Apollon

Apollon
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Apollon (en grec ancien Ἀπόλλων / Apóllôn, en latin Apollo) est le dieu grec du chant, de la musique et de la poésie. Il est également dieu des purifications et de la guérison, mais peut apporter la peste avec son arc ; enfin, c'est un des principaux dieux capables de divination, consulté, entre autres, à Delphes, où il rendait ses oracles par la Pythie. Il a aussi été honoré par les Romains, qui l'ont adopté très rapidement sans changer son nom. Dès le Ve siècle av. J.-C., ils l'adoptèrent pour ses pouvoirs guérisseurs et lui élevèrent des temples.

Il est également connu comme Phœbus ou Phébus, « le brillant ». Il est fréquemment représenté avec son arc et ses flèches, ou encore avec une lyre : on le qualifie alors de « citharède »[1]. Il est également appelé « musagète », celui qui conduit les Muses. Le surnom de Loxias, « l'Oblique », lui est attribué à cause de l'ambiguïté de ses oracles.

Apollon devient au Moyen Âge puis à l'époque moderne un dieu solaire, patron de la musique et des arts. Au XIXe siècle, il symbolise la raison, la clarté et l'ordre, considérés comme caractéristiques de l'« esprit grec », par opposition à la démesure et à l'enthousiasme dionysiaques. Ainsi, on a pu écrire de lui qu'il est « le plus grec de tous les dieux[2] » et qu'« aucun autre dieu n'a joué un rôle comparable dans le développement du mode de vie grec[3] ».

Sommaire

Mythe

Naissance

Apollon et sa sœur Artémis entourant le palmier où leur mère leur a donné naissance, cratère du Peintre de Comacchio, v. 450 av. J.-C., Musée archéologique national de Madrid

Apollon est le fils de Zeus et d'une Titanide, Léto[4]. Il a pour sœur jumelle Artémis. Sa naissance est contée en détail dans l’Hymne homérique à Apollon[5] : sur le point d'enfanter, Léto parcourt la mer Égée, cherchant un asile pour son fils. Pleines de terreur, « car nulle d'entre elles n'eut assez de courage, si fertile qu'elle fût, pour accueillir Phoibos »[6], îles et presqu'îles refusent l'une après l'autre d'accueillir Apollon. Léto gagne finalement l'île de Délos, qui refuse d'abord, de peur que le dieu ne la méprise ensuite à cause de l'âpreté de son sol. Léto jure par le Styx que son fils y bâtira son temple et l'île accepte aussitôt.

Toutes les déesses, dont Dioné, Rhéa, Thémis et Amphitrite, viennent assister Léto pendant sa délivrance. Par jalousie, Héra ne prévient pas Ilithyie, déesse des accouchements, qui reste sur l'Olympe. Après neuf jours et neuf nuits, les déesses ordonnent à Iris, messagère des dieux, de prévenir Ilithyie et de lui remettre un collier d'or pour la faire venir. Dès que celle-ci arrive à Délos, Léto étreint un palmier qui deviendra sacré et donne naissance à Apollon, en un jour qui est le septième du mois. Aussitôt, les cygnes sacrés font sept fois le tour du rivage en chantant[7]. Puis Thémis offre à Apollon le nectar et l'ambroisie. Dans l’Hymne homérique, Artémis ne naît pas en même temps que son frère, mais à Ortygie[8] – nom qui désigne peut-être l'emplacement du temple d'Artémis à Éphèse[9]. Dès sa naissance, Apollon manifeste sa puissance d'immortel ; il réclame ses attributs, la lyre et l'arc, et affirme ses pouvoirs.

Chez Pindare, Artémis et Apollon naissent, jumeaux, à Délos[10]. Délos est une île errante avant l'arrivée de Léto ; après la délivrance d'Apollon, quatre colonnes surgissent du fond de la mer et viennent l'ancrer solidement[11]. Chez Hygin, le serpent Python prédit sa propre mort des mains d'Apollon et poursuit Léto enceinte pour l'empêcher d'accoucher[12]. Parallèlement, Héra décrète qu'aucune terre sous le soleil ne pourra accueillir Léto. Zeus demande donc à Borée, le vent du Nord, d'amener Léto à Poséidon. Ce dernier installe la parturiente sur l'île d'Ortygie, qu'il recouvre sous les eaux. Python finit par abandonner ses recherches et Léto peut accoucher. Aussitôt, Poséidon fait sortir des eaux Ortygie qui prend le nom de Délos, « la visible ». Enfin, on trouve chez Apollodore l'idée qu'Artémis naît la première et sert de sage-femme à Léto pour la naissance de son frère[13].

Chez les Hyperboréens

Peu après la naissance d'Apollon, Zeus lui remet un char tiré par des cygnes et lui ordonne de se rendre à Delphes[14]. Le dieu n'obéit pas immédiatement, mais s'envole à bord de son char pour le pays des Hyperboréens qui, selon certaines versions, est la patrie de Léto[15]. Là vit un peuple sacré qui ne connaît ni la vieillesse, ni la maladie ; le soleil brille en permanence[16]. Il y reste pendant un an avant de partir pour Delphes. Il y revient tous les 19 ans, période au bout de laquelle les astres ont accompli une révolution complète (un cycle métonique)[15]. De l'équinoxe de printemps au lever des Pléiades, il y danse chaque nuit en s'accompagnant de la lyre[15]. Selon d'autres légendes, il y passe chaque année les mois d'hiver[17], ne revenant dans son lieu de culte — Delphes ou Délos — qu'avec le printemps[18].

