Ordre bénédictin

Ordre bénédictin

Ordre de Saint-Benoît

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Un bénédictin
Un moine bénédictin en coule
Saint Benoît

L’ordre de Saint-Benoît (o.s.b.), plus connu sous le nom d’ordre des bénédictins, a été fondé en 529 par saint Benoît de Nursie (480-547). Ce n'est pas le plus ancien d'Occident (Cf. la Règle des moines de Saint Augustin, la fondation de Ligugé par Saint Martin et de Saint-Victor de Marseille par Jean Cassien, et la laus perennis[1] en 515 à l’abbaye de Saint-Maurice d'Agaune) mais c'est celui qui a connu le plus large succès ; ses membres suivent la Règle de Saint Benoît et appartiennent à la Confédération bénédictine.


Sommaire

But

D'après le pape Benoît XVI, saint Benoît indiqua à ses disciples comme objectif fondamental et même unique de l'existence, la recherche de Dieu[2]. L'Ordre a ensuite été impliqué dans divers travaux: évangélisation et défrichage de l'Europe, conservation et transmission de la culture classique au Moyen-Age, collation et traduction des œuvres des Pères à partir du XVIIe siècle, éducation, etc. Mais le vrai but assigné par saint Benoît à ses moines reste la recherche de Dieu. Le fondateur souhaitait même que le travail des moines ne les oblige pas à sortir du monastère: "Le monastère doit, autant que possible, être disposé de telle sorte que l'on y trouve tout le nécessaire : de l'eau, un moulin, un jardin et des ateliers pour qu'on puisse pratiquer les divers métiers à l'intérieur de la clôture.De la sorte les moines n'auront pas besoin de se disperser au-dehors, ce qui n'est pas du tout avantageux pour leurs âmes."[3].

Origine

Le premier monastère fut établi au mont Cassin vers 529 par Benoît de Nursie. Ils se répandirent bientôt dans toute l'Europe et donnèrent naissance à plusieurs congrégations devenues célèbres.

Habillement

L'habit des bénédictins est en général noir (ils sont souvent appelés les Frères noirs, ou encore Moines noirs). Cependant ceux de Cîteaux, c'est-à-dire les Cisterciens ayant opté pour la robe blanche, furent appelés les Moines blancs (mais ils n'appartiennent pas canoniquement à l'ordre de saint Benoît, même s'ils en suivent la Règle). On appelle aussi Bénédictins blancs les bénédictins Olivétains en raison de leur vêtement blanc.

Ils portent un scapulaire noir à capuchon, et une ceinture noire autour de la taille. La coule (noire ou plus rarement blanche), habit monastique par excellence, est portée par les profès solennels lors des offices et principaux actes de la vie communautaire. En plus du fait qu'ils ne portent pas encore la coule, les novices sont identifiables grâce à leur scapulaire : celui-ci est plus court que ceux des moines ayant achevé le noviciat; chez les moniales, novices et jeunes professes portent souvent un voile blanc.

L'usage de se raser la tête s'est maintenu à travers les siècles, avec des variantes ("Couronne monastique" avant la Révolution et dans la congrégation de Subiaco avant le Concile Vatican II, seule "tonsure cléricale" dans la Congégation de Solesmes).

Extension en Europe

France

Entrée de l'abbaye de Cluny

Les principales abbayes bénédictines sont celles de : Landévennec, fondée par saint Guénolé vers 485 ; Saint-Germain-des-Prés, fondée par Childebert Ier vers 540 ; de Brantôme, fondée par Charlemagne en 769 ; de Cluny, formée vers 910.

La Congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe fut formée à Verdun en Lorraine en 1604. Celle de Saint-Maur fut constituée en 1621 ; il y eut d'autres congrégations de Bénédictins en France (Feuillants, Camaldules, Célestins, etc.). Toutes furent supprimés en 1790 par l'assemblée constituante.

