Liste des découvertes et inventions liées au hasard

Liste des découvertes et inventions liées au hasard
Article principal : Sérendipité.

Cet article contient une liste des découvertes et inventions liées au hasard. On parle aussi parfois de découverte scientifique liées à la « sérendipité ». Toutefois, la sérendipité n'est pas synonyme de hasard, mais plutôt d'une forme d'intuition empirique.

Sommaire

Les découvreurs

Sur mer et sur terre

  • L'Amérique, découverte par Christophe Colomb alors qu'il cherchait à rallier l'Inde.
  • La ruée vers l'or : James Wilson Marshall, charpentier, construit une scierie dans le Sierra Nevada en 1848 sur l'American River, à Coloma pour le compte de John Sutter. Le 24 janvier, il inspecte le cours d'eau au bord de son atelier. Il a soudain l'œil attiré par un scintillement au fond de la tranchée. Et, il déclenche, malgré lui, la ruée vers l'or de l'ouest américain.
  • La découverte du plus vieil arbre sur terre, le WPN-114 ou "Prométhée" par Donald Currey.
  • La découverte, par Katy Paine, de la communication des éléphants par infrasons. Katy Paine, étudiante en biologie, chantait dans la chapelle de l'université de Cornwell. Alors qu'elle se trouve à côté de l'orgue, elle entend une vibration de l'air. Pourtant l'organiste vient de terminer de jouer. Plus les notes étaient basses, plus l'impression de vibration était courte. Par contre, plus les notes étaient aigües et plus les vibrations étaient longues. Elle comprend qu'elle ressent ce qu'elle ne peut pas entendre. Trente années plus tard, elle se trouve à côté d'éléphants et est surprise de retrouver les mêmes sensations kinésiques et auditives de sa jeunesse. Elle vient de découvrir la communication infrason des éléphants.
  • Les cheminées hydrothermales (terrain hydrothermal de Lost City) découvertes par Kelley, Karson et Gretchen Früh-Green, engagés dans une expédition afin d'étudier comment la montagne Atlantis s'était formée et déformée depuis ces deux millions d'années. Le 4 décembre 2000, à la fin de l'expédition, grâce à une caméra optique, ils observent une fracture dans le manteau rocheux, une cheminée hydrothermale.

De l'espace : l’astronomie

Du passé : l’archéologie et la paléontologie

Les archéologues ont bénéficié, très souvent de la sérendipité pour découvrir des témoignages du passé : les barrages qui ont eu des effets inattendus, des lacs qui se sont asséchés, l'action des bombes, le creusement de tunnels par des enfants, le terrassement pour de nouvelles constructions, l'attention de promeneurs etc.

Le 29 novembre 1947, le Professeur A. Sukenik, spécialiste de paléographie judaïque à Jérusalem fait une annonce à propos d'une découverte archéologique exceptionnelle. Le même jour, l'ONU décide du partage de la Palestine entre Juifs et Arabes. Sans réelle connexion, le professeur A. Sukenik présente ce jour les Saints Manuscrits de la mer Morte, découverts fortuitement par deux jeunes Bédouins dans la région de Qumran (désert de Judée) quelques semaines auparavant. Dans de nombreuses grottes surplombant la mer Morte, les fouilles ont révélé près de 100 000 fragments de vieux textes juifs, répartis en 870 manuscrits différents, dont 220 sont des textes bibliques de l'Ancien Testament. Les plus récents de ces écrits dateraient du IIIe siècle av. J.‑C.. Outre les textes bibliques, manuels ou livres cantiques, les manuscrits présentent des extraits de l’Ancien testament. Le Livre d’Isaïe, le plus important des rouleaux découverts, relate l’histoire du peuple juif.

Les premières découvertes au Grand Abri de La Ferrassie datent de 1895, suite au terrassement d'une route nationale (RN 12). Il faut attendre 1909, pour que Denis Peyrony découvre le premier squelette humain de La Ferrassie (Dordogne)

En 1852, un ouvrier agricole, Monsieur Bonnemaison occasionnellement carrier, à la recherche de cailloux pour empierrer la route, découvre une cavité dans le vallon de Rodes (ou Rhodes) à Aurignac. Il retire un os assez long en plongeant le bras dans l'orifice. Il soupçonne la présence d'une cavité souterraine. Il creuse alors dans le talus pendant plusieurs heures. Il découvre un certain nombre de squelettes humains. Le géologue Édouard Lartet entreprend huit ans plus tard de montrer que cette découverte prouve l'existence de l'homme avant le Déluge.

  • Découverte des iguanodons de Bernissart, 1er avril 1878. Des mineurs à Bernissart en Belgique font la découverte de 29 squelettes d'iguanodons à 322 mètres de profondeur. Les reptiles dinosauriens sont en parfait état et mesurent près de 10 mètres de long. Ils sont exposés à l'Institut royal de sciences naturelles de Bruxelles.
  • en 1887, les tablettes de Tell el-Amarna sont déterrées par un paysan en Égypte. Il découvre plusieurs centaines de tablettes portant des inscriptions cunéiformes. Il s’agit d’une correspondance vers 1360 avant JC entre Akhénaton et les dirigeants de la Syrie et de la Palestine ainsi qu’avec les rois de Babylone, d’Assyrie et du Mitanni.
  • Découverte de la grotte de Lascaux, le 12 septembre 1940. Grâce à son chien qui s'était engouffré dans un trou, le jeune périgourdin Marcel Ravidat et trois camarades découvrent la grotte de Lascaux près de Montignac. Stupéfaits de trouver des peintures sur les parois, ils alertent leur instituteur Léon Laval. Quelques jours plus tard, le préhistorien Henri Breuil atteste qu'il s'agit de peintures pariétales du Paléolithique supérieur. Il baptise alors la grotte : "La chapelle Sixtine du Périgordien". Le 27 décembre 1940, le site est classé monument historique.
  • Le 11 juillet 1975, 3 000 statues de soldats sont découvertes en Chine par des paysans en creusant un puits. Il s'agit de la découverte d'un immense tombeau (20 000 m²) du premier empereur du pays Qin Shihuangdi près de Xi'an. Il contient les statues de plus de 6 000 soldats et chevaux en terre cuite grandeur nature. Entamé en 221 avant Jésus-Christ, le chantier aurait duré 36 ans et près de 700 000 ouvriers y auraient travaillé. Les guerriers ont tous des visages différents et sont armés, disposés en ordre de bataille.
  • Le 20 septembre 1991, deux grimpeurs allemands, Erika et Helmut Simon, découvrent "Ötzi". C'est dans les Alpes italiennes, à 3 210 mètres d'altitude, qu'ils aperçoivent un bâton dépassant de la glace. Il s'agit d'un homme, vieux de plus de 5 300 ans et conservé par le froid. Cet ancêtre alpin aurait mangé lors de son dernier repas du bouquetin et des céréales. Il est actuellement exposé au musée archéologique de Bozen en Italie. En septembre 2002, les chercheurs concluent qu'il n'avait pas été tué par le froid mais par une flèche.
  • En 1997, découverte de Nécropolis. Jean-Yves Lempereur est appelé en renfort le 27 juin par le directeur des Musées et des sites archéologiques d'Alexandrie. La construction de l'autopont qui doit relier le port ouest de la ville à la route du Caire fournit cette découverte fortuite de la cité des morts d'Alexandrie. Le plan d'ensemble de la ville antique avec le tracé de ses artères apparaît alors, conforme à la trame des rues dessinée par Dinocrate de Rhodes, le premier architecte urbaniste.
  • En 1991, le plongeur Henri Cosquer a découvert par hasard la grotte qui porte son nom dans les fonds sous-marins de Marseille.
  • Découverte de l'astrolabe dit de Champlain. Il a été découvert par hasard, en août 1867, par un garçon dénommé Edward George Lee. Un vieux pin rouge est tombé dans un ruisseau. Le père du garçon avait tronçonné l'arbre en trois billots. Grâce à ses bœufs il tire sur un billot pour l'extirper de terre. Sa surprise est de découvrir un objet rond jaune avec des figures dessus, une arme, pointu à un bout et émoussé à l'autre bout.
  • Une pyramide Maya (Chiapas, Mexique) est découverte par hasard en 1952 par l’archéologue A.R. Lhuillier.

