Offensive des Cent-Jours

Offensive des Cent-Jours

49°53′38.09″S 2°17′39.30″E / -49.8939139, 2.29425

Offensive des Cent-Jours
Western front 1918 allied.jpg
Informations générales
Date 8 août au 11 novembre 1918
Lieu Amiens à Mons
Issue Victoire des Alliés
Belligérants
Drapeau du Canada Canada
Drapeau d'Australie Australie
Drapeau de Belgique Belgique
Drapeau de la France France
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni
États-Unis États-Unis
Drapeau: Empire allemand Empire allemand
Commandants
Drapeau de l'Australie John Monash
Drapeau de la Belgique Albert Ier
Drapeau du Canada Arthur Currie
Drapeau de la France Ferdinand Foch
Drapeau du Royaume-Uni Douglas Haig
Drapeau de la France Philippe Pétain
Drapeau des États-Unis John Pershing
Drapeau de l'Allemagne Erich Ludendorff
Pertes
411 636 Empire Britannique
531 000 France
127 000 États-Unis
Total: 1 069 636
785 733
Première Guerre mondiale

L’offensive des Cent-Jours est l'appellation principalement utilisée dans les pays anglo-saxons pour désigner l'ultime offensive conduite par les Alliés de la Première Guerre mondiale contre les Empires centraux sur le Front de l'Ouest, du 8 août 1918 au 11 novembre 1918. En français, on l'appelle aussi parfois « Les cent jours du Canada » en référence au rôle important joué par le Corps canadien sous commandement de la première armée britannique.

L'offensive des Cent-Jours ne se réfère pas à une bataille spécifique ou une stratégie unifiée, mais plutôt à des séquences rapides de victoires alliées à commencer par la bataille d'Amiens.

Cette offensive eut pour résultat la démoralisation définitive des armées allemandes et leur retraite, conclue par l'Armistice signé à Compiègne et marquant la fin de la guerre.

Sommaire

Circonstances

Les grandes offensives allemandes sur le front de l'Ouest débutées avec l'opération Michael en mars 1918 ont tourné court en juillet. Les Allemands ont réussi à atteindre la Marne mais n'ont pas réussi à réaliser une percée décisive. Lorsque ces offensives prirent fin en juillet, le commandant suprême des forces alliées, le maréchal français Foch, ordonna une contre-offensive qui est connue sous le nom de seconde bataille de la Marne. Les Allemands, se rendant compte que leur position était intenable, se retirèrent de la Marne vers le nord.

Foch estima alors que le moment était venu pour les Alliés de repasser à l'offensive. Les Américains étaient désormais présents en France en grand nombre et leur présence avait revigoré les armées françaises. Leur commandant, le général John Pershing, a tenu à utiliser son armée de façon indépendante. L'armée britannique a également été renforcée par un grand nombre de soldats de retour de campagnes en Palestine et en Italie et par un grand nombre de réservistes retenus auparavant en Grande-Bretagne par le Premier ministre David Lloyd George.

Foch approuva une proposition du maréchal Douglas Haig, commandant du corps expéditionnaire britannique, d'attaquer sur la Somme, à l'est d'Amiens et au sud-ouest du champ de bataille de la Somme en 1916. La Somme a été choisi comme site approprié pour l'offensive pour plusieurs raisons. Comme en 1916, elle constituait la frontière entre les armées britanniques et françaises, définie par la route Amiens-Roye, permettant aux deux armées de coopérer. Ensuite, la campagne picarde fournissait un bon terrain pour les tanks, ce qui n'était pas le cas en Flandre. Enfin, les défenses allemandes, assurées par la deuxième armée allemande du général Georg von der Marwitz, étaient relativement faibles, ayant été soumises à des incursions continuelles par les Australiens dans un processus appelé Peaceful Penetration.

Les batailles

Bataille d'Amiens

Article détaillé : Bataille d'Amiens (1918).

La bataille d'Amiens débuta le 8 août 1918 par une attaque de plus de 10 divisions alliées (australiennes, canadiennes, britanniques et françaises) avec plus de 500 chars. Grâce à une préparation minutieuse, les Alliés bénéficièrent d'une surprise totale[1],[2]. L'attaque, menée par le Corps australien et le Corps canadien de la quatrième armée britannique, réussit à percer les lignes allemandes et les chars attaquèrent les positions allemandes par l'arrière, semant panique et confusion. À la fin de la journée, une avancée de 24 kilomètres de long avait été créée dans les lignes allemandes au sud de la Somme[3]. Les Alliés avaient fait 17 000 prisonniers et s'étaient emparés de 330 canons. Le total des pertes allemandes ont été estimées à 30 000, le 8 août, alors que les Alliés ont eu environ 6 500 tués, blessés et disparus. L'effondrement du moral allemand conduisit Erich Ludendorff à surnommer ce jour « le jour noir de l'armée allemande »[1].

