Linceul de Turin

Linceul de Turin

Suaire de Turin

Négatif du visage du linceul de Turin, 1898

Le suaire de Turin aussi désigné linceul de Turin est un drap en lin ancien qui montre l'image d'un homme présentant les traces de tortures physiques correspondant à un crucifiement. Il est conservé dans la chapelle royale de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin en Italie.

Pour un certain nombre de croyants, le drap serait une relique, le Saint-Suaire, linceul ayant recouvert Jésus de Nazareth lorsqu'il fut mis au tombeau : selon ces croyants, son image serait apparue d'une façon miraculeuse sur les fibres. Pour la plupart, il s'agit d'une contrefaçon médiévale ou de l'œuvre d'un artiste réalisée à des fins de dévotion ou de tromperie.

Au XIVe siècle, l'évêque de Troyes Henri de Poitiers déclarait déjà que ce linceul était un faux, en rappelant que les Évangiles ne mentionnent pas cet objet. Il interdit les ostensions en 1370. Un de ses successeurs, Pierre d'Arcis, pensait de même : en 1389, il était soutenu dans sa démarche par le roi de France Charles VI. Désavouant Pierre d'Arcis, l'antipape Clément VII en autorisa le culte en 1390 avec quelques restrictions.

L'Église catholique, propriétaire du linceul, ne s'est jamais prononcée officiellement sur l'authenticité du drap, considérant que celui-ci n'ajoutait rien à la foi chrétienne. Elle a toutefois accepté les résultats de la datation par le carbone 14 effectuée en 1988, qui conclut à un âge médiéval (1260-1390)[1]. Cette datation a été très rapidement contestée par les partisans de l'authenticité[n 1], tant sur la validité de l'échantillon que sur le principe et la méthode de datation par le carbone 14 pour une telle pièce[2]. Cependant, l'« imprécision » du carbone 14 invoquée par les tenants de ces théories n'est en réalité que de plusieurs dizaines d'années. Enfin, la possibilité d'une falsification des analyses est aussi évoquée mais a moins de défenseurs.

En octobre 2009, une équipe de scientifiques italiens dirigée par Luigi Garlaschelli, professeur de chimie à l'université de Pavie, déclare avoir réussi à reproduire le linceul de Turin en utilisant des techniques du XIVe siècle, confirmant la datation au carbone 14 déjà connue depuis 1988[3],[4].

Le suaire de Turin est la pièce archéologique la plus étudiée de l'histoire[5]. Aujourd'hui, l'intérêt pour cet objet demeure[6]. En 1998, Jean-Paul II a qualifié le linceul de « provocation à l'intelligence » et a invité les scientifiques à poursuivre leurs recherches[7].

Le suaire de Turin fait l'objet de débats très approfondis et parfois houleux[8]. Ces débats portent sur la datation par le carbone 14, mais aussi sur son histoire avant 1357, sur la présence de sang et ses conséquences, sur les inscriptions présentes sur le linceul, sur la présence de pièces de monnaie, sur l'étude des pollens, sur les conditions de restauration...

Une nouvelle ostension du suaire est prévue pour 2010[9].

Le Linceul de Turin photographié par Giuseppe Enrie en 1931

Sommaire

Dénomination de l'étoffe

Aujourd'hui, pour les francophones, le terme le plus employé lorsqu'on évoque le linge de Turin est celui de « Suaire de Turin ». Cependant, d'autres ouvrages et articles de vulgarisation ou scientifique utilisent « linceul de Turin », par exemple : Daniel Raffard de Brienne, La désinformation autour du Linceul de Turin ; André Marion, Gérard Lucotte, Le linceul de Turin et la tunique d'Argenteuil ; Emmanuel Poulle, Le linceul de Turin victime d'Ulysse Chevalier ; de Jacques Evin, La datation du linceul de Turin : le point de vue d'un spécialiste du radiocarbone.

Cette confusion entre « suaire » et « linceul » n'est pas nouvelle. Elle se retrouve par exemple au VIIe siècle dans le récit d'Arculfe où « sudarium » et « linteolum » désignent le même linge[10]. En latin ecclésiastique, le terme sudarium désignait une petite pièce de lin servant de mouchoir pour l'officiant, puis il ne servit plus qu'à désigner un insigne de la dignité ecclésiastique[11]. Toutefois, dès l'ancien français, l'usage a produit une certaine confusion entre les termes « linceul » et « suaire ». Au XIIIe siècle, le mot « suaire » est employé pour parler du linge ayant servi à envelopper le corps du Christ[12].

Le mot grec de « soudarion » pourrait être originaire de l'araméen ou du syriaque « soudara ». Pour le père André-Marie Dubarle, « le mot araméen ou syriaque a toutes les chances d'avoir été employé par les guides présentant aux pèlerins de Palestine les reliques de la Passion conservées en tel ou tel lieu. Entendant ce mot de soudara, les pèlerins ou leurs interprètes ont facilement pu faire l'identification entre l'objet montré ou mentionné et le soudarion dont parle le quatrième évangile. Aujourd'hui le lecteur des textes anciens doit être sur ses gardes. » [13]. Ainsi parle-t-on de suaire d'Oviedo (ou « soudarion d'Oviedo ») pour évoquer le linge présent dans cette ville.

Description

Le suaire est de forme rectangulaire et mesure environ 4,4 mètres sur 1,13[14]. Le drap est tissé en chevron et est composé de fibres de lin entrelacées à certains endroits de fibres de coton. La présence de coton a été mise en évidence à l'état de traces en surface par le STURP et entrelacé dans les fibres de lin sur les échantillons Raes (1973) et radiocarbone (1988) seulement[15]. Il présente des marques de brûlures dues à un incendie. Il figure l'image en vue frontale et dorsale d'un homme nu, avec ses mains en travers de la taille. Les deux vues sont alignées tête-bêche. L'avant et l'arrière de la tête se joignent presque au milieu de la toile ; les vues correspondent à la projection orthogonale d'un corps humain.

L'homme du suaire porte une barbe bifide (qui se divise en deux parties) et des cheveux au milieu des épaules. Il est assez musclé. Sa taille est assez difficile à mesurer à cause des déformations du tissu. Les mesures effectuées varient entre 162 à 187 centimètres. Pierluigi Baima Bollone donne les principales mesures trouvée par les chercheurs : « 187 cm (L. Ferri), 183 cm (L. Gedda), 181 cm (G.B. Judica-Cordiglia), 180 cm (P. Vignon ; P. de Gail), 178 cm (P. Barbet), 162 cm (G. Riggi) » et ajoute que selon W. Bulst, « il est probable que la valeur exacte soit à situer dans un chiffre moyen parmi ceux indiqués, de l'ordre de 170 cm »,[16]. Des taches rouge foncé, interprétées par certains comme étant du sang, sont trouvées sur le tissu, montrant diverses blessures :

  • un poignet au moins présente une grande tache de forme circulaire, de l'apparence d'une perforation (le deuxième poignet est caché par le pliage des mains) ;
  • sur le côté, apparemment une autre tache est présente ;
  • des petites taches sont présentes autour du front et ont l'apparence de blessures ;
  • une masse de traces linéaires sur le torse et les jambes seraient causées par un châtiment.

Sous les traces hématiques, on ne retrouve pas la coloration qui caractérise l'image du corps[17].

Le Saint-Suaire

Article détaillé : Saint-Suaire.

L'étoffe conservée de nos jours à Turin constitue l'une des différentes pièces de tissu présentées comme relique à travers le monde dans lesquelles certains veulent voir le Saint-Suaire « authentique ». Cette revendication d'authenticité n'est corroborée par aucune trace historique ou archéologique et, concernant le linceul de Turin, son histoire documentée remonte à 1357.

Les linges funéraires de Jésus dans les évangiles canoniques

Les linges funéraires de Jésus sont mentionnés dans les évangiles canoniques. Les trois évangiles synoptiques (Matthieu et Luc reprenant Marc, composé vers 70) parlent d'un linceul (en grec sindon), au moment de l'enterrement du corps de Jésus[18]. L' évangile de Jean (écrit vers 100), et qui présente le récit le plus détaillé de la passion du Christ (avec notamment l'épisode de la lance perçant le flanc de Jésus) parle de « bandes » au moment de l'ensevelissement)[19], et de la découverte de ces « bandes » et du « linge ayant recouvert la tête de Jésus » (en grec « soudarion »)[20] qui, vides, apparaissent alors comme des preuves (des "témoins") de la Résurrection de Jésus. Rien n'y est dit sur la conservation ou la vénération ultérieure de ces linges, non plus que dans les Actes des Apôtres, écrits vers 80-85 par le même auteur que l'évangile de Luc, et qui raconte notamment l'histoire de la première communauté de disciples de Jésus à Jérusalem.

Les linges mortuaires comme témoins de la résurrection dans la littérature à partir du IVe siècle

Il n'existe aucun texte durant les quatre premiers siècles de l'ère chrétienne qui évoque une éventuelle conservation. Par contre certains textes exploitent le thème littéraire des linges mortuaires vides comme "témoins" (preuves) de la résurrection, comme la catéchèse de Cyrille de Jérusalem, au IVe siècle[21].

Certains textes apocryphes évoquent le sort du linceul juste après la résurrection. L'un d'entre eux, aujourd'hui perdu, est cité à la fin du IVe par Jérôme de Stridon dans son De viris illustribus (393) : « Quant à l'évangile qui est appelé selon les Hébreux, et que j'ai récemment traduit en langue grecque et latine et qu'Origène utilise souvent, il raconte les faits suivants qui se placent après la Résurrection du Sauveur : Mais quand le Seigneur eut donné le linceul au serviteur du prêtre, il alla vers Jacques et lui apparut. Jacques en effet avait juré de ne plus manger de pain à partir de l'heure où il avait bu la coupe du Seigneur jusqu'à ce qu'il le voie ressuscité d'entre ceux qui dorment »[22][23]. » On ne sait pas si cet Évangile selon les Hébreux est distinct ou non de l'évangile des Nazaréens, dont parle aussi Jérôme. Le fait que Jérôme dise qu'Origène (~185- ~253) l'utilise, conduit à le dater au IIe siècle, et l'exaltation qui est faite de Jacques, frère du Seigneur, le chef de la première communauté de Jérusalem, et qui semble être ici le premier témoin de la Résurrection, conduit à le situer dans le milieu judéo-chrétien[22]. Malgré l'absence du contexte du passage, le "serviteur du prêtre" cité serait peut-être le serviteur du Grand-Prêtre qui se serait fait couper l'oreille lors de l'arrestation de Jésus (Mt 26. 51 et Jn 18. 10)[22].

Dans les Actes de Pilate (aussi appelés Évangile de Nicodème), texte apocryphe du IVe siècle qui a fortement influencé la culture occidentale, Joseph d'Arimathie qui aurait enveloppé le corps de Jésus dans le linceul, et qui aurait été emprisonné par les juifs, est libéré et emporté au ciel par Jésus, qui lui prouve son identité en lui montrant le tombeau vide avec le linceul et le suaire qui lui recouvrait le visage (paraphrasant là le passage de l'évangile de Jean), ce qui suppose implicitement que ces linges soient restés là quelque temps après la Résurrection[22][24].