Les chimistes

Des résultats fondamentaux

  • La structure cyclique du benzène par le chimiste allemand Friedrich Kekulé von Stradonitz. Il eut l'intuition de la formule structurelle du benzène en imaginant des serpents dans le feu, où l'un d'entre eux formait un anneau en se mordant la queue. (cité par McKelvey, 2002).
  • L’oxygène par Joseph Priestley.
  • La découverte de l'iode par Bernard Courtois en 1811.
  • L'électron hydraté. La découverte et l'analyse du rôle des fragments de courte vie, tel que l'électron hydraté ont permis une meilleure compréhension de la chimie radioactive. Cette découverte du "nouvel ion", on la doit à un chimiste, Edwin Hort, de la société Argonne, qui en 1963, en compagnie d'un collègue britannique réalisaient des expériences sur la radiation pulsée de l'eau. À un moment donné, ils observèrent une bande d'absorption bleue sur le spectrophotomètre, c'était la signature de l'électron hydraté.
  • L'hélium 3 Superfluide par Osheroff.
  • Le protonium.

Les plastiques

Les polymères organiques artificiels furent utilisés depuis des siècles sous la forme de résine ou de gomme laque. Léonard de Vinci fit même des expériences à ce niveau en recouvrant différentes matières naturelles ou manufacturées. À la fin du XIXe siècle, le caoutchouc naturel tiré de l'hévéa, sous la forme d'une substance appelée le scrap, était largement utilisé. Finalement, les inventeurs ont appris à améliorer les polymères naturels. Le caoutchouc naturel était sensible à la température, devenait collant, exhalait une odeur désagréable aux fortes températures et devenait friable à froid.

  • La vulcanisation du caoutchouc par l'Américain Charles Goodyear. Par mégarde, il pose « un morceau de caoutchouc recouvert de fleur de soufre sur un poêle à charbon. Le produit finit par s'enflammer ». Dépité par sa maladresse, il jette le résultat par la fenêtre dans la neige. « Au matin, ramassant l'objet, il constate que le matériau possède une grande élasticité. » (Euréka, avril 1998, p. 66). La vulcanisation consiste donc à cuire du caoutchouc avec du soufre. Par rapport au caoutchouc naturel, celui-ci est plus tenace, plus résistant à l'abrasion, plus élastique, moins sensible à la température, imperméable aux gaz et fortement résistant aux produits chimiques et au courant électrique.
  • Le celluloïd. Un Anglais nommé Alexander Parkes, chimiste et métallurgiste, développa un « ivoire synthétique », la « pyroxline » en 1856, qu'il commercialisa sous le nom de « Parkesine ». Celui-ci était fabriqué à partir de la cellulose traitée avec de l'acide nitrique et un solvant. Le produit se durcissait en un matériau ressemblant à de l'ivoire qui était moulable lorsque chauffé. Afin d'atteindre une échelle suffisante pour abaisser ses coûts, Alexander Parkes devait construire une grande usine, ce qu'il n'arriva pas à réaliser. De plus, le matériau était fortement inflammable.
De son côté, un imprimeur américain du nom de John Wesley Hyatt s'étant coupé un jour le doigt, ouvrit son armoire à pharmacie afin d'apposer du collodion (solution de nitrate de cellulose dans de l'éther et de l'alcool) pour refermer sa blessure. La bouteille s'était renversée mais il observa qu'un résidu solide restait après l'évaporation du solvant. Il choisit, avec son frère Isaiah, de continuer ses recherches avec le nouveau solvant sur le nitrate de cellulose. Par la suite, ils utilisèrent le camphre, obtenu à partir du camphrier.
Puisque la cellulose était le composant principal, il appela la nouvelle synthèse le « celluloïd » en 1863. Son utilisation servit à fabriquer des produits comme les boules de billard, des peignes, des barrettes, des touches de piano, des empreintes de dents, des pellicules de films ou des vêtements. Le celluloïd était moins coûteux que ses concurrents directs comme l'ivoire naturel, la coque de tortue et les os.
  • Le rayonne, développé à Paris en 1884 par Louis Marie Hilaire Bernigaut, comte de Chardonnet, qui cherchait une façon de fabriquer de la soie. Il étudia le ver à soie et fit l'hypothèse qu'il pouvait trouver une formule liquide afin de faire expulser la fibre au travers de petits orifices. Il fit étrangement la même découverte que Hyatt à propos du collodion, et l'utilisa comme base de ses premières fibres. Il fabriqua son premier vêtement en 1884 qu'il présenta à l'exposition de Paris en 1891. Il appela ce nouveau matériau le rayon en 1924.
  • La bakélite. Leo Baekeland, chimiste à New York, commença à faire des expériences avec des réactions incluant du phénol et du formaldéhyde. Il découvre rapidement que la condensation produit un résidu qui ne peut plus être enlevé des tubes à essais.
  • Le polyéthylène est un cas de coïncidence induite. Il fut synthétisé, « par accident », par le chimiste allemand Hans von Pechmann, en chauffant en 1898 du diazométhane. L'idée était de tester l'effet de la combinaison de la pression et de la température sur certains gaz. En utilisant dans sa série d'investigations le gaz éthylène, comme dans le cadre de la découverte du Téflon, il s'aperçoit de la production d'un produit résiduel. Ses collègues Eugen Bamberger et Friedrich Tschirner ont analysé la substance blanche et cireuse, ils ont reconnu des longues chaînes -CH2- et la dénommèrent polyéthylène. Ils n'avaient pas la moindre idée de la possibilité d'utilisation de ce déchet. Cependant, un jour, la sérendipité met en valeur ce nouveau polymère. J.N. Dean, un dirigeant de la société British Telegraph Construction and Maintenance Company a entendu parler de ce nouveau plastique polymère. Il le testa pour l'isolation des lignes téléphoniques. Le succès probant permit de renforcer les recherches sur ce produit.
  • Les polymères conducteurs d'électricité (Polyacétylène)

Jusqu'en 1967, les matières plastiques étaient considérées comme des isolants. Un groupe de chercheurs japonais étudient la polymérisation de l'acétylène en plastique. Au cours d'une mauvaise manipulation, un chercheur en formation se trompe dans les proportions de catalyseur. Il augmente de 1 000 fois la dose idéale. Cependant, il obtient un film à reflets métalliques, de couleur argenté et brillant. Il a l'apparence du métal mais il n'est pas encore conducteur de l'électricité. Toutefois, cette sérendipité rapporta le prix Nobel de chimie en 2000. Car, dix plus tard, la collaboration entre le physicien Alan Heeger et les chimistes Alan MacDiarmid et Hideki Shirakawa, a conduit à des expériences d'oxydation du film en utilisant la vapeur de diiode. Ainsi modifié, ce nouveau plastique est conducteur d'électricité.

