Maurice Bardèche

Maurice Bardèche
Maurice Bardèche
Activités écrivain, universitaire, essayiste, critique littéraire, critique de cinéma, éditeur, militant politique
Naissance 1er octobre 1907
Dun-sur-Auron, Cher
Décès 30 juillet 1998 (à 90 ans)
Paris
Langue d'écriture Français
Genres Biographie littéraire, critique littéraire, pamphlet, essai, roman
Œuvres principales
  • Balzac romancier (1940)
  • Nuremberg ou la Terre promise (1948)
  • Suzanne et le taudis (1957)
  • Qu'est-ce que le fascisme ? (1961)

Maurice Bardèche (1er octobre 1907 à Dun-sur-Auron, Cher30 juillet 1998) est un écrivain, universitaire, biographe et polémiste français, connu pour son engagement à l'extrême droite.

Considéré comme le fondateur du négationnisme en France[1],[2], il continua dans les années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale à se réclamer explicitement du fascisme[3].

Sommaire

Biographie

Né à Dun-sur-Auron dans le Berry, le 1er octobre 1907, Maurice Bardèche est issu d'une famille modeste — son père est un petit fonctionnaire local —, plutôt républicaine et anticléricale[4]. Pur produit de l'élitisme républicain, il obtient, après son certificat d'études au lycée de Bourges, une bourse afin de poursuivre ses études, puis entre en hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand. Il y rencontre un groupe d'étudiants, dont Jacques Talagrand (plus connu sous son pseudonyme de Thierry Maulnier), Pierre Frémy, Pierre Vivien, José Lupin, Paul Gadenne, et son futur beau-frère, Robert Brasillach, avec lequel il se lie d'une amitié définitive. En 1928, il est admis — 13e sur 29[5] — à l'École normale supérieure, où il a pour condisciples la philosophe Simone Weil, qu'il surnommait « la Vierge rouge », Claude Jamet, Jacques Soustelle (alors antifasciste), Roger Vailland et Georges Pompidou.

Reçu à l'agrégation de lettres en 1932, il enseigne ensuite à la Sorbonne. Validée en 1940, sa thèse s'intitule La formation de l’art du roman chez Balzac jusqu’à la publication du Père Goriot (1820-1835). Il en tirera une biographie de cet auteur, Balzac romancier. Il continue d'enseigner à la Sorbonne, puis à l'université de Lille à partir de 1942.

Dans les années 1930, il collabore aux revues qu'animent Brasillach et Maulnier (1933, 1934, 1935), essentiellement dans le domaine artistique, où il assure la chronique picturale et littéraire. De 1936 à 1939, il se rend plusieurs fois en Espagne et écrit avec Brasillach une Histoire de la guerre d'Espagne. Séduit par la Phalange espagnole de José Antonio Primo de Rivera, il prend parti pour le fascisme.

Durant la guerre, hormis quelques articles sur l'art dans Je suis partout, il se consacre essentiellement à son œuvre littéraire, étant spécialiste des écrivains du XIXe siècle. À la Libération, arrêté car proche de Brasillach, il est vite relâché, alors que son beau-frère est fusillé. Dans sa chronique « Bardèche, maman, la bonne et moi », Patrick Besson écrit :

« Il entra dans la Collaboration après la Libération, ce qui était pousser loin l'anticonformisme ».

Radié de l'enseignement national, il ne peut plus donner de cours que dans des écoles privées, jusqu'à l'intervention de Georges Pompidou dès son élection[6]. Désormais, il s'attachera à réhabiliter l'œuvre et diffuser les écrits de Brasillach[7],[8].

Dans sa Lettre à François Mauriac[9] (1947), pamphlet vendu à 80 000 exemplaires[10], s'il défend l'idée de « collaboration[11] » et les fonctionnaires nommés par Vichy[12], remet en cause la « légalité[13] » de la Résistance et critique les excès de l'« épuration permanente[14] », il exprime ses réserves sur la création et les méthodes de la Milice[15].

