Maronite

Maronite

Église maronite

Église maronite
Fondateur(s) Disciples de Maron
Union à Rome N’a jamais été séparée
Primat actuel Patriarche Nasrallah Boutros Sfeir
Siège Bkerké, Liban
Territoire primaire Liban
Extension territoriale (diaspora libanaise)
Rite maronite
Langue(s) liturgique(s) syriaque (araméen), arabe
Tradition musicale syriaque
Calendrier grégorien
Population estimée > 5 millions[1]
Cet article fait partie d'une série sur
Les Maronites
Syriac Sertâ book script.jpg

Patriarcat Catholique Maronite d'Antioche et de tout l'Orient

Fondateur
Les Disciples de Saint Maron

Primat actuel
Patriarche Mar Nasrallah Boutros Sfeïr

Population dans monde
Liban
Chypre · Israël · Syrie
France · Italie
Suisse · Allemagne · Hollande
Espagne · Portugal
Belgique · Danemark · Suède
Etats-Unis · Canada · Australie
Turquie · Grèce · Egypte
Amérique Latine · Brésil · Argentine
Mexique

Estimation
3 500 000 dans le monde (2005)
dont 1 250 000 au Liban

Sièges
originaire d'Antioche
déplacée à Bkerké (Mont-Liban)

Langues liturgiques
Araméen · Syriaque · Arabe

Les Saints Maronites
St. Maron
Saint Charbel · Sainte Rafqa
St. Nimatullah Hardini

Histoire · Dirigeants
L'Histoire des Phéniciens
Empire Byzantin · Croisades
Ordre Libanais Maronite
Histoire du Liban · La Diaspora libanaise
Ligue Maronite · Politique du Liban

Jean Maron, premier patriarche
Cathédrale maronite d'Alep

L'Église maronite est une des Églises catholiques orientales. Le chef de l'Église porte le titre de Patriarche maronite d'Antioche et de tout l'Orient. Il a sa résidence à Bkerké au Liban. Le titulaire actuel est le cardinal Mar Nasrallah Boutros Sfeir.

Le titre "Mar" veut dire "Monsieur" en araméen. Dans la tradition maronite ce titre est également donné aux saints. Les patriarches Maronites portent toujours le nom "Boutros" en second prénom, en référence à Pierre, fondateur de l'Église d'Antioche.

Le titre de Patriarche d'Antioche est très disputé et est actuellement porté également par quatre autres chefs d'Église.

Sommaire

Données historiques

De toutes les Églises orientales, l’Église maronite est la seule qui soit entièrement catholique. Aux alentours de l’an 400, vécut dans les montagnes de Syrie un ermite du nom de Maron. On sait très peu de chose de ce solitaire, dont les disciples formèrent le noyau initial de l’Église maronite. Près du lieu de sa mort, s’édifia un grand monastère qui devint rapidement un centre spirituel pour les chrétiens locaux. L’Église maronite accepta le concile de Chalcédoine et fut même persécutée pour cela au VIe siècle. Elle n’est donc pas une Église monophysite. Elle relève de la tradition antiochienne d’expression syriaque. Au VIIe siècle, l’invasion musulmane contraignit les patriarches chalcédoniens d’Antioche à l’exil. De 702 à 742, il n’y eut plus de patriarche du tout. C’est au cours de cette période troublée que l’Église maronite se constitua en patriarcat. Le premier patriarche aurait été Saint Jean Maron, mort en 707. Chassés de Syrie par les persécutions au IXe siècle, les maronites s’installèrent principalement au Liban où ils vécurent en Église autonome. Au temps des croisades, les relations de l’Église maronite avec Rome s’intensifièrent. Elle professa ouvertement sa soumission au pape au XIIe siècle. Ces relations se relâchèrent sous la domination des Mamelouks (1291- 1516) mais reprirent et se renforcèrent sous le régime Ottoman. Le collège maronite de Rome, fondé en 1584, aida à la formation des évêques et de la hiérarchie. Il forma également des savants orientalistes. La Kadisha ou vallée sainte, à l’est de Tripoli, a été jusqu’au XVIIe siècle un lieu de prédilection pour le monachisme maronite. A ce dernier a appartenu le moine Charbel Makhlouf , ermite, canonisé en 1977. Au XVIe et XVIIe siècles, de nombreux éléments du rite latin furent introduits dans le rite maronite. Celui-ci garda son originalité et, depuis 1942, revient aux anciennes traditions.

Aujourd’hui l’Église maronite compte 23 diocèses et deux vicariats au Liban, en Syrie mais aussi dans le monde entier comme en Argentine ou en Australie. Le nombre de maronites est estimé à un peu plus de 3 millions.