La chimie organique

La chimie naturelle

  • L'utilisation de la diatomite comme insecticide d'origine biologique[réf. nécessaire].

Les colorants et les teintures chimiques

  • La mauvéine en 1856 par William Perkin. En 1845, la reine Victoria visite l'Allemagne. Le prince invite le scientifique August Hofmann à venir à Londres. Quelques années plus tard, donc, en 1856, August Hofmann demande à un jeune étudiant de 18 ans, William Perkin, de synthétiser la quinine par le procédé de l'oxydation d'aniline. Mais, il découvre la mauvéine, une nouvelle teinture qui trouve un franc succès auprès de la reine et de la cour d'Angleterre. La mode de couleur des vêtements de la cour royale devient cette année-là le mauve.

Les physiciens

Les classiques

  • La poussée d'Archimède.
  • Le traité du centre de gravité des corps solides et l'invention de la balance hydrostatique par Galilée. Selon la légende, c'est dans la cathédrale de Pise, à l'âge de 19 ans, que Galilée aurait été surpris par l'oscillation d'une lampe accrochée au plafond. En calculant grâce au battement de son cœur, il remarqua que les séquences d'oscillations étaient de durée égale, quelle que soit l'amplitude. Ainsi, il découvrit la nature isochrone du pendule, qu'il vérifia par la suite par des expériences.
  • Le principe de la puissance de la vapeur. L'Écossais James Watt découvrit la force de la vapeur alors qu'il attendait son thé. Il vit la bouilloire d'eau s'ébrouer alors qu'elle chauffait et le clapet du couvercle se levait et se refermait à grande vitesse. Même si ce n'est pas lui qui a inventé le moteur à vapeur, il a amélioré la puissance du prototype, ce qui donnera l'élan vital à la révolution industrielle.

La physique nucléaire

  • Les rayons X par Wilhelm Röntgen. Il découvre lors de ses expériences sur les propriétés de faisceaux d'électrons, à l’université de Wurtzbourg (Allemagne), qu'un tube de Crookes émet un rayonnement. Röngten les baptise : « rayons X ». Ils ont le pouvoir de traverser un papier opaque enveloppant le tube de Crookes et font scintiller un écran fluorescent situé sur une table voisine. En éclairant la main de son épouse par ses rayons, il observe en arrière plan, l'image nette de ses os et de son alliance. Ainsi, les rayons X traversent la peau et la chair sans dommage, mais ils sont arrêtés par les os et le métal.
  • La radioactivité par Henri Becquerel. Suite à la découverte de Wilhelm Röntgen, Henri Becquerel effectue des recherches sur les liens entre rayons X et fluorescence. Il dépose du sel phosphorescent d'uranium sur des plaques photographiques enveloppées dans du papier noir. Un jour où Paris est ensoleillé, il expose le tout à la lumière. En développant les plaques, il remarque l'image des cristaux de sel d'uranium. Il pense que cela est dû aux rayons X de Röntgen. Il fait la déduction que l'énergie solaire est absorbée par l'uranium avant d'être réémise sous forme de rayons X. Il recommence ses expériences. Mais, le ciel parisien est couvert. Il interrompt ses essais et range ses plaques photographiques imprégnées de sel d'uranium dans un placard. Quelques jours plus tard, le ciel est bleu. Becquerel choisit de sortir ses plaques. Là, il est surpris car il voit que les plaques ne sont plus vierges. Il distingue même l'image négative d'une croix de cuivre qui se trouvait entre l'uranium et l'une des plaques photographiques. Il en conclut qu'en l'absence de source d'énergie extérieure (comme le soleil), une substance inerte se montre capable d'émettre des rayons qui traversent le papier mais sont arrêtés par le métal. Henri Becquerel découvre donc la radioactivité, c'est-à-dire l'émission spontanée de radiation par un matériau.
  • La radioactivité artificielle. Les époux Joliot-Curie (Frédéric Joliot-Curie et Irène Joliot-Curie) étudiaient la réaction de l'aluminium avec des particules alpha. Ils remarquèrent que la cible d'aluminium continuait à émettre des radiations même quand la source des particules était enlevée.
  • Le baryum par la fission d'uranium par Otto Hahn et Fritz Strassmann en 1939. Quelques années plus tôt, Enrico Fermi et son équipe ont irradié de l'uranium avec des neutrons et pensaient avoir trouvé des éléments transuraniens. Reprenant ces travaux, Otto Hahn et Fritz Strassmann pensaient que cela devait être du radium. Une première étape dans l'isolation du radium est la coprécipitation du radium et du sel de baryum. Plus tard, la mixture est recristallisée et les deux éléments peuvent être séparés. Mais dans les produits provenant de l'uranium, la radioactivité précipitée avec le baryum ne pouvait plus être séparée de celle-ci. Ils avaient donc produit du baryum à partir de l'uranium. C'est en se posant une question de départ : est-ce que le radium est un produit d'irradiation de l'uranium ? qu'ils ont créé un ensemble approprié d'expériences pour répondre à cette problématique. C'est l'observation qui leur a donné raison de rebondir sur la réponse négative et de continuer leur juste démarche.

La nanotechnologie

  • Les fullerènes
  • Le nanothermomètre carbone par Yoshio Bando de 85 nm de diamètre qui s'étend en proportion de la température. C'est en étudiant les nanotubes, formes de fullèrenes qu'il a découvert sans intention de le faire initialement ce phénomène[2].
  • En 1987, cinq années après avoir observé les fullerènes ou C60, mais sans en comprendre véritablement la portée scientifique, Sumio Iijima reprend son observation. Il observe une forme d'épingle générée par la décharge des arcs d'électrode utilisés pour synthétiser le C60. Il nomme ce matériau le « nanotube carbone ».

Les autres découvertes

Les médecins et les pharmaciens

William Reeves, spécialiste en épidémiologie et en virologie, explique comment, en assistant à un film dans un cinéma, il eut l'idée de marquer les moustiques avec une poudre fluorescente pour étudier leur nombre, leur durée de vie et leurs mouvements. Au cours du film, en effet, un inspecteur enquêtait sur un vol de caisse dans un magasin. Il avait rempli la caisse avec de la poudre. Puis, au moment de l'effraction de la caisse, il demanda à chaque employé de mettre leurs mains sous une lampe fluorescente. Il dévoila facilement le voleur au sein du personnel. Aussi, surprenant que cela puisse paraître, le septième art s'est révélé l'élément de sérendipité pour la découverte de nombreux virus sur la planète.