L'avancée se poursuivit pendant trois jours de plus mais sans les résultats spectaculaires du 8 août, l'avancée rapide privant l'attaque du soutien de l'artillerie et de certains approvisionnements[4]. Au cours de ces trois jours, les Alliés ont réussi à avancer de 19 kilomètres, soit moins de ce qui s'était passé le premier jour, les Allemands ayant entre-temps reçu des renforts[5]. Le 10 août, les Allemands commencèrent à se retirer du saillant qu'ils avaient réussi à occuper pendant l'opération Michael en mars et se replièrent sur la ligne Hindenburg[6].

Bataille de la Somme

1er septembre 1918, Péronne (Somme). Poste d'artillerie établi par le 54e bataillon australien durant son attaque des forces allemandes.

Le 15 août 1918, Foch demanda à Haig de poursuivre l'offensive d'Amiens, même si l'attaque souffrait du manque d'approvisionnements et d'artillerie et si des réserves allemandes avaient été amenées sur le secteur. Haig refusa et se prépara à lancer une nouvelle offensive de la IIIe armée britannique sur Albert qui débuta le 21 août.

L'offensive fut un succès, obligeant la seconde armée allemande à se retirer de 55 kilomètres. Albert fut pris le 22 août. L'attaque fut élargie au sud par la 10e armée française à partir du 17 août, s'emparant de la ville de Noyon le 29 août. Le 26 août, au nord de l'attaque initiale, la Première armée britannique lança une nouvelle attaque qui permit une avancée de 12 kilomètres lors de la deuxième bataille d'Arras. Bapaume tomba le 29 août. Lorsque l'artillerie et les munitions eurent été avancées, les Britanniques de la IVe Armée reprirent l'offensive et le corps australien traversa la Somme dans la nuit du 31 août, brisant les lignes allemandes à Mont-Saint-Quentin et Péronne. Le commandant de la IVe Armée britannique, le général Henry Rawlinson, décrivit la progression australienne du 31 août au 4 septembre comme le plus grand exploit militaire de la guerre[7].

Le 2 septembre, les Allemands avaient dû se replier sur la ligne Hindenburg d'où ils avaient lancé leur offensive au printemps.

Autres batailles durant l'avancée sur la ligne Hindenburg

Il y eut également d'autres batailles durant l'avancée des Alliés sur la ligne Hindenburg. Ce sont la bataille de Savy-Dallon (le 10 septembre), la bataille d'Havrincourt (le 12 septembre), la bataille de Vauxaillon (le 14 septembre) et la bataille d'Épehy (le 18 septembre). Ces affrontements sont considérés comme mineurs et scandent la retraite allemande sur l'ensemble du front occidental en septembre 1918.

Batailles de la ligne Hindenburg

Foch planifia alors une grande offensive concentrique sur les lignes allemandes en France, les divers axes d'avance convergeant sur Liège en Belgique.

Les principales défenses allemandes étaient ancrées sur la ligne Hindenburg, une série de fortifications de défense qui s'étendaient de Cerny sur l'Aisne à Arras[8]. Avant le début de la principale offensive de Foch, les derniers saillants allemands restants à l'ouest et à l'est de la ligne furent enfoncés à Havrincourt et à Saint-Mihiel, le 12 septembre et à Epehy et sur le canal du Nord le 27 septembre[9].

La première attaque de la grande offensive de Foch fut lancée le 26 septembre par le corps expéditionnaire américain dans l'offensive Meuse-Argonne. Deux jours plus tard, le groupe d'armées d'Albert Ier de Belgique (l'armée belge et de la seconde armée britannique du général Herbert Plumer) lança une attaque près d'Ypres en Flandre (la cinquième bataille d'Ypres). Les deux attaques progressèrent bien au départ mais furent ensuite été ralenties par des problèmes logistiques.

Le 29 septembre, Haig lança l'attaque principale contre la ligne Hindenburg (la bataille du canal Saint Quentin) avec la 4e armée britannique. Le 5 octobre, la IVe Armée britannique avait brisé les défenses de la ligne Hindenburg sur toute sa longueur. Rawlinson écrivit: «Si les Boches [les Allemands] n'avaient pas montré de tels signes de démoralisation au cours du mois passé, je n'aurais jamais envisagé d'attaquer la ligne Hindenburg. Si elle avait été défendue par les Allemands d'il y a deux ans, elle aurait certainement été imprenable ... "

Pendant ce temps, le 8 octobre, les 1e et 3e armées britanniques, emmenées par le Corps canadien franchissait la ligne Hindenburg à la bataille du canal du Nord[10].

