Archéologie de la période biblique

Archéologie de la période biblique

Archéologie de la période biblique

L'archéologie de la période biblique couvre la période de -2000 à -440, en Palestine et au Proche-orient, ce qui correspond aux récits des livres dits "historiques" de la Bible hébraïque qui vont d'Abraham au retour d'exil.

Sommaire

La Bible

Histoire des Israëlites selon la Bible

La Bible hébraïque (ou Ancien Testament des chrétiens) contient un certain nombre de récits ou légendes sur l'histoire des Israëlites. Ces récits se trouvent dans les livres de la Torah (ou Pentateuque) pour la période qui va de l'installation d'Abraham en Palestine (vers -2100 les indications du texte permettant de reconstituer une chronologie traditionnelle approximative) à l'exode d'Égypte sous Moïse (vers -1300). La Torah est traditionnellement attribuée à Moïse lui-même.

Suivent ce que l'on place parfois parmi les livres historiques (le Livre de Josué, le Livre des Juges, les deux livres de Samuel, les deux livres des Rois, les deux livres des Chroniques, le livre d'Esdras...). On y trouve la conquête de Canaan sous Josué, la création d'un grand royaume unifié et prospère sous David et Salomon, la séparation en deux royaumes d'Israël et de Juda, la conquête et la destruction du premier Temple, l'exil à Babylone et le retour d'exil.

Dates d'écriture de la bible

Pour les spécialistes de la critique textuelle[1], tels les biblistes Julius Wellhausen, à propos des documents « J » et « E », puis John Van Seters et Thomas Thomson, le récit des Patriarches a été écrit tardivement, dans la période monarchique (-1000 à -700), voire plus tard (-600 à -500). C'est ce qui expliquerait la présence de nombreux anachronismes dans le récit, les plus connus étant les chameaux et les Philistins.

La Genèse mentionne de façon répétée les chameaux à l'époque des Patriarches, alors qu'il est solidement établi que le dromadaire ne fut domestiqué qu'à la fin du second millénaire et ne fut employé comme bête de somme que bien après -1000[2]. La caravane des chameaux de Joseph transporte de la gomme adragante, du baume et du laudanum, marchandises effectivement caractéristiques du commerce arabe, mais vers -700, -600 (voir ci-après Entre guerre et survie). Quant aux Philistins, il est solidement établi, selon Ayelet Gilboa, qu'ils ne viennent en Canaan qu'à partir de -1200 [3]. De plus, la cité de Gérar, présentée comme leur capitale dans le récit d'Isaac, n'est qu'une minuscule bourgade au Fer I, qui ne devient une ville forte que vers -700 sous les Assyriens. Le bibliste Martin Noth faisait remarquer que les activités de Jacob sont géographiquement liées, pour l'essentiel, à la partie nord de Canaan, celles d'Isaac à la partie sud, celles d'Abraham à Hébron entre les deux[4]

La conclusion est que le texte « J » et le texte « D » sur les Patriarches ont tous deux été composés à Jérusalem vers -700, à une époque où le royaume du nord, Israël, n'était plus, et où Juda rêvait de formuler une préhistoire pieuse d'Israël dans laquelle Juda joue le rôle central.

Archéologie de la période biblique

À partir de 1900, les premiers archéologues , tels William F. Albright, prenant les récits historiques de la Bible à la lettre ont recherché en chaque découverte une illustration du texte biblique : on a appelé cette façon de faire l'archéologie biblique. Ce n'est qu'à partir de 1970 que les méthodes scientifiques de l'archéologie, relevant des sciences sociales, se sont peu à peu imposées. Si aucun archéologue ne nie que nombre de légendes, de personnages et de fragments de récits de la Bible remontent fort loin dans le temps, il reste que la rédaction de la Bible s'est faite[5] dans les circonstances politiques, sociales et spirituelles d'un État pleinement constitué, avec une alphabétisation répandue, à l'apogée du Royaume de Juda, à l'âge du Fer récent, à l'époque du roi Josias.

Dans l'esprit de l'archéologie biblique, William F. Albright vers 1930 puis Yigael Yadin vers 1950 découvrirent sur le terrain les preuves, irréfutables selon eux, du récit biblique qui guidait leurs recherches, dans la destruction brutale de Béthel, Lakish et Hazor notamment, destructions qu'ils attribuèrent, dans l'euphorie générale, aux conquêtes de Josué[6].

Cependant, un trouble survint avec les fouilles de Jéricho, modeste bourgade sans trace d'occupation au XIIIe siècle, inhabitée depuis le XIVe siècle, sans murailles et sans traces de destruction violente. Les fouilles de , menées de 1933 à 1935 par Judith Marquet-Krause selon les méthodes scientifiques de l'école française, puis confirmées vers 1960, menèrent au même résultat : la cité, imposante au Bronze moyen, était inhabitée au Bronze récent. Il en fut de même avec Gabaôn[7], Kephira, Béérot, Qiryat-Yéarim, Arad et Heshbôn. Quant aux destructions de Béthel, Lakish et Hazor, les indices suggérèrent finalement que leurs destructeurs n'étaient pas nécessairement les Israélites[8].

Guidés par la lecture de la Bible, les archéologues de l'archéologie biblique ont attribué chaque débris de poteries philistines aux vaillants exploits de David. C'est ainsi que Benjamin Mazar, trouvant à Tel Qasile une ville philistine ignorée par la Bible mais portant des traces de destruction par le feu, la rajouta sans hésiter, mais sans la moindre preuve, à la liste des cités philistines rasées par David[9]. Les grands bâtiments trouvés à Megiddo entre 1920 et 1930 furent d'emblée attribués à Salomon, entre autres les écuries, forcément de Salomon puisque la Bible parlait des écuries de Salomon[10]. Yigael Yadin exhuma à Hazor une porte monumentale dite à triples tenailles, du même type que celle trouvée à Megiddo 20 ans plus tôt, et constata que les dessins des fouilles de Gézer comportaient eux aussi le même type de portes. Yadin affirma donc qu'un architecte de Salomon à Jérusalem était l'auteur de ce plan, dupliqué dans les villes de province[11]. Fouillant à Megiddo à l'est de la porte, il découvrit sous l'écurie de Salomon un extraordinaire palais en pierre de taille, qui fut, lui aussi, attribué à Salomon[12], ainsi qu'un second palais du même type découvert peu avant. L'écurie, forcément postérieure, ne pouvant plus être attribuée à Salomon[13], Yadin l'attribua à Achab, roi d'Israël[14].

Historicité de la Bible

Les Patriarches

William F. Albright prenait la bible au pied de la lette, au début du 20ième siècle et affirmait, à l'époque : , « dans l'ensemble, ce que dépeint la Genèse est historique et rien ne nous permet de douter de l'exactitude globale de ses détails biographiques »[15].