William Harvey, médecin anglais du XVIIe siècle a établi une analogie entre la circulation sanguine et l'irrigation des canaux à partir de son observation fortuite du fonctionnement du drainage de l'eau dans les canaux hollandais à son époque. Le rôle du cœur dans la circulation sanguine est conçu par analogie avec l'utilisation des pompes pour capter et refouler l'eau dans les canaux.

À la fin des années 1940, Christopher Polge et ses collègues de l'université de Cambridge découvrirent accidentellement les capacités protectrices du glycérol quand ils ont utilisé des bouteilles chimiques dont les étiquettes ne correspondaient pas avec leur contenu. Cette découverte accidentelle leur permit de cryogénéiser les spermatozoïdes des poulets et du bétail.

Deux professeurs de physiologie au Collège de France, François Magendie et son étudiant Claude Bernard sont considérés comme les pères de la pharmacologie. Ils utilisèrent un émétique extrait de l'ipecacuanha afin de comprendre les mécanismes du vomissement, pratique médicale courante à l'époque. Claude Bernard étudia les effets du curare sur le système nerveux. Ceci lui permit de découvrir que les systèmes moteurs et sensoriels fonctionnent de façon indépendante.

La pharmacologie botanique

L'extraction de produits naturels

En fait, les multiples chercheurs qui ont découvert la quinine à partir de l'écorce de certains arbres ne l'ont pas fait pas hasard. Ils sont les détenteurs de l'effet relais ou témoignage. Car, selon la légende, c'est un Indien en Amazonie qui, atteint de malaria, se serait désaltéré avec de l'eau ayant stagné dans l'écorce d'un arbre. Il fut agréablement surpris plusieurs jours plus tard de recouvrer la santé. Cette légende fut transmise de génération en génération. Elle fut consignée dans un ouvrage de missionnaires au XVIe siècle, ce qui a donné l'idée aux divers scientifiques de rechercher dans cette voie-là.
  • L'acide acétylsalicylique par le religieux anglais et passionné de botanique, Edward Stone en 1763. L'aspirine est en fait le nom commercial déposé par la société allemande Bayer qui fabriquait alors des colorants. Edward Stone découvrit la capacité des écorces du saule pour soigner les fièvres et les douleurs de rhumatisme et également celles de la malaria. Cette qualité était déjà connue depuis longtemps. Hippocrate en fait référence et elle est citée dans le code sumérien de Ebers au IIIe siècle av. J.‑C.. Edward Stone se rapporte à l'arbre découvert par les missionnaires jésuites dans les Andes péruviennes. Là, les indigènes l'utilisaient pour soigner les fièvres de la malaria. On peut dire qu'il y a sérendipité car Edward Stone estime que l'écorce du saule a l'apparence de l'écorce des Andes péruviennes. Si elles se ressemblent, elles ont forcément les mêmes propriétés, se dit-il. Cette idée est appuyée par la théorie de la signature, théorie très forte à son époque. Cette théorie prétendait que les produits curatifs ont une liaison avec les maladies. En d'autres termes, une croyance que l'on soigne le mal par le mal.
Il faut attendre les travaux de 1828 par le pharmacien allemand Johann Andreas Buchner, ceux du chimiste suisse Karl Jacob Löwig en 1835, ceux de l'allemand Henri Gerland en 1852 et de l'alsacien Charles Frédéric Gerhardt pour arriver à une stabilisation de l'acide acétylsalicylique.
  • La pervenche rosée de Madagascar était utilisée initialement pour traiter le diabète. Ely Lilly et ses chercheurs ont découvert qu'elle tuait également les cellules du cancer.

Les édulcorants de synthèse

On ne sait pas inventer une substance chimique qui ait un goût sucré. La seule solution est de découvrir les substances qui en ont. Au départ, un assistant de recherche, inconscient pour les risques sur sa santé confond l'anglais test (« faites un essai ») et taste (« goûtez »). En croyant obéir aux ordres, il découvre que les dérivés chlorinatés de saccharose sont plusieurs centaines de fois plus sucrés que le sucre.

  • L'aspartame, qui a fait la fortune de Searle qui est devenue Nutrasweet. Il fut découvert par hasard par Jim Slatters en se léchant les doigts pour tourner les pages d'un carnet de notes. Il était en train de développer un nouveau médicament pour traiter les ulcères quand il en fit tomber sur ses doigts.
  • La saccharine en 1879 par Constantin Fahlberg.
  • Le cyclamate par Michael Sveda, un étudiant chimiste, travaillant sous les instructions du Professeur L. F. Audrieth à l'université de l'Illinois en 1937.
  • En 1976, la sucralose ou Splenda dans l'entreprise Tate & Lyle, une société de sucre grâce à un assistant qui confondit les ordres test et taste
  • Le D-tagatose, découvert par Gilbert Levin en 1926.
  • L'acésulfame K en 1967, grâce à la découverte accidentelle de Karl Claus de Hoechst AG.

Les psychotropes

La médecine fut potentiellement très importante dans la découverte sérendipitante car les expérimentations sur l'homme sont difficilement respectueuses de l'éthique. Aussi, les médecins furent obligés d'observer les maladies ou les traumatismes afin de comprendre le fonctionnement humain.

  • L'effet psychotrope de la chlorpromazine (Largactil) par Henri Laborit.
  • La découverte des effets anti-dépresseurs du lithium par John Cade. C'est en consultant les rapports des cliniques au XIXe siècle sur des patients souffrant de la goutte et soignés au sel de lithium, qu'il se rendit compte des bienfaits pour soigner les maladies dépressives.
  • Les premières benzodiazépines anxiolytiques, comme le chlordiazépoxide, par Leo Sternbach, lequel fut inspiré par la structure chimique de la chlorpromazine.
  • L'iproniazide, inhibiteur de monoamine oxidases (IMAO), fut découvert dans un contexte clinique, lorsqu'il fut administré pour le traitement de la tuberculose et que l'on nota un effet d'euphorie chez les patients : outre son action antituberculeuse, on observa que l'iproniazide allégeait l'esprit et stimulait l'activité de beaucoup de patients. Les études ont montré sa capacité à inhiber les monoamine oxydases, lesquelles catalysent la désamination oxydative des neurotransmetteurs (noradrénaline, sérotonine et dopamine). L'iproniazide n'est plus utilisé comme antidépresseur du fait de ses effets indésirables.
  • L'imipramine, premier antidépresseur tricyclique, fut développé en vue de soigner la schizophrénie. Sans effet, un clinicien décida de tester ses effets sur des patients dépressifs. Elle allégea l'humeur des patients et augmenta leur énergie. Elle démontra ses capacités sédatives pour des individus sans symptômes dépressifs. D'autres études révélèrent ses capacités à accroître l'activité des neurotransmetteurs monoamines : l'adrénaline et la sérotonine.
  • L'utilisation du tamoxifène pour traiter les troubles maniaco-dépressifs. D'abord utilisé pour son action anti-œstrogènes dans le traitement des cancers du sein, les propriétés psychotropes du tamoxifène ont été mises en évidence par Husseini Manji.

