N,N-diéthyllysergamide

N,N-diéthyllysergamide

LSD

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LSD
Formule topologique et modélisation 3D du LSD
Formule topologique et modélisation 3D du LSD
Général
Nom IUPAC N,N-diéthyllysergamide
Synonymes Acide lysergique diéthylamide
No CAS 50-37-3
No EINECS 200-033-2
DrugBank DB04829
PubChem 5761
SMILES
InChI
Apparence Solide incolore et inodore
Propriétés chimiques
Formule brute C20H25N3O  [Isomères]
Masse molaire 323,432 gmol-1
C 74,27 %, H 7,79 %, N 12,99 %, O 4,95 %,
pKa 7,8
Propriétés physiques
T° fusion 80 à 85 °C
Données pharmacocinétiques
Métabolisme Hépatique
Demi-vie d’élim. 3 heures
Excrétion rénale
Caractère psychotrope
Catégorie hallucinogène
Mode de consommation ingestion
Autres dénominations Acide, Ace, Buvard, Carton, Trip, Petri
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le diéthylamide de l'acide lysergique (ou N,N-diéthyllysergamide) est un composé de la famille des lysergamides, dérivé de composés issus de l'ergot de seigle.

C'est un psychotrope hallucinogène puissant : de très petites doses suffisent à entraîner des troubles de la perception, de l'humeur et de la pensée. Pour cet usage, il est communément désigné sous le nom de LSD, une abréviation venant du mot allemand Lysergesäurediethylamid[1].

La plus ancienne prise d'ergot de seigle est répertoriée dans une commune de Seine et Marne, à Lagny-sur-Marne où au XIIe siècle la population fut frappée du « mal des ardents ».

Synthétisé en 1938 par le chimiste Albert Hofmann pour les laboratoires pharmaceutiques Sandoz dans un but médical, le LSD est classé par l'ONU comme stupéfiant dans une convention de 1971. Jusqu'en 1966, année de son interdiction aux États-Unis, Sandoz met le LSD à disposition des chercheurs sous la forme d'une préparation appelée delysid. Le LSD apparaît d'abord comme prometteur dans le traitement de certaines maladies psychiatriques. Puis, il est popularisé comme étant un traitement dit miraculeux par les médias à partir du milieu des années 1950. Dans les années 1960, il devient associé à la contre-culture américaine, notamment aux hippies et aux communautés psychédéliques.

Il a eu une énorme influence culturelle dans les années 1960 et 1970 notamment dans les milieux rock, pop, cinématographique et même plus généralement dans le milieu artistique.

Pur, le LSD est un solide cristallin incolore. C'est une molécule instable, légèrement basique. Il existe sous quatre stéréoisomères, trois n'ont pas d'effets psychotropes.

Même s'il est considéré comme une drogue très puissante, le LSD n'entraîne ni dépendance physique ni accoutumance à long terme[2]. D'un point de vue sociologique, sa consommation est considérée comme anecdotique au sein de la population. En effet, les buvards de LSD sont généralement produits, vendus et consommés au sein de cercles réduits d'initiés[réf. nécessaire].

Sommaire

Histoire

Le LSD est synthétisé pour la première fois en 1938 par le chimiste suisse Albert Hofmann. Il travaille alors pour l'entreprise pharmaceutique Sandoz (Novartis depuis 1996) sur les possibles applications thérapeutiques de l'ergot de seigle (Claviceps purpurea). Il utilise pour cela la même méthode qui lui servit à synthétiser l'ergométrine. Dans son plan d'étude, le LSD est le 25e dérivé de l'ergot de seigle qu'il étudie d'où le nom LSD-25[3]. Il espère obtenir un analeptique, mais lors des expérimentations, on note seulement une activité utéro-constrictive correspondant à 70% de celle de l'ergométrine et une agitation des animaux lors de la narcose[4]. La molécule n'éveille aucun intérêt et les expérimentations sont arrêtées[5].

Malgré le classement sans suite des études sur le LSD, Hofmann revient à ses recherches en 1943. Le 16 avril, il expérimente accidentellement les effets psychotropes de la molécule lors de la phase finale de la synthèse[5]. Il décide alors d'auto-expérimenter la substance le 19 avril par une prise de 0,25 mg[5] par voie orale. Lors de cette expérience, l'anecdote veut qu'il soit rentré chez lui à vélo[6]'[7] et que, se croyant empoisonné, il ait consommé du lait. Il décrit des épisodes angoissants et des sensations de décorporation qui peuvent s'apparenter au bad trip moderne, qu'il attribuera, par la suite, au surdosage et à l'angoisse suscitée par une situation inconnue. Le médecin qui l'ausculte ne détecte aucun symptôme autre que la dilatation des pupilles.

En 1947[5] sont publiés les premiers résultats d'une expérimentation systématique du LSD chez l'homme par le docteur Werner-Arthur Stoll, publiée dans le Schweizer Archiv für Neurologie und Psychiatrie sous le titre « Diéthylamide de l'acide lysergique, un phantasticum du groupe de l'ergot ». Le LSD apparaît prometteur. Sandoz en met une préparation-test du nom de Delysid à la disposition des chercheurs. Le LSD est alors utilisé dans les milieux de la psychiatrie et de la psychologie pour faciliter l'approche psychothérapeutique et de nombreuses études sont menées à son sujet. Dès 1951, un ancien agent des services secrets américains, Alfred Hubbard s'intéresse au LSD et le fait découvrir à l'écrivain Aldous Huxley en 1955. Devenu médecin, il ouvre des cliniques de traitement de la toxicomanie par le LSD au Canada[3].

Timothy Leary lors de son arrestation par la DEA en 1972.

Mais, à partir du milieu des années 1950[5], les publications concernant le LSD suscitent l'intérêt au-delà du milieu médical et sont largement médiatisées et présentées comme des « traitements miraculeux » ou des expériences positives[8]'[9]'[10]'[11]'[12]. L'auto-expérimentation prend de l'ampleur et sort du cadre scientifique. La consommation de LSD augmente et, avec elle, les récits de bad trip commencent à se multiplier[13]. Le LSD est alors fortement lié avec la contre-culture américainebeat generation d'abord, puis hippie – des années 1960 et 1970. L'introspection qu'il favorise permettrait de dépasser des valeurs jugées rétrogrades. Des personnalités en vue de l'époque (Allen Ginsberg, Timothy Leary, Ken Kesey, etc.) en consomment et prônent son usage. Leary s'installe à Millbrook, dans l'État de New York, où il délivre des prises contrôlées de LSD. Kesey s'installe à La Honda en Californie. Il fonde les Merry Pranksters (« joyeux lurons ») avec qui il sillonne les États-Unis dans un bus décoré par leurs soins afin d'organiser des acid tests. La médiatisation des Merry Pranksters entraîne la naissance de nombreuses communautés psychédéliques comme Haight-Ashbury à San Francisco ou l'East Village à New York[3].

C'est à cette époque que commence à être signalé l'usage dans la rue de LSD sous forme de buvard[14]. En 1963, Sandoz perd les derniers brevets du LSD. Les années 1964 à 1966 voient une multiplication d'articles de presse sur le produit, certains alarmants[15]'[16]'[17], d'autres laudateurs. Sandoz décide d'en arrêter la distribution en avril 1966[5]'[18]. L'essor des communautés hippies inquiète les autorités. La Californie, alors gouvernée par Ronald Reagan, interdit l'usage du LSD le 6 octobre 1966, rapidement suivie par le reste du pays. L'image populaire du LSD change et devient celle d'un produit dangereux[3].