L'évangile de Gamaliel (en fait d'un pseudo-Gamaliel), qui daterait de la seconde moitié du Ve et serait d'origine copte, développe le thème littéraire du linceul en relation avec la personne de Ponce Pilate, vénéré par les chrétiens copte[22]. Dans une lettre à Hérode, Pilate raconte qu'il est entré avec un centurion dans le tombeau vide de Jésus, et y a trouvé le linceul, dont le contact guérit le centurion d'une blessure à l'œil. Hérode demande à ce qu'on lui envoie le linceul, mais ce dernier est enlevé au ciel. Dans un autre fragment copte, Pilate prend le linceul, le serre contre lui, et pleure en l'embrassant[22].

Tous ces passages « paraphrasent plus ou moins [l'évangile selon Jean ] [25]. Parfois, l'idée du passage du linceul à quelqu'un d'autre est impliquée dans la logique de la narration. Mais pourtant, le fait même de ce passage n'est pas volontairement mis en exergue par l'Évangile selon les hébreux et les Actes de Pilate, comme s'ils voulaient insinuer qu'il y a là l'origine de la transmission interrompue d'une précieuse relique. C'est simplement dans l'intention d'honorer d'une manière spéciale tel personnage par un contact ou la réception du linceul que les textes mentionnent ce passage »[22].

Le suaire comme relique

La première attestation connue d'une croyance en la conservation des vêtements mortuaires de Jésus en tant que relique se trouve dans les Consultationes Zacchaei christiani et Apollonii philosophi[22], traité apologétique daté probalement de 408-410, dans lequel les doctrines du christianisme sont expliquées à un païen[26]. Les vêtements mortuaires sont mentionnés en liaison avec une autre relique, les traces de pas de Jésus imprimés dans le sol au moment de son ascension : « Voici que les vêtements de son bienheureux sépulcre contiennent encore les indices de la croix et de la mort du Seigneur, et qu'un endroit marqué par la multitude qui y est présente témoigne de son Ascension au ciel qui se produisit après qu'on eut constaté sa Résurrection. Les traces de ses pas demeurent presque encore imprimée dans le sol, et les régions purifiées par ses œuvres fournissent des exemples de ses puissances »[22]. Si la tradition des empreintes de pas est bien attestée à l'époque (elles se trouveraient dans l'église de l'Ascension, bâtie dans la dernière décennie du IVe), celle des vêtements mortuaires ne trouva pas d'écho au Ve, en dépit de la présence de pèlerins réceptifs à de telles croyances, et alors qu'à la même époque Jérôme de Stridon cite le passage de l'Évangile des Hébreux[22] Pour Jean-Louis Feiertag, cela pourrait s'expliquer soit par « l'absence de tout objet qu'on aurait pu faire passer pour des vêtements mortuaires » soit « faute d'avoir été favorablement accueillie par le pouvoir politique et religieux. Plutôt qu'une relique, c'est une simple rumeur qui se trouve vraisemblablement à son origine »[22].

C'est avec les récits de pèlerinage que le thème va se développer. Le pseudo Antonin de Plaisance vers 560-570, rapporte une tradition selon laquelle le suaire ayant recouvert le visage de Jésus serait gardé par sept vierges dans une grotte à l'embouchure du Jourdain»[22]. Et au VIIe siècle et Adamnus rapporte dans son De locis sanctis qu'Arculfe, un pèlerin gaulois dit avoir vu à Jérusalem, outre une relique de la Sainte Lance et un tissu tissée par la Vierge Marie représentant le Christ et ses douze apôtres, le suaire ayant recouvert la tête de Jésus[22][27]. Selon Arculfe, le linge, retrouvé trois ans auparavant, aurait été enlevé du tombeau de Jésus par un juif chrétien. À sa mort aurait partagé son héritage entre ses deux fils : d'une part le suaire seul et de l'autre tous ses autres biens. Celui qui avait choisi les biens fut finalement ruiné alors que celui qui s'était contenté du suaire y gagna, avec sa descendance jusqu'à la cinquième génération, richesses sur terre et salut dans les cieux. Au cours des générations, des juifs non-chrétiens héritèrent du Suaire, ce qui déclencha une dispute avec les chrétiens. Le calife Muawiya Ier aurait appelé les deux parties et jeté le tissu aux flammes pour les départager : celui-ci serait resté suspendu et aurait volé vers le parti des chrétiens. Le linceul aurait été gardé dans un écrin et vénéré par la population. Arculfe l'aurait embrassé. Il mesurait selon les manuscrits huit pieds ou huit coudées de long. Pour J.-L. Feiertag, il est vraisemblable que la lecture des textes apocryphes envisageant le sort du linceul après la Résurrection (Évangile selon les Hébreux, Actes de Pilate), les pèlerins de Palestine de l'époque, sensibles à la littérature hagiographique a renforcé la crédulité en la conservation du linceul en un lieu précis[22].

L'idée d'une impression miraculeuse de l'image du cadavre de Jésus sur les linges funéraires est totalement absente de tous ces textes.

Histoire du suaire de Turin

Le suaire en Champagne

Le suaire apparaît en Champagne en 1357 à Lirey, où il fait l'objet d'ostensions sous l'autorité de sa propriétaire, veuve du chevalier Geoffroy Ier de Charny. Aucune pièce ne permet de dater de façon précise l'origine de de l'objet. La possession de cette relique a toutefois marqué la famille de Charny, puisqu'elle ajouta à ses armes un pèlerin et une image du Saint-Suaire.

Geoffroy de Charny a écrit en avril 1349 au pape Clément VI pour l'informer de la construction de l'église Notre-Dame de Lirey, en remerciement à la Sainte-Trinité, à laquelle il attribuait la réussite de son évasion des geôles anglaises, mais la liste des reliques ne mentionne pas le Linceul. L'église collégiale est achevée en 1353, le linceul y est déposé en 1357, et Geoffroy de Charny meurt à la bataille de Poitiers (16 septembre 1356). Jeanne de Vergy, sa veuve qui est la fille d'Isabelle de Ray, commence les ostensions en 1357.

Les ostensions du suaire advenues à la famille de Charny entre 1349 et 1356 durent jusqu'en 1360. À cette date, l'évêque de Troyes Henri de Poitiers interdit les ostensions, considérant que le linceul doit être faux, les Évangiles n'en faisant pas mention. Jeanne de Vergy prend peur et met alors l'objet en sécurité dans son château fortifié de Montfort en 1360 ; il y restera 28 ans jusqu'à son décès en 1388.

Jeanne de Vergy a épousé en secondes noces Aymon de Genève, oncle de l'antipape Clément VII. Ce dernier autorise sa tante par alliance à reprendre les ostensions à Lirey en 1389 et impose à l'évêque de Troyes Pierre d'Arcis, qui se plaint de ne pas avoir été consulté, un silence éternel sur ce sujet sous peine d'excommunication[28]. Clément VII mentionne pour la première fois « la figure ou représentation du suaire du Seigneur[29] ».

Pierre d'Arcis n'obéit pas et en appelle à Charles VI qui ordonne la confiscation de la relique. L'évêque écrit ensuite à Clément VII et lui adresse, entre août 1389 et mai 1390, un mémoire qui prétend lui faire part des découvertes de son prédécesseur, l'évêque Henri de Poitiers[30]. Selon Pierre d'Arcis, Henri de Poitiers aurait affirmé que le linge avait été peint afin d'attirer les foules et d'en tirer bénéfice. Pierre d'Arcis affirme qu'Henri de Poitiers aurait retrouvé le peintre. Toutefois d'Arcis ne le nomme pas et, de manière plus générale, ne donne aucun élément décisif prouvant la forgerie[31].

L'authenticité du mémoire de Pierre d'Arcis peut aussi être remise en cause : en effet, il n'est connu que par des copies. Selon Emmanuel Poulle, rien ne permet de dire si le texte du mémoire disponible aujourd'hui est authentique ou s'il n'en est qu'une image déformée[32]. De plus, les archives ne conservent aucune trace de l'enquête qui aurait été diligentée par Henri de Poitiers : le premier document qui évoque le linceul date seulement de 1389, Henri de Poitiers étant mort en 1370.

Le clergé de Lirey refuse d'obéir à son évêque et en appelle à Clément VII qui confirme le droit d'exposer le linceul. Dans un projet de bulle du 6 janvier 1390, il est indiqué que « l'image et représentation montrée n'est pas le vrai suaire du Christ et que ce n'en est qu'une peinture ou qu'un tableau[33] ».

Mais cette mention disparaît dans la rédaction définitive en mai de la même année : ainsi Clément VII s'abstient de proclamer la fausseté du linceul comme il lui avait été proposé de le faire[34]. Interdiction est également faite par Clément VII à Pierre d'Arcis de s'opposer à l'exposition du drap funéraire, si celle-ci se fait selon ce qui est prescrit par le décret[35].

Quelques jours après l'enregistrement de cette bulle, le 1er juin 1390, Clément VII publie une nouvelle bulle qui accorde des indulgences aux personnes qui visiteront l'église collégiale de Lirey, où est conservé l'objet. Cette bulle ne mentionne pas les restrictions concernant les conditions d'ostension du drap[36] ce qui peut être perçu comme un « désaveu fort[37] » des bulles du 6 janvier de la part de Clément VII. Les arguments de Pierre d'Arcis ne semblent donc pas avoir convaincu le pape.

Au début du XVe siècle, des bandes de brigands, les Grandes compagnies, ravagent alors la France. Craignant pour la conservation du linceul, les chanoines de Lirey, qui ont hérité de la relique, la confient le 6 juin 1418 à Marguerite de Charny, petite-fille de Geoffroy de Charny, et à son époux, Humbert de Villersexel.

Voyages du suaire au XVe siècle

Peinture sur toile de Gianbattista delle Rovere « le Fiammenghino » conservé à la Galerie Sabauda.

En 1418, Humbert de Villersexel, comte de la Roche et époux de Marguerite de Charny, plaça à nouveau le linceul dans son château de Montfort pour le protéger des bandes de pillards et de la guerre de Cent Ans. Il le déplaça ensuite à Saint-Hippolyte (Doubs), un autre de ses fiefs. À sa mort en 1438, les chanoines de Lirey se pourvurent en justice pour forcer son épouse à restituer la relique, mais le parlement de Dole et la cour de Besançon donnèrent raison à celle-ci, qui voyagea dans différents endroits avec le linceul, notamment à Liège, Genève, Annecy, Paris, Bourg-en-Bresse, Nice.

