Armée romaine

Armée romaine

L'armée romaine (latin : exercitus Romanorum ; Grec Ancien : στρατός/φοσσᾶτον Ῥωμαίων) était l'armée de la Rome antique. Elle a permis à la Rome antique de dominer la Méditerranée du IIe siècle av. J.‑C. au Ve siècle.

Évolution historique de l'acmé territoriale de la civilisation romaine.

Sommaire

L'armée romaine entre le VIIIe siècle av. J.‑C. et le IVe siècle après J.-C.

L'armée romaine des origines au IIe siècle av. J.‑C.

L'armée romaine, durant la période dite "de la Monarchie Romaine" jusqu'au IIe siècle Av. J.-C., est organisé sur un mode censitaire, c'est à dire que la répartition des richesses et l'ancienneté de service ont un rôle fondamentals dans la hiérarchisation et la composition de l’armée.

D'inspiration grecque, l’armée romaine se compose à ses origines de combattants citoyens de la cité de Rome. Leur disposition militaire est phalangique. La cavalerie ne constitue qu'une infîme partie des troupes, et demeure constituée d'aristocrate ayant droit de monte sur les chevaux entretenus aux frais de la cité.

Au IIIe siècle av. J.-C., l’armée romaine affronte la confédération Samnites, et se voit contrainte à de multiples réformes militaires durant le conflit. Ces réformes seront appelés Camillienne, en raison du consul et général de l’époque qui les instaura, Marcus Furius Camillus dit Camille. Ces réformes fixent la composition des légions à ~5200 hommes, disposés en 3 lignes successives, correspondant aux années de services : - La 1ere ligne était composée de Hastati (leur nom provient de l'arme qu'ils utilisaient la hasta), correspondant à une infanterie légère et mobile, capable d'absorber le choc de la charge frontal adverse. - La 2e ligne était composée de Principes, et constituent les troupes d'infanterie lourde, d'expérience, ayant effectués au minimum, une campagne. - La 3e ligne était composée de vétérans, les Triarii, ces troupes sont armées de lances, et conservent l’ancienne disposition phalangique. Peux mobiles, elles constituent des troupes de réserve, d'élite.

Ces réformes, hormis la disposition en trois ligne successives, adoptent une disposition tactique manipulaire. Cette disposition répartie la légion en 10 cohortes, elles-mêmes réparties en 6 centuries. Augmentant considérablement la mobilité, n'ayant que peu de désavantage tactique du fait d'une force compacte composée de fantassins lourds. La légion constitue l’organisation stratégique et tactique la plus polyvalente, pouvant répondre à de nombreux schémas tactiques. Le manque de cavalerie, disposé en majeure partie sur les flancs, rendait toutefois la tactique romaine prévisible et anticipable pour ses adversaires.

La naissance d'une armée permanente (Ier siècle av. J.‑C.)

Vers -100, la Guerre des Cimbres et la Guerre de Jugurtha, et plus particulièrement la bataille sur l'Ebre (Espagne) en -109, ont eu une influence particulière tant sur la carrière de Marius que sur les importantes réformes des institutions et de l'organisation de l'armée.

En -107, les soldats sont regroupés en cohortes de 600 hommes divisées en trois manipules de deux centuries. Le premier manipule se compose des hastati (les plus jeunes), le deuxième des principes et le troisième des triariî (les plus anciens). Il y a 10 cohortes par légion. Chaque cohorte est divisée en 3 manipules, contenant chacune 2 centuries de 100 hommes (ce qui fait 6 centuries par cohorte); plus un peloton de cavalerie de 300 hommes divisé en 30 turmae contenant chacune 10 hommes, ce qui donne un effectif de 6300 hommes à la légion. Les troupes auxiliaires ne sont plus composées de simples mercenaires ou alliés temporaires mais sont des troupes permanentes. Les forces armées comportent divers corps, classés par ordre de prestige : garnison de Rome, armée de province (légion et auxilia, flotte).

L'armée romaine sous le haut empire

Article détaillé : Garde prétorienne.

