Montagnes Vertes

Montagnes Vertes

44°47′30″N 72°34′58″O / 44.79167, -72.58278

Montagnes Vertes
Chaînes du nord-est des Appalaches
Chaînes du nord-est des Appalaches
Géographie
Altitude 1 339 m, Mont Mansfield
Massif Appalaches
Longueur 400 km
Administration
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
État
Province
Vermont
Québec
Géologie
Âge 445 millions d'années
Roches Roches sédimentaires, volcaniques et métamorphiques

Les montagnes Vertes (anglais : Green Mountains) sont une chaîne de montagnes située dans l'État du Vermont, aux États-Unis et dans la province de Québec, au Canada[1].

Sommaire

Toponymie

L'origine du nom montagnes Vertes est incertaine, mais certaines vieilles légendes orales[Lesquelles ?] disent que les montagnes ont été appelées montagnes Vertes parce qu'elles étaient plus boisées que les montagnes Blanches de l'État du New Hampshire et que les Adirondacks de l'État de New York. D'autres légendes affirment que la prédominance de mica, de couleur verte, en serait la raison[2]. Le 30 juillet 1609, Samuel de Champlain explorant le lac Champlain avec ses hommes, donne aux montagnes l'appellation des Verts Monts. L’appellation montagnes Vertes est aussi liée à l'histoire politique du Vermont : la république du Vermont, aussi connue sous le nom de Green Mountain Republic existait de 1777 à 1791 avant même de se joindre à l'Union (les 13 États fondateurs des États-Unis)[2]. Le Vermont prend son surnom des montagnes Vertes, traduit littéralement par Green Mountains en langue anglaise.

Géographie

Topographie

Vue panoramique du sommet du mont Mansfield.
Vue panoramique depuis le sommet du mont Mansfielfd sur The Chin.
Vue de Killington Peak depuis le mont Pico.
Vue du mont Ellen depuis le mont Abraham.
Vue du sommet de Camel's Hump depuis le sommet du mont Mansfield.
Vue de Big Jay depuis la Long Trail sur Jay Peak.
Vue d'éoliennes au sommet d'Equinox Mountain.
Vue du mont Pisgah depuis Burke Mountain.
Vue du mont Pisgah depuis le lac Willoughby.

Cette chaîne de montagnes fait environ 400 km de long et s'étend dans la direction nord-sud. Le mont Mansfield est le point culminant.

Les différentes montagnes qui font partie de cette chaîne sont les suivantes :

Montagne Altitude (mètres) Localisation
Mont Mansfield 1339 Underhill
Killington Peak 1291 Killington
Mont Ellen 1244 Warren
Camel's Hump 1244 Duxbury
Mont Abraham 1221 Lincoln
Lincoln Peak 1212 Warren
Pico Peak 1206 Killington
Stratton Mountain 1201 Stratton
Bear Head 1201 Enosburg Falls
Little Killington 1201 Mendon
Jay Peak 1176 Westfield
Equinox Mountain 1170 Manchester
Mendon Peak 1170 Mendon
Bread Loaf Mountain 1169 Ripton
Nancy Hanks Peak 1162 Warren
Skye Peak 1158 Killington
Big Jay 1154 Montgomery
Mont Wilson 1152 Ripton
Dorset Mountain 1146 Danby
Glastenbury Mountain 1142 Glastenbury
Shrewsbury Peak 1134 Shrewsbury
Sterling Mountain 1132 Morristown
Ethan Allen Mountain 1124 Huntington
Bolton Mountain 1122 Bolton
Stark Mountain 1116 Fayston
Mont Putnam 1110 Worcester
Madonna Peak 1109 Morristown
Mont Grant 1104 Lincoln
Rams Head 1097 Killington
Snowdon Peak 1095 Killington
Mont Snow 1093 West Dover
Mont Hunger 1079 Barnard
Mont Roosevelt 1075 Ripton
Farr Peak 1074 Chittenden
Haystack Mountain 1050 Wilmington
East Mountain 1048 East Haven
Peru Peak 1045 Peru
Styles Peak 1034 Peru
Signal Mountain 1027 Groton
Mont Carmel 1026 Chittenden
Belvidere Mountain 1024 Lowell
Ludlow Mountain 1019 Ludlow
Gore Mountain 1016 Norton
Cold Hollow Mountains 1015 Belvidere
Bald Mountain 1010 Westmore
Bromley Mountain 1001 Peru
Worcester Mountain 998 Worcester
Burke Mountain 995 Burke
Haystack Mountain 982 Lowell
Sommet Rond (Monts Sutton) 962 ville de Sutton au Québec
Monadnock Mountain 960 Lemington
Mont Ascutney 958 Windsor
Mont Aeolus 953 Dorset
Grass Mountain 948 Arlington
Mont Tabor 928 Peru
Mont Pisgah 839 Westmore
Prospect Mountain 835 Woodford
Mont Hor 809 Sutton (Vermont)
Hogback Mountain 735 Marlborough
Barton Mountain 681 Barton
Gile Mountain 571 Norwich
Mont Ephraim 454 Springfield
Snake Mountain 392 Addison
Mont Tom 381 Plymouth

