Marcelle Tinayre

Marcelle Tinayre
Nom de naissance	Chasteau
Activités	Écrivain
Naissance	1870 Tulle
Décès	1948 Grosrouvre
Genres	Romantisme, Réalisme

MarcelleTinayre, née Marguerite Suzanne Marcelle Chasteau à Tulle le 8 octobre 1870 et morte à Grosrouvre le 23 août 1948, est une femme de lettres française, auteur de nombreux romans d'inspiration catholique.

Fille d'Émile Chasteau (1842-1918), dessinateur d'art, et de Louise Saigne (1850-1926), institutrice originaire de Haute-Auvergne, elle a épousé en 1889 à Paris, Julien Tinayre (1859-1923), peintre et graveur, lui aussi fils d'un artiste originaire d'Auvergne (Issoire)^[1] et de Victoire Guerrier (1831-1895). Ils ont eu quatre enfants: Louise (1890-1962), Suzanne (1891-1896), Noël (1896-1995), sculpteur, et Lucile (1898-1992), avocate.

Elle a fait plusieurs séjours en Haute-Auvergne, en particulier à Vic-sur-Cère dont elle avait visité tous les environs et étudié l'histoire^[2]. Elle a contribué à la fondation en 1908 de La Veillée d'Auvergne.

Elle a aussi été membre du jury initial du Prix Jeunesse. Elle fut plusieurs fois invitée au salon littéraire de Madame Arman de Caillavet, où elle rencontrait des gens de lettres éminents, comme Paul Bourget ou Anatole France.

Réception

Les romans de Marcelle Tinayre ont rencontré un immense succès auprès du public, avec 40 éditions pour La Maison du péché, tandis que Héllé totalisait 110 000 exemplaires en 1916.

Mais son engagement politique contre les révolutions communistes devait mettre un terme à une carrière si bien engagée. En particulier, la courageuse publication en 1924 de Le Livre proscrit: scènes de la Révolution communiste de Hongrie, évoquant les atrocités de Béla Kun et de sa République des soviets de Hongrie, a dressé contre elle les critiques littéraires et les milieux intellectuels parisiens de gauche.

D'une grande modestie et d'une grande indépendance, elle avait refusé en 1908 qu'on lui fasse donner la Légion d'honneur, déclarant qu’avec le ruban elle aurait « l’air d’une vieille cantinière ».

Ses romans sont traduits en anglais, en allemand, en suédois, en russe,.. et James Joyce loue dans La Maison du péché « la sobriété de la narration » et « le charme merveilleux qu’elle laisse deviner derrière la profondeur et la complexité des personnages », ajoutant que « l’histoire et traitée avec une telle maîtrise et une telle originalité qu’elle se classe bien au-dessus du roman de Paul Bourget ». Le Bulletin de L’Université du Texas, présentait Marcelle Tinayre comme la George Sand du Limousin, et tandis que le journal The Nation, soulignait tout l’intérêt du roman, « cette lutte entre la science moderne et les forces humaines rétives et ignorantes »

C'est en 1903 que Joyce (qui ne s'intéressait guère à George Sand) publia dans le Daily Express de Dublin son compte rendu de La Maison du péché, qu'il oppose à des œuvres à ses yeux informes de Bourget et de Huysmans. À la fin de son article, il écrit: « Malgré la piété et l'innocence dont [Marcelle Tinayre] revêt les moindres variations de sentiment et les manifestations les plus diverses de la nature humaine, on sent dans l'esprit de l'auteur la présence constante de l'horrible image du Christ janséniste qui plane comme un spectre de tristesse et de désolation sur toute cette tragédie. »

Bibliographie

Œuvres

• L’Oiseau d’orage, Paris, Calmann Lévy, 1894
• La Rançon, Paris, Nelson, 1894
• Hellé, Paris, Calmann-Lévy, 1898
• La Maison, du péché, Paris, Calmann-Lévy, 1900 (réédition 2009)
• La Vie amoureuse de Francois Barbazanges, Paris, Calmann-Lévy, 1903
• La Consolatrice, Paris, L’Illustration, 1907-1908
• L’Amour qui pleure, Paris, Calmann-Lévy, 1908
• Avant l’amour, Paris, Calmann-Lévy, 1909
• Notes d’une voyageuse en Turquie : jours de bataille et de révolution ; choses et gens de province ; premiers jours d’un nouveau règne ; la vie au harem, Paris, Calmann-Lévy, 1909
• L’Ombre de l’amour, Paris, Calmann-Lévy, 1909; réédition Lamazière-Basse, Maiade éditions, 2007
• La Douceur de vivre, Paris, [s.n.], 1910
• Une journée de Port-Royal, 1910, Paris, C. Meunier, Illustrations et gravures par Julien Tinayre.
• La Veillée des armes. Le départ: août 1914, Paris, Calmann-Lévy, 1915
• Perséphone, Paris, Calmann-Lévy, 1920
• La Rebelle, Paris, Calmann-Lévy, 1921
• Mademoiselle Justine de Liron, Paris, Bossard, 1921
• Priscille Séverac, Paris, Calmann-Lévy, 1922
• Le Bouclier d’Alexandre, Paris, L’Illustration, 1922, avec Auguste-François Gorguet.
• La Légende de Duccio et d’Orsette, Paris, l’Illustration, 1923
• La Vie amoureuse de Madame de Pompadour, Paris, Flammarion, 1924
• Madame de Pompadour, Paris, Flammarion, 1924
• Le Livre proscrit; scènes de la révolution communiste en Hongrie, Paris, Plon 1925, avec Cécile Tormay
• Fille des pierres, Paris, Hamy, 1925, avec Cécile Tormay, réédition en 1990
• Un drame de famille, Paris, Calmann-Lévy, 1925
• Une provinciale en 1830, Paris, Lafitte, 1927
• Figures dans la nuit, Paris, Calmann-Lévy, 1926
• Saint Jean libérateur, Paris, L’Illustration, 1926
• Une provinciale en 1830, Paris, P. Lafitte, 1927
• Terres étrangères : Norvège, Suède, Hollande, Andalousie, Paris, Flammarion, 1928
• Contes d'Andersen, traduction et adaptation, 1929
• L’Ennemie intime, Paris, L’Illustration, 1931
• La Femme et son secret, Paris, Flammarion, 1933
• Chateau en Limousin, Paris, L’Illustration, 1934
• Histoire de l’amour, Paris, Flammarion, 1935
• Gérard et Delphine [I]: La porte rouge, Paris, Flammarion, 1936
• Sainte Marie du feu, Paris, L’Illustration, 1938
• Gérard et Delphine [II]: Le rendez-vous du soir, Paris, Flammarion, 1938
• Est-ce un miracle?, Paris, Flammarion 1939
• Châteaux disparus, Paris, Formin-Didot, 1940

Notes et références

1. ↑ Son père Jean-Joseph, dit Jules Tinayre (1821-1871) avait été fusillé à Paris pendant la semaine sanglante
2. ↑ Histoire qu'elle réutilise en 1934 dans son roman: Gérard et Delphine. La Porte Rouge, où elle mentionne la famille Pagès des Huttes