Marie Sodar de Vaulx

Marie Sodar de Vaulx
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Marie Caroline Hyacinthe de Vaulx (1836-1901), chevalier de l’Ordre du Saint-Sépulcre, belle-sœur d’Edmond Tschoffen, conseiller à la Cour d’Appel de Liège et d'André Sodar, est une femme de lettres de noble souche, née au château d’Emptinne (Hamois) près de Ciney, le 29 février 1836, du baron Gustave de Vaulx (1) dit de Champion (lui-même fils de Charles et d'Henriette de Liedekerke Beaufort) et de Marie Caroline de Saint-Hubert. Le 17 juillet 1858, elle épouse à Dinant le portraitiste de l’École belge, François Sodar. Elle meurt à Assise, le 11 juin 1901, à l’âge de 65 ans, 3 mois et 16 jours, dans le couvent des Clarisses, où elle s’était retirée après la mort de son mari, en 1899.

Sommaire

Son séjour à Rome

De son voyage à Rome, en 1870, Madame Sodar de Vaulx rapporte les éléments d’un ouvrage des plus intéressants, aujourd’hui introuvable : le Voyage à Rome pendant le Concile (1873). Ce livre est non seulement une peinture fidèle de la Rome papale, à la veille de l’occupation italienne, mais aussi un écrit plein d’enthousiasme pour toutes les œuvres d’art qu’elle découvre avec émerveillement, dans la capitale, en compagnie de son mari. Il n’est aucun de ceux qui ont eu le bonheur de visiter l’Italie, qui ne fasse sienne la réflexion qui termine l’ouvrage: « Je ne sais, après la noble terre que nous venions de visiter, le pays qui pourrait nous charmer encore, mais voici quel serait mon souhait: voir Rome et l’Italie, boire au fleuve de l’oubli; et recommencer sans cesse le voyage! »

Une femme d'une grande piété

Madame Sodar de Vaulx se plonge dans l’étude de Bossuet et écrit un opuscule intitulé Chemin de la croix, composé de méditations tirées des œuvres du grand orateur chrétien.

Un voyage fructueux en Palestine

Après de multiples voyages, le couple se fixe définitivement à Assise, où Madame Sodar de Vaulx, de retour de Jérusalem, écrit, en 1889, les Splendeurs de la Terre Sainte, ses sanctuaires et leurs gardiens, à propos desquelles le grand écrivain Armand de Pontmartin (2) écrit: « Ce livre doit être, selon moi, le manuel par excellence de quiconque visitera la Terre-Sainte et de quiconque, forcé de renoncer à cet admirable pèlerinage, voudra s’en donner l’illusion. » Quel plus bel éloge à faire d’un livre que celui-là? La même année, paraissent les Gloires de Terre sainte, histoire de ses héros, de ses martyrs, de ses pèlerins. C’est encore un ouvrage à la gloire de l’Ordre des Franciscains. Dans l'avant-propos, l'auteure s'exprime en ces termes: « Si l'histoire des Frères Mineurs n'était pas si colossale et si absolument inabordable pour nos forces, nous l'eussions entreprise. Réduite à l'impuissance, nous nous bornerons à appeler l'attention sur une des branches de cette histoire, sur la mission de Terre-Sainte choisie par saint François ». Mais n'est-ce pas la partie la plus intéressante de l'histoire des Franciscains que nous raconte Madame Sodar de Vaulx?

Sa décoration

Après la parution de ces deux ouvrages, elle reçoit, en décembre 1890, du patriarche de Jérusalem le diplôme de Chevalier de l’Ordre du Saint-Sépulcre. — D'après l'abbé Bertrin, c'est à la fin du XVe siècle qu'Alexandre VI institua cet ordre militaire, pour honorer les personnes nobles et riches qui faisaient un pèlerinage en Palestine. Une bulle de Pie IV a donné, dès 1561, au gardien des religieux de Saint-François en Terre Sainte, plus connu sous le nom de « Père gardien de la Terre Sainte », le droit de faire des chevaliers du Saint-Sépulcre. Ce droit a été confirmé par Pie IX (r. 1846-1878) au patriarche de Jérusalem, gardien du tombeau du Christ. Les insignes sont: une épée, les éperons dorés, une croix d'or émaillée de rouge et attachée à un ruban noir. La croix potencée est celle du Royaume de Jérusalem.

Autres publications

Nous pourrions aussi parler des études, des souvenirs de voyages, des essais littéraires que Madame Sodar publie un peu partout — notamment dans l’Union de Dinant — et que la maladie l'empêchera de réunir en un volume, ainsi qu'elle en avait manifesté l'intention à son neveu, Franz Raiwez qu'elle avait d’ailleurs associé à ses travaux littéraires. Elle fera lire ses ouvrages par l’éminent journaliste Alexandre Delmer, l’ami intime du pamphlétaire, Eugène Moressée, père de sa belle-sœur Marie.

Son entrée au couvent

Cruellement éprouvée par la mort de son mari, survenue, le 8 décembre 1899, elle décide d'entrer au couvent de Sainte-Claire, à Assise. Désormais, elle ne s'appelle plus que sœur Marie-Hélène de la Croix! « Nous vivons dans la clôture la plus absolue, écrit-elle à Franz Raiwez, un mois avant sa mort, et n'avons aucun rapport avec le dehors; malgré cela, et malgré l'apparence de vie austère, on est très bien au dedans... ». — En 1900, elle donne son portrait en pied, peint par son mari à l'époque de son mariage (1858), à Mme Marzia della Nave, place della Statione, 61, à Sainte-Marie des Anges, par Pérouse.