Dans Nuremberg ou la Terre promise, publié en octobre 1948 et tiré à 25 000 exemplaires, il plaide en faveur de l'Allemagne nazie, contestant aux Alliés le droit légal et moral de juger les dirigeants du IIIe Reich pour des actes qu'ils avaient « peut-être » commis, et exprime des thèses négationnistes dont les arguments deviendront des classiques de la négation de la Shoah :

« Si la délégation française trouve des factures de gaz nocifs, elle se trompe dans la traduction et elle cite une phrase où l'on peut lire que ce gaz était destiné à “l'extermination”, alors que le texte allemand dit en réalité qu'il était destiné à “l'assainissement”, c'est-à-dire à la destruction des poux dont tous les internés se plaignaient en effet [...]. Il résulte clairement des pièces du procès que la solution du problème juif, qui avait eu l'approbation des dirigeants nationaux-socialistes, consistait uniquement en un rassemblement de Juifs dans une zone territoriale qu'on appelait la réserve juive : c'était une sorte de ghetto européen, une patrie juive reconstituée à l'Est, c'était cela que prévoyaient les instructions connues des ministres et des hauts fonctionnaires, et c'était cela seulement. [...] Et nous n'avons pas le droit d'en conclure davantage que le national-socialisme aboutissait nécessairement à l'extermination des Juifs : il proposait seulement de ne plus les laisser se mêler à la vie politique et économique du pays, et ce résultat pouvait être obtenu par des méthodes raisonnables et modérées. [...] [Ne] sommes-nous pas victimes d'une propagande dont les effets peuvent être un jour terriblement préjudiciables au peuple français[16] ? »

Ce qui lui vaut saisie et procès : après maintes tergiversations de la justice[17], Bardèche est condamné à un an de prison ferme et 50 000 francs d'amende pour « apologie de crimes de guerre » et le livre interdit à la vente[18]. Il récidive dès 1950 avec Nuremberg II ou les Faux-Monnayeurs, où il s'appuie sur les thèses de Paul Rassinier. Incarcéré à Fresnes pendant trois semaines en juillet 1954, il est amnistié par le président de la République René Coty[19]. Il racontera les difficultés de sa famille et son incarcération (ainsi que celle de sa femme, Suzanne), sur un ton mi-humoristique, mi-dramatique, dans Suzanne et le taudis (1957).

Plus encore que défendre Brasillach, il veut aussi diffuser ses idées fascistes et antisémites, ce qui l'amène à participer au Mouvement social européen, qui se veut une « Internationale fasciste[20] ». À Malmö, en mai 1951, au congrès de ce mouvement, qui réunit entre autres, à l'initiative des Suédois et notamment de Per Engdahl[21], l'Anglais Oswald Mosley, l'Italien Ernesto Massi, l'Allemand Karl Ernst Priester et le Français René Binet (avec lequel il ne s'entendra cependant pas), il conduit la délégation française et reçoit pour tâche de fédérer les divers groupes français.

Cette entreprise dépasse toutefois Bardèche, qui n'est pas un « organisateur », encore moins un « meneur d'hommes », et qui s'avère plus à son aise dans la polémique[22]. Après avoir fondé Les Sept Couleurs, maison d'édition publiant ses livres et ceux d'autres intellectuels fascistes, il fonde Défense de l'Occident, revue « discrètement raciste et ultra-occidentale[22] » qui sera un « lieu de rencontre » de l'extrême droite de 1952 à 1982.

Tombe de Maurice et Suzanne Bardèche, née Brasillach, au cimetière de Charonne

Il s'est distingué par ses références fréquentes au jacobinisme et à la Révolution française[23], et se rendait chaque année au Mur des Fédérés pour déposer une gerbe en souvenir de la Commune de Paris[24].

Le 12 septembre 1998, une messe est célébrée à sa mémoire selon le rite tridentin en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris, qui réunit plusieurs figures de l'extrême droite française, de Pierre Sidos à Henry Coston, et des continuateurs des thèses de l'écrivain comme Pierre Guillaume. Jean-Marie Le Pen salue, dans Français d'abord, le « prophète d'une renaissance européenne qu'il espéra longtemps », « un grand écrivain et un historien d'avant-garde ».

