Nicolas Crousse

Nicolas Crousse (25 février 1966 à Bruxelles en Belgique - ) est un romancier, essayiste et journaliste belge.

Biographie

Il est le fils cadet du poète Jean-Louis Crousse (14 février 1932– 31 décembre 2008) et de l’artiste Jacqueline De Geest 1933).

Biberonné très jeune par ses parents écrivains à la beauté des textes littéraires (de Dostoïevski à Virginia Woolf, en passant par Italo Calvino ou Marcel Pagnol), Nicolas Crousse écrit à douze ans une pièce de théâtre Barberousse, avec l’aide de son père. En 1989, tandis qu’il s’est lancé trois ans plus tôt dans des études de journalisme, il publie ses premiers reportages étrangers (les lendemains des massacres interethniques au Rwanda et au Burundi ; la Révolution de velours en Tchécoslovaquie dans la presse belge. A l’époque, il organise une manifestation de soutien aux réfugiés du Burundi et, dans un tout autre domaine, consacre une étude à l’écrivain Henry Miller. Puis, le voilà à l’entame des années 90 s’attaquant à une série de portraits journalistiques de personnalités diverses, et centrant bientôt son travail sur la rencontre d’artistes de notre temps Juliette Gréco, Yehudi Menuhin, Woody Allen, Abdelli, Rostropovitch, Isaac Stern, Hugo Claus, Steve Reich, Lars von Trier, Isabelle Adjani, ou Léo Ferré, qui lui accordera sa dernière interview).

En 1999, il initie et anime durant une semaine dans le quotidien belge Le Matin la « Première Semaine Internationale de la Mauvaise Humeur » : six doubles pages qui résonnent comme un festival d’humour et de dérision, avec la participation parmi d’autres des Pic Pic André, de Benoît Delépine, d’Eric Martin et du magazine Zoo, de Bruno Belvaux, de Frédéric Jannin, d’Hugues Tavier ou de Pascal Le Brun.

A la mort du quotidien Le Matin, Nicolas Crousse ouvre dans sa vie professionnelle une parenthèse politique, d’abord en passant par deux cabinets ministériels (la culture, puis l’environnement), ensuite en devenant en janvier 2004 le rédacteur en chef du journal satirique Pan, auquel il tentera d’apporter, non sans obstacles, une indépendance satirique. C’est là, en 2005, qu’il conçoit et organise un canular littéraire, avec Fabian Van Renterghem, en envoyant le manuscrit des Chants de Maldoror, de Lautréamont (mais en modifiant le nom de son auteur), à une dizaine de grandes maisons d’éditions françaises. Lesquelles tombent toutes dans le piège (à l’exception de Gallimard), en refusant de concert de publier ce texte jugé non satisfaisant et qu’elles ne connaissent manifestement pas.

En août 2005, Nicolas Crousse devient journaliste cinéma pour le quotidien belge Le Soir, où il délivre occasionnellement aussi l’un ou l’autre portrait politique. Celui d’Yves Leterme, l’ex-premier ministre belge (2007 – 2008), lui vaudra le prix du reportage belge de l’année 2008.

Parallèlement à ses activités professionnelles, Nicolas Crousse lance en 2007 en compagnie de l’artiste Véronique Navarre des soirées cabarets à Bruxelles, d’abord à l’Atelier de la Dolce Vita (novembre 2007, avec parmi d’autres le chanteur Abdelli et l’écrivain Jean-Pierre Verheggen), ensuite au Théâtre de la Toison d’Or.

Le 18 novembre 2008, le tandem organise à la Toison d’or une grande fête à Pierre Etaix, le cinéaste, comédien, clown et dessinateur, alors victime d’un incroyable imbroglio juridique. De nombreux artistes, entre autres du cinéma belge (Dominique Abel et Fiona Gordon, Jaco Van Dormael, Joachim Lafosse… mais aussi Zidani) participent à cette fête de soutien, qui se révèle être une heureuse réussite. Le cinéma reste en outre au cœur des préoccupations du journaliste, qui fait une apparition dans le film Louise-Michel, de Gustave Kervern et Benoît Delépine.