La biologie

  • L'anaphylaxie ou l'allergie par Charles Richet. Il testa un extrait de tentacules de l'anémone de mer afin d'apprendre quelle est la dose toxique sur les animaux de laboratoire. Après avoir donné une dose initiale et en laissant un certain temps, il administra de plus petites doses aux animaux survivants au traitement initial. La seconde dose fut rapidement mortelle. Charles Richet fut tellement surpris par ce résultat qu'il avait du mal à croire qu'il en était responsable.
  • La localisation anatomique des fonctions cérébrales suite à l'accident dramatique de Phineas Gage.
  • En 1889, les scientifiques allemands, Joseph von Mering et Oscar Minkowski ont prélevé le pancréas d'un chien. Ils furent surpris d'observer une nuée de mouches volant au-dessus de l'urine du chien. Ils découvrirent le niveau élevé de glucose dans l'urine. Ceci leur permis de comprendre que le pancréas joue un rôle majeur dans le diabète.

La microbiologie

  • La pénicilline, redécouverte (bien après la thèse d'Ernest Duchesne) par Alexander Fleming et surtout, Mary « Moldy » Hunt pour sa découverte de Penicillium chrysogenum.
  • La fermentation et la pasteurisation par Louis Pasteur.
  • La découverte des bactéries par Antonie van Leeuwenhoek. Il fut le premier à voir et à décrire les bactéries. Toutefois, il n'était pas biologiste, pharmacien, médecin ou membre du corps médical. C'était un marchand de tissus. Pour juger de la qualité des étoffes, il avait besoin de loupes et peu à peu, il fabriqua des lentilles qui grossissaient de plus en plus. En Hollande il polit des lentilles au point d'avoir des résultats extraordinaires. Par chance, il vit des organismes vivants minuscules « nager » derrière sa lentille. Grossissant de 300 à 500 fois, il put voir et décrire des algues microscopiques et des protozoaires.
  • Le vaccin anti-nicotine. Sam Sanderson, chercheur à l'université du Nebraska, au Centre Medical biochimiste, réalisait des expérimentations depuis de longues années afin de déterminer comment de minuscules molécules, les peptides, interagissent avec le système immunitaires. Il fut surpris lors de ses observations. En utilisant un peptide particulier, il fit la découverte, à partir d'un simple vaccin, que le système immunitaire peut être sensibilisé afin de reconnaître la nicotine comme molécule étrangère. Lorsqu'un individu fume une cigarette, le système immunitaire crée des anticorps contre les molécules de nicotine, qui les écarte à la périphérie du centre nerveux et les empêche de stimuler à l'intérieur du cerveau leurs effets de plaisir et de dépendance.
  • Le vaccin antivariolique. Edward Jenner était médecin à Berkeley (Gloucestershire, Grande-Bretagne. Le 14 mai 1796, il inocule la variole à un petit garçon en le piquant au bras. Après une dizaine de jours, celui-ci est immunisé contre la maladie. Il remarqua que les seules personnes qui ne contractaient jamais la variole étaient les trayeuses de lait d'une certaine région (effet relais ou de témoignage). Par contre, ces laitières, avaient une maladie bénigne, la vaccine (cowpox). Edward Jenner en déduit que la maladie de la vaccine devait contenir un certain type d'immunité contre la variole. Il prit un échantillon de la vaccine d'une volontaire, Sarah Nelmes. Et, il le testa sur un petit garçon dans un village voisin. La variole était une maladie très destructrice. 40 % des incubés en succombaient, le reste avaient des séquelles physiques à vie.

L’oncologie

  • L'effet anti-cancer du Macrogol ou polyéthylène glycol, effet découvert par Denis Corpet en étudiant l'effet promoteur des charcuteries sur les tumeurs colorectales.
  • La découverte en 1965, par Barnett Rosenberg, du cisplatine, une molécule qui limite l'action des cellules cancéreuses.
  • Le traitement du cancer par le Laser

Théodore Maiman, développa ses recherches sur le laser (light amplification by stimulated emission of radiation). Cette technique de concentration et d'amplification de la lumière monochromatique existait déjà grâce à deux équipes de recherches. Son application devint une priorité dans le domaine militaire et chirurgical du fait de sa minutie. Un médecin hongrois, Endre Mester, suspecta que le laser pouvait aussi détruire les tumeurs malignes. Jusqu'alors, on les traitait en coupant les tumeurs, en les brûlant par des procédés chimiques (proche du poison), par la chimiothérapie ou par la radiation. Cependant Endre Mester fut déçu par ses recherches sur les animaux. Le laser était inefficace contre les tumeurs malignes. Mais il observa que sur de nombreux cas où il avait fait une incision pour implanter les cellules malignes, la peau guérissait plus rapidement pour ceux qui avaient eu le traitement de la lumière du laser que pour ceux qui n'en avaient pas eu. Il fit d'autres expériences sur les défauts de la peau, sur des ulcères à l'estomac, sur des brûlures et sur d'autres infections en obtenant des guérisons très rapides. Il en conclut, par analogie avec les effets des rayons du soleil, que le laser est destructeur en forte quantité mais bénéfique dans des proportions faibles pour soigner la peau. Il adapta le laser en lui donnant plus de puissance afin de traiter les tumeurs malignes du cancer.

Les effets secondaires

  • Le sildénafil (Viagra).
    Les cliniciens étudiaient l'efficacité du sildénafil dans le traitement de l'angine de poitrine. Ils ont obtenu des résultats éventuellement prometteurs. Cependant des patients ont rapporté des érections comme effet secondaire. Par suite dans le traitement de l'impuissance (ou dysfonction érectile) le produit s'est avéré particulièrement intéressant pour les patients comme pour le fabricant.
  • Le bupropione (Zyban).
    Plusieurs médecins avaient observé que certains de leurs patients dépressifs auxquels du bupropione (Wellbutrin) avait été prescrit avaient cessé de fumer. L'enquête menée par le fabricant, Glaxo Wellcome, montra que le bupropione réduisait le besoin en nicotine en agissant sur la dopamine (associée au bien-être) et sur la noradrénaline (associée à l'énergie et à la concentration). En atténuant le manque de dopamine et de noradrénaline, le Zyban, nouveau nom du Wellbutrin, soulage les symptômes de sevrage en s'attaquant à leur cause biologique.
  • L'utilisation de l'aspirine dans le traitement des maladies cardiovasculaires.
    Sir John Vane a étudié les effets de l'aspirine sur le corps humain. Il a fourni une base scientifique des effets de l'aspirine comme anti-douleur et anti-inflammatoire. Mais aussi, il a démontré comment l'aspirine peut prévenir la formation de caillots de sang et les attaques cardiaques. Prix Nobel de physiologie et de médecine en 1982 pour ses travaux sur la prostacycline, il reconnait dans son discours qu'il utilisa la technique de bioassay, qui lui offrait les chances optimales de découverte.

