Patrimoine architectural religieux de Chamonix-Mont-Blanc

Patrimoine architectural religieux de Chamonix-Mont-Blanc
Article principal : : Chamonix-Mont-Blanc.

La connaissance du patrimoine architectural religieux[1] de Chamonix-Mont-Blanc est particulièrement intéressante pour comprendre les modes de vie passés. Les églises, chapelles, croix et oratoires, témoignent de la foi des habitants, des us et coutumes de l'époque.

C'est le retour de la Savoie au royaume de Piémont-Sardaigne en 1815, à la suite du traité de Paris du 30 mai 1814, qui fut le déclencheur du développement de la religion chrétienne.

Les oratoires ont un intérêt particulier. On les rencontre aux endroits stratégiques (croisée des chemins par exemple) où ils sont censés apporter la protection divine aux habitants et aux voyageurs.

Quant aux croix, œuvres d'artisans locaux, elles témoignaient de la fin d'un travail.

Les chapelles, qui appartenaient aux habitants des villages, assuraient leur protection et leur besoin de spiritualité. Elles sont presque toutes consacrées à des saints chargés de protéger les habitants contre les accidents de la montagne.

Sommaire

Les églises

L'art religieux baroque

Au XVIe siècle, la religion catholique, toute puissante, rejette les idées du protestantisme et organise la Contre-Réforme. Rome insiste pour que les artistes mettent leur art au service de la foi. C'est ainsi que naît l'art baroque : les couleurs et le mouvement sont là pour s'opposer à la rigueur de la réforme. Après s'être répandu rapidement dans l'Italie du Nord, l'art baroque s'étend à Turin, puis à la fin du XVIIe siècle, vers la France. Au XVIIIe siècle, la plupart des églises de la vallée sont rebâties dans ce style baroque par des maçons venant de la région de Milan. C'est ainsi que l'église de Chamonix est rebâtie en 1709 et celle d'Argentière en 1723.

Dans ces églises, la nef est unique. Le décor intérieur (couleurs vives, stucs, retables dorés...) contraste avec l'austérité de l'architecture extérieure.

L'église Saint-Michel de Chamonix-Mont-Blanc

L'église Saint-Michel et la place du Triangle de l'amitié
Le patronage de l'archange Michel

Cette église est placée sous le patronage de l'archange Michel. Dans la religion catholique, ces anges ont été placés par le Seigneur pour garder les hommes sur tous les chemins.

Historique

1099 : Le comte Aymon Ier de Genève fait dotation de la vallée à l'abbaye bénédictine de Saint-Michel de la Cluse, en Piémont. Des moines s'installent sur la rive droite de l'Arve. C'est la naissance du prieuré de Chamonix.

1119 : construction de la première église par les Bénédictins.

1519 : Guillaume de La Ravoire rattache ce prieuré à la collégiale de Sallanches.

1522 : un terrible incendie détruit quasiment toute l'église.

1702 : On décide de reconstruire l'église en faisant appel à des maçons milanais qui construisaient les églises baroques en Savoie.

1707 à 1709 : la construction est rapide. Le chapitre de Sallanches finance le chœur, les paroissiens le reste.

8 septembre 1714 : L'église est consacrée par l'évêque d'Annecy, Mgr Michel-Gabriel Rossillon de Bernex qui la qualifie de « l'une des plus belles de notre diocèse ». Sur les murs, on peut voir les douze « croix de consécration », indication des douze onctions faites par l'évêque au moment de la dédicace.

Hiver 1758 : l'église est en partie détruite par un incendie. Le toit, le clocher et le mobilier disparaissent dans les flammes.

1760 : La réhabilitation des peintures démarre. Elle sera terminée en 1790.

1830 : D'importants travaux de restauration sont entrepris : les murs et les voûtes sont reblanchis, les fonts baptismaux sont changés, de nouveaux retables sont construits.

1837 : Construction du retable de l'autel principal avec réutilisation de la statue de Saint-Michel qui était sur l'autel précédent.

1840 : On construit, devant la façade, un péristyle de style directoire avec quatre colonnes et un fronton triangulaire.

1864 : Ce péristyle est remplacé par la façade actuelle de style Napoléon III et une travée est ajoutée.

1926 : Une deuxième restauration crée un décor très riche, on ajoute des trompe-l'œil et la représentation des évangélistes à la croisée du transept.

1952 : Une troisième restauration fait retirer de l'église la quasi-totalité des tableaux et statues, puis les peintures sont rénovées.