Depuis le début des années 2000, Nicolas Crousse a signé de nombreux ouvrages : essais, romans, livres collectifs (Grabuge, manuel de subversion, coécrit avec Benoît Delépine, Noël Godin et Matthias Sanderson ; Visages du cinéma européen, qu’il a initié et dont Fabian Maray fut le chef d’orchestre, autour des auteurs du cinéma européen, tels que Almodovar, Loach, Moretti, von Trier, Kusturica), et parfois même préfaces (notons en deux : celle du livre de Jean-Pierre Verheggen, Portraits crachés, et celle du livre de Philippe Dutilleul, le créateur et artificier du fameux canular télévisuel sur la mort de la Belgique, Un asile de flou nommé Belgique)

En 2003, Nicolas Crousse publie, au Somnambule équivoque, Voxy Lady, une collection de portraits de chanteuses, tous genres musicaux confondus, qu’il dédie à sa mère et sa grand-mère maternelle. On y retrouve Nina Simone, Billie Holiday, Catherine Ringer, Barbara, Lula Pena, Marianne Faithfull, Kathleen Ferrier… Le livre est publié le même jour que Voxy Man, signé chez le même éditeur par Véronique Navarre, qui condense quant à lui une galerie de portraits de voix masculines (Bashung, Thom Yorke, Bowie, Screamin’ Jay Hawkins, Ferré…)

En 2005, Nicolas Crousse signe son premier roman, Kartouch, très librement inspiré de son voyage en Sibérie et en Chine, lorsqu’il prit le Transsibérien en juin 2001 (et dont il rendit compte dans un grand reportage radio diffusé en septembre 2001 sur la RTBF, ainsi que dans le quotidien La Libre Belgique). Un roman picaresque, entre lyrisme et dérision, qui lui permet de saluer à sa façon le rêve vagabond de Cendrars, la mémoire spirituelle de sa famille orthodoxe et l’aventure révolutionnaire de John Reed, qui inspira à Warren Beatty le film Reds (1981).

En 2007, deux éditeurs français font appel à lui. Anabet lui propose l’écriture d’un pamphlet, consacré à la crise identitaire belge. Ce sera Le complexe belge. La même année, les éditions First l’invitent à signer un livre de portraits d’acteurs et d’actrices hollywoodiennes : Hollywood Boulevard, qui croque les destins de Sean Penn, Cate Blanchett, Joaquin Phoenix, Johnny Depp, George Clooney...

Mais c’est en 2009 que Nicolas Crousse signe son livre le plus personnel. Au lendemain de la mort de son père, le poète Jean-Louis Crousse, il prend la plume et lui adresse une lettre imaginaire. Mon père, titre de ce texte chantant l’amour inconditionnel au père et ami, est accompagné dans la deuxième partie du livre, intitulée La nuit s’achève, par quelques-uns des plus beaux textes écrits entre 1978 et 2008 par Jean-Louis Crousse. Dans la foulée de Mon père / La Nuit s'achève, Nicolas Crousse publie en octobre 2009 son nouveau roman, Léger carnage.

En juin 2011, Nicolas Crousse publie Une passion, évocation d'une relation amoureuse transfigurée au-delà de son deuil.

Récompenses

• Prix Coq de la critique (2007).
• Prix Dexia du reportage politique (2008).

Bibliographie

• 2002 : Grabuge, coécrit avec Benoît Delépine, Noël Godin et Matthias Sanderson, Ed. Flammarion.
• 2003 : Voxy Lady, Ed. Le Somnambule équivoque.
• 2005 : Kartouch, Ed. Le Somnambule équivoque.
• 2007 : Le complexe belge, Ed. Anabet.
• 2007 : Hollywood Boulevard, Ed. First.
• 2009 : Mon père / La Nuit s’achève, coécrit avec Jean-Louis Crousse, Ed Le Somnambule équivoque.
• 2009 : Léger carnage, Ed. Le Somnambule équivoque.
• 2011 : Une Passion, Ed. Jacques Flament. http://www.jacquesflament-editions.com/boutique/une-passion/

Préfaces

• 2003 : Visages du cinéma européen, par Fabian Maray, Ed. Le Félin/Luc Pire
• 2005 : Portraits crachés, de Jean-Pierre Verheggen, Ed. Le Somnambule équivoque
• 2008 : Un asile de flou nommé Belgique, de Philippe Dutilleul, Ed. Buchet Chastel

Voir aussi

Lien externe

• Site officiel de Nicolas Crousse