Œuvres

  • Histoire du cinéma (avec Robert Brasillach), Denoël et Steele, 1935, éd. complétée en 1943 ;
  • Histoire de la guerre d’Espagne (avec Robert Brasillach), Plon, 1939 ;
  • Balzac romancier : la formation de l'art du roman chez Balzac jusqu'à la publication du père Goriot (1820-1835), Plon, 1940 ; éd. refondue en 1943 ;
  • Lettre à François Mauriac, La Pensée libre, 1947 ;
  • Stendhal romancier, La Table ronde, 1947 ;
  • Nuremberg ou la Terre promise, Les Sept Couleurs, 1948 ;
  • Nuremberg II ou les Faux-Monnayeurs, Les Sept Couleurs, 1950 ;
  • L'Europe entre Washington et Moscou, R. Troubleyn, 1951 ;
  • L'Œuf de Christophe Colomb. Lettre à un sénateur d'Amérique, Les Sept Couleurs, 1952 ;
  • Les Temps modernes, Les Sept Couleurs, 1956 ;
  • Suzanne et le taudis, Plon, 1957 ;
  • Qu’est-ce que le fascisme ?, Les Sept Couleurs, 1961 ;
  • Histoire des femmes (2 vol.), Stock, 1968 ;
  • Sparte et les Sudistes, Les Sept Couleurs, 1969 ;
  • Marcel Proust, romancier, Les Sept Couleurs, 1971 ;
  • L'Œuvre de Flaubert, Les Sept Couleurs, 1974 ;
  • Balzac, Juillard, 1980 ;
  • Louis-Ferdinand Céline, La Table Ronde, 1986 ;
  • Léon Bloy, La Table Ronde, 1989 ;
  • Souvenirs, Buchet-Chastel, 1993.

