Pierre Revoil

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Pierre-Henri Révoil et Michel Philibert Genod : Pharamond, élevé sur le pavois par les Francs. Commencé par Révoil en 1841, fini par Genod en 1845.

Pierre Henri Révoil, né à Lyon le 12 juin 1776 et mort à Paris le 19 mars 1842, est un peintre français.

Avec Fleury-Richard, Révoil est l’un peintres représentatifs du style troubadour les plus typiques.

Né sur la paroisse Saint-Nizier, Révoil était fils d’Antoine Révoil, pelletier, et de Marguerite Poncet, son épouse. Peu aisée, sa famille lui fit néanmoins donner une éducation convenable. II commença ses études de dessin à l’école centrale de Lyon, dirigée alors par Nonotte et par Grognard (1752-1840).

En 1793, Révoil avait seize ans et demi lorsque la misère où était tombée sa famille obligea son père à le placer chez un fabricant de papiers peints de Lyon, qui l’employa à faire des emblèmes patriotiques en faveur à cette époque, et notamment de nombreuses images de la liberté. Ensuite, il parvint à entrer dans l’atelier de David et il y poursuivit son éducation à partir de 1795.

Son tableau de Bonaparte relevant la ville de Lyon de ses ruines attira sur lui l’attention du gouvernement impérial. Il allait atteindre sa trentième année, lorsqu’il fut nommé professeur au palais Saint-Pierre, en 1807.

Devenu plus tard directeur de l’École impériale et spéciale de dessin de Lyon. Révoil paraissait toujours devant ses élèves, dans une tenue sévère qui semblait un hommage rendu à la dignité de ses fonctions. Sans proscrire la gaieté et l’entrain naturels à la jeunesse, il condamnait sévèrement les excentricités traditionnelles de l’atelier auxquelles les enfants de la palette se laissent facilement entraîner. La peinture étant, à ses yeux, un sacerdoce, ses efforts constants devaient tendre à en faire sentir la dignité. Rappelant que ce sont les lettres et les arts qui forment le goût des nations et qui leur impriment ce véritable cachet de grandeur dont les siècles qu’ils ont illustrés sont restés en possession, il pensait que ce n’était pas assez pour un artiste de se faire admirer, il voulait aussi qu’il se fasse estimer ; il voulait que les sujets traités par ses élèves fussent propres à exciter les passions généreuses, et qu’ils fussent empreints d’une pensée honnête rendue honnêtement.

Véritable père pour ses élèves, les préférés de Révoil avaient leurs entrées libres dans son atelier. Il les faisait travailler après les classes, leur faisait des lectures instructives, leur donnait des leçons d’histoire dans ses rapports avec la peinture et les menait même à la messe le dimanche. Ses meilleurs élèves n’étant pas toujours les plus riches et les plus instruits, il faisait donner à ceux-là des leçons par Desplace, l’un des bons chefs d’institution de Lyon et quand sa bourse ne suffisait pas à cette dépense, il payait Desplace en croquis, en dessins, même en petits tableaux.

Loin de s’arrêter à ses élèves, la sollicitude s’étendait jusqu’à leurs familles. Lorsqu’il apprenait que les parents de quelques uns de ses élèves se privant du nécessaire pour faire donner de l’éducation à leurs enfants fléchissaient sous le poids de ces sacrifices, il recourait, pour leur venir en aide, sans les blesser, à un artifice, envoyant quelqu’un dans la famille démunie pour commander à l’élève un petit tableau qu’il payait avec l’argent de Révoil. De cette manière, le fils paraissait venir au secours du père et de la mère, et commençait ainsi à les récompenser de leurs sacrifices, tandis que la main qui donnait restait invisible.

Si la conscription militaire frappait quelques-uns de ses élèves les plus aimés, Révoil réussissait presque toujours, à force de démarches et de sollicitations, et grâce à l’influence dont il jouissait, à obtenir leur exemption, même sous l’Empire.

Révoil avait une prédilection marquée pour le Moyen Âge auquel il a demandé le sujet de la plupart de ses tableaux. Fidèle à ce goût, il s’était créé, avant 1811, une collection d’objets précieux de cette époque, cuirasses, armures, bahuts, vases, tentures, tableaux, manuscrits. Chaque pièce de ce Musée était, de sa part, l’objet d’une instruction pour ses élèves auxquels il en expliquait l’origine, l’emploi, la valeur artistique et leur en faisait reproduire quelques-uns par le pinceau.

La collection de Révoil était déjà célèbre en 1811. Millin qui, de passage à Lyon, était allé la visiter, en a laissé une description fort complète dans le Magasin encyclopédique. Précurseur de toute une classe de grands amateurs modernes, Révoil est le premier à avoir formé un cabinet exclusivement composé d’objets mobiliers du Moyen Âge et de la Renaissance, que Louis Courajod a décrit en détail dans la Collection Révoil du Musée du Louvre[1]. En 1814, le comte d’Artois, qui avait visité sa collection lors de son passage à Lyon, s’en souvint sans doute lorsqu’il en ordonna l’acquisition en 1828.

Révoil fut accueilli avec empressement par la Société lyonnaise et s’y fît remarquer par la rare distinction de ses manières. II avait, en outre, des talents de société. Il chantait dans les soirées de petites romances de sa façon, que ses compatriotes trouvaient admirables. La ballade intitulée la mort du sire de Damas eut beaucoup de retentissement à Lyon.

À la chute de l’Empire, Révoil se rallia au régime de la Restauration. En 1815, il se maria et quitta Lyon en 1818 pour la Provence. Revenu dans sa ville natale en 1823, il reprit la direction de l’École jusqu’en 1830. Il venait à peine de céder sa précieuse collection à l’État quand la Révolution de Juillet éclata. Cet évènement brisa la carrière de Révoil qui, reparti avec toute sa famille pour la Provence, ne devait revoir ni ses élèves, ni son école.

Quelques années après, Révoil sans fortune ni ressources d’aucune sorte, abandonné de tous, alla se confiner à Paris dans un grenier de la rue de Seine, dans le voisinage de la collection qu’il avait cédée au Louvre, et où il mourut.

Sa sœur de 34 ans sa cadette, était la femme de lettres Louise, épouse Colet.

Notes

  1. Louis Courajod, La Collection Révoil du Musée du Louvre, Caen, Le Blanc Hardel, 1886, p. 4-13.

Référence bibliographique

  • Marie-Claude Chaudonneret, La Peinture Troubadour, deux artistes lyonnais, Pierre Révoil (1776-1842), Fleury Richard (1777-1852), Arthéna, Paris, 1980.

Sources

  • Louis Charles Jean Courajod, La Collection Révoil du Musée du Louvre, Caen, Le Blanc Hardel, 1886, p. 3-63.
  • Michel-Philibert Genod, Mémoires de l’académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, Paris ; Lyon, Durand ; Brun, 1863, p. 19-37.

Lien externe

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