L'arrivée à Delphes

Apollon sauroctone, représentant peut-être le meurtre du serpent Python, musée du Louvre

Les premiers exploits du dieu sont décrits dans l’Hymne homérique à Apollon pythien. À la recherche d'un lieu où fonder son oracle, Apollon s'arrête d'abord à la source Telphouse, près de l'Hélicon. Ne souhaitant pas partager le lieu avec quiconque, elle lui suggère d'aller plutôt à Crisa, près de Delphes. Là, Apollon établit son temple, après avoir tué le serpent femelle, la Δράκαινα / drákayna, enfant de Gaïa, qui garde les lieux. La dépouille du serpent reçoit le nom de Πυθώ / Puthố, « la pourrissante » (de πύθειν / púthein, pourrir) et Apollon prend le titre de Pythien. En colère contre Telphouse, Apollon rebrousse chemin et ensevelit la source sous une pluie de pierre. Il bâtit un sanctuaire à sa place et prend le nom de Telphousien. Le dieu cherche ensuite un moyen de faire venir des prêtres à son temple pythien. Il aperçoit alors un navire de Crétois voguant vers Pylos. Prenant la forme d'un dauphin (δελφίς / delphís), il les mène jusqu'à Crisa. Il se transforme ensuite en jeune homme et conduit les Crétois jusqu'au sanctuaire dont ils deviendront les desservants. Crisa prend alors le nom de Delphes (Δελφοί / Delphoí).

L'arrivée à Delphes fait l'objet de variantes. Chez Pindare, le dieu prend contrôle du lieu par la force (on ne précise pas comment), ce qui pousse Gaïa à vouloir le jeter au Tartare[19]. D'autres auteurs mentionnent également les répercussions du meurtre de Python : chez Plutarque, Apollon doit se purifier dans les eaux du Tempé[20]. Chez Euripide, Léto amène Apollon à Delphes où il tue le serpent Python. En colère, Gaïa envoie aux hommes des rêves prophétiques. Apollon se plaint de cette concurrence déloyale à Zeus, qui met fin aux rêves[21]. Chez Hygin, Apollon tue Python pour venger sa mère, que le serpent a poursuivi pendant sa grossesse[12].

Dans d'autres traditions, la prise de Delphes est pacifique. Ainsi, chez Eschyle, Gaïa donne l'endroit à sa fille Thémis, laquelle le donne à son tour à sa sœur Phébé, qui le remet ensuite à Apollon[22]. Chez Aristonoos, Apollon est conduit à Delphes par Athéna et persuade Gaïa de lui donner le sanctuaire[23].

La guerre de Troie

Dans la guerre de Troie, Apollon se range aux côtés des Troyens, qui lui consacrent un temple sur leur acropole[24]. Comme le font Poséidon et Athéna pour les Achéens, il intervient aux côtés des troupes qu'il défend pour les encourager[25]. Il prend les traits de mortels pour conseiller Hector ou Énée[26] Il soustrait Énée aux coups de Diomède[27], intervient en personne pour repousser le guerrier grec quand il se fait trop pressant[28] puis sauve Énée en le remplaçant par un fantôme sur le champ de bataille[29]. De même, il dérobe Hector à la rage d'Achille[30]. Inversement, il se sert d'Agénor pour éloigner Achille et empêcher la prise de Troie[31]. Il intervient directement en frappant et désarmant Patrocle, laissant le héros sans défense face aux Troyens qui le tueront[32]. Selon les versions, il aide Pâris à abattre Achille[33], ou prend la forme du prince troyen[34] pour le tuer.

Défenseur des Troyens, il a pour principal adversaire sa demi-sœur Athéna[35]. Non content de l'affronter sur le champ de bataille par mortels interposés, il veut empêcher Diomède, le protégé d'Athéna, de remporter l'épreuve de course en chars lors des jeux funéraires de Patrocle ; la déesse intervient à son tour pour faire gagner son champion[36]. Néanmoins, Apollon sait se retenir face à son oncle Poséidon et lui propose de laisser les mortels régler eux-mêmes leurs querelles[37].

On ignore pourquoi Apollon prend aussi activement parti pour les Troyens, ou inversement contre les Grecs. Son seul lien avec Troie remonte à sa servitude auprès de Laomédon, mais cette histoire devrait plutôt l'inciter à soutenir les Grecs, comme le fait Poséidon[38].

Un dieu vengeur

Apollon et Tityos, pélikè attique à figures rouges de Polygnote, v. 450440 av. J.-C.

Apollon est un dieu vindicatif, prompt à punir ceux qui le défient. Il tue le serpent Python et, aidé de sa sœur, il élimine Tityos, qui a tenté de s'en prendre à Léto[39]. Toujours avec Artémis, il massacre de ses flèches les fils et filles de Niobé, qui a osé se moquer de sa mère[40]. Il fait périr les Aloades quand ceux-ci entreprennent d'escalader l'Olympe et de défier les dieux[41]. Il écorche vivant le satyre Marsyas, amateur de flûte, qui lui a lancé un défi musical[42]. Le roi Midas, qui avait préféré le son de la flûte à celui de la lyre, est doté d'une paire d'oreilles d'âne[43].

La confrontation ne tourne pas toujours à l'avantage du dieu. Quand Héraclès s'empare du trépied de Delphes pour faire pression sur la Pythie, Apollon accourt à la rescousse de la prêtresse. Le héros se serait enfui avec le trépied si le dieu n'avait pas appelé à l'aide son père Zeus, qui intervient en envoyant un trait de foudre[44].

Un dieu bâtisseur

Dans son Hymne à Apollon, Callimaque lui prête un rôle de bâtisseur, de fondateur et législateur. Il conseillait les représentants de diverses cités grecques quant à la fondation de cités nouvelles : « O Phébus ! sous tes auspices s'élèvent les villes ; car tu te plais à les voir se former, et toi-même en poses les fondements[45]. »

Platon[46] reconnaît également ce rôle à Apollon et conseille à tout fondateur d'un état de se référer aux lois établies par le dieu : il s'agit des lois « qui regardent la fondation des temples, les sacrifices, et en général le culte des dieux, des démons et des héros, et aussi les tombeaux des morts et les honneurs qu'il faut leur rendre afin qu'ils nous soient propices... ».

Amours

Idas et Marpessa séparés par Zeus d'Apollon, psykter attique à figures rouges, Staatliche Antikensammlungen

Réputé pour sa grande beauté, Apollon est paradoxalement assez malheureux dans ses amours[47],[48]. Celles-ci ont pour objet des nymphes, des mortels ou des mortelles, mais très rarement des divinités majeures[49].

