Paramé

Paramé
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L'ancienne mairie vue de la place Georges Coudray
Digue de Rochebonne par marée haute

Paramé est une ancienne commune d'Ille-et-Vilaine, qui a fusionné avec Saint-Servan et Saint-Malo en 1967. Elle est située à l'est de Saint-Malo, à laquelle elle est reliée par le Sillon. Paramé est connue pour sa longue plage de près de 2 kilomètres couramment appelée plage de Rochebonne.

Sommaire

Anciennes armoiries

Créées en 1931, les armes choisies pour Paramé sont « d'azur au navire à rames d'or, aux voiles éployées de même, au franc quartier d'argent chargé d'un aigle à deux têtes de sable plain  » soit un navire d'or avec rames et voiles sorties sur un fond d'azur et dans le quart supérieur gauche un aigle noir à deux têtes sur fond blanc. Le bateau représente le navire de Jacques Cartier et l'aigle le seigneur de Plessis-Bertrand[1].

Blason ville fr Paramé (35).svg

Histoire

Le nom de Paramé est ancien, vraisemblablement pré-européen. Dans les chartes on trouve en 1319 "Ecclesia de Passu ramato" et au XVIIe siècle "Pasramé". La fréquence de pierres taillées sur ses plages attestent d'établissements humains à l'époque préhistorique. Paramé faisait partie du domaine de l'ancienne tribu gauloise des Coriosolites (avec Corseul puis Aleth comme capitale). L'arrivée des Bretons au VIe siècle fut le fait de moines venus christianiser la région païenne. Peu d'implantations bretonnes, avec seulement quelques noms de lieux de cette origine, tel que Limoëlou, sont à dénombrer. La ville de Paramé s'étendait jusqu'au XVIIIe siècle sur le plateau du centre-bourg actuel. L'agrandissement de la ville vers les zones endiguées ne date que du XIXe siècle.

Moyen Âge

Au VIe siècle, sur le sommet du plateau de Paramé, avait été créé un prieuré sous le nom de « Prieuré Saint-Domin » ou Lann Donneck, ce dernier étant le compagnon de Saint Malo qui débarqua avec 33 religieux sur l'île de Cézembre. Donneck reçut pour mission de fonder une maison religieuse sur la terre ferme. Une chapelle dédiée à Saint Domin existait en 1249 et fut rattachée à la paroisse de Paramé par une bulle datée de 1313.

Les fondations du monastère de Mandane, créé par saint Scubillion, auraient été retrouvées dans de petites cellules au Minihic. Compagnon de saint Pair, saint Scubillion était né, comme celui-ci, à Poitiers après 480. D'abord moines au monastère d'Ersion à Saint-Jouin de Marnes (dans l'actuel département des Deux-Sèvres), ils furent envoyés pour évangéliser le Cotentin. Ils fondèrent des monastères à Coutances, Bayeux, Rennes et Le Mans. Saint Pair fonda un monastère à Scissy puis devint évêque d'Avranches. Il mourut en 565. Saint Scubillion disparut dix ans plus tard (leur fête est le 16 avril). Le monastère fut vraisemblablement détruit lors des invasions vikings qui s'étaient implantés à Aleth (Saint-Servan), Saint-Suliac (mont Garot), Dinard et dans la région d'Erquy[réf. nécessaire].

Au Moyen Âge, parmi les importantes seigneuries médiévales de Paramé, citons le Vausalmon, et le Pont Pinel. L'important domaine du Plessix Bertrand, dont le château se trouvait en Saint-Coulomb, s'arrêtait à l'épi de la Hoguette. De cette fameuse seigneurie provient la famille du connétable Bertrand du Guesclin. Des historiens ont attribué la paternité de Jacques Cartier à la ville de Paramé.