Les autres produits

  • L'application thérapeutique de la Toxine botulique (Botox), redécouverte (plus d'un siècle après Justinus Kerner) par Madame Jean Carruthers, du laboratoire Allergan.
  • Le LSD par Albert Hofmann, chimiste suisse qui a découvert les propriétés du LSD le 16 avril 1943. Lors d'une synthèse de ce produit, il ressentira un trouble - peut-être provoqué par l'absorption cutanée d'une goutte tombée accidentellement. Intrigué, il décidera alors de s'auto-expérimenter le 19 avril avec une prise de 0,25 mg par voie orale[3].
  • La découverte de l'ADN
  • Le Fluide Creviculaire Gingival
  • Les anesthésiants avec l'acide nitrique par Humphry Davy
  • L'acétylcholine par Otto Loewi en 1921. À partir d'un rêve, il conçu l'expérience définitive qui prouvait la conduction chimique à partir des impulsions nerveuses.
  • La découverte des propriétés anesthésiques de l'éther par le médecin américain Crawford Long, en 1859. Crawford Long jouait souvent aux cartes avec ses amis. La pratique parmi la jeunesse d'alors était d'inhaler de l'éther ou du gaz hilarant (protoxyde d'azote). Cette intoxication passagère et cet effet de titubation, comme si la personne était ivre, avait fait remarquer au médecin que ses amis ne souffraient pas lorsqu'ils se cognaient contre les meubles ou lorsqu'ils tombaient à terre. Aussi eut-il l'idée d'expérimenter l'éther (diéthylique) comme anesthésiant pour des opérations chirurgicales. Le 30 mars 1842, il appliqua une serviette imbibée d'éther sur le visage d'un patient avant de lui retir une tumeur. L'opération fut un succès.
  • La découverte des propriétés hypnotiques du chloroforme par Sir Charles Locock en 1859.
  • L'Antifébrine by Kalle en 1886. Vers 1880, des chimistes à Strasbourg effectuaient des essais pharmacologiques sur le naphtalène pour connaître son potentiel antiseptique. Les médecins, Cahn et Hepp, prirent une bouteille et administrèrent aux patients de l'acétanilide associée au naphtalène comme vermifuge (un agent qui expulse les vers). Par bonheur, la fièvre des patients baissa même si l'effet vermifuge fut vain. Par chance, aussi, cet antipyrétique était beaucoup plus efficace et agréable au goût que la quinine ou l'acide salicylique.
  • Découverte de l'héparine dans son rôle d'anticoagulant. McLean cherchait l'origine des facteurs de formation des caillots de sang. Il n'admit sa découverte sérendipitante que 41 ans plus tard.
  • Traitement de la maladie du sommeil par l’eflornithine (ou DFMO, difluoromethyl ornithine). Développé au début des années 1980, le DFMO devait servir au départ au traitement du cancer. Mais les résultats escomptés ne sont pas venus. Cependant, on a remarqué son efficacité contre le Trypanosome. Malheureusement, sa production est trop faible et subit un coût trop important pour la population africaine concernée. Le laboratoire Merrel-Dow a arrêté sa fabrication en 1995. Depuis, les organisations humanitaires tentent de convaincre des producteurs de relancer la production de ce médicament qui a démontré son efficacité sur la maladie du sommeil (Trypanosomiase africaine humaine). Cette maladie, causée par un parasite, le Trypanosome du groupe Brucei, est transmise à l'homme par la mouche tsé-tsé. Selon l'organisation Médecin du Monde, 60 millions de personnes sont susceptibles de contracter cette maladie, 300 000 à 500 000 en souffrent et elle provoque la mort de 150 000 personnes tous les ans.
  • La lutte contre la maladie des légionnaires grâce à la rencontre fortuite du docteur Mackenzie et du docteur Gros. Le premier est chercheur au Canada, (Children's Hospital of Eastern Ontario). Il a identifié un gène appelé Naip pendant qu'il recherchait le gène responsable de la maladie d'Aran-Duchenne, maladie neurologique fatale chez les enfants. Le Dr Gros, professeur, au Canada également, au département de biochimie de l'université McGill, étudiait la maladie des légionnaires. La rencontre non provoquée de ces deux chercheurs, à Vancouver, a permis de découvrir le rôle joué par le gène Naip5 dans la lutte contre la maladie des légionnaires.
  • Découverte de la Meperine, vers 1930 par Otto Schaumann, médecin en pharmacologie, plus connue sous le nom du Demerol, analgésique narcotique. C'est en étudiant un composé antispasmodique sur les rats qu'il observa que leur queue formait la forme d'un S, similaire au traitement des analgésiques narcotiques comme la morphine.
  • Aminoglutethimide

Les ingénieurs et les ingénieux

Les produits grand public

  • Le Velcro découvert par Georges de Mestral. En se promenant dans les bois, l'ingénieur suisse observe que la bardane s'accroche à son pantalon de velours. Intrigué, il regarde de plus près la forme des crochets de la plante et les boucles du tissu de son pantalon. Ainsi, il invente le Velcro qui est le raccourci pour signifier VELours CROchet.
  • Le micro-ondes, inventé par l'américain Percy LeBaron Spencer (1894-1970). Cet ingénieur physicien travaillait chez Raytheon, un des leaders mondiaux dans les équipements de radars. En arrêt momentané devant un appareil de radar, le magnétron, il ressentit une sensation étrange et soudaine. Il remarqua que la barre de chocolat dans sa poche avait commencé à fondre.
Il en déduit que l'énergie dispensée par les tubes utilisés pour les radars produisent de la chaleur. Pour en être sûr, il approche un sac rempli de grains de maïs. Ces derniers éclatèrent rapidement pour se transformer en pop-corn. Il dépose alors le brevet du micro-ondes, le 8 octobre 1945. Le micro-ondes porte à ses débuts le nom de "Radarange" en 1954. Lourd et plutôt cher, il est d'abord destiné aux cuisines d'hôpitaux, aux cantines militaires et à la restauration des transporteurs (Chemin de fer, bateaux). Il mesure alors 2m de haut.
  • L'imprimante à jet d'encre par Ichiro Endo de chez Canon, qui fait un jour un faux mouvement. Son fer à souder chaud tombe sur une seringue d'encre et sa pointe chaude entre en contact avec le col de la seringue, faisant s'en échapper une petite éclaboussure d'encre.
  • La photographie par Daguerre. Au début de ses expériences, les clichés de Daguerre étaient très pâles et disparaissaient au bout de quelques heures. Un jour, il range une des plaques d'exposition dans un placard. Plusieurs jours plus tard, en la cherchant, il se rappelle l'endroit et demeure surpris du changement sur la plaque. L'image s'était intensifiée. Il chercha donc à comprendre le processus. Il s'interrogea si les assiettes dans le placard avait un effet, de par leur composition et leur revêtement chimique. Il retenta l'expérience en enlevant une à une les assiettes jusqu’à la dernière. Même vide, le vaisselier fonctionnait encore. Il remarque quelques taches de mercure sur l'étagère. Et, compris que c'était la vapeur de mercure qui était à l'origine de l'intensification de l'image. Il rendit ainsi hommage à son ami défunt et chercheur avec lui de la photographie, Nicéphore Niépce.
  • La Citroën 2CV. Ce petit modèle de la marque Citroën, fut initialement construit en tant que prototype afin de tester les suspensions. Or, elle est devenue une des voitures européennes les plus populaires lorsque les employés de la firme ont commencé à l'essayer.
  • Le Post-It par Spencer Silver ou Arthur Fry chez 3M. Art fry était chercheur chez la société 3M durant la semaine, le dimanche, il se rendait dans une église du Minnesota, aux États-Unis. Chanteur dans la chorale de Saint-Paul, il avait pour habitude de marquer les hymnes du jour au moyen de petites feuilles de papier, mais celles-ci glissaient au moindre mouvement. Il décida alors de se rapprocher d'un de ses collègues, Spencer Silver, qui, en 1974, l'avait informé qu'il cherchait une nouvelle formule de colle forte. Or, se trompant dans les dosages, il avait obtenu par erreur une colle à faible pouvoir adhésif.
  • La Superglue en 1942 par Harry Coover
  • L'Ivory Soap de Procter & Gamble,
  • Le Kleenex de Kimberly Clark,
  • Le Scotchgard de Patsy Sherman en 1953
  • Le Cellophane en 1908 par Jacques Brandenberger
  • Le phonographe en 1877 par Thomas Edison
  • La gomme, selon une légende, en 1770, par Edward Naime, un ingénieur anglais. La pratique était d'enlever les taches d'encre avec de la mie de pain. Un jour, par inadvertance, Edward Naime aurait confondu le pain avec un morceau de résine d'hévéa. Et, il fut surpris par le résultat. Fier de sa découverte, il se serait lancé dans le commerce des premières gommes naturelles au prix de 6 shillings l'unité.
  • Le jacuzzi (bain à remous). En 1968, Roy Jacuzzi est un descendant des immigrants italiens installés aux États-Unis. La famille Jacuzzi s'est fait connaître sur le marché aéronautique. Leur spécialité était la fabrication d'hélices d'avions et de pompes d'irrigation. En 1956, des médecins ont conseillé à un membre de la famille de suivre un traitement d'hydrothérapie. Les ingénieurs de l'entreprise ont donc adapté une de leurs pompes à cet usage thérapeutique et relaxant. Si cet événement médical n'était pas arrivé dans la famille Jacuzzi, aurions-nous le plaisir de bénéficier de cette adaptation reposante de nos jours ?

