Marcq (Ardennes)

Marcq (Ardennes)
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49° 19′ 14″ N 4° 55′ 40″ E / 49.3205555556, 4.9277777778

Marcq
Administration
Pays France
Région Champagne-Ardenne
Département Ardennes
Arrondissement Vouziers
Canton Grandpré
Code commune 08274
Code postal 08250
Maire
Mandat en cours
Raoul Mas
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de l'Argonne Ardennaise
Démographie
Population 110 hab. (2006)
Densité 10 hab./km²
Géographie
Coordonnées 49° 19′ 14″ Nord
       4° 55′ 40″ Est
/ 49.3205555556, 4.9277777778
Altitudes mini. 117 m — maxi. 242 m
Superficie 10,61 km2

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Voir la carte administrative

Marcq est une commune française, située dans le département des Ardennes et la région Champagne-Ardenne. De 1828 à 1869, les deux communes de Marcq et Chevières ne formaient qu'une commune dénommée Marcq-et-Chevières.

Sommaire

Géographie

Le village de Marcq est situé en Argonne Ardennaise (au Sud de Grandpré) région à l'est du bassin Parisien. D'une altitude de 240 mètres sur les "Hauts de Marcq", cette commune est située sur la rive gauche de la rivière L'Aire.

Histoire

On ne connaît pas grand chose de l'histoire de cette terre au haut moyen-âge. Il est probable que la vallée de l'Aire et les terres de Marcq ne commencent à être réellement défrichées qu'au Xe siècle, en même temps qu’est crée l’abbaye de Senuc[1].

Vers 1239, le sire de Cornay, donne à foy et hommage sa terre de Marcq à sa parente Elisabeth de Villiers [2]

Durant la guerre de cent ans, la contrée est plusieurs fois pillée et rançonnée par les anglais, puis par les bandes armées de mercenaires.

De 1419 à 1439, les Bourguignons et les troupes du Dauphin se font la guerre sur les terres du comté de Grandpré.

En 1468, des habitants de Liège, fuyant la mise à sac de leur cité par Charles Le Téméraire s’installent sur cette paroisse. Parmi ces Liégeois, l'un d'eux, Louis Baudelot reprend sur place son activité de fabricant d'étoffes et de draperies. Ces enfants et petits-enfants seront notaires et receveurs de la seigneurie de Grandpré.

Au XVIème siècle, les seigneurs de Marcq sont les Boubers, qui font hommage au comte de Grandpré. C'est ainsi que le 1er juin 1526, Louys de Boubers dénombre ses propriétés à Marcq, place et maison-forte.

La famille de Boubers s’allie par des alliances avec les Pouilly, les Créquy, les Chamisso.

Dans la deuxième partie du XVIe siècle, les Pouilly possèdent trois huitièmes de la seigneurie [3]. Plusieurs membres de cette maison ont adopté la religion calviniste. Ils jouent un rôle majeur dans les troupes protestantes, puis avec l'arrivée au trône de Henri IV, dans les troupes royales. Durant la huitième et dernière guerre de religion, Louis de Pouilly, compagnon d'armes de Henri IV, se voit confié la mission de couvrir la frontière de Champagne. Les combats et passage de troupes ravagent la région.

Trois autres huitièmes sont devenus la propriété des Créquy. Charles II de Créquy, maréchal de France, doté de grandes propriétés dans l'Argonne, meurt en 1638. Les terres reviennent alors à ses enfants. Le 24 mai 1638, un procureur fiscal de leurs terres en Lorraine reçoit l’ordre de «se transporter au château de Grandpré, se présenter à Monsieur le comte dudit Grandpré, ou en son absence à son officier de justice, et faire audit comte pour seigneur constituant audit nom, les foy et hommage du fief, terre et seigneurie de Marc et la Grande Besongne». Cette famille en est encore propriétaire en 1690.

Outre les trois huitièmes de la seigneurie de Marcq appartenant aux Pouilly, seigneurs de Cornay, et les trois huitièmes appartenant aux Crequy, un huitième de propriété appartient à Christophe de Chamisso. Et le dernier huitième est partagé entre cinq autres petits seigneurs.

Le fractionnement de la seigneurie, sans qu'aucun seigneur d'importance ne vive sur place, ne favorise pas la protection du territoire, de ses habitants et de leurs biens. En 1636, le comte de Soissons, chargé de couvrir la frontière, campe avec ses troupes dans la bourgade de Grandpré. Ses soldats, mal payés, pillent les villages avoisinants et une maladie contagieuse décime les habitants. Durant la Fronde, pillage et incendies se multiplient sans compter les troupes qu'il faut loger. En 1712, 3000 cavaliers hollandais ravagent l'Argonne jusque Sainte-Menehould.

Par alliances successives, et par transmission de fille en fille, le huitième appartenant à la famille de Chamisso est transmis en 1768 à un militaire sedanais, Ponce Savary. La carrière militaire de Ponce Savary le tient souvent éloigné du bourg. Sa femme accouche de quatre enfants, trois fils et une fille. Les trois fils choisissent également la carrière militaire dont le futur général et ministre de Napoléon, Anne Jean Marie René Savary, futur duc de Rovigo, né à Marcq. En 1777, Ponce Savary est nommé major du château de Sedan et la famille s’installe peu après dans cette cité. Un avis de vente est publié en mai 1780 : d’après l’annonce, le bien consiste en une maison seigneuriale, une belle cour, une maison de ferme avec quelques terres et quelques vignes, un jardin, un pressoir, un huitième des droits seigneuriaux produisant huit setiers de blé, un sur cens de trois paires de setiers de blé et d’avoine. Mais aussi, comme le précise l'annonce, le droit d’un banc à l’église, où il est dû l’honneur du pain béni[1].