Le 13 septembre 1452, elle échange la relique à Anne de Lusignan, épouse du duc Louis Ier de Savoie, contre le château de Varambon. Le linceul est dès lors conservé dans une nouvelle église, la Sainte-Chapelle de Chambéry, élevée à la dignité de collégiale par le pape Paul II. En 1464, le duc accepte de verser une rente aux chanoines de Lirey contre l'abandon des poursuites. Après 1471, le linceul est fréquemment déplacé, à Verceil, Turin, Ivrée, Suse, Chambéry, Avigliano, Rivoli et Pignerol. Une description est donnée par deux sacristains de la Sainte-Chapelle, dans l'inventaire du 6 juin 1483 : « enveloppé dans un drap de soie rouge, et conservé dans un coffre de velours cramoisi, orné d'incrustations d'argent, et fermé par une clef d'or[réf. souhaitée]. »

Du XVIe au XXe siècle

La Sainte-Chapelle du Château des Ducs de Savoie, qui abrita le suaire de Turin

Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1532, le suaire est pris dans un incendie, à Chambéry, dans la Sainte Chapelle où il était déposé. On le retire du feu alors que le coffre d'argent dans lequel il reposait commençait à fondre. Le linceul alors plié en 48 épaisseurs, est brûlé à certains endroits. Là où le tissu était troué, les Clarisses, en 1534, cousirent des pièces d'aspect plus ou moins triangulaires (en blanc sur les photos positives, en noir sur les négatives).

Depuis 1578, il était à Turin, où les Ducs de Savoie ont transféré leur capitale en 1562. Le dernier roi d'Italie, Humbert, en fit don au Pape en 1983.

Dans la nuit du 11 avril 1997, il est sauvé d'un incendie[38] qui ravage, dans la cathédrale de Turin, la chapelle de Guarini et une aile du Palais Royal, et est sauvé in extremis par le pompier Mario Trematore[39].

La photographie de Secondo Pia

La première photographie du Suaire de Turin, prise en 1898 par Secundo Pia.

Le 28 mai 1898, le photographe amateur italien Secondo Pia prit la première photographie du suaire, lors du développement, il constata que le résultat du négatif donnait l'aspect d'une image positive, ce qui implique que l'image du suaire est elle-même, en quelque sorte, un négatif (le négatif d'un négatif est un positif).

À proprement parler, l'image sur le linceul serait un « relief » négatif, dans lequel les secteurs du corps touchant le tissu sont plus foncés, et pas un négatif « photographique », sur lequel les secteurs du corps avec une pigmentation plus légère sembleraient plus foncés sur le tissu. Un exemple de cette distinction peut être vu dans la barbe, qui semble plus foncée sur le suaire au bout du menton, là où elle touche le tissu. Les observateurs ont remarqué que les détails et reliefs de l'homme du suaire sont considérablement augmentés sur le négatif photographique. Les résultats de Pia ont accru l'intérêt pour le suaire et ont suscité de nouveaux efforts pour déterminer son origine.

La restauration de 2002

Durant l'hiver 2002, le linceul de Turin est soumis à une restauration. Autorisée par l'archevêché de Turin en tant que mesure conservatoire bénéfique, cette opération est justifiée par la crainte que le tissu carbonisé autour des trous provoqués par les brûlures ne cause une oxydation continue constituant une menace potentielle pour l'image.

Les bandes de tissu brûlé dans l'incendie de 1532 et les rapiéçages faits par les sœurs de Chambéry sont retirés. La toile de soutien, dite « toile de Hollande », datant de 1534, est aussi remplacée. En outre le linceul est étiré mécaniquement afin d'éliminer les plis, ce qui a provoqué une augmentation de ses dimensions d'environ 5 centimètres en longueur et 2 cm en largeur. De la poussière est aussi enlevée.

Les modalités de cette restauration ont été critiquées par de nombreux chercheurs[40]. Ceux-ci regrettent le fait que cette opération ne donne pas lieu à une série de nouveaux tests, et notamment à un prélèvement permettant d'effectuer une nouvelle datation par le carbone 14. Par ailleurs l'aspiration de la poussière a probablement enlevé des données susceptibles d'être exploitées dans de nouvelles analyses.

En 2004, la double superficialité de l'image a été démontrée. Une image sur « l'envers » a été détectée après la restauration de 2002[41].

En 2003, la restauratrice principale, Mechthild Flury-Lemberg, une Suissesse experte en textiles, publie un livre dans lequel elle décrit les raisons et le déroulement de l'opération[42]. En 2005, William Meacham, un archéologue, répond dans un livre dénonçant le « viol » subi par le linceul[43]. Il y rejette les raisons fournies par Flury-Lemberg et parle de « désastre pour l'étude scientifique de la relique[44] ».

Théories diverses de tenants d'une authenticité

Les partisans de l'authenticité du Linceul de Turin émettent différentes hypothèses qui ne sont reprises par aucun historien spécialiste du christianisme ancien. Selon l'une d'elles, le linceul aurait été conservé et caché par la première communauté chrétienne de Jérusalem[45].

Selon cette hypothèse, et suivant l'apologète chrétien du IVe siècle Eusèbe de Césarée, peu avant 70 et la prise de Jérusalem par les Romains, une communauté chrétienne se serait réfugiée dans la cité de Pella, au-delà du Jourdain[46]. Dans ce cadre, elle aurait pu emporter avec elle le linceul. En effet au deuxième synode de Nicée, un document sera produit disant textuellement "qu'au cours des deux années qui précédèrent la destruction de Jérusalem" les judéo-chrétiens accusés par les patriotes juifs de ne pas prendre part à la révolte s'éloignèrent en secret et "emportèrent avec eux les objets les plus précieux, images des choses sacrées".[47].

Le Linceul de Compiègne

Pour J. Francez, le suaire dont parle Arculfe n'était pas l'actuel suaire de Turin mais une relique connue plus tard sous le nom de suaire de Compiègne, détruite au cours de la Révolution française[48].

Jack Markwardt a émis la thèse que le linceul aurait pu avoir été conservé à Antioche et tranféré à Edesse seulement vers 540[49].

Les similitudes avec le Mandylion

Article détaillé : Mandylion.

Le Mandylion est une relique consistant en une pièce de tissu rectangulaire sur laquelle l’image du Christ (ou Sainte face) aurait été miraculeusement imprimée. Son existence est connue depuis le VIe siècle. On disait que le Christ s'était essuyé le visage sur ce linge et y avait imprimé son image.

Le roi Abgar recevant le Mandylion.
La "Sainte Face", céramique.[réf. nécessaire].

Gardé d'abord à Édesse, puis transféré à Constantinople en 944, on perd sa trace en 1204 après le sac de la ville au cours de la quatrième croisade.

L'hypothèse de l'identification entre le mandylion et le suaire se base sur quelques éléments similaires entre les deux objets : il était attribué à ces tissus des propriétés particulières qui seraient la conséquence d'un contact direct avec le corps ou le visage de Jésus. En 944, à l'occasion de l'arrivée du Mandylion à Constantinople, l'archidiacre de Sainte-Sophie, Grégoire le Référendaire, affirme que l'image du Mandylion n'est pas une peinture et ne contient pas de traces de colorants artificiels, mais est seulement splendeur et s'est imprimée grâce aux gouttes de sueur du Christ. De plus, bien que les premiers témoignages décrivent le linceul comme un mouchoir aux dimensions réduites sur lequel est inscrit le visage seul de Jésus, à partir de son arrivée à Constantinople on commence à parler d'une figure plus ample : Grégoire parle des gouttes de sang jaillissant du flanc[50].

C'est pour ceci qu'un rapprochement entre le Mandylion et le suaire de Turin a été effectué, d'abord par Ian Wilson en 1978. En effet, en repliant le linceul trois fois dans le sens de la largeur afin de former huit strates superposées, une partie reste visible dans laquelle l'image du visage occupe la position centrale. Quelques représentations antiques du Mandylion montrent un reliquaire correspondant aux dimensions du suaire plié en huit, avec une ouverture circulaire au centre, à travers laquelle le visage du Christ est seul visible, tandis que le reste de l'image demeure caché[51].

Aux alentours de l'an mil, les catalogues des reliques possédées par les cours impériales parlent de suaire et non plus de Mandylion. D'autres documents indiquent qu'un suaire fut montré au roi de France Louis VII en 1147 et à Amaury Ier de Jérusalem en 1171[52].

La dernière référence est présente dans les écrits de Robert de Clari, chroniqueur de la quatrième croisade. Il écrit qu'avant le sac de la ville le suaire avec la figure de Jésus était adoré chaque vendredi dans une église. Mais il ajoute que personne ne sait ce qu'est devenu l'objet après que la ville fut mise à sac. Mais selon les historiens Madden et Queller Clari, il pourrait y avoir confusion avec le voile de Véronique[53].

Le suaire et les représentations médiévales de Jésus

Après les premiers siècles durant lesquels Jésus a été représenté comme un jeune imberbe, la représentation du Christ avec la barbe bifide et les cheveux longs s'est affirmée. À partir de 370 des sarcophages romains représentent un Christ aux cheveux longs[54].

Paul Vignon après 1930 s'est le premier penché sur les ressemblances possibles entre le Mandylion des Byzantins, que les saintes faces orientales reproduisent. Selon lui, cette ressemblance ne fait aucun doute[55]. D'autres après lui se sont attachés à mettre en avant les points communs existant entre les caractéristiques typiques des icônes byzantines et le suaire de Turin[56]. Les plus certains peuvent être considérés comme ceux-ci[57] :

  • La tête comme détachée du corps.
  • Le manque d'épaules
  • La présence constante de longues mèches encadrantes.

D'autres marqueurs sont plus délicats. Ian Wilson a réduit les critères de sélection pour n'en retenir qu'une quinzaine[58] :

  • Une raie transversale sur le front.
  • L'espace délimité sur trois sur le front.
  • Une seconde forme en V à l'intérieur de cet espace délimité.
  • Une forme en V sur l'arête du nez.
  • Le sourcil droit plus haut que l'autre.
  • La pommette gauche très accentuée.
  • La pommette droite très accentuée.
  • La narine gauche plus large.
  • Une ligne accentuée entre le nez et la lèvre supérieure.
  • Une ligne très marquée sous la lèvre inférieure.
  • Un espace dégarni de poils entre la lèvre inférieure et la barbe.
  • La barbe à deux pointes.
  • Une ligne transversale sur la gorge.
  • Des yeux accentués, rappelant ceux d'une chouette.
  • Deux mèches de cheveux retombant du sommet du front.

Le Codex Pray est un code de la fin du XIIe siècle (1192-1195) conservé à Budapest. Il a été découvert au XVIIIe siècle par un jésuite, Georgius Pray, qui lui donna son nom. Il contient la forme la plus ancienne connue de la langue hongroise à ce jour[59]. On peut y voir deux miniatures de Jésus singulières pour leur temps puisqu'elles le représentent nu. Sur quelques points, ces dessins peuvent rejoindre les caractéristiques présentes sur le suaire de Turin. La miniature supérieure est la miniature de l'onction. Dans cette partie, le corps de Jésus est complètement nu. Celui-ci semble reposer sur un tissu lui-même posé sur une surface rigide. Jésus a les mains croisées sur le ventre, la droite sur la gauche. On ne voit pas les pouces tandis que les autres doigts sont étendus. L'interprétation de la partie inférieure, la visite des saintes femmes au tombeau, n'est pas univoque. Selon certains, comme par exemple Ian Wilson, le père Dubarle ou Emmanuel Poulle[60], le tissu semble correspondre à la trame en chevrons du linceul, et les quelques cercles dessinés sur celui-ci représenteraient des brûlures caractéristiques subies par le tissu[réf. nécessaire]. Selon Paul-Eric Blanrue, le linceul est limité au pan replié visible sous ce qui semble être la lettre « A », tandis que les deux rectangles contenant les croix et les lignes correspondraient au sépulcre et à la pierre tombale. Les cercles présents seraient alors des éléments décoratifs comme on en voit sur la tenue de l'ange et sur une des trois femmes.