La convention unique sur les stupéfiants de 1961 ne réglemente pas les nouvelles substances synthétiques psychédéliques. Mais, en 1969, la culture hippie et, avec elle, la consommation de substances psychédéliques concernent l'ensemble du monde occidental[19]. Une nouvelle convention est convoquée en 1971, le LSD y est classé, dès sa mise en place (et son application dans les pays signataires), dans le tableau I qui liste « les substances ayant un potentiel d'abus présentant un risque grave pour la santé publique et une faible valeur thérapeutique. » Pourtant la consommation privée de LSD ne baisse qu'au milieu des années 1970[20]. Depuis, en fonction de la législation des différents pays, la fabrication, la possession et l'utilisation peuvent être sanctionnées par des peines pouvant aller jusqu'à la prison.

Chimie

Les quatre stéréoisomères du LSD.

Le LSD est un alcaloïde dérivé de l'ergoline. Il possède donc un noyau hétérocyclique aromatique de type indole. Dans sa forme pure, c'est un solide cristallin incolore ou légèrement blanc, inodore, faiblement amer et soluble dans l'eau[1]. Plus le cristal est sombre, moins il est pur et plus il est dégradé[21]. À l'inverse, un cristal pur émet de petits flashs blancs quand il est secoué dans l'obscurité[22]. De plus, quelle que soit sa forme (cristal, poudre, en solution) le LSD est fluorescent sous lumière noire[23].

Nomenclature

« LSD » est un terme du langage courant auquel correspond plusieurs désignations plus ou moins exactes :

Structure et stabilité

Le LSD est une molécule chirale qui possède deux carbones asymétriques au niveau des carbones 5 et 8 (voir le schéma). Il existe quatre stéréoisomères du LSD, seul le (+)-D-LSD, de configuration absolue (5R, 8R) est psychoactif. Le L-LSD n'est pas obtenu facilement et n'est pas habituellement formé lors de la synthèse du LSD. Par contre, on passe facilement du LSD au iso-LSD sous l'action d'une base.

Le LSD est légèrement basique : il possède un groupe fonctionnel amine tertiaire, avec un pKa de 7,8[24].

Le LSD est une molécule particulièrement instable par rapport à diverses voies de dégradation[25]'[22]. Sous forme de sel ou dilué dans de l'eau distillée, le LSD peut rester stable indéfiniment s'il est conservé à basse température, protégé de l'air et de la lumière.

Son instabilité est due à deux aspects de sa structure. L'attachement du carboxamide en 8 ° position est affecté par les solutions basiques qui le transforment par épimèrisation en iso-LSD (N,N-diéthylamide de l'acide isolysergique), biologiquement inactif[22]. D'autre part, la liaison covalente entre le carbone de la 8 ° position et le noyau aromatique est fragile. En présence d'oxydants forts, d'eau du robinet (contenant du dichlore en solution) ou d'éthanol[26] cette liaison s'altère pour former du lumi-LSD (10-hydroxy-9, 10-dihydro-(+)-acide lysergique diéthylamide[27]), inactif chez l'homme[22]. Le LSD est ainsi sensible au dioxygène, aux ultraviolets, au dichlore (particulièrement en solution) et à la chaleur. Ainsi les buvards de LSD se dégradent relativement vite[21].

Synthèse

Le LSD est synthétisé à partir d'acide lysergique activé et de diéthylamine[1].

L'acide lysergique n'existe pas naturellement. Il est généralement obtenu par hydrolyse de lysergamides plus ou moins complexes, comme l'ergotamine (un anti-migraineux obtenu naturellement à partir de l'ergot) ou l'ergine.

La synthèse du LSD est ensuite une synthèse d'amide à partir de l'acide lysergique auquel on veut attacher le diéthylamine. On active l'acide lysergique avec du trichlorure de phosphoryle (POCl3) ou divers agents activants dans la synthèse des peptides[28]. Les étapes nécessaires sont relativement peu nombreuses pour un composé aussi complexe mais prennent du temps : en laboratoire, il faut entre deux et trois jours pour produire entre 30 et 100 g[21].
De plus, comme le LSD est sensible à l'oxygène (présent dans l'air) et à la lumière, sa synthèse doit être effectuée sous un flux continu de diazote sous une lumière contrôlée (sans UV) et nécessite donc du matériel et des connaissances spécifiques en chimie expérimentale.

Le LSD synthétisé n'est généralement pas stéréoisomériquement pur mais est un mélange de LSD et de iso-LSD. Les deux composés peuvent être séparés par chromatographie chirale. Il est possible d'obtenir du LSD pur à plus de 95%, mais des analyses effectuées sur des saisies de LSD cristallisé montrent des puretés d'environ 60%[21].

Pharmacologie

LSD sous forme liquide saisi par la DEA.

Le LSD est un psychotrope de la classe des perturbateurs ou psychodysleptiques. Cet hallucinogène de type psychédélique induit ainsi des troubles de l'humeur, de la pensée et de la perception. Ces troubles ne se rencontrent habituellement que dans des états comme le rêve, la transe mystique ou la méditation. Il est considéré comme l'une des drogues les plus puissantes : une dose de 25 microgrammes[29] est souvent suffisante pour amener un effet pharmacologique[1]. L'état hallucinatoire (hallucinations, altération des perceptions) apparaît avec des doses dépassant 100 microgrammes[14]. La dose efficace chez l'homme est de 0,003 à 0,001 milligramme par kilogramme de poids[5].

Il n'entraîne cependant aucune dépendance physique[30]. Son arrêt n'occasionne aucune manifestation somatique. Il ne conduit pas non plus à une accoutumance[30] à long terme même si elle est importante à court terme. Cette accoutumance disparaît progressivement dans le temps, d'où son qualificatif de cyclique. Elle est croisée[31] avec d'autres hallucinogènes de type indoles comme la mescaline, le LSA ou la psilocybine. Il est à noter que malgré les nombreuses références erronées sur le sujet, il n'y a pas d'accoutumance croisée entre le LSD et le DMT. Les phénomènes d'accoutumance croisée laissent à penser que ces hallucinogènes auraient des modes d'action similaires[32].

Son dépistage[33] est délicat car les doses sont infimes et les traces disparaissent rapidement dans le sang. Le N-desméthyl-LSD[34] est recherché via les urines où il peut être présent de quelques heures jusqu'à deux jours après l'ingestion[35]. De nouvelles voies de recherches s'ouvrent avec l'identification d'un métabolite du LSD, le 2-oxo-3-hydroxy-LSD (O-H-LSD), dont la concentration est 16 à 43 fois supérieure à celle du LSD[36] dans les urines[37].

Mode d'action

Il agit sur les connexions entre les neurones (synapses) qui régulent l'information dans le système nerveux central[5]. Il agit simultanément sur plusieurs neurotransmetteurs[38]. Il se fixe sur les récepteurs 2A de la sérotonine ce qui explique la sensibilité accrue aux couleurs, toucher et sons. Il perturbe le glutamate en l'activant, ce qui explique les troubles et la vitesse de la pensée[39]. Enfin, il stimule le circuit de la dopamine, ce qui explique la sensation d'euphorie.

