Mouvement pour la France

Mouvement pour la France
Mouvement pour la France
logotype du MPF
Présentation
Président Philippe de Villiers
Fondation 20 novembre 1994
Siège 16 bis, avenue de La Motte-Picquet
75007 Paris
Vice-présidents Véronique Besse, Dominique Souchet, Philippe Darniche, Bernard Seillier, Georges Berthu, Alexandre Varaut
Secrétaire général Patrick Louis
Secrétaire général adjoint Jérôme Pupat
Idéologie Souverainisme, conservatisme, Euroscepticisme, Démocratie chrétienne
Affiliation européenne Europe libertés démocratie (ELD) (groupe au Parlement européen)
Couleurs bleu
Site web www.pourlafrance.fr/
Présidents du groupe
au Sénat Philippe Adnot (RASNAG)
à l'Assemblée Groupe Non inscrits
au Parlement européen Nigel Farage
Représentation du parti
Députés
Sénateurs
Députés européens

Le Mouvement pour la France est un parti politique français de droite[1] et d'inspiration souverainiste fondé par Philippe de Villiers. À l’occasion des élections européennes de 2009, il se présente dans les huit circonscriptions françaises sous la bannière Libertas qui rassemble des formations souverainistes dans chaque pays de l’Union européenne. Après l’élection d’un seul député européen, il adhère le 1er juillet 2009 au Groupe Europe libertés démocratie (ELD).

Sommaire

Historique

Issu à la fois du mouvement « Combat pour les valeurs » et de la liste « Majorité pour l'autre Europe » des élections européennes de 1994, le Mouvement pour la France est créé le 20 novembre 1994 à la Maison de la Chimie à Paris par Philippe de Villiers, le juge Thierry Jean-Pierre et Jimmy Goldsmith.

Le mouvement « Combat pour les valeurs » est fondé par Philippe de Villiers, Bernard Debré, Christine Boutin et Bernard Seillier[2]. Peu après, Philippe de Villiers se lie à Philippe Séguin et Charles Pasqua aux côtés de qui il mène la campagne pour le « non » au traité de Maastricht.

Lors des élections européennes de 1994, la liste « Majorité pour l'autre Europe », menée par Philippe de Villiers et Charles Pasqua, et comprenant, entre autres, le juge Thierry Jean-Pierre et le petit-fils du général de Gaulle, Charles de Gaulle, crée la surprise en obtenant 12,34 % des suffrages, soit treize députés européens.

Fort de ce succès, Philippe de Villiers se présente ensuite à l'élection présidentielle de 1995, où il obtient 1,5 million de voix soit 4,74 % des suffrages.

Aux législatives de 1997, le MPF fait liste commune avec le CNIP sous l'étiquette LDI (La Droite indépendante[2]) mais n'obtient pas de députés autres que Philippe de Villiers.

En juin 1999, la liste du RPF-IE, où Philippe de Villiers figure en deuxième position derrière Charles Pasqua, en recueillant 13,05 % des voix, soit 13 députés au Parlement européen, est la première de droite, devant la liste RPR conduite par Nicolas Sarkozy. Le MPF fusionne avec le mouvement de Charles Pasqua (Demain la France) et devient le RPF. Un an plus tard, Philippe de Villiers quitte le parti et recrée le MPF en dénonçant la gestion opaque du RPF par Charles Pasqua, qui cherche à imposer ses proches collaborateurs.

Le parti est mené par Philippe de Villiers et animé par Patrick Louis, secrétaire général du mouvement depuis le 17 mai 2008. C'est aussi en 2001 que sont créés les Jeunes pour la France, structure jeune du MPF.

En juin 2004, le MPF a remporté trois sièges au Parlement européen, ceux de Philippe de Villiers, également président du conseil général de Vendée, de Paul-Marie Coûteaux et de Patrick Louis.

Le parti fait campagne pour le non au référendum sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe. Suite à l'arrivée de nombreux adhérents après le 29 mai 2005, le MPF a mis en place une charte excluant notamment toute xénophobie[3], qu'il est nécessaire de signer pour adhérer.

De fin 2004 à décembre 2005, le nombre d'adhérents passe de 7 000 à 16 250. Le MPF s'est vu rejoindre par Jacques Bompard, maire d'Orange et animateur de l'Esprit public, démissionnaire du bureau politique du Front national.