Sous Hadrien, l’enrôlement des unités, légions et troupes auxiliaires de l’armée impériale se fait désormais strictement au niveau local, non seulement dans les provinces où ils tiennent garnison, mais au sein des agglomérations civiles annexées aux camps des frontières. Cette transformation entraîne la fixation des armées provinciales et la disparition de leur mobilité primitive[1].

L'armée romaine tardive. IIe siècle - IVe siècle

Article détaillé : Armée romaine tardive.

En 262, la réforme de Gallien interdit aux sénateurs de rentrer dans l'armée qui reste aux seules mains de l'ordre équestre. Gallien, la réorganise afin de créer des unités plus mobiles. D'autre part il se préoccupe de mieux utiliser les effectifs disponibles. Il constitue ainsi une armée mobile, le comitatus, en prélevant sur les légions des vexillations formées des éléments les plus aguerris. Une réserve de cavalerie est constituée en regroupant les pelotons de cavalerie affectés à chaque légion.

Dioclétien augmente les effectifs de l’Armée romaine d’une vingtaine de légions, soit une augmentation d’environ 200 000 hommes avec les corps auxiliaires correspondants. Cette armée qui atteint jusqu'à 500 000 hommes sous Constantin coûte très cher[2]. La réforme financière de 297 permet les nouveaux recrutements : chaque propriétaire foncier ou groupe de propriétaires doit fournir un nombre fixe de recrues, proportionnel à l’étendue de leurs domaines. Une garde à cheval, uniquement composée de Germains, les scholae palatinae, est créée par et Constantin après la dissolution de la garde prétorienne (312) et intégrée à une des deux principales branches de l’armée, la comitatenses, intégrant l’infanterie mais dominée par la cavalerie. La seconde branche est l’armée des frontières composée de limitanei et recrutée uniquement parmi les citoyens romains[3].

Après 324, Constantin réorganise l’armée et augmente encore le nombre d'auxiliaires Germains. Le maître des offices (magister officiorum), commandant des scholae palatinae, devient la pièce maitresse de l’administration. Deux nouvelles fonctions sont créées, celles de maître de cavalerie (magister equitum) et de maître d’infanterie (magister peditum), destinées à diriger les réservistes[4].

L'empire est divisé en régions militaires, plus promptes à réagir face aux menaces, et commandées par des comes rei militaris. La bataille d'Andrinople où meurt Valens en 378 marque l'avènement de la cavalerie, avènement militaire de l'époque médiévale. Lors de ce siècle dit des Grandes invasions (identifiable de 376 à 476, lire la chronologie), les autorités romaines passent graduellement d'une situation de domination liée à des victoires sur les lètes / laeti, sur le plan individuel, à une faiblesse du pouvoir devant des peuples entiers qui deviennent fédérés de Rome. La bataille des champs Catalauniques contre l'empire hunnique est la dernière où ces potentats, dotés d'un commandement propre, s'aligneront sur une direction des opérations émanant de Rome. Le roi ostrogoth Théodoric le Grand tombe sur les champs. Ensuite, les peuples germaniques joueront leur propre jeu dans une dynamique d'expansion de leur royaume.

L'organisation des armées

Listes des différentes unités

Funditores sur la colonne de Trajan

L'armée s'est composée de nombreuses troupes différentes au cours de son histoire aux noms aussi divers que :

La défense civile

La légion romaine

Article détaillé : Légion romaine.

La cavalerie romaine

La cavalerie est initialement et uniquement composée de riches prétoriens, qui forment une sorte d'aristocratie financière, ce sont les chevaliers romains. Après la réforme d'Auguste, les membres de cet ordre occupent, pour les époques suivantes, les postes d'officiers et de hauts- fonctionnaires. Inférieure sur de nombreux points aux cavaleries barbares, l'essentiel de la cavalerie romaine est constitué d'auxiliaire. Elle était principalement utilisée pour briser les rangs ennemis afin de donner un avantage à l'infanterie.