Temps modernes

Fuyant les persécutions, des bénédictins anglais s'installent à Paramé à partir de 1611 avant de rejoindre Saint-Malo. Aux XVII et XVIIIe siècles, plusieurs camps militaires y furent installés, afin de prévenir les débarquements anglais. À partir de cette époque, Paramé fit partie de la grande politique de défense de la côte nord de la Bretagne, avec la construction du fort d'Arboulé ou de la Varde. Le romantisme doit à la Grand Plage de Paramé lorsque Chateaubriand se rendait au fort de La Varde pour y rêver.

  • 1758. Débarquement britannique à Cancale le 5 juin. Ils établissement un campement de 4000 hommes entre Paramé et Saint-Ideuc, pillages et destruction de nombreux navires à Saint-Servan. Les Britanniques rembarquent le 10 à l'annonce de l'arrivée de troupes françaises de Basse-Bretagne et de Normandie[1].

Dans les années 1780, le secteur agricole représentait 40% des actifs, les marins et soldats plus du tiers et l'industrie et l'artisanat 20 % répartis entre le bâtiment et les activités portuaires (charpentiers)...

À la fin du XVIIIe siècle, les terrains agricoles s'étendirent sur les bois, dunes et marais. La vie agricole pouvait être divisée en 4 rubriques : lin et chanvre sur 6 hectares, légumes sur 26 hectares (légumes de plein champ, fèves et pois par exemple). Les « patates » qui apparaissent alors feront 150 hectares en 1842. Fourages sur plus de 150 hectares, blé pour plus de 50 pour 100 des cultures (plus de 500 hectares), un peu de colza (80 hectares en 1842), et tabac à partir de 1795 environ avec le blocus britannique. Le tabac représentera quelques hectares au début du XIXe siècle.

Un nombreux cheptel était élevé grâce aux prairies, aux friches et aux cultures fouragères, avec 1389 animaux (sans compter la commune de Rothéneuf). Avec plus de 800 ovins, 150 chevaux, Paramé approvisionnait la ville de Saint-Malo.

Révolution française

En 1789, les 2 paroisses Paramé et Rothéneuf devinrent 2 communes rassemblées en un canton. Rothéneuf était le port de Paramé. Sous le prétexte qu'elle était trop petite et enclavée, la commune de Saint-Ideuc fut supprimée définitivement et intégrée à Paramé, le 7 décembre 1792.

L’organisation des fêtes révolutionnaires témoigne de l’accueil favorable de la population de Paramé aux changements apportés par la Révolution française, surtout après la fin de la Terreur :

  • l’anniversaire de l’exécution de Louis XVI, accompagnée d’un serment de haine à la royauté et à l’anarchie, est fêté (à partir de 1795). C’est la fête qui a le plus de succès[2] ;
  • la fête du 26 messidor (14 juillet) est prévue et organisée à partir de 1794, mais n’est pas ou peu suivie[3] ;
  • les autres fêtes républicaines sont peu suivies, notamment à cause du manque de succès du calendrier républicain, qui fait que les fêtes d’Ancien Régime et les nouvelles ne coïncident pas[3]. On peut citer les fêtes de la Jeunesse, de la Reconnaissance au printemps, et la fête de l’Agriculture, en juillet.

XIXe siècle

Une importante communauté britannique y demeurait à la fin du XIXe siècle. De 1880 à 1910, une longue digue a été construite pour protéger les dunes et permettre leur lotissement, lançant Paramé comme station balnéaire avec, quelques années plus tard, la construction du Grand Hôtel (1883) puis des Thermes marins. Cette digue, bordée de maisons de la Belle Époque, est devenue désormais un lieu de promenade fréquenté.

  • 1883. 8 juillet, inauguration de la nouvelle église[1]. Le clocher ne sera achevé que 15 ans plus tard en décembre 1897, dominant la ville avec une hauteur de 57 mètres.
  • 1889. Un tramway à vapeur est inauguré en août entre les 3 villes, Paramé, Saint-Servan et Saint-Malo[1]. Les travaux ont été exécutés par la société Wilmart de Bruxelles et les quatre premières locomotives viennent de Carel Frères à Gand. La Société des tramways bretons est créée.
  • 1898. Inauguration de la ligne de tramway Paramé-Cancale.