En mars 2007, Philippe de Villiers est candidat MPF à la présidentielle Française. Paul-Marie Couteaux, ancien soutien de Chevènement à l'élection présidentielle de 2002, devient porte-parole de Philippe de Villiers aux côtés de Guillaume Peltier. Le député UMP Jérôme Rivière lui apporte son soutien en devenant Président de son comité de soutien.

Le 22 avril 2007, Philippe de Villiers réalise un score décevant (2,23%) après une campagne présidentielle au cours de laquelle il a essentiellement axé son discours sur l'« islamisation », la défense de l'« identité nationale » et son bilan de Président de Conseil général en Vendée. Le MPF noue alors des alliances dans le cadres des élections législatives avec l'UMP, assurant l'élection de deux députés en Vendée, puis renoue des alliances ponctuelles avec le parti présidentiel aux élections municipales de 2008.

Après le retrait de Guillaume Peltier, c'est Patrick Louis, ancien secrétaire national aux fédérations, qui devient secrétaire général du mouvement. Il a pour mission de relancer le MPF après l'échec de la présidentielle. Il s'agit d'en faire un parti incontournable pour présenter une alternative crédible à droite de l'UMP d'une part, et pour qu'il devienne le fer de lance d'un vaste mouvement alter-européen en France, d'autre part. C'est dans cette perspective que le Mouvement pour la France rejoint le parti européen Libertas. Créé par l'Irlandais Declan Ganley, Libertas a pour but de coordonner l'ensemble des mouvements souverainistes ou « euroréalistes » européens afin de faire campagne pour les élections européennes de 2009 sous un label commun. Le président tchèque Vaclav Klaus et le parti du président polonais Lech Kaczynski sont déjà en pourparlers avec le mouvement, qui a été l'un des grands artisans du non au traité de Lisbonne en Irlande.

C'est donc sous la bannière de Libertas que le MPF et Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT) s'unissent pour les élections européennes[4]. La campagne sera dirigée par l'ancien député UMP Jérôme Rivière (qui n'est toutefois pas membre du MPF)[5].

Représentants au Parlement

Le MPF est représenté à l'Assemblée nationale par Véronique Besse, vice-présidente du conseil général de Vendée ainsi que Dominique Souchet, et au Sénat par Philippe Darniche, maire de Mouilleron-le-Captif.

Identité politique

Le Mouvement pour la France est un parti souverainiste qui se place dans la « filiation de la Résistance française ». Son but est de « recouvrer l’indépendance nationale dans une Europe de la coopération des États et des peuples ». En matière économique, le MPF promeut la liberté d'entreprendre en favorisant l'implantation des entreprises sur les territoires français par une fiscalité intéressante et en usant du protectionnisme. Il est pour une « moralisation » de l'économie. Concernant les questions sociétales, le MPF défend les valeurs fondées sur la famille, l'attachement au terroir, le sentiment d'appartenance à la France, le respect du repos dominical.

Élus

Programme politique

Europe

Le MPF se montre très critique vis-à-vis du fonctionnement et du coût de l'Union européenne en dénonçant le rôle de la Commission européenne, qu'il juge trop technocratique et omnipotente, le manque d'association des peuples à la construction européenne, ou encore la politique agricole commune. Lors de son audition auprès du comité pour la réforme des collectivités locales, le président du MPF, Philippe de Villiers a dénoncé le glissement de souveraineté envers l'UE qui tend à détenir la compétence générale en ne laissant aux États que des compétences spécialisées[6].

Traité

Le MPF demande l'arrêt du processus de ratification du traité de Lisbonne, en vertu de son rejet par l'Irlande et souhaite l'élaboration d'un nouveau traité fondamental de l'union européenne, la définissant comme une association de nations souveraines qui œuvrent ensemble, tout en se respectant mutuellement, et en respectant l'expression démocratique de chaque peuple[7].

Estimant qu'une Europe forte ne peut se faire qu'avec des États forts, le MPF considère que le respect de leur diversité et de leur souveraineté est un principe premier, garant de la liberté, de la richesse et de la solidarité.

Économie

Le MPF défend la préférence communautaire : il s'agirait de créer un espace économique européen où les importations extérieures sont taxées et les barrières douanières aux frontières de l'UE rétablies.

Il est favorable à ce que les États-membres qui le souhaitent puissent récupérer leur monnaie nationale, garantes de plus de « sécurité économique ». L'accent est mis, comme dans son programme national, sur l'aide aux PME et le suivi rigoureux des « organismes bancaires sans scrupules ».

