Lycée Montesquieu

Lycée Montesquieu
Lycée Montesquieu
Chapelle de l'oratoire lycée montesquieu le mans.JPG la chapelle de l'oratoire intégrée au lycée
Nom original Ancien Collège des Oratoriens du Mans
Localisation
Localisation Le Mans, France
Informations
Fondation 1599
Type Public
Particularités Classes Préparatoires aux grandes écoles
Niveau Établissement secondaire : Lycée

Le lycée Montesquieu est un établissement scolaire public dont l'origine remonte à 1599, situé dans la ville du Mans (Sarthe), dont il est l'un des plus vieux représentants. Il dépend de l'académie de Nantes. Il accueille environ 1 400 élèves et possède 130 professeurs. Ce lycée est reconnu dans la région pour ses classes préparatoires aux grandes écoles. Il est également reconnu pour avoir accueilli les premières chaires des penseurs et critiques Gérard Genette et Jacques Derrida.

Sommaire

Effectifs et Enseignements spéciaux

  • 397 Secondes répartis sur 12 classes.
  • 367 Premières répartis sur 11 classes.
    • 205 dans 6 classes scientifiques.
    • 97 dans 3 classes de sciences économiques.
    • 65 dans 2 classes littéraires.
  • 350 Terminales répartis sur 11 classes.
    • 200 dans 6 classes scientifiques.
    • 98 dans 3 classes de sciences économiques.
    • 52 dans 2 classes littéraires
  • 259 élèves de C.P.G.E.
    • 1 classe de Lettres Supérieures.
    • 1 classe de Première Supérieure
    • 1 classe de M.P.S.I.
    • 2 classes de P.C.S.I.
    • 3 classes de mathématiques spéciales (M.P., P.C./P.C.*, P.S.I.*)

Histoire

Les prémices

Le fameux collège du Mans au début du XIXème siècle. Dessin de Pierre Peletier et dédié à Monsieur Dubreuil, principal.

Le site même du lycée Montesquieu a une histoire très ancienne. On a retrouvé en 1848 des traces d’occupation remontant au temps où la place était tenue par les Romains. Les jardins à proximité ont permis la découverte de monnaies datant des républiques d’Auguste et de Tibère. Les bâtiments sont situés quasiment sur la muraille gallo-romaine, érigée au cours du troisième siècle après J.-C. À la fin du VIe siècle, on érige un petit monastère en bordure de la muraille sud, non loin de ce qui sera plus tard la future cathédrale. L’évêque Harlmund baptise alors le bâtiment « Saint-Ouen ». Ce dernier sert aux pèlerins venus se recueillir au-devant des reliques de Saint Julien. Cinq siècles plus tard, le petit monastère devient le prieuré Saint-Ouen-des-Fossés et est alors composé d’une église paroissiale. C’est au XIIIe siècle que la paroisse prend pleinement ascendance sur la ville et ses environs. Alors que trois annexes ont été crées vers le nord et l’est à l’extérieur de la ville, les vignes sont encore très exploitées dans la Beauce mancelle. La ville subit un regain de population avec les installations de nouveaux vignerons. L’édifice est détruit dans les années 1420 lors des invasions anglaises. De suite reconstruit, il est finalement entièrement détruit en 1589 lors d’un grand incendie.

Naissance du collège

C'est en 1599 que, dans la suite des décisions du concile de Trente, est construit un collège-séminaire sur le site qui avait autrefois servi à la construction du monastère. L’évêque du Mans de l’époque, Claude d’Angenne, est l’instigateur du projet. Un an plus tard, il obtient l’autorisation pontificale et prend la direction d’une assemblée générale du clergé manceau, qui sera le « siège de décision » des directives à entreprendre. Les cours et les chaires peuvent se mettre en route, nous sommes en 1601 et l’ensemble des collèges de la ville se réunissent en un seul. Oratoriens et Jésuites sont candidats pour assurer la direction du collège. En 1624, l'évêque du Mans choisit Les Oratoriens, récusant donc les Jésuites. Un professeur de philosophie, un de théologie, deux pour les lettres grecques, deux pour les latines, voilà « six pauvres boursiers » comme aimaient à les appeler les détracteurs de l’époque. Le collège devient un endroit de prédilection pour l’ouverture d’esprit, pour la diversité des idées et pour la culture des idées libérales. On est loin des institutions jésuites de l’époque et le collège se fait une certaine réputation en devenant un établissement innovant et aux méthodes pédagogiques nouvelles. Cependant, tout cela est bientôt endigué par le clergé qui limite les idées de propagande jansénistes qui commencent à circuler. Entre 1661 et 1678, la rigueur religieuse catholique reprend une grande place au collège. Les thèses et théories jansénistes sont bannies ou condamnées, de même que toute idée cartésienne. Ce sont 900 élèves qui fréquentent alors l’établissement. Les locaux sont insuffisants pour accueillir autant d’élèves. Les bâtiments sont restaurés en 1655. En 1685, d’autres bâtiments sont créés. Ceux-ci gardent toujours aujourd’hui une grande trace, à l’image de l’escalier Gérard Depardieu dans le bâtiment central. En 1683 est érigée la chapelle de l'Oratoire qui reste un exemple unique au Mans de l'architecture religieuse de la fin du XVIIe siècle.