22 mars 1976 : arrêté[2] de l'inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques de l'autel principal et de son retable, et des deux autels latéraux avec leurs retables du Sacré-Cœur et de Notre-Dame des Gloires.

28 décembre 1979 : arrêté[3] de l'inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques de l'église.

1980 : restauration complète de l'intérieur. Le décor d'origine (frise sur le pourtour des murs, douze croix de consécration, peintures des pilastres) est retrouvé et restauré. Les retables, statues et toiles, le Christ de la poutre de gloire sont également restaurés et repeints.

12 juillet 1992 : Le nouvel orgue, réalisé par le facteur d'orgue Michel Giroudun, artisan grenoblois, est inauguré par la musicienne Marie-Claire Alain. Le buffet de l'orgue a été séparé en deux parties distinctes afin que le grand vitrail de l'église puisse demeurer visible. Le buffet de droite abrite les pédales alors que le buffet de gauche renferme les sommiers de Grand-Orgue et Récit[4].

2003 : fin des travaux de réfection du clocher à bulbe. À l'origine, le clocher était en fer blanc, puis en cuivre jusqu'en 1934. Il est aujourd'hui constitué de centaines d'écailles en titane.

Cérémonie du 15 août

La place de l'église accueille, chaque année, la cérémonie traditionnelle de la Fête des Guides : appel des nouveaux guides, hommage à ceux qui ont disparu en montagne, messe[5].

L'église Saint-Pierre d'Argentière

L'église Saint-Pierre d'Argentière

1727 : consécration de cette nouvelle église, de style baroque comme à Chamonix. Cette église a été construite pour éviter aux habitants d'Argentière de devoir se rendre à l'église de Chamonix, inaccessible en hiver.

vers 1860 : comme à Chamonix, l'église est agrandie d'une travée et la façade est reconstruite.

5 novembre 1912 : arrêté[6] de l'inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historique du bas-relief central du retable. Ce bas-relief du XVIIe siècle, représente l'adoration des Mages.

10 avril 1963 : arrêté[7] de l'inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historique d'un ostensoir en argent.

1965 : restauration de l'intérieur de l'église, ce qui a permis de retrouver le décor baroque.

1987 : fin des travaux de réfection du clocher à bulle et de sa galerie orthogonale. Il est maintenant entièrement recouvert d'écailles en fer blanc étamé.

Les chapelles

Les chapelles de culte catholique

La chapelle des Bossons

Située route des Monquarts, elle a été construite en 1685 et a été placée sous le patronage de saint Donat, saint Pierre, saint Nicolas, saint Blaise et sainte Agathe. Elle a été restaurée en 1991.

C'est une petite chapelle : 5 mètres sur 10, le clocher atteint 10 mètres de haut. Construite en pleine période baroque, l'intérieur conserve des éléments de cette époque, notamment le retable, mais aussi des ajouts faits plus récemment comme le tabernacle du XIXe siècle au centre du retable.

La chapelle des Chosalets

Cette chapelle, construite en 1875, est dédiée à Notre-Dame du bon secours. Elle est située sur un terrain privé, chemin des Chosalets.

La chapelle des Praz

La chapelle des Praz

À l'initiative des habitants du village des Praz, en remerciement pour avoir été protégés des affres de la guerre, la chapelle des Praz, située au centre du village, a été construite entre 1941 et 1960. L'architecte André Rostagnat avait aux Praz une résidence secondaire. Il a mis tout son talent au service de ce projet : un édifice en granit s'insérant parfaitement dans le paysage grandiose des Drus. Cette chapelle est très remarquée par les touristes pour l'élégance de son clocher élancé et de la forme de la toiture. À l'intérieur,

C'est un lieu de silence et de prière, mais c'est aussi l'un des plus photographiés de la vallée : un élément essentiel du patrimoine chamoniard par son esthétique mais aussi par son aménagement intérieur pourtant très dépouillé, on peut y admirer les œuvres d'artisans de la région.

La chapelle des Tines

Cette chapelle, construite en 1777, est dédiée à Saint Théodule, premier évêque de Sion. Elle est située chemin Saint-Roch, Saint Roch imploré au moment des épidémies de peste. Au XIVe siècle, une épidémie ravagea Chamonix et la tradition veut qu'elle se soit arrêtée à Tines. La chapelle a alors été construite en action de grâces. Très endommagée au moment de la Révolution française, cette chapelle a été restaurée dès 1823. Depuis, le clocher a été rénové en 1950, les travaux de la toiture démarrés en 1986 se sont terminés en 1993.