Un calcul d'après la Bible[16] conduit à situer vers -2100 le départ d'Abraham, originaire d'Ur en Mésopotamie méridionale, pour Canaan, où il aurait mené une vie pastorale, faisant paître ses troupeaux dans les sites de Sichem, Béthel, Beersheba et Hébron. Albright fait d'Abraham un marchand amorite venu, du nord, en Canaan, lors d'une migration amorite. Albright suppose cette migration massive et soudaine, détruisant l'urbanisation cananéenne qui caractérise la période du Bronze ancien[17]. Cependant, il est maintenant établi que, dans la période du Bronze intermédiaire (-2100 à -1800), l'effondrement de l'urbanisation cananéenne ne fut pas brutal mais progressif, la plus grande partie de la population ne devenant pas nomade mais restant sédentaire dans des villages permanents. De plus, les sites de Sichem, Beer-Sheva et Hébron ne contiennent aucun objet datant du Bronze intermédiaire. Devant ces contradictions, d'autres tentatives placent les Patriarches plus tardivement, au Bronze moyen, mais il devient alors incompréhensible que la Bible ne mentionne pas les puissantes cités-États (p. 363) que sont devenues Hazor et Megiddo, avec leurs palais et leurs temples, ni les villes fortes de Béthel, Jérusalem et Sichem (cette dernière est mentionnée en tant que site, mais non pas en tant que ville forte).

L'Exode

Si les Patriarches ne sont pas des personnages historiques, on peut se demander si l'Exode tel qu'il est décrit dans la Bible correspond à un événement historique[18].

Durant toute l'antiquité, des gens quittent Canaan pour venir s'installer dans le delta du Nil[19]. Comme dans le récit biblique, les aléas climatiques entraînent périodiquement des famines en Canaan alors que, comparativement, l'Égypte est un pays riche (fertilité due au Nil) et bien organisé (stockage du grain). Certains s'embauchent comme manœuvres, d'autres sont commerçants, certains deviennent des dignitaires (soldats, prêtres), quelques-uns sont prisonniers de guerre (non libres[20]).

De -1670 à -1570, les Hyksôs ( « rois étrangers »[21]), venus de Palestine, prennent le contrôle du nord de l'Égypte, fondant une dynastie de pharaons. Ils sont finalement expulsés en Canaan. Plusieurs points communs ont été relevés[22] entre l'aventure des Hyksôs et celle des Hébreux du récit biblique de l'Exode (une population venue de Canaan, qui devient très puissante en Égypte, où elle s'oppose avec succès aux soldats de Pharaon et finit par retourner en Canaan). Mais il n'est pas possible de voir les Hébreux dans la population des Hyksôs et pas une seule allusion pouvant se rattacher aux Hébreux ou à Israël n'apparaît dans les nombreux documents concernant les Hyksôs, tant en Égypte qu'en Canaan[23].

Il n'existe aucune allusion épigraphique aux Hébreux[24] ou à Israël dans les Lettres d'Amarna, pourtant extrêmement détaillées sur les populations présentes en Canaan. La première mention d'Israël se trouve dans la stèle de Mérenptah, désignant un groupe de gens en Canaan[25], et il s'agit de la seule mention concernant les Hébreux ou Israël dans la littérature égyptienne tous types de littérature confondus[26].

La stèle de Mérenptah, la mention dans la Bible de la ville de Ramsès, la mention dans Ex 14,2 du nom Migdol (forteresses du Nouvel Empire qui gardent la route entre l'Égypte et Canaan[27]) ainsi que plusieurs autres indications [28] conduisent à accorder une attention particulière à l'époque de Ramsès II.

Or[29] « aucune trace de campement, aucun signe d'occupation, datant de Ramsès II ou de ses prédecesseurs, ou de ses successeurs immédiats, n'ont été trouvés nulle part dans le Sinaï. Et ce n'est pas faute de les avoir cherchés[30]... Il n'existe pas la moindre évidence de ce type d'activité à l'époque attribuée à l'Exode, c'est-à-dire au XIIIe siècle av. J.-C.... Sur la longue liste de campements dans le désert, Kadesh-Barnéa et Éçyon-Gébèr sont les seuls qu'il soit possible d'identifier avec certitude. On n'y trouve aucune trace des Israélites en marche. »

Selon Donald B. Redford, les détails les plus évocateurs de l'Exode se rattachent au VIIe siècle (Pitom, par exemple, identifiée à Per-Atoum, a été bâtie par Nékao II vers -600), ce qui indiquerait que le récit a été écrit à cette époque. Vers -700 et -600, Kadesh-Barnea était habitée et comportait une forteresse, et Éçyon-Gébèr était un port florissant[31]. À cette époque, enfin, le royaume de Juda considérait l'Égypte avec un mélange de respect, de crainte et d'aversion[32], comme une alliée potentielle en cas d'invasion assyrienne par le nord, une rivale dans ses visées sur Israël. C'est en combattant Nékao II que Josias est tué.

La conquête de Canaan

Le récit biblique de la conquête de Canaan est lui aussi contredit par l'archéologie[33]. Elle ne peut qu'être postérieure à l'époque des Lettres d'Amarna, qui ignorent Israël, et antérieure à la stèle de Mérenptah qui le cite. Or la présence égyptienne en Canaan, avec les places fortes telles que Beth-Shéân par exemple, pleine de hiéroglyphes de Séthi Ier (-1294, -1279), Ramsès II (-1279, -1213) et Ramsès III (-1184, -1153), rend invraisemblable une conquête militaire en présence des garnisons qui surveillent le pays mais sont absentes du récit[34]. Si cette conquête avait eu lieu, les militaires égyptiens s'en seraient sûrement aperçus. Or les abondantes archives égyptiennes n'en font nulle mention.

Après l'impasse de l'archéologie biblique, les recherches archéologiques, cette fois, menées dans l'ensemble du bassin méditerranéen, mirent les scientifiques d'accord : les invasions des Peuples de la Mer[35] ont signé dans l'ensemble de la région, et pendant un siècle, l'effondrement du monde de l'âge du Bronze et le passage à l'âge du Fer[36].

Bien avant ces découvertes archéologiques, les biblistes de l'école allemande, Albrecht Alt et Martin Noth, avaient repéré dans la trame du livre de Josué un montage, dans la tradition étiologique[37], de légendes d'inspiration locale[38].

Par ailleurs, diverses théories[39] ont été proposées pour tenter de concilier une interprétation historique du récit biblique avec la réalité constatée sur le terrain (théorie de l'infiltration pacifique, théorie de la révolte paysanne) mais il s'agit de constructions intellectuelles (d'hypothèses), et non pas d'une synthèse des données archéologiques. Pour les besoins de la théorie, certaines données sont même contredites.

Dans sa théorie de l'infiltration pacifique, Albrecht Alt assimile les Israélites aux Shasou, qui sont pourtant des Bédouins[40].

Dans la théorie de la révolte paysanne, le bibliste Georges Mendelhal attribue aux Apirou, sans l'ombre d'une preuve, le culte de YHWH, censé leur fournir une idéologie commune qui les unifie et leur permet de soulever les paysans dans une révolte contre l'ordre social établi. Selon cette théorie, reprise par le sociologue Norman Gottwald[41], la conquête israélite est accomplie lorsqu'un nombre important de paysans cananéens ont renversé leurs maîtres et seigneurs des cités pour devenir la communauté des Israélites. L'archéologue William G. Dever a repris la théorie de la révolte paysanne en attribuant l'occupation des hautes terres à deux innovations technologiques : la capacité de creuser des citernes dans le roc et la capacité de les enduire. Malheureusement, ces deux technologies étaient déjà connues et employées bien longtemps avant l'émergence de l'Israël primitif. De plus, il est établi que les premières installations israélites sur les hauts plateaux, à partir de -1200, sont le fruit de nomades qui se sédentarisent et non de paysans révoltés qui se regroupent. Enfin, les éléments de poteries présentés par William G. Dever pour appuyer ses arguments ne proviennent pas des premières installations, comme il le pensait, mais de sites correspondant à la seconde phase d'occupation des hautes terres[42] : ces poteries n'indiquent donc rien quant au démarrage du processus. Ces nouvelles données contredisent clairement la théorie de la révolte paysanne, dont le succès auprès d'un certain public tient moins à la solidité de ses bases qu'à l'idéologie qu'elle véhicule : celle d'un monde ébranlé par la propagation de cette foi nouvelle[43].

