Parti Ba'as

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Drapeau du Parti Baas.

Le Parti Baas (ou Ba'ath ou Ba'as ou Parti Baas arabe socialiste) originel est créé en 1947 à Damas et a pour but l'unification des différents États arabes en une seule et grande nation. Le mot arabe بعث signifie en français « résurrection » ou « renaissance ».

Après de nombreux événements (dont la scission du parti en deux et l'exil de ses fondateurs), le Baas arriva au pouvoir en Syrie (1963-1966 puis de 1970 jusqu'à nos jours) et en Irak (1963, chassé la même année puis de 1968 à 2003). Cependant, l'idéologie originelle n'est plus qu'un lointain souvenir pour ces deux branches du Baas.

La doctrine baassiste combine le socialisme arabe et le nationalisme panarabe. La laïcité est un autre pilier du Baas : Michel Aflak reconnaît la place prépondérante de l'islam dans l'essor de la nation arabe, mais pense que seul un État laïc permettra de regrouper toutes les composantes d'une nation arabe très divisée sur le plan confessionnel. La devise du parti Wahdah, Hurriyah, Ishtirrakiyah signifie « Unité, Liberté, Socialisme ». « Unité » se rapporte à l'unité panarabe, « Liberté » souligne la liberté vis-à-vis des intérêts occidentaux en particulier, et « Socialisme » fait référence spécifiquement au socialisme arabe opposé au marxisme et se fondant sur la personne (et non les classes).

Sommaire

Origines

Symbole du Parti Baas

Les partis Baas syrien et irakien sont issus du mouvement Ba'as, un mouvement politique arabe et socialiste qui a commencé au début du XXe siècle, fondé par des penseurs syriens, principalement Michel Aflak (chrétien orthodoxe). Deux autres partisans notables de l'idéologie baassiste des débuts sont, Salah al-Din al-Bitar (sunnite) puis Zaki al Arzouzi (alaouite). Comme Michel Aflak, ils ont eu des carrières d'éducateurs de la classe moyenne, influencés dans leur pensée politique par l'éducation occidentale. Beaucoup des premiers baassistes étaient également chrétiens. Le mouvement a également trouvé appui parmi l'aile plus républicaine des soldats irakiens dans les services britanniques et plus tard hachémites.

Le Parti socialiste arabe Baas a été officiellement fondé lors du premier congrès du parti, tenu à Damas le 7 avril 1947.

Le parti, fondé en opposition à la fois au protectorat français et à la génération plus ancienne des nationalistes arabes syriens, préconisa à la place une unité panarabe et un nationalisme arabe. Le Parti baassiste syrien s'est opposé à l'influence de l'Europe dans les affaires intérieures, et a employé le nationalisme et la notion d'unification du monde arabe comme plate-forme. Les baassistes ont toujours prétendu parler au nom de la nation arabe entière et pour le progrès des masses, bien que le parti soit demeuré extrêmement petit, factieux et souvent dépendant des nationalistes radicaux parmi les militaires. Cependant, son influence s'est rapidement étendue à d'autres pays arabes au cours des années 1954-1958, et des branches furent formées en Irak, Jordanie, et au Liban.

Le Parti Baas syrien

Le Parti Baas comptait prendre le pouvoir par des moyens légaux. Le premier succès est venu de la Syrie, où le parti est devenu une force importante, mais est dissous suite à la formation de la République arabe unie (1958) en appui au nouveau Gouvernement de nasséristes. Après la rupture de la République arabe unie en 1961, le parti et son idéologie passent sous le contrôle d'un groupe de militaires qui préparent le renversement du gouvernement, qu'ils comptent justifier par l'idéologie baassiste.

La junte militaire prend le pouvoir en 1963, et porte le Parti Baas au pouvoir en Syrie. Le nouveau gouvernement réalise rapidement et à grande échelle les nationalisations. En 1963, le Baas est le seul parti politique légal en Syrie, mais les factions et l'éclatement du parti mènent à une succession de gouvernements et des nouvelles constitutions. En 1966 une junte militaire menée par Salah Jedid, représentant les éléments prosoviétiques du parti, l'emporte sur l'aile plus modérée, purgeant du parti ses fondateurs originaux, Michel Aflak et Bitar.

Dans ces circonstances le Parti Baas syrien se sépare en deux factions : la faction « progressiste », menée par Nureddin Atassi, qui accorde la priorité à la réforme économique néo-marxiste, et le groupe « nationaliste », mené par le Général Hafez-el-Assad. Les partisans d'Assad sont moins intéressés par le socialisme, et favorisent plutôt un maintien militant de l'union des Arabes et l'hostilité envers Israël. En dépit des changements constants de politique et de gouvernement, les deux factions demeurent au pouvoir jusqu'en 1970 dans une coalition incommode, quand par un autre coup d'État, Assad réussit à évincer Atassi en tant que premier ministre. Assad sera l'un des chefs d’État du Proche-Orient resté le plus longtemps au pouvoir. Il décède en 2000, son fils Bachar el-Assad devenant président.

Aujourd'hui le Parti Baas syrien a peu à voir avec l'idéologie originelle. Il a peu fait de progrès vers l'unité arabe, et a tout abandonné sauf une conception autoritaire du rôle de l'état dans l'économie, prétendument "socialiste".

