Louis Marie De Lescure

Louis Marie De Lescure

Louis de Salgues de Lescure

Louis de Salgues de Lescure
Louis de Salgues de Lescure
Surnom Le saint du Poitou
Naissance 13 octobre 1766
Versailles
Décès 4 novembre 1793 27 ans)
La Pellerine
Origine Français
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Grade Général
Service 1782 - 1793
Conflits Guerre de Vendée
Faits d’armes Bataille de Thouars
1re bataille de Fontenay-le-Comte
2e bataille de Fontenay-le-Comte
Bataille de Saumur
Bataille de Luçon
Bataille de Tiffauges
Famille Blason famille fr Salgues de Lescure.svg Salgues de Lescure

Louis-Marie de Salgues, marquis de Lescure, né à Versailles le 13 octobre 1766, mort à La Pellerine, (Mayenne), le 4 novembre 1793.

Sommaire

Biographie

Origine

Il naquit de Marie-Louis-Joseph de Lescure et de Jeanne de Durfort de Civrac. La famille de Lescure est originaire de la terre de Lescure en Albigeois, où l'on voyait encore avant la Révolution française son château sur les bords du Tarn.

Au commencement du XVIIIe siècle un abbé de Lescure, évêque de Luçon, attira près de lui son neveu, qui épousa mademoiselle de Surgères ; le fils de celui-ci se maria aussi en Poitou et fut tué à la bataille de Plaisance, étant encore fort jeune. Son fils, père de l'illustre chef de la Vendée mourut en 1784 ; c'était un homme fort dissipé, qui laissa sa fortune en grand désordre (il avait dilapidé toute sa fortune au jeu).

Issu d'une famille désargentée, Louis Marie de Lescure réussit toutefois un beau mariage en épousant en 1791 sa cousine Victoire de Donissan. Il était le cousin de Henri de La Rochejaquelein, autre héros de la Guerre de Vendée.

Avant la Révolution française

Il fut élève de l'École militaire. En entrant dans le monde à l'âge de seize ans, il y parut bien différent de ce qu'étaient alors les jeunes gens de son rang et de son état. Il était gauche, timide et taciturne ; il vivait, pour ainsi dire, isolé au milieu d'une société brillante, frivole et animée : sa piété était grande et presque austère, sans nulle, ostentation ; ce qui était le contraire de la mode de ce temps-là : aussi le mérite de son caractère et l'étendue de son savoir étaient-ils fort méconnus. On le trouvait bizarre et sauvage, ses manières et jusqu'à sa toilette le faisaient taxer d'une singularité qu'on lui pardonnait cependant à cause de son inaltérable douceur et de la bienveillance qu'il mettait dans toutes ses relations ; seulement on regrettait qu'un homme de sa naissance et dans sa position, fait, comme on disait alors, pour aller a tout, s'écartât de la route qui menait au succès.

Il obtint, peu de temps avant la Révolution française, une compagnie de cavalerie dans le régiment de Royal-Piémont.

Pendant la Révolution française

Blason des Salgues de Lescure:
Ecartelé: aux 1 et 4 d'or au lion d'azur, et au 2 et 3 de gueules au lion d'or accompagné de 12 besans du même en orle.[1]

Aux débuts de la Révolution, ce jeune officier, au goût très prononcé pour les études, parlant trois langues et d'une très grande culture, n'est pas tout à fait hostile aux idées nouvelles.

Déjà, à cette époque, l'émigration avait commencé. M. de Lescure et beaucoup de gentilshommes du bas-Poitou ne trouvaient pas à propos de suivre cet exemple. Cependant, après la fuite manquée de Varennes, sa fidélité à la famille royale lui fait craindre une arrestation et il emigre, pour une courte durée, en juin 1791. À son retour, il fut l'un des impuissants défenseurs de Louis XVI aux Tuileries, lors de la Journée du 10 août 1792. Il se retire alors dans son château de Clisson (commune de Boismé (79)), en Poitou. Là, il accueille nombre de ses parents et amis qui fuient Paris et la Terreur.

Bientôt les paysans du Poitou, déjà blessés dans leur opinion religieuse, inquiets de voir la persécution qu'éprouvaient les grands propriétaires, se trouvèrent atteints à leur tour par un recrutement de trois cent mille hommes. Ils ne voulurent point obéir et se révoltèrent ; leur première pensée fut de prendre pour chefs leurs seigneurs : les paysans des environs de Châtillon vinrent à Clisson (commune de Boismé), chez M. de Lescure, chercher M. de la Rochejaquelein, son cousin, qui avait ses propriétés dans une de leurs paroisses.

L'engagement royaliste

Il n'hésita point sur le parti qu'il devait prendre, et M. de Lescure l'y encouragea. M. de la Rochejaquelein se rendit vers Châtillon ; mais les paysans des environs de Clisson ayant commencé par se soumettre, M. de Lescure, qui ne pouvait s'éloigner du canton où son influence devait être utile, resta exposé aux poursuites des autorités républicaines : il fut, avec toute sa famille, emmené en prison à Bressuire. Quoiqu'il fût vénéré des habitants de cette bourgade, et que les principaux d'entre eux n'eussent d'autre désir que de le sauver, ce fut presque par miracle qu'il échappa aux violences des soldats accourus en hâte pour combattre les insurgés. Au bout de quelques jours il fut délivré par l'armée vendéenne qui s'empara de Bressuire. Dès lors il fut compté parmi les premiers chefs de cette armée, à laquelle se joignirent les paysans de son canton. Il prit la part là plus active aux travaux et aux dangers de cette vaste insurrection.