Métabolisme

Absorbé par voie orale[5], il se résorbe complètement et rapidement dans le tube gastro-intestinal. Par voie intraveineuse[5], il disparaît du sang en quelques minutes et se fixe dans les tissus pour atteindre une concentration maximale en 10 à 15 minutes[40]. L'expérimentation n'a pas mis en évidence de différence d'effets entre les deux modalités d'usage hormis un temps de latence légèrement diminué en intraveineuse[5]. Il est ensuite oxydé à 80%[5] par le foie en 2-oxy-LSD inactif qui est éliminé par voie biliaire.

Effets

Le LSD induit un état modifié de conscience. Du fait de son caractère hallucinogène, les effets du LSD peuvent varier en fonction de nombreux facteurs tels que les expériences passées, l'état d'esprit[41], la personnalité[42] et l'environnement au moment de la prise, ainsi que la puissance de la dose[5]. Il peut être considéré comme enthéogène du fait de la récurrence de récits d'expériences mystiques de la part d'usagers. Le LSD est un hallucinogène, dans le sens où il perturbe l'ensemble des cinq sens et ne génère pas nécessairement des hallucinations visuelles mais plutôt des illusions : déformation des motifs géométriques en mouvement, couleurs plus lumineuses, traînées colorées derrière les objets en déplacement, mauvaise appréciation des distances etc. Il génère donc des modifications sensorielles dans leur ensemble.

Du fait du caractère psychoactif du LSD, les effets peuvent parfois se transformer en bad trip. Les crises sous LSD ressemblent à des crises psychotiques de caractère maniaque[43] ou dépressif[5]. Cette expérience peut avoir des effets psychologiques négatifs à long terme, tels la paranoïa et la dépression.

Les premiers effets du LSD surviennent généralement entre trente minutes[44] et quatre-vingt-dix minutes[45] après l'ingestion, bien que certains usagers puissent ressentir les premiers effets après dix minutes seulement. L'usager novice peut ne pas se sentir partir. La période active peut durer de cinq[45] à dix heures[44], voire douze heures[3]. La montée s'effectue par « paliers » et l'utilisateur peut croire, par moment, retrouver sa lucidité.

Effets à court terme

La dilatation de la pupille est une des réactions somatiques au LSD.

À court terme, il entraîne euphorie avec fous rires, crampes musculaires, tremblements, incoordination, troubles du rythme cardiaque, hypotension, vasoconstriction artériolaire, hyperthermie dont transpiration, dilatation de la pupille, pilo-érection[46], hyper-salivation, hyperglycémie, nausées, vomissements[1]'[14]'[47]. Chez la femme enceinte, il entraîne des contractions utérines pouvant entraîner un avortement ou un accouchement avant terme[3].

Les effets psychiques incluent des perceptions visuelles de type pseudo-hallucinatoire (l'usager sait que la perception n'est pas réelle), des distorsions spatio-temporelles (perte de la notion du temps), des perceptions déformées du corps[14], une confusion des sens[14] (ou synesthésie, sensation de voir les sons et d'entendre les couleurs), ainsi que des troubles des affects, des phénomènes de dépersonnalisation et une prise de conscience d'événements refoulés[45]. Les effets psychoactifs du LSD s'interprètent du point de vue de la psychiatrie comme une perte des frontières de l'Ego. Cette perte de frontière induit notamment deux états majeurs et extrêmes. D'un côté, le bad trip qui se caractérise par une suractivation du thalamus et une sous-activation du cortex. Et de l'autre, l'unio mystica (extase mystique) qui se caractérise par une grande activité de plusieurs zones du cortex et une mise en veilleuse de l'amygdale[38].

L'ivresse au LSD est caractérisée pour l'usager par un souvenir précis de l'expérience[5].

Conséquences et dangers

Lorsque les effets s'estompent - descente - la fatigue apparaît. Cela peut générer un état dépressif.

Le LSD se distingue par son puissant caractère hallucinogène. Dès la première prise, il peut générer des accidents psychiatriques graves et durables, ainsi que des troubles de la perception. Il s'agit d'angoisses, de phobies, d'état confusionnel[5], de dépression, voire de bouffées délirantes aiguës. Il peut aussi amorcer des manifestations de la schizophrénie chez les personnes affectées par cette maladie[3].

L'ensemble des troubles mentaux susceptibles d'être déclenchés par une prise de LSD sont décrits dans le DSM-IV sous le chapitre Troubles induits par une substance (Substance-Related Disorders)[48] au titre Troubles liés aux hallucinogènes, troubles dus à l'usage d'hallucinogènes (Hallucinogen-Related Disorders, Hallucinogen Use Disorders). Ces troubles sont aussi décrits dans le CIM-10 sous le titre Troubles mentaux et du comportement liés à l'utilisation de substances psychoactives (F10-F19)[49]. Ils sont traités à l'aide de benzodiazépines[50].
Le plus connu de ces troubles est le flash back ou « retour d'acide »[51]'[52]. Il est mentionné pour la première fois dans une étude menée en 1965 dans son service par William Frosch, un psychiatre du Bellevue Psychiatric Hospital de New York. Selon ses observations, certains usagers prennent du LSD sans problème mais manifestent plusieurs mois après des troubles similaires à ceux induits par la prise du produit[53]. Dans le DSM-IV, ces troubles particuliers appartiennent aux troubles post-hallucinatoires persistants (HPPD : Hallucinogen Persisting Perception Disorder) et aux troubles résiduels ou psychotiques de survenue tardive dans le CIM-10[54]. Ils replacent brièvement l'usager dans l'état généré par la consommation de LSD, et ce, plusieurs mois après la dernière prise. Leur caractère épisodique et bref les différencie d'un état psychotique.

D'autres effets sont pressentis mais il n'existe pas d'études à grande échelle permettant de les confirmer. Une étude de 1982[55] suggère que certains usagers pourraient développer un affaiblissement important voire définitif de la différenciation des couleurs. Trois cas de tératogenèse oculaire liée à l'ingestion maternelle de LSD lors du premier trimestre de grossesse ont été mis en évidence dans les années 1970[56].

Aucune mort directement imputable au LSD n'a été rapportée, mais son usage peut avoir entraîné des morts par accident ou suicide. En effet, il provoque une labilité psychique qui favorise les tendances aux actes impulsifs[45]. Même si on manque d'études sur le sujet, certains estiment que la dose létale orale chez l'homme se situe entre 0,2 mg/kg et plus de 1 mg/kg[57].

Usages

Le LSD a été utilisé avec succès comme thérapie de l'alcoolisme et de l'héroïnomanie, ainsi que de la douleur, de l'anxiété et de la dépression des patients cancéreux en fin de vie [58]

Usage médical

À partir de la fin des années 1940, le LSD est distribué par Sandoz sous la forme d'une préparation-test du nom de Delysid. Selon la notice[45], « Des états psychiques anormaux peuvent être aggravés par le Delysid. » et l'antidote préconisé est la chlorpromazine en intra-musculaire.

Il est utilisé comme auxiliaire médicamenteux pour optimiser et réduire la durée des traitements dans le cadre de psychothérapie ou psychanalyse. Les premiers à l'utiliser dans ce cadre sont les psychiatres Busch et Jonhson en 1950[59]. Cette utilisation se base sur deux caractéristiques de la substance[5] : la détente psychique qu'il procure qui rend le sujet plus disponible, et la capacité qu'il a à permettre une reviviscence de souvenirs oubliés ou refoulés.
Il est alors utilisé selon deux points de vue différents.