Notes et références

  1. « Plus encore que Rassinier, [Bardèche] est le véritable fondateur du négationnisme en France », in « Les amis de Rassinier. Maurice Bardèche », Pratique de l’histoire et dévoiements négationnistes.
  2. « Depuis cinquante ans, l'extrême droite française joue un rôle fondamental dans la diffusion des thèses “révisionnistes” et négationnistes. Élaborée par Maurice Bardèche, la révision de l'histoire puise ses bases dans une génération happée par un double ressentiment, historique et idéologique » in Valérie Igounet, Négationnistes : les chiffonniers de l'histoire, éd Syllepse/Golias, 1997.
  3. « Je suis un écrivain fasciste. On devrait me remercier de le reconnaître : car c'est, au moins, un point établi dans un débat dont les éléments se dérobent.
    Personne, en effet, ne consent à être fasciste. » (Qu'est-ce que le fascisme ?, Les Sept Couleurs, 1961, p. 9).
  4. Joseph Algazy, La tentation néo-fasciste en France de 1944 à 1965, Fayard, 1984, p. 202.
  5. Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle. Khâgneux et normaliens dans l'entre-deux-guerres, Fayard, 1988, p. 656.
  6. Bernard Antony (dir.), Dictionnaire de la Réplique, éd. Godefroy de Bouillon, p. 73.
  7. « J'ai un petit garçon, vous le savez. Il a dans sa chambre, auprès de son lit, le portrait d'un homme de mon âge qu'il a connu quand il était tout petit, qui l'aimait, qui a partagé notre vie, qui a été fusillé au nom de votre mensonge. Que pensez-vous que je puisse lui dire le jour où je lui expliquerai qu'on a fusillé cet homme, que j'ai aimé plus que tous les autres, que je ne puis pas ne pas lui apprendre à respecter, que je n'ai pas le droit de ne pas lui apprendre à respecter ? Que voulez-vous que je lui dise d'autre, sinon que les vôtres ont menti ? Vous avez créé des Bleus et des Blancs pour l'avenir. Il fallait me tuer avec mon petit garçon. », Lettre à François Mauriac, Les Sept Couleurs, p. 19.
  8. « J'aimais beaucoup Brasillach, je l'admirais beaucoup ; et, je ne vous le cache pas, c'est la mort de Brasillach et l'épuration qui ont fait de moi un animal politique. La politique ne m'intéressait absolument pas avant cette date ; à partir de ce moment-là, j'ai foncé dans la politique. » (Qu'est-ce que le fascisme ?, op. cit., p. 53).
  9. [PDF] Texte numérisé.
  10. Dominique Venner, Guide de la politique, Balland, 1972, p. 71.
  11. Reprenant les propos de Robert Brasillach dans sa Lettre à un soldat de la classe 60, déclarant ne pas aimer le mot de « collaboration » (« Je n’aime pas le mot de collaboration, je ne l’ai jamais aimé. Il donne à cette réconciliation que nous voulions tenter une présentation mercantile qui déformait notre pensée. Le mot allemand Zusammenarbeit, encore plus précis, encore plus brutal, évoquant une idée d’attelage, est encore plus malheureux », Ibid., p. 43), il écrit :
    « J’imagine que dans la mesure très relative où l’histoire est impartiale, elle reconnaîtra plus tard, sans aucun doute, le rôle éminent qu’ont joué les hommes de la “collaboration”. Je ne parle même pas de ceux qui ont joué double jeu, je parle même essentiellement de ceux qui ont joué franc jeu. Sans leur existence, sans le mince rideau de collaborationnistes dressé entre l’occupant et un pays vite sourdement révolté, il n’y aurait pas eu de vie possible, non seulement pour l’ensemble de la France, mais même pour cette France antigermanique, qui prit le pouvoir dans l’été de 1944. Un pays, ce n’est pas pour moi une idée, c’est une réalité de chair, ce sont des hommes, des femmes, des enfants et des terres. Sans l’armistice, on sait bien qu’il y aurait eu cinq millions de prisonniers au lieu de deux millions, dont la moitié était rentrée au bout de deux ans. Sans la collaboration affichée, il y aurait eu sans doute beaucoup plus vite les révoltes, le terrorisme, les francs-tireurs, donc des répressions de plus en plus dures, et un pillage méthodique des richesses. Nos adversaires pourront ricaner, produire des listes de morts, parler de la mainmise économique. Admettons même tous leurs dires : qui ne voit que le mal eût été décuplé sans le collaborationnisme ? Et je ne veux pas dire par là qu’il a été seulement la politique du “moindre mal”. Il a protégé la vitalité de la France, et à l’abri de son ombre, la Résistance elle-même a pu vivre, prospérer, sans, bien entendu, que nous l’ayons voulu. Nous ne l’avons voulu que dans la mesure où nous avons désiré protéger le sang et le sol français, même ennemis de nos personnes et de nos idées. Il me paraît difficile de faire accepter ces idées bien banales par un public passionné, et je ne l’essaierai certes pas. Mais cela me paraît la vérité. » (Ibid., p. 41-42).
