Marseillaises sifflées

Marseillaises sifflées

Marseillaises sifflées

Depuis 2001 et à quatre reprises lors de rencontres de football en France, l'hymne national, La Marseillaise, a été sifflée au stade de France.

Sommaire

Match France-Algérie en 2001

Le 6 octobre : premier match de football entre la France et l’Algérie. La Marseillaise est sifflée. Le président Chirac quitte les tribunes. Le match est interrompu à un quart d'heure de la fin suite à l'envahissement du terrain par une partie du public.

Finale de la coupe de France Lorient Bastia en 2002 [1]

La finale s'est tenue au Stade de France à Saint-Denis, le 11 mai 2002. Le FC Lorient l'a emporté face au SC Bastia La Marseillaise, traditionnellement exécutée avant la finale, a été sifflée par une grande partie des supporters bastiais, entraînant l'ire du président de la République, Jacques Chirac. Le match a finalement eu lieu après les excuses officielles de Claude Simonet, alors président de la Fédération.

Match Israël-France en 2005[2]

Match France-Espagne en 2006[3]

Match Italie-France en 2007[4]

Match France-Maroc en 2007[5]

Match France-Tunisie en 2008

Les supporters tunisiens se mobilisent pour ce match. Il y a 70 000 supporters tunisiens pour 10 000 supporters français. Des rumeurs faisaient état d'un risque de sifflement de La Marseillaise. La Fédération française de football (FFF) a alors tenté de prévenir ces manifestations en conviant les deux chanteuses franco-tunisiennes, Lââm et Amina, à chanter respectivement La Marseillaise et l'hymne tunisien. De plus les 2 équipes apparaissaient non séparées mais entremêlées. Malgré cela, l'interprétation de La Marseillaise a été sifflée par une partie des quelque 60 000 spectateurs présents au Stade de France. Vincent Duluc de L'Équipe estime les siffleurs à environ 5000 personnes[6]. Dès le lendemain, la classe politique unanime condamne. François Fillon regrette que le match n'ait pas été annulé. Cette éventualité aurait été envisagé mais non retenue car aucun dispositif de sécurité suffisant n'était prévu dans cette situation et le risque de révolte majeure dans toute la Seine-Saint-Denis était extrêmement élevé.

Décisions gouvernementales prises suite à ce dernier match

Selon les souhaits du Président de la République, Nicolas Sarkozy, le gouvernement a décidé d'interrompre toute rencontre amicale dès lors que l'hymne national sera sifflé.


Réactions politiques et médias

Outre Nicolas Sarkozy préconisant des mesures drastiques contre ces débordements, le microcosme politique, selon la formule consacrée par Raymond Barre, manifeste, à quelques nuances près, la même indignation.

L'UMP, par la voix de Frédéric Lefebvre[7], a publié un communiqué selon lequel « Il est désolant de voir que des Français aient pu siffler des Français », plus précisément par des nationaux d'origine d'Afrique du Nord. « Quand on est adopté par un pays, on en respecte son hymne national. Cela marque la nécessité de faire évoluer les règles du football » comme c'est le cas de l'arbitrage vidéo en rugby, ajoute-t-il. Et de conclure : « Le respect engendre le respect. Sinon il ne faut pas s'étonner que l'on continue à subir des mauvais comportements autour des terrains de football ».

Cette analyse n'est pas partagée par Marie-George Buffet, secrétaire générale du parti communiste. Ces dérapages sont à mettre, selon elle, sur le compte des gens qui « ne se sentent pas bien chez nous ». « Il y a peut-être à se pencher sur pourquoi ces hommes et ces femmes, et notamment tous ces jeunes (…) éprouvent le besoin de siffler la Marseillaise » a-t-elle ajouté.

En revanche, Arnaud Montebourg, député PS de Saône-et-Loire, abonde dans le sens du gouvernement pour ce qui est de la suspension des matchs. « Je suis désolé et choqué. Je pense qu'il faudra imaginer maintenant la suspension des matchs parce que ça renvoie une image de la France qui n'est pas celle que nous souhaitons. Rien ne peut justifier qu'on puisse siffler ainsi un hymne national qui est censé rassembler tous les enfants de France, y compris ceux issus de l'immigration », a-t-il, en substance confié à BFM.

De son côté, Jean-Marie Le Pen accuse l'échec de la politique d'immigration et d'intégration des différents gouvernements. Le président du Front national estime qu'une « fois de plus, on entend des petits cris d’indignation, les plaintes de ministres et autres personnalités politiques qui se disent choqués ou se désolent. En revanche on fait silence sur la conclusion qui s’impose : ces Français qui sifflent l’hymne national prouvent qu’ils ne sont que des Français de papier, et que l’intégration de masses étrangères à notre culture est un échec parce que c’est une utopie. Ces scandaleux incidents montrent également que la détermination des autorités sportives à combattre le racisme dans les stades est à sens unique : elle ne s’applique pas au racisme anti-français ». Marine Le Pen dresse le même constat que Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, selon lequel les sifflets ne « venaient non pas de supporters tunisiens venant de Tunisie mais de dizaines de milliers de jeunes maghrébins naturalisés français et communiant dans cette même exécration d’un pays dont ils ne se sentent absolument pas citoyens ».

Dans son billet quotidien dans le Le Bien public, Philippe Alexandre a eu des mots particulièrement durs face au monde du football. Dans son papier, intitulé « Les salauds ! », il indique que « dans tous les cas, il s'agit de football. N'en déplaise à ses “fans”, ce sport populaire détient la triste exclusivité d'effroyables et souvent sanglantes barbaries, dans les stades ou dans les alentours. Aucun autre sport, si populaire soit-il comme le rugby, ne voit l'enthousiasme dégénérer en sauvagerie. ». Fort de ce constat, il en indique les causes : « C'est que le football, avec la folie de l'argent, qui l'alimente et l'exploitation qu'en font les politiques, est un terrain tout trouvé pour que s'y déploient librement les plus honteux excès. »

Ministère de l'Intérieur

La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie qui « a fait part de sa profonde indignation après l'attitude de plusieurs centaines de spectateurs du match de football France-Tunisie au Stade de France, qui ont sifflé l'hymne national », a demandé au préfet de Seine-Saint-Denis, où se situe le Stade de France, de signaler officiellement les outrages à l'hymne national au procureur de la République de Bobigny. L'enquête « pourra s'appuyer sur les images filmées au cours de la rencontre, grâce à des caméras professionnelles implantées dans le cadre du dispositif spécifique demandé par le ministre depuis le printemps 2008 pour les matchs à risque. Les interpellations qui en résulteront déboucheront sur des interdictions administratives de stade ».

Ce que dit la loi

Article 433-5-1

(inséré par Loi nº 2003-239 du 18 mars 2003 art. 113 Journal Officiel du 19 mars 2003)

« Le fait, au cours d'une manifestation organisée ou réglementée par les autorités publiques, d'outrager publiquement l'hymne national ou le drapeau tricolore est puni de 7 500 euros d'amende. Lorsqu'il est commis en réunion, cet outrage est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende. »

Notes et références

Sources

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