  • La thérapie psycholytique[60], surtout mise en œuvre en Europe, consiste à administrer des doses moyennes de LSD sur plusieurs jours à intervalles de temps réguliers. Les expériences vécues sous LSD servent comme moyen d'expression thérapeutique dans le cadre de discussions collectives.
  • La thérapie psychédélique, surtout mise en œuvre aux États-Unis, consiste à préparer le sujet avant une administration unique et importante de LSD. Cette expérience doit déclencher un choc qui sert ensuite de point de départ à une restructuration de la personnalité.

La première clinique basant ses soins sur l'application du LSD ouvre ses portes aux États-Unis en 1952. Alfred Hubbard l'utilise notamment pour le traitement des dépressions et de l'alcoolisme. Il est aussi utilisé dans certaines études comme adjuvant des psychothérapies[14].

Le LSD trouve aussi d'autres applications médicales plus accessoires[5].
Sandoz[45] le préconise dans les recherches expérimentales sur la nature des psychoses afin d'étudier les déviations du psychisme. Ainsi, avec la découverte des neuroleptiques, il est étudié en psychiatrie puisqu'il est censé induire une psychose artificielle permettant des recherches sur les mécanismes neurochimiques des psychoses naturelles (schizophrénies, etc.). Les recherches sur le LSD ont mis en évidence le rôle de la sérotonine dans la schizophrénie, notamment par le chercheur J.H. Gaddum. De nombreux psychiatres l'ont par ailleurs expérimenté sur eux-mêmes, avec leurs patients, afin de découvrir des voies meilleures pour des traitements efficaces. Les résultats concrets furent assez décevants. Rapidement, cette molécule ainsi que d'autres drogues psychédéliques, furent abandonnées par les psychiatres.

Des observations cliniques américaines[61] sur des patients en fin de vie ont montré que le LSD permettait d'amoindrir des douleurs résistantes aux antalgiques traditionnels[62]. De plus, dans certains cas, l'introspection provoquée par le LSD a permis d'apaiser les patients.

Avec le classement du LSD comme psychotrope par l'ONU, les expérimentations s'arrêtent, pour reprendre à partir du milieu des années 1980. En 1988, la Suisse autorise des thérapeutes à l'utiliser pour traiter des troubles du comportement alimentaire et des états dépressifs[63]'[64]. En 1991, la FDA autorise, pour la première fois depuis les années 1970, un protocole d'essai avec des psychédéliques pour un traitement des addictions[14]. Les recherches à venir concernent[65] : le mode d'action des lysergamides pour tenter d'expliquer la différence d'effets entre le LSD et les autres ; le potentiel thérapeutique du LSD et de la psilocybine dans le traitement des algies vasculaires de la face ; le potentiel du LSD dans les thérapies pour des troubles majeurs de l'anxiété.

En 2007, il n'existe pas de pays avec des médicaments utilisant le LSD qui soit autorisé ou commercialisé, même si d'autres dérivés de l'ergot de seigle non-psychotropes ont trouvé des applications médicales.

Usage pour soumission chimique

Certaines armées ont tenté de l'utiliser comme arme chimique incapacitante[38]. Ainsi, à la fin des années 1950, l'armée américaine mène ses propres études pour observer le comportement des soldats sous LSD dans diverses situations : en laboratoire, en opération ou lors d'un interrogatoire. Ces observations suggèrent que le LSD pourrait devenir une arme incapacitante mais l'impossibilité de le répandre à grande échelle rend cette application difficile[66].

Les expérimentations sur LSD les plus documentées sont celles des services secrets américains, car elles ont fait l'objet de procès ; mais d'autres services comme le MI6[67]'[68] ont fait le même genre de recherche.

Dès les années 1940[66], les services fédéraux américains commencent à travailler sur un sérum de vérité efficace notamment avec l'aide de chercheurs issus de l'opération Paperclip (dont Kurt Ploetner, un médecin SS qui travailla à Dachau et fit des expérimentation à la mescaline sur des détenus [69]). Les études sur les psychotropes appartiennent au « projet Bluebird ». C'est un projet de contrôle mental et de recherche sur les méthodes d'interrogatoires. Le « projet BLUEBIRD » devient ensuite le « projet ARTICHOKE ».

Le premier document de la CIA concernant le LSD date du 21 octobre 1951[3]. Il s'agit d'une étude du « projet Artichoke » sur les effets de différents produits chimiques, elle recommande des recherches plus poussées sur le LSD. Pourtant les recherches sur un sérum de vérité efficace avec le LSD rencontrent vite les limites des effets, à faible dose, il induit une anxiété qui n'est pas propice à l'interrogatoire et à haute dose les hallucinations rendent impossible la communication malgré son réel caractère à induire le discours. Mais le LSD présente la plupart des propriétés que recherche la CIA : actif à faible dose, sans goût, inodore, incolore, etc. C'est pourquoi les recherches sur les applications du produit continuent. Il est ensuite envisagé comme substance anti-interrogatoire où les agents secrets l'avaleraient pour se rendre incapables de répondre aux questions. Mais cette idée s'avère irréaliste[66].

L'intérêt de la CIA pour le LSD lui laisse à penser que les autres agences d'espionnage l'utilisent et une sorte de campagne de vaccination au LSD a lieu à partir de novembre 1953 sur certains agents de terrain[66].

Les recherches repartent[66] donc sur la base que si le LSD n'est pas un sérum de vérité, il induit un état psychologique fragile qui peut être exploité utilement dans un interrogatoire. En avril 1953 est lancé le plus important programme de recherche américaine de la guerre froide sur le contrôle mental : le « Projet MK-Ultra » qui, bien qu'issu du « projet Artichoke », s'en affranchit rapidement. Pour étudier le potentiel du LSD, ce projet s'attache à observer des prises involontaires de LSD d'abord en laboratoire puis dans des situations de la vie quotidienne ce qui mènera à l'« Opération Midnight Climax », en 1955. Tandis qu'en 1954, la CIA s'affranchit de Sandoz (jusqu'alors seul producteur) et se tourne secrètement vers Eli Lilly[3]. Ces expériences se poursuivent dans des conditions discutables sur le plan éthique[3] pour s'arrêter vers 1963. D'autres recherches[66] sont aussi menées quant aux possibilités d'utiliser le LSD pour de la reprogrammation mentale (lavage de cerveau) notamment sous la direction du docteur Donald Ewen Cameron.

Usage privé

Buvards imprégnés de LSD.
Planche de buvards imprégnés de LSD.

Pour l'usage privé, le LSD est déposé sous forme de goutte sur de petits carrés de papier pré-découpés plus ou moins épais (buvard[70]), imprimés ou non. Les motifs imprimés servent souvent à désigner le genre (exemple : des « pano » pour des petits carrés imprimés avec un dessin de Panoramix, le druide à la fameuse potion magique dans Astérix). Ils peuvent aussi porter des noms chargés de référence culturelle comme Purple Haze (le titre d'une chanson de Jimi Hendrix). Un carré pré-découpé est considéré comme une dose unique[71]. Plus exceptionnellement[72], il se présente sous forme liquide[73], de « micropointe »[74], voire de gélatine[75]. Il se consomme généralement par voie orale[76], quelques récits font état de consommation par absorption oculaire[1]'[77] ou de consommation par injection intraveineuse[44].

