Antoine Compagnon

Antoine Compagnon
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Antoine Compagnon est un professeur et un historien de la littérature française né le 20 juillet 1950 à Bruxelles en Belgique. Fils du général Jean Compagnon (c.r.) et de Jacqueline Terlinden, ancien élève de l'École polytechnique, ingénieur des Ponts et Chaussées, docteur d'État ès lettres, Antoine Compagnon est un critique littéraire à la fois héritier et critique du structuralisme, dont le chef de file fut Roland Barthes. Professeur de littérature française à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV) et à l’Université Columbia (New York), il fait partie depuis mars 2006 du Haut Conseil de l'éducation et a été élu en avril 2006 professeur au Collège de France. À partir de 2009, il fait partie du jury du prix de la BnF.

Sommaire

Parcours

  • 1975-1978 : pensionnaire de la Fondation Thiers, attaché de recherche au CNRS, linguistique et littérature françaises.
  • 1978-1985 : maître de conférences, École polytechnique, département humanités et sciences sociales.
  • 1980-1981 : professeur, Institut français du Royaume-Uni, Londres.
  • 1981-1985 : maître-assistant, puis maître de conférences, Université de Haute-Normandie, Rouen.
  • Depuis 1985 : professeur de français, Université Columbia, New York.
  • 1986 : Visiting Professor, University of Pennsylvania, Philadelphie.
  • 1988 : Fellow, John Simon Guggenheim Memorial Foundation.
  • 1989-1990 : professeur, Université du Maine, Le Mans.
  • 1990 : Visiting Professor, University of Pennsylvania, Philadelphie.
  • Depuis 1991 : Blanche W. Knopf Professor of French and Comparative Literature, Université Columbia, New York.
  • 1994 : Visiting Fellow, All Souls College, Oxford.
  • Depuis 1994 : professeur, Université de Paris-Sorbonne.
  • Depuis avril 2006 : professeur, Collège de France, chaire de « Littérature française moderne et contemporaine : histoire, critique, théorie »

Autres fonctions et distinctions

  • Chevalier de la Légion d'honneur
  • Commandeur des palmes académiques
  • Fellow, American Academy of Arts and Sciences
  • Corresponding Fellow, British Academy
  • Membre, Academia Europaea
  • Secrétaire général de l'Association internationale des études françaises (AIEF), 1998-2008
  • Président de l'Association pour la qualité de la science française (QSF), 2004--
  • Membre du CNU (Conseil national des universités), 9e section, 1999-2003
  • Membre du CNESER (Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche), 2002-2007
  • Membre du CSE (Conseil supérieur de l'éducation), 2003-2007
  • Membre du Conseil scientifique de l'Université de Paris-Sorbonne, 2005-2006
  • Membre du Haut Conseil de l'éducation, 2006--
  • Membre du Haut Conseil de la Science et de la Technologie, 2006--
  • Président du conseil scientifique de l'École normale supérieure, 2007--

Œuvres

Fiction

  • Le Deuil antérieur, roman, Seuil, coll. Fiction et Cie, 1979.
  • Ferragosto, récit, Flammarion, 1985 : « Que reste-t-il de la passion dans l'érotisme, le partage à trois, la jalousie ? Un couple moderne cherche la réponse au cœur des fêtes sensuelles qui le mène de ville en ville. »