La trace de l'idéologie du Deutéronome, très présente dans le livre de Josué, indique, là encore, l'époque du roi Josias comme celle de la rédaction du récit[44].

Les Israélites

Les fouilles locales, dans les cités, ne donnaient aucune trace des premiers Israélites. Une technique nouvelle, la prospection régionale de surface, sur l'ensemble des hautes terres de l'actuelle Cisjordanie, est entreprise timidement à partir de 1967, puis à grande échelle vers 1990. Cette technique statistique, consistant à ramasser systématiquement les moindres traces de vie, à les dater et à cartographier l'ensemble des traces par dates, va permettre de localiser les habitats des premiers Israélites. Environ 250 communautés sont localisées sur les hauteurs, abritant pour la plupart une cinquantaine d'adultes et autant d'enfants, quelques centaines d'individus pour les plus importantes, environ 45000 habitants au total vers -1000, les toutes premières installations commençant peu avant -1200. Le plan de l'habitat est ovale, autour d'une grande cour intérieure, entourée de pièces rectangulaires en pierres sèches, sur le modèle des campements de tentes des Bédouins. L'étude détaillée d'un de ces gros sites du Fer I, Izbet Sartah, dans une zone fertile, a été faite par Baruch Rosen, spécialiste de l'agriculture et de la nutrition dans l'antiquité. Le matériel archéologique trouvé indique une centaine d'habitants, 350 hectares de terres dont la moitié cultivées et le reste en pâture, une production annuelle maximum de 53 tonnes de blé et 21 tonnes d'orge, quarante bœufs de labour et un troupeau de 300 chèvres et moutons[45].

Il s'agit de pasteurs nomades qui se sédentarisent progressivement, dans les régions peu accessibles, tout d'abord à proximité du désert pour la plupart, puis plus à l'ouest ensuite. Trois vagues d'implantations ont été identifiées[46], les deux premières au Bronze ancien puis au Bronze moyen, chaque fois abandonnées (retour au nomadisme), la troisième au Fer I étant celle des premiers Israélites (250 sites), renforcée au Fer II (500 sites). C'est dans cette troisième vague que, contrairement aux deux précédentes, les os de porc sont absents des déchets de nourriture : les premiers Israélites ne mangeaient pas de porc. Cette coutume leur est propre car, à la même époque, les Philistins font une abondante consommation de porc[47].

L'archéologue Amihai Mazar, de l'Université hébraïque de Jérusalem, a trouvé dans l'un de ces villages du nord un petit taureau de bronze, figurine probable d'un culte cananéen de Baal. Ces villages ne sont pas fortifiés, aucune préoccupation guerrière n'y est relevée, les habitants y mènent une vie pastorale paisible. La réalité telle que la révèle l'archéologie est donc fort éloignée des récits du Livre des Juges, avec ses conflits des Israélites contre les Philistins[48], les Moabites, les Médianites et les Amorrites. Les biblistes rattachent ces récits à l'histoire deutéronomique, ce qui indique le roi Josias comme époque de leur rédaction[49].

Royaumes de David et Salomon

Ni David ni Salomon ne figurent dans aucun texte égyptien ou mésopotamien (voir Données archéologiques sur les Philistins) et Jérusalem ne contient pas le moindre vestige des constructions de Salomon[50].

La stèle de Tel Dan, écrite en araméen, fait référence à la maison de David. Elle prouve qu'il a bien existé un roi David et deux royaumes, celui d'Israël au nord et celui de la maison de David au sud[51].

Cependant, comme pour la conquête de Canaan, cette belle théorie construite dans l'enthousiasme s'effondra à mesure que les analyses se firent plus fines et les datations plus précises. Il apparut que les poteries philistines avaient continué à être fabriquées bien après la mort de David, si bien que l'emploi de leurs débris comme technique de datation avait conduit à des erreurs (estimation trop ancienne de certaines dates). Le progrès des datations au carbone 14 permet depuis peu d'obtenir des évaluations fiables et précises[52], qui montrent en particulier que les palais de Megiddo ont été construits plusieurs décennies après la mort de Salomon et les fameuses écuries encore bien plus tard[53].

Mais le doute principal sur l'ampleur du royaume de David et de celui de Salomon provient de l'étude de la partie sud, qui contient Jérusalem, la capitale. La forte disparité géographique entre le nord des hautes terres, bien arrosé et fertile, et le sud, très sec et aride, se retrouve dans la démographie. Sur 45000 Israélites pour l'ensemble des hautes terres en -1000, 90% sont dans la partie nord, 5000 seulement dans la partie sud[54]. L'habitat dans la partie sud est donc très clairsemé. Ainsi que le montrent les travaux de David Ussishkin[55], la Jérusalem de Salomon, comme celle de David, n'a rien d'une grande cité : c'est un village typique des hautes terres. David et Salomon n'ont gouverné aucun empire et il est logique qu'ils n'aient laissé aucune trace de leur existence, ni dans les documents égyptiens, ni dans les documents mésopotamiens.

C'est seulement au VIIe siècle que Jérusalem devient une grande cité, entretenant un commerce de luxe avec les pays lointains, une capitale alphabétisée. La monarchie unifiée, telle qu'elle est décrite dans la Bible, ne représente pas la réalité du Xe siècle : la Jérusalem biblique symbolise, en fait, la capitale de Josias, et la monarchie unifiée constitue le projet politique dont rêve le roi Josias[56].

L'émergence et la chute de l'ancien Israël

Un seul État, une seule nation, un seul peuple? (période env. -930 à -720)

Jusque vers 1980, la vision d'un royaume unifié, puissamment centralisé, avec les grandes constructions de Salomon, vision reprise de la Bible, fut largement acceptée par les archéologues et les historiens. Dans cette logique, l'éclatement entre Israël et Juda donnait naissance à deux États, jumeaux pensait-on, supposés eux aussi pleinement organisés administrativement, juridiquement et militairement.

Ce n'est qu'après les premières prospections de fond des habitats des hauts plateaux que fut constaté le contraste entre la zone nord et la zone sud, contraste climatique duquel découlait, dès la première vague d'implantations à l'âge du Bronze ancien, un contraste du potentiel économique fortement marqué. Le mode d'habitat du nord, autour de Sichem, est alors dense, avec une agriculture sédentaire. Celui du sud, autour de Jérusalem, est pauvre et sans constructions permanentes [57]. On retrouve ce contraste dans la deuxième vague, au Bronze moyen, Sichem étant le centre principal et Jérusalem étant alors puissamment fortifiée. Au Bronze récent, les Lettres d'Amarna nous montrent en détail cette rivalité entre Sichem (ou règne Labayou) et Jérusalem (ou règne Abdi-Héba), les vallées et la plaine littorale étant organisées en cités-États de territoires réduits mais fortement peuplés [58]. À l'époque de David et Salomon, l'archéologie nous montre Juda encore économiquement marginal, tandis qu'Israël prospérait, développant la culture spécialisée de l'olive et du raisin, la technique de fabrication de l'huile et du vin et une économie marchande avec transport et commerce [59]. Vers -900, Israël porte déjà les germes d'un État pleinement constitué, avec des centres administratifs fortifiés et des palais en pierres de taille, à Megiddo, Jezréel et Samarie. Voir Données archéologiques sur Omri et les Omrides. Jérusalem, par contraste, n'est vraiment urbanisée qu'un peu avant -700, l'industrialisation de la production ne commençant qu'après cette date.