Selon la légende urbaine, la dose de substance psycho-active contenue sur un carton de LSD varie de 50 à 400 microgrammes. Dans la pratique, il est fréquent que ce qui est vendu comme étant du LSD n'en contienne en fait pas (selon les sources dans plus de 50% des cas, d'après des tests effectués sur des saisies en 2000 en France par l'OFDT[78], ou dans un tiers des cas selon un rapport de la TREND[79]). Les doses varient donc entre 0 et 400 microgrammes[80]. La dose hallucinogène se situe, elle, entre 100 et 300 microgrammes[3].

Il existe une méthode artisanale pour tester la présence de LSD sur un buvard[81]. Elle consiste à extraire le LSD par dilution dans quelques gouttes d'éthanol. La solution est mise à sécher sur un papier-filtre préalablement imprégné de 4-(diméthylamino)-benzaldehyde. Une fois sec, une goutte d'acide chlorhydrique permet une coloration violette à bleue en présence de LSD.

Les usagers de LSD et plus généralement d'hallucinogènes recherchent[1] des sensations de l'ordre du développement personnel, comme une meilleure compréhension d'eux-mêmes, un aiguisement des sens, une sensation de liberté et d'harmonie, voire des révélations mystiques. Plus rarement, ils recherchent une désinhibition ou une euphorie.

La consommation de LSD concerne surtout les adolescents ou les jeunes adultes majoritairement masculins[82]'[83]'[84].

Il est surtout consommé en Asie de l'Est et Asie du Sud-Est. Partout ailleurs sa consommation passe pour devenir anecdotique[85]. En Europe, la consommation de LSD dépasse rarement 1% de la population[82]'[83].

Argot

Les usagers utilisent des termes identiques à ceux utilisés par les usagers de drogue par voie orale notamment l'ecstasy par exemple :

  • « gober » : action d'avaler un carton de LSD ;
  • « perché » : le fait d'être sous l'effet du LSD ;
  • « montée »[5] : le début des effets ;
  • « descente »[5] : la fin des effets.

Le terme « tripper » servait originellement à désigner exclusivement les effets du LSD mais son usage se généralise dans un synonyme de délire et serait plus à rapprocher maintenant du terme bad trip dont il a repris le sens de « voyage ».

Les termes « scotché » ou « collé »[30] sont utilisés pour décrire les usagers chez qui les effets persistent durablement.

Les termes « timbre », « carton » ou « buvard » désignent un petit morceau de papier pré-découpé imbibé de LSD pour être consommé.

Le terme « acid head »[19] désigne les usagers ayant pris plusieurs fois du LSD. En effet, l'expérience sous LSD peut changer la vie de façon si radicale que certains se contentent d'une seule prise, refusant d'affronter ce type de transformation encore une fois.

Le terme « acid facism »[86] désigne le fait de faire consommer du LSD à une personne à son insu. Cette méthode découle de l'idée que la consommation de LSD est bénéfique car elle entraîne des modifications définitives mais nécessaires de la personnalité. Elle est contraire à la vision de Hofmann qui considère que la prise de LSD est quelque chose qui se prépare en amont. Cette pratique était très prisée des Merry Pranksters ; elle fut aussi courante au Pow-Wow : A gathering of the tribes of a human Be-In où les sandwichs à la dinde étaient saupoudrés de LSD.

LSD et société

Drogue propre à une génération, le LSD a marqué son époque.
Lors de la publication des rapports scientifiques sur le LSD, la mention de ses effets psychiques attire l'attention des intellectuels ou des artistes - de la beat generation d'abord puis hippies. Sensibilisés par les récits des expériences d'Aldous Huxley avec la mescaline en 1953, ils se livrent à des auto-expérimentations. En 1959, le poète Allen Ginsberg prend du LSD au Mental Research Institute de Palo Alto sous la houlette de l'anthropologue Gregory Bateson[3]. Timothy Leary, alors conférencier en psychologie à l'Université Harvard, est un ami d'Allen Ginsberg. Il est initié au LSD en 1961[86].

L'expérience vécue sous LSD (mais aussi d'autres substances psychédéliques) est utilisée comme source d'inspiration, ce qui donne naissance à un nouveau genre artistique, le psychédélisme. Cependant, il est rare qu'une œuvre soit directement née sous l'emprise du LSD et dans ce cas, elle possède généralement un caractère rudimentaire[5].

Leary comprend qu'une substance aussi puissante court un fort risque d'être déclarée illégale. Il prend donc soin d'orienter un débat public à son avantage où il cible des personnalités influentes. Dès 1962, il organise des séances de prise contrôlée de LSD qu'il continuera ensuite à Millbrook. En 1963, Timothy Leary et son collègue Richard Alpert fondent l'International Federation for Internal Freedom (IF-IF). Ils réunissent intellectuels et divers membres anonymes autour d'un projet utopique largement inspiré des sources mystiques que le LSD aurait révélées aux hommes. Ce projet fondera la contre-culture américaine des années 1960 et 1970[3]. Ainsi, en 1964, à Millbrook, Leary et les écrivains Jack Kerouac, Allen Ginsberg, William S. Burroughs déclarent commencée la « révolution psychédélique », ou « révolution chimique », où la prise de substance psychédélique va permettre l'avènement d'une nouvelle ère pour l'humanité. L'écrivain Alan Watts parle de « civilisation occidentale post-acide »[19]. Puis en 1967, c'est la Ligue pour la découverte spirituelle que Leary fonde. On le désigne alors comme « l'apôtre des drogues »[5] ou le « pape du LSD »[19]. Les médias le désignent comme responsable pour le fait que 3,6 millions de personnes, selon les estimations, aient consommé du LSD[87]. La philosophie de Leary se résume par « Turn on, tune in, drop out » (s'ouvrir, s'accorder, s'évader). L'usage du LSD change la perception de la vie et permet donc de changer de vie. Leary donne une dimension spirituelle, individuelle et contemplative à la consommation de LSD afin de permettre la « transmutation cérébrale »[86].

En cela, il rejoint ceux qui relancent le débat et les recherches sur les expériences mystiques ou religieuses. Ainsi, Aldous Huxley considère les drogues psychédéliques – dont le LSD – comme des adjuvants de l'apparition d'un vécu visionnaire[5]. Pour Art Kleps, théologien de la « révolution chimique » : « Les substances psychédéliques sont des sacrements. Peu importe qui s'en sert et avec quelles intentions. Les substances psychédéliques sont la chair de Dieu. » Pour les plus pragmatiques, le LSD a une spiritualité certaine mais pas nécessairement déiste[86].

Planche de buvards imprimée de motifs d'inspiration psychédélique.