Il s'éprend de la nymphe Cyrène en la voyant combattre un lion qui menace les troupeaux de son père[50]. Il fait part de ses sentiments au centaure Chiron, qui les approuve. Encouragé, Apollon se déclare à la jeune fille, qu'il emmène en Libye. Là, elle reçoit du dieu la souveraineté sur la région, la Cyrénaïque, et donne naissance à Aristée, qui enseignera aux hommes l'apiculture.

Les autres amours du dieu sont moins heureuses. Il enlève Marpessa, fille d'Événos, alors qu'elle est fiancée à l'Argonaute Idas[51]. Ce dernier réclame sa promise les armes à la main, et Zeus doit séparer les deux adversaires[52]. Le roi des dieux demande à Marpessa de choisir entre ses deux soupirants ; la jeune fille opte pour Idas, de peur d'être abandonnée par Apollon l'âge venant[52].

Il poursuit de ses ardeurs la nymphe Daphné ; pendant sa fuite, la jeune fille invoque son père, un dieu-fleuve, qui lui substitue un laurier[53] ou la transforme en cette plante[54]. Ses amours avec Coronis, fille de Phlégias, roi des Lapithes, ne finissent pas mieux : enceinte du dieu, elle le trompe avec le mortel Ischys[55]. Apollon, maître de la divination, perçoit la vérité, qui lui est également rapportée par un corbeau[55]. Il envoie alors sa sœur Artémis pourfendre l'infidèle de ses flèches, mais pris de pitié pour l'enfant à naître, il arrache ce dernier du ventre de sa mère qui se consume sur le bûcher[55]. Il porte le jeune Asclépios chez le centaure Chiron, qui l'élève et lui enseigne l'art de la médecine[55]. Apollon s'éprend également de la princesse troyenne Cassandre, fille du roi Priam : elle promet de se donner à lui en échange du don de prophétie mais après avoir obtenu satisfaction, elle revient sur ses dires. Furieux, Apollon la condamne à ne jamais être prise au sérieux[56].

Apollon, Hyacinthe et Cyparisse, Alexandre Ivanov, 1834

De nombreuses autres aventures sont attribués à Apollon. Souvent, les récits se concentrent sur la progéniture divine plutôt que sur la mère, dont le nom change suivant la version : il ne s'agit pas de véritables histoires d'amour, mais d'un moyen de rattacher un personnage à Apollon. Ainsi des musiciens Linos et Orphée, du devin Philamnos, d'Ion, éponyme des Ioniens ou de Delphos, fondateur de Delphes.

Apollon est aussi le dieu qui compte le plus d'aventures avec des jeunes garçons[57]. Il s'éprend de Hyacinthe, fils d'un roi de Sparte. Alors qu'ils s'entraînent au lancer du disque, le hasard — ou Zéphyr jaloux — fait que le disque frappe Hyacinthe à la tempe. Désespéré, Apollon fait jaillir du sang du jeune homme une fleur, le hyakinthos, qui n'est sans doute pas la jacinthe actuelle[58]. L'histoire de Cyparisse, fils de Télèphe, se termine également de manière tragique. Aimé d'Apollon, il a pour compagnon un cerf apprivoisé. Il le tue un jour par mégarde ; desespéré, il demande au dieu la mort, et la grâce de pouvoir pleurer éternellement. Ainsi est-il changé en cyprès, symbole de la tristesse[59]. Apollon s'éprend également d'Hyménaios, fils de Magnès ; absorbé par sa passion, le dieu ne voit pas le jeune Hermès lui dérober ses troupeaux[60]. On ignore la fin de l'histoire[61].

Figurent également parmi ses amants Hélénos, frère de Cassandre[62] ; Carnos, fils de Zeus et d'Europe, qui reçoit du dieu le don de divination[63] ; Leucatas qui, pour échapper au dieu, se jette du haut d'une falaise et donne son nom à l'île de Leucade[64] ; Branchos, aimé d'Apollon alors qu'il garde ses troupeaux, puis fondateur de l'oracle du dieu à Didymes[65].

Fonctions et culte

Apollon est un dieu jeune pour les Grecs. Seul entre tous les Olympiens, son nom n'apparaît pas sur les tablettes mycéniennes en linéaire B[66]. Le premier culte de Délos concerne Artémis et non son frère[67]. Il est possible que les Karneia, les Hyacinthies et les Daphnephoria célèbrent, à l'origine, d'autres divinités qu'Apollon. Cependant, son culte est solidement ancré dans l'ensemble du monde grec dès le VIIIe siècle av. J.‑C., au moment où apparaissent les premières sources littéraires grecques.

Chez Homère

Apollon joue un rôle majeur dans l’Iliade : selon Homère, c'est lui qui est à l'origine de la dispute d'Agamemnon et Achille et donc de l'ensemble des événements narrés par le poème[68]. Animé du souffle prophétique, Xanthos, le cheval d'Achille, le nomme « le premier des dieux[69] ». De fait, aucun n'est mentionné plus souvent que lui dans le poème, à l'exception de Zeus[70]. Chacune de ses apparitions est terrifiante. Quand il veut venger son prêtre Chrysès, bafoué par Agamemnon,

Des cimes de l'Olympe il descendit, plein de courroux,
Portant son arc et son carquois étanche sur l'épaule.
Les traits sonnèrent sur l'épaule du dieu courroucé,
Quand il partit, et c'était comme si la nuit marchait[71].

Le son de son arc est terrible et sa voix gronde comme le tonnerre quand il arrête le guerrier Diomède dans son élan[72]. C'est aussi un dieu jaloux de ses prérogatives : face à Diomède, il rappelle qu'« il n'est rien de commun / entre les Immortels et ceux qui marchent sur la terre[73]. » Il reproche à Achille de ne pas l'avoir reconnu sous les traits du Troyen Agénor :

Pourquoi me poursuis-tu, Achille, avec tes pieds rapides,
Mortel courant après un dieu ? N'aurais-tu pas encore
Reconnu qui je suis, que tu t'obstines dans ta rage[74] ?