Au début de l'Empire, la cavalerie fut organisée en unités (aile ou latin :alae car elle se situait traditionnellement aux ailes des légions) de 500 hommes puis de 1000 hommes à la fin du Ier siècle. Ces alae étaient divisées en turmae de 30 à 40 hommes commandée par un décurion. Les alae étaient commandées par des préfets.

La cavalerie romaine se compose de 4 corps différents :

  • les cohortes mixtes Cohors equitata (1/4 de cavaliers pour 3/4 de fantassins, combattants mêlés)
  • la cavalerie légionnaire (120 à 300 citoyens) incluse dans chaque légion
  • la cavalerie des ailes (engagés volontaires citoyens et provinciaux) (Cohors alae)
  • les corps indigènes Cohors tumultuaria (unités qui ne sont pas permanentes).

Dès le règne d’Hadrien, Rome se constitua une cavalerie de fédérés cataphractaires sur le modèle de celle des Alains et les arma en clibanarii. Ils portaient une cuirasse d’écailles complétée par des défenses de bras et de jambe composées de segments de cylindre emboîtés les uns dans les autres (origine parthe mais aussi employé par les gladiateurs romains) et par un casque à visage dont le timbre était monopièce.

Par la suite l’empire Romain installa d’autres troupes de cataphractaires sur son territoire. Toujours en tant que fédérés, et principalement en Orient (future Byzance).

Articles connexes : Maître de cavalerie et Celeres.

La flotte

Article détaillé : Marine romaine.

La vie du soldat romain

Le recrutement

Sous la république, le cens était un dénombrement qui servait de base au recrutement, à la délimitation des droits politiques, au calcul des impôts. Les jeunes espoirs romains (jeunes patriciens) et les Étrusques ou les italiques ayant porté les armes contre Rome n'ont pas le droit d'entrer dans l'armée. À partir du IIe siècle av. J.‑C. le recrutement se généralise à l'ensemble des peuples d'Italie à l'exception des habitants de la Grande Grèce du Brutium (Calabre) et de la Gaule Cisalpine. Les cisalpins cependant seront massivement recrutés dans les légions à partir du Ier siècle av. J.‑C..

Jusqu'en -107, les troupes étaient constituées par convocation, une fois l'an, des petits propriétaires italiques, qui avaient les moyens de s'acheter leur équipement de soldats et constituaient une armée de guerriers-citoyens. Après la Réforme marianique, toujours en respectant l'idéal civis et miles, l'armée devient une armée de professionnels, encline à défendre ses intérêts qui coïncident avec ceux de leur général. Désormais, les non-possédants, les proletarii, peuvent être engagés sur la base du volontariat. Les esclaves ne sont engagés qu'en cas d'urgence. En cas de nécessité, les conscriptions exceptionnelles ou dilectus sont toujours possibles. Auguste donne son statut légal à l'armée par la Charte militaire (conditio militiae) et promulgue le décret de la loi lex aerarium militare pour la mise en place d'une allocation d'État aux vétérans de guerre, financée d'une part par le nouvel impôt de succession (5%) et d'autre part par la caisse privée des empereurs.

Sous l'Empire, si les officiers (centurions) restent pour la plupart originaires d'Italie au moins jusqu'au IIe siècle, le recrutement des légionnaires s'ouvre progressivement aux citoyens romains issus des provinces, tandis que les pérégrins peuvent s'engager dans les troupes auxiliaires. Au fil des siècles l'armée romaine amalgame de plus en plus les différents peuples de l'Empire même si certaines unités restent mono-ethniques (italiques pour les cohortes urbaines et la garde prétorienne, germaniques pour certaines troupes auxiliaires de cavalerie).

Les prétoriens s'engagent pour 16 ans, les plébéiens pour un service de 20 ans, 25 pour les auxiliaires 26 à 28 pour les marins. Mais certains soldats servent 30 ou 40 ans avant de recevoir le congé honorable (honesta missio). Les congés n'ont lieu que tous les deux ans. Cela assure à la fois une armée nombreuse de vétérans bien formés. Les troupes auxiliaires, elles, sont dues par les états ou peuples inféodés. Les soldats prêtent allégeance au généralissime.