  12. « Nous admettons très bien que vous fassiez le procès du maréchal Pétain. Ce procès était peut-être même souhaitable du point de vue de tout le monde. Le maréchal Pétain était responsable du destin de la France qui lui avait été remis. Il devait des explications au pays sur sa politique. Une telle reddition de comptes, si elle avait eu lieu dans une atmosphère d’impartialité et de sérénité, comme la comparution en conseil de guerre d’un officier qui a laissé échouer son bâtiment, pouvait avoir de la grandeur. Cette remarque s’applique aussi bien à Pierre Laval, en tant qu’on peut le regarder comme substitué par le maréchal lui-même, aux fonctions de direction qui lui avaient été confiées. Mais ce procès devait être le seul. Tout ministre était couvert par les décisions prises en conseil. Tous les fonctionnaires étaient couverts par les ordres de leur ministre. Tous les organes d’exécution et tous les organes de protection de l’État, y compris les forces du maintien de l’ordre, étaient couverts par la mission qui leur avait été donnée. Ils étaient une partie de l’autorité légitime. » (Ibid., p. 8).
  13. « Là encore, je vous renvoie à vos autorités. Votre savant Liddell Hart ne parle pas autrement que moi sur ce point. Voici la fin de l’article que je recopiais tout à l’heure. “Le plus lourd de tous les inconvénients de la Résistance et le plus durable est de nature morale. Les mouvements de Résistance ont attiré beaucoup d’assez tristes personnages. Cela leur a permis de se laisser aller à leurs vices et de déchaîner leurs plus mauvais instincts sous le manteau du patriotisme, donnant ainsi une nouvelle actualité à la remarque de Johnson que “le patriotisme est le dernier prétexte de la pègre” (patriotism is the last refuge of a scoundrel). Pire encore fut sa profonde influence morale sur l’ensemble de la jeunesse. Elle lui apprit à nier l’autorité et à immoler dans la lutte contre l’occupant toutes les règles qui doivent guider le citoyen. Cela engendra un mépris complet de la légalité et de l’autorité qui continua inévitablement après le départ des occupants.” [...] Vous voyez que mon opinion est bien loin d’être originale. Non seulement des milliers de Français pensent ce que j’écris ici, mais les esprits les plus sérieux à l’étranger, n’étant pas tenus de s’aveugler comme vous le faites, jugent la situation de la même manière. Ils en accusent pareillement la cause et ils en désignent pareillement les résultats. » (Ibid., p. 39-40).
  14. « L’épuration est un fait beaucoup plus important et beaucoup plus significatif que vous ne croyez. Car elle est le commencement d’une épuration permanente. Les fantômes d’opposition vous trompent. Vous ne voyez pas l’élimination de l’opposition véritable, celle qui s’attaque aux bases du mensonge vital. C’est le phénomène le plus grave de notre nouvelle vie politique. C’est une étape vers le communisme beaucoup plus importante que ces nationalisations qui vous donnent tant de souci. » (Ibid., p. 5).
  15. « C’est le maréchal qui a fait une faute politique en acceptant la création de la milice, et en laissant mettre ainsi en place, sans l’apercevoir, un élément de guerre civile » (Ibid., p. 8).
  16. Nuremberg ou la Terre promise, 1948, pp. 133, 193-195.
  17. La procédure judiciaire fut émaillée de non-lieux, d'acquittements et d'appels.
  18. Pierre Milza, L'Europe en chemise noire. Les extrêmes droites en Europe de 1945 à aujourd'hui, Flammarion, collection « Champs », 2002, p. 160-161 ; cf. note 4, p. 440.
  19. Pierre Milza, op. cit., p. 42.
  20. Pierre Milza, op. cit., p. 43 et 113.
  21. Pierre Milza, op. cit., p. 51 et 113.
  22. a et b Pierre Milza, op. cit., p. 43.
  23. « Ce n'est pas à Dun-le-Roi que se passa mon enfance, mais à Dun-sur-Auron qui n'était plus un bourg du roi, mais une municipalité modèle, laïque, républicaine, un des plus solides bastions du parti radical-socialiste. Et je tiens à commencer par ces mots les souvenirs de ma vie : je n'ai pas toujours été un fils ingrat de la République, j'ai été, au contraire, un bon petit soldat de la République. (...) J'avais cru aux images de mon livre d'histoire. Le petit Lavisse du certificat d'études, bien qu'on eût cherché par tous les moyens à en effacer l'emprunte de mon cœur, il avait modelé mon inconscient beaucoup plus profondément que je ne croyais. Je croyais à Hoche, à Jemmapes, à Fleurus, aux soldats de l'An II (...)
    Le régime fasciste, par ce qu'il contenait de solidarité, à cause de cette belle image de tout le peuple uni comme un faisceau, comme une gerbe, comme une botte bien serrée d'adhésions et de volontés, ne représentait pas un régime nouveau, comme on le croyait, comme on le disait, mais une transcription du mot de “République” dans le vocabulaire de notre temps. Dans cette union de tous, je retrouvais ce que j'avais admiré jadis dans la Convention, chez ces héroïques Montagnards qu'on m'avait, en effet, appris à admirer, bien qu'ils aient fini par s'égorger entre eux, mais sans cesser néanmoins d'être des “frères”, unis dans le même violent amour de cette Révolution qu'ils incarnaient. » (Souvenirs, éd. Buchet-Chastel, 1993, p. 106-107, 118).
  24. Paul Durand et Philippe Randa, « Maurice Bardèche, présent ! », Résistance, n°6, mai-juin 1998, p. 6-7.

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