficaces au point de faire craindre que ces espèces disparaissent, amoindrissant la richesse botanique (biodiversité). Des agriculteurs, des conservatoires, s'emploient à maintenir des populations messicoles ; des jachères " flore sauvage " sont à promouvoir...

Germination des messicoles

Les messicoles au sens de Jauzein, sont des annuelles d'hiver, germant en automne (graines sans dormance ou facilement levée) ou en hiver (dormance levée par exemple par un froid humide). Elles sont aptes à supporter un certain froid hivernal, mais de plus, pour beaucoup, ce froid est nécessaire à la vernalisation (aptitude à fleurir) : des Adonis peuvent germer au printemps mais restent à l'état feuillé puis meurent sans fleurir. Idem pour Androsace maxima, Ranunculus testiculatus (Ceratocephala falcata) . Bromus arvensis est un cas particulier car semé au printemps, il devient bisannuel (aussi bien dans la Sarthe que dans l'Isère). D'autres espèces ont simplement des taux de germination et/ou de floraison plus élevé quand on les sème en automne (Agrostemma githago, Bifora radians, Caucalis platycarpos, Centaurea cyanus, Conringia orientalis, Ranunculus arvensis, ... ) mais peuvent se reproduire semées au printemps. D'autres enfin, germent préférentiellement ou exclusivement au printemps (du moins en Isère) : Polycnemum sp, Stachys annua. Ce ne sont donc pas des messicoles stricto sensu, bien qu'elles figurent, avec d'autres, au Plan National d'Action pour les Messicoles. Il est probable ou possible que la saison de germination et/ou le milieu que ces espèces occupent (Androsace maxima se rencontre dans les pelouses écorchées basophiles en Isère, de même que Bupleurum rotundifolium) varient d'une région à l'autre, justifiant leur inclusion dans une liste de messicole valable, globalement, pour la France .

Remarque : Après les violents combats de la Première Guerre mondiale, dans la Zone rouge, sur les sols fragmentés, bouleversés et retournés par les explosions les plantes qui réapparaissaient les premières étaient les coquelicots, bleuets et la matricaire, dont les couleurs (bleu, blanc, rouge) ont impressionné car elles étaient aussi celles du drapeau français[2].

La dormance des graines

La dormance des graines peut être complexe, notamment pour les espèces à graines "dures" (beaucoup d'ombellifères, de légumineuses). En laboratoire, pour augmenter leur taux de germination on a d'ailleurs recours à différents procédés : scarification, passage à l'eau bouillante, passage dans l'acide gibbérellique. En semis naturel, la germination de ces espèces peut intervenir pendant 2 ou 3 ans après le semis, comme cela a été constaté pour Orlaya daucoides ou Vicia pannonica ssp striata.

Voir aussi

Références

  1. Philippe Jauzein dans le Monde des plantes (1997, N°458 : page 19 à 23)
  2. « Traces de la guerre sur les territoires »  ; Èmission Planète Terre, sur France-Culture, mercredi 11 novembre 2009 ; avec comme invités ; Bénédicte Tratnjek (Doctorante en géographie ayant travaillé sur la recomposition spaciale des villes en temps de guerre (Blog « Géographie de la ville en guerre ») et Jean-Paul Amat (Professeur de géographie - Université Paris IV), à l'occasion de l'anniversaire de l'armistice, page consultée 2009/11/21 (Pour écouter l'émission)

Liens externes

Liste des plantes messicoles sur le site de Tela Botanica

Wiki du réseau Messicole

Site de l'association La Garance Voyageuse

La Cabane de Tellus, le refuge des "mauvaises-herbes"

Plan régional d'action pour la conservation des plantes messicoles..., Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées,


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Plante messicole de Wikipédia en français (auteurs)

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