Mercurio

Mercurio

Mercure (mythologie)

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Mercure enlevant Psyché

Mercure (rom.) / Hermès (gr.) est le dieu du commerce, des voyages et messager des autres dieux dans la Rome antique/l'empire romain.

Ses attributs traditionnels sont la bourse, le plus souvent tenue à la main, le Pétase (ailé ou non), le caducée, des sandales ainsi qu'un coq et/ou un bouc.

Sommaire

Histoire

Stèle de Mercure au grand caducée (Musée Carnavalet, Paris)

Historiquement, il s'agit de la fusion du dieu grec Hermès et d'un dieu pré-romain — peut-être étrusque — du contrat. Ce terme de contrat est à prendre au sens large : aussi bien contrat marchand, qu'accord entre des personnes portant sur des choses non monétaires.

Cette fusion a eu lieu, comme toutes les assimilations mythologiques, artistiques, culturelles, juridiques de Rome avec la Grèce antique, au cours du IIe siècle avant notre ère.

Plus tard, le dieu romain a encore subi des métamorphoses, notamment en Gaule romaine où il est modifié par ce que l'on appelle le syncrétisme gallo-romain. C'est-à-dire qu'il est , bien que toujours dénommé et représenté de la même façon — outre certaines variantes mineures — « amalgamé » aux dieux celtiques majeurs ou aux divinités topiques en fonction des peuples gaulois ou des lieux. Ainsi, en Gaule romaine, ce n'était pas tout à fait au Mercure de Rome qu'on vouait un culte — sauf lors de cérémonies officielles romaines, célébrées par des colons expatriés — mais à des Mercures gaulois.

De plus, aussi bien en Gaule qu'à Rome, il semble représenter un des aspects des fonctions tripartites indo-européennes, la troisième fonction, la fonction artisanat/commerce. Bien que rarement, il semble représenter la première fonction cultuelle/divine, parfois également sa place, pour la troisième fonction, est occupée par Athéna/Minerve, divinité — entre autres — des artisans.

Description

Ses attributs

Mercure et ses deux animaux symboliques ; coq et bouc
Mercure par Augustin Pajou

Les sandales ailées, le caducée, le pétase.

Ses animaux favoris

  • le coq
  • le bouc
  • le serpent
  • l'aigle

Pouvoirs

C'est le dieu du Commerce, des Voyageurs et des Voleurs et également le messager des dieux. Il accompagne une âme et lui ouvre les portes du domaine des morts.

Liens de parenté

Mercure est le fils de Jupiter et Maïa. Il a de si nombreuses liaisons (notamment avec Aphrodite, dont naissent Hermaphrodite et Cupidon) qu'on ne compte plus ses descendants. Un de ses fils est le dieu Pan.

Le jour de mercredi est dédié à Mercure.

Postérité

Communication

Mercure, messager des Dieux, est chargé de transmettre les nouvelles. À la fin de la renaissance et au début de l’ère baroque, les peintres et auteurs érudits en font l’allégorie du messager : « Sois brève, ma bonne Mercure femelle » dit Falstaff à l’hôtesse dame Quickly qui tarde à lui communiquer le message dont elle est chargée[1].

Par extension, le nom de Mercure est associé aux débuts de la presse périodique, chargée de communiquer les nouvelles, ainsi le Mercurius Politicus (1659) anglais consacré à l’actualité des nouvelles étrangères et des événements en cours dans les « trois nations d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande pour l’information du public [2]. » Le Mercure galant, un des premiers périodiques français (1672), donne à ses lecteurs les nouvelles de la Cour et de Paris (il inspirera la création de Der Teutsche Merkur à Weimar en 1773). En Angleterre encore paraissent The Impartial Protestant Mercury (1681), The London Mercury (1682) ou le Rutland And Stamford Mercury en 1695. La multiplication de ces titres font que Mercure devient nom commun sous la plume de Bayle : « le nombre des mercures ou des ouvrages qui mériteraient ce nom s'est si fort multiplié qu'il serait temps qu'on en donnât l’histoire[3]

En 1737 paraît le journal régional britannique Sherborne Mercury ; en 1758, l’américain James Franklin, frère de Benjamin, fonde le The Newport Mercury. Le Quebec Mercury, hebdomadaire anglophone, voit le jour dans la ville de Québec en 1805. En 1824 c’est le tour du Staffordshire Mercury, hebdomadaire anglais ; El Mercurio de Valparaíso est créé en 1827. La sixième édition du Dictionnaire de l'Académie, parue en 1835, rajoute cette définition dans l'article consacré à Mercure : « Il a servi et sert encore de Titre à divers écrits périodiques traitant de politique, de littérature, et contenant des annonces, des nouvelles. Le Mercure français. Le Mercure galant. Le Mercure de France ».

The Maitland Mercury le premier journal local australien, paraît pour la première fois le 7 janvier 1843; The Weston & Somerset Mercury anglais date de la même année. Le Guelph Mercury est créé en 1854 au Canada, la même année que le Hobarton Mercury australien suivi en 1855 par l’Illawarra Mercury également australien ; le Clevedon Mercury paraît pour la première fois en 1863 en Angleterre, le St Arnaud Mercury australien le 13 février 1864.