Essais

  • La Seconde main ou le travail de la citation, Seuil, 1979 : « Nous ne faisons que nous entregloser. " Sans doute Montaigne le déplorait-il mais d'abord il en prenait acte, ainsi que les Essais en témoignent : toute parole rapporte, l'écriture est glose et entreglose. Tout est dit : telle est la loi du langage, la condition du discours. Mais il est diverses modalités de la répétition du déjà dit. L'une d'entre elles, la plus flagrante, donne à ce livre son départ et son horizon : la citation, non pas la citation en soi mais le travail de la citation, la reprise ou la seconde main, et les suivantes. Solidarité d'un fait de langage et d'une pratique instituée, la citation est un acte, une forme et une fonction. L'acte commande une phénoménologie qui le situe dans la lecture et dans l'écriture ; la forme, une sémiologie qui apprécie son mode de faire sens dans le texte ; la fonction, une généalogie qui recense quelques-unes de ses valeurs historiques bien détachées. Telles sont les grandes options d'un travail de la citation plutôt que sur la citation : c'est elle qui discourt et vadrouille car elle n'est pas un objet mais une idée fixe que ces pages, toute écriture, rêvent de défaire. » (info. éditeur).
  • Nous, Michel de Montaigne, Seuil, 1980 : "Montaigne prononce à trois reprises son prénom dans les "Essais". Une première fois, dans l'un des plus anciens chapitres du livre I, où il dénonce l'inconsistance du nom. Les deux autres, près de vingt ans plus tard, lors des additions de l'exemplaire de Bordeaux -à même la page imprimée, ce sont désormais des signatures autorisées: du nom impropre au nom d'auteur, ce livre va tenter de retracer le fantasme, de découvrir la logique.
    Celle-ci rencontre d'abord un nominalisme extrême, où le nom -propre aussi bien que commun- est un universel sans du tout de réalité. Mais elle bronche sur le nom du père, véritable pierre d'achoppement qui contraint à verser dans le réalisme, puisqu'un universel du moins subsiste, la "maison, à la fois la terre et le nom". Cet universel, on le verra, s'incarne dans la semence. Mais Montaigne, premier du nom, est aussi le dernier, et le dilemme ne sera dépassé que lorsque le livre aura supplée l'enfant. Du coup un autre nom sera propre à côté du nom du père: celui d'auteur.
    Une écriture comme celle de Montaigne, qui refusa en principe toutes les légitimités dispnibles, ne peut se reconnaître un nom d'auteur qu'au terme du livre, ou après coup. "Nous, Michel de Montaigne" est ainsi une analyse rétrospective de l'appropriation du nom et de l'invention de l'auteur à travers l'écriture des "Essais". " (info. éditeur)
  • La Troisième République des Lettres, Seuil, 1983 : « Il n'y a pas trente-six façon de parler littérature, mais deux : l'une historique, l'autre formelle. Du moins voilà près de deux siècles que nous balançons entre elles. Or, les formalismes au pouvoir depuis vingt ans donnent des signes de fatigue. Comment s'en sortir sans retourner bêtement en arrière, à l'histoire littéraire de nos aïeux, ces barbichets qui furent les docteurs de l'État, les pères de la république ? En demandant comment nous en sommes venus là; que fut cette discipline contre laquelle les années 1960 s'insurgèrent et par quels compromis elle s'institua; comment elle fut à la fois politiquement progressiste et intellectuellement réactionnaire; pourquoi, enfin, l'"agitation moderniste" d'avant 14 se sclérosa à toute vitesse. Voici donc la petite histoire d'une crise : 1870-1914, les affaires entre deux guerres, la fondation de l'Université radicale, et le passage de la "vieille vieille critique" (Sainte-Beuve, Taine, Brunetière) à l'histoire littéraire (Lanson et sa clique). Plus une pensée pour les revers de la Troisième des lettres : Proust et Flaubert, en manière de semonce à une histoire littéraire qui est toujours restée devant la littérature comme une poule qui a un couteau. » (info. éditeur)
  • Les Cinq Paradoxes de la modernité, Seuil, 1990 : « Dès le début du XIXe siècle Hegel jugeait que la gloire de l'art était derrière lui, dans le passé, et il annonçait rien moins que la fin de l'art. Est-ce à cette fin, toujours différée depuis près de deux cents ans, que nous assistons aujourd'hui ? Ne serait-ce pas plutôt à la faillite des doctrines qui voulaient "expliquer" l'art donc lui assigner un "but" et penser son histoire en termes de "progrès"? Telles sont les questions qui sont au cœur des Cinq paradoxes de la modernité. Et s'il y en a précisément cinq, c'est que, depuis Baudelaire, l'histoire de l'art a connu cinq crises majeures correspondant à autant de contradictions non résolues. Les lecteurs qui ignorent les rudiments de l'histoire récente des beaux-arts trouveront là un guide sûr. Les autres y trouveront une perspective originale (baudelairienne) propre à éclairer les soubresauts actuels de la "postmodernité". » (info. éditeur)
  • Chat en poche : Montaigne et l’allégorie, Seuil, 1993.
  • Connaissez-vous Brunetière ?, Seuil, 1997.