Israël et Juda ont en commun le culte de YHWH, mais aussi d'autres dieux, leurs dialectes hébraïques sont proches et, à partir de -800, ils utiliseront le même alphabet.

Sur les basses terres, les Philistins consolidèrent leur implantation sur le littoral méridional (cité de Gath, sur les terres de Gaza) et les Phéniciens s'installèrent dans les ports maritimes du Nord. Les Cananéens des basses terres recommencèrent à prospérer dans les cités-États, Megiddo par exemple, prospérité qui dura jusque vers -900. Voir Données archéologiques sur les Philistins.

Sur un mur du temple d'Amon-Rê à Karnak se trouve relatée la campagne militaire de Shéshonq Ier en Canaan. Elle n'est pas, malheureusement, datée précisément par l'archéologie, mais elle a eu lieu entre -950 et -800. Les villes cananéennes du nord, Rehov, Beth-Shéân, Megiddo, la vallée de Jezréel sont attaquées. La liste de Karnak comporte 150 noms de villes et villages, dont quelques villages israélites des hautes terres, au nord de Jérusalem, La destruction des cités-États cananéennes laissa le champ libre aux populations Israélites du royaume du Nord pour s'étendre.

Le Premier livre des Rois 1R 14:25-26 relate l'épisode à sa façon :

« La cinquième année du roi Roboam, le roi d'Égypte, Shéshonq, marcha contre Jérusalem. Il se fit livrer les trésors du Temple de Yahvé et ceux du palais royal, absolument tout, jusqu'à tous les boucliers d'or qu'avait faits Salomon. »

Finkelstein et Silbermann soulignent que Jérusalem ne figure pas parmi les 150 noms de la liste de Karnak et que l'objectif de Shéshonq Ier était des cités-État cananéennes, ainsi que quelques villages israélites des hautes terres situés au nord de Jérusalem : le petit village de montagne situé sur le promontoire de la Cité de David ne faisait pas partie de ses objectifs. Voir Données archéologiques sur les Philistins. Le récit biblique fournit une date pour cette expédition, -926, mais utiliser cette date pour recaler le carbone 14 constitue un abus méthodologique[60].

Israël, le premier royaume tombé dans l'oubli (période -884 à -842)

La dynastie des Omrides (-884 à -842) est particulièrement détestée dans la Bible, accusée des pires turpitudes et accablée du plus profond mépris. Les royaumes voisins, Aram, Moab et Assyrie, nous fournissent des sources historiques par leurs archives et par trois stèles: la Stèle de Tel Dan (en araméen, dans laquelle le roi de Damas, probablement Hazaël, se vante d'avoir tué [Jo]ram fils d’[Achab] roi d’Israël), la Stèle de Mésha (en moabite, dialecte cananéen très proche de l'hébreu, vantant la victoire de Mésha, roi de Moab, sur Omri et son fils Achab et l'Obélisque noir (longue inscription en caractères cunéiformes, vantant la victoire de Salmanazar III, roi d'Assyrie, sur une coalition réunissant Damas, 1200 chars, 1200 cavaliers et 20 000 guerriers, et le roi Achab, 2000 chars et 10 000 guerriers). Nous apprenons qu'Israël règne désormais sur un territoire qui déborde très largement les hautes terres et les vallées centrales, s'approchant de Damas et incluant le Jourdain ainsi qu'une partie de Moab. Outre les Israélites sur les hautes terres, la population d'Israël comporte donc désormais toute une population cananéenne dans les plaines du nord, la vallée du Jourdain et la vallée de Jezréel. Les archives assyriennes nous apprennent aussi que Samarie est la capitale fondée par Omri, puisque le royaume y est désigné comme la maison d'Omri. Voir Données archéologiques sur Omri et les Omrides.

Le magnifique palais de Samarie, en pierre parfaitement taillée, le plus beau et le plus grand jamais découvert en Israël (2500 mètres carrés), décoré de chapiteaux sculptés annonçant le style grec éolique, nous donne la mesure de la puissance du royaume. Tout le sommet de la colline a été déblayé pour former une plate-forme rectangulaire de 3 hectares, ceinturée par un mur à casemates atteignant par endroits 7 mètres de haut. En 1990, David Ussishkin, de l'Université de Tel-Aviv, a fouillé à Jezréel une grande esplanade bâtie exactement sur le même modèle, datée des Omrides et détruite peu après sa construction. Son temps très court d'occupation permet d'utiliser les styles des poteries qui y ont été trouvées pour dater d'autres sites. Or, dans les deux grands palais en pierre taillée de Megiddo, des poteries du même style ont été retrouvées. De plus, l'archéologue Norma Franklin, membre de l'équipe de fouilles de Megiddo, a identifié des signatures - des marques caractéristiques gravées dans les pierres - de tailleurs de pierres qui sont identiques à Megiddo et à Samarie, indiquant que les mêmes maçons, sous les Omrides, ont construit ces édifices[61].

Cette réussite évidente du royaume du nord [62] ne peut se concevoir qu'avec une intégration harmonieuse de la composante cananéenne de la population, nombreuse et active à Jezréel notamment (la population totale d'Israël est alors évaluée à 350000 habitants). Ils soulignent l'ouverture culturelle sur la Phénicie, dont on trouve régulièrement des poteries, et dont 200 plaques d'ivoire finement ciselé [63] ont été mises au jour dans le palais de Samarie.

Les auteurs, constatant que les noms des personnages et des lieux du récit biblique deviennent, ici, historiques, avancent que les auteurs bibliques détesteraient la réussite des Omrides[64] et s'approprieraient leurs réalisations pour les attribuer à Salomon.

À l'ombre de l'Empire (période -842 à -720)

Pendant 120 ans, les successeurs des Omrides poursuivent le développement d'un pays à l'administration centralisée, avec un mode de production industriel et un commerce d'exportation florissant. Le pays est soumis à des attaques du roi d'Aram, Hazaël, ravageant Tel Rehov, Beth-Shéan, Megiddo et Jezréel. Damas occupe la région de Dan et d'Hazor pendant une courte période, laissant diverses inscriptions et constructions. Mais l'Assyrie soumet Aram : Israël se trouve ainsi libéré[65].

À Samarie on a retrouvé 350 tessons de poteries avec une inscription en hébreu ([66]), datant du règne de Jéroboam II (-788 à -747), inscription qui est l'indication de provenance des jarres standardisées d'huile d'olive et de vin. À Megiddo, toujours sous Jéroboam II, un système hydraulique souterrain est aménagé, avec une galerie de 70 mètres percée à 25 mètres de profondeur, qui mène à une grotte et assure l'alimentation en eau potable en cas de siège ([67]). La relation plus ou moins de vassalité entretenue avec l'Assyrie permet le développement d'un commerce très actif (huile d'olive, vin, probablement chevaux) avec ce qui constitue la plus grande puissance régionale, tant économique que militaire. La prospérité d'Israël atteint son point culminant.