Au XIXe siècle, quelques religieux réunis à Solesmes en Sarthe, sous la direction de Dom Guéranger ont relevé l'ordre des Bénédictins.

Aujourd'hui, les principales congrégations bénédictines présentes en France sont: la congrégation de Solesmes (Abbayes de Solesmes, Kergonan, Ligugé, Fontgombault, Triors, Wisques, Randol, etc.) la congrégation de Subiaco (La Pierre-qui-Vire, En-Calcat et Dourgne, Saint-Benoît-sur-Loire, Landévennec, Belloc, Tournay, etc.) et la congrégation du Mont-Olivet (Le Bec-Hellouin, Maylis).

L'Abbaye de Sainte-Madeleine du Barroux (84), fondée par Dom Gérard[4] (1927-2008), ancien moine de Tournay, est membre extraordinaire de la Confédération bénédictine. Le 18 juin 1989, Rome a accordé au monastère un statut canonique : Dom Dammertz, Abbé Primat des Bénédictins, vient promulguer le décret d'érection en abbaye, signé à Rome quelques jours auparavant. Le 25 septembre 2008, l'Abbaye a intégré la Confédération bénédictine dont le but est de favoriser la vie selon la Règle de Saint Benoît et la charité fraternelle entre les monastères[5].

L'Empire ottoman

Les bénédictins prirent le contrôle du monastère Sainte-Marie de la Miséricorde à Galata-Istanbul, en 1427 sous la direction de Dom Nicolas Meynet et changèrent le nom de l’établissement en Saint-Benoît. Ce monastère et sa chapelle sont placés sous la protection de l’Ambassade de France auprès de la Sublime Porte en 1540 suite à la demande du roi François Ier et l’autorisation du sultan Soliman le Magnifique. Grâce à ce statut privilégié, les Bénédictins devinrent les protecteurs des populations catholiques de l’Empire ottoman. Cette institution existe toujours, sous forme de lycée Saint-Benoît.

Pays germaniques

Les plus célèbres sont : Prüm, Ratisbonne, Fulda, Ellwang, Salzbourg, Reichenau, Beuron, Hirsau, Metten, Scheyern, Ettal, Ottobeuren, Einsiedeln, Admont, Melk...

Angleterre

Les plus célèbres sont : Cantorbéry, York, Westminster, Saint-Albans.

Bénédictines

Il existe des religieuses bénédictines. Ce sont des moniales qui suivent la Règle de saint Benoît de Nursie. Elles auraient été instituées au VIe siècle par sainte Scolastique, sœur de saint Benoît. Leur habit est le même que celui des moines de même congrégation sauf qu'elles portent un voile à la place du capuchon. C'est à cet ordre qu'appartenaient les Oblates instituées par sainte Françoise.

La congrégation des bénédictines de l'Adoration perpétuelle du Très Saint Sacrement a été fondée à la fin du XVIIe siècle par la Mère Mechtilde du Très Saint Sacrement (1614-1698).

Un ordre ?

Il n’a jamais existé à proprement parler d’Ordre bénédictin au sens d’une organisation unifiée et centralisée.

Cependant, au IVe concile de Latran (1215) le mot "bénédictin" apparut pour désigner les moines qui n'appartenaient à aucun Ordre centralisé [6] par opposition aux Cisterciens, qui suivent également la Règle de Saint Benoît mais dont l'Ordre est assez fortement centralisé.

Néanmoins le pape Léon XIII a institué en 1893 une Confédération bénédictine, union fraternelle des congrégations de moines qui vivaient sous la règle de saint Benoît (hors Cisterciens et Camaldules), restant sauve l’autonomie des congrégations et des monastères.

Situation actuelle

Actuellement, la confédération bénédictine est composée de 21 congrégations masculines[7] comptant un total de 8694 moines en 1995 et de 61 congrégations et fédérations de moniales et sœurs (au nombre de 16 000) O.S.B., réparties dans 840 abbayes et autres monastères féminins.