Intégration

Le MPF prône l'arrêt des négociations d'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.

Défense

Le MPF veut accroître l'effort de défense afin de répondre plus efficacement aux nouveaux enjeux et d'assurer l'indépendance stratégique et militaire de la France, qu'il veut affranchir de la tutelle de l'OTAN.

Slogans

  • « La droite patriotique de gouvernement »
  • « La parole au peuple »
  • « Construisons l'Europe des peuples »
  • « Oui à l'Europe, non à Bruxelles »

France

Institutions

La décentralisation et la subsidiarité sont les fers de lance de la politique institutionnelle du MPF. Philippe de Villiers s'est ainsi prononcé en faveur de la clause générale de compétence, lors de son audition par le comité pour la réforme des institutions le 28 janvier 2009[6].

Agriculture

Le programme agricole du MPF emprunte tant aux propositions traditionnelles de la droite que de celle de la gauche. La promotion de la ruralité, de la chasse et de la pêche est au centre de la politique agricole du Mouvement qui veut créer un ministère de la ruralité et créer des bourses pour étudiants en médecine afin de les inciter à s'installer à la campagne.

Concernant les OGM, le MPF demande « l’application du principe de précaution, en refusant les expérimentations en plein champ ». Philippe de Villiers exige également une « remise en cause des autorisations de commercialisation d’OGM accordées par l’Europe de Bruxelles ».

Le MPF est particulièrement attentif à la question des pesticides et signale les dangers de l'utilisation du Gaucho et du Cruiser sur la faune et notamment les abeilles, à tel point que Philippe de Villiers a consacré un ouvrage à ce problème.

Économie

Le programme économique du MPF peut être qualifié de « patriotisme économique ». Il est centré sur l'idée d'un protectionnisme à l'échelle européenne (s'inspirant en cela des thèses du prix Nobel d'économie Maurice Allais), sur la promotion de l'entrepreneuriat et sur la lutte contre les délocalisations. Il propose ainsi une baisse des charges de 50% sur les PME-PMI et la suppression des 35 heures afin de rehausser le pouvoir d'achat. Il prône une dévaluation de l'euro afin de favoriser les exportations ainsi qu'une baisse des taux directeurs de la BCE. Il souhaite changer le système des retraites en prônant une libéralisation de l'âge limite de la retraite et une suppression des régimes spéciaux. Transformer le RMA en « revenu minimum de travail » (travaux d'intérêt général nécessaires pour obtenir les minima sociaux).

Fiscalité

Le MPF propose d'établir un taux maximal d'imposition fixé à 38%, la suppression de l'ISF ainsi que des droits de succession. Il refuse la TVA sociale à laquelle il préfère l'imposition des importations.

Immigration

Le Mouvement est pour une « terre sans immigration », mais avec une politique de coopération et de codéveloppement avec les pays du Sud. C'est en ce sens que Philippe de Villiers a créé un partenariat entre le département de la Vendée et le Bénin.

Justice

La programme du MPF montre une certaine fermeté : « Peine certaine » pour les petits délits, rétablissement de la double peine. Perpétuité réelle pour les crimes les plus graves, référendum sur la peine de mort.

Éducation

Le MPF souhaite la transmission à chaque jeune des savoirs fondamentaux, la suppression des IUFM en les remplaçant par des « instituts d'excellence », la fin du collège unique et de la carte scolaire. Il est pour la mise en place d'une heure hebdomadaire d'éducation patriotique dans les horaires scolaires et pour que le drapeau tricolore flotte dans toutes les cours de récréation des écoles afin que l'école soit un lieu de transmission de l'amour de la France. Le MPF veut doubler le nombre d'apprentis en France.

Par rapport aux réformes entamées par le gouvernement Fillon, le MPF considère que la réforme du décret n°84-431 modifiant le statut des enseignants-chercheurs est un « danger pour l’Université ». Il est en revanche en accord avec le service minimum d'accueil qu'il considère essentiel pour les parents d'élèves et les élèves et souhaite qu'il soit particulièrement appliqué dans les communes rurales[8].