Les successeurs de Jéroboam II prennent leurs distances avec l'Assyrie, sans mesurer l'inégalité du rapport des forces. L'Assyrie, après s'être emparée de Damas, envahit Israël, détruisant les cités de Hazor, de Dan et de Beth-Shéan [68]. Les habitations de Megiddo sont incendiées, mais les deux palais et les écuries sont conservés pour faire de Megiddo un grand centre régional assyrien. Après un dernier complot israélien contre l'Assyrie, Salmanazar V lance une campagne de liquidation, Israël est démantelé, le cinquième de sa population est exilé à Babylone et des colons assyriens s'installent à leur place. En 722, quand Sargon II arrive au pouvoir, il ne reste plus rien du royaume du Nord [69]

Dans le récit biblique, la disparition d'Israël est présentée comme la sanction divine des dépravations du pays [70].

Juda et la création de l'histoire biblique

La transformation de Juda

Ce chapitre montre que [71] :

« C'est précisément la chute d'Israël qui va permettre à Juda de se transformer en un État pleinement constitué, doté d'un clergé professionnel et de scribes instruits, seuls capables d'entreprendre une telle tâche. »

La population de Juda grossit considérablement. Toujours selon les auteurs, l'archéologue israélien Magen Broshi montre, par des fouilles effectuées ces dernières décennies, que Jérusalem connaît une explosion démographique, débordant l'ancienne corniche de la Cité de David (6 hectares) pour couvrir la colline occidentale dans sa totalité (75 hectares) ([72]), ceinturée par un impressionnant rempart. La croissance se lit par la position des tombes et leur datation : comme on enterrait les morts à l'extérieur de la villes, les tombes en dessinent le contour. Des fermes s'installent partout dans l'arrière pays, Lakish devient un centre administratif majeur protégé par une muraille formidable, la vallée de Beer-Sheva connaît la même expansion et la population de Juda passe de 10 000 à 120 000 habitants. La production d'huile d'olive et de vin atteint d'un coup un stade industriel, des inscriptions apparaissent, ainsi que de nombreux ostraca administratifs ([73]). L'accroissement démographique profite de l'afflux massif de réfugiés venus du défunt royaume du Nord, et l'économie d'un fructueux commerce avec l'Empire assyrien.

Dans le même temps, sous Ézéchias, une école de pensée religieuse se développe et entreprend de faire disparaître, au profit du seul culte de YHWH, les divers cultes des campagnes (Baal, cultes de fertilité, cultes des ancêtres) [74].

Entre guerre et survie (période -705 à -639)

Après la mort de Sargon II (-705), Ézéchias pense pouvoir s'affranchir, avec l'appui de l'Égypte, de la tutelle de l'Assyrie. C'est une désastreuse erreur dans l'évaluation du rapport de force, car Sennachérib, parvenu au pouvoir (-701), va lever une gigantesque armée.

Ézéchias, afin de préparer Jérusalem à un siège, fait percer un tunnel de 512 mètres pour amener, par une dénivellation de 30 centimètres, l'eau de la source de Gihon dans une citerne située à l'intérieur des remparts de la ville. Il y est fait allusion dans la Bible (2 R 20,20). La réalisation représente un tour de force technologique car le tunnel, de forme en S très marquée [72], a été percé par les deux bouts. Une plaque commémorative est gravée à l'endroit où les deux équipes se sont rejointes [75].

Sennachérib assiège la principale forteresse de Juda, Lakish. Il s'en empare et dévaste la région afin de réduire ses capacités économiques à néant. Il illustre sa victoire, à Ninive, sur un bas-relief de 20 m de long et 3 m de haut, dans lequel la topographie est décrite avec exactitude ([76]). David Ussishkin, lors de fouilles menées en 1970, a retrouvé la rampe d'attaque assyrienne et la contre-rampe de défense. Ézéchias se soumet, paie un lourd tribut à l'Assyrie, qui épargne Jérusalem, mais de nombreux Judéens sont déportés en Assyrie et les meilleures terres céréalières de l'ouest, une partie de la Shefelah, sont données par Sennachérib aux cités-État philistines.

Manassé, le successeur d'Ézéchias, restaure un Juda prospère, vassal soumis, qui sert de tampon à l'Assyrie contre l'Égypte ([77]). La superficie bâtie dans la région de Beer-Sheva, donc la population, est multipliée par 10 entre -800 et -700. Juda est intégré au système d'échange économique de l'Assyrie et pratique aussi le commerce des produits de luxe et de l'encens avec l'Arabie, exportant dans ce pays l'huile d'olive [77]. Trois ostraca en arabe méridional gravés sur des vases typiquement judéens ont été trouvés dans la Cité de David, prouvant qu'une population arabe s'est installée. Les grandes voies de communication relient la Shefelah occidentale, centre de production d'huile d'olive le plus important de tout l'antique Proche-Orient (les olives provenaient des collines des hautes terres), à l'Assyrie, à la Phénicie, à l'Égypte et à l'Arabie, via Gaza, que l'Assyrie considère comme son poste de douane sur les pistes du désert [78]. Sur un site proche de Gaza ont été retrouvés de nombreux ossements de chameaux et de dromadaires, tous adultes, servant, selon l'archéo-zoologue Paula Wapnich, aux transports des caravaniers au VIIe siècle av. J.-C..

Selon Finkelstein et Silbermann, la Bible dresse d'Ézéchias un portrait flatteur. Elle reste discrète sur son erreur, mais le loue d'avoir sauvé Jérusalem. Elle est très critique envers Manassé, accusé de rétablir toutes les abominations du passé. C'est Josias, le roi le plus pieux de l'histoire de Juda selon la Bible, qui va arriver au pouvoir [79].

La grande réforme (-639 à -586)

En Égypte, Psammétique Ier établit sa capitale à Saïs dans le delta, repousse l'Assyrie et, en -656, rétablit son contrôle sur la quasi-totalité des territoires du Levant, jusqu'à la Phénicie. Il contrôle ainsi les richesses agricoles et les voies de communication. Le pouvoir assyrien décline, déchiré par une guerre civile en -623. L'effondrement de l'Assyrie laisse le champ libre à Juda qui rêve de récupérer les hautes terres du Nord, de centraliser le culte à Jérusalem et d'établir un grand État panisraélite.

Josias a 8 ans quand il arrive sur le trône en -639. Le mouvement religieux qui va donner le Deutéronome a débuté sous Ézéchias. C'est le contexte politique, favorable, qui va lui permettre de prendre toute son ampleur.

Selon Finkelstein et Silberman :

«  Alors, pour débarrasser le culte de YHWH des scories qui l'encombraient[80], Josias initie la réforme la plus radicale et la plus puritaine de l'histoire de Juda. Il s'en prend en premier aux rites idolâtres pratiqués à l'intérieur même du Temple de Jérusalem 2R 23:4-7... Il démolit les sanctuaires qui étaient dédiés aux culte étrangers... Il met également fin aux cultes rendus par les prêtres ruraux... Il institue les grandes fêtes religieuses nationales... »

Selon la Bible, on retrouva alors le livre de la Loi, celui que Dieu avait remis à Moïse dans le Sinaï, et ce livre servit de modèle à la rédaction du Deutéronome et à tout ce que Josias promulgue, à Jérusalem, en -622 [81].