La vie de troupe

Après la réforme de Marius, la troupe recevait la solde (sesquiplex stipendium). Les auxiliaires étaient moins bien payés que les légionnaires eux-mêmes moins bien payés que les Prétoriens. Sous Jules César les légionnaires recevaient 225 deniers par mois, contre 300 pour un prétorien. Domitien les augmenta et elle passa à 300 pour les légionnaires. Sûrement à cause de l'inflation durant le second siècle, Septime Sévère la passa à 500 pour le légionnaire et dont une partie a pu être versée en nature. D'autre part, suivant son grade, chaque soldat avait le droit à une part de butin en cas de victoire militaire. Il pouvait également espérer des primes exceptionnelles pour des événements importants, le donativum.

Enfin, le logement était assuré en caserne et par les populations des pays traversés en campagne. Ce dernier avantage, appelé hospitium était souvent pris de force. Septime Sévère autorise, en fait entérine une situation de fait, les soldats à vivre en famille dans les camps.

La discipline était rude. Les règles visaient à casser les récalcitrants. De nombreux légionnaires vouaient un culte à la déesse mineure Disciplina qui devait les aider à vivre une vie de vertu, frugalité, loyauté et sévérité.

  • Les peines mineures
    • Castigatio : châtiment corporel de la part d'un centurion ou du staff animadversio fustium
    • Réduction de ration
    • flagellation flagrum (flagellum, flagella) en face de la centurie, cohorte ou légion
    • Pecunaria multa : réduction de la solde
  • Les peines majeures
    • Fustuarium tabassage public violent qui entraînait souvent la mort. Les survivants étaient bannis de Rome.
    • Décimation Une peine appliquée à toute une unité (légion, cohorte) qui était jugée responsable d'indiscipline ayant causé une défaite.

La discipline et l’entraînement des légions se manifestent également dans ses déplacements, et notamment dans ses cadences de marche. Cette rapidité de déplacement (inégalée jusqu'à la Révolution française) donne de grands avantages opératiques à la légion romaine : elle permet de réunir deux fois plus de troupes que l'ennemi en un endroit déterminé, avant qu'il puisse réagir. Sous l’Empire, pour les légionnaires, cette cadence est possible grâce à un entraînement (ambulatura) ayant lieu au moins trois fois par mois, à date fixe (quel que soit le temps).

L'alimentation du soldat est frugale, elle est à base de blé. Le repas type se compose de pain (1 kg par jour), parfois de fromage et d'un 1/2 l de vin (i.e. du vinaigre mélangé à de l'eau).

  • Les récompenses militaires
    • pour les soldats et les officiers: habituellement ils reçoivent des décorations comme des bracelets, des colliers, ou des médailles phalerae et surtout des couronnes décernées pour des actions d'éclat:
  • la couronne murale (corona muralis) donnée à un soldat ayant franchi le premier le mur d'une place forte*
  • la couronne vallaire (corona vallaris) donnée à un soldat ayant pris le premier un retranchement
  • la couronne civique (corona civica) donnée au soldat ayant sauvé la vie d'un citoyen romain
  • la couronne d'herbe (corona graminea) donnée à un officier supérieur ayant délivré une armée en péril ou une ville investie.
    • pour les généraux:
  • le titre d'imperator
  • des actions de grâce (supplicationes)
  • des ovations (ovationes): entrée solennelle dans Rome du vainqueur qui immole une brebis, le front ceint d'une couronne de myrte
  • des triomphes: entrée solennelle dans Rome du vainqueur assis sur un char doré et vêtu d'une toge pourpre brodée d'or, tenant un sceptre d'ivoire et la tête ceinte d'une couronne de laurier, précédé du butin et des prisonniers et suivi de l'armée victorieuse.