Religion

Le MPF est pour la suppression du CFCM (Conseil français du culte musulman) et l'interdiction du voile islamique dans l'ensemble de l'espace public. Il souhaite l'établissement d'une « charte républicaine » pour la construction des mosquées et des écoles coraniques : refus de la polygamie, des mariages forcés, de l’excision et des châtiments corporels, ainsi que la reconnaissance de la laïcité et du droit de changer de religion, l'affirmation de l’égalité homme-femme, l'interdiction des financements étrangers et le respect de l’architecture des villes.

Société

Le MPF est pour l'inscription dans la constitution du principe du mariage entre un homme et une femme et pour la promotion des alternatives à l'avortement (aide aux mères en détresse), sans pour autant remettre en cause le droit à l'avortement. Certains de ses représentants ont été présents aux « marches pour la vie » organisées à Paris en 2008 et 2009.

Famille

Au sein du MPF, la politique familiale est volontairement distincte de la politique sociale à tel point que le MPF souhaite la création d'un ministère de la famille. Le MPF souhaite instaurer un revenu parental d'éducation de 1000 euros mensuels pour les familles françaises de trois enfants ou plus, pour relancer la natalité.

Le MPF et les droites

Créé par des dissidents de l'UDF, à l'image de Philippe de Villiers, et malgré un positionnement sur l'échiquier politique qui s'assimile à celui d'un parti de droite parlementaire, le MPF est un mouvement dont l'idéologie est jugée par certains proche de l'extrême droite[9]. Malgré ces accusations, le MPF fait partie de la majorité présidentielle.

Positionnement par rapport à l’UMP

Là où les divergences idéologiques avec l'UMP sont moindres, c'est-à-dire lors des élections locales, le MPF est un partenaire électoral du parti présidentiel. Le but est d'assurer un équilibre entre la défense de convictions, souvent éloignées de l'UMP sur certains sujets, et un certain pragmatisme d'autre part, dont l'intérêt électoral est résumé en ces termes par Philippe de Villiers : « Toutes les enquêtes d'opinion le montrent, confiait-il voilà six mois. L'électorat UMP n'écoute que ceux qui se situent à l'intérieur de la majorité présidentielle. Pour que mes critiques envers Sarkozy portent, il faut que je garde un pied dedans et un pied dehors. »[10].

Depuis juillet 2009, le MPF fait partie du Comité de liaison de la majorité présidentielle[11].

Élections locales

Dans un grand nombre d'élections locales, le MPF a noué des alliances avec l'UMP: par exemple, les députés MPF ont été élus sous l'étiquette de la majorité présidentielle. Des alliances aux cantonales, aux municipales ont eu lieu en 2008. À Vénissieux et à Échirolles, le MPF a conduit des listes investies par l'UMP, ailleurs, dans beaucoup d'autres grandes villes, il figure sur les listes de la majorité présidentielle (Nice, Brest, Lyon, Clermont-Ferrand, Orléans, etc.). Cependant, il est également arrivé qu'aux municipales, le MPF ait présenté ou soutenu des listes divers-droite (Orange, Versailles, Tours, Roanne, Rodez) contre celles investies par l'UMP.

Dans le département de l'Aveyron, le MPF a participé à la majorité de droite UMP au conseil général de l'Aveyron sous la présidence de Jean Puech, ancien ministre, avec Bernard Seillier du MPF comme vice-président.

Aux précédentes élections régionales, les alliances ont été également courantes.

Élections nationales et européennes

Aux européennes, et dans l'ensemble des circonscriptions législatives, le MPF fait cavalier seul, bien que les députés Dominique Souchet et Véronique Besse aient bénéficié du soutien de l'UMP en Vendée lors des élections législatives de 2007. D'autre part, les deux sénateurs vendéens du MPF ont été élus face à un candidat investi par l'UMP.

En 1995 et en 2007, Philippe de Villiers s'est présenté face à des candidats RPR puis UMP, mais a appelé à voter pour eux au second tour.

Historique depuis 2007

En juillet 2007, à l'occasion de la réunion d'un comité directeur, Guillaume Peltier, le secrétaire général, se déclare partisan de faire du MPF un vrai parti de droite, moderne, efficace et capable de gouverner. Il propose aux cadres du Mouvement le principe de négociations avec l'UMP pour les élections municipales de mars 2008. Sa proposition est très majoritairement acceptée afin d'enraciner le MPF sur le terrain. L'objectif est d'obtenir 500 élus locaux (contre 150 élus en 2001).