La Vendée

Lorsque le triomphe de la Révolution fut décidé, il alla organiser la première insurrection vendéenne. Dès le début du soulèvement de la Vendée, et à la demande de ses paysans, il se met à la tête de l'insurrection.

Dès les premiers jours il étonna les Vendéens par son intrépidité, en se précipitant le premier, et seul, sur un pont barricadé et gardé par les troupes républicaines devant Thouars (25 mai 1793). À Fontenay (16 mai 1793), il entra aussi dans la ville sans que personne osât d'abord le suivre, tant il était pressé d'aller délivrer des prisonniers vendéens qui y étaient enfermés. À Saumur dont il s'empare, il fut blessé ; enfin, en toute affaire ; nul ne fut plus empressé et plus dévoué que lui. Au combat de Torfou, qui fut le dernier succès des Vendéens sur la rive gauche de la Loire, et où leurs efforts héroïques parvinrent à repousser pour quelques jours les troupes aguerries du général Kléber, on vit M. de Lescure mettre pied à terre et crier aux paysans découragés : «Y a-t-il quatre cents hommes assez braves pour venir périr avec moi? - Oui, monsieur le marquis !» répondirent les gens de la paroisse des Echaubrognes ; et, à leur tête, il se maintint pendant deux heures. Après l'attaque infructueuse de Nantes (29 juin 1793) qui marque un tournant dans la guerre de Vendée, il s'installe à Bussières où il tente en vain de rassembler les troupes dispersées de l'Armée catholique et royale.

La Virée de Galerne

Chassé de son quartier général par le général François-Joseph Westermann, il prend sa revanche à Tiffauges. Blessé grièvement, atteint d'une balle à la tête, au combat de La Tremblaye, il est porté agonisant par ses hommes, tout au long de la retraite de l'armée vendéenne après le désastre de la bataille de Cholet (la Virée de Galerne), emmenant avec elle une population éploree et fugitive.

M. de Lescure, dont la blessure laissait quelque espérance, aida encore de ses conseils et de sa constance ses compagnons. Il contribua à faire nommer M. de la Rochejaquelein chef de l'armée. Après le passage de la Loire, il suivit la marche pénible des Vendéens à travers l'Anjou et la Bretagne. Les soins touchants de sa femme, les hommages de l'armée, ne pouvaient empêcher l'effet de tant de douleurs accablantes qui venaient à chaque instant envenimer sa blessure.

Calvaire Les Besnardières
Calvaire Les Besnardières - détail

Il faut lire, dans les Mémoires de sa veuve, la peinture déchirante de cette lente agonie, de cette mort. Celui qu'on appelait le "Saint du Poitou" mourut le 4 novembre 1793 dans la voiture dans laquelle on le transportait, au lieu-dit Les Besnardières près de La Pellerine sur la route entre Ernée et Fougères, après un long et douloureux calvaire. Son beau-père, le général de Donissan, le fit enterrer dans un lieu qui est resté inconnu. Ce fut sans doute afin d'épargner à son cadavre les outrages dont celui de Bonchamps avait été l'objet.

Sa veuve, qui l'avait suivi dans la Vendée, acquit plus tard une grande célébrité, sous le nom de Madame de La Rochejaquelein. Cette femme a connu l'exil jusqu'en 1816. Elle a publié ses Mémoires au commencement de la Restauration.

Notes

  1. Étienne Aubrée, Le général de Lescure, Librairie académique Perrin, 1936, p.11-12.
    Selon l'historien Etienne Aubrée, le blasonnement donné en 1869 par Courcelles dans son Histoire généalogique et héraldique des Pairs de France, qui était Ecartelé: aux 1 et 4 d'or au lion d'azur, qui est de Salgues, aux 2 et 3 d'azur au lion d'or, qui est de Lescure. serait erroné. Aubrée a consulté les archives du château de Clisson à Boismé; les armes de la famille Salgues de Lescure sont Ecartelé: aux 1 et 4 d'or au lion d'azur, et au 2 et 3 de gueules au lion d'or accompagné de 12 besans du même en orle. L'auteur s'appuie également sur le litre funéraire de la chapelle des seigneurs de Lescure dans l'église de Boismé, des tombes de l'église de Lescure près d'Albi et des mandements de Jean de Lescure, évêque de Luçon, arrière grand-oncle du général, qui confirment ce blasonnement

Source partielle

  • Étienne Aubrée, Le général de Lescure, librairie académique Perrin, 1936.
  • « Louis de Salgues de Lescure », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
  • « Louis de Salgues de Lescure », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
  • Généalogie de la maison de Lescure sur l'Armorial du Pays d'Oc
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