Ni putes, ni soumises

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Contexte général
Champs d'action Défense du droit des femmes, promotion du respect, de la laïcité et de l'égalité
Fiche d’identité
Forme juridique Association de loi 1901
Fondation 2003
Siège central Maison de la Mixité, Paris 20e arrondissement
Personnage(s) clef Fadela Amara, Samira Bellil
Président(e) Sihem Habchi
Financement public et privé
Membres 8 000 militants et 40 comités nationaux
Site internet www.niputesnisoumises.com

Ni putes ni soumises (NPNS) est un mouvement féministe français, fondé en 2003, qui a acquis en quelques mois une audience importante auprès de l'opinion publique, des médias et des mouvements politiques. L'association est aujourd'hui présidée par Sihem Habchi.

Sommaire

Histoire

Du 1er février au 8 mars 2003, Fadela Amara et son équipe organisent la « Marche des femmes des quartiers pour l'égalité et contre les ghettos ». Le 14 avril 2003, après les succès retentissant de l'appel Ni putes ni soumises et de la marche, le mouvement Ni putes ni soumises se constitue en association loi 1901, afin d'entreprendre des actions concrètes. C'est un mouvement mixte, populaire et féministe. La présidente du mouvement est Fadela Amara, le secrétaire général Mohammed Abdi.

En 2005, débute la coopération avec une association qui, elle aussi, mène une action au Maroc : le comité de soutien scolaire aux jeunes filles en milieu rural.

En 2006, la Maison de la Mixité est inaugurée en présence du Président de la République Jacques Chirac, du maire de Paris Bertrand Delanoé et de François Hollande. Ce pôle d'activité et d'accueil se situe dans le 20e arrondissement de Paris et fait 500 m2 environ.

Depuis le début de l’année 2007, Ni putes ni soumises est doté du statut consultatif auprès de l’ONU.

Le 19 juin 2007, Fadela Amara est nommée secrétaire d'État chargée de la politique de la ville dans le gouvernement de droite de François Fillon, et démissionne de son poste de présidente de NPNS. Mohammed Abdi la suit au gouvernement en tant que conseiller spécial. Pour assumer ses responsabilités Mohammed Abdi décide de rester secrétaire général du mouvement jusqu'à la publication du rapport de la Cour des Comptes. En novembre 2007, alors que la Cour des comptes salue la gestion de l'association Ni putes ni soumises[1], Mohammed Abdi démissionne de son poste.

En juin 2007, le conseil national élit Sihem Habchi au poste de présidente du mouvement (elle était auparavant vice-présidente). Le congrès de novembre 2008 confirme Sihem Habchi à son poste.

Objectifs

Ce mouvement lutte contre les violences faites aux femmes :

  • contre toutes les violences faites aux femmes (dans le couple dans la famille, par un inconnu) ;
  • racisme, antisémitisme, misogynie, discriminations, violences physiques, morales et psychologiques ;
  • traditions qui enferment ;
  • atteintes à la mixité (séparation des genres et des cultures) ;
  • pressions pour porter le voile ;
  • pressions pour arrêter l'école ;
  • pressions pour se marier tôt, sans pouvoir choisir librement son mari ;
  • pressions pour empêcher les jeunes filles d'assister aux cours d'éducation sexuelle, de biologie ;
  • pressions pour séparer les hommes et les femmes dans les piscines, les lieux publics, etc. ;
  • pressions pour empêcher les personnes de vivre librement leur vie sexuelle et affective ;
  • pressions patriarcales empêchant les femmes de disposer librement de leur corps et de leur vie ;
  • homophobie ;
  • communautarismes, obscurantismes et relativisme culturel (le droit à la différence mué en différences des droits).

Financement

Le financement de l'association provient essentiellement de subventions publiques. Le budget prévisionnel en 2005 était de 500 000 €. En 2004, la Mairie de Paris a accordé à l'association une subvention de 30 000 €[2].

La Cour des comptes accorde un satisfecit à l'association Ni putes ni soumises (NPNS) pour ses comptes et sa gestion sur la période 2003-2006. Ce rapport met en avant la bonne gestion de l'association lorsque Mohammed Abdi en était le secrétaire général et Fadela Amara, la présidente[3].

Action

En 2006, la « plate-forme d'écoute et de soutien aux femmes en difficulté et/ou victimes de violence » est intervenue auprès de 1700 personnes. Cette plate-forme a pour but de recevoir les appels des femmes en difficulté, de les accueillir en urgence, de les conseiller, les aider et les orienter[4]. Depuis décembre 2006, le comité de Fontenay-sous-bois accueille des victimes de mariage forcé dans le logement relais qu'il a créé (16 femmes ont bénéficié du programme / 12 en sont reparties avec un emploi et un logement).