Le projet politique du grand combat panisraélite fut préparé par la rédaction de l'histoire deutéronomique et d'une partie du Pentateuque, combinant les variantes régionales des récits des Patriarches Abraham, Isaac et Jacob, soulignant la domination de Juda sur Israël, situant le récit de la conquête de Canaan dans des lieux précis, frappant d'exclusion les Cananéens, c'est-à-dire les habitants non Israélites, et prohibant strictement le mariage des Israélites avec les femmes étrangères, de peur, selon le texte biblique, qu'elles n'induisent leurs époux à l'idolâtrie.

Les deux auteurs ajoutent [82] :

« On ignore si quelque version antérieure de l'histoire d'Israël avait été composée à l'époque d'Ézéchias, ou par des factions dissidentes, sous le long règne de Manassé, ou si l'ensemble de l'épopée fut entièrement composée durant le règne de Josias. Cependant, il est clair que de nombreux personnages décrits par l'histoire deutéronomique—tels que les très pieux Josué, David et Ézéchias, et les apostats Achaz et Manassé— sont présentés comme des miroirs, en positif ou en négatif, de Josias. De ce point de vue, l'histoire deutéronomique n'a rien d'historique, dans le sens moderne du terme. Sa composition répondait à un double besoin, idéologique et théologique. »

À propos de l'histoire deutéronomique, Finkelstein et Silberman, accusés[83] de tout ramener à Josias, précisent dans leur second ouvrage Les rois sacrés de la Bible, p. 20 :

« Issue d'un montage réalisé à partir de diverses sources antérieures, elle ne résulte pas d'une œuvre originale, rédigée par un individu ou un groupe d'auteurs vivant à la même époque. »

Toujours selon La Bible dévoilée, le Livre du Deutéronome contient aussi des codes éthiques et des clauses en faveur du bien-être social [84]. «  Ses lois expriment un souci nouveau en faveur des faibles et des indigents. » La réclamation d'un travailleur à l'officier qui l'emploie a été retrouvée sur un ostracon, dans une forteresse datée peu avant -600, preuve que la réforme est effectivement mise en pratique ([85]). L'archéologie nous montre aussi que les symboles d'autres cultes que portaient les sceaux officiels disparaissent à la même date, à la fin du VIIe siècle ([86]). Le terrain montre enfin (ostraca), sous Josias, la généralisation de l'alphabétisation, certainement favorisée par les écrits et les prêches [84] .

Psammétique Ier, sentant les intérêts égyptiens en Asie menacés par la pression de Babylone, vole au secours de Ninive en -616, mais la capitale assyrienne tombe en -612. Nékao II, le successeur de Psammétique Ier, décide de mettre campagne sur le nord et s'empare de Megiddo. À l'occasion de la bataille de Megiddo, Josias est tué. Les circonstances exactes de sa mort ne sont pas établies[87], ni la raison précise de l'attaque égyptienne[88].

Selon les auteurs, les ambitions deutéronomiques sont anéanties. La Bible donne un récit très précis des luttes d'influences qui se déroulent ensuite, impliquant l'Égypte et Babylone, récit complètement confirmé par des sources historiques indépendantes.

Nabuchodonosor II, après avoir écrasé l'armée égyptienne à Karkemish en Syrie en -605, marche sur Jérusalem et s'en empare en -587. Les campagnes sont pillées, Arad et Lakish tombent, Jérusalem est incendiée ([89]) et détruite systématiquement ([90]). Le Temple est détruit, la population est emmenée captive à Babylone.

L'exil et le retour (période -586 à -440)

Selon Finkelstein et Silbermann, au sujet de l'exil, il convient de distinguer les informations concernant les exilés de celles relatives à la vie de ceux qui sont restés. Au retour, Juda devient Yehoud, la Judée, nom araméen de la province au sein de l'Empire perse, et les Judéens deviendront les Yehoudim, les Juifs.

Avant l'invasion des Babyloniens (les Chaldéens dans la Bible), la population totale de Juda est estimée à 75 000, dont 15 000 à Jérusalem et 15 000 sur les terres agricoles autour de la capitale. À partir des sources bibliques, il semble raisonnable de penser que le total des exilés n'excédait pas 15 000 à 20 000. Trois Judéens sur quatre, environ, sont donc restés au pays [91]. À Jérusalem, une activité reprend sur le promontoire de la Cité de David, mais la colline occidentale, entièrement brûlée, n'est pas réoccupée. L'occupation continue cependant au sud et au nord, en particulier à Miçpa (13 km au nord de la ville, près de Ramallah). Oded Lipschits, de l'Université de Tel-Aviv, a montré par des fouilles que Miçpa n'avait pas été détruite et était devenue le centre régional le plus important au VIe siècle. Une activité persiste aussi à Béthel et Gabaôn[92], ainsi que vers Bethléem.

En -539, l'Empire babylonien tombe aux mains des Perses. La satrapie perse Au-delà du fleuve (à l'ouest de l'Euphrate) comporte, selon l'historien Hérodote, la Palestine, la Syrie, la Phénicie et Chypre[93]. Yehoud en est une province. L'édit de Cyrus, en -538, marque le début du retour. L'estimation faite à partir des sources Esdras 2 et Jérémie 7, environ 50 000 personnes de retour, est manifestement très exagérée car l'archéologie conduit à estimer à 30 000 habitants la population totale de Yehoud en -500 et -400, sur un territoire bien plus petit que celui de Juda avant l'invasion babylonienne. La province perse de Yehoud est notamment amputée d'Hébron, de Beer-Sheva et d'une grande partie de la Shefalah [94]. L'étendue de Yehoud est confirmée, par l'archéologie, à partir de la cartographie de plusieurs centaines de sceaux et poteries de la période perse comportant en araméen le mot Yehoud [95]).

Cyrus II, puis son fils Cambyse, encouragent le retour des exilés et laissent une large autonomie aux élites locales (sans implanter d'immigrés non israélites). Ces élites, imprégnées des idées deutéronomiques, d'un statut social et économique élevé, proviennent de la communauté des exilés. Yehoud constitue probablement, dans la politique de Cyrus et Cambyse, un tampon entre la Perse et l'Égypte. Yehoud est désormais gouverné, politiquement, par des hauts-commissaires désignés par l'autorité perse et, religieusement, par les prêtres. Il s'agit d'un changement crucial puisque toute trace de la monarchie davidique a disparu.

Pour le bibliste Frank Moore Cross, l'histoire deutéronomique comporte 2 versions : la version (Dtr1) datant de Josias, la version (Dtr2) étant postexilique[96]. La seconde version a pour tâche de conter la suite de l'histoire depuis la mort de Josias et d'expliquer, théologiquement, pourquoi l'histoire du pieux Josias s'était conclue de cette façon sanglante. La responsabilité en fut attribuée à l'abominable Manassé, Josias ayant retardé le mieux possible l'inévitable sanction [97].

Toujours pour les auteurs, selon le livre d'Esdras (Esd 4,3), le Second Temple est reconstruit et la reconstruction par Zorobabel, lointain descendant de David, avec le grand prêtre Josué, s'achève en -516. Esdras, puis Néhémie, appliquent strictement la loi deutéronomique (voir Données archéologiques sur la communauté juive d'Éléphantine) et veillent, en particulier, à faire respecter l'interdiction faite aux Juifs d'épouser des femmes étrangères [98]. Préoccupés par les questions de pureté et d'assimilation, ils établissent une frontière claire entre le peuple juif et ses voisins.