La confédération bénédictine est présidée par un abbé-primat, qui est en même temps abbé du Collège bénédictin Saint-Anselme à Rome, et à qui il revient de traiter les affaires concernant la confédération.

Les abbés de monastères groupés en congrégation appartenant à la confédération se réunissent à Rome tous les quatre ans en congrès.

Les monastères de moniales, sœurs et oblates régulières peuvent être agrégés à la Confédération bénédictine.

Les 21 congrégations bénédictines masculines

Au XIIe siècle, à l'abbaye de Cîteaux (Bourgogne), les Cisterciens fondent un ordre à part pour être davantage fidèles à la règle de saint Benoît.

Règle bénédictine

Article détaillé : Règle de Saint Benoît.

Écrite au VIe siècle, la règle de saint Benoît connaît rapidement un certain succès, peut-être grâce à sa modération par rapport aux autres règles monastiques existant à l'époque. En 817, elle est imposée à tous les monastères de l'empire carolingien, d'où le surnom de Père des moines d'Occident donné à saint Benoît.

Certains affirment que la devise Ora et labora (« prie et travaille ») synthétise la vie de l'Ordre, bien qu'elle ne figure pas dans la Règle. En tous cas, la Règle de saint Benoît propose un équilibre entre prière et travail (Le refus de l'oisiveté est central et le travail manuel est mis en valeur), prière personnelle et prière communautaire, gouvernement par l'abbé et participation des frères, obéissance et responsabilité de chacun.


Liste des monastères de l'ordre

Allemagne

Intérieur de l'église abbatiale d'Ettal
Abbaye romane de Maria Laach

Bénédictins

Bénédictines

Autriche

Belgique

Canada

États-Unis

Abbaye de Subiaco (Arkansas)

Grande-Bretagne

Haïti

France

Bénédictins

En France, trois congrégations sont présentes : la congrégation de Solesmes (ou « de France »), la congrégation de Subiaco et les bénédictins olivétains.

Abbaye de Solesmes
Église de Saint-Benoît-sur-Loire

Bénédictines

  • Monastère Sainte-Lioba (Bouches-du-Rhône), Hameau provençal de Bénédictins et Bénédictines, Lioba

Côte d'ivoire

  • Le Monastère Sainte Marie des Moines Bénédictins, Bouake.
  • Le Monastère de la Bonne Nouvelle des Moniales Bénédictines, Bouake.

Sénégal

Abbaye de Keur Moussa (Sénégal)
  • Abbaye de Keur Moussa à 50 km de Dakar, inaugurée en 1963. Dom Philippe Champetier de Ribes (décédé à 86 ans le 17 décembre 2006) polytechnicien et officier d'artillerie, entré à 23 ans à l'abbaye de Solesme (Sarthe) dont il devint prieur, est désigné en 1960 comme responsable de la fondation de Solesmes au Sénégal. Il part avec huit autres moines français. Le monastère est construit sur un terrain offert par l'archevêché de Dakar. Il avait démissionné de sa charge d'abbé en 2000, remplacé par le P. Ange-Marie Niouky, sénégalais, à la tête d'une quarantaine de moines dont 6 français.

Suisse

La plupart des abbayes bénédictines appartient à la congrégation bénédictine de Suisse :

Tchéquie

Le cloître d’Emmaüs à Prague s'est longtemps distingué pour célébrer la liturgie, non en latin mais en vieux slave.

Bénédictins célèbres

Anne d'Autriche et ses fils priant saint Benoît et sainte Scholastique (Philippe de Champaigne)

Voir aussi

Notes et références

Liens internes

Source partielle

« Ordre de Saint-Benoît », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions]  (Wikisource)

  • Gazeau Véronique, Normannia monastica, princes normands et abbés bénédictins. Prosopograpie des abbés bénédictins. 2 vol., Publications du CRAHM, 2007, ISBN : 978-2-902685-38-7

Liens externes

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