Guillaume Peltier mène dès la mi-juillet 2007 des négociations avec Brice Hortefeux et Alain Marleix, le secrétaire national de l'UMP chargé des élections. Le MPF se positionne comme un « allié loyal » du gouvernement, envers qui il se veut « exigeant », notamment sur les questions européennes : opposition au traité de Lisbonne et à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Sur le plan électoral, le MPF souhaite que ces négociations garantissent la réélection des maires MPF : Jean-Louis Millet à Saint-Claude (Jura), Jacques Bompard à Orange. Le MPF vise l'obtention de 500 places éligibles d'adjoints ou de conseillers municipaux, et quelques têtes de liste (à Bollène, pour Marie-Claude Bompard, épouse de Jacques, à Vénissieux pour Christophe Girard). S'agissant des conseils généraux, le MPF souhaite un accord avec l'UMP pour la réélection de Jacques Bompard dans le canton ouest d'Orange, et de Michel Terral dans le canton de Ballon. Le MPF espère pouvoir investir une trentaine d'autres candidats[12].

Lors du remaniement ministériel du 15 janvier 2009, l'UMP propose à Bruno Retailleau de remplacer Éric Besson au secrétariat d'État à l'économie numérique. À la suite du refus de Philippe de Villiers, le vice-président du MPF ne rejoindra pas le gouvernement[13].

Positionnement par rapport au FN

Du point de vue stratégique, le MPF rejette l'idée d'union avec le Front national. Philippe de Villiers a ainsi refusé l'alliance proposée par Jean-Marie le Pen en vue de l'élection présidentielle de 2007. En effet, le MPF est un partenaire électoral de l'UMP dans de nombreux cas, mais il critique dans le même temps beaucoup d'aspects de la politique menée par le parti présidentiel, avec un positionnement sur l'Europe ou l'immigration proche de celui du Front national.

Philippe de Villiers se montre critique vis-à-vis des propos polémiques tenus à plusieurs reprises par Jean-Marie Le Pen, résumant leurs divergences en déclarant : « il s'intéresse à la Seconde Guerre mondiale, je m'intéresse à la France »[réf. nécessaire]. Cependant, le président du MPF a lui aussi tenu des propos qui ont été sujets à polémique au sujet de la colonisation estimant que la France pouvait être fière de son passé colonial, dont le bilan serait selon lui « globalement positif » (8 juin 2006). Par ailleurs, Philippe de Villiers met en avant le fait d'être un élu de terrain, s'appuyant sur son action comme président du conseil général de Vendée. Il se démarque du fait de ses multiples réalisations (création des Vendéopôles, du parc du Puy du Fou, le Vendée Globe, Radio Alouette, etc.) qui contrastent avec la politique de Jean-Marie le Pen qui a surtout porté sur la contestation.

Contrairement à Jean-Marie Le Pen, Philippe de Villiers n'a pas de condamnation en justice à son actif.

Recrutement d’anciens membres du FN

En 2001, le MPF accueille Guillaume Peltier fondateur de Jeunesse action Chrétienté (avec Nicolas Bay, qui deviendra plus tard secrétaire général du MNR), ancien membre de la direction nationale du FNJ et du MNJ, le mouvement de jeunesse mégrétiste. À la suite de désaccords, Guillaume Peltier a rejoint l'UMP.

De même, Damien Bariller, ancien membre du Front national, ancien directeur du cabinet de Bruno Mégret (lorsqu'il était au Front national) et du MNR, est nommé responsable de la fédération des Bouches-du-Rhône.

En décembre 2005, Jacques Bompard, ancien membre du Front national, maire d'Orange depuis 1995, rejoint le MPF et préside depuis la fédération du Vaucluse. Le 28 janvier 2010, Jacques Bompard a annoncé sa rupture avec le MPF.

Positionnement parlementaire

Au Parlement européen

Les élus du MPF siègent au parlement européen au sein du groupe Europe libertés démocratie, groupe parlementaire eurosceptique qui compte notamment des élus de la Ligue du Nord, du Parti populaire danois et du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP). Ce groupe souscrit à programme commun souverainiste et de respect des valeurs traditionnelles et culturelles européennes tout en laissant à ces membres la liberté de vote conformément à ses principes.

À l'Assemblée nationale

Le MPF siège parmi les non-inscrits à l'Assemblée nationale. Toutefois, Véronique Besse et Dominique Souchet, les deux députés du MPF, ne se sont pas vus opposer de candidats UMP face à eux, bénéficiant même de l'étiquette de la majorité de droite.