Pendant les jeux funéraires de Patrocle, il ôte la victoire à l'archer Teucros, qui a omis de lui promettre une hécatombe[75].

Homère présente avant tout Apollon comme un dieu archer. Là où sa sœur emploie l'arc pour la chasse, son domaine est plutôt la guerre : il donne leur arme aux deux meilleurs archers de la guerre de Troie, le Troyen Pandaros et le Grec Teucros[76]. Ses flèches sont porteuses de mort : elles sèment la peste dans le camp grec, tuant hommes et bêtes. Le seul remède réside alors dans la prière, la purification et le sacrifice : lui seul peut écarter la maladie qu'il apporte[77].

Musicien

Apollon citharède, freque romaine du Ier siècle, Musée du Palatin (Inv. 379982)

L'hymne à Apollon pythien commence par l'apparition d'Apollon dans l'Olympe, la phorminx (lyre) à la main : « aussitôt les Immortels ne songent plus qu'à la cithare et aux chants[78]. » Les Muses chantent en chœur les dieux et les hommes ; les dieux de l'Olympe, Arès compris, se donnent la main pour danser et Apollon lui-même, tout en jouant, se joint à eux. La scène résume l'un des domaines majeurs d'Apollon : la μουσική / mousikē, c'est-à-dire la combinaison du chant, de la musique instrumentale et de la danse[79].

En tant que tel, Apollon est le patron des musiciens : « c'est par les Muses et l'archer Apollon qu'il est des chanteurs et des citharistes », dit Hésiode[80]. Il inspire même la nature : à son passage « chantent les rossignols, les hirondelles et les cigales[14] ». Sa musique apaise les animaux sauvages[81] et meut les pierres[82]. Pour les Grecs, musique et danse ne sont pas seulement des divertissements : elles permettent aux hommes de supporter la misère de leur condition[83].

Jacqueline Duchemin, spécialiste de poésie grecque et de mythologie comparée, a émis l'hypothèse selon laquelle les prérogatives d'Apollon dans le domaine de la musique et de la poésie se rattacheraient à sa nature de divinité pastorale, l'une des fonctions originelles du dieu étant la protection des troupeaux[84]. Selon l'auteur de La Houlette et la lyre, ce seraient les bergers et les pâtres qui auraient inventé l'art musical au cours de leurs longues veillées solitaires. Elle affirme ainsi : "Le poète et le berger sont bien une même personne. Et ses dieux sont à son image.[85]". Et aussi : "Les divinités des pâtres et des bêtes furent, au sein d'une nature pastorale, dans les temps les plus anciens, celles de la musique, de la danse et de l'inspiration poétique.[86]"

Dieu des oracles

Le temple d'Apollon à Delphes

Après avoir réclamé l'arc et la lyre, Apollon, dans l'hymne homérique qui lui est consacré, nomme son troisième domaine d'intervention : « je révélerai aussi dans mes oracles les desseins infaillibles de Zeus[87]. » Si Zeus et quelques héros, comme Trophonios, possèdent leurs oracles, Apollon est la principale divinité oraculaire des Grecs[88]. Il le déclare lui-même quand son frère Hermès essaie d'obtenir aussi le don de divination : « j'ai engagé ma parole, et juré par un serment redoutable que nul autre que moi, parmi les Dieux toujours vivants, ne connaîtrait la volonté de Zeus aux desseins profonds[89]. »

À partir de l'époque classique, tous les sites oraculaires de grande envergure appartiennent à Apollon, à l'exception de l'oracle de Zeus à Dodone et, plus tard, de celui de Zeus Ammon à Siwa[90]. Interrogé sur la disparition des oracles liés aux sources sacrées ou aux vapeurs émanant de la terre, Apollon répond au IIe ‑ IIIe siècle ap. J.-C. :

«  la terre elle-même s'entr'ouvrit et reprit les uns dans ses entrailles souterraines, tandis qu'une éternité infinie anéantit les autres. Mais seul Hélios [Apollon] qui brille pour les mortels possède encore dans les gorges divines de Didymes les eaux de Mykalè, et celle qui court en bordure de Pythô sous la montagne du Parnasse, et la rocailleuse Claros, bouche rocailleuse de la voix prophétique de Phoibos[91]. »

Le principal oracle d'Apollon est celui de Delphes, qui est probablement fondé entre 900 et 700 av. J.-C.[92] Dès l'époque archaïque, Apollon delphien est omniprésent dans la vie des cités : il approuve leurs lois, comme la Grande Rhêtra de Sparte ou la constitution de Clisthène à Athènes, et donne sa bénédiction aux expéditions coloniales. Il apparaît dans les mythes héroïques comme celui d'Œdipe ou de Thésée. Les Jeux pythiques, en l'honneur d'Apollon, sont le concours public le plus important après les Jeux olympiques. À l'époque hellénistique, il conseille le Sénat romain. Après une période de déclin au Ier siècle av. J.‑C., le sanctuaire est détruit au IVe siècle par les chrétiens.

Un dieu solaire ?

L'identification d'Apollon avec le soleil n'apparaît dans aucune source avant le Ve siècle av. J.‑C. — à l'époque archaïque, ce sont Hélios ou Hypérion qui représentent le feu solaire[93] ; la première mention attestée remonte à Euripide, dans un fragment de la tragédie perdue Phaéton[94],[93]. L'assimilation s'explique par l'épithète φοῖϐος / Phoibos, littéralement « le brillant » qui est associée à Apollon chez Homère[95]. Elle rencontre un grand succès parmi les poètes, où le nom « Apollon » est souvent employé, par métonymie, pour désigner le soleil, de même que « Déméter » pour le pain ou « Héphaïstos » pour le feu. On en trouve peu d'écho dans le culte d'Apollon.

Origines

Une divinité anatolienne ?