  • Le Démon de la théorie, Seuil, 1998 : « Après le temps de la critique et de l'histoire littéraire, vint le temps de la théorie littéraire, ou plutôt des théories littéraires, qui se sont relayées et affrontées durant ces quarante dernières années. Elles s'accordent néanmoins sur le refus de toute psychologie, sur un certain formalisme, et d'abord sur la volonté de réfuter le sens commun, les idées "populaires" sur la littérature : l'auteur comme autorité donnant son sens au texte ; le monde comme sujet et matière de l'œuvre ; la lecture comprise comme conversation entre l'auteur et le lecteur ; le style comme choix d'une manière d'écrire ; l'histoire littéraire comme majestueuse procession des grands écrivains ; la valeur comme propriété objective du canon littéraire. La théorie a ébranlé ces repères du sens commun, mais le sens commun a résisté à la théorie. Et celle-ci a souvent dû forcer la note pour réduire son adversaire au silence, au risque de s'enfermer dans des paradoxes. C'est le combat de la théorie et du sens commun que ce livre retrace, sans se limiter au domaine français. Le temps est en effet venu d'évaluer nos bonnes années de théorie littéraire afin d'en suggérer un premier bilan. » (info. éditeur)
  • Baudelaire devant l’innombrable, PUPS, 2003 : « Michel Leiris qualifiait Les Fleurs du mal d'"irréductibles". L'œuvre résiste à toute lecture. Pour la respecter, il faut s'affranchir des mythes qui l'entourent depuis un siècle et demi. C'est l'objet du premier chapitre. Ainsi sera-t-on ramené aux poèmes, à leur lettre irrémédiable. Au-delà, quatre chapitres examinent la récurrence d'un thème - l'éternel, l'infini, la mer, la rue - quatre variantes d'une hantise du poète : le nombre. "Tout est nombre. Le nombre est dans tout. Le nombre est dans l'individu. L'ivresse est un nombre", lit-on dans Fusées. Le nombre: d'un côté l'ordre, la doctrine pythagoricienne donnant accès aux règles de l'univers ; de l'autre la discorde, la mer méchante, la rue passante. Ou encore le vers, "rime et nombre", comme le définit Baudelaire : rythme, cadence, harmonie, mais aussi débordement, démesure, dissonance. Deux chapitres reconduisent enfin le temps et l'allégorie, autres obsessions liées au nombre ("- Ah ! ne jamais sortir des Nombres et des Etres !"), aux formes qui les portent : la syncope et le non sequitur qui cassent le vers des Fleurs du mal. » (info. éditeur)
  • Les Antimodernes, de Joseph de Maistre à Roland Barthes, Gallimard, 2005, prix Pierre-Georges Castex de l'Académie des sciences morales et politiques, prix de la critique de l'Académie française : « Qui sont les antimodernes ? Non pas les conservateurs, les académiques, les frileux, les pompiers, les réactionnaires, mais les modernes à contre-cœur, malgré eux, à leur corps défendant, ceux qui avancent en regardant dans le rétroviseur, comme Sartre disait de Baudelaire. Ce livre poursuit le filon de la résistance à la modernité qui traverse toute la modernité et qui en quelque manière la définit, en la distinguant d'un modernisme naïf, zélateur du progrès. Une première partie explore quelques grands thèmes caractéristiques du courant antimoderne aux XIXe et XXe siècles. Ces idées fixes sont au nombre de six : historique, la contre-révolution; philosophique, les anti-Lumières ; morale, le pessimisme ; religieuse, le péché originel ; esthétique, le sublime; et stylistique, la vitupération. Joseph de Maistre, Chateaubriand, Baudelaire, Flaubert d'un côté, de l'autre Proust, Caillois ou Cioran servent à dégager ces traits idéaux. Une seconde partie examine quelques grandes figures antimodernes aux XIXe et XXe siècles ou, plutôt, quelques configurations antimodernes majeures: Lacordaire et le groupe de L'Avenir autour de 1830 ; Léon Bloy polémiquant. Avec l'antisémitisme vers 1892; Péguy et le milieu des Cahiers de la quinzaine avant 1914; Albert Thibaudet et Julien Benda, maîtres à penser de la NRF de Paulhan entre les deux guerres ; Julien Gracq en délicatesse avec le surréalisme ; enfin, Roland Barthes, "à l'arrière-garde de l'avant-garde", comme il aimait se situer. Entre les thèmes et les figures, des variations apparaissent, mais les antimodernes ont été le sel de la modernité, son revers ou son repli, sa réserve et sa ressource. Sans l'antimoderne, le moderne courait à sa perte, car les antimodernes ont donné la liberté aux modernes, ils ont été les modernes plus la liberté. » (info. éditeur)
  • Le souci de la grandeur in Que reste-t-il de la culture française ? de Donald Morrison, Éditions Denoël, 2008
  • Le cas Bernard Faÿ : Du Collège de France à l'indignité nationale, Gallimard, coll. « La Suite des temps », 2009.

Antoine Compagnon a édité Du côté de chez Swann de Proust dans la collection « Folio » (Gallimard, 1988), Sodome et Gomorrhe dans la « Pléiade » et « Folio » (Gallimard, 1988 et 1989), ainsi que les Carnets de Proust (Gallimard, 2002). Son édition des Réflexions sur la politique d'Albert Thibaudet est sous presse (Laffont, « Bouquins », 2007).

Il est membre du comité de rédaction de : Critique, The Romanic Review, Bulletin de la Société des amis de Montaigne, The French Review, Études françaises, Genesis, Cambridge Studies in French, Technè, L'Année Baudelaire, Labyrinthe, Revue d'histoire littéraire de la France, Les Cahiers du judaïsme.

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