Il existe toujours aujourd'hui un certain nombre d’organes de presse qui portent le nom de Mercure, par exemple le quotidien national chilien El Mercurio.

Arts plastiques

Mercure, d’après Hendrick Goltzius, 1597

La figure de Mercure apparaît dans de nombreuses sculptures et peintures depuis l’antiquité, notamment sous forme de petits ex-votos. Il existe des portraits du Dieu comme allégorie du commerce ou allégorie planétaire, des scènes historiques tirées de la mythologie, les chapitre de l’Iliade consacrés au jugement de Pâris (Mercure et Pâris, de Donatio Creti, 1747, Bologne), la légende de Mercure et Argus, ou des scènes des « amours des dieux » inspirées des Métamorphoses d'Ovide, comme Mercure, Hersé et Aglauros peint par Véronèse vers 1585-90, aujourd’hui au Fitzwilliam Museum de Cambridge ou Vénus, Mercure et Cupidon de Nicolas Chaperon (vers 1630) au musée du Louvre. Il est le compagnon de Jupiter dans les représentations des amours de Jupiter et Alcmène (voir Amphitryon de Molière) ou du conte de « Philémon et Baucis »[4]. Certaines allégories humanistes prêtent à cette figure une dimension plus ésotérique. C’est le cas de Botticelli, dans le Printemps conservé à Florence. Dans l’édition de 1555 des Emblèmes d’Alciat, Mercure apparaît en allégorie de l'art, de la vertu et de la sagesse capable de contrecarrer les assauts de la Fortune capricieuse[5]. Une gravure de Jacob Matham, d’après Goltzius (1597) le représente dans sa dimension planétaire, associé aux signes zodiacaux des gémeaux et de la vierge et au caractère féminin froid et humide, ainsi qu’en protecteur des arts et des lettres.

Une des plus célèbres sculptures représentant Mercure est un bronze de Jean de Bologne, Mercure volant (après 1565), conservé à Florence. C’est à Adrien de Vries que l’on doit un autre bronze, Mercure et Psyché. Le panthéon gréco-romain est populaire au XVIIIe siècle, où l’on voit apparaître Mercure chevauchant Pégase, 1701-1702, d’Antoine Coysevox, commandé en 1699 pour la décoration du parc de Marly, Mercure attachant ses talonnières, de Jean-Baptiste Pigalle, 1741-44. En 1777, Augustin Pajou le représente en allégorie du commerce (musée du Louvre).

Associé à l’alchimie en raison de l’utilisation du métal, Mercure apparaît fréquemment dans les éditions illustrées consacrées à cette discipline ésotérique[6].

Musique classique

Offenbach a fait la caricature de Mercure dans Orphée aux Enfers :

Mercure :
« Eh hop ! Eh hop ! Place à Mercure !
Ses pieds ne touchent pas le sol,
Un bleu nuage est sa voiture,
Rien ne l'arrête dans son vol.

Bouillet dans son dictionnaire
Vous dira mes titres nombreux :
Je suis le commissionnaire
Et des déesses et des dieux ;
Pour leurs amours moi je travaille,
Actif, agile, intelligent,
Mon caducée est ma médaille,
Une médaille en vif argent.
[...]
Je suis le dieu de l'éloquence,
Les avocats sont mes enfants,
Ils me sont d'un secours immense
Pour flanquer les mortels dedans.
Je dois comme dieu du commerce
Détester la fraude et le dol,
Mais je sais par raison inverse
Les aimer comme dieu du vol,
Car j'ai la main fort indirecte
Et quelquefois le bras trop long :
Quand il était berger d'Admète
J'ai chipé les bœufs d'Apollon.
Tout en étant le dieu des drôles,
Je suis le plus drôle des dieux,
J'ai des ailes sur les épaules
Aux talons et dans les cheveux.
Jupin mon maître sait me mettre
À toute sauce ; il finira
Par me mettre dans un baromètre
Pour savoir le temps qu'il fera. »

« Et Zeus dit : La vie va, la mort vient. »

Lien externe

Notes et références

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  1. Les Joyeuses Commères de Windsor, Acte II, sc. ii, 80
  2. Voir Fac similé de la page de titre de l’exemplaire conservé à la Bibliothèque du Congrès ici
  3. Dans Réponses aux questions d’un provincial, 6 volumes, in-8, Rotterdam, 1704-1706 ; Cité par Eugène Hatin dans la préface de sa Bibliographie historique et critique de la presse périodique française, Firmin Didot, 1866.
  4. Jacob van Oost l'Ancien (1601 - 1671), Jupiter et Mercure chez Philémon et Baucis, Fine Arts Museums de San Francisco, Jacob Jordaens, Jupiter et Mercure en visite chez Philémon et Baucis, 1650, Helsinki ; Rembrandt van Rijn, Philémon et Baucis, 1658, The National Gallery of Art, Washington ; Atelier de Rubens, Jupiter et Mercure chez Philémon et Baucis, vers 1625, Vienne, Kunsthistorisches Museum
  5. Emblèmes d’Alciat, Lyon, Mathieu Bonhomme, 1551
  6. Voir le Char Triomphal de l’Antimoine, publié à Leipzig en 1624
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