Les derniers moments

Elle avait commencé à écrire une Vie de Sainte Agnès que la mort vient brutalement interrompre, le 11 juin 1901. Voici une lettre, traduite en français, adressée par l’abesse des Clarisses d’Assise à Madame Agnès Raiwez-Sodar (3): « J. M. J. — F. C. — Maison-Mère, Assise, le 26 septembre 1901. Très aimable Dame, Je me sens dans l'obligation, après avoir reçu votre gentille lettre, de remplir une douloureuse mission. Madame Sodar de Vaulx, qui, depuis une année, se trouvait parmi nous en qualité de sœur très chère, a été prise, le 11 juin dernier, par une terrible maladie et ce jour-là même, après avoir reçu les secours religieux s'envola recevoir l'éternelle récompense due à ses rares vertus. Mon aimable Dame, je ne sais pas quel lien vous attachait à la chère morte; mais quel qu'il soit, il faut se résigner à la divine volonté, qui a voulu enlever ce fruit de cette misérable terre pour le transplanter dans le jardin céleste. Madame Sodar de Vaulx était heureuse et contente au milieu des pauvres Filles de Sainte-Claire, et nous aussi nous tâchions d'alléger ses souffrances habituelles avec notre sincère affection. Dans les derniers mois, elle ne pouvait plus rien faire d'elle-même et sa main droite ne pouvait plus guère s'employer à écrire. Mais elle était tranquille et, continuellement, elle nous témoignait sa gratitude avec les paroles les plus expansives et les plus cordiales. Je me recommande de cœur à vos saintes prières, avec toutes mes chères sœurs, me promettant en retour, de prier pour vous. Jésus vous consolera et vous soutiendra... Et sans plus m'étendre, je me déclare votre dévouée servante. M. Serafina Pucci, abbesse ».

Madame Sodar de Vaulx repose à Assise, près de son mari, dans cette noble terre d'Italie, qu'elle manifestait un si vif désir de revoir, après son voyage de 1870. Non seulement elle l'a revue, mais elle y a vécu et elle y est morte. Elle a dû être heureuse de rendre son âme à Dieu dans cette ville d'Assise, toute remplie encore du souvenir de saint François! Jacques Evrard (4).

(1) Sur les de Vaulx de Champion, voir l’Annuaire de la noblesse belge, 1895, p. 167-68 et Paul Janssens & Luc Duerloo. Armorial de la noblesse belge du XVe au XXe siècle. Crédit communal. N-Z, p. 706. Planche no 442, armoiries no 2200. — (2) Armand de Pontmartin (Les Angles, 1811-1890). Critique et littérateur français qui écrivit dans une foule de journaux et de revues. — (3) Agnès Raiwez-Sodar, âgée de 79 ans, veuve de Lambert Raiwez, belle-sœur de Marie Sodar de Vaulx et mère de Franz Raiwez. — (4) Pseudonyme du journaliste, Franz Raiwez, 36 ans, qui avait repris le nom de son arrière-grand-père maternel, bourgeois de Dinant, en 1766. Il fit paraître cette nécrologie, dans l’Union de Dinant, le 6 octobre 1901.

Ses ouvrages principaux

  • Voyage à Rome pendant le Concile, Bruxelles, H. Goemaere, 1873, II-233 p.,
  • Chemin de la Croix. Méditations tirées des œuvres de Bossuet, Bruxelles, Lebrocquy, 1873, 60 p.
  • Les Splendeurs de la Terre Sainte: ses sanctuaires et leurs gardiens, Paris, Bloud et Barral, 1889, XX-547 p.
  • Les Gloires de la Terre Sainte, Paris, Bloud et Barral, 1889, XX, 547 p. + 1 carte; (Louvain-la-Neuve en a 2 exemplaires).
  • Gli splendori di Terra Santa, cioè santuari e i loro custodi, Traduzione dal francese del P. Emilio Crivelli. Milano, Giuseppe Palma Edit. (Tip. Pirola e cella), 1891.
  • Les Gloires de Terre Sainte : histoire de ses héros, de ses martyrs, de ses pèlerins, deux tomes, Paris, 1899, in-12°.
  • Le glorie di Terra Santa: Storia dè suoi eroi, dè suoi martiri e dè suoi pellegrini, Traduzione dal francese del P. Emilio Crivelli. S. Maria degli angeli (Assisi), Tip. della Porziuncola, 1900-901, in-16°. 2 vol.

Bibliographie sommaire

Cuvillier, Paul: Descendance Sodar in L'Intermédiaire des Généalogistes, nº 89, septembre 1960, p. 270-272.

Raiwez, Franz: Livre de Raison. Généalogie [manuscrite], 1937. p. 94-95.

Sodar & Delmer. La Vie Mouvementée des Sodar-Moressée (1859-1935), présentée par Bruno Van Eeckhout, à partir du volumineux courrier de Marie Sodar-Moressée et des Carnets d’Alexandre Delmer père et fils, 2004, t. I, p. 1-290; t. II, p. 291 à 650. Ill. Hors commerce. Publié à faible tirage pour la famille.


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