Perte de vitesse et renaissance

En 1747, on dénonce la vétusté des locaux. En 1750, des mesures sont prises avec la création de deux corps de bâtiments, l'un parallèle à la chapelle de l’Oratoire, l'autre perpendiculaire avec en rez-de-chaussée la salle des actes, voûtée en panier. Des concours financiers privés financent le projet, s'ajoutant à ceux de la ville du Mans, et de la cassette royale. Au XVIIIe siècle, les effectifs sont en chute libre avec 510 élèves en 1722. Ce ne sont plus que 205 jeunes hommes qui fréquentent l’établissement en 1781. En 1789, les oratoriens laissent libres la salle des actes et la chapelle aux états-généraux pour que le tiers-état et la noblesse puissent se réunir. Les oratoriens sont décimés par la constitution civile du clergé de 1791. Le père supérieur comme la majorité des enseignants refusent de prêter serment. Seuls trois enseignants acceptent de prêter serment. En 1792, la cohabitation se fait entre les « pour » et les « contre ». En cette même année, l’établissement est laïcisé et c’est l’autorité civile qui en prend le contrôle. Les professeurs enseignants y sont choisis par l’administration, afin de dispenser au maximum le culte de la liberté. Le collège assure alors l’enseignement primaire et secondaire. Les effectifs sont alors peu nombreux : on manque de professeurs, de moyens et les frais de scolarité sont trop élevés. En 1797 le collège se change en « École Centrale de la Sarthe ». L’inauguration officielle est effectuée le 1er septembre 1798. Les effectifs sont pourtant au plus bas : 150 élèves sont présents en 1799, 119 en 1802 et seulement 112 en 1804. Le collège de la Flèche est lui, bien rempli avec plus de 500 élèves. En 1804, on donne une nouvelle dénomination à l’établissement : « école secondaire communale ». L’ancien directeur de l’Oratoire, le père Moissonet en est le nouveau directeur.

En 1810, il s’agit du « nouveau Collège de la ville du Mans ». La municipalité demande à l’État que l’établissement devienne lycée, afin de se décharger des charges trop lourdes qui reposent sur les comptes de la cité. Un décret de décembre 1850 érige l'établissement en lycée d'État. Après la création de dortoirs et la réhabilitation de nombreux locaux, le lycée se développe durant la seconde moitié du siècle. Le nombre d’élèves augmente et le taux de réussite est bon. Les caisses de l’établissement comme de la ville se remplissent de nouveau, et la qualité de l’enseignement est reconnue. Un nouveau bâtiment est construit en 1853. En 1870, le lycée est déserté par les élèves, durant la guerre face aux Prussiens. L’établissement devient alors un hôpital militaire. Après la bataille des Jacobins du 1er janvier 1871, le lycée est pris d’assaut par les armées prussiennes et sera occupé jusqu’en mars. En 1877, on créé le « petit-lycée » dans un hôtel particulier que la ville a racheté. Entre 1883 et 1885, des changements radicaux sont entrepris : tout un pan de la rue Saint-Vincent est racheté par la municipalité pour agrandir les bâtiments du lycée. Des maisons sont détruites pour créer la nouvelle cour des marronniers, style XVIIe siècle. C’est tout le quartier qui trouve dès lors ses repères autour du nouveau lycée. À l’époque, on trouve le coût trop lourd pour un résultat décevant. L’association des anciens élèves est fondée en 1877 avant d’être reconnue d’utilité publique en 1886. Cinq ans plus tard, le SALM (Sports athlétiques du lycée du Mans) est créé. Cette organisation participe et s’impose dans les compétitions régionales et nationales. Les slamistes disposent alors de facilités mises à leur disposition par la ville du Mans. Les jardins de la préfecture leur sont par exemple bien souvent réservés. Le 1er juillet 1901, on fête le cinquantenaire du lycée et les 25 ans de l’association des anciens élèves. Des artistes de la Comédie-Française viennent se produire au Mans pour l’occasion.