Les biens mis en vente par les Savary sont rachetés par Nicolas Dérué, père et fils, maîtres de forge de Champigneulle.


La révolution survient.

En 1791, un décret du 13 avril ordonne aux anciens seigneurs de faire retirer, dans les deux mois suivant la publication, leur banc seigneurial de l'église et d'effacer leurs titres. En juin de la même année, toute la région s'agite suite à la fuite du Roi, stoppée à Varennes.

En 1792, c'est la proclamation de la République. Suite à l'entrée sur le territoire français de troupes prussiennes et autrichiennes voulant rétablir la royauté, Charles-François Dumouriez poste son armée dans les défilés de l'Argonne. L'Aire constitue une défense naturelle au milieu des bois. Le général Duval de Hautmaret établit son poste de commandement à Marcq pendant quelques jours. La bataille de Valmy qui suit consacre l'arrêt de cette invasion.


Embryon d'activité industrielle

Dans la deuxième partie du XIXe siècle, des minières sont ouvertes dans les environs de la commune. Le minerai de fer se trouve en couches d'une épaisseur moyenne de 1 mètre à 1,50 mètres et quelquefois de 2,50 mètres à 3 mètres. L’exploitation se fait à ciel ouvert[4].
A partir des années 1880, alors que l’activité métallurgique décroît, l’industrie des phosphates se développe, mettant à profit des nodules de phosphate de chaux tirés des sables verts, de la gaize et de l’argile de la région.


Nouvelles invasions.

Le village subit les invasions de 1814, 1815, 1871, 1914-18, 1939-45.

En 1815, après Waterloo, les Ardennes sont occupées durant 3 ans, par les troupes prussiennes et russes.

En 1870, Marcq est tenu pendant quelques jours par le 4e régiment de hussards qui se replie finalement et laisse la place à la cavalerie prussienne[3]. Cette nouvelle occupation dure 9 mois et demi, jusqu'en août 1871. Elle se traduit par des pillages et par de nombreuses réquisitions.

En 1914-1918 puis 1940-1945, l'occupation est encore rude pour les familles restées sur place, même si les troupes allemandes sont mieux encadrées. Les restrictions sont sévères pour les habitants. Certaines demeures sont réquisitionnées comme points médicaux puis comme prisons. Lors du deuxième conflit, les hommes sont soumis au travail obligatoire en Allemagne.

Sur ces deux derniers conflits, c'est l'armée américaine qui libère le village.


Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2008   Raoul Mas[5]    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[6])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
163 201 152 119 116 103 110
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

La mairie de la commune fut construite vers 1850.

L'église est connue sous le nom de Saint Jacques et Philippe. Elle date du XVIIIe siècle mais fut détruite pendant la grande guerre et reconstruite en 1924. La cloche a pour parrain Marcel Pouplier et marraine Geneviève Sassot-Dérué.

Deux propriétés, situées aux deux extrémités du village, font office de "Châteaux":

- Le Château "Mercier" fut construit en 1760 par le Maitre de Forge Nicolas Dérué. Il a un bel aspect 18ème avec son toit en ardoise et sa construction alterné de pierre et de brique (typiquement ardennais).

Il est inventorié depuis 1998 sur la liste supplémentaire des monuments historiques.

Son nom est celui de l'un de ses propriétaires, le Docteur Charles Mercier. Il appartient aujourd'hui à la famille Peyret.

- Le Château "Dérué", historiquement appelé "Château de Marcq". Ses origines remontent au XVIIe siècle. Il appartenait alors à la famille des Chamisso, passant au Marquis de Puisieux puis au milieu du XVIIIe siècle à la famille Dussaussoy-Savary.

Il a vu naître le futur général Savary, duc de Rovigo le 26 avril 1774.

Il fut vendu le 15 mai 1780 à la famille Dérué (famille notable originaire du pays depuis 1650). En 1835, il a vu naitre le Lieutenant-colonel Jules Dérué, célèbre escrimeur et inventeur d'un sabre de cavalerie.

Il a un joli aspect avec son porche du XVIIe siècle. Son salon est d'époque Louis Philippe et s'ouvre sur une allée donnant sur un jardin anglais. Il appartient aujourd'hui à la famille Ménillet-Sassot.

Personnalités liées à la commune

Anne Jean Marie René Savary, duc de Rovigo né à Marcq (Ardennes) le 26 avril 1774, mort à Paris en juin 1833. Savary fut l’un des serviteurs les plus fidèles et les plus dévoués de l’Empereur. Son nom est gravé sur l’arc de triomphe de l'Étoile.

François Jules Dérué, Lieutenant-Colonel né à Marcq (Ardennes) le 8 juin 1835, mort à Nogent sur Seine (Aube) le 4 mars 1922. Escrimeur célèbre, directeur de la section d'escrime de l'école de Joinville le pont, officier de la légion d'honneur et officier de l'ordre d'Orange-Nassau, publie de nombreux ouvrage sur l'escrime, inventeur d'un sabre qui porte son nom.

Voir aussi

Notes et références

  1. a et b Octave Guelliot - Dictionnaire historique de l'arrondissement de Vouziers - Tome 6, pp. 19-22 - Editions Terres Ardennaises, 2002.
  2. Octave Guelliot - Dictionnaire historique de l'arrondissement de Vouziers – tome 3 page 107 -Editions Terres Ardennaises 1999
  3. a et b Journal l’Ardennais 24 novembre 1968, article de Suzanne Breton (Madame Roger Breton)
  4. Statistique minéralogique et géologique du département des Ardennes - C. Sauvage,Amand Buvignier - 1842
  5. Conseil général des Ardennes consulté le 23 juin (fichier au format PDF)
  6. Marcq sur le site de l'Insee

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Marcq (Ardennes) de Wikipédia en français (auteurs)

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