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 Cette boîte : voir • médias qui véhiculent des informations alternatives aux médias de masse commerciaux ou étatiques. Souvent gratuits ou sans publicité, ils se présentent comme des médias citoyens différents des grands groupes de presse, s'opposant de cette façon aux média de masse. Ils offrent des informations plus indépendantes et souvent désintéressées financièrement, à contre-courant des tendances dominantes.

Difficiles à cerner précisément, une définition[1] présente qu'ils véhiculent des idées et informations habituellement peu diffusées dans les grands médias commerciaux.
Aujourd'hui, les médias alternatifs peuvent revêtir des formats « traditionnels » (journaux, radio, magazine…) ou qui le sont moins : magazines en ligne et autres supports virtuels, multimédia dans Internet.

Historiquement, les média alternatifs ont accompagné l'évolution des techniques de communication : presse alternative, radios alternatives, associatives (dès les années 1970), télévisions alternatives, Internet alternatif.

Internet a également donné un second souffle aux radios libres, associatives par la technique du streaming (voir également webradio).

Sommaire

Historique

Essai de synthèse théorique

Communication et médias alternatifs: entre polémiques et paradoxes.

Nombreux sont les chercheurs à avoir développé leurs propres analyses et définitions. Celles-ci sont rarement concordantes. Chacun retient et privilégie un critère plutôt qu'un autre ce qui donne des définitions justes mais incomplètes. On définit souvent la communication alternative selon son orientation politique, selon l'origine de ses producteurs, selon qu'elle est indépendante financièrement ou non, selon les valeurs qui sont les siennes, ou plus simplement selon son positionnement par rapport aux médias dominants.

Une communication différente
Couverture du premier numéro d'Osawatomie, mars 1975, publié clandestinement par le Weather Underground Organization. Le titre « La bataille de Boston » fait référence à un conflit sur le busing et la déségrégation raciale.

La communication alternative développe une communication différente de celle produite par les médias institutionnels, différente du discours hégémonique d'une société. Elle est plus « critique, plus engagée, plus militante, elle s'occupe du non- dit ou du non-couvert par les autres médias »[2].

Toute communication alternative se pose en opposition à un discours hégémonique (« pensée unique », etc.). De ce critère découlent plusieurs types de communication alternative, tous dépendants de leur degré d'opposition au modèle dominant. Streitmatter (2001[3]) distingue, dans la communication alternative, la « communication dissidente » qui porte un projet de changement radical de la société. Cette approche ressemble à celle de Graciano[4] à la différence que pour celle-ci, seule la communication dissidente serait alternative. Cardon et Gajon (2005[5]) distinguent aussi la « critique expressive » de la « critique anti-hégémonique », la critique expressive cherchant à donner la parole à ceux qui ne l'ont pas. On pourrait aller encore plus loin en distinguant différents types de producteurs de communication alternative comme le fait Dornelles (2004[6]).

Pour résumer, la communication alternative est globalement anti-hégémonique. À un extrême de son spectre, on voit se développer des projets privilégiant une information favorisant le développement d'une communauté territoriale locale ou identitaire dans le but de donner la parole aux récepteurs passifs de la communication de masse. À l'autre extrême, on trouve des organisations plus politisées porteuses d'un projet, d'une intention, ou d'une finalité sociale ou politique avant d'être économique. Selon l'enseignante-chercheuse Natalia Vinelli, trois éléments fondamentaux définissent par exemple les médias alternatifs en Argentine: une organisation horizontale, la participation du lecteur ou de la communauté et un projet politique en rupture avec l'hégémonie.

Indépendance morale et financière.

Pour pouvoir développer un discours différent, il faut être indépendant. Moralement d'une part, ce qui signifie que personne ne manipule l'information derrière le média et financièrement d'autre part car celle-ci apporte bien souvent à la première les conditions nécessaires à son épanouissement. Le rapport à l'argent dans le milieu des médias alternatifs est primordial, car il touche à la légitimité du média et de son discours. Il est donc générateur de conflits et de paradoxes. Pour certains médias, le simple fait d'accepter un financement, est préjudiciable à l'intégrité du média. Toute aide financière est vécue comme une tentative d'ingérence et de prise de contrôle de celui-ci. Pour d'autres, plus pragmatiques peut-être, la publicité et les subventions de l'état ou d'une fondation, sont une source de revenus tout à fait acceptables du moment qu'ils ne déterminent pas le contenu du média.

Le média alternatif: un média artisanal.

Les médias alternatifs regroupent un ensemble d'attributs que l'on qualifie d'artisanaux. Comparativement aux professionnels des médias de l'information de masse travaillant au sein de grandes manufactures et conglomérats de l'information, les personnes qui oeuvrent dans les médias alternatifs sont des artisans et artisanes de l'information. Outre le fait qu'ils opèrent dans une petite structure souvent gérée, mais pas toujours, de façon participative, ces artisans agissent la plupart du temps de manière bénévole. Les ressources et les moyens limités de ces médias artisanaux les confinent à une diffusion locale ou aux marges si on se réfère aux médias diffusés sur internet. Il y a ici un dilemme et un paradoxe pour les médias alternatifs. Pour diffuser ses idées, un média alternatif devrait prendre de l'importance et grandir en diffusion, en influence. Mais si cela arrivait, il serait considéré par le milieu alternatif comme traitre à la cause car intégrant désormais le camp de l'hégémonie. L'accès à une certaine massivité est l'objet d'une polémique dans le milieu alternatif entre ceux qui voudraient y arriver, ceux qui la rejettent et ceux qui pensent que de toute façon, elle est inaccessible.

Usage de la technique.