Les guerres du XXe siècle : entre lycée et hôpital

Lors de la guerre 14-18, le lycée redevient un hôpital militaire et accueille déjà 100 blessés le 16 août 1914. Durant toute la guerre, l’établissement accueillera 5 886 blessés. Si les cours continuent, ils sont peu nombreux. De nombreux professeurs ont été réquisitionnés. 4 professeurs et 160 élèves meurent au combat ou des suites du combat, et 350 anciens élèves sont honorés d’une citation. En 1922, après le rétablissement du Concours général, le lycée figure dans le haut du tableau des palmarès. Dès septembre 1939, le lycée héberge des centaines d’élèves venus de l’Est ou du Nord de la France, Arrivent ensuite ceux du lycée de Brest, puis des lycées parisiens. À la fin de l’année, on compte 600 élèves en CPGE. Le lycée devient, par le transfert de classes préparatoires de lycées parisiens, un « lycée parisien en province ». La moitié de l’établissement est alors devenu hôpital militaire. Le 15 juin 1940, le lycée est contraint de fermer ses portes et le 26 juin, l'armée allemande l’occupe. Le lieu est transformé en Frontsammelstelle. Les quelques élèves restant organisent une petite résistance, à l’image du chant de la Marseillaise retentissant le 11 novembre. Le lycée est finalement évacué en février 1941, grâce au proviseur et à l’inspecteur d’académie. Après le débarquement de Normandie, les Allemands reprennent possession de l’établissement et le transforment (encore une fois) en hôpital. Ils abattent le grand portail pour permettre aux camions de pouvoir rentrer. Le lycée est évacué en vitesse sous les bombardements alliés qui laissent le tout en piteux état. Les soldats américains s’installent dans le bâtiment durant un mois environ. La rentrée est effectuée le 11 novembre 1944. Nombreux sont les anciens élèves à avoir rejoint les Forces françaises libres en Angleterre, comme en Afrique. La plus grande figure restera Roland de la Poype, un des « as » de l’escadrille « Normandie-Niemen ». Raymond Dronne sera un Compagnon de la Libération, en chef de file de la 2e division blindée, qui sera le premier officier français à entrer dans le Paris insurgé le 23 août 1944. Deux professeurs, Paul Marchal et Roger Bouvet, engagés dans la Résistance, meurent en déportation.

De 1945 à aujourd’hui : retour du progrès

Aux rentrées 1945, 1946, 1947 ce sont environ 650 élèves qui sont inscrits. En 1950, 810 élèves sont décomptés. En novembre 1951, sont organisées, en présence du ministre de l’éducation nationale André Marie, les cérémonies commémorant les cent ans du lycée d’État de garçons du Mans. Une rétrospective de l’histoire du lycée, regroupée par M. Fernand Letessier, professeur, est exposée. On trouve alors les anciennes archives Oratoriennes, les ouvrages des professeurs et anciens professeurs. La Comédie-Française, dirigée par Pierre-Aimé Touchard, un ancien élève, revient au Mans pour présenter Le Jeu de l’amour et du hasard, pièce de Marivaux. En 1960, la poussée démographique est grande. 1200 élèves sont inscrits au lycée, et 2000 si l'on y ajoute l'annexe du Ronceray qui sera par la suite transformé en collège d'enseignement secondaire. Des classes supérieures (lettres supérieures et mathématiques supérieures) sont ouvertes en 1956, auxquelles s'ajoutera une classe de préparation aux concours des écoles agronomiques. La création de nouveaux lycées au Mans et dans la Sarthe incite à donner un nom au lycée. Les propositions et les débats vont bon train depuis de nombreuses années : Pelletier du Mans, Scarron, Bollée... Ce lycée reçoit le nom de lycée Montesquieu, nom de la rue qui dessert son entrée principale . L’internat est fermé en 1978 à la suite d'une baisse d’inscriptions, due à la création de collèges et lycée dans la Sarthe. Le lycée devient mixte. Mais dès le début des années 1980, une forte demande de scolarisation réapparait. Alors qu’on pouvait croire à la disparition du lycée, il redevient le joyau de l’enseignement secondaire dans la ville. Depuis 1985, à la suite des lois de décentralisation, l'équipement et l'entretien dépendent du conseil régional des Pays de la Loire. De 1992 à 1999, le lycée est entièrement réhabilité. En 2006, l’établissement fait du Mans, la deuxième ville de la région après Nantes à posséder une classe de Première supérieure. L’inauguration se fait en présence du ministre François Fillon.

Personnages célèbres ayant été élèves au lycée Montesquieu

Anecdote

Le lycée ayant conservé ses bâtiments d'antan, des films ont été partiellement tournés à l'intérieur de l'établissement. On se souvient notamment de Cyrano de Bergerac, interprété par Gérard Depardieu. L'escalier principal du bâtiment ouest a conservé en souvenir le nom de l'acteur.

Voir aussi

Lien externe

Site officiel de l'établissement

Un site de photos et d'archives géré par André Vivet, ancien élève


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Lycée Montesquieu de Wikipédia en français (auteurs)

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