Quelques caractéristiques du rite maronite

Le rite maronite est pratiqué en langue syriaque mais aussi et de plus en plus en arabe. En général, seule la consécration est encore en syriaque. La principale prière eucharistique est celle dite de saint Jacques. Il en existe une trentaine d’autres, dont 13 seulement sont utilisées. Signalons l’anaphore de saint Pierre dite Charar (son premier mot). Les charges de chorévêque, d’archiprêtre et de bardoût (visiteur) sont liées à celles de l’évêque. Elles donnent le droit de porter la crosse. L'Église maronite a adopté le calendrier grégorien dès 1606. Tous les patriarches s’appellent Pierre, en souvenir du ministère de l’Apôtre à Antioche.

L’Église maronite en Terre Sainte

Actuellement, il n'y a pas de documents prouvant une existence quelque peu stable des maronites en Terre Sainte avant la période des croisades. De même, le nombre de maronites ayant pris part à la reconquête de Jérusalem par les Croisés est incertain mais certains historiens avancent le chiffre de dix-mille. Des milliers de maronites s’engagèrent dans l’Ordre des Chevaliers de Saint-Jean à Jérusalem, Acre, Chypre. Vers 1320, l’historien arménien Aitoun notait qu’à Jérusalem les maronites formaient une des plus importantes communautés chrétiennes.

A partir du XIVe siècle, l’histoire des maronites est liée à la présence des franciscains de Terre Sainte. Ils furent en quelque sorte assimilés aux Francs, célébrant dans leurs églises, sur leurs autels et avec leurs vêtements liturgiques. Aux grandes fêtes de Noël et de Pâques, de nombreux maronites affluaient à Jérusalem et étaient accueillis par les frères mineurs. Des maronites servaient d’interprètes, habitaient avec les franciscains au couvent du Mont Sion d’autres prenaient régulièrement une part active à toutes les célébrations dans les différents sanctuaires. Outre les droits et les privilèges dont jouissaient les fidèles maronites notamment au Mont Sion, ils possédaient l’église saint Georges el-Khader. Une propriété acquise en 1548 près de l’église st George fut agrandie en 1598 et l’on parla du quartier des maronites. Les relations avec les franciscains s’assombrirent dans la seconde moitié du 17ème siècle, dues à des campagnes de latinisation de la part de certains responsables de la Custodie.
En mars 1700, une solution fut trouvée à la crise : le patriarche maronite envoya à Jérusalem deux prêtres au service de la communauté. Les franciscains s’engagèrent à respecter l’autonomie des maronites et leurs rituels propres. En 1771, une église maronite fut édifiée à Nazareth mais le nombre des maronites en Terre Sainte s’amenuisait, surtout du fait de leur passage au rite latin, phénomène qui devait se prolonger jusqu’à aujourd’hui.

En 1895, Mgr Elias Hoyek qui allait devenir patriarche acheta à Jérusalem un ancien hôpital allemand avec son terrain. Un vicariat patriarcal fut créé à cette occasion en avril 1895. Le premier vicaire patriarcal fut Mgr Youssef Mouallem. Le vicaire patriarcal de Jérusalem a aussi juridiction sur les maronites de Jordanie. En 1939 le patriarche démit de ses fonctions le vicaire patriarcal de Jérusalem. Le poste fut restauré en 1976. En 1996, le patriarche maronite décida de créer un diocèse qui couvre le territoire de l’Etat d’Israëlet dont le siège est à Haïfa. C’est Mgr Paul Nabil Sayah qui depuis 1996 est archevêque de Haïfa tout en étant vicaire patriarcal de Jérusalem. En dehors de Jérusalem et de Bethléem, il y a des maronites à Akko, Haïfa, Jaffa, Lod, Nazareth...

Organisation

L'Église compte les diocèses suivants :

Relations avec les autres Églises

L'Église est membre du Conseil des Églises du Moyen-Orient.

Relations avec les autres Églises de tradition syriaque

Depuis 1994, l'Église maronite participe à une série de discussions œcuméniques avec les autres Églises de tradition syriaque, à l'initiative de la Fondation Pro Oriente, organisme dépendant du diocèse catholique de Vienne en Autriche. Ces discussions rassemblent des représentants d'Églises catholiques et séparées, de tradition syriaque occidentale (Église syriaque orthodoxe, Église catholique syriaque, Église malankare orthodoxe, Église catholique syro-malankare, Église maronite) et de tradition syriaque orientale (Église apostolique assyrienne de l'Orient, Ancienne Église de l'Orient, Église catholique chaldéenne, Église catholique syro-malabare).

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Bibliographie

  • Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des Chrétiens d'Orient, Fayard, Paris, 1994 (ISBN 2213030642)

Notes et références

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