Apollon citharède versant une libation, médaillon d'une coupe attique à fond blanc attribuée au Peintre de Pistoxénos, musée archéologique de Delphes

La thèse d'une origine « asiatique » (c'est-à-dire anatolienne) d'Apollon et d'Artémis a été développée par des grands noms de l'hellénisme tels que Wilamowitz en 1903[96] ou M. P. Nilsson en 1925[97] avant d'être remise en cause plus récemment. Ces savants s'appuyaient sur différents éléments: le nom de Léto pourrait venir du lycien, un dialecte indo-européen parlé autrefois en Anatolie, et signifierait, sous la forme Lada, « femme » (étymologie aujourd'hui contestée). L'une des épiclèses d'Apollon, Apollon Lycien, conforte cette hypothèse. Cette épiclèse est cependant plus souvent interprêtée à partir du nom du « loup » (Gernet, Jeanmaire...) L'arme d'Apollon et de sa jumelle Artémis, l'arc, n'est pas grec mais barbare (au sens grec : tous les peuples qui ne parlent pas le grec) ; il porte de plus, comme sa sœur, non pas des sandales, à l'instar des autres dieux, mais des bottines, type de chaussure considérée comme asiatique par les Anciens. En outre, il est, dans l'Iliade d'Homère, du côté des Troyens, peuple asiatique, et le rejet que subit Léto, que nulle terre grecque n'accepte, conforterait l'idée d'un dieu étranger. C'est paradoxalement peut-être le dieu le plus grec de tous, et son adoption rapide par les peuples hellènes a vite dissimulé ses origines lointaines.

Il est aussi possible que ses origines remontent au peuple dorien du Péloponnèse, lequel honorait un dieu nommé Ἀπέλλων / Apéllôn, protecteur des troupeaux et des communautés humaines ; il semblerait que le terme vienne d'un mot dorien, ἀπέλλα / apélla, signifiant « bergerie » ou « assemblée ». L'Apellon dorien serait une figure syncrétique de plusieurs divinités locales pré-grecques, de même que l'Apollon grec est la fusion de plusieurs modèles.

Lorsque son culte s'introduit en Grèce, il est déjà honoré par d'autres peuples pré-hellènes, ce que l'Hymne homérique qui lui est destiné indique en signalant que les Crétois étaient ses premiers prêtres. Son premier lieu de culte est bien sûr Délos, capitale religieuse des Ioniens ; c'est sous Périclès, au Ve siècle av. J.‑C., que l'île passe aux mains des Athéniens, qui confortent son caractère de sanctuaire inviolable en y faisant interdire toute naissance et toute mort. Le culte d'Apollon s'était entre-temps répandu partout dans le monde Antique, de l'Asie Mineure (le sanctuaire de Didymes, près de Milet, en porte la trace flagrante : c'est l'un des plus grands temples jamais bâtis dans la zone méditerranéenne) à la Syrie, sans parler des innombrables temples qui lui sont dédiés en Grèce même.

Une divinité gréco-celtique ?

Apollon de Lillebonne, bronze doré gallo-romain du IIe siècle, musée du Louvre

Au rebours de la thèse traditionnelle, Bernard Sergent, spécialiste de mythologie comparée, s'attache à montrer dans Le livre des dieux. Celtes et Grecs, II (Payot, 2004) l'identité d'Apollon et du dieu celtique Lug. Pour lui, le dieu n'est pas asiatique mais gréco-celtique, et par-delà, indo-européen. Il remonte au moins à la séparation des ancêtres des Celtes et des Grecs, au IVe millénaire av. J.‑C., et il est arrivé « tout d'un bloc » en Grèce : ce n'est pas une divinité composite. Il possède des homologues en domaine germanique (Wotan) ou indien (Varuna).

Apollon serait la version divine du roi humain. Les poèmes homériques lui donnent systématiquement l'épithète anax, qui remonte à la désignation mycénienne du roi, wanax. Or le roi indo-européen est rattaché aux trois fonctions définies par Georges Dumézil, d'où la complexité d’Apollon : il remplit toutes les fonctions que puisse avoir un dieu. La définition de Lug donnée par C.-J. Guyonvarc'h et F. Le Roux peut aussi bien s'appliquer à lui : il est « tous les dieux résumés en un seul théonyme ».

B. Sergent compare une à une toutes les caractéristiques connues de Lug et d'Apollon et relève de nombreux points communs : ce sont des dieux lumineux, jeunes, beaux, grands, mais parfois polycéphales et hermaphrodites, pratiquant des épiphanies, des rapides disposant d'une puissance foudroyante, de très grands « druides », des guerriers, des protecteurs des troupeaux, des maîtres des moissons, associés aux arbres, des maîtres du temps, des médecins, les maîtres des fondations, les responsables des défrichements et des chemins, les protecteurs des assemblées, les maîtres des initiations, des méchants, des rusés, des maîtres des techniques, des maîtres tout court, des dieux des hauts lieux et des grosses pierres.

Leurs attributs communs sont l'arme de jet, l'instrument à cordes, le corbeau, le roitelet, « l'aigle pourri », le cygne[98], le coq, le héron et la grue, le chien et le loup, le cerf, le sanglier, le serpent et la tortue, l'ours, le dauphin, le phoque, le poisson, le cheval, la pomme et la branche nourricière, les nombres trois, sept et neuf, la danse en rond sur un pied, la pourriture.

Ils sont également rattachés à des mythes communs, tels que la naissance, le meurtre des géants borgnes, la succession de Terre (Gaïa ou Thémis en Grèce, Tailtiu en Irlande) ou la fondation de jeux.

Par ailleurs, selon B. Sergent, le culte d'Apollon ne s'est fixé en Lycie qu'au IVe siècle av. J.‑C.. Auparavant, les Grecs ont pu faire des « jeux de mots » entre le nom de la Lycie (Lukia en grec) et les épithètes Lukeios, Lukios, Lukêgenès d'Apollon, qui se rapportent au loup (lukos), l'un des attributs d'Apollon, ou à la lumière (lukê). Il serait Lukê-genès, comme le dit l’Iliade, parce qu'il serait « né de la lumière » et non pas « né en Lycie ».

C'est surtout à Delphes que le caractère complexe du dieu se révèle, dans son rôle d'inspirateur de la Pythie et des hommes, qu'il révèle à soi.