La vie poétique fut importante à Paramé, à la fin du XIXe siècle. Le poète Louis Tiercelin y publiait une revue, L'Hermine. Il fit découvrir le poète Guy de Villartay, originaire du manoir de la vallée, au Petit-Paramé. Théo Briant, l'ami de Max Jacob, d'André Breton, de Jean Vodaine, le confident de Louis-Ferdinand Céline et de Colette, faisait régner une vie extrêmement brillante dans cette petite ville[réf. nécessaire]. Dans son moulin, La Tour du Vent, étaient situées les éditions du Goéland qui publiaient la revue du même nom. Le grand poète, Patrice de la Tour du Pin, faisait partie de ses jeunes protégés. Les prix du Goéland étaient décernés chez Lipp à Paris et agrémentés de sommes importantes. Robert Sabatier affirme « qu'aucun de ceux que l'aile du Goéland a effleurés ne peut l'oublier. »

XXe siècle

  • 1921. Un décret présidentiel est pris le 13 août faisant de Paramé une station climatique[1].

Ce décret autorise la mairie à prélever une taxe de séjour qui va servir aux travaux d'assainissement. Le Conseil municipal, dans le but de promouvoir le tourisme, décide alors de créer des armoiries pour la ville.

  • 1931. Inauguration du nouvel hôtel des Postes, Télégraphes, Téléphones en haut du boulevard Rochebonne par le ministre des Postes Charles Guernier[1] (elle y restera jusqu'en 1993 et l'inauguration d'une nouvelle poste à côté de l'ancienne mairie).

Seconde Guerre mondiale

Paramé fut un lieu de combats entre troupes américaines et allemandes en août 1944 lors de la libération de Saint-Malo que les Allemands avaient transformée en forteresse. Paramé constituait alors une des lignes de défense. Il existait ainsi une ligne anti-chars de de la plage du Minihic, passant par les Réservoirs, la fontaine aux Pèlerins, le pont Robert, la Godelle et finissant à la voie ferrée[4]. Cette ligne est constituée d'un réseau de fils barbelés et de nombreux champs de mines, renforcé par des tranchées et des abris de mitrailleuses. Elle est soutenue, au nord sur la côte par le fort de la Varde avec des batteries et des abris bétonnés, en arrière par le fort du Tertre aux Loups et par la casemate du phare de la Haize. La principale défense est constituée par le fortin de Saint-Ideuc avec 4 canons auquel est associé un double blockhaus aux Réservoirs capable de couvrir tout le terrain entre le Lupin et le village du Gué et un blockhaus à la fontaine aux Pèlerins qui lui couvre la Croix Désilles, les Chênes et le Bélévent. Du Bélévent à la Godelle et à la voie ferrée, la défense est plus faible : quelques champs de mines, des maisons d'habitation fortifiées et de petits abris pour mitrailleuse[4]. C'est par là que passeront les Américains. En arrière de cette ligne de défense, les Allemands ont fortifié quelques points, dont la maison de l'armée du Salut, à Parc Ombrages, aux Chênes. Une batterie et des tunnels sur la montagne Saint-Joseph protègent l'accès du marais.

Mais les Allemands se sont surtout protégés contre un attaque venant du nord, depuis la mer. Or l'attaque viendra du sud, des terres, et la plupart des canons de la côte, tournés vers le nord seront inopérants. La garnison allemande est assez hétérogène, comme la plupart des troupes stationnées sur les côtes de la Manche. Elle est estimée à environ 3000 hommes pour la seule défense de Paramé et est composée d'hommes de la Marine allemande, boulevard Hébert, d'infanterie de la Wehrmacht à Rochebonne, de troupes russes à Parc Ombrages et au Val, d'hommes de la Luftwaffe à Saint-Ideuc, etc.[4].

Les combats pour la ville de Paramé/St Ideuc durèrent une semaine.