Cet effondrement força le Haut Commandement allemand à accepter la fin de la guerre. L'évidence de la démoralisation allemande convainquit également de nombreux commandants des forces alliées et dirigeants politiques que la guerre pourrait être terminée en 1918. (Auparavant, tous les efforts avaient été concentrés sur la constitution de forces pour lancer une attaque décisive en 1919.)

La retraite allemande

Au cours du mois d'octobre, les armées allemandes durent reculer de tous les territoires conquis en 1914. Les Alliés repoussèrent les Allemands sur la ligne de chemin de fer reliant Metz à Bruges (indiqué sur la carte en tête de cet article), qui avait servi à alimenter l'ensemble du front dans le Nord de la France et la Belgique pendant une grande partie de la guerre. Lorsque les armées alliées atteignirent cette ligne, les Allemands furent contraints d'abandonner de plus en plus grandes quantités d'équipement lourd et de matériel, réduisant encore davantage leur moral et leur capacité de résistance.

Les pertes restèrent élevées dans l'ensemble des forces combattantes alliées ainsi que dans l'armée allemande en retraite. Des combats d'arrière-garde eurent lieu à Ypres, Courtrai, Selle, Valenciennes, la Sambre et à Mons, avec des combats qui se poursuivirent jusqu'aux dernières minutes avant l'armistice qui prit effet à 11 h 00 le 11 novembre 1918. Un des derniers soldats à mourir fut le soldat canadien, George Lawrence Price, deux minutes avant que l'armistice ne prenne effet[11].

Références

  1. a et b (en) John Frederick Bligh Livesay, Canada's Hundred Days: with the Canadian Corps from Amiens to Mons, Aug. 8—Nov. 11, 1918, Thomas Allen, 1919 [lire en ligne], p. 20, 95 
  2. (en) Norm M. Christie, For King and Empire, The Canadians at Amiens, August 1918, Nepean, CEF Books, 1999, poche (ISBN 978-1-896979-20-5) (LCCN 00304131) 
  3. (en) Shane B Schreiber, Shock army of the British Empire: the Canadian Corps in the last 100 days of the Great War, Vanwell, 2004, poche (ISBN 978-1-55125-096-0) (OCLC 57063659) (LCCN 2006497475) 
  4. (en) Douglas Orgill, Armoured onslaught: 8th August 1918, New York, Ballantine Books, 1972 (ISBN 978-0-345-02608-8) (OCLC 298228) (LCCN 72179137) 
  5. Canada's Hundred Days, Veterans Affairs Canada, 29 July 2004. Consulté le 2008-08-07
  6. (en) Daniel George Dancocks, Spearhead to Victory—Canada and the Great War, Edmonton, Hurtig Publishers, 1987 (ISBN 978-0-88830-310-3) (OCLC 16354705), p. 294 
  7. Mont St Quentin and Péronne: Australian Victories sur Australian War Memorial, 1998. Consulté le 25 December 2008
  8. (en) Norm M. Christie, The Canadians at Arras and the Drocourt-Queant Line, August–September, 1918, Ottawa, CEF Books, 2005 (ISBN 978-1-896979-43-4) (OCLC 60369666) (LCCN 2006373507) 
  9. "Canada's Hundred Days" p.217
  10. (en) Norm M Christie, The Canadians at Cambrai and the Canal du Nord, August–September 1918, Nepean, CEF Books, 1997, poche (ISBN 978-1-896979-18-2) (OCLC 166099767) (LCCN 99494950) 
  11. Hayes-Fisher, J. (29 October 2008). "The last soldiers to die in World War I". Timewatch, BBC News Magazine. Retrieved on: 2009-01-18.

Bibliographie

  • (en) Brian Bond. The Unquiet Western Front, Britain's Role in Literature and History. Cambridge University Press; 1 edition (2007). (ISBN 9780521036412)
  • (en) Norm M. Christie (1999). For King and Empire, The Canadians at Amiens, August 1918. CEF Books. (ISBN 1896979203).
  • (en) Norm M. Christie (2005). The Canadians at Arras and the Drocourt-Queant Line, August–September, 1918. CEF Books. (ISBN 1896979432). OCLC 60369666.
  • (en) Norm M. Christie (1997). The Canadians at Cambrai and the Canal du Nord, August–September 1918. CEF Books. (ISBN 1896979181). OCLC
  • (en) Daniel George Dancocks (1987). Spearhead to Victory—Canada and the Great War. Hurtig Publishers. p. 294. (ISBN 0888303106). OCLC 16354705.
  • (en) Douglas Orgill (1972). Armoured onslaught: 8 August 1918. New York: Ballantine Books. (ISBN 034502608X).
  • (en) Shane B. Schreiber (2004). Shock army of the British Empire: the Canadian Corps in the last 100 days of the Great War. St. Catharines, Ontario: Vanwell. (ISBN 1551250969). OCLC 57063659.

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