Hypothèses pour un trajet : de Constantinople jusqu'en France.

Différents trajets et propriétaires ont été envisagés entre le sac de Constantinople et l'année 1357.

Une hypothèse voudrait que le linceul fût passé entre les mains d'Othon de la Roche, un des chefs de la quatrième croisade qui l'aurait volé à Constantinople[61]. En 1205, le linceul se serait trouvé à Athènes[62]. Après cette date, le linceul aurait pu soit être envoyé au père d'Othon : Pons II de la Roche qui avait un château vers Besançon, et ainsi 150 ans plus tard devenir la propriété de Geoffroy de Charny qui épousa Jeanne de Vergy fille d'Isabelle de Ray[63] et arrière-petite-fille d'Othon[n 2], soit acquis par Geoffroy de Charny au cours d'un de ses voyages alors que l'objet se trouvait toujours en Grèce[n 3].

Aucune trace dans les archives ne permet de valider une autre hypothèse, émise par le R. P. Dubarle, selon laquelle le suaire, resté ou revenu à Constantinople, aurait été cédé à Saint Louis qui en aurait fait don lui-même à un de ses vassaux.

En 1978, Ian Wilson estime que l'idole vénérée par les Templiers, le Baphomet, est en fait le futur suaire de Turin. En 2009, l'historienne Barbara Frale soutient cette hypothèse dans un livre consacré spécifiquement aux relations entre le suaire et les Templiers[64]. Elle pense que le caractère secret de cette image est la raison de sa disparition des archives durant un siècle et demi. Frale met notamment en avant le témoignage d'un Templier, Arnaut Sabbatier, qui raconte qu'il a vu et adoré l'image entière du corps d'un homme[65].

Études scientifiques

Le docteur Pierre Barbet

Dans les années 1930, un chirurgien de l'Hôpital Saint-Joseph de Paris, le Docteur Pierre Barbet, étudia en détail des cadavres crucifiés avec de comparer avec le Saint-Suaire. Il est intimement persuadé que le linceul est authentique . Il écrivit plusieurs livres suite à cela,[66] et des méditations sur la Passion  : Aussi, « lorsqu'un chirurgien a médité sur les souffrances de la Passion, quand il en a décomposé les temps et les circonstances physiologiques, quand il s'est appliqué à reconstituer méthodiquement toutes les étapes de ce martyre d'une nuit et d'un jour, il peut, mieux que le prédicateur le plus éloquent, mieux que le plus saint des ascètes (à part ceux qui en ont eu la directe vision, et ils en sont anéantis), compatir aux souffrances du Christ. » [67] Le docteur Barbet étudie en détail les traces de sang du suaire : sa thèse est que le Christ aurait été crucifié dans les poignets et non dans les mains, car les paumes se seraient déchirées. Les marques du fouet indiqueraient comme les évangiles que Jésus aurait reçu beaucoup plus de coups que la Loi ne le permettait, fouets terminés par trois pointes de plomb. « En fait, les traces du Linceul sont innombrables et presque toutes sur la face postérieure; le devant du corps est contre la colonne. On les voit sur les épaules, sur le dos, les reins. Les coups de fouet descendent sur les cuisses, sur les mollets ; et là, l'extrémité des lanières, au delà des balles de plomb encercle le membre et vient marquer son sillon jusque sur la face antérieure... Ce sont ces plaies en forme d'haltère (les deux balles et la lanière entre les deux) qui s'imprimeront sur le Linceul .» [68]

Le STURP (1978-1981)

Historique

En 1978, un groupe de plus d’une vingtaine de scientifiques et chercheurs américains du STURP, le Shroud of Turin Research Project, assistés de deux italiens, Giovanni Rigi (micro-analyste) et Luigi Gonella (conseiller scientifique du Cardinal de Turin), menèrent pendant 120 heures des analyses approfondies de l’objet et prélevèrent des échantillons de surface.[69]

Première étude scientifique de grande ampleur, officiellement reconnue comme telle par le Vatican, elle a la particularité d’avoir analysé l’objet sur place avec les sept tonnes de matériel acheminées des États-Unis pour l’occasion. Le professeur Baima Bollone, directeur de l’institut médico-légal de Turin, reçut également des échantillons pour déterminer si la substance constituant les taches carmin pâle était du sang.

Techniques utilisées

Diverses techniques de pointes furent employées pour analyser le tissu ancien : rayons X, fluorescence, microchimie, spectres infra-rouge et ultra-violet, microscopie optique. Des milliers de photographies furent également prises. Plus de 100 000 heures de travail en laboratoire furent nécessaires pour exploiter les données récoltées.

Conclusions

Les conclusions de l’étude furent données à l’occasion de la présentation du rapport final en 1981 :

  1. les données récoltées par les techniques mentionnées ci-dessus excluent la possibilité que la peinture soit la technique à l’origine de la formation de l’image. Cela contredit la thèse développée par l'évêque de Troyes Pierre d'Arcis 600 ans plus tôt. L’image du corps est formée par la coloration monochrome et superficielle des fibres de lin (d’une profondeur de l’ordre de 40 microns) qui résulte d’un processus de déshydratation oxydante et de conjugaison de la structure des microfibrilles du lin. C’est la présence plus ou moins importante de microfibrilles altérées qui va donner l’aspect plus ou moins foncé de l’image du corps.
  2. l’analyse des niveaux de densité de coloration de l’image du visage, à l’aide d’un instrument de la NASA, a permis de mettre en évidence une information de nature tridimensionnelle, à l’origine de la propriété similaire à celle d'un négatif photographique déjà observée par le passé.
  3. la combinaison des informations de natures physiques, chimiques, biologiques et médicales n’a pas permis d’expliquer comment l’image s’est formée et quel phénomène l’a engendrée.

Publications des résultats

Les travaux du STURP ont donné lieu à la publication d’une vingtaine d’articles de référence dans des revues scientifiques à comité de lecture[70].

La datation par le carbone 14 (1988-1989)

Article détaillé : carbone 14.

La datation par le radiocarbone a été mise au point à partir des années 1950 suite aux travaux de Willard Frank Libby, pour lesquels il a reçu le prix Nobel de chimie en 1960. Cette méthode de datation radiométrique est basée sur la mesure de l'activité radiologique du carbone 14 (14C) contenu dans de la matière organique dont on souhaite connaître l'âge absolu, à savoir le temps écoulé depuis sa mort. Les résultats obtenus sont exprimés en termes de probabilités, à savoir une date et un écart-type. Cet écart-type correspond à l'intervalle au sein duquel l'âge réel est présent avec une probabilité de 68 %. Si l'on double l'écart-type, l'intervalle contient l'âge réel avec une probabilité de 95 %. Cette expression particulière des résultats est parfois interprétée comme un indice de l'imprécision de la méthode alors qu'elle est inhérente aux grandeurs physiques mesurées.

Les datations obtenues pour le linceul de Turin ont fait l'objet de critiques portant sur la qualité et la quantité de l'échantillonnage (un seul échantillon prélevé puis ensuite subdivisé) ainsi que sur le traitement des résultats[71].

Willi Wölfli, directeur du laboratoire de datation par le radiocarbone de l'École Polytechnique Fédérale de Zurich, qui a pris part à la datation du Suaire de Turin, a déclaré : « La méthode C-14 n'est pas à l'abri d'erreurs grossières de datation quand des problèmes non-évidents existent liés aux échantillons prélevés. L'existence d'erreurs indéterminées significatives se produit fréquemment. »[72]

Élaboration du protocole de mesure

En 1984, le STURP proposa un protocole pluridisciplinaire pour effectuer la datation par le radiocarbone du tissu[73] : il comprenait la prise de six échantillons, leurs analyses physico-chimiques et leur datation par le C14. Les méthodes SMA (spectrométrie de masse avec accélérateur) et celle des compteurs seraient utilisées suivant la technologie adoptée par les six laboratoires retenus.

En octobre 1986, après quelques jours de consultations avec les intéressés, l'archevêque de Turin, Mgr Ballestrero, adopta le programme suivant : sept laboratoires étaient retenus (cinq par SMA, deux par méthode des compteurs). Une spécialiste mondialement reconnue en textiles anciens allait superviser les prélèvements. Des analyses physico-chimiques des échantillons succéderaient avant destruction. Chaque laboratoire allait recevoir un échantillon du suaire et deux échantillons de référence et un faux échantillon. Trois organismes officiels, l'Académie Pontificale des Sciences, l'institut de Métrologie Colonnetti de Turin et le British Museum, allaient se porter garants du bon déroulement de l'étude ainsi que du traitement et de la communication des résultats.

Un an plus tard, un protocole profondément modifié et beaucoup moins exigeant fut annoncé par le secrétaire d'État de Jean-Paul II. Quatre laboratoires étaient exclus, seule la méthode SMA était retenue. Le British Museum allait superviser seul la procédure. Les études physico-chimiques préalables pour contrôler les échantillons avant leurs destructions étaient abandonnées.

Prélèvement et datation

Le 21 avril 1988, les opérations de prélèvement d'échantillons commencèrent sous la direction de Giovanni Riggi di Numana[74]. Quatre heures furent nécessaires pour décider de l'emplacement du prélèvement d’un seul et unique échantillon. Le choix se porta sur une zone en bordure du suaire de Turin, adjacente à l'emplacement du prélèvement effectué en 1973.

L’échantillon prélevé fut scindé en deux parties ; la seconde partie fut coupée en trois morceaux, un pour chaque laboratoire. Vu qu'un de ces morceaux présentait un poids inférieur à 50 mg (poids minimum pour les analyses), on lui adjoignit un morceau de la première partie. On plaça enfin les échantillons dans de petits récipients en acier. On procéda de même avec les trois échantillons de contrôle [75]. L'opération de datation par les laboratoires de l'Université d'Oxford, de l'Université d'Arizona et de l'École Polytechnique Fédérale de Zurich pouvait commencer.

Conclusion de l'analyse

Annonces du résultat

Le 13 octobre 1988, le Cardinal Ballestrero annonce dans une conférence de presse les résultats de la datation transmis par le professeur Tite du British Museum. La concentration moyenne en C14 du lin donne une date médiévale située entre 1260 et 1390 avec une probabilité de 95 %. Le statut du Saint Suaire était dorénavant celui « d'une merveilleuse icône » selon les mots du cardinal, et une création médiévale pour la majeure partie de l’opinion publique.