Après la percée de Chateauneuf (5 août), les Américains sont stoppés par les canons situés sur les crêtes de Saint-Méloir-des-Ondes, où se situe une batterie qui aura une grande importance pour la suite de la bataille : la "M.K.B Cancal". Cette batterie est située sur les hauteurs du Château Richeux (Ra S 101). Elle est armée de 4 canons de 7.5 cm Flak Vickers-Armstrong et n'a jamais été terminée. À partir du 8 mai 1944, elle est occupée par des éléments italiens en provenance de Bordeaux. Mais très vite le Haut Commandement de la Marine à la suite de mauvaises expériences avec le même type d'unité décide d'affecter ces mêmes Italiens sur l'île de Cézembre. Sur place, ils sont remplacés par des troupes allemandes.[réf. nécessaire]

Le 6 août 1944, les Américains arrivent sur les lieux et commencent à prendre la batterie sous leurs feux. La position résiste malgré ses défenses précaires et parvient même à abattre un avion d'observation d'artillerie le 7 août. Le jour suivant des renforts sont envoyés depuis Saint-Malo pour tenter de tenir la batterie face à la poussée américaine, sans succès. La batterie est prise ce même jour. Juste avant sa chute, les Allemands transfèrent une partie des munitions vers une batterie utilisant des canons similaires dans la zone de Paramé"[/i]-Texte Kalenbach

Les Américains ne nettoient le secteur de Saint-Méloir que le 8 août. Le 6 août, alors que le secteur de Cancale (K.V.U.Gruppe Cancale) est évacué par les Allemands, l'infanterie U.S. se heurte à la seconde ligne de défense, en fin de soirée (de la plage du Minihic, passant par les Réservoirs, la Fontaine aux Pélerins, le Pont Robert, la Godelle jusqu’à la voie ferrée, pour la partie de Paramé).

Chronologie des évènements

-Dimanche 6 août :matin : bombardement

  • de La Godelle (Wn 610-1x7,5cm F.K)
  • de la Montagne St Joseph (S 234-3x2cm Flak 30,+ ou - 550 hommes)
  • de la Baneville (Wn 606-1x7,62cm I.K.H 290r,1x 5cm K.W.K L/60,+ou - 60 hommes)
  • de la M.K.B Paramé (4x 7,5cm Flak Vickers-Armstrong, 3x 2cm Flak)
  • du point d'appui des Réservoirs (Wn 603-1x 7,5cm Pak 40,1x 4,7cm Pak 181 f,1x 2cm Flak)
  • de la batterie de la Bastide (W 602-4x 7,5 cm,+ou - 100 hommes)

après-midi : prise du point d'appui du Val (Wn 611a-1x7,62cm I.K.H. 290r) de la Baneville (16h30) assaut d'infanterie soutenue par des lance-flammes qui échoue sur la M.K.B Paramé assaut blindé contre La Godelle

En cette fin de journée, 2 points d'appui sont tombés et 2 assauts ont échoué.

-Lundi 7 août nouveaux assauts contre La Godelle mais sans résultats, le reste du front ne bouge pas

-Mardi 8 août Les alliés mènent à Paramé un assaut visant à isoler l'ennemi dans la zone St-Ideuc/La Varde

-Matin : Prise de la Godelle Combats d'approche à la Montagne St-Joseph

-Après-midi: Après de durs combats les Américains sont maîtres du sommet, grâce aux chars, et d'un des tunnels de la Montagne St-Joseph (18h30) Prise de la H.K.B « les Ormeaux » (S 160a-4x 15,5 cm s.F.H 414 f,3x 2 cm Flak 30), capture de l'état-major Contre-attaque allemande depuis la côte vers le centre-ville de Paramé (menée par des éléments de l'Ost. Bat. 602 et Ost Batterie 582, l'E.M allemand est déçu de l'attitude des fantassins russes et des artilleurs qui ont saboté leur pièces et se sont enfuis)

Le soir du 8 août, la ville est presque coupée en deux, les Américains ayant capturé son centre nerveux dans sa quasi-totalité. Le sort de la bataille est joué et les points d'appuis qui restent à l'est sont isolés ou sont en passe de l'être.