Parallèlement, l'écrivain Ken Kesey[88] fonde une communauté, les Merry Pranksters (joyeux lurons). En 1964, ils achètent un bus qu'ils aménagent : il est sonorisé intérieurement et extérieurement, et conçu pour recevoir des passagers sur le toit. À l'avant du bus est écrit « Further »[89]. Les Merry Pranksters[90] sillonnent les États-Unis avec ce bus, en organisant des acid tests où le LSD est généralement fourni par le chimiste Augustus Owsley Stanley. Ils établissent leur camp de base à La Honda où ils organisent, dès 1965, de grandes fêtes tous les samedis : du LSD est saupoudré partout, les bois sont sonorisés et agrémentés de sculptures, une scène accueille des jeux de lumière et les Merry Pranksters courent déguisés et maquillés. Les acid tests sont des shows multimédia qui accueillent généralement de 200 à 300 personnes[91] : le groupe Grateful Dead joue, Neal Cassady, le chauffeur du bus des Pranksters, parle à n'en plus finir dans le micro, Allen Ginsberg psalmodie des mantras, une baignoire pleine de punch au LSD est installée au milieu de la salle, parfois il y a des projections de films, etc.[86]. Ces premiers spectacles globaux visent à accompagner au mieux le voyage sous LSD en jouant sur un maximum de stimulis. Le plus grand des acid tests se tient sur trois jours à San Francisco en janvier 1966 sous le nom « Trips Festival »[53]. C'est là qu'apparaît la différence fondamentale entre Leary et les Pranksters. Là où Leary espère du calme et de la contemplation, les Pranksters cherchent volontairement des situations fantaisistes pour pousser leurs propres limites. Pour eux, le LSD est comme un sport extrême, une sorte de test d'endurance réservé aux seuls initiés[86] dont ils excluent tout rapport mystique à la différence de Leary[3]. C'est en 1965 qu'Augustus Owsley Stanley rejoint les Pranksters. Il prend pour la première fois du LSD à la fin de ses études de chimie à Berkeley[53]. En 1966, Augustus Owsley Stanley installe un labo dans la baie de San Francisco, pour tenter de fabriquer du LSD le plus pur possible puis de le distribuer à bas prix[92]. Il crée des lots de couleurs différentes pour éviter les contrefaçons de la concurrence[93]. Ensuite, il fait connaître la couleur des nouveaux lots en distribuant des échantillons gratuits (parfois via des groupes comme avec Jefferson Airplane pour le orange sunshine) et le bouche à oreille fait le reste. Maître du marché, il fixe les prix – le LSD est encore légal – à 2 dollars le comprimé de 250 microgrammes. D'autres chimistes marquent l'histoire du LSD comme Tim Scully, l'assistant d'Owsley ou Nick Sand, le chimiste de Millbrook[94].
Mais le 6 octobre 1966, le LSD devient illégal en Californie. Ken Kesey prévoit un dernier happening pour Halloween : le « Acid test Graduation » avec remise de diplômes à certains Pranksters. Ce sera le dernier acid test. Le dernier grand festival fourni en LSD par Augustus Owsley Stanley a lieu le 14 janvier 1967 à San Francisco, le Pow-Wow : A gathering of the tribes of a human Be-In[86]'[95].

L'apparition contemporaine de la contre-culture américaine est historiquement liée à la popularisation du LSD. Des auteurs comme Hofmann[5] notent que c'est son association à ce mouvement qui lui vaut une interdiction rapide aux États-Unis où, par delà le produit, c'est l'idéologie qui lui est associée qui est proscrite. Les hippies associent au LSD des valeurs en rupture avec les mouvements qu'ils perçoivent comme centraux dans la société - le matérialisme et l'insatisfaction qu'il crée ; l'urbanisation et la perte de contact avec la nature qu'elle engendre ; l'industrialisation et le manque de perspectives qu'elle génère. En revendiquant une liberté totale jusqu'à la libre consommation des drogues, ils prônent notamment l'usage de LSD[96]'[97] pour ses effets psychiques.

De nombreux artistes ont consommé du LSD, notamment Jim Morrison du groupe The Doors, Syd Barrett[98]'[86], membre fondateur du groupe anglais Pink Floyd, les Beatles[99]'[86], Bob Dylan[66] ou encore Jimi Hendrix. Ainsi, il a été influent dans la création musicale dès la fin des années 1960, notamment dans la création et le développement du rock psychédélique, de la pop psychédélique et des différents styles d'acid.

Un phénomène d'une telle importance influence aussi le cinéma.
Dès 1963, un documentaire italien Mondo Cane (kaléidoscope d'images sur le thème du sang et du sexe) lance un nouveau genre aussitôt suivi par Mondo Hollywood de Robert Cohen (sur le thème des freaks) puis par Peter Perry avec Mondo Mod (évoquant les émeutes et le LSD)[86]. De nombreux films s'inspirent aussi du LSD ou de sa culture[86], en 1966 : Les Anges sauvages[100], Chappaqua[101] ; en 1967 : The Trip[102] ; en 1968 : Head[103], Psych-Out[104], Wonderwall[105], Rosemary's Baby[106] ; en 1969 : Easy Rider[107], The Big cube[108], Skido[109].

Mais outre les films traditionnels, d'autres films, au nom souvent évocateur, issus de production de série Z, émergent, ce qui créera un genre à part entière[19]. On peut citer notamment Alice in acidland[110], Hallucination Generation[111], LSD I hate you[112] ou The Weird World of LSD[113].

D'autres contre-cultures se sont aussi liées au LSD. Le cyberpunk dénonce l'illégalité du LSD qui est un obstacle à leur souhait de libre information[114]'[115] et s'intéresse parallèlement à la capacité de générer une sorte de réalité virtuelle. De la même manière, le taux de prévalence du LSD[116] est plus élevé dans les milieux festifs techno[117], notamment alternatifs où ses effets rejoignent des revendications de liberté proches de celles des années 1970.

Perception du LSD

De par la large médiatisation positive des années 1950, le LSD bénéficie d'abord d'une image positive dans le grand public. Selon cette image, il suffirait de prendre du LSD pour provoquer en soi des effets prodigieux, d'où son qualificatif d'« instant nirvana »[53]. À l'inverse dans les années 1960, l'augmentation de la consommation hors d'un cadre scientifique génère de nombreux accidents (bad trips[118], suicides[119], actes criminels[120], crimes[17]) qui lui donnent une image de « roulette russe chimique »[53] ou de « drogue de la folie » à l'origine de son interdiction[5]. Cette image négative persiste chez les non-usagers[121]. Alors que son image est plutôt bonne parmi les consommateurs. Il bénéficie d'une sorte d'aura mythique due à sa réputation de produit accessible uniquement aux initiés capables d'en maîtriser les effets et de substance phare de la contre-culture des années 1960 et 1970[84].

Production et trafic

Article détaillé : Trafic de stupéfiant.
Saisie de la DEA dans un laboratoire clandestin de LSD.

Avant son interdiction par l’Organisation des Nations unies[122], la firme suisse Sandoz le distribue gratuitement sous la forme d’une préparation-test (Delysid) de la fin des années 1940 à 1966. Il est disponible pour les chercheurs en laboratoire ou en clinique qui en font la demande. Dans son communiqué de presse annonçant l’arrêt de la production, Sandoz nie toute implication dans le marché noir lié au LSD et dénonce la facilité à se procurer des précurseurs.

Depuis son interdiction, comme pour la plupart des « drogues de synthèse », la production s’effectue près des lieux de consommation grâce à des laboratoires clandestins mobiles[85]. Il semble que les produits nécessaires à sa fabrication soient sortis de manière plus ou moins légale - fonction de la législation du pays en question - des laboratoires les fabriquant[123]. En effet, avec de bonnes conditions de production, il suffit d’une quantité relativement faible - donc facilement transportable - de précurseurs (quelques kilogrammes) pour obtenir une importante quantité de doses de LSD[21].