L'élite cléricale au pouvoir, à Jérusalem, fournit très probablement la source « P », en grande partie postexilique, de la Bible [99]. L'histoire du tombeau des Patriarches, dans la grotte d'Hébron, prend une résonance particulière avec la perte de la ville, sous l'occupation étrangère des Édomites [100]. C'est aussi la source « P » qui situe l'origine d'Abraham à Ur, en Chaldée, lieu de savoir d'une très haute antiquité, mais aussi centre religieux important, à partir de -550, sous le roi Nabonide [101]. Les textes insistent sur l'idée de la centralité de Juda et promeuvent sa supériorité sur ses voisins. Enfin, toujours à propos de l'influence de cette élite cléricale, on remarque que le récit biblique de l'Exode comporte une série de points communs avec la situation des rapatriés de Babylone [102] : un séjour très dur à l'étranger pendant lequel ils ont perdu leur liberté, la déroute militaire de ceux qui les gardaient captifs, leur retour en grand nombre, en traversant le désert, dans leur pays où, à cause de l'occupation étrangère, entourés de populations hostiles, ils ne retrouvent qu'une partie seulement de la Terre promise. Voir Données archéologiques sur l'Exode et Moïse.

Épilogue

La province de Yehoud, en -332, passe des mains des Perses à celles d'Alexandre le Grand. Les grand prêtres dirigent la Judée. La Bible est traduite en grec (-300 à -200). Le récit de la conquête de Josué sert de ferment à la résistance contre l'occupant romain (-100). Voir Juifs de l'Égypte hellénistique et romaine. Le roi Hérode est le laquais des Romains. Le Second Temple est détruit en 70.