-Mercredi 9 août Encerclement de la Pointe de Rochebonne (Wn 111-1x8,8 cm Pak 43/41,2x 5cm K.w.K) En fin de journée, les derniers défenseurs de la Montagne St-Joseph, piégés dans leur tunnel n'ont d'autre choix que de se rendre.

Les Américains viennent d'atteindre la côte et ont donc coupé la ville en deux. Ils s'apprêtent à faire mouvement vers l'est.

-Jeudi 10 août

matin : prise de la Pointe de Rochebonne ainsi que de la Boulnaye (Wn 111a-1x 7,5 cm PaK 97/38,2x 4,7cm Pak 181 f,1x 4,7 cm SGL t)

après midi : dans la soirée, destruction de la casemate de la Haize par un obus incendiaire(Wn 601-1x 7,62 cm I.K.H 290r,1x 2cm Flak 38) dans la nuit du 10 au 11, bombardement du secteur des Nielles (S 222 et 221-3x 2cm Flak 38,Stab gem.Flak.Abt.343)

Ce jour, les Américains ont essentiellement progressé le long de la côte afin de terminer l'encerclement de St-Ideuc, donc de la dernière épine dans leur pied à l'est. Avec la prise de la Boulnaye, il n'y plus qu'un faible point d'appui entre eux et la batterie de marine.

-Vendredi 11 août Prise de La Bastide (soirée) Destruction du dernier canon de la batterie de marine

En cette fin de journée, les Américains sont maîtres de Paramé en intégralité et seuls 5 points d'appuis leur opposent encore un semblant de résistance, à St-Ideuc. Les derniers combats sont proches

-Samedi 12 août matin : malgré la vivacité des défenses rapprochées, la batterie de St-Ideuc est emportée de haute lutte après que le dernier carré de défenseurs périssent dans l'explosion de la soute qui les abritait, environ 100 prisonniers, pour la plupart issus de la Luftwaffe

après-midi : prise du point d'appui des Réservoirs (14h00)

Il ne reste le 12 août au soir que 3 points d'appuis encore tenu précairement par l'occupant

-Dimanche 13 août 1944 les points d'appuis du Minihic (W 109a-1x5cm K.w.K L/42,1x 5 cm K.w.K,2x Pak) et de la rue de La Haize (3x 2cm Flak 30?) sont pris d'assaut et tombent rapidement En fin d'après midi, à 21h30, le Stutzpunkt "Fort de la Varde"(S 109- 2x 7,5cm le.F.K 243h,2x5cm K.w.K L/60,1x5cm K.w.K L/42,1x 4,7cm Pak 36 t,2x2cm Flak) tombe après un dernier bombardement

Avec la prise de La Varde, c'est toute la façade orientale de la Festung qui tombe aux mains des Alliés.

On constatera quelques rapides abandons de positions mais aussi une résistance acharnée sur certains points. Le colonel Aulock, commandant allemand de la forteresse Saint-Malo, fermement décidé à résister, avait fait évacuer la population civile de Paramé. Les premières troupes d'infanterie américaine arrivent sur Paramé le 6 août. Une contre-attaque est réalisé par les troupes occupantes de la Varde, par le boulevard Chateaubriand, afin de prendre en tenaille les forces américaines avancées sur la digue de Paramé.

La bataille pour la libération de Paramé a duré une semaine. En effet, les Alliés après avoir réussi la percée d'Avranches ne laissèrent que quelques divisions libérer la Bretagne, le gros des troupes alliées étant affecté dans un mouvement vers l'est pour prendre les Allemands en tenaille en Normandie. Ainsi les premiers jours de l'attaque de Saint-Malo ne se feront qu'avec de l'artillerie et de l'infanterie. Les premiers chars ne se présenteront que quatre jours plus tard. Si Paramé à moins souffert que Saint-Malo, une centaine de maisons furent néanmoins détruites et mille autres sont endommagées[4].