Au Sénat

Les sénateurs MPF siègent le plus souvent au sein de la RASNAG.

Pour leurs élections en 2004, Bruno Retailleau et Philippe Darniche, les deux sénateurs du MPF, l'ont emporté face à un candidat investi par l'UMP.

Bernard Seillier, ancien sénateur de l'Aveyron, a siégé au groupe RDSE et n'avait pas eu à affronter de candidat UMP.

Résultats aux dernières élections

Élections européennes de 2004

Avec 1 304 843 voix soit 7,6% des suffrages exprimés sur l'ensemble du territoire, le MPF remporte trois sièges au Parlement européen. Philippe de Villiers est élu dans la circonscription de l'ouest, Patrick Louis dans celle du sud-est et Paul-Marie Couteaux dans celle d'Île-de-France. Tous trois siègent au sein du Groupe Indépendance/Démocratie.

Élection présidentielle de 2007

Lors de l'élection présidentielle, Philippe de Villiers obtient 2,23% des suffrages exprimés (818 407 voix), arrivant ainsi sixième après Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, François Bayrou, Jean-Marie Le Pen et Olivier Besancenot. Il obtient ses meilleurs scores aux Pays de la Loire (4,99%) et dans le Poitou (3,58%). Son mouvement confirme ainsi son ancrage dans les terres du grand ouest, mais ne perce pas en terres frontistes.

M. de Villiers est notamment largement devancé par Jean-Marie Le Pen dans la ville d'Orange (16,31% contre 6,39%). Son score est relativement faible en Vendée où il arrive en quatrième position avec 11,28% (contre une première place en 1995 avec 22%).

À l'issue du scrutin, Philippe de Villiers n'appelle pas immédiatement à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour. Il appellera tout de même trois jours plus tard à « faire barrage à la gauche ».

Élections législatives de 2007

Le MPF obtient deux élus dès le 1er tour. Avec 60,96 % des voix, Véronique Besse, qui se présentait sous l'étiquette « majorité présidentielle », est élue en Vendée, tandis que Joël Sarlot, autre sortant du MPF, qui s'était présenté sans l'investiture du parti, a été réélu également dès le premier tour avec 52,12 % des voix. L'UMP n'avait pas présenté de candidats propres contre eux. Sur l'ensemble du territoire, les candidats étiquetés MPF rassemblent 312 587 voix soit 1,20 % des suffrages exprimés. Les cadres du partis réalisent parfois des scores importants, comme Jacques Bompard dans la 4e circonscription du Vaucluse (19,72 %), Jean-Louis Millet dans la 2e circonscription du Jura (10,27 %), Me Alexandre Varaut dans la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis (8,11 %), Gérard Pierre dans la 2e circonscription du Morbihan (8,17 %) ou encore Guillaume Peltier (6,12 % en Indre-et-Loire) et Isabelle Letrillart (qui réalise un score de 5,11 % dans la quatrième circonscription de l'Aisne).Ces bons scores sont en grande partie dus à la notoriété des candidats, autant nationale (Guillaume Peltier est secrétaire général du mouvement) que locale (Jean-Louis Millet étant maire jusqu'en mars 2008). Cependant, aucun d'entre eux ne sera en mesure d'accéder au second tour (Jacques Bompard le rate de peu). Suite à la démission d'office prononcée par le Conseil constitutionnel à l'encontre de Joël Sarlot, c'est Dominique Souchet qui est réélu à sa place, le 13 avril 2008.

Élections municipales et cantonales de 2008

Le MPF a lancé des négociations avec l'UMP pour s'assurer d'avoir un nombre suffisant d'élus capables de défendre ses valeurs et d'avoir des responsabilités au niveau municipal. Ainsi, Christophe Girard a été soutenu par l'UMP pour reprendre la mairie de Vénissieux[14] (septième plus grande ville de la région Rhône-Alpes), au Parti communiste. Ce sera un échec, le maire sortant, André Gerin, l'emportant dès le premier tour. Il y a eu des listes d'union avec l'UMP comme à Clermont-Ferrand, la liste UMP était dirigée par Anne Courtillé et le MPF y était représenté par François Barrière[15]. Cette liste sera battue au second tour face au maire sortant socialiste.

Les municipales de 2008 voient la victoire de Marie-Claude Bompard à Bollène, de Jacques Bompard à Orange et de Yannick Moreau à Olonne-sur-Mer.