À Londres, le lendemain, le Dr Tite, assisté du Dr Hedges (Oxford) et du professeur Hall (Oxford et membre du conseil de direction du British Museum) annoncèrent leur résultat, corroborant l'annonce de la veille.

L'article publié dans la revue Nature

Quatre mois plus tard parut dans la prestigieuse revue scientifique Nature un compte-rendu de l'étude[76]. Contrairement à l'attente de nombreux scientifiques, l'article publié dans Nature ne mentionnait pas les mesures brutes des trois laboratoires, ni les détails des calculs effectués par le British Museum. Ces informations ne furent par la suite jamais transmises ou publiées[77].

Le tableau ci-dessous résume les résultats tels que publiés dans le tableau 2 de l'article. Les valeurs sont exprimées en années avant 1950, année de référence pour les datations radiocarbone.

Echantillons SUAIRE Contrôle 1 Contrôle 2 Contrôle 3
Arizona 646±31 927±32 1995±46 722±43
Oxford 750±30 940±30 1980±35 755±30
Zurich 676±24 941±23 1940±30 685±34
Moyenne non pondérée 691±31 936±5 1972±16 721±20
Moyenne pondérée 689±16 937±16 1964±20 724±20
Valeur du Khi2 6.4 0.1 1.3 2.4
Niveau de significativité* 5% 90% 50% 30%
Contrôle 1 Morceau de lin issu d'une tombe à Qasr Ibrîm en Nubie, qui est estimé du XIe ou XIIe siècles.
Contrôle 2 Morceau de lin d'une collection du British Museum, venant de Thèbes, estimé autour du IIe siècle.
Contrôle 3 Échantillon de la cape de Louis d'Anjou, estimé autour du XIIIe ou XIVe siècles

(*) Le niveau de significativité, découlant de la valeur du test Khi2, est la probabilité que la différence des dates moyennes entre les laboratoires soit due aux seules marges d'erreurs statistiques des mesures de chaque laboratoire.

Étude des pollens

En 1973 et en 1978, Max Frei, criminologue suisse, effectua une étude des pollens pour déterminer les régions où le linceul aurait séjourné. Ces conclusions tendaient à montrer que sur les 58 espèces végétales trouvées, une majorité de pollens (45) étaient originaires de Jérusalem et des environs. Ces résultats ont été critiqués à plusieurs reprises car considérés comme trop précis et difficilement interprétables. En effet, selon la remarque de Guy Jalut, professeur de palynologie à l'Université Paul Sabatier de Toulouse, comment expliquer l'absence du chêne et de l'olivier, espèces abondantes dans les régions méditerranéennes ?[réf. souhaitée]

Enfin, les palynologues (spécialistes des pollens) précisent qu’il est parfois impossible de déterminer une espèce végétale à partir de son pollen. Souvent, l'étude ne permet que la détermination du genre, voire de la famille. Dans tous les cas, la détermination de l'origine géographique est exclue.

Les prélèvements de pollen examinés par deux autres équipes[Qui ?] montraient que tous les grains étaient couverts de calcite, minéral déposé lors du lavage suite à l'incendie de Chambéry. Or, tel n'était pas le cas pour ceux présentés par Max Frei. À un micropaléontologue qui s’étonnait de l'extraordinaire conservation des pollens présentés par Max Frei, celui-ci admit qu'il présentait des photos de pollens de référence. Max Frei venait d'effectuer un voyage à Istambul, Urfa et Jérusalem en compagnie de Ian Wilson pour « récolter une série de plantes caractéristiques du Moyen-Orient ».Pour mémoire, Max Frei a examiné les « carnets d'Hitler » et les a déclaré authentiques[78]

Aucun article scientifique n’a été publié sur l'étude des pollens du suaire et aucun indice n'a pu être apporté concernant la provenance de celui-ci.

Analyse tridimensionnelle

L'utilisation en 1976 de l'analyseur VP-8, développé à l'origine par la NASA pour la reconnaissance planétaire, pour analyser l'image du Linceul de Turin a produit une image de nature tridimensionnelle, unique par son caractère[79].

Techniques de reproduction envisagées

Philip Ball, dans un article paru sur le site internet de Nature en 2005 déclare : « On ne sait tout simplement pas comment l'image fantomatique du corps d'un homme paisible et barbu a été réalisée ; Bien que de bons résultats expérimentaux aient été obtenus par nombre de chercheurs, dans le sens où, à première vue, l'image, généralement limitée au visage, est similaire à celle de l'homme du suaire de Turin, à ce jour, aucun essai n'a été capable de reproduire toutes les caractéristiques de l'image imprimée sur le suaire de Turin.[80],[81]».

Répartition des différentes techniques de reproduction

Beaucoup de techniques de reproduction de l'image présente sur le suaire ont été envisagées, sans qu'aucune ne puisse apporter une preuve scientifique décisive en sa faveur. Pour être jugée valable, l'explication de la formation de l'image doit englober toutes les propriétés du linceul[82]. Or, en raison de l'accumulation de caractéristiques spécifiques, l'explication du mécanisme de formation reste difficile, voire impossible en l'état actuel des connaissances. Ces explications peuvent se répartir en quatre groupes :

  • Une suite de phénomènes naturels. Cette hypothèse n'implique pas nécessairement que le suaire soit « authentique » puisque l'étoffe peut aussi avoir enveloppé une personne autre que celle de Jésus.
  • Un procédé de fabrication conçu volontairement par un être humain.
  • Un procédé reproductible aujourd'hui mais impossible à produire durant l'Antiquité ou le Moyen Age.
  • Les autres hypothèses.

Une suite de phénomènes naturels

La vaporographie

En 1902, Paul Vignon envisage une technique : la vaporographie. L'aloès répandu sur un corps lors de son embaumement aurait été bruni par les vapeurs ammoniacales émanant du cadavre en décomposition.

Le rayonnement solaire

Il a été envisagé que l'image du linceul soit la conséquence des rayons solaires sur la toile enduite de myrrhe et d'aloès (Rodante, Mouraviev).

La transpiration

C'est l'hypothèse émise par Antoine Legrand en 1938. Elle supposait un contact entre le linceul et la sueur d'un corps.

La réaction de Maillard

La réaction de Maillard se produit lorsque des acides aminés, en présence de sucres, et à température élevée, brunissent en créant un composé semblable à l’humus et de composition très voisine. Raymond Rogers et Anna Arnoldi ont formulé cette hypothèse en 2002[83] et l'ont reprise l'année suivante[84]. Le jaunissement de l'image serait dû à cette réaction chimique entre des vapeurs d'ammoniaque et quelques impuretés présentes superficiellement sur le lin à cause de son procéde de fabrication antique décrit chez Pline l'Ancien.

Rogers reconnaît que son hypothèse ne répond pas à toutes les questions et ne prouve pas comment l'image s'est formée ni "l'authenticité" de l'étoffe[85].

L'effet corona

L'effet corona est une hypothèse avancée notamment par l'Italien Giulio Fanti[86]. L'effet corona, aussi appelé « effet couronne », est une décharge électrique entraînée par l'ionisation du milieu entourant un conducteur. Elle se produit lorsque le potentiel électrique dépasse une valeur critique mais que les conditions ne permettent pas la formation d'un arc. Cet effet est utilisé, entre autres, dans les lampes à plasma. Des expériences entreprises ont permis la formation d'une image détaillée avec une double superficialité. Cependant on ne sait quelle cause aurait pu engendrer un tel phénomène.

Procédé réalisé par un être humain

La peinture

Pour les tenants d'une œuvre commise par un faussaire, ce fut la première hypothèse envisagée. Elle a été avancée dès le XIVe siècle dans le Mémoire de Pierre d'Arcis[87]. Il fallut attendre 1978 et les études scientifiques entreprises par le STURP pour avoir plus d'éléments permettant de confirmer ou non la validité de cette explication. Les conclusions de cette équipe pluridisciplinaire excluent l'œuvre d'un peintre.

La seule voix dissonante fut celle de Walter Mac Crone, un spécialiste international du microscope à lumière polarisé[88]. Mac Crone examina 32 échantillons prélevés sur le linceul. L’étude des particules au microscope à lumière polarisée (principalement) lui a permis de tirer les conclusions suivantes : il s'agit selon lui d'une peinture constituée de pigments d'ocre rouge et de vermillon et les prétendues taches de sang sont composées des mêmes substances enrobées dans un composé à base de collagène. Ses découvertes sur le suaire furent publiées dans The Microscope, le journal de son institut[89],[90],[91].

Si le suaire est bien l'œuvre d'un peintre de multiples contradictions apparentes doivent être expliquées : l'image n'a pas de tracé directionnel (elle est isotrope), elle offre une double superficialité, est tridimensionnelle, la présence de vermillon semble en très faible quantité. Il faudrait expliquer aussi la résistance à la chaleur provoquée par l'incendie de 1532[92].

Le bas-relief

En contradiction avec les conclusions de l'étude du STURP, Joe Nickell[93], Paul-Éric Blanrue[94] et Henri Broch[95],[96],[97] avancent qu'il est techniquement possible pour un artiste de réaliser une empreinte négative sur toile sans laisser apparaître de traces de pinceaux. Une empreinte a ainsi pu être réalisée d’une autre façon : en effet, l'aspect général du visage du suaire a été reproduit à plusieurs reprises par des expérimentateurs à partir d'un bas-relief enduit d'un colorant. Un simple recouvrement du modèle par un linge humide suivi d'un tamponnement permet alors de constituer une empreinte en négatif sur le tissu [95],[98].

Lors d'une expérience organisée en 2005 par les journalistes de la revue Science & Vie, Paul-Éric Blanrue a réalisé une réplique du visage du suaire avec des moyens qui existaient au Moyen Âge [99],[100]. Pour ce faire, il a enduit un bas-relief d'un pigment, puis recouvert ce bas-relief d'un tissu qu'il a ensuite tamponné. Cette technique était dans les possibilités des artistes du Moyen Âge. Cependant la tridimensionnailité de l'image n'est pas reproduite.

Le transfert de poudre

Cette technique a été développée par Emily Craig et Randall Bresee[101]. Ceux-ci proposent un mode opératoire qui aurait pu être utilisé au Moyen Âge. Le résultat obtenu s'approche de celui du linceul. Selon Marcel Alonso « Mrs Emily Craig, disciple (sérieuse) de Joe Nickell et de Mac Crone a réussi des portraits à l'hématite et au collagène, non seulement très ressemblants à l'image du Linceul, mais dont l’inversion chromatique est surprenante de beauté et de fidélité au Linceul, y compris pour l'aspect tridimensionnel. »[102].

La protophotographie

La protophotographie est une hypothèse émise en 1995 par le Sud-Africain Nicholas Allen [103]. L'hypothèse d'Allen nécessite l'usage d'une chambre noire de grande dimension dans laquelle il faut tendre un drap de lin imprégné de sulfate d'argent sur lequel il aurait projeté l'image d'un corps ou d'une statue. Selon Allen, cette relique aurait été fabriquée à Venise entre 1240 et 1300 dans le but de fabriquer une relique à céder aux Templiers.