223 montagnes ont de plus de 2 000 pieds d'altitude (600 mètres)[3]. Au sud, les montagnes Vertes deviennent les Berkshires dans le Massachusetts. La limite septentrionale est plus imprécise, certains les faisant arrêter aux monts Sutton, au Québec, mais d'autres les prolongeant jusqu'à la rivière Saint-François, voire la rivière Chaudière[4],[5],[6]. À l'ouest, le lac Champlain sépare les montagnes Vertes des Adirondacks (État de New York). À l'est, le fleuve Connecticut les sépare des montagnes Blanches du New Hampshire. Toutes ces montagnes font partie des Appalaches, s'étendant du Québec à la Géorgie.

Géologie

Les montagnes Vertes font partie de la chaîne des Appalaches. La chaîne est composée de roches sédimentaires métamorphosées, dont du schiste et de la phyllite. Elle est aussi composée de basalte ainsi que d'ophiolites, soit des morceaux de la lithosphère océanique et du manteau terrestre. De ces dernières formations sont extraits du talc et de l'amiante de haute qualité[7]. Plusieurs gisements au sein des montagnes Vertes contiennent du granite. Les villes de Rutland et de Barre sont les centres traditionnels de marbre et de granite. Le Vermont est le plus grand producteur d'ardoise aux États-Unis.

La formation des montagnes Vertes est liée au même événement qui a formé les Appalaches ainsi que les montagnes de l'Écosse et les Alpes scandinaves. La formation de la chaîne a eu lieu au cours de l'orogenèse taconienne, le premier épisode de la formation des Appalaches. Au cours de l'Ordovicien moyen (vers 445 millions d'années BP), la progression de Laurentia s'est inversée et une fosse océanique s'est formée à l'est du continent. Les sédiments marins ainsi qu'une portion de la croûte océanique de l'océan Iapetus sont soulevés et déplacés de plusieurs centaines de kilomètres, élargissant sensisblement le continent[7].

Climat

À l'automne, les montagnes Vertes se couvrent de coloris rouge, orange, et or.

Les montagnes Vertes ont un climat continental humide, avec des étés tempérés et humides et des hivers rigoureux qui sont particulièrement plus froids en altitude sur les sommets[8]. La section nord des montagnes Vertes a souvent des moyennes de -12,2 °C plus froides que le sud des montagnes Vertes pendant l'hiver. Selon l'USDA, les zones de rusticité sont entre la zone 3b avec des températures de -37 °C dans les zones septentrionales des montagnes Vertes et la zone 5b avec des températures de -26 °C dans les vallées de la partie méridionale[9]. Les chutes de neige moyennes varient selon l'altitude.

Les montagnes Vertes sont connues pour leur saison de boue au printemps. Plusieurs sentiers de randonnée sont ainsi fermés de mi-avril à fin mai afin de préserver les écosystèmes fragiles.

Faune et flore

La Grive solitaire est l’emblème aviaire du Vermont.

Les montagnes Vertes sont composées de forêts de feuillus et de forêts mixtes. Une grande partie des sommets sont couverts par une forêt boréale dense de conifères. Quelques montagnes possèdent des sommets avec de délicats écosystèmes alpins, à l'instar du mont Mansfield et de Camel'S Hump.

Dans les montagnes Vertes vivent 41 espèces de reptiles et d'amphibiens, 89 espèces de poissons, dont 12 sont allochtones[10], 193 espèces d'oiseaux nicheurs, 58 espèces de mammifères, plus de 15 000 espèces d'insectes et 2 000 espèces de plantes supérieures[11], plus champignons, algues ; ils occupent 75 types d'écosystèmes naturels différents[12]. Les forêts des montagnes Vertes possèdent une espèce de serpent venimeux, le crotale des bois de l'Est, qui vit dans le comté de Rutland[13]. Au cours du XIXe siècle, les dindons sauvages ont été exterminés par une chasse excessive. Seize ont été réintroduits en 1969 et ils sont 45 000 individus en 2009[14].