Les jouets

Il y a beaucoup de légendes sur l'origine du frisbee. Cependant, même dans la légende, la sérendipité reste présente (effet témoignage). Des étudiants de l'université Yale, sortant d'une boulangerie, mangent des tartes. Post-adolescents, ils jouent à lancer la boîte en forme d'une soucoupe volante. La boulangerie s'appelait Frisbie.

Un charpentier californien inventa une variation en matière plastique qu'il appela le disque de Pluton. Une société, Wham-O, célèbre pour le Hula Hoop, acheta les droits et le renomma.

Les produits industriels

  • L'invention de la technique du "verre flotté" à la fin des années 1950, par un ingénieur, Alastair Pilkington dans une usine de fabrique de verre. En faisant cuire des œufs au plat, puis en faisant la vaisselle, Pilkington observe des tâches d'huile qui flottent à la surface de l'eau. C'est l'illumination sérendipitienne. À son retour dans l'usine, il expérimente un système de tapis flottant pour fabriquer le verre de grande surface qui élimine ainsi l'essentiel des distorsions, dues au poids, qui existaient avec le système précédent.
  • Johannes Gutenberg, inventa l'imprimerie au milieu du XVe siècle. Durant de longues années, il chercha vainement à reproduire mécaniquement le travail soigné des moines copistes. Et, il n'obtenait qu'un résultat médiocre avec la technique du moulage de lettres sur des supports en bois, de l'encrage et du brossage du papier. Par chance, analogie et bissociations, il s'inspira des moulages utilisés pour réaliser les pièces de monnaie. Plutôt que de creuser le moule dans lequel le métal était fondu, il eut l'idée de le sculpter pour faire apparaître des caractères en relief. Puis, en voyage dans la vallée du Rhin, il observa par curiosité le fonctionnement des pressoirs à vin. Il remarqua qu'elles laissaient des empreintes sur le raisin après leur passage, d'où la conception du système de "presse" rotative.
  • Le verre de sécurité par Edouard Benedictus en 1903
  • Le Kevlar de Du Pont de Nemours
  • Le Lexan de General Electric
  • La commercialisation du F-16 Fighting Falcon de Lockheed-Martin (l'avion de combat multirôles fabriqué par Lockheed-Martin)
  • Java (le langage informatique)
  • La découverte de la lithographie par Aloys Senefelder
  • L'offset (1904)
  • Le laser par Dennis Gabor, Prix Nobel 1950
  • L'hélice de bateau par Francis Petit Smith
  • Le stéthoscope par René Laennec : appelé au chevet d'une jeune malade, il eut l'idée pour éviter de choquer sa pudeur en appliquant directement son oreille sur sa poitrine (comme il le faisait habituellement pour ausculter ses patients) de faire un rouleau d'une feuille de papier dont il appliqua une des extrémités sur la poitrine de sa patiente. Il fut aussitôt surpris d'entendre distinctement les battements du cœur à l'autre extrémité.
  • Le stimulateur cardiaque
  • le réflecteur (catseye), réfléchissant la lumière sur le bord de la route inventé par Percy Shaw en 1933.
  • La dynamite par Alfred Nobel. De nationalité suédoise, Alfred Nobel se rend en Allemagne faire des expériences. Un jour, il remarque qu'une boîte de nitroglycérine fuit et s'infiltre dans un matériau poreux appelé kieselguhr. Or, celui-ci ne se trouve qu'en Allemagne, preuve de la sérendipité car le résultat donna une substance mastic, la "dynamite". Ceci fit la fortune d'Alfred Nobel, car jusqu'alors, la nitroglycérine était très difficile à manipuler.
  • L'utilisation de la térébenthine comme détergent en 1825 par Jean-Baptiste Jolly. Il renversa maladroitement une lampe à huile qui contenait de la térébenthine distillée sur la nappe de la table. Quand il essaya d'enlever la tâche, il s'aperçut qu'il nettoyait en même temps la nappe avec facilité.
  • Découverte de la vaseline (petroleum jelly) en 1859 par Robert Chesebrough. C'est en observant des ouvriers nettoyer une substance graisseuse des machines, qu'il s'interrogea sur l'utilisation de cette matière organique inutilisable pour l'industrie pétrolière. Les ouvriers lui indiquèrent qu'ils l'utilisaient pour soigner les brûlures. Robert Chesebrough mit 10 ans pour en faire un produit sans couleur et sans odeur.
  • Le tube de télévision par Philo Farnsworth. Dans l'Idaho, Philo Farnsworth est assis sur une colline. Il a 14 ans. Il remarque l'alignement net des sillons dans une ferme voisine. À 21 ans, se rappelant de cette image, il crée l'idée d'une image à l'intérieur d'un tube cathodique avec un alignement de rayons sombres et clairs.
  • Invention de la lampe à mercure par Dennis Gabor. C'est en faisant des recherches sur une lampe au cadmium que le futur prix Nobel trouva sa solution avec le mercure.

Les produits alimentaires

  • Une légende chinoise raconte qu'en 2737 avant J.-C., l'empereur chinois Shennong faisait bouillir de l'eau sur un feu, car la tradition était de boire de l'eau bouillie pour être en meilleure santé. Quelques feuilles d'un arbre voisin, un théier (Camellia sinensis), voletèrent et atterrirent dans le pot d'eau bouillante. L'empereur but la mixture, une infusion de thé, et déclara que cela lui procurait de la vigueur, l'apaisement de l'esprit et la détermination dans ses objectifs.