Le Parti Baas syrien a des branches au Liban, au Yémen, en Jordanie, au Soudan, en Irak (actuellement coupée en deux factions), bien qu'aucune des branches non-syriennes n'ait l'importance de la branche syrienne. Les Palestiniens connaissent le Parti Baas syrien sous le nom de as-Saiqa (le coup de foudre).

Le baassisme irakien

En Irak, la première tentative de prise de pouvoir remonte à 1962, mais c'est effectivement en 1968 que le parti se saisit du pouvoir par un coup d'État. Son régime dure jusqu'en 2003.

Les partis Baas syrien et irakien actuels diffèrent largement et s'opposent partiellement, bien qu'ils se soient séparés longtemps après leur création. Ils partagent un trait commun en cela que sous Saddam Hussein le parti irakien s'est également éloigné des principes de baassisme.

Histoire

En Irak le Parti Baas est demeuré un groupe civil et a manqué d'un appui fort chez les militaires. Le parti a eu peu d'impact, et le mouvement s'est séparé en plusieurs factions après 1958, puis en 1966. Il a aussi manqué d'un appui populaire. Mais, par la construction d'un appareil fort, le parti a réussi à prendre le pouvoir.

Le baassisme est arrivé au pouvoir la première fois lors du coup d’État de février 1963, quand Abdul Salam Arif est devenu le président. Les interventions du parti ba'assiste syrien et l'opposition entre les modérés et les extrémistes, aboutit à un nouveau coup d’État en novembre 1963, permettant de discréditer les extrémistes. Cependant, les modérés continuèrent à jouer un rôle important dans les gouvernements non-baassistes suivants.

En juillet, 1968, un coup d’État permit au général baassiste Ahmad Hasan al-Bakr de prendre le pouvoir. Les conflits internes au parti continuèrent, et le gouvernement fit périodiquement des purges parmi les dissidents. Saddam Hussein succéda à Al-Bakr en 1979 et dirigea l'Irak jusqu'en 2003. Bien que presque toute la conduite baassiste n'ait eu aucun fond militaire, sous Hussein le parti changea nettement et se militarisa, les principaux dirigeants apparaissant fréquemment en uniforme.

Organisation du parti

La cellule ou le cercle de parti est composé de trois à sept membres, c'est l'unité de base de l'organisation du Parti Baas irakien. Les cellules fonctionnent au niveau du quartier ou du village, où les membres se réunissent pour discuter et exécuter les directives venant du parti. Comme les cellules sont peu en contact entre elles, c'est la hiérarchie du parti qui impose la fidélité des cellules au parti. C'est ce qu'ont découvert les États-Unis et leurs alliés en Irak en 2003, l'organisation en cellules a également rendu le parti fortement résistant aux épreuves.

Une division du parti comporte deux à sept cellules, commandées par un commandant de division. De telles cellules baassiste étaient présentes dans tous les services publics et l'armée, où elles ont fonctionné comme chien de garde du parti, une forme efficace de surveillance secrète au sein de l'administration publique.

Une section de parti comporte deux à cinq divisions, d'un grand quartier d'une ville, ou d'une zone rurale.

La branche est le niveau supérieur aux sections ; elle comporte au moins deux sections, au niveau de la province.

Le congrès de parti, réunit toutes les branches, élit la direction régionale comme noyau du mécanisme de prise de décision.

La direction nationale du Parti Baas se trouve au niveau supérieur à la direction régionale. Elle forme le plus haut organe définissant la politique et coordonnant le mouvement Baas dans l'ensemble du monde arabe.

L’après Saddam Hussein

En juin 2003, l'occupation de l'Irak par les forces menées par les États-Unis a conduit à l'interdiction du Parti Baas. Certains critiquent les États-Unis sur l'étape suivante qui a consisté au début à interdire tous les membres du Parti Baas dans le nouveau gouvernement, dans l'administration, ainsi que dans les établissements scolaires, interdisant à trop de personnes une participation au nouveau gouvernement. Une foule de professeurs ont perdu leur travail, entraînant de larges protestations non rapportées dans les journaux et des manifestations dans les universités. Précédemment seuls les membres du parti pouvaient accéder aux positions élevées dans le gouvernement ou dans l'enseignement.

Le parti hors d’Irak

Le Parti Baas irakien avait établi des branches dans divers pays arabes, comme le Liban et la Jordanie. Après la chute du gouvernement de Saddam Hussein, beaucoup de branches se sont distancées du parti central, par exemple celles du Yémen et du Soudan.

La branche palestinienne connue sous le nom de Jabhat at-Tahrir el Arabiyah (Front de libération arabe, ou ALF) a formé la principale faction politique palestinienne en Irak pendant les années de Saddam Hussein.

Au Bahreïn, Rasoul al-Jaich mène le parti pro-Baas appelé société démocratique nationaliste de rassemblement (Jami'at at-Tajammou' al-Qaoumi ad-Dimouqrati).

Un parti Baas d'obédience irakienne a existé autrefois en Syrie, mais le gouvernement syrien l'a sévèrement réprimé.

Voir aussi

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