Depuis 1970, la réduction des terres agricoles a entraîné le déclin d'oiseaux des zones arbustives, dont la Bécasse d'Amérique, le Moqueur roux, le Tohi à flancs roux, la Moucherolle des saules, la Paruline à ailes dorées, la Paruline à ailes bleues, le Bruant des champs, et l'Oriole de Baltimore[15]. L'utilisation du DDT en agriculture dans les années 1950 et 1960 a détruit les œufs de nombreux oiseaux de proie. Plusieurs ont disparu des montagnes Vertes. Quelques espèces tels le Faucon pèlerin et le Balbuzard pêcheur ont recommencé à fréquenter certains sites dans les années 1990[16].

Histoire

Défrichement vers 1907.

À l'origine habitée par deux grandes tribus amérindiennes[17], les Algonquins de langue abénaqui et les Iroquois, la majeure partie du territoire qui constitue aujourd'hui les montagnes Vertes était non-habitée par les colons européens. Après avoir été battue dans la guerre de Sept Ans, la France cède le territoire à la Grande-Bretagne en 1763. La fin de la guerre amène de nouveaux colons vers le Vermont mais la plupart s'établissent le long des rives du lac Champlain. Pendant de nombreuses décennies, les montagnes Vertes sont l’arrière-pays sauvage. Les premiers colonisateurs sont des bucherons et la coupe forestière est le principal moteur économique au cours du XIXe siècle. La colonisation se fait progressivement dans les vallées en remontant les rivières[18]. Les premières industries sont liées à la transformation du bois. La construction de chemins de fer et de nouvelles routes aide l'exportation des produits de la forêt et l'augmentation des revenus. Au cours des cinquante dernières années, l'exploitation forestière est tombé en panne dans les forêts des montagnes Vertes. La plupart sont devenus des forets secondaires, moins attrayantes pour l'industrie du bois. Malgré tout, l’État du Vermont encourage le reboisement et la réintroduction de certaines espèces d'arbres[19].

Vue d'un village typique des montagnes Vertes.

Le défrichement des vallées amène les premières productions agricoles et l'élevage bovin. Aujourd'hui c'est l'agriculture qui apporte le plus de revenus économique dans les montagnes Vertes. La production laitière, et avec elle la transformation en différents produits, constitue le moteur économique de la région. Pourtant, le nombre d'exploitations laitières a diminué de plus de 85 % depuis 1947[20]. Le nombre de fermes laitières est en diminution de 10 % annuellement selon une commission d'enquête gouvernementale[21]. Cependant la production de lait a doublé au cours de la même période en raison du triplement de la production par vache[21].

Une part importante et croissante de l'économie des montagnes Vertes se porte sur la fabrication et la vente de produits alimentaires artisanaux, des aliments de fantaisie, en partie par la mise en marché de la « marque Vermont certifiée »[22] que l’État du Vermont gère et contrôle. Des exemples de ces spécialités alimentaires sont les fromages[23], le beurre d'érable du Vermont[24], la crème glacée Ben & Jerry's, le chocolat[25] et plusieurs bières artisanales[26]. De plus, il y a environ 2 000 producteurs de produits de l'érable en 2010[27]. Plus de 3 500 000 litres de sirop d'érable ont été produits au printemps 2009[28]. L'industrie du vin a commencé en 1985 dans les vallées et, en 2007, il existe 14 vignobles[29],[30],[31]. L'agrotourisme est aussi en plein développement[32].

Activités

Tourisme

Depuis les années 1960, le tourisme est devenu une industrie importante dans les montagnes Vertes. Les principales activités sont la randonnée pédestre, le vélo tout-terrain, le ski de fond, le ski de descente, la raquette à neige, l'escalade en falaise. Malgré leur altitude modeste, les sommets des montagnes Vertes offrent de nombreuses vues panoramiques sur les paysages ruraux du Sud du Québec et du Vermont. Les nombreux lacs, étangs et réservoirs permettent la pêche sportive, la baignade et les sports nautiques. En hiver, les skieurs fréquentent les nombreuses stations de ski comme Stowe et Jay Peak. Hôtels, restaurants, magasins et boutiques, conçus pour attirer le tourisme, emploient de nombreuses résidents de la région.

Randonnée

Logo du Green Mountain Club.

Les sommets majeurs des montagnes Vertes sont traversés par la Long Trail, un sentier de randonnée pédestre long de 438 km. Une portion de la Long Trail devient le Sentier des Appalaches sur 160 km dans le Sud du Vermont. En outre, plus de 282 km de sentiers secondaires complètent la Long Trail dans les montagnes Vertes[33]. Plusieurs sites de camping et des refuges se retrouvent tout le long de ces sentiers. La Long Trail se transformant en Catamount Trail est aussi beaucoup visitée durant de saison hivernale[34].