Dans son action, le collectif Ni putes ni soumises a notamment mis deux cas en évidence :

  • Le premier est celui de Samira Bellil, marraine du mouvement, qui a publié un livre appelé Dans l'enfer des tournantes, racontant sa vie en tant que fille soumise à la loi des cités, violée collectivement à plusieurs reprises, la première fois à l'âge de 13 ans. Effrayée à l'idée de dénoncer ses tortionnaires, elle a dû accepter d'être considérée comme un objet sexuel, aliénée et évitée par sa famille et certains de ses amis.
  • Le deuxième cas était celui d'une jeune fille de 17 ans, Sohane Benziane, brûlée vive à Vitry-sur-Seine par son ex-petit ami, âgé de 19 ans.

Ces deux cas extrêmes et spectaculaires ont servi de symboles aux membres de Ni putes ni soumises lors de leur Marche des femmes des quartiers contre les ghettos et pour l'égalité (marche mixte) à travers la France à partir du 1er février 2003, qui les a portés dans 23 villes pour aboutir à une manifestation forte à Paris le 8 mars 2003 avec 30 000 personnes (selon NPNS).

Créé officiellement après cette marche, le mouvement était auparavant mené par la Fédération nationale des Maisons des Potes, association proche de SOS Racisme, où, dès 2001, s'était mis en place un travail sur les violences faites aux jeunes femmes.

Impact politique

Des représentantes de Ni putes ni soumises ont été reçues par le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin après leur Marche. Leur message a été également incorporé aux célébrations officielles du 14 juillet 2003 à Paris, quand quatorze affiches géantes, chacune d'une femme habillée comme Marianne, le symbole de la République française, ont été accrochées sur les colonnes du palais-Bourbon, le siège de l'Assemblée nationale française.

Les cinq propositions suivantes ont été acceptées par le gouvernement français :

  1. la publication d'un guide éducatif du respect à distribuer dans les projets et les écoles ;
  2. la fondation de maisons sûres loin des cités pour des jeunes filles et des femmes dans la détresse immédiate, où elles peuvent vivre en sécurité et retrouver leur anonymat ;
  3. la création de six emplacements pilotes où des femmes pourront être en mesure de faire entendre leur voix ;
  4. l'organisation de conférences de formation permettant aux femmes de développer leurs aptitudes particulières ;
  5. dispositions spéciales prises dans les commissariats de police pour les jeunes filles et les femmes ayant été victimes de violences.

L'impact international

Le mouvement Ni putes ni soumises compte aujourd'hui des comités dans plusieurs pays européens (Belgique[5], Espagne, France, Suède et Suisse). Depuis 2007, Ni Putes Ni Soumises est membre consultatif du conseil économique et social de l'ONU. Le Guide du respect, diffusé en France à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires, et qui aborde les questions de traditions qui enferment, de sexualité et de violences, a été adapté pour la Belgique francophone où il sera prochainement diffusé.

Une antenne traduite littéralement « La Baghiya La Khaniaâ » n'a pu être ouverte au Maroc en raison de la réticence des autorités locales[6].

Critiques dont l'association fait l'objet

La médiatisation intense dont a bénéficié l'association n'a pas été sans provoquer quelques remous et de nombreuses critiques.

En effet, il a été entre autres choses reproché à NPNS de contribuer, à son tour, à renforcer la discrimination dont sont victimes les habitants des quartiers dits « sensibles ». Accusé de choisir de s'attaquer au sexisme dans un cadre social, religieux, culturel et même ethnique finalement très défini, en se focalisant sur un machisme de banlieue présenté comme particulier, le mouvement aurait ainsi participé à la ségrégation ambiante. Leur slogan accrocheur, voire provocateur, a donné lieu à controverse, notamment de la part de jeunes hommes vivant dans ces zones urbaines, qui ont craint une assimilation supplémentaire entre « obscurantisme » et, pris pêle-même, islam et immigration. Cette inquiétude n'a pas été atténuée par le fait que le mouvement fondait sa légitimité sur l'expérience de jeunes femmes de banlieue ayant tenu à dénoncer ce qu'elles y vivaient.

Le 19 juin 2007, Fadela Amara est nommée secrétaire d'État chargée de la politique de la ville dans le Gouvernement Fillon II, gouvernement de droite, auprès de la ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin. Cette nomination va une fois de plus susciter le trouble autour de l'association et sa présidente : cette fois-ci, ce sont les militants féministes qui vont invoquer la difficulté à faire passer un message favorable à l'égalité entre les sexes et la mixité quand la porte-drapeau la plus connue de ces idéaux appartient à un gouvernement qui n'hésite pas à stigmatiser l'immigration. Lors de l'Université d'automne du mouvement, 25 comités locaux annoncent leur départ du mouvement ou leur dissolution[7].

Notes et références

Bibliographie

  • Samira Bellil, Dans l'enfer des tournantes, Gallimard, 2003 (ISBN 2070429903)
  • Fadela Amara et Sylvia Zappi, Ni putes ni soumises, La Découverte, 2003 (ISBN 2707141429)
  • Loubna Méliane, Vivre libre, Oh! éditions, 2004 ; rééd. Pocket, 2005 (ISBN 2915056153 et ISBN 2266141996)
  • Fadela Amara, Mohammed Abdi, La Racaille de la République, Le Seuil, 2006 (ISBN 2020859858)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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