Le rapprochement proposé par Bernard Sergent entre Lug et Apollon n'a pas été repris par d'autres spécialistes. Il est à noter que les spécialistes actuels des études celtiques voient davantage en Lug un héritier du couple indo-européen des Dioscures, les Jumeaux divins, une des plus anciennes figures du panthéon indo-européen[99]

Le dieu-loup ?

Dans Apollo the Wolf-god[100], Daniel E. Gershenson voit en Apollon un dieu d’origine indo-européenne, dont les attributs principaux seraient rassemblés dans l’expression Apollon dieu-loup. Cet auteur s’inscrit dans la lignée des travaux de Louis Gernet Dolon le loup et de Henri Jeanmaire Couroï et Courètes.

Par là, il faut entendre non pas le culte de l’animal en lui-même, mais de son symbolisme de loup mythique, lequel n’est autre que le vent considéré tant par ses vertus bénéfiques que destructrices. Les vents, comme Zéphyr le vent-loup, peuvent être favorables aux semences, mais sont aussi tenus pour issus des cavernes et cette origine souterraine les mets en relation avec les Enfers. Le vent est ainsi le passage entre le chaos et le cosmos.

Ceci explique le rôle de la divinité comme tuteur des éphèbes, de jeunes guerriers qui accomplissent leur initiation d’adultes, sa fonction de protecteur du grain semé et enfin sa qualité de dieu de la prophétie qui révèle les mystères et initie les musiciens et les poètes. Le Lycée (Λύκειον / Lykeion) rendu célèbre par Aristote est placé dans un gymnase jouxtant le temple d’Apollon Lykeios. Apollon Lykeios, le dieu-loup, serait le maître des passages, dieu qui transforme les forces chaotiques des confréries de loups-garous de l’adolescence vers l’âge adulte, qui dévoile par la prophétie ou la Pythie le monde caché vers le découvert.

Gershenson présente de nombreux témoignages dans le monde européen qui pourraient montrer que ce dieu-loup et dieu-vent remonte à une période antérieure à la séparation des peuples européens qui ont pénétré en Europe centrale et méridionale. Ses déductions ont été confirmées plus tard par Bernard Sergent, un auteur qui a notamment souligné le lien d'Apollon avec les loups et son rôle joué dans les initiations, ainsi que son origine indo-européenne. Apollon est particulièrement associé à Borée, le Vent du Nord. Sergent a cependant accusé Gershenson de donner une vision trop réductrice d'Apollon, ce dieu ayant une personnalité beaucoup plus riche que celle qui serait décrite dans cette thèse.

Synthèse de plusieurs mythologies

Dans l'Iliade, Apollon est décrit comme un dieu lunaire : son arc est d'argent, couleur liée à la nuit et à la lune. Ensuite, de multiples évolutions l'amèneront à devenir un dieu solaire (son épithète Phœbus, la lumière), son arc et ses flèches renvoient d'ailleurs aux rayons solaires. Toujours dans les poèmes homériques, il y est perçu comme un dieu-vengeur, menaçant, porteur de peste. Dans le chant I de l'Iliade, ses surnoms sont les suivants : toxophore, Seigneur archer, argyrotoxos, à l'arc d'argent, etc. Cette attitude vengeresse est accompagnée de traits de caractère belliqueux : Homère l'y décrit comme un dieu orgueilleux, emporté par ses sentiments et par la violence. Rappelons que les poèmes Homériques (L'Iliade) écrits dans le IXe siècle avant Jésus-Christ narrent une histoire antérieure de près de quatre siècles (Troie a été détruite dans les années 1280 ACN). Le dieu Apollon n'a pas encore subi les influences qui l'amèneront à devenir le dieu complexe qu'il est dans la Grèce classique.

Également, initialement, Apollon était perçu comme un dieu agraire en tant que dieu-rat[réf. nécessaire], même s'il porte le titre de Smintheus (tueur de souris), montrant là sa capacité à amener une maladie, en l'occurrence la peste[réf. nécessaire], et à la guérir. En outre, Apollon était également doté d'attributions paradoxales telles que « maître des fauves » et « berger ».

Le Dictionnaire des Symboles, publié chez Robert Laffont, dit de lui : » Réunissant des éléments divers, d'origine nordique, asiatique, égéenne, ce personnage divin devient de plus en plus complexe, synthétisant en lui nombre d'oppositions, qu'il parvient pour finir en un idéal de sagesse, qui définit le miracle grec. Il réalise l'équilibre et l'harmonie des désirs, non en supprimant les pulsions humaines, mais en les orientant vers une spiritualisation progressive, grâce au développement de la conscience ».

Représentations artistiques

Dans l'art antique

Apollon est représenté les cheveux longs, conformément à l'une de ses épithètes homériques[101]. La coiffure est typique des jeunes gens ou kouroi, terme dérivé de la racine ker-, « tondre, couper » (sous-entendu : les cheveux)[102]. Le passe-temps typique du jeune homme étant l'athlétisme, pratiqué nu, l'offrande typique à Apollon prend la forme, à l'époque archaïque, d'un jeune homme debout, nu, les cheveux longs, type statuaire que les historiens de l'art appellent le kouros.

À l'époque moderne

Apollon et l'art de Louis XIV

Statue d'Apollon dans les jardins de Versailles
  • La galerie d'Apollon, au Louvre, est l'œuvre de décorateur et peintre Charles Le Brun. Elle fut continuée par Eugène Delacroix et achevée sous le Second Empire.
  • Dans le château de Versailles, le salon d'Apollon, ou salle de trône, était réservé à la réception des ambassadeurs. Le dieu des arts semblait également patronner les spectacles de danse et de musique qui s'y déroulaient.
  • Les jardins de Versailles offrent de nombreuses représentations du dieu solaire :
    • Le bassin d'Apollon est situé dans la grande perspective, à proximité du Grand Canal. Une statue monumentale d'Apollon a été réalisée par Tuby. Apollon sort de l'eau conduisant un char tiré par des chevaux.
    • Le bosquet des bains d'Apollon, réalisés au XVIIIe siècle, reprennent le thème du dieu solaire fatigué, entouré de nymphes (voir photo).