Cette hypothèse comporte de nombreux obstacles concernant la lumière nécessaire pour créer une image similaire à celle présente sur le linceul. Le résultat de l'expérience a été testé et n'offre pas la finesse tridimensionnelle du suaire[104]. De plus, la photosensibilité du sulfate d'argent est ignorée au Moyen-Âge[105].

Un faux de Léonard de Vinci

Depuis 1994, une hypothèse, largement diffusée, a été soutenue par Lynn Picknett et Clive Price[106], selon laquelle le suaire de Turin serait l'œuvre de Léonard de Vinci. Cette hypothèse a connu une médiatisation importante grâce au documentaire réalisé par Susan Gray Leonardo da Vinci the man behind the Shroud of Turin ? ( Léonard et le mystère du suaire de Turin) produit la National Geographic Society et diffusé à partir de 2003. Vinci aurait remplacé vers 1490, pour le compte de la maison de Savoie, le linceul apparu à Lirey, lequel aurait ainsi bien été une peinture. Vinci aurait appliqué un linge ancien sur un bas-relief réaliste sculpté par lui et chauffé. Puis il aurait « photographié plusieurs fois un corps humain sur le faux suaire enduit de nitrate d'argent et auquel il [aurait] ajouté son propre visage »[107]. Les auteurs de cette théorie soutiennent en effet qu'il existe une ressemblance suffisante entre les autoportraits de Vinci et la figure du linceul.

Selon Baima Bollone, l’hypothèse d’un faux réalisé par Léonard de Vinci est une hypothèse « absolument non fondée, qui ne va pas au-delà de la boutade journalistique et des publications populaires, et aucun scientifique ne la prend en considération »[108].

Autres hypothèses

Le bombardement de protons

Une source "naturelle" de rayonnement provenant du supplicié. Un bombardement de protons équivalent à un mégaélectronvolt (MeV) pourrait avoir produit cette image superficielle, selon la théorie développée par le père Jean-Baptiste Rinaudo, biophysicien.

Elle a été critiquée, notamment par le chimiste américain Raymond Rogers, qui ne trouve pas trace des radiations pourtant nécessaires. Cette hypothèse implique aussi la « dématérialisation » d'un corps qui serait ici celui de Jésus[109].

L'irradiation par laser

En 2008, l'équipe dirigée par Giulio Fanti a publié un article dans Applied Optics expliquant qu'une irradiation avec un laser spécifique a permis l'obtention d'une image latente sur du lin au bout d'un an[110].

Hypothèses manquant de fondements scientifiques

De nombreuses autres hypothèses sont apparues, surtout après la publication des résultats de la datation au carbone 14, et ce phénomène se poursuit aujourd'hui.

Parmi celles-ci, on peut citer celle résultant de la crucifixion de Jacques de Molay, le dernier grand maître de l'ordre du Temple, arrêté en 1307. Dans un livre à succès[111], Christopher Knight et Robert Lomas émettent l'hypothèse que Jacques de Molay aurait subi un simulacre du supplice de la Passion, cloué sur un portail puis détaché alors qu'il était encore en vie.

Cette hypothèse, malgré ses tentatives, n'explique pas de façon scientifique la formation de l'image. Elle ne rentre pas dans le cadre des connaissances historiques sur la fin de vie de Jacques de Molay[112]. De plus, Jacques de Molay est beaucoup trop vieux au moment de son arrestation pour correspondre à la fourchette large de l'âge généralement admis du personnage représenté, entre vingt-cinq et cinquante ans.

Polémiques sur l'authenticité

Polémique sur la datation par le carbone 14

Fin annoncée des analyses par le carbone 14

La datation n'est pas acceptée par tous et chacun campe sur ses positions. L’Église refuse l'éventualité d'une nouvelle datation par le carbone 14, car comme l'explique Jacques Evin dans Le Monde du 24 juin 2005[100], « La pièce se dégrade. Ce qui est fondamental c'est désormais sa préservation. Il s'agit d'une œuvre d'art ». De plus, d'après lui il est probable que, malgré les précautions sévères qu’il serait nécessaire de prendre, il y aurait des personnes qui continueraient à douter. Par ailleurs, il déclare que, dès le premier programme de datation de 1988, les précautions opératoires avaient dépassé très largement les habitudes scientifiques en la matière, ce qui n’avait pas empêché les nombreuses critiques.

Remise en cause de la pertinence des échantillons

La position de Raymond Rogers, professeur de chimie à l'université de Los Alamos et directeur de recherche du STURP, a fait l'objet d'une publication dans une revue scientifique à comité de lecture [113]. Il propose un âge du tissu compris entre 1300 et 3000 ans suivant une méthode qu'il a mise au point, par mesure de la concentration de vanilline. En parallèle il conduit une analyse sur la présence de différent colorants, qui le méne à proposer que les échantillons utilisés pour la datation au carbone 14 ne fassent pas partie du linceul originel. Patrick Berger, électricien membre du cercle zététique, a fortement critiqué les méthodes utilisées par Rogers, expliquant qu'elles avaient été mal calibrées [114]. Les personnes ayant critiqué son article se sont par contre abstenues de commenter les arguments de Rogers concernant la non-représentativité de l'échantillon prélevé sur le suaire de Turin[115].

Christopher Ramsey, directeur de l’unité « RadioCarbon Accelerator » de l'Université d'Oxford et qui a participé à la datation par le C14, a admis, lors d’une interview à la BBC en 2008, la possibilité d’une imprécision des résultats de l’analyse de 1988 du fait de contaminations, même s'il a souligné qu’il serait surpris que cette imprécision soit telle qu’elle ait provoquée une erreur de mille ans [116].

Au premier semestre 2008, John P. Jackson a convaincu le laboratoire d'Oxford de procéder à de nouvelles analyses pour connaître la validité de son hypothèse personnelle[117] quant aux causes d'une possible non pertinence de la datation de 1988[118].

Au mois d'août 2008, lors de l'Ohio Shroud of Turin Conference, Robert Villarreal, chimiste au LANL, déclara que les nouvelles analyses qu'il avait menées avec son équipe sur trois échantillons Raes ont abouti à la conclusion que ceux-ci étaient constitués de coton et non de lin[119]. Ceci corrobore la thèse de l'absence de représentativité de l'échantillon soumis à l'analyse C 14[120], déjà avancée par Sue Benford et Joe Marino en 2000[121] et reprise dans l'article de Rogers en 2005. En 2008, un autre article de Benford et Marino défend cette thèse[122]. Sue Benford a pour seule formation scientifique un diplôme d'infirmière homéopathe et Joe Marino, ancien prêtre, n'a reçu aucune formation scientifique[123].

La position de l'Église catholique

Un peu moins de trois semaines après la découverte de Secondo Pia, l'Osservatore Romano publie, le 15 juin 1898, un article relatant l'événement mais sans prendre position. Durant plus de quarante ans, l'Église s'abstient de toute déclaration officielle.

Le premier lien officiel entre l'Église catholique et le suaire date de 1940. À cette date sœur Maria Pierina de Micheli demande officiellement à la curie de Milan l'autorisation de frapper une médaille s'inspirant de l'image. L'autorisation lui est accordée et la première médaille est offerte à Pie XII. L'image est ensuite utilisée dans ce qui va devenir connu sous le nom de Médaille de la Sainte Face du suaire de Turin. Au départ, il s'agit pour les catholiques qui la portaient d'une protection au cours de la Seconde Guerre mondiale. En 1958, Pie XII approuve l'image en association avec la dévotion rendue à la Sainte Face de Jésus, dont la fête est célébrée à chaque Mardi gras.

En 1983, le Saint Siège devient propriétaire de l'objet. Cependant, comme toujours avec ce qui peut s'apparenter à une relique, l'Église catholique se montre prudente et ne fait pas de déclaration admettant qu'il s'agit du linceul de Jésus ou d'un tissu du Moyen Âge. Elle n'a jamais pris de décret qui fasse officiellement du suaire une relique[124]. Comme pour d'autres dévotions catholiques acceptées, ceci est laissé à la décision de chaque fidèle tant que l'Église ne délivre pas un avis contraire. Selon le Vatican, que ce tissu ait ou non enveloppé le corps du Christ ne change en rien les enseignements contenus dans les Évangiles.

En 1998, au cours d'un déplacement à Turin, Jean-Paul II qualifie le suaire de « provocation à l'intelligence »[125] tout en invitant les scientifiques à continuer leurs travaux. Il indique que ce qui compte avant tout pour le croyant est que le linceul est « miroir de l'Évangile »[126].

Lors de l'annonce d'une nouvelle ostension en 2010, Benoît XVI a parlé d'une occasion propice pour contempler ce mystérieux Visage, qui parle silencieusement au cœur des hommes, en les invitant à y reconnaître le visage de Dieu » [127].

Aspects idéologiques

Un chrétien en prière devant le suaire, été 2006

À la fin de l'été 1988 la datation au carbone 14 a rendu son verdict[128][129] d’un suaire du Moyen Âge, et le 13 octobre de la même année le cardinal-archevêque de Turin, Mgr Ballestrero, annonce officiellement les conclusions de cette datation. Pourtant aujourd'hui encore, des groupes continuent à défendre une position contraire[130][131]. Or malgré des tentatives extrêmement nombreuses et longues des opposants à cette datation pour la discréditer, bien peu de ces critiques ont été jugées suffisamment sérieuses pour faire l’objet d’une publication officielle. Une étude sérieuse, celle de Rogers[132], remet en cause la représentativité de l'échantillon daté ; elle a été réfutée par d’autres scientifiques dont des spécialistes du carbone 14[93][133][134][135]. Rogers répond en retour qu'il avait accepté les résultats de la radiodatation sur l'échantillon, mais doute que Nickell, un de ses détracteurs, ait eu la compétence pour interpréter correctement sa méthode d'analyse par spectrométrie et donc la remettre en cause. Avant sa mort, Rogers avait déclaré qu'il n'avait pas étudié d'échantillons (car il n'en existe plus) mais travaillé sur une extrapolation, rendant la contre-vérification de son analyse impossible[93].[136]

A ce jour aucun spécialiste du carbone 14 ne revient sur cette datation. En conséquence, pour ceux qui considèrent cette datation comme une preuve irréfutable, toute polémique sort du domaine scientifique[137] pour entrer dans le domaine de la controverse idéologique, qui se résume à un échange de convictions religieuses, et même politiques. Ainsi quelques uns des actifs partisans du suaire sont réputés être proches des mouvances d’extrême droite : leur objectif serait de réfuter la datation pour montrer que la science et les médias officiels sont contrôlés par des pouvoirs occultes judéo-maçonniques[138][139][140][141] tel que l'évoque le moine Bonnet-Eymard[142] qui cherchent à tout prix à discréditer le christianisme (voir la théorie du complot). Pour preuve en France, la quasi-totalité des membres du CIELT[143], association française formée peu après la datation au carbone 14 et dont le but est de continuer la recherche[144], sont proches de ces mouvances : associations catholiques traditionalistes, organisations d’extrême-droite. Ainsi :

  • Daniel Raffard de Brienne, président d’honneur de Renaissance Catholique, qui a écrit plusieurs livres sur le linceul (le dernier dénonce la désinformation sur le sujet) et met en question la théorie darwinienne de l'évolutionnisme,
  • Alain Rostand, vice-président de Renaissance catholique,
  • Philippe Bourcier de Carbon (cité en référence dans un article de Van Haelst), membre du Conseil scientifique du FN,
  • Marcel Alonso, candidat FN aux dernières cantonales dans le Sud-Ouest,
  • Jacques Oswald, membre de l’association catholique intégriste et anti-avortement Action familiale et scolaire,
  • Georges Salet, auteur de nombreux ouvrages créationnistes,
  • Jean-Maurice Clercq, membre du Centre d'Études et de Prospective sur la Science, association créationniste française[145].