Le retour à la vie civile

Après la réforme de Marius, on appelle vétérans les soldats ayant fini leurs années de service. L’Evocatus est le réengagement. Les soldats recevaient un « diplôme militaire », c'est-à-dire la copie d’une loi impériale affichée dans Rome, reconnue conforme par sept témoins. Ces documents sont constitués par deux tablettes de bronze attachées l’une à l’autre par des fils de métal puis scellées par les témoins. Elles portaient le même texte et accordaient des privilèges au bénéficiaire, notamment le conubium : une loi légitimait l’union qui a été conçue pendant le service et qui était officiellement illégale. En cas de contestation, on brise les sceaux et il est possible de vérifier que les deux textes sont semblables. Les auxiliaires des armées des provinces peuvent aussi en avoir. En outre suivant son grade, celui-ci avait le droit à une exemption de charges civiques, et à une prime équivalente à une dizaine d'années de service. Avec cet acte, il reçoit aussi, ainsi que sa femme et ses enfants, la pleine citoyenneté. Ce point semble avoir été important pour le recrutement car, en 212, lorsque l'obtention de la citoyenneté est généralisée par l'édit de l'empereur Caracalla, les effectifs de l'armée ont diminué. Les vétérans deviennent de petit propriétaires fonciers, d'autres artisans et commerçants, rares sont ceux qui ont pu s'investir dans la vie publique locale. À la fin de leur année de travail, ils sont récompensés pour l'effort fourni.

En outre, il recevait une prime qui a été de 3 000 deniers pour un légionnaire sous Auguste ou un lopin de bonne terre (choix le plus fréquent). Plus tard sous Caracalla pour ce même légionnaire, la praemia augmente à 5 000 deniers.

Le titre de veteranus Augusti est postérieur à Auguste et désigne les anciens prétoriens.

L’équipement

Article détaillé : Armement antique.

Avant la réforme marianique, dans la légion, on ne distribue ni armes ni vêtements, chacun s'équipant selon sa fortune. Les riches ont la lance et la longue épée, le casque, la cuirasse, les jambières de métal et le clipeus (bouclier rond en bronze). Les marins, surement en raison des difficultés de recrutement, sont équipés et cela depuis la création de la marine.

Plus tard, officiers et soldats recevront le sagum (sorte de casaque ouverte attachée par une agrafe), des « godillots » (caligae) et un casque de métal (cassis). Les armes sortent d'ateliers publics. Voir :

Protections Équipements Armes Individuelles Armes de siège

L'ouvrage de l'Antiquité tardive De rebus bellicis répertorie bon nombre des armes de siège.

La hiérarchie

Article détaillé : Grades de l'armée romaine.

Dans la cavalerie, les escadrons sont menés par des préfets et sont divisés en décuries commandées par des décurions. Les troupes des alliés sont toujours sous les ordres de préfets ou tribuns. L'Evocati est un grade honorifique.

Les grades militaires

  • Les centurions, une soixantaine par légion suivant les époques, à la tête des centuries, portent le grade maximum pouvant être atteint par un simple soldat. Les centurions sont en majorité issus de la troupe.
Troupe prétoire Marine Cavalerie
  • Le primus pilus
  • Le pilus prior
  • Le trecenarius
  • Le princeps castrorum
Non applicable
  • L'Optio sous-officier choisi par le centurion pour le seconder sur une tache précise.
  • Le principales, sous-officier pouvant avoir des spécialités d'état-major : cornicularius, librarius, etc. ou de terrain (instructeurs, arpenteurs)
  • Le décurion
  • immunes soldat exempté de corvée
  • miles gregarius simple soldat

Le commandement

Centurion dans une reconstitution historique

L'organisation des officiers supérieurs varie selon les époques. D'autre part il existait un service civil qui permettait, d'une façon moins régulière, d'acquérir ces grades. Voir Institutions de la République romaine.

Sous la Monarchie romaine, quand il n'y avait que trois tribus (selon la légende des Ramnes, des Tites et des Luceres), chacune d'elle était dirigée par un tribun, qui pouvait avoir un commandement militaire. Le Tribunus celerum était, selon certains historiens, le commandant de la garde personnelle du roi (latin : Rex), les celeres. À cette époque, l'armée, d'inspiration grecque, est constituée de phalanges.