Les pâtisseries

  • Selon la légende, la tarte Tatin fait suite à une maladresse de deux sœurs, Caroline et Stéphanie Tatin (1838-1917). Fins cordons bleus mais étourdies, leur spécialité était la tarte aux pommes. Un jour, dans le coup de feu de midi, Stéphanie mit sa tarte complètement à l'envers dans le fourneau. La pâte et les pommes furent sens dessus dessous. Cependant, elles servirent le résultat sans laisser refroidir.
  • Le doughnut par Hanson Crockett Gregory, capitaine de vaisseau. Plusieurs versions étoffent cette invention culinaire. Une des histoires raconte, que lors d'une terrible tempête, le cuisinier du bateau vint apporter des gâteaux hollandais à Gregory alors qu'il tentait de tenir en équilibre son vaisseau. C'est alors qu'une vague immense vint mettre en péril l'équilibre précaire du navire. Le navigateur eut juste le temps d'enfoncer le dounut au milieu du rayon de la roue de navigation. Quand le calme revint, la portion centrale et molle du gâteau avait disparu. Une autre version moins sérieuse explique que Gregory était le capitaine d'un bateau nommé Frypan (poêle à frire). L'histoire raconte que l'équipage avait trop mangé de gâteaux frits. Repus, un certain nombre d'entre eux étaient passés par-dessus bord et s'étaient noyés. Aussi les gâteaux frits furent bannis du navire car tous les marins admettaient qu'ils étaient trop lourds à digérer. Dans sa colère, le capitaine désespéré perfora dans leur milieu les pains restants. Ils étaient ainsi plus légers et ressemblaient alors à des bouées de sauvetage.
  • le brownie : à l'origine, il s'agissait d'un moelleux au chocolat raté. Finalement pas si mauvais... le brownie est né de cette erreur.

Les confiseries

  • Nutella, la pâte à tartiner. Durant l’été 1946, Pietro Ferrero, pâtissier du Piémont, imagine un gâteau dont le dessus serait à base d’une crème au chocolat. Mais, les fèves de cacao sont rares au lendemain de la guerre en Italie. En remplacement, Pietro Ferrero sait que le Piémont est une région riche en noisetiers. Il remplace une partie du cacao manquant par des noisettes broyées. Son Giandujot est une sorte de pain au chocolat recouvert d’une crème au beurre, au cacao et à la noisette. Mais la sérendipité ne s'arrête pas là. Trois ans plus tard, l'été est caniculaire à Alba, dans le Piémont. Pietro Ferrero prépare sa ganache pour couvrir ses gâteaux. Mais, au cours de la journée, celle-ci fond, ce qui la rend plus crémeuse et exhalte ses propriétés gustatives. Ainsi, Michele Ferrero, le fils de Pietro, adapte cette crème et la vend sous le nom de Supercrema. En 1964, il améliore la crème et la nomme « Nutella » (combinaison de nut (noisette en anglais) et du suffixe italien ella (qui lui donne de la douceur et de la sensualité).
  • Le Carambar. Le bonbon caramel en barre est créé en 1954 dans la chocolaterie Delespaul-Havez, dans le nord de la France. Pour écouler des excédents de chocolat, un contremaitre imagine y mêler du caramel. Cependant, la machine se dérègle. Au lieu de débiter des bonbons carrés, elle produit des petites barres allongées. Le CARAMel en BARre est né, sans blague.
  • Les Bêtises de Cambrai vers 1830 par Émile Afchain, futur fondateur de la maison Afchain à Cambrai qui récupère à son profit (sérendipité avec effet témoignage) une légende datant du XIIIe siècle. Apprenti confiseur chez ses parents à Cambrai, Émile Afchain commet une erreur en fabriquant une commande de bonbons. Malgré cette bêtise, ces bonbons rafraîchissants et digestifs furent un succès commercial.
  • L'esquimau (popsickle inventé par Franck Epperson)
  • Les flocons de maïs de J. H. Kellogg.

Les boissons

  • Le Coca-Cola. John Styth Pemberton, pharmacien d'Atlanta (Géorgie), veut créer un nouveau médicament, une sorte de sirop désaltérant. Il met au point un mélange d'extrait de noix de kola, de sucre, de caféine, de feuilles de coca et d'extraits végétaux. La boisson est mise en vente à la "soda-fountain" de la Jacob's Pharmacy. Un jour, le serveur a l'idée de diluer le sirop avec de l'eau gazeuse : le Coca-Cola est né.
  • Le sauternes. L´histoire mentionne qu'au XVIe siècle, un printemps et un été chaud se succédèrent. Les raisins étaient précoces. Puis il s´est mis à pleuvoir sur le Sauternais, repoussant ainsi la date des vendanges. Quelques jours plus tard, les raisins étaient recouverts d´une fine pourriture brune. Cependant, les vignerons tentèrent la fermentation. Et, la grande surprise fut que le goût n'était pas putride mais possédait une puissance aromatique exceptionnelle.
  • Le vin de glace (Eiswein) fut découvert de façon accidentelle. Des viticulteurs de la région de Franconie, en Allemagne, furent surpris par les gelées précoces de leur vignoble en 1794. Ils pressèrent toutefois les grappes. Agréablement surpris par le résultat, ils laissèrent les années suivantes le raisin mûrir jusqu'à la maturité en espérant des gelées pour reproduire les mêmes arômes.

Les mets rapides

  • Le "sandwich français saucé" (The French Dip Sandwich). Bien qu'étroitement lié à des Français, ce sandwich n'est pas né en France mais, par sérendipité, à Los Angeles. En 1918, un immigrant français, Philippe Mathieu, prépare un sandwich pour un policier dans son snack-bar (Delicatessen) à Los Angeles. Par maladresse, le pain est tombé dans la poêle, baignant dans le jus de la viande cuite. Le policier, affamé et cependant curieux, accepta de le manger. Il l'apprécia beaucoup et revint les jours suivants avec de nombreux amis pour goûter cette nouvelle recette. Le restaurant est devenu célèbre sous l'enseigne 'Philipe L'original'. Une version de cette histoire prétend que le patronyme de l'officier de police était : French.
  • Les chips. Durant l'été 1853 au restaurant "Moon Lake Lodge" à Saratoga Springs, dans l'État de New York, aux États-Unis, un client reprocha au cuisinier de lui apporter des frites trop épaisses. Un nouveau service lui fut présenté avec des frites plus finement tranchées. Mais elles rencontrèrent la désapprobation de ce client retors. Le chef décida, alors, d'agacer son client en lui préparant des fritures très minces, craquantes et difficiles à piquer avec une fourchette. Sa surprise fut de provoquer les jours suivants une demande de plus en plus forte d'amateurs de chips dans son restaurant.

Les autres produits alimentaires

Références

  1. [PDF] (en) P. H. A., Serendipity in research, Science, 14 juin 1963, Volume 140, no3572
  2. JAPAN NANONET BULLETIN - 18th Issue - 13 mai 2004 Exploring new nanoscale materials
  3. Albert Hofmann, LSD mon enfant terrible, Esprit frappeur, 1979 (réimpr. 1989, 1997, 2003) (ISBN 2-84405-196-0)

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