Notes et références

  1. Dans la revue Le Monde de la Bible, hors série 2006, Bayard, les biblistes William M. Schniedewind (professeur d'études bibliques à l'Université de Californie), Pierre Bordreuil et Françoise Briquel-Chatonnet (membres du Laboratoire des études sémitiques anciennes CNRS-Collège de France) aboutissent également à ces conclusions.
  2. Voir l'explication que donne Idar Sapir, archéo-zoologue au musée de Zoologie de l'Université de Tel-Aviv, dans le film La Bible dévoilée, chapitre 7 de l'épisode 1.
  3. Ayelet Gilboa, Université de Haïfa, film La Bible dévoilée, chapitre 7 de l'épisode 1.
  4. Selon Finkelstein et Silberman, Martin Noth suggérait que le lien généalogique aurait été ajouté entre des ancêtres géographiquement séparés à l'origine, afin de créer une histoire unifiée autour d'Abraham, donc autour d'Hébron (Juda). Toujours selon les auteurs, il ne s'agit pas de faits établis.
  5. (Finkelstein 2002, p. 36)
  6. (Finkelstein 2002, p. 101)
  7. Voir ci-dessous, L'exil et le retour
  8. (Finkelstein 2002, p. 103)
  9. (Finkelstein 2002, p. 162)
  10. Op. cit. p. 163
  11. (Finkelstein 2002, p. 165)
  12. Toujours selon les auteurs, attribution faite par David Ussishkin, à l'époque jeune élève de Yadin. L'argument avancé n'était pas une datation, mais la ressemblance du plan avec une description biblique.
  13. (Finkelstein 2002, p. 167)
  14. Selon Finkelstein et Silbermann, l'écurie est désormais datée -800 et, après analyse fine des sols, l'Américaine Deborah Cantrell a pu apporter une preuve convaincante qu'elle a bien abrité des chevaux. Il s'agit très probablement de chevaux élevés et dressés pour être utilisés dans les chars de combat. Sargon II en a fait usage pendant l'occupation assyrienne d'Israël. Voir Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, Les Rois sacrés de la Bible. À la recherche de David et Salomon, Bayard, 2006, p. 156-158.
  15. (Finkelstein 2002, p. 48)
  16. Les auteurs détaillent ce calcul. Selon 1R 6:1,l'Exode s'est déroulé 480 ans avant la construction du Temple de Jérusalem, en la 4e année du règne de Salomon. Selon Ex 12:40, les Israélites subissent 430 années de servitude en Égypte, auxquelles il faut ajouter 200 ans pendant lesquels les Patriarches vivent en Canaan.
  17. Voir le film La Bible dévoilée, chapitre 6 de l'épisode 1. Selon Dominique Charpin, assyrologue à l'École pratique des hautes études, les Amorites sont un peuple bien documenté ; les migrations amorites ont eu lieu d'ouest en est, alors que la migration dans le récit d'Abraham est d'est en ouest ; on ne peut donc pas faire de lien entre les deux. Selon Jacques Briend, bibliste à l'Institut catholique de Paris, le nom d'Abraham est relativement répandu, on le trouve à différentes époques, on ne tient donc pas là une véritable preuve de la datation des Patriarches. Pour John Van Seters, de l'Universté de Caroline du Nord, tout cela mis bout à bout ne prouve rien quant à l'historicité d'Abraham.
  18. À ce sujet, voir Données archéologiques sur l'Exode et Moïse.
  19. (Finkelstein 2002, p. 70)
  20. Voir Servitude dans l'Égypte antique : selon Bernadette Menu, il est abusif de parler d'esclaves à propos de ces prisonniers de guerre. En effet, si ces hommes non libres pouvaient être vendus, ils étaient cependant dotés d’une pleine capacité juridique, de droits familiaux et patrimoniaux, et étaient même fiscalement responsables. Voir Bernadette Menu, p. 839 du Dictionnaire de l'Antiquité, direction Jean Leclant, 2464 pages, PUF, 2005. Selon Christiane Desroches Noblecourt, ils étaient en petit nombre et retrouvaient la liberté par affranchissement ou mariage avec une femme ou un homme libre : voir de cet auteur La Femme au temps des pharaons, Stock, 1988. pp. 180-185). Selon cette thèse, l'esclavage aurait été introduit en Égypte par les Grecs.
  21. (Finkelstein 2002, p. 72)
  22. En particulier, selon les auteurs, par Donald B. Redford, directeur des fouilles de la ville de Mendès dans le delta.
  23. La langue des Hyksôs serait étrangère à la famille des langues sémitiques, voir Dominique Valbelle, p. 1105 du Dictionnaire de l'Antiquité, direction Jean Leclant, 2464 pages, PUF, 2005.
  24. Selon Olivier Rouault (p. 1026 du Dictionnaire de l'Antiquité, direction Jean Leclant, 2464 pages, PUF, 2005), les Apirou ne sont pas les Hébreux.
  25. Op. cit. p. 75
  26. Toujours selon les auteurs, il n'existe pas non plus de trace des Hébreux dans les documents d'aucun autre pays jusqu'à la stèle de Tel Dan, postérieure à -1000.
  27. Forteresses découvertes et fouillées par Eliezer Oren, de l'Université Ben Gourion, en 1970.
  28. Op. cit. p. 77
  29. (Finkelstein 2002, p. 80-82)
  30. Ce résultat négatif est rendu, néanmoins, significatif, par le succès de la même méthode dans la découverte des habitats de premiers Israélites, qui concernent pourtant une toute petite population (voir, ci-dessous, Qui étaient les Israélites?)
  31. (Finkelstein 2002, p. 86)
  32. (Finkelstein 2002, p. 90)
  33. Voir Données archéologiques sur la conquête de Canaan.
  34. (Finkelstein 2002, p. 98)
  35. (Finkelstein 2002, p. 107)
  36. Voir Données archéologiques sur les Philistins.
  37. Toujours selon les auteurs, localement, une curiosité attire l'attention des habitants. Ils construisent une légende pour l'expliquer ou la mettre en valeur.
  38. (Finkelstein 2002, p. 112)
  39. Op. cit. pp. 373-384
  40. (Finkelstein 2002, p. 376)
  41. (Finkelstein 2002, p. 127)
  42. (Finkelstein 2002, p. 383)
  43. (Finkelstein 2002, p. 381)
  44. (Finkelstein 2002, p. 114)
  45. (Finkelstein 2002, p. 134)
  46. Op. cit., tableau p. 138
  47. (Finkelstein 2002, p. 144)
  48. Toujours selon les auteurs, l'archéologie montre que Juda n'était pas de taille, à cette époque, à avoir une armée et que, par conséquent, aucune bataille n'a jamais eu lieu entre une armée des Israélites et l'armée, bien réelle celle-ci, des Philistins. Voir Données archéologiques sur les Philistins.
  49. (Finkelstein 2002, p. 146)
  50. Voir Données archéologiques sur David et Salomon.
  51. (Finkelstein 2002, p. 155)
  52. Voir Méthodes scientifiques de l'archéologie. La controverse sur les datations des grands bâtiments de la partie nord n'est pas encore complètement tranchée. Actuellement, il n'existe aucun indice conduisant à penser que certains de ces bâtiments soient l'œuvre de Salomon. Voir Données archéologiques sur David et Salomon. Voir aussi T. Levy and T. Higham, editors, "Radiocarbon Dating and the Iron Age of the Southern Levant : The Bible and Archæology Today", Londres, 2005 (27 contributions, 448 pages), donné en lien externe. Cet ouvrage montre que de nombreuses équipes travaillent sur le sujet et que l'utilisation de nouvelles techniques (spectrographie de masse, calibration et traitement statistique) améliore considérablement la précision des datations.
  53. (Finkelstein 2002, p. 169)
  54. (Finkelstein 2002, p. 171)
  55. (Finkelstein 2002, p. 160)
  56. (Finkelstein 2002, p. 173)
  57. (Finkelstein 2002, p. 182)
  58. (Finkelstein 2002, p. 184)
  59. (Finkelstein 2002, p. 187)
  60. Finkelstein appelle ce type d'erreur « un raisonnement en boucle » : on ne peut utiliser une date de la Bible, tirée d'un récit qui ne correspond pas, de plus, au terrain (dans la réalité, ce n'est pas Jérusalem qui est attaquée), pour étalonner le Datation par le carbone 14. Selon lui, l'archéologue Amihai Mazar utilise pourtant cette méthode sans aucune hésitation, en recalant pour diverses fouilles (sans rapport, bien sûr, avec Jérusalem) l'étalonnage du carbone 14 sur la date de -925 concernant la Jérusalem biblique. Voir à ce sujet le dossier Bible de la revue La Recherche n° 391, novembre 2005, p. 43 (article de Amihai Mazar) et p. 47 (article de deux collaborateurs scientifiques de Amihai Mazar).
  61. L'attribution des deux palais de Megiddo aux Omrides est maintenant confirmée par les datations au Datation par le carbone 14. La porte en triple tenailles de Megiddo, étudiée en détail par David Ussishkin, est datée -800. Elle se rattache aux écuries (Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, Les rois sacrés de la Bible. À la recherche de David et Salomon, éditions Bayard, 2006, p. 260, p. 153 et p. 258).
  62. (Finkelstein 2002, p. 224)
  63. (Finkelstein 2002, p. 246)
  64. (Finkelstein 2002, p. 226)
  65. (Finkelstein 2002, p. 239)
  66. (Finkelstein 2002, p. 241)
  67. (Finkelstein 2002, p. 215) croquis p. 215, note p. 220, tableau p. 253
  68. (Finkelstein 2002, p. 251)
  69. (Finkelstein 2002, p. 254)
  70. (Finkelstein 2002, p. 259)
  71. (Finkelstein 2002, p. 263)
  72. a  et b (Finkelstein 2002, p. 279) carte
  73. (Finkelstein 2002, p. 280)
  74. (Finkelstein 2002, p. 28)
  75. (Finkelstein 2002, p. 292)
  76. (Finkelstein 2002, p. 297) illustration
  77. a  et b (Finkelstein 2002, p. 301)
  78. (Finkelstein 2002, p. 304)
  79. (Finkelstein 2002, p. 310)
  80. Toujours selon les auteurs, Josias ne parvient cependant pas à les éliminer toutes, puisqu'un grand nombre de figurines de la déesse Asherah, soutenant, debout, ses seins avec les mains, ont été retrouvées chez des particuliers.
  81. (Finkelstein 2002, p. 318)
  82. (Finkelstein 2002, p. 322)
  83. Par exemple par Arthur Grenke, voir Réception du livre. La critique que porte Arthur Grenke, passant sous silence le travail de terrain pour réduire l'ouvrage à une thèse historique, ne tient pas compte du fait que les fouilles archéologiques ne dépendent pas de la date d'écriture de la Bible.
  84. a  et b (Finkelstein 2002, p. 323)
  85. (Finkelstein 2002, p. 325)
  86. Op. cit. p. 326
  87. Toujours selon les auteurs, nous n'avons pas de source historique indépendante. Pour eux, selon 2R 23:29, Nékao II le convoque et le tue. Toujours pour eux, selon 2Ch 35:20-24, il est mortellement blessé au cours de la bataille ((Finkelstein 2002, p. 28) .
  88. Selon les auteurs, on ignore si c'est parce que Josias aurait mené une offensive vers le nord, en direction de Jezréel, vers l'ouest en direction de la Shefelah, ou bien vers le sud en direction de la Philistie et des voies du commerce arabe (Finkelstein 2002, p. 330)
  89. (Finkelstein 2002, p. 334)
  90. (Finkelstein 2002, p. 346)
  91. voir La Bible dévoilée p. 346
  92. Toujours selon les auteurs, il s'agit de la ville où, dans le récit de la conquête de Canaan, YHWH accepte d'arrêter le soleil dans sa course afin que les Hébreux puissent parachever leur victoire avant la nuit.
  93. (Finkelstein 2002, p. 401)
  94. (Finkelstein 2002, p. 399) , carte p. 348
  95. (Finkelstein 2002, p. 402)
  96. Op. cit. p. 341
  97. (Finkelstein 2002, p. 344)
  98. (Finkelstein 2002, p. 339-340)
  99. (Finkelstein 2002, p. 350)
  100. (Finkelstein 2002, p. 352)
  101. (Finkelstein 2002, p. 353)
  102. (Finkelstein 2002, p. 351)

Bibliographie

  • Israël Finkelstein, La Bible dévoilée, Les nouvelles révélations de l'archéologie, Bayard, 2002 (ISBN 2-07-042939-3)  (The Bible unearthed : archaeology's new vision of ancient Israel and the origin of its sacred texts, New York, Free Press, 2001 - réédité en 2004 chez Gallimard-Folio Histoire)
  • Israël Finkelstein, Les Rois sacrés de la Bible, À la recherche de David et Salomon, Bayard Centurion, 2006 (ISBN 2227472243)  (David and Salomon. In search of the Bible's Sacred Kings and the Roots of Western Tradition , éditions The Free Press, New-York, 2006).

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