Aaron Upinsky, une des sources les plus importantes des partisans de l'authenticité du suaire, a aussi écrit plusieurs livres sur la désinformation et la censure dans les médias qui sont systématiquement repris dans les congrès du Front national et publiés à la librairie nationale Organe militant du front[146].

Hors de France, les principaux leaders du STURP sont également membres du comité exécutif de la Guilde du Saint-Suaire, une association affiliée à la congrégation ultrareligieuse des Rédemptoristes[93][147]. A contrario, la conviction politique ou religieuse d'un scientifique n'est pas un critère suffisant pour réfuter son travail. Sur le plan idéologique, le débat bat donc son plein et, sur le plan scientifique, des chercheurs continuent à considérer le Suaire de Turin comme un sujet d'étude[144].

En France, les partisans de la zététique, qui se réclament d'un scepticisme scientifique, réfutent la thèse du linceul de Turin comme linge ayant enveloppé le corps de Jésus. Leur tentative de reproduction partielle à partir d'un bas-relief en 2005 a bénéficié d'un large écho grâce au magazine Science et vie, lequel s'est engagé dans la lutte contre le paranormal.

La passion reste vive

La passion entre les deux camps reste vive. La chaîne de télévision catholique française KTO a diffusé le dimanche 11 mars 2007 un reportage sur le suaire dans le cadre de l'émission La Foi prise au mot. Présentée par l’exégète Régis Burnet, cette émission a défendu la thèse d’une œuvre d'art médiévale. Or, après sa diffusion, cette émission n'a pas été reprogrammée à l'antenne alors que la rediffusion dure une semaine en temps normal. Elle a aussi disparu du site internet de la chaîne, où elle était consultable en ligne. La direction de la chaîne catholique a expliqué que ce retrait était dû à des courriels insultants et menaçants envoyés par des téléspectateurs intégristes. Elle a par la suite réintroduit l'émission sur son site mais en rajoutant aussi une émission défendant la thèse adverse.

Notes

  1. Dès le symposium de Paris en 1989 où des chercheurs se seraient aperçus que les mesures de poids données pour l'échantillon prélevé pouvaient être incohérentes (poids au centimètre carré différant de l'ensemble de la pièce, poids des trois fragments dépassant le poids total de l'échantillon), Riggi di Numana et Testore revinrent sur leurs déclarations.
  2. Cette hypothèse expliquerait l'origine du « suaire de Besançon ».
  3. En 1443, la petit-fille de Geoffroy de Charny, Marguerite de Charny, dit que le suaire a été « conquis » par son grand-père.