Fusion des trois communes

L'idée d'une fusion des trois villes Saint-Malo, Saint-Servan et Paramé est une idée ancienne. En 1750, une proclamation servannaise allait dans ce sens[5]. Les 3 centres n'étaient distant que de trois ou quatre kilomètres et le développement des communes avait rendu les trois villes mitoyennes. Certes, elles demeuraient différenciées par leur vocation. Saint-Malo restait la ville historique, commerciale et tournée vers le port, Saint-Servan plus havre de retraite et port de pêche, Paramé, à l'origine bourg rural et agricole était devenue une station balnéaire. Mais l'activité économique des trois villes s'imbriquait de plus en plus.

En 1947, lors de la reconstruction de Saint-Malo, l'idée est relancée par le préfet Billecard. En 1962, l'union CFTC de Saint Malo interpelle les trois maires dans un rapport économique indiquant que le développement de l'agglomération ne pourra se faire que dans l'unité des trois communes. Le 31 mars et le 20 avril 1963, les conseils municipaux de Saint-Servan et de Paramé se prononcent pour la fusion mais suite à ces demandes, le préfet demande l'avis du conseil municipal de Saint-Malo, dirigé alors par Guy La Chambre, qui rejette la fusion le 27 mai 1963[5].

1965 est l'année des élections municipales. Un projet d'union est formulé par le Comité d'action locale pour l'expansion de Saint-Malo. Le 28 mars, le conseil municipal de Saint-Servan relance l'idée d'une fusion, suivi par celui de Paramé le 24 avril et ce dans les plus brefs délais. Le conseil municipal de Saint-Malo freine encore, se déclarant le 27 mai 1965, seulement prêt à étudier cette fusion[5]. Finalement en 1966, après un nouveau vote pour la fusion des conseils municipaux de Saint-Servan, puis de Paramé, le conseil municipal de Saint-Malo vote à son tour le 28 novembre pour une fusion dans les deux ans. Le préfet active alors le processus et le ministre de l'Intérieur Christian Fouchet signe le décret de fusion le 26 octobre. Les maires perdent alors leurs prérogatives, les trois villes étant administrées par une délégation spéciale jusqu'à la tenue d'élections municipales le 26 novembre[5]. Marcel Planchet, maire de Saint Servan (et seul des trois anciens maires à se présenter) est élu maire du "Grand Saint-Malo".

La culture des fleurs et la fête des Œillets

En 1899, la Société des Serres de Bretagne construisit les premières serres à Paramé pour la culture des tomates pour l'exportation vers le Royaume-Uni ainsi que des fleurs, arums et narcisses. MM. Richon et J.Hermès développèrent les fleurs (œillets) et importèrent les premières variétés à grosses fleurs (Thomas Lawson) dont l'apparition avait fait sensation aux États-Unis. À partir de 1956 eut lieu la première « fête des œillets », 2 jours au mois de juillet à travers toute la ville avec défilé, chants et danses folkloriques principalement bretons. Cette fête qui perdurera à Paramé après la fusion des trois communes deviendra en 1978 la fête du Clos Poulet en s'étendant à Saint-Malo puis vingt ans plus tard Folklores du monde[6].

Administration

Liste des maires de Paramé jusqu’à la fusion avec Saint-Malo
Période Identité Étiquette Qualité
janvier 1790 novembre 1790 Michel Macé    
14 novembre 1790 juin 1791 Pierre Michel    
20 juin 1791 avril 1793 George Laisné    
8 avril 1793   François Leprince    
    Joseph Lemarié    
9 nivôse an II brumaire an IV Jean Delot    
16 brumaire an IV avril 1797 Jean du Temple   délégué à la municipalité de canton
avril 1797 fructidor an V Louis Frésil   délégué à la municipalité de canton
30 fructidor an V germinal an VI Georges Batas   délégué à la municipalité de canton
2 germinal an VI   Jean Marie Dagnet   délégué à la municipalité de canton
         
1830 1838 Ange Fontan*    
         
1857 1883 Ange Fontan*    
1884 1900 Émile Fontan    
         
1908 1912 Jumellais*   médecin
         
1919 1925 Jumellais    
         
1944   Paul Turpin*   nommé par le CDL
1945 1953 Jean Legatellois*    
         
1955 1968 Georges Coudray*   dernier maire avant la fusion

* Une rue ou une place de Paramé a été baptisé en leur honneur.