Sous la République, l'armée est dirigée par un général (dux) qui a l’imperium c'est-à-dire le pouvoir militaire. Il porte un grand manteau rouge (paludamentum). Il est assisté de légats (Legato Est Otium), d'un questeur-intendant, et de tribuns militaires élus. Voir Institutions de la République romaine.

Sous l'Empire, les officiers supérieurs et les généraux sont issus des ordres privilégiés de la société. Le commandement d'une légion ne peut être assumé que par un magistrat ou un ancien magistrat ; le légat de légion est nommé par l'empereur parmi les anciens préteurs. Le cursus des chevaliers commence toujours par des fonctions militaires (préfet de cohorte, tribun militaire) avant d'accéder à des fonctions civiles.

Les officiers supérieurs suivent un cursus très particulier dépendant de l'affectation. Une trame cependant peut être notée :

  • l'Empereur est le généralissime.
  • le rôle de Préfet est assumé par les personnalités les plus importantes donc riches de Rome.
    • Préfet de camp : qui administre plusieurs régions,
    • Préfet d'ailes de cavalerie quingénaire ou milliaire, flottes.
  • le Légat de légion est issu du sénat ou de l'ordre des chevaliers qui administre une légion.
  • les tribuns militaires sont six par légion, un sénateur (laticlave) et cinq chevaliers (angusticlaves).

Septime Sévère fait du centurionat un échelon préparatoire normal de la carrière équestre, ce qui ouvre des débouchés nouveaux à l'élément militaire dans la carrière administrative. L'ordre équestre, auparavant recruté surtout parmi les notables des cités, est maintenant l'émanation directe de l'armée.

Le bas Empire est divisé en régions militaires, plus promptes à réagir face aux menaces, et commandées par des comes rei militaris.

Les modes de combat

Article principal : Tactiques de l'infanterie romaine.

Stratégies

La discipline dans l'armée était de fer (voir Décimation) et les séances d'entraînement longues et régulières. La rapidité, grâce à cet entraînement, grâce aux voies romaines et au transport maritime, a pu donner à l'empire un avantage tactique important. Rome a considéré vitales ses voies maritimes car d'une part la maîtrise des voies terrestres était beaucoup plus difficile à obtenir que la maîtrise des mers et dès lors, du moment où la mer est contrôlée, d'une part la survie des troupes est certaine, d'autre part Rome ne s'affame pas. Cela explique la rapidité de toutes les interventions contre les coups d’État qui menacent les liens Égypte-Rome ou Afrique-Rome, par conséquent maritimes. La grandeur de l'empire va également poser des problèmes, aussi le Cursus publicus, service de poste impérial, souvent dirigé par les premiers bénéficiaires c'est-à-dire les militaires, est créé par Auguste.

Face aux grandes invasions et à la plus grande importance de la cavalerie, Rome a dû s'adapter en créant davantage de plus petites légions et en les éparpillant le long de ses frontières.

Les stratégies défensives romaines
ÉPOQUE DÉFENSE COMMANDEMENT
République romaine 509-27 av. J.-C. En avant : l’envahisseur est d’abord combattu sur un territoire allié ou neutre par une armée venue de Rome ou de la Péninsule Décentralisé : consuls et proconsuls commandent les armées expéditionnaires
Haut-Empire 27 av. J.-C.-284 ap. Frontalière : les frontières sont surveillées par un cordon de légions et d’auxiliaires dans des forts et des tours, le long d’obstacles naturels, d’un mur ou d’une palissade (limes). Quelques expéditions de représailles en avant Centralisé : L’empire laisse aux Légats de légions le soin d’éteindre les incursions mineures mais intervint pour les campagnes d’envergure et distribue les légions sur les frontières
Bas-Empire - Tétrarchie 284-324 Idem que pendant le Haut-Empire Décentralisé : L’empire est divisé en 4 théâtres d’opérations commandés par 4 généraux empereurs installés aux frontières. 1 Auguste et 1 César en Occident et en Orient
Bas-Empire - Dominat 325-395 En profondeur : des gardes-frontières signalent les incursions qui sont arrêtées en arrière par des troupes mobiles. Quelques expéditions de représailles en avant Centralisé 325-364/394-395, Décentralisé 364-394. Un empereur en Occident et en Orient
Bas-Empire - Patriciat (Occident) 395-476 Régionale : des peuples fédérés sont installés aux frontières ou à l’intérieur de l’Empire. Un cordon de gardes-frontières subsiste. Des milices d’autodéfenses se créent. Un patrice rassemble localement fédérés, mercenaires et troupes d’élite. Décentralisé : En Occident, un empereur et des régions sous contrôle de peuples fédérés. En Orient, un empereur.