Ces sentiers sont entretenus par le Green Mountain Club créé en 1910. La Long Trail est le plus vieux réseau de sentiers de randonnée pédestre aux États-Unis. Les travaux ont commencé dans la région du mont Mansfield en 1912[35],[36] et se sont terminés en 1930[37].

Vue du sommet de Camel's Hump depuis la Long Trail.

Chaque été des bénévoles travaillent sur l'entretien des sentiers, la construction de nouveaux refuges et l'entretien de ceux déjà existants. En 1971, la législature du Vermont a adopté une résolution qui reconnaît le Green Montain Club comme « le fondateur, le défenseur et protecteur » du réseau de sentiers Long Trail en coopération avec le ministère du Vermont des Forêts (le Vermont Department of Forests)[38].

Protection environnementale

La partie canadienne de la chaîne est protégée par la réserve naturelle des Montagnes-Vertes, il s'agit de la plus grande réserve naturelle privée du Canada à l'est des montagnes Rocheuses[39].

Dans la partie américaine des montagnes Vertes, l’État du Vermont entretient plus de cinquante petits parcs d'État[40]. L’État fédéral pour sa part, administre la Forêt nationale de Green Mountain qui est une zone nationale protégée.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Montagnes Vertes, Banque de noms de lieux du Québec sur Commission de Toponymie. Consulté le 3 novembre 2010
  2. a et b Frederic F. Van DeWater, The Reluctant Republic, Vermont, The Countryman Press, 1724–1791, pp. 195, 218–219 (ISBN 0-914378-02-3)
  3. The Geography of Vermont
  4. Carte des Montagnes vertes sur Corridor appalachien. Consulté le 11 septembre 2011
  5. Régions physiographiques en bordure du Bouclier : régions de l’Est sur L'Atlas du Canada. Consulté le 11 septembre 2011
  6. Monts Sutton, Banque de noms de lieux du Québec sur Commission de Toponymie. Consulté le 11 septembre 2011
  7. a et b (en) Barry L. Doolan, « The Geology of Vermont », dans Rocks and Minerals Magazine, vol. 71, no 4, juillet/août 1996, p. 218-225 [texte intégral] 
  8. The Weather and Climate of Vermont
  9. Vermont Interactive USDA Plant Harderness Zone Map
  10. Joseph Gresser, « How all those fish got to Vermont », The Chronicle, 24 novembre 2010
  11. Les végétaux supérieurs se reproduisent grâce à des graines : dont le génome de base est diploïde : les angiospermes (plantes à fleurs) et les gymnospermes (dont font partie les conifères). Les végétaux inférieurs se reproduisent grâce à des spores dont le génome est haploïde : les algues, les briophytes (mousses) et les Ptéridophytes (fougères)
  12. Vermont Fish and Wildlife Departement
  13. Candace Page, « Sightings of milk snakes, rattlesnake mimics, shake residents », Burlington Free Press, 9 juillet 2009
  14. « Hunting Wild Turkeys », Newport Daily Express, septembre 2009
  15. Candace Page, « Saving shrubland », Burlington Free Press, 6 juillet 2010
  16. Natalie Diblasio, « Lake Arrowhead failure is first in 12 years », Burlington Free Press, 30 juillet 2010
  17. Elise A. Guyette, Native Americans in Vermont: the Abenaki
  18. Orleans County Historical Society, Orleans County: Images of America
  19. Plus de 78 % de la superficie de l’État du Vermont est encore boisée. Source : chiffres 2010 du Vermont Department of Forests
  20. Vermont Dairy, Dairy Farm Numbers
  21. a et b Bethany M. Dunbar, « Vermont Milk Commission considers price premium », The Chronicle, 10 septembre 2008
  22. Made in Vermont
  23. The Vermont Cheese Council
  24. Vermont maple syrup website
  25. Vermont Chocolatiers
  26. Vermont Brewers Association
  27. Bethany M. Dunbar, « Maple season starts early with record sap run », The Chronicle, 17 mars 2010
  28. « Bumper season for sugar makers », Burlington Free Press, 18 juin 209
  29. John Curran, « Winemakers hope new state council will help them grow », Burlington Free Press, 29 juillet 2007
  30. VermontWine.com
  31. Vermont Grape Wine Council
  32. VermontVacation.comVermont Farms
  33. Long Trail Guide, 26e édition, 2007
  34. Site de la Catamount Trail
  35. Carte des premiers sentiers en 1917
  36. des sentiers en 1921
  37. Green Mountain Club, History of the Long Trail
  38. Long Trail Guide Book
  39. Reconnaissance de la réserve naturelle des Montagnes-Vertes sur Conservation de la nature Canada. Consulté le 10 avril 2010
  40. Liste des parcs d'État dans les Montagnes vertes

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Montagnes Vertes de Wikipédia en français (auteurs)

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