D’après l’Organe international de contrôle des stupéfiants dans son rapport du 1er mars 2006, le LSD fait l’objet d’un trafic anecdotique qui ne dépasse généralement pas le cadre local. Globalement, il existe deux types de producteurs de LSD[124]'[21] :

  • Un nombre réduit de producteurs organisés à grande échelle, écoulent le LSD sur un grand territoire. Ce sont des chimistes expérimentés, sans doute les mêmes depuis les années 1960.
  • Un nombre beaucoup plus important de petits trafiquants, eux-mêmes consommateurs, écoulent leur production sur un territoire réduit, notamment à un cercle d’habitués.
  • Son prix à l'unité (buvard ou micro-pointe) varie en général de 5€ à 15€, il peut augmenter jusqu'à 90€ dans certaines circonstances

Au plus haut niveau de la chaîne du trafic, le LSD est vendu sous forme cristallisée. Il est ensuite conditionné sous forme liquide. La solution de LSD est finalement utilisée par le plus bas niveau de la chaîne pour fabriquer les buvards (ou les autres formes sous lesquelles le LSD est vendu). Comme le LSD est un composé peu stable (voir la partie chimie) il est généralement conditionné sous sa forme finale le plus tard possible pour éviter au maximum de laisser se dégrader la molécule[123].

Contrairement à d’autres trafics de stupéfiants, où le bénéfice est un facteur essentiel de motivation, le trafic de LSD comporte un aspect idéologique[123]. Les prix restent donc stables[125], et relativement bas comparativement à d’autres drogues de synthèse du même type[123]'[126]. Bien que le marché soit restreint, on peut observer une dimension marketing, notamment une émulation dans la diversité des logos et des motifs mettant en valeur les buvards de LSD[3].

Molécules similaires

Il existe d'autres molécules proches du LSD autant par leurs effets psychiques que par leur structure chimique. Elles appartiennent toutes au groupe des indoles[5] et sont dérivées de la tryptamine.

C'est le cas de la psilocybine et de la psilocine, toutes deux isolées par Hofmann du Psilocybe mexicana, un champignon considéré comme sacré et connaissant un usage rituel[5]. Selon Hofmann, elles procurent des visions moins colorées que le LSD.

Structure du LSA.

Il est souvent comparé au LSA (acide d-lysergique amide) dont la structure et les effets sont proches[5]. Synthétisé pour la première fois par Albert Hofmann au cours de ses recherches sur le LSD, il le retrouve quinze ans plus tard en analysant des graines d'ololiuqui. Selon Hofmann, il est dix fois moins psychoactif que le LSD et l'effet hallucinogène comporte une composante narcotique. Les publications de Hofmann confirmant la présence d'un dérivé proche du LSD dans les graines d'Ipomoea tricolor sont connues à un moment où il devient difficile de se procurer du LSD. Les ventes de graines connaissent alors un vif envol qui cesse cependant rapidement car l'effet est moindre que celui du LSD.

Le LSA est naturellement présent dans certaines plantes d'usage rituel comme Rivea corymbosa (ololiuqui), Argyreia nervosa (Hawaiian baby woodrose ou liane d'argent) et Ipomoea violacea (tlitliltzin ou Morning Glory).

Voir aussi

Articles connexes

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Bibliographie

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  • (fr) Tom Wolfe, Acid Test, Seuil, 1996 (ISBN 2020306492) 