Les tactiques

Reconstitution de la formation de la tortue.

Les soldats utilisent la tactique dite de la tortue mais aussi:

Dans la Légion, au début de la république, chaque Contubernium possédait deux hommes support de troupe.

Les trois tactiques les plus utilisées sont pour les légions :

  • le carré : pour la préparation, la revue de troupes, chaque cohorte se place en carré parfait. Cela sert aussi à supporter une charge dans les cas extrêmes (Yianua Aquam Kapiunt).
  • le triangle : pour charger au petit trot, ou pour marcher en enfonçant les troupes de l’ennemi.
  • la tortue : chaque légionnaire place son bouclier devant lui, au-dessus de lui ou sur son côté selon sa position de sorte que la formation soit entièrement protégée.

L’optio de chaque centurie, posté à l'arrière, empêche les soldats des légions de fuir.

Les places fortes et les fortifications

Reconstitution du limes

Les Romains avaient construit une série de places fortes sur le Danube.

Les casernes

Article détaillé : Camp romain.

Rome

Jusqu'à Auguste, aucune troupe n'avait le droit de rentrer armée à Rome. Tibère vers 21, 23, réunit les casernes autour de Rome dans un seul camp, le Camp prétorien (Castra Praetoria), sur le Viminal entre le Viminal, le Caelius et les Esquilies, aux portes de la ville.

Les equites singulares Ausgusti ont occupé deux établissements successifs, les castra priora et les castra nova. Les frumentaires, à défaut des pérégrins, sont installés dans les castra peregrina. Les marins ont également leurs castra, castra Misenatium près du Colisée et castra Ravennatium quelque part dans le Transtévère. Il ne semble pas, que les vigiles aient un grand camp. Bien au contraire, pour qu’ils puissent bien remplir leur mission, il leur faut se trouver à proximité des quartiers à défendre contre le feu, et ils occupent dont sept excubitoria. Tous ces sites militaires finissaient par quadriller la Ville, ce qui modifiait son aspect et permettait un maintien de l’ordre au moins relatif. Le campus ou terrain d’exercice, constitue un élément non négligeable et original du paysage urbain. Son existence est attestée par Tacite et par Dion Cassius. Nous savons qu’il est utilisé à la fois par les cohortes prétoriennes et par les cohortes urbaines. Il occupe sans doute le vaste espace qui s’étend entre le camp (castra) des prétoriens et le mur servien. Dans cet endroit ont été trouvés des dédicaces, des autels et des chapelles, également des latrines, un débit de boissons (une « osteria »), un dépôt d’amphores et une adduction d’eau.

Les Castra Priora sont un grand édifice de forme analogue au Camp prétorien, quoique de taille moindre. Les Castra Nova ou Severiana sont bâtis par Septime Sévère lorsqu'il augmente l'effectif de la garnison de Rome d’equites singulares.

Les camps font partie intégrale de la vie de Rome. Et même après la fin de leur service, les soldats peuvent participer encore à cette vie.

Dans l'Empire

La marine utilisait des ports citadins comme Ostie et casernait ses troupes en ville. De nombreuses villes sont connues ou réputées pour avoir été fondées, à tort ou à raison, par des légions romaines. Les plus grandes villes, surtout celles ou un port militaire est implanté, possèdent une cohorte de vigiles urbani.