Umberto Eco[7] dit que le média n'est pas le message. Il ne faut pas accorder trop d'importance aux formats que peut utiliser la communication alternative. On s'aperçoit que tous les médias hégémoniques (ciné, radio, TV) voient se développer leurs doubles alternatifs. Tout support peut être utilisé dans un sens comme dans l'autre. La pratique de la guerrilla de la communication le prouve, on peut faire de la communication alternative à partir des ressources hégémoniques. Le développement et la mise à disposition à tous des NTIC[8] (internet comme moyen de diffusion, produits de haute technologie comme moyens de production), permettent à tout à chacun de créer et diffuser son propre point de vue et de faire de la communication alternative.

La communication alternative a pour essentiel but et caractéristique de permettre au citoyen de sortir de l'état passif dans lequel le confine les médias de masse. Le discours hégémonique est aliénant car indiscutable, invérifiable et uniformisé. La définition fondamentale de la communication alternative est qu'elle permet à ses acteurs et à ses consommateurs de se nourrir du discours dominant en sachant le décrypter et le remettre en question. À terme, le rôle de la communication alternative est éducatif. Il faut apprendre la non-passivité au récepteur et par ce changement de comportement vis-à-vis des médias de masses, faire évoluer ceux-ci vers plus d'honnêteté, de pluralisme et d'équilibre.

La presse

Vers la fin du XIXe siècle, les mauvaises conditions de travail et la médiocrité des conditions sociales favorisent l'expansion d'une presse ouvrière, qui remet en question la presse politique dominante[1] de l'époque et critique les inégalités sociales, préconisant selon les tendances des réformes progressives ou des solutions radicales, révolutionnaires.

Les penseurs révolutionnaires de l'époque contribuèrent également à des revues alternatives et même clandestines : Karl Marx, après avoir contribué à un journal d'opposition, travaille à la rédaction d'un journal publié en France : les annales franco allemandes. Lénine termine son traité politique Que faire ? par un appel non pas à organiser un parti mais un journal. Comme Lénine le reconnaît, les journaux non seulement sont utiles pour répandre les idées mais aussi pour créer une conscience politique de classe et pour coordonner les actions[9].

Pour Antonio Gramsci, pour contrer l'hégémonie, l'idéologie dominante, cette presse est un facteur crucial avec les intellectuels acquis à l'idéologie marxiste pour la formation du mouvement de masse.

Concrètement, les exemples ne manquent pas dans les groupes marxistes ou anarchistes : citons en Italie, en 1920, sous le régime fasciste, le quotidien Umanita nova, journal de la fédération anarchiste italienne.

Les radios

Certaines stations commerciales revendiquent le terme d'alternative. On peut citer Radio Nova qui a longtemps été une radio pirate et a évolué au fur et à mesure de la naissance de nouveaux styles de musique.

Radios associatives

À côté des radios publiques et des radios commerciales existe un tiers secteur radiophonique, constitué par les radios associatives non commerciales. Elles se revendiquent du mouvement des radios libres. Inscrites au niveau local, elles pratiquent la radio de manière différente, soucieuses de donner la parole à des personnes qui ne sont pas journalistes ou techniciens professionnels. On peut citer à titre d'exemple Radio Canut à Lyon, de Radio Zinzine ou Radio Galère dans le Sud-Est, Radio Ici et Maintenant, Radio Néo, Aligre FM, Radio Libertaire, Fréquence Paris Plurielle à Paris, Radio Pulsar à Poitiers, Radio univers fm en Bretagne...

Web radios

Internet a permis le développement de nouveaux médias, générant dans le domaine radiophonique la création de multiples webradios.

Web Tv

Internet a aussi permis permis le développement de multiples webtélés.

Les télévisions

Au début des années 1970, le Canada est le premier pays à établir des canaux pour des télévisions communautaires, où ce sont les populations locales qui produisent et diffusent leurs propres émissions[1].

Notes et références

  1. a, b et c média alternatif (encyclopédie canadienne)
  2. FONTAN J-M., Médias alternatifs, document d'analyse, UQAM, 2001.
  3. STREITMATTER, R., Voices of revolution. The dissident press in America, Columbia University Press, New York, 2001.
  4. Article publié en 1980 au Vénézuela. Références de l'article introuvables.
  5. CARDON, D. et F. GRANJON, Médias alternatifs et média-activistes, L’Altermondialisme en France, Paris, Flammarion, 2005.
  6. DORNELLES BEATRIZ, « La presse « engagée » dans les mouvements communautaires », in Société n°83, 2004.
  7. ECO U., La guerre du faux, Éditions Grasset & Fasquelle, 1985.
  8. Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication
  9. in Social movement, a cognitive approach de Eyerman et Jamison, page 109. En sociologie des mouvements sociaux, ils utilisent le terme « identité collective » tandis que Lénine utilisait le terme de conscience de classe.

"Dictionnaire du journalisme et des médias", Jacques Le Bohec, Presses Universitaires de Rennes, 2010

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

  • Guide des médias alternatifs & des sources d'informations différentes, ouvrage coordonné par Esteban, éditions Le P'tit Gavroche, en livre de poche, Lyon, septembre 2006.
  • Alternative Media Global Project Site collaboratif qui recense les publications portant sur les médias alternatifs, et propose un panorama géographique et historique du phénomène à l'échelle mondiale
  • Indymedia - créé en 1999 à l'occasion des manifestations contre l'OMC à Seattle, USA. A eu un rôle significatif auprès des grands médias en fournissant divers documents audiovisuels. 10 ans après, il est classé 4000ème en termes de trafic.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Média alternatif de Wikipédia en français (auteurs)

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