Parti communiste révolutionnaire (marxiste-léniniste)

Parti communiste révolutionnaire (marxiste-léniniste)
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Le Parti communiste révolutionnaire (marxiste-léniniste) est le nom adopté en avril 1974 par la scission Front rouge du Parti communiste marxiste-léniniste de France (PCMLF) et dirigée par Max Cluzot, ancien secrétaire-général de Front rouge. Toutefois, la principale figure du parti est André Roustan, né en 1920, ancien FTP déporté à Buchenwald et ancien cadre du PCMLF[1]. En mai 1974, il reçoit le ralliement d'Oser lutter, groupe essonnien de la Gauche ouvrière et paysanne, tendance maoïste du Parti socialiste unifié (PSU).

Les effectifs du Parti communiste révolutionnaire marxiste-léniniste (PCR-ML), qui possède un local au 162, rue Marcadet, dans le 18e arrondissement de Paris[2], sont estimés à un millier de militants et 3 000 sympathisants[3].

Le mouvement prône l'antimilitarisme et la lutte contre l'« impérialisme français » : il participe ainsi à l'été 1974 au second second rassemblement au Rajal del Guorp sur le causse du Larzac ; certains de ses militants, avec d'autres issus du groupe occitan Poble d'Oc et de l'UCF (ML) prennent à partie François Mitterrand qui reçoit des mottes de terre et des pierres et est blessé à la tête[4].

En mai 1975, le PCR-ML se dote d'un mouvement de jeunes, l'Union communiste de la jeunesse révolutionnaire, dirigée par Jacques Archambaud (Jean-François Vitte), et qui compte dans ses rangs François Besse, fils de Georges Besse[5]. L'année 1975 est également marquée par le développement de plusieurs sections locales, à Lyon, Besançon ou Amiens.

Contrairement au PCMLF, le PCR-ML refuse de s'aligner sur les positions du gouvernement chinois et manifeste même quelques prises de positions et une attitude plus ouvertes que son homologue. Mais en 1975, à la suite de négociations secrètes ayant eu lieu à l'ambassade de Chine, des accords sont conclus. La Chine soutiendra financièrement le PCR, en échange, un dirigeant du parti viendra régulièrement discuter à l'ambassade de Chine, pour que la Chine « lui fasse part de son point de vue sur certains sujets essentiels ». En clair, pour qu'il soit indiqué les positions que doit prendre le PCR pour continuer à bénéficier de son soutien. Il s'agit, en général, de points ayant trait à la politique internationale. Une des formes du soutien financier est l'achat massif d'abonnements au journal Front rouge, puis au Quotidien du peuple — créé le 29 septembre 1975 — et l'abandon des bénéfices engendrés par la vente de livres chinois. Le soutien financier au PCR a toujours été très inférieur à celui attribué à l'organisation concurrente, le PCMLF et son journal L'Humanité rouge.

Après la dégradation des relations entre la Chine et l'Albanie, la Chine demande au PCR et au PCMLF, de rompre tout contact avec ce pays. Le PCMLF s'exécute immédiatement, mais le PCR est plus réticent. Après quelques mois, toutefois cette rupture est consommée (fin 1976), ce qui entraîne le départ de quelques responsables nationaux financés par l'Albanie.

Après la mort de Mao Zedong en 1976, le PCR-ML continue à soutenir le gouvernement chinois. Aux élections législatives de 1978, il présente des candidats communs avec le PCMLF, au sein d'une liste « Union ouvrière et paysanne pour la démocratie prolétarienne » (UOPDP) qui recueille entre 0,8 et 2 % des voix[6].

Son évolution politique aboutit à l'abandon de la référence « marxiste-léniniste » en 1981. Le PCR-ML prend alors le nom de « Parti communiste révolutionnaire » (PCR). Le PCR s'oriente à partir de cette date vers une ligne autogestionnaire. Dans cette optique, il participe aux côtés de militants trotskistes, issus de la LCR, à la Fédération pour la gauche alternative, et soutient la candidate du PSU, Huguette Bouchardeau, à l'élection présidentielle.

Après le départ de la plupart des militants en 1982, René Rodriguez devient secrétaire général du PCR. Il décide de prononcer la dissolution du parti en 1983.

Notes et références

  1. Christophe Bourseiller, Les maoïstes. La folle histoire des gardes rouges français, Éditions du Seuil, collection « Points – essais », 2008, p. 386.
  2. Christophe Bourseiller, op. cit., p. 387.
  3. Christophe Bourseiller, op. cit., p. 393.
  4. Christophe Bourseiller, op. cit., p. 388.
  5. Christophe Bourseiller, op. cit., p. 392.
  6. Christophe Bourseiller, op. cit., p. 415-416.

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