Commencée sous Dioclétien (à la suite de la crise du IIIe siècle), et parachevée par Constantin Ier, la réforme de l'armée allait aboutir, vers 320 à la création des Limes. On distingue depuis les limitanei, pseudocomitatenses et Comitatenses.

Les limitanei ou ripenses sont sur les frontières. De nombreuses unités sont réparties le long du limes, à faible distance de la frontière, à l'exception de la VII Gemina isolée en Tarraconaise à Legio et de la IIe Parthica à Albanum. Les limes étaient commandés par des Dux. Les pseudocomitatenses, sont des troupes plus mobiles, qui servent en seconde ligne derrière les limitanei. Les limitanei vivaient casernés et dans des conditions difficiles comparés au Comitatenses, les soldats des villes. Ceci affectera la discipline et le moral de l'armée.

Les unités comitatenses sont les unités éparpillées dans l'Empire. Il existe trois régions :

Notes et références

  1. Léon Pol Homo, Nouvelle histoire romaine, A. Fayard, 1941 [présentation en ligne] 
  2. Stephen Williams, Gerard Friell, John Gerard Paul Friell, Theodosius : the empire at bay, Routledge, 1994 (ISBN 9780713466911) [présentation en ligne] 
  3. William E. Dunstan, Ancient Rome, Rowman & Littlefield, 2010 (ISBN 9780742568334) [présentation en ligne] 
  4. Alan K. Bowman, Peter Garnsey, Averil Cameron, The Cambridge ancient history : The crisis of empire, A.D. 193-337, Cambridge University Press, 2005 (ISBN 9780521301992) [présentation en ligne] 

Voir aussi

Articles détaillés

Articles connexes

Bibliographie

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Notitia Dignitatum, document romain de la fin de l'Empire.
  • Émile Wanty, L’Art de la guerre 1, Marabout Université, 1967.
    • L'armée romaine sous le Bas-Empire, Paris, éd. Picard, 2006, 256 pages.
  • Nacéra Benseddik, « La ferme Romanette, Aïn Benia, Aïn bent Soltane : fortins ou fermes fortifiées », XIIth Intern. Congr. of Roman Frontier Studies, Stirling, 1979, B.A.R., 1980, p. 977-99.
    • « Les Cimbriani à Sétif », Actes du Ier Coll. Intern. sur l'Hist. et l'Arch. de l'Afrique du Nord, Perpignan 1981, CTHS, 17b, 1981, p. 363-369.
    • Les Troupes auxiliaires de l'armée romaine en Maurétanie Césarienne sous le Haut-Empire, Alger 1982.
    • « Limes » dans E. Ruggiero, Dizionario Epigrafico di Antichità Romana, IV, 43/3-43/4, Roma, 1985, p. 1376/47 - 1376/67.
    • « P. Aelius Peregrinus Rogatae et la praetenturus de Maurétanie Césarienne », dans Les Frontières et les limites géographiques de l’Afrique du Nord antique, Centre de Recherche sur l’Antiquité Tardive et le Haut Moyen Age, Paris, mai 1997, p. 89-107.
  • Christine Handoume, Les auxilia externa africains des armées romaines : IIIe siècle av. J.‑C.-IVe ap. J.-C. Montpellier : Université Paul-Valéry – Montpellier-III, 1999, 280 p. (ISBN 2-84269-335-3).
  • Yann Le Bohec, L'armée romaine sous le Haut-Empire. Paris : Picard, 2005, 292 p., 3e édition revue et augmentée (ISBN 2-7084-0744-9).
    • Les Unités auxiliaires de l'armée romaine : en Afrique proconsulaire et Numidie sous le Haut-Empire. Marseille : éd. du CNRS, Col. Études d'antiquités africaines, 1990, 224 p. (ISBN 2-222-04239-9).
  • Edward N. Luttawk, La Grande stratégie de l'empire Romain, Economica, 1987, (ISBN 2717812695).
  • Compte-rendu de fouilles effectuées par le CNRS sur les sites de camps romains, cahier 1 et cahier 2.

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