Liens externes

Notes et références

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  3. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m , n  et o Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur, Dictionnaire des drogues et des dépendances, Larousse, 2004 (ISBN 2-03-505431-1) 
  4. sommeil artificiel induit par le produit
  5. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m , n , o , p , q , r , s , t , u , v , w , x , y , z , aa  et ab Albert Hofmann, LSD mon enfant terrible, L'Esprit frappeur, 1979 (réimpr. 1989, 1997, 2003) (ISBN 2-84405-196-0) 
  6. Du fait de la guerre, les voitures sont réquisitionnées.
  7. Cette course est aussi connue sous le nom de la « bicycle ride ».
  8. Sidney Katz, My 12 hours as a madman dans le magazine Mac Lean's National Canada Magazin
  9. Wilfried Zeller, Une expérience scientifique audacieuse dans le magazine Quick du 21 mars 1954
  10. Un article du magazine Look, The curious story behind the new Cary Grant où l'acteur décrit le sentiment de paix intérieure qu'il a éprouvé grâce à une psychothérapie avec du LSD.
  11. Constance A. Newland, My self and I, 1963
  12. Jane Dunlap, Exploring Inner Space, 1961
  13. Ainsi, au début de l'année 1967, l'hôpital général de San Francisco reçoit en moyenne quatre personnes par jour en bad trip.
  14. a , b , c , d , e , f  et g Michel Hautefeuille, Dan Véléa, Les drogues de synthèse, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 2002 (ISBN 2-13-052059-6) 
  15. En mars 1966, le Time magazine publie une étude de William Frosch, un psychiatre du Bellevue Psychiatric Hospital de New York. Elle conclut notamment au fait qu'un tiers des usagers de LSD admis dans cet établissement le sont dans un état psychotique grave.
  16. En avril 1966, la FDA, bientôt suivie par les départements de police, ouvre ses archives aux journalistes.
  17. a  et b L'histoire la plus retentissante est celle de Stephen Kessler qui poignarde sa belle-mère de 12 coups de couteau puis prétend avoir été sous LSD. Cette défense reste controversée car la haute accoutumance à court terme du LSD ne permet pas les trois jours de trip qu'il décrit.
  18. Cet arrêt met fin aux protocoles d'expériences en cours qui doivent alors demander des nouvelles autorisations, qu'ils n'obtiendront pas, auprès de la FDA.
  19. a , b , c , d  et e Jean-Pierre Bouyxou, Pierre Delannoy, L'aventure hippie, Plon, 1992 (ISBN 2-259-02426-2) 
  20. (en) [pdf]LSD, Social Construction, Technology
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  23. (en) Is there any method (other than ingestion) to tell whether a substance is LSD?
  24. (en) [pdf] An AACC Educational Newsletter for Toxicology Laboratories Mars 2000, page2
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  26. Ce phénomème s'accentue en présence de lumière, notamment la lumière du soleil, du fait des UV.
  27. (en) [pdf] Biochemical Pharmacology, Vo|. 28, pp. 30Sl-3091 page4
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  30. a , b  et c OFDT, Drogues et dépendances, données essentielles, La découverte, 2005 (ISBN 2-7071-4536-X) 
  31. ainsi un usager accoutumé au LSD le sera aussi pour ces produits
  32. recherches toujours en cours en 2007
  33. Le dépistage des drogues sur le site de la MILDT
  34. Le seuil de détection est de 0,5 ng/ml. C'est une molécule de LSD sans le groupement méthyle (-CH<sub3) sur l'azote.
  35. Tableau des durées de positivité sur le site de la MILDT
  36. (en) Metabolism of lysergic acid diethylamide (LSD) to 2-oxo-3-hydroxy LSD (O-H-LSD) in human liver microsomes and cryopreserved human hepatocytes.
  37. (en) Recent advances in chromatographic and mass spectrometric methods for determination of LSD and its metabolites in physiological specimens.
  38. a , b  et c Hallucinogènes et ecstasy, l'alchimie de la conscience, un documentaire de la série Drogue et cerveau réalisé par Christine Carrière, Stéphane Horel et Jean-Pierre Lentin, Arte France et NovaProd, 2005
  39. Cette action sur le glutamate a été mise en évidence comme un mode de fonctionnement propre aux hallucinogènes indoliques.
  40. Mis à part l'intestin grêle qui atteint sa concentration maximale en deux heures.
  41. Le LSD a tendance à accentuer l'état psychique au moment de la prise.
  42. Une étude de 1966 de l'institut neuropshyciatrique de UCLA suggère que les introvertis seraient prédisposés au bad trip.
  43. caractérisé par une hyperactivité et un sentiment de toute-puissance
  44. a , b  et c Amine Benyamina, Le cannabis et les autres drogues, Solar, 2005 (ISBN 2-263-03904-X) 
  45. a , b , c , d , e  et f Notice fournie avec le Delysid, reproduite p.67 à 69 de LSD mon enfant terrible de Hofmann.
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  48. (en) Substance-Related Disorders
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  50. (en) Clonazepam treatment of lysergic acid diethylamide-induced hallucinogen persisting perception disorder with anxiety features
  51. aussi appelé « effet retour » ou « effet d'écho »
  52. Il se caractérise par des effets principalement visuels.
  53. a , b , c , d  et e Jay Stevens, Storming Heaven, Perennial Library, 1988 (ISBN 0-06097-172-X) 
  54. Les spécialistes différencient le HPPD du flash-back sur la durée. Le flash-back est un épisode bref et souvent unique alors que le HPPD peut s'étendre sur plusieurs mois.
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  59. [pdf] Application thérapeutique de la diéthylamide de l'acide d-lysergique (délyside ou LSD 25) sur les psychonérvoses., 1963
  60. Ronald A. Sandison est un thérapeute anglais considéré comme le pionnier de cette thérapie.
  61. St. Grof et J. Halifax, La rencontre de l'homme avec la mort, édition du rocher, 1982
  62. C'est ainsi que choisit de mourir l'écrivain Aldous Huxley.
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  66. a , b , c , d , e , f  et g Martin A. Lee, Bruce Shlain, Acid Dreams, Grove Press, 1985 (ISBN 0-802-13062-3) 
  67. Entre 1953 et 1954 le MI6 mène un programme de recherche pour découvrir un sérum de vérité. Dans ce programme, certains soldats prendront du LSD à leur insu.
  68. (en) MI6 pays out over secret LSD mind control tests
  69. Christian ProssLe gang nazi des blouses blanches, Le Monde, 20 février 1991, mis à jour le 20 juin 2005
  70. en référence au côté absorbant de ce type de papier
  71. Certains usagers coupent le carré pré-découpé en demi ou en quart pour le consommer.
  72. Septième rapport du dispositif français TREND
  73. généralement vendu en goutte déposée sur un sucre
  74. petite goutte de LSD dans une enveloppe gastrosoluble dont l'apparence peut rappeler celle d'un bout de mine de crayon
  75. aussi appelée « gélat », la goutte de LSD est déposée sur de la gélatine
  76. en avalant rapidement, avec ou sans eau, à la manière d'un médicament
  77. Le LSD - quelle que soit sa forme - est placé sous la paupière.
  78. (fr) [pdf] Rapport 2002 de l'OFDT
  79. (fr) [pdf] Cinquième rapport du dispositif français TREND , Phénomènes émergents liés aux drogues en 2003
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  81. (en) How to Field Test for LSD.
  82. a  et b [pdf] Chiffres 2006 de l'IPSA
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  86. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j  et k Barry Miles, Hippie, Octopus, 2003 (réimpr. 2004) (ISBN 201206210-X) 
  87. Chiffre fourni par la FDA sur une extrapolation à partir de 360 rapports
  88. Ken Kesey consomme pour la première fois du LSD en 1960, dans le cadre d'une expérience où il est volontaire, menée au Veterans Hospital de Memo Park.
  89. d'abord écrit avec une faute « Furthur » par Roy Seburn
  90. Ils partent à 14.
  91. invités par un flyer où s'inscrit « Et toi, tu peux passer l'acid test ? »
  92. mission qu'il croit avoir reçue suite à sa première expérience sous LSD
  93. Il s'amuse des rumeurs qui accompagnent les effets supposés de telle ou telle couleur. Il crée un lot de LSD à cinq couleurs différentes afin de vérifier l'aspect infondé de ces rumeurs.
  94. Stewart Tendler, David May, The Brotherhood of Eternal Love, Panther Books Granada Publishing, 1984 (ISBN 0-586-04909-6) 
  95. 100 000 doses de LSD auraient été distribuées selon le Los Angeles Times.
  96. cité lors d'un sondage de 1969 comme « pratique plus ou moins obligatoire » du « bon hippie » (Rex Weiner & Deanne Stillman, Woodstock Census : The Nationwide Survey of the Sixties Generation, New York : Viking, 1979)
  97. « Fumez du haschisch pour voir le vrai, mangez du LSD pour le vivre. », Harry Monroe dans Le livre rose du hippy
  98. Il prend du LSD pour la première fois en 1966 et le 2 mars 1968, il doit quitter le groupe. Sa consommation de LSD est incompatible avec la scène où il peut plaquer le même accord durant tout un concert, jouer avec les cordes volontairement détendues, etc.
  99. En 1965, John Lennon et George Harrison prennent du LSD pour la première fois avec un dentiste. Il semble qu'ils renouvelleront peu l'expérience.
  100. de Roger Corman avec Peter Fonda, Nancy Sinatra, censuré dès sa sortie aux États-Unis
  101. Le riche Conrad Rooks se paye un casting impressionnant avec la plupart des figures de la contre-culture, désireux de réaliser « LE film hip ».
  102. présente une séance de LSD vue par un publiciste avec Peter Fonda et Dennis Hopper sur un scénario de Jack Nicholson, réalisé par Roger Corman
  103. sur un scénario de Bob Rafelson et Jack Nicholson
  104. de Richard Rush avec Jack Nicholson dont une partie se déroule à Haight-Ashbury
  105. de Joe Massot
  106. Roman Polanski dit s'être inspiré de ses propres bad trips pour les scènes choc du film.
  107. avec une scène de bad trip entre Dennis Hopper et Peter Fonda
  108. de Tito Davison où Lana Turner prend du LSD
  109. de Otto PremingerGroucho Marx prend du LSD
  110. de John Donne en 1969
  111. de Edward Mann en 1966
  112. d'Albert Zugsmith en 1966
  113. de Robert Ground où les hippies prennent le pouvoir et internent en camps les plus de 30 ans en les forçant à avaler du LSD jusqu'à ce que mort s'en suive.
  114. Le cyberpunk, contre-culture des années 90 ?
  115. La recette de fabrication du LSD est notamment répandue via la diffusion de l'ouvrage The Anarchist Cookbook.
  116. et des hallucinogènes, en général
  117. [pdf] Hallucinogènes : consommation par l'OFDT, données 2007
  118. Lors d'un acid test dans la banlieue de Watts, en février 1966, par erreur le Kool-aid (boisson instantanée) au LSD est 10 fois plus dosé que prévu : sept hospitalisations.
  119. Selon Sidney Cohen, un psychiatre de l'hôpital neuropsychiatrique de Los Angeles, l'effet du LSD induit plus facilement un suicide qu'un meurtre.
  120. À partir de 1967, les premiers récits de viol sous LSD apparaissent. La victime reçoit près de 12 fois la dose normale.
  121. Hallucinogène, perceptions et opinions sur le site de l'OFDT
  122. Convention sur les substances psychotropes de 1971
  123. a , b , c  et d (en) Evolution of Illicit LSD Trafficking
  124. (en) Rapport sur le site de la DEA
  125. Hallucinogène, production/offre sur le site de l’OFDT
  126. (en)Tableau de prix de drogues de synthèse sur le site de l’EMCDDA
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