Quartiers

L'ancienne commune de Saint-Ideuc a été rattachée à Paramé dès juillet 1792 en devenant un quartier. La paroisse de Saint-Ideuc dépendait du diocèse de Dol. Elle aurait été fondée au VIe siècle par saint Samson, compagnon de saint Iltud ou Ideuc, né en 495 et fondateur du diocèse de Dol. Iltud, apparenté au fameux roi Arthur, créa le monastère de Llanwit Major au royaume de Clamorgan (aujourd'hui comté) au Pays de Galles et une école qui enseigna à saint Gildas, saint Samson, saint Paul Aurélien, etc. Né en 420, il mourut à Dol en 510 et fut inhumé au monastère de Llandifen où son tombeau se voit encore.

Parmi les autres quartiers de Paramé, on peut citer : La Digue, Courtoisville, Les Masses (près de la côte des Masses, devenue rue du Président Schuman), Rochebonne, Le Pont, La Varde, Le Nicet, Le Val, le Petit-Paramé et Rothéneuf.

Rothéneuf. Par ordonnance épiscopale du 2 juin 1866 et par décret impérial du même jour, Rothéneuf fut érigé en paroisse sous le vocable de Saint-Michel. L'église paroissiale actuelle fut édifiée en 1869. Elle forme une simple croix de style ogival.

Phare de Rochebonne

Lieux et monuments

  • Digue de Paramé ou digue de Rochebonne : Elle fut construite entre 1883 à 1913. Longue de 1 671 m, elle était destinée à protéger les anciennes dunes de sable de la mer et d'y permettre la construction d'un nouveau quartier, lanceant ainsi Paramé comme station balnéaire.
  • Ancienne mairie de Paramé dans une église de granit du XVIIIe siècle.
  • Fort et pointe de Lavarde, fortification du XVIIIe siècle.
  • Manoir de Limoëlou, manoir de Jacques Cartier, découvreur du Canada. Il y décéda en 1557.
  • Parc et château des Chênes, daté de 1709, actuelle école de musique Claude Debussy. C'est la propriété où grandit, au XVIIIe siècle, celle qui devint la vicomtesse de Chateaubriand, la femme de "l'Enchanteur", Céleste Buisson de la Vigne.
  • Château de la Chipaudière. Superbe et grande malouinière ou gentilhommière bâtie de 1710 à 1720, par un grand seigneur, François Auguste Magon de la Lande, officier de vénerie du roi.
  • Thermes marins, vaste bâtiment du XIXe siècle donnant sur la digue, toujours en activité.
  • Maison de Renan (à toucher les Thermes de Paramé).
  • Rochers sculptés par l'abbé Fouré au quartier de Rothéneuf.
  • Phare de Rochebonne

Notes et références

  • Dominique Bodin - Théophile Briant in Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo., 1996, p 297.
  • A. Roman - Paramé 1789-1799 in Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo., 1989, p 105.
  • A. Vercoutère - « Histoire de Paramé » in Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo.,

1992, p.249.

  1. a, b, c, d, e et f Pierre-André Pincemin, Mémoire de Paramé, éd. Danclau, 1996.
  2. Louis Dubreuil, « Fêtes révolutionnaires en Ille-et-Vilaine », in Annales de Bretagne, volume 21, tome 4, 1905, p. 398-399
  3. a et b Dubreuil, Fêtes..., p. 397
  4. a, b, c et d Jean Le Masson, La Bataille et la libération de Paramé, p. 15, 1945
  5. a, b, c et d Marcel Planchet, Genèse de la fusion des villes de Saint-Malo, Saint-Servan Paramé, novembre 2007.
  6. Ouest France, "Tous les rythmes du monde à Saint-Malo", 26 juin 2007.

Liens externes

48°39′27″N 1°58′58″O / 48.6575, -1.98278


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