Marie-Isabelle d'Espagne (1851-1931)

Maire-Isabelle de Bourbon, infante d'Espagne, princesse des Asturies

L'infante Isabelle et son époux (vers 1869)

Un des monuments édifiés à Madrid en l'honneur de l'infante Isabelle (paseo del pintor Rosales)

Marie Isabelle Françoise d'Assise Christine Françoise de Paule Dominique de Bourbon, infante d’Espagne, princesse des Asturies et, par son mariage, princesse des Deux-Siciles et comtesse d'Agrigente, est née le 20 décembre 1851 au Palais royal de Madrid et est décédée le 23 avril 1931 à Paris. C’est un membre de la famille royale espagnole, dont elle a longtemps été l’héritière présomptive (1851-1857 et 1875-1880).

Famille

Officiellement, la princesse Marie-Isabelle est la fille de la reine Isabelle II d'Espagne (1830-1904) et de son époux et cousin germain le roi consort François d'Assise de Bourbon (1822-1902). Cependant, pour certains auteurs comme Ricardo de la Cierva, le véritable père de l’infante serait le commandant José Ruiz de Arana, amant de sa mère.

Le 13 mai 1868, la princesse épouse à Madrid le prince Gaétan de Bourbon-Siciles (1846-1871) (it), comte d'Agrigente (en italien Girgenti).

Le prince est le quatrième fils du roi Ferdinand II des Deux-Siciles (1810-1859) et de sa seconde épouse l’archiduchesse Marie-Thérèse d’Autriche (1816-1867), princesse de Teschen.

De l’union de Marie-Isabelle et de Gaëtan ne naît aucun enfant.

Biographie

Celle que les Madrilènes surnomment affectueusement « la Chata » ou « la plus espagnole des infantes » passe la majeure partie de son enfance à Madrid et à Aranjuez.

Adolescente, sa mère, la reine Isabelle II, cherche d’abord à la marier à Philippe de Belgique, comte de Flandres, frère cadet du roi Léopold II. Mais la famille royale belge préfère, pour des raisons politiques, unir le prince à une princesse Prussienne et la reine d’Espagne doit donc se tourner vers un autre candidat. Afin de marquer son soutien à la papauté et aux monarques italiens détrônés par la Maison de Savoie en 1859-1861, la reine choisit alors pour gendre un membre de la famille royale des Deux-Siciles, le comte Gaëtan d'Agrigente (en italien Girgenti).

Au printemps 1868, le mariage de Marie-Isabelle et de Gaëtan donne lieu à d’importantes festivités à Madrid et le jeune homme reçoit, juste après la cérémonie, le titre et les privilèges d’infant d’Espagne. Rappelons que la princesse arrive, à cette époque, juste après son frère, le futur Alphonse XII, dans la succession au trône espagnol et que la reine ayant perdu de nombreux enfants en bas âge et que les survivants sont de santé fragile, Isabelle elle tient une place toute particulière au sein de la famille royale et pourrait un jour monter sur le trône.

Cependant, malgré les fastes et les titres, l’union des deux jeunes gens n’est guère heureuse. Le jeune prince est victime de terribles crises d’épilepsie et souffre d'un tempérament dépressif. Trois mois après les festivités de son mariage, il se suicide sans qu’on en connaisse la raison. Effondrée, la comtesse douairière de 17 ans retourne vivre à Madrid auprès de sa mère mais dès le mois suivant doit suivre celle-ci en exil à Paris. La reine a en effet été détrônée par la « glorieuse révolution » .

En 1875, les Bourbons sont restaurés en Espagne en la personne du roi Alphonse XII, frère de l'infante. Marie-Isabelle redevient alors pour cinq ans princesse des Asturies et héritière présomptive de son frère. L’infante se réinstalle dans la capitale où elle ne tarde pas à devenir la personnalité la plus populaire de la famille royale. En revanche, elle ne se remariera jamais.

Jusqu’à sa mort, l’infante accomplit nombre de fonctions officielles. En 1910, elle participe ainsi aux cérémonies qui marquent le centenaire de l’indépendance de l’Argentine et devient ainsi le premier Bourbon à mettre le pied dans cette ancienne colonie espagnole.

Octogénaire au moment de la proclamation de la Seconde République espagnole en 1931, l’infante jouit d’une telle popularité que le nouveau gouvernement se refuse à la condamner à l’exil. Cependant, bien que malade et alitée, la princesse décide de suivre son neveu et de quitter l’Espagne avec lui. Elle s’installe alors à Paris, où elle meurt cinq jours après son arrivée, dans un couvent d’Auteuil.

Elle est enterrée en France mais, en 1991, le roi Juan Carlos I^er, son petit-neveu, ordonne le retour de ses cendres en Espagne. Sa dépouille est alors transférée à la chapelle du Palais royal de La Granja, aux côtés du roi Philippe V d'Espagne et de son épouse Elisabeth Farnèse.

Bibliographie

• María José Rubio, La Chata. La infanta Isabel de Borbón y la corona de España, La Esfera de los Libros.

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