Pedro Aldmodovar

Pedro Aldmodovar

Pedro Almodóvar

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Pedro Almodóvar
Pedro Almodóvar à Madrid en septembre 2008.
Pedro Almodóvar à Madrid en septembre 2008.

Nom de naissance Pedro Almodóvar Caballero
Naissance 24 septembre 1949 (60 ans)
Calzada de Calatrava, Ciudad Real
Espagne Espagne
Nationalité(s) Espagnol
Profession(s) Réalisateur, scénariste, producteur
Film(s) notable(s) Femmes au bord de la crise de nerfs,
Talons aiguilles,
Tout sur ma mère,
Parle avec elle,
La Mauvaise Éducation,
Volver
Site officiel http://www.pedroalmodovar.es/
Distinction(s) Voir section de l'article

Pedro Almodóvar Caballero est un réalisateur de cinéma espagnol. Il est l'un des cinéastes emblématiques de la nouvelle vague espagnole.

Sommaire

Biographie

Jeunesse et premiers pas artistiques

Pedro Almodóvar Caballero est né le 24 septembre 1949 à Calzada de Calatrava, dans la province de Ciudad Real et la communauté autonome de Castille-La Manche, en Espagne. À 8 ans, il émigre avec sa famille en Estrémadure. Il y fait ses études secondaires qu'il poursuit chez les Franciscains. Comme Vargas Llosa il fait preuve de guidisme.

Vers 16 ans il quitte sa maison seul pour s'installer à Madrid, sans argent et sans travail, mais avec un projet très concret : étudier le cinéma et en faire. Il lui est impossible de s'inscrire à l'école officielle du cinéma puisque Franco vient juste de la fermer. Dans la mesure où il ne peut apprendre le langage cinématographique, Almodóvar décide d'en apprendre le fond en multipliant ses expériences artistiques personnelles dans différents domaines. Malgré la dictature, Madrid représente, pour un adolescent provincial, la culture, l'indépendance et la liberté.

Il fait de nombreux petits boulots mais il ne pourra s'acheter sa première caméra super 8 qu'après avoir décroché un emploi « sérieux » à la Compagnie nationale de téléphone d'Espagne. Il y travaille douze ans comme employé de bureau, douze années partagées entre de nombreuses activités qui contribuent à sa véritable formation en tant que cinéaste et en tant que personne. Le matin, à la Compagnie de téléphone, il apprend à connaître la classe moyenne espagnole qui vit les débuts de la société de consommation, avec ses grands drames et ses petites misères. Un sujet qui constituera la matière de réflexion de base de ce futur narrateur. Le soir et la nuit, il écrit, aime, fait du théâtre avec la mythique compagnie indépendante Los Goliardos, tourne des films en super 8 (sa seule école de cinéma).

Il collabore à diverses revues underground, écrit des nouvelles dont certaines sont publiées. Il a aussi réalisé des photo-romans au cours de sa jeunesse. Il a même fait partie d'une troupe de théâtre amateur (référence à cette période dans Tout sur ma mère) et a fait partie d'un groupe punk-rock avant de commencer sa carrière cinématographique.

Carrière cinématographique

Entre 1984 et 1985, Pedro Almodóvar réalise plusieurs courts métrages en amateur, remarqués dans le milieu underground.

En 1986, il fonde avec son frère Agustín Almodóvar la maison de production "El Deseo S.A.". Celle-ci produit les dix films suivants écrits et dirigés par Pedro ainsi que des films d'autres jeunes réalisateurs. L'année 2003 sera l'une des meilleures pour "El Deseo S.A.".

Son tout premier long métrage : Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier, se démarque déjà par sa liberté de ton, son goût pour les marginaux puis pour les aléas sentimentaux et sexuels. Bien que le jeune réalisateur soit beaucoup critiqué à ses débuts, le succès va croissant. C'est au loufouque et barriolé Femmes au bord de la crise de nerfs, récompensé par 5 Goyas du cinéma espagnol en 1989 dont celui du meilleur film, qu'il doit sa notoriété internationale. Ses premiers films s'inspirent, tout en les parodiant, du style des bandes dessinées, feuilletons télévisés, romans policiers, romans-photos, magazines people, romans de gare et autres objets de culture courante[1]. Mêlant le banal et le spectaculaire, ils poussent généralement le spectateur à voir au-delà des apparences dans des comédies de mœurs aux intrigues foisonnantes et un peu déjantées mais toujours efficaces. L'omniprésente thématique sexuelle des œuvres d'Almodóvar dérange et on le taxe de vulgarité mais il va tout de même s'imposer comme l'une des têtes de proue de la Movida espagnole. Talons aiguilles semble marquer un tournant dans sa carrière : tout en gardant son habituelle structure narrative, d'une extrême densité et préservant ses références à la culture populaire, le metteur en scène délaisse le kitsch et l'outrance pour explorer une difficile relation mère-fille et revisiter les codes du mélodrame, enrichis par une alternance de genres (comique, tragique, policier...). En 1999, il surprend critique, public et profession avec l'émouvant Tout sur ma mère qui évoque le parcours d'une femme reconstruisant sa vie après le décès accidentel de son fils[2]. Dans cette veine, sort trois ans plus tard Parle avec elle, considéré par la critique comme son œuvre la plus mature et la plus aboutie[3]. Vient ensuite La Mauvaise Éducation, sorti en France le 12 mai 2004, qui connait un succès controversé, le film sera applaudi par les critiques et le public, faisant 1 085 347 entrées en France.