Épiclèses et attributs

  • Épiclèses :
    • ἑκηϐόλος / hekêbólos, « qui vise loin »,
    • ὑπερϐόρεος / hyperbóreos, hyperboréen), « de l'extrême Nord »,
    • ἀργυρότοξος / argyrótoxos, « à l'arc d'argent »,
    • ἑκάεργος / hekáergos, « qui repousse au loin », avec ses flèches,
    • μουσαγέτης / mousagétês, « conducteur des Muses, musagète »,
    • χρυσολύρης / khrusolúrês, « à la lyre d'or »,
    • ἀλεξίκακος / alexíkakos, « qui éloigne le mal »,
    • λοξίας / loxías, « l'oblique » (pour Apollon comme dieu des oracles) ;
    • Σμινϑευς "Smintheus", nom d'origine obscure en relation avec le dieu-taupe, lié à Esculape, médecin célèbre de l'Antiquité
  • attributs : l'arc, la lyre, la flûte, les cornes de bovidés et le laurier (cf. Daphné), le trépied ;
  • animaux favoris : le corbeau, le cygne, le coq, le loup et le serpent ;
  • sanctuaires : Delphes, Délos, Claros, Argos, Thassos ;
  • fêtes qui lui sont consacrées : les Karneia, les Actia.

Notes

  1. La cithare des Grecs et des Romains est une forme de lyre et non une cithare moderne ; les deux mots sont employés indifféremment par les poètes pour parler de l'instrument d'Apollon.
  2. Otto, p. 96.
  3. Denys Page, Sappho and Alcaeus, Oxford, 1959, p. 248.
  4. Déjà chez Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], I, 9 et Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], 918-920.
  5. Hymnes homériques [détail des éditions] [lire en ligne] à Apollon, 25-39.
  6. Hymne homérique à Apollon, vers 47-48.
  7. Callimaque, Hymne à Délos, vers 260 sqq.
  8. Hymne à Apollon, 15-16.
  9. Jean Humbert, édition des Hymnes d'Homère aux éditions des Belles Lettres, 2004 (1re édition 1936), p. 78, n. 2.
  10. Fragment du péan XII = 52m SM.
  11. Fragment de l'hymne I = 33d SM.
  12. a et b Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne], CXL.
  13. Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], I, 4, 1.
  14. a et b Alcée de Mytilène, frag. 1-4 Bergk = Himérius, Oraisons, XIV, 12.
  15. a, b et c Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne], II, 47.
  16. Pindare, Odes [détail des éditions] [lire en ligne], Pythiques, X, 29.
  17. À Délos, on dit qu'il passe l'hiver en Lycie. Servius, Commentaire à l'Énéide [détail des éditions] [(la) lire en ligne], 4, 413.
  18. Otto, p. 81-82.
  19. Pindare, frag. 55 SM.
  20. Plutarque, Œuvres morales [détail des éditions] [lire en ligne], 293c, 421c.
  21. Euripide, Iphigénie en Tauride [détail des éditions] [lire en ligne], 1239-1283.
  22. Eschyle, Euménides [détail des éditions] [lire en ligne], 1-8.
  23. Aristonoos, péan à Apollon, 17-24.
  24. Iliade, V, 446 et VII, 83.
  25. Iliade, IV, 507-514 ; XV, 306-311 et 355-366 ; XX, 38-74.
  26. Iliade, XVI, 712-725 ; XVII, 322-334 ; XX, 79-110.
  27. Iliade, V, 344-346.
  28. Iliade, V, 431-444.
  29. Iliade, V, 445-453.
  30. Iliade, XX, 441-454.
  31. Iliade, XXI, 544-611 et XXII, 1-24.
  32. Iliade, XVI, 788-806.
  33. Première mention dans l’L'Éthiopide, citée par Gantz, p. 625. L’Énéide est la première à indiquer explicitement que Pâris tire la flèche meurtrière, qui est guidée par Apollon (VI, 56-58) ; repris ensuite par Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne], XII, 598-606. Cf. Gantz, p. 625.
  34. Pindare, Péans (VI, 77-86).
  35. Graf, p. 11.
  36. Iliade, XXIII, 382-400.
  37. Iliade, XXI, 461-467.
  38. Graf, p. 10-11.
  39. Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne], XI, 576-581.
  40. Iliade, XXIV, 602-609.
  41. Odyssée, XI, 305-320.
  42. Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne], VII, 26 ; Xénophon, Anabase [détail des éditions] [lire en ligne], I, 2, 8 ; Diodore de Sicile, III, 59.
  43. Ovide, Métamorphoses, XI, 146-193 ; Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne], CXCI.
  44. Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], III, 16, 42.
  45. Traduction de Gabriel de La Porte du Theil, 1775.
  46. Platon, La République [détail des éditions] [lire en ligne], 427b-c.
  47. Gantz, p. 94
  48. Graf, p. 105.
  49. Gantz, p. 89.
  50. Pindare, Pythiques, IX, 5-70 ; première allusion dans le Catalogue des femmes d'Hésiode, frag. 125 MW.
  51. Iliade, IX, 555-564.
  52. a et b Simonide de Céos, frag. 563 PMG.
  53. Palaiphatos, Histoires incroyables [détail des éditions] [lire en ligne] 49.
  54. Ovide, Métamorphoses, I, 452-567.
  55. a, b, c et d Pindare, Pythiques, III, 8 et suivants.
  56. Eschyle, Agamemnon [détail des éditions] [lire en ligne], 1202-1212.
  57. Sergent, p. 104.
  58. Ovide, Métamorphoses, X, 162-219.
  59. Ovide, Métamorphoses, X, 106-142.
  60. Antoninus Liberalis, Métamorphoses [détail des éditions], 23 ; Hésiode, frag. 256 MW.
  61. Sergent, p. 134.
  62. Ptolémée Khennos, 151b.
  63. Praxilla de Sicyone, frag. 7 Bergk = scholie à Théocrite, Idylles, V, 83a ; Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], III, 13, 2-4.
  64. Servius, Commentaire à l'Énéide [détail des éditions] [(la) lire en ligne], III, 271.
  65. Conon, FGrH 26 F I, 33 ; Lucien de Samosate, Dialogue des dieux, 2-4.
  66. Graf, p. 134.
  67. Burkert, p. 144.
  68. Iliade, I, 8-9.
  69. « θεῶν ὤριστος », Iliade, XIX, 413.
  70. Graf, p. 10.
  71. Iliade, I, 44-47. Extrait de la traduction de Frédéric Mugler pour Actes Sud, 1995.
  72. Iliade, V, 439.
  73. Iliade, V, 441-442. Extrait de la traduction de Frédéric Mugler.
  74. Iliade, XXII, 8-10. Extrait de la traduction de Frédéric Mugler.
  75. Iliade, XXIII, 865.
  76. Respectivement Iliade', II, 827 et XV, 441.
  77. Voir la prière de Chrysès, Iliade, I, 456.
  78. Hymne homérique à Apollon, 188. Extrait de la traduction de Jean Humbert pour les Belles Lettres, 1936.
  79. Graf, p. 34.
  80. Hésiode, Théogonie, 94-95. Extrait de la traduction de Paul Mazon pour les Belles Lettres, 1928.
  81. Euripide, Alceste [détail des éditions] [lire en ligne], 579 et suivantes.
  82. Apollonios de Rhodes, Argonautiques [détail des éditions] [lire en ligne], I, 740.
  83. Platon, Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne], 653d et suivantes.
  84. Jacqueline Duchemin, La Houlette et la lyre. Recherche sur les origines pastorales de la poésie : Hermès et Apollon, Paris, Les Belles Lettres, 1960.
  85. Jacqueline Duchemin, La Houlette et la lyre. Recherche sur les origines pastorales de la poésie : Hermès et Apollon, op. cit., p. 56.
  86. Jacqueline Duchemin, La Houlette et la lyre. Recherche sur les origines pastorales de la poésie : Hermès et Apollon, op. cit., p. 257.
  87. Hymne homérique à Apollon, 132. Extrait de la traduction de Jean Humbert.
  88. Graf, p. 54.
  89. Hymne homérique à Hermès, 535-538. Extrait de la traduction de Jean Humbert.
  90. Graf, p. 55.
  91. Porphyre de Tyr F322 Smith = Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, V, 16. Traduction citée par Aude Busine, Paroles D'apollon: pratiques et traditions oraculaires dans l'Antiquité tardive (IIe ‑ VIe siècles), Brill, 1005, p. 419.
  92. Graf, p. 57.
  93. a et b Gantz, p. 87.
  94. Euripide, frag. 781, 10-12 N².
  95. Gantz, p. 87-88.
  96. U. von Wilamowitz, « Apollon », Hermes, 38 (1903), p. 575-586.
  97. M.P. Nilsson, History of Greek Religion, 1925, p. 132.
  98. Sur les cygnes, oiseaux d'Apollon, voir Les Oiseaux d'Aristophane
  99. Philippe Jouët, L’Aurore celtique dans la mythologie, l'épopée et les traditions, Yoran embanner, Fouesnant, 2007, (ISBN 978-2-914855-33-8)
  100. Journal of Indo-European Studies, vol. 8, 1991.
  101. ἀκερσεκόμης, littéralement « à la chevelure non coupée ». Iliade, XX, 39.
  102. Graf, p. 104.