À Rodez dans l'Aveyron, une liste Divers droite a été associée à la liste MPF avec deux élus : Frédéric Soulié dissident de l'UMP et Hélène Boulet du MPF aujourd'hui dans l'opposition de centre-droite au Conseil municipal.

Élections européennes de 2009

Le MPF présente des listes communes avec Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT) sous la bannière du mouvement pan-européen Libertas. Ces listes rassembleront un total de 826 269 voix, soit 4,80 % des suffrages exprimés, et n'obtiendront qu'un seul élu, Philippe de Villiers, réélu dans la circonscription ouest avec plus de 10 % des voix. Il siège au nouveau groupe souverainiste et eurosceptique, le Groupe Europe libertés démocratie (ELD).

Élections régionales de 2010 en France

Durant l'été 2009, Philippe de Villiers (et non le MPF) rejoint le Comité de liaison de la majorité présidentielle nouvellement créé. Ce fait sera largement commenté par les médias et les hommes politiques, y voyant un ralliement du MPF à l'UMP. Selon le secrétaire général du parti, Patrick Louis, il ne s'agit en réalité que d'une « alliance ponctuelle » et ce au niveau local et non national. (« Nous savons que les élections régionales approchent et que le scrutin à deux tours de cette échéance favorise la bipolarisation. Aucune formation politique ne peut prétendre conquérir seule une région. ») Selon lui, les convictions du MPF et en premier lieu la défense de la famille, de la souveraineté et de l’identité de la France, restent bien ancrées dans le cœur du parti.

Dans la logique de cette alliance, le MPF obtient la nomination de Christophe Béchu comme tête de liste UMP dans la région Pays de la Loire et de Dominique Bussereau comme tête de liste dans la région Poitou-Charentes. En outre, les membres du Comité de liaison de la Majorité présidentielle ont indiqué que le MPF conduira la liste de la Majorité présidentielle dans le département de la Vendée et ce, derrière Antoine Chéreau, maire MPF de Montaigu.

À la suite des élections, qui se sont soldées par une lourde défaite de la majorité présidentielle, le MPF obtient 10 élus : 4 en Pays de la Loire, 2 en Poitou-Charentes, 1 en Midi-Pyrénées, 1 en Picardie, 1 en Rhône-Alpes et 1 en Provence-Alpes-Côte- d'Azur[16].

Élections cantonales de 2011

Notes et références

  1. LePolitique.com
  2. a et b France Politique
  3. Charte du MPF
  4. http://fr.news.yahoo.com/76/20090211/tpl-europennes-philippe-de-villiers-s-al-894f5eb.html
  5. Valeurs actuelles n°3769 du 19 au 25 février 2009
  6. a et b http://comitecl.forseti.netzed.com/les_travaux/?mode=auditions&press_id=114
  7. http://www.autre-europe.org/le-projet-2009.html
  8. http://www.pourlafrance.fr/actualites/communiques-de-presse/actualites/communiques-de-presse/greve-des-enseignants-et-service-minimum.html
  9. Dans son ouvrage ''L'Extrême-droite en France. De Maurras à Le Pen (Bruxelles, Éditions Complexe et PUF, « Questions au XXe siècle », 1987 ; rééd. 1996), Ariane Chebel d'Appollonia fait du naissant Mouvement pour la France un parti proche des idées d'extrême droite ; le Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale de 1945 à nos jours de Jacques Leclerc (L'Harmattan, novembre 2008) classe, quant à lui, le MPF dans la « mouvance droitiste et nationale ».
  10. http://www.lefigaro.fr/politique/2009/05/23/01002-20090523ARTFIG00203-villiers-cassandre-de-la-construction-europeenne-.php
  11. http://209.85.229.132/search?q=cache:zEyoeyfUv1UJ:www.sophiemevel.fr
  12. Le Monde, 6 octobre 2007.
  13. http://www.journaldunet.com/breve/france/35285/bruno-retailleau-aurait-du-remplacer-eric-besson.shtml
  14. dépêche du site 20minutes.fr confirmant l'investiture de Christophe Girard
  15. http://www.leclermontois.fr/spip.php?page=colistier&id_rubrique=103
  16. http://www.pourlafrance.fr/actualites/MPF/r?ltats-des-?ctions-r?onales---les-?s-r?onaux-du-mouvement-pour-la-france--.html

Liens externes



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