Si Femmes au bord de la crise de nerfs lui vaut une renommée mondiale, Tout sur ma mère lui permet de remporter quelques unes des récompenses cinématographiques internationales les plus prestigieuses tels l'Oscar 1999 et le César du meilleur film étranger, le Prix de la mise en scène à Cannes et les Goyas du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Une de ses actrices favorites est Victoria Abril que certains de ses films ont imposée comme actrice majeure en France.

Volver fut également très bien reçu par la critique comme par le public. L'actrice principale en est Pénélope Cruz qui avait participé à la production de Tout sur ma mère.

En 2008, Pedro Almodóvar a tourné de nouveau avec Pénélope Cruz un film sur le cinéma et la jalousie : Étreintes brisées (Los Abrazos rotos). Le film est sorti sur les écrans français le 20 mai 2009.

Depuis quelques années, il fait partie des réalisateurs qui concilient succès populaire et cinéma d'auteur, anticonformisme et indépendance d'esprit avec des films très écrits, visuellement sophistiqués, toujours surprenants dans l'élaboration de leurs intrigues et qui restent malgré tout très appréciés du grand public.

Il fut membre du Jury au Festival de Cannes en 1992.

Leitmotivs dans l'œuvre d'Almodóvar

Pedro Almodóvar et Penélope Cruz en 2006 à l'occasion de la remise du Prix Prince des Asturies au cinéaste.
  • Les thèmes tournant autour de l'identité sexuelle: le travestissement, l'homosexualité ou la bisexualité, le transsexualisme etc. sont récurrents et présentés de façon positive (Almodóvar étant lui-même homosexuel).
  • Entre humour et émotion, le cinéma d'Almodóvar traite également des problèmes dus à la filiation et au rapport parent-enfant (en particulier mère-fille). Les notions de mensonge et de vérité s'entrecroisent dans des univers où les secrets de famille et les drames refoulés sont toujours prêts à ressurgir.
  • Les femmes ont souvent le rôle principal et leurs relations avec les hommes sont généralement perçues comme dangereuses. Carmen Maura, Pénélope Cruz, Marisa Paredes, Chus Lampreave, Victoria Abril, Julieta Serrano sont ses actrices fétiches. Chez les hommes, on peut citer la présence répétée d'Antonio Banderas.
  • Almodóvar affectionne particulièrement la mise en abîme (ce qui est sensible notamment dans Étreintes brisées) et la dimension du jeu, du double jeu, du déguisement voire de la duplicité de certains personnages (comme celui du juge travesti dans Talons aiguilles).
  • Les références au cinéma mondial prouvent que le cinéaste, à l'instar d'autres tels que Tarantino, est avant tout un grand cinéphile : les films d'Almodovar sont truffés de références au cinéma américain des années 1950 en particulier (films de Joseph Mankiewicz, Elia Kazan, Alfred Hitchcock etc.). L'influence de Douglas Sirk est indéniable.
  • On peut aussi citer de nombreuses références à la drogue puis aux arts et aux métiers du spectacle : télévision, cinéma, musique (principalement des thèmes populaires espagnols), théâtre, danse, peinture, tauromachie etc.
  • Le metteur en scène joue beaucoup sur une dimension tactile et bigarrée du cinéma, faisant appel aux notions du mouvement et de la symbolique des couleurs.

Citation

« Depuis mon enfance, j’ai une relation passionnée avec le cinéma. J’ai eu la vocation très tôt. J’ai toujours voulu faire des films. En tant qu’enfant, je pensais que les acteurs étaient le cinéma. Plus tard, j’ai découvert qu’il y avait beaucoup d’autres éléments autour d’eux. Des gens, par exemple qui inventaient une histoire et la racontaient. A partir de ce moment-là, j’ai décidé que ma vocation serait celle du narrateur, le maître du jeu, celui qui décide quelle histoire il veut raconter et comment la raconter. Bien que maintenant je sois réalisateur, je pense toujours que les acteurs sont la matière dont est fait le film. Ce sont eux qui matérialisent l’histoire, ils la portent et en font quelque chose de vivant et de réel. Je suis devenu réalisateur pour diriger les acteurs. »

Récompenses

Filmographie

Liens externes

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Notes et références

  1. Article Encarta sur Pedro Almodóvar
  2. Critique de Tout sur ma mère dans Le Guide du cinéma chez soi, éditions Télérama, 2004, Paris, page 1158
  3. Article Encarta sur Pedro Almodóvar
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