Références

  • (en) Walter Burkert (trad. John Raffan), Greek Religion [« Griechische Religion des archaischen und klassichen Epoche »], Oxford, Blackwell, 1985 (éd. orig. 1977) (ISBN 978-0-631-15624-6) , p. 143-149.
  • J. Chevalier et de A. Gheerbant (s. dir.), Dictionnaire des symboles, Mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, Robert Laffont, Aylesbury, 1990.
  • Georges Dumézil, Apollon sonore et autres essais. 25 esquisses de mythologie, Gallimard, Paris, 1982 et 1987.
  • (en) Timothy Gantz, Early Greek Myth, Johns Hopkins University Press, 1993 [détail de l’édition] , p. 87-96.
  • (en) Fritz Graf, Apollo, Routledge, 2008 (ISBN 978-0-415-31711-5).
  • Walter Otto (trad. Claude-Nicolas Grimbert et Armel Morgant), Les Dieux de la Grèce (Die Götter Griechenlands), Payot, coll. « Bibliothèque historique », 1993 (édition originale 1929) (ISBN 2-228-88150-3), p. 79-98.
  • Bernard Sergent, Homosexualité et initiation chez les peuples indo-européens, Payot coll. « Histoire », Paris, 1996 (1res éditions 1984 et 1986) (ISBN 2-228-89052-9), notamment p. 99-65.
  • Bernard Sergent, Celtes et Grecs II. Le livre des dieux, Payot, Paris, 2004 (ISBN 2-228-89926-7).

Voir aussi

Bibliographie complémentaire

  • Marcel Detienne, Apollon le couteau à la main, Gallimard, coll. « Bibliothèque des sciences humaines », Paris, 1998 (ISBN 2070733718)
  • Jean Gagé, Apollon romain : Essai sur le culte d'Apollon et le développement du ritus Græcus à Rome, des origines à Auguste, De Boccard, Paris, 1955.
  • Philippe Monbrun, Les voix d'Apollon : l'arc, la lyre et les oracles, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2007 (ISBN 978-2753504158)
  • Jacqueline Duchemin, La Houlette et la lyre. Recherche sur les origines pastorales de la poésie : Hermès et Apollon, Paris, Les Belles Lettres, 1960.
  • Henri Grégoire, avec la collaboration de R. Goossens et de M. Mathieu, Asklépios, Apollon Smintheus et Rudra. Études sur le dieu à la taupe et le dieu au rat dans la Grèce et dans l'Inde, Bruxelles, 1950.
  • (en) Daniel E. Gershenson, « Apollo the Wolf-god », dans Journal of Indo-European Studies, Monograph no 8, 1991.

Liens externes

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