La chapelle du Tour

Construite en 1685, la chapelle du Tour est la plus ancienne de la vallée. Elle a été fondée, avant même celle d'Argentière, par les habitants du Tour, aidés de ceux de Montroc. À l'époque, il leur était impossible de se rendre, en hiver, à Chamonix à cause des avalanches. Elle est dédiée à Saint Bernard de Menthon, protecteur des troupeaux, et à saint Ours, archidiacre irlandais en poste à Aoste.

Elle a été restaurée en 1995 grâce à l'aide financière du prince Sadruddin Aga Khan. La façade baroque a été refaite, le toit et le clocher ont été recouverts d'ancelles, le retable de l'autel a été totalement restauré.

les chapelles de culte protestant

La chapelle anglaise de Chamonix-Mont-Blanc

Les très nombreux touristes et alpinistes anglais, ressentent le besoin de a construction d'un lieu de culte. 29 ares de terrain sont achetés par un pasteur protestant en 1855. Le temple est ensuite construit et ouvre ses portes en 1860. Près de cette chapelle, les alpinistes anglais morts en montagne reposent dans un petit cimetière.

La chapelle protestante d'Argentière

À Argentière aussi, la communauté protestante aspire à disposer d'un lieu de culte. Ce sera chose faite en 1920 après qu'un prédicateur achète un terrain au bout de la moraine.

Les oratoires

Oratoire des Barrats

Il est situé route des Pélerins.

Oratoire des Bois

Il est situé à côté du 111 du chemin des Lanchettes.

Oratoire des Chosalets

Il est situé chemin des Chosalets.

Oratoire des Favrands

Il est situé en face du 254 du chemin des Favrands.

Oratoire de la Frasse

Les deux oratoires de la Frasse se font vis-à-vis, après le 992 du chemin des Cristalliers.

premier oratoire de la Frasse
la Frasse
second oratoire de la Frasse

Oratoire des Îles

Il est situé en face du tennis d'Argentière, le long de la route.

Oratoire de la Joux

Il est situé dans un terrain privé.

Oratoire de Montroc

Il est situé chemin de Gragni.

L'oratoire des Mouilles

Oratoire des Mouilles

Il est situé dans un champ, à droite du chemin des Béradis.

L'oratoire des Moussoux

Oratoire des Moussoux

Il est situé en face du 641 de la route des Moussoux.

L'oratoire des Pècles

Oratoire des Pècles

Il est situé au 588 de la route des Pècles.

Oratoire des Pèlerins d'en-bas (oratoire Sainte-Anne)

Il est situé chemin de la via d'Ava aux Pèlerins-d'en-Bas.

Oratoire des Pèlerins-d'en-Haut

Il est situé le long du chemin qui mène à la cascade du Dard.

Oratoire des Planards

Il est situé face au 161 du chemin du Biollay.

Oratoire des Plans

Il est situé passage de l'Oratoire.

Oratoire des Praz

Il est situé à côté du 1681 de la roite des Praz.

Oratoire des Praz-Conduits

Il est situé près du 360 de la rue du Lyret.

Oratoire des Tines

Il est situé au 251 du chemin de Saint-Roch.

Oratoire de Trélechamp

Il est situé sur le plateau de Trélechamp.

Les croix

Croix des Moussoux
Croix des Chosalets

Pour approfondir

Bibliographie

L'Art populaire en Savoie de Paul Dufournet, Ed. C. Bonneton, 1981 Documentation remise par l'office de tourisme et par le service urbanisme de la mairie

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. Une partie des informations synthétisées dans cet article provient de documents remis par la mairie de Chamonix.
  2. Référence PM74000125, PM74000126 et PM74000127 de l’Inventaire Base Mérimée
  3. Référence PA00118368 de l’Inventaire Base Mérimée
  4. Site de l'organiste Frédéric Chapelet présentant le Grand Orgue l'église Saint-Michel à Chamonix
  5. Site officiel de l'organisateur de la Fête des guides à Chamonix
  6. Référence PM74000122 de l’Inventaire Base Mérimée
  7. Référence PM74000124 de l’Inventaire Base Mérimée

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Patrimoine architectural religieux de Chamonix-Mont-Blanc de Wikipédia en français (auteurs)

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