Pierre Verheyen

Pieter Verheyen

Pierre-Emmanuel, Pieter-Emanuel, Pierre ou Pieter Verheyen (Gand 1750 – Gand 11 janvier 1819) est un compositeur, organiste et chanteur né aux Pays-Bas autrichiens, ayant travaillé sous l’occupation française et au Royaume des Pays-Bas^[1] et de qui l’œuvre témoignerait « de qualités esthétiques indéniables »^[2].

Biographie

Jeunesse – éducation - musique liturgique

Encore enfant de chœur, Verheyen chantait déjà à la Cathédrale Saint-Bavon de Gand. L’organiste J. Boutmy était son maître de musique. Il étudiera par après la composition auprès d’Ignaz Vitzthumb, directeur du Théâtre de la Monnaie et auprès de François-Joseph Krafft, maître de chapelle de la Cathédrale Saint-Bavon à Gand. Il chantait dans de nombreuses églises, à Bruges et à Gand, et dans différents théâtres lyriques. Il dirigera également à Maastricht. Ses premières compositions – de la musique liturgique - datent de 1778. En 1786, il devint compositeur ordinaire de Son Altesse Ferdinand Marie de Lobkowicz, évêque de Gand.

Hymnes patriotiques et cantates, succédanés de musique liturgique

Sous l’occupation française et après avoir perdu la voix, il recevra une fonction administrative. Il devint organiste au temple de la Raison en 1793 et, ultérieurement, au cloître des Ursulines. «Le nombre des fêtes dites nationales qu'on célébrait chaque année à Gand,» sous l’occupation dite républicaine,«était considérable. La musique des hymnes et des chants de circonstance, qu'on exécutait dans le temple de la Loi, étaient ordinairement de la composition de trois artistes gantois : Pierre Verheyen, Ch. Ots et Ch(arles-Louis Joseph) Hanssens (sr).Le 1 Vendémiaire, an VIII (23 septembre 1799) on exécuta un chant patriotique intitulé : Présent des Dieux, Liberté chérie, musique du citoyen Verheyen »^[3]. C’est également à cette époque que Verheyen créa son Hymne à la paix pour la fête du 30 brumaire; an VI (20 novembre 1797)^[4].

Opéra

À part des pièces musicales liturgiques^[5] et postérieurement des hymnes et cantates républicains, produits de substitut païens, Verheyen composait aussi de la musique lyrique de théâtre:

• Les Chevaliers ou Le Prix de l'arc, opéra, livret par Duperron (représentation le 20 et le 23 janvier 1779 au théâtre de Gand)
• Divertissement lyrique dédié à Son Altesse [...] Ferdinand de Lobkowitz, évêque de Gand. Par F. J. Sacy, curé de Sommerghem, en reconnoissance des bienfaits de Son Altesse, le 25 août 1788. Les paroles par l'abbé Ghiot, aumônier honoraire de Son Altesse, divertissement lyrique, livret par l’abbé Ghiot (25 août 1788, Gand)
• De Jagtparty van Hendrik IV (la partie de chasse de Henri IV), opéra en néerlandais (1794)
• Le Jardin de l'amour ou Les Noces d'Alexis (1794)^[6]

Dernière période

En 1810, Verheyen écrit une messe de requiem en commémoration du défunt Joseph Haydn (1732-1809)^[7] et, lorsque la Société royale des beaux arts et de la littérature de Gand tiendra un concours de compositions avec comme thème Waterloo, Verheyen sera en 1816 un des participants avec sa cantate La journée de Waterloo^[8].

Notoriété

La description succincte des Gantois les plus renommés, publiée comme annexe à la réédition gantoise de 1829 par D.J. Vanderhaeghen de l’œuvre originale sur l’histoire de la Belgique (De historie van Belgis en néerlandais) de l’historien du XVI^e siècle Marcus van Vaernewyck, dépeint un portrait très favorable du compositeur Verheyen, qui à cette époque n’était décédé que depuis une décennie^[9] :

• «Verheyen (Pierre), membre correspondant de l’institut royal néerlandais des arts et des sciences, décédé en l’an 1817 (sic) à un âge avancé dans sa ville natale, était un compositeur et musicien excellent ayant produit de nombreuses pièces musicales - qui font preuve de son grand esprit inventif et de son goût artistique -, plusieurs messes et autres pièces musicales liturgiques, qui sont exécutées de temps en temps dans nos églises»^[10].

Son importance pour la vie culturelle à Gand, se fait illustrer également par le fait qu’il a été un des fondateurs de la Société des Beaux-Arts de sa ville natale^[11].

Notes et références

• Prosper Claeys, Histoire du théâtre à Gand, Gand, Vuylsteke, 1892, t. II, p. 155
• Prudens van Duyse, Notice biographique sur Pierre Verheyen, M.S.H., 1841, pp. 429-438
• [12] Biographie sur Musiklexikon

1. ↑ [1] Biographie sur les site web Compositeurs de Belgique
2. ↑ Citation d’après Hendrik Willaert & Jan Dewilde, in Het lied in ziel en mond – 150 jaar muziekleven en Vlaamse Beweging, Lannoo, Tielt, 1987, ISBN 9020914243, blz 12
3. ↑ [2] Prosper Claeys, La Fête du 1er vendémiaire, La Déesse de la Liberté, in Messager des sciences historiques, ou, Archives des arts et de la bibliographie de Belgique, Impr. et lith. Eug. Vander Haeghen, Gand, 1896. blz. 122
4. ↑ [3] Florimond van Duyse, Het oude Nederlandsche lied, Eerste deel, Martinus Nijhoff/De Nederlandsche Boekhandel, La Haye/Anvers, 1903, blz. 676
5. ↑ [4] Voir catalogue d’œuvres liturgiques de Verheyen à la Bibliothèque de l’Université de Gand
6. ↑ [5] Liste des opéras de Verheyen sur le site web Operone
7. ↑ [6] The new Grove dictionary of music and musicians en Propylaën - Welt der Musik - Die Komponisten, comme consulté par le propriétaire du site web Requiemsurvey
8. ↑ [7] Voir catalogue de la Bibliothèque de l’Université de Gand
9. ↑ [8] Marcus van Vaernewyck, De historie van Belgis. D.J. Vanderhaeghen, Gand, 1829
10. ↑ Citation d’après [9] Marcus van Vaernewyck, De historie van Belgis. D.J. Vanderhaeghen, Gand, 1829, texte original en néerlandais : Verheyen (Pieter), briefwisselende lid van het koninglyk nederlandsch institut van konsten en wetenschappen, in het jaer 1817 (sic) in eenen hoogen ouderdom binnen zyne geborte-stad overleden, is eenen uytmuntenden toonkundigen en toonkonstoeffenaer geweest, die vele muziek-stukken, welke de kenteekens van een groot vernuft en konstvollen smack draegen, verscheyde missen en andere kerk-muziek-stukken heeft gemaekt, welke van tyd tot tyd in onze kerken uytgevoert worden.
11. ↑ [10] Henri Vanhulst, Verheyen, Pierre, in Grove Music Online, ed. L. Macy, consulté le 16 juin 2004, [11]

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