Références

  1. Conférence de presse du cardinal Ballestrero le 13 octobre 1988.
  2. Imprécision de la méthode de datation par le carbone 14 ou possibilité d'un enrichissement en C14 au cours d'un incendie au XVIe siècle. Cette dernière hypothèse a été émise par Dmitri Kouznetsov, in Kouznetsov D.A. et coll. « Effect of fires and biofractionation of carbon isotopes on results of radiocarbon dating of old textiles: the Shroud of Turin », Journal of Archaeological Science (1996) 23, 109-121
  3. L'express.fr., 5 octobre 2009..
  4. Presse canadienne.
  5. « The Shroud of Turin is the single, most studied artifact in human history » phrase considérée comme « widely accepted statement » in Lloyd A Currie, « The Remarkable Metrological History of Radiocarbon Dating [II] », J. Res. Natl. Inst. Stand. Technol. 109, 2004, p. 200 Cf. l'article
  6. Philip Ball, dans un article paru sur le site internet de Nature en 2005 : « It is simply not known how the ghostly image of a serene, bearded man was made » ; « Although good experimental results have been obtained by a number of researchers, in the sense that, at first sight, the image, generally limited to the face, is similar to that of the TS Man, until now no experimental test has been able to reproduce all the characteristics found in the image impressed on the TS. » Giulio Fanti et alii in « Evidences for testing hypotheses about the body image formation of the Turin shroud », intro., 2005 ; Giuseppe Baldacchini, Paolo Di Lazzaro, Daniele Murra, and Giulio Fanti, Applied Optics, Vol. 47, Issue 9, 2008, pp. 1278-1285, résumé : « The body image of the Turin Shroud has not yet been explained by traditional science; so a great interest in a possible mechanism of image formation still exists » Accès à l'article.
  7. « La Sindone è provocazione all'intelligenza » Discours de Jean-Paul II le 24 mai 1998, §2
  8. Cf. Article du Time « Science And The Shroud », article de BBC News, « Shroud mystery 'refuses to go away' ».
  9. « Le Linceul de Turin sera exposé en 2010, annonce le pape », site du Nouvel observateur, 2 juin 2008.
  10. A.-M. Dubarle, Histoire ancienne du linceul de Turin jusqu'au XIIIe siècle, Paris, O.E.I.L., 1986, p. 142.
  11. « suaire », site patrimoine de France.
  12. Étymologie de « suaire » sur CNRTL.
  13. A-M. Dubarle, Histoire ancienne du linceul de Turin jusqu'au XIIIème siècle, Paris, O.E.I.L., 1986, p. 142. recension par J.-M. Madalmé de l'Institut catholique de Toulouse
  14. La restauration de 2002 a étiré le tissu de quelques centimètres, de façon inégale. Avant 2002, les dimensions généralement données étaient de 4,36 mètres sur 1,10. Cf. cet article, p. 8.
  15. voir Rogers (2005), et Controverse sur la datation C14 du suaire de Turin#Présence de fibres étrangères
  16. in 101 questions sur le Saint Suaire, Paris, éd. saint Augustin, 2001, p. 212
  17. J. H. Heller et A. D. Adler, « Blood on the Shroud of Turin », Applied Optics, 15 août 1980, cité par Bollone p. 149.
  18. Mc 15. 46, Mt 27. 59, Lc 23. 53
  19. Jn 19. 40-42
  20. Jn 20. 6-7
  21. (Quatorzième catéchèse, 22, trad. en anglais.), écrite au IVe siècle, et fréquemment mentionné sur les sites internet en faveur de l'authenticité, cite le linceul parmi les « témoins » animés et inanimés au moment de la résurrection du Christ, mais ne parle pas de sa conservation : « Nombreux sont les témoins de la résurrection du Sauveur. La nuit et la pleine lune : c'était la seizième nuit du mois. Le rocher du tombeau qui l'accueillit et la pierre vont s'élever contre les Juifs (s'ils voulaient nier la résurrection). De même la pierre qui autrefois avait été roulée, rend témoignage de la résurrection ; aujourd'hui elle y est encore. Les anges de Dieu qui assistaient à cela ont certifié la résurrection du Fils unique. De même Pierre, Jean, Thomas et tous les autres apôtres. Ceux d'entre eux qui se sont empressés d'aller auprès du tombeau ont vu qu'après la résurrection y étaient restés les linceuls dans lesquels Jésus avaient été enveloppé précédemment [...]. Un témoignage fut rendu par les soldats et par l'argent avec lequel ils furent achetés ; et aussi par l'endroit lui-même que tu peux voir encore, et par cette maison de la sainte église que l'empereur Constantin d'heureuse mémoire, en ami du Christ, fit construire, et - comme tu vois - fit décorer magnifiquement ». (Le linceul est aussi mentionné dans la vingtième catéchèse, 7, trad. en anglais)
  22. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m  et n J.-L. Feiertag, « Le thème littéraire des vêtements mortuaires du Seigneur depuis les témoignages des "Apocryphes" jusqu'à ceux des récits de pèlerinage », in Apocrypha, 1999, vol. 10, pp. 56-73, résumé en ligne
  23. Sixième fragment de l'Évangile des Hébreux ; passage de Jérôme de Stridon in De uiris illustribus : « Euangelium quoque quod appellatur secundum Hebraeos, et a me nuper in Graecum Latinumque sermonem translatum est, quo et Origines saepe utitur, post resurrectionem Saluatoris refert : Dominus autem cum dedisset sindonem seruo Sacerdotiis, iuit ad Jacobum, et apparuit ei. Iurauerat enim Iacobus se non comesurum panem ab illa hora qua biberat calicem domini, donec uideret eum resurgentem a dormientibus » traduction française
  24. Recension grecque A, 15,6-7 tr. it.; papyrus copte de Turin 12,3;6-7 tr. it.; recension latine 15,7-8 tr. it.
  25. Jn 20. 6
  26. L'ouvrage est également intitulé Questions d'un païen à un chrétien.
  27. (en) Pilgrimage of Arculfus in the holy land about the Year A.D. 1670 Translated and Annotated by the Rev. James Rose Macpherson 1895 - ch. XI. The napkin with which the head of the Lord Was covered in the sepulchre
  28. Pierluigi Baima Bollone, 101 questions sur le Saint Suaire, éd. Saint Augustin, 2001, pp. 85-86
  29. « figura seu representatio sudarii Domini » Il faut noter que l'emploi du génitif permet de maintenir une certaine ambiguïté (Article d'Emmanuel Poulle, « Le linceul de Turin victime d'Ulysse Chevalier », Revue d'Histoire de l'Église de France, t. 92, 2006, p. 352.)
  30. Dans une lettre adressée à Pierre d'Arcis, l'antipape Clément VII ne dit pas avoir reçu ledit mémoire, L. Fossati, Il Memoriale di Pierre d'Arcis egli sritti di Clemente VII al vaglio della critica, dans ISML 1993, cité par Bollone p. 88
  31. « Il faut reconnaître que nombre des allégations de l'évêque relèvent davantage du ragot que de la relation de faits avérés. » ; « [Les documents réunis par U. Chevalier] sont des témoins qui ne sont en mesure ni d'affirmer ni d'infirmer l'authenticité de la relique turinoise. », in (articled'Emmanuel Poulle, « Le linceul de Turin victime d'Ulysse Chevalier », Revue d'Histoire de l'Église de France, t. 92, 2006, p. 353 et p. 354 ;
  32. La circulation de pièces moins fiables que d'autres pourrait indiquer, selon Poulle, que quelqu'un a eu intérêt à faire prévaloir un point de vue. Et Poulle d'ajouter : « S'il est donc possible que le seul texte du mémoire que nous connaissons aujourd'hui soit effectivement celui qui a été envoyé au pape, il est également possible qu'il en soit une image déformée » (Articled'Emmanuel Poulle, « Le linceul de Turin victime d'Ulysse Chevalier », Revue d'Histoire de l'Église de France, t. 92, 2006, p. 349.
  33. Cf. Articled'Emmanuel Poulle, « Le linceul de Turin victime d'Ulysse Chevalier », Revue d'Histoire de l'Église de France, t. 92, 2006, p. 351. et pp. 355-358.
  34. Article d'Emmanuel Poulle, « Le linceul de Turin victime d'Ulysse Chevalier », Revue d'histoire de l'Eglise de France, 2006, vol. 92, n°229, pp. 343-358
  35. Pierluigi Baima Bollone, 101 questions sur le Saint Suaire, éd. Saint Augustin, 2001, p. 87
  36. L. Fossati, « Il Memoriale di Pierre d'Arcis egli sritti di Clemente VII al vaglio della critica », ISML, 1993, pp. 113-121, cité par Bollone, p.89
  37. Article d'Emmanuel Poulle, « Le linceul de Turin victime d'Ulysse Chevalier », Revue d'histoire de l'Eglise de France, 2006, vol. 92, n°229, p. 352
  38. Conférence de presse de Monseigneur Giovanni, Cardinal Saldarini, Archevêque de Turin, Gardien Pontifical du Saint Suaire, le 10 juin 1997, [1]
  39. Le linceul sauvé des flammes
  40. >Commentaires sur la restauration
  41. Fanti, Maggiolo, « The double superficiality of the frontal image on the Shoud of Turin », L'article de J. Opt. A: Pure Appl. Opt. 6 (2004) 491–503
  42. Mechthild Flury-Lemberg, Sindone 2002: L'intervento conservativo — Preservation — Konservierung
  43. (en) William Meacham, The Rape of the Turin Shroud (ISBN 1-4116-5769-1)
  44. « a disaster for the scientific study of the relic », William Meacham, op. cit.
  45. Marion, Lucotte, « Il semble d'ailleurs possible, et même probable, que les linges de la Passion aient tous été conservés par l'entourage de Jésus, puis cachés par les premiers chrétiens à cause des persécutions dont ils étaient l'objet. De ce fait, ils n'ont certainement pas quitté la Palestine dans les années qui ont suivi la mort de Jésus » in Le linceul de Turin et la Tunique d'Argenteuil, Paris, Presses de la Renaissance, 2006, pp. 28-29.
  46. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, III, 5, 3, traduction anglaise du passage
  47. Maria Grazia Siliato, Contre-enquête sur le Saint Suaire, Plon/desclee de Brouwer, 1998
  48. J. Francez, Un pseudo linceul du Christ, 1935.
  49. Jack Markwardt, « Antioch and the Shroud » (1998) : l'article
  50. A-M. Dubarle, « L'homélie de Grégoire le Référendaire pour la réception de l'image d'Edesse », Revue des études byzantines, 1997, vol. 55, pp. 5-51. Résumé
  51. Thèse de Ian Wilson, Le suaire de Turin, linceul du Christ, Albin Michel, 1978 reprise par le R. P. A.-M Dubarle et Hilda Leynen in Histoire ancienne du linceul de Turin, Paris, F.-X. de Guibert, 1999, t. 2, pp. 944-1356 ; Maria Grazia Siliato, Contre-enquête sur le saint suaire, Paris, Plon/Desclee de Brouwer, 1998.
  52. Jean Cinnamus parle d'une vénération d'un linceul par Louis VII à Constantinople; Guillaume de Tyr rapporte qu'Amaury Ier, vit, toujours à Constantinople, « le drap que l'on appelle synne où il [le Christ] fut enveloppé ».
  53. Thomas Madden and Donald Queller, The Fourth Crusade: The Conquest of Constantinople, University of Pennsylvania Press, 1997, Seconde édition, page 139
  54. Gérard Egger, L'Icona dei Pantocrator e la Sindone, dans La Sindone e la scienza, Atti deI II Congresso Internazionale di Sindonologia, Torino, 1978, éd. Paoline, Turin, 1979, p.91-94 et fig. 1-5, p.333-337.
  55. Paul Vignon, Le Saint suaire de Turin devant la science, l'archéologie, l'histoire, l'iconographie, la logique, Paris, 1939
  56. Cf. principalement Edward A. Wuenschel, Self-portrait of Christ : The holy shroud of Turin, New York, Espopus, 1954 ; Heinrich Pfeiffer s. j., Le Christ aux mille visages, Paris, 1986
  57. Cf. Jean Lévêque, René Pugeaut, Le Saint-Suaire revisité, Paris, Éditions du Jubilé, 2003, p. 329-333.
  58. Liste effectuée par Ian Wilson, en réduisant les sélections de Vignon et Wuenschel. Selon lui « raisonnable » d'en citer une quinzaine. Cf. Ian Wilson, Le suaire de Turin, Paris, Albin Michel, 1978, p. 139.
  59. Cf. Szabolcsi, The Middle Ages: Church Music and Minstrel Music.
  60. Emmanuel Poulle : "je puis seulement dire que, en tant qu'historien, je constate que les conclusions tirées du carbone 14 quant à la datation du Linceul s'avèrent incompatibles avec la filiation qui peut être établie entre la relique aujourd'hui conservée à Turin et sa représentation dans un manuscrit ordinairement désigné comme le "Codex Pray" (in Emmanuel Poulle, « Le linceul de Turin victime d'Ulysse Chevalier », Revue d'Histoire de l'Église de France, 92, 2006, p. 343).
  61. Cf. un article de Sorensen contenant ce passage : « It is uncertain what became of the Shroud in the aftermath of the destruction of Constantinople during the fourth crusade. However, the explanation with the most documentary evidence, was that the Shroud was given to Othon de la Roche, a knight from the Burgundy region of France ». Dans Marion, Lucotte, Le linceul de Turin et la tunique d'Argenteuil, p. 53 : « il semble donc probable, pour ne pas dire quasiment certain, que le suaire a été volé à Constantinople en 1204, puis apporté à Athènes en 1205 par Othon de la Roche. ».
  62. Lettre de Théodore Ange au pape Innocent III en date du premier août 1205; lettre de Nicolas d'Otrante, abbé de Casole
  63. * Legrand Antoine "Le Linceuil de Turin 15 siècles de voyage" Notre Histoire N°77. Nov 1985 [ramené de Constantinople par Othon de la Roche et conservé d'abord au Chateau de Ray-sur-Saône : Le Saint Suaire de Besançon en serait une copie). * Legrand Antoine "Le Linceuil de Turin" nouvelle édition, Paris Desclée de Brouwer, 1985.
  64. Barbara Frale, I Templari e la sindone di Cristo, Bologna, Il Mulino, 2009.
  65. Article du Times du 6 avril 2009.
  66. La Passion de Jésus-Christ selon le chirurgien, Médiaspaul , et Les cinq plaies du Christ, Etude anatomique et expérimentale, par le Docteur Pierre Barbet. Procure du Carmel de l'Action de gràce
  67. [2] Lire LA PASSION CORPORELLE DE JESUS Cette méditation a paru dans la Vie spirituelle (février 1940) « sous une forme édulcorée ». Voir aussi pour des photographies et illustrations le Blog de D. Autier.Les Christ du Dr Barbet [3]
  68. [4] Méditation sur la Passion, Pierre Barbet
  69. La liste complète des chercheurs du STURP ayant participé à l’étude est présentée sur le site de Barrie Schwortz, www.shroud.com, membre du STURP.
  70. liste complète des publications
  71. P.B. Bollone p.162 à 199
  72. W. Wölfli, Archaeological Sherd Dating: Comparison of TL Techniques with Radiocarbon Dates by Beta Counting and Accelerator Techniques, International Radiocarbon Conference, Trondheim, Norway, 1985, cité par le Prof. Daniele Scavone, Objections to the shroud's authenticity: the radiocarbon date, 1993
  73. Bollone, p.170-173
  74. G. Riggi di Numana, Rapporto Sindone, 3M, Milan 1988, cité par Bollone p.175
  75. deux échantillons de tissus égyptiens (datant du IIe et du XIe ou XIIe siècle) et un de la cape du duc d'Anjou, datant de 1296-1297
  76. Damon et al, Radiocarbon dating the Turin Shroud, Nature, vol. 337, n° 6200 pp. 611-615, 16 février 1989.
  77. Daniel Raffard de Brienne, Enquête sur le Suaire de Turin, Claire Vigne, Paris 1996, cité par Bollone, p.179
  78. Joe Nickell (2007) Relics of the Christ p. 135 University Press of Kentucky, 2007
  79. JACKSON J.P., JUMPER E.J., ERCOLINE W. R., « Three dimensional characteristic of the Shroud Image », IEEE 1982, Proceedings of the International Conference on Cybernetics and Society, October 1982, pp. 559-575 ; JACKSON J.P., JUMPER E.J., ERCOLINE W. R., « Correlation of image intensity on the Turin Shroud with the 3-D structure of a human body shape », Applied Optics, Vol. 23, No. 14, July 15, 1984, pp. 2244-2270 ; ou encore G. Fanti, M. Moroni, « Comparison of Luminance Between Face of Turin Shroud Man and Experimental Results », Journal of Imaging Science and Technology, 2002, vol. 46-2, pp. 142-154, March/April 2002, Internet : http://www.imaging.org/store/epub.cfm?abstrid=8125
  80. « It is simply not known how the ghostly image of a serene, bearded man was made », « Although good experimental results have been obtained by a number of researchers, in the sense that, at first sight, the image, generally limited to the face, is similar to that of the TS Man, until now no experimental test has been able to reproduce all the characteristics found in the image impressed on the TS » article
  81. Giulio Fanti et alii in « Evidences for testing hypotheses about the body image formation of the Turin shroud », intro., 2005 ; Giuseppe Baldacchini, Paolo Di Lazzaro, Daniele Murra, and Giulio Fanti, Applied Optics, Vol. 47, Issue 9, 2008, pp. 1278-1285, Abstract : "The body image of the Turin Shroud has not yet been explained by traditional science; so a great interest in a possible mechanism of image formation still exists" Accès à l'article.
  82. On peut citer le physicien Philippe Quentin selon qui « l'ensemble des propriétés de l'image doit être pris en compte pour formuler des hypothèses plausibles concernant la formation. » in Jean Lévêque, René Pugeaut, Le Saint-Suaire revisité, Paris, Éditions du Jubilé, 2003, p. 154.
  83. Raymond N. Rogers, Anna Arnoldi, Scientific method applied to the Shroud of Turin: a review L'article.
  84. L'article de Rogers et Arnoldi paru dans Melanoidins, vol. 4, Ames J.M. ed., Office for Official Publications of the European Communities, Luxembourg, 2003, pp.106-113.
  85. Rogers, Arnoldi : "However, these observations do not prove how the image was formed or the "authenticity" of the shroud Conclusion de l'article paru dans Melanoidins, 2003.
  86. L'article.
  87. Pierre d'Arcis parle de "pannus [...] artificiose depictus" : "un morceau de tissu ingénieusement peint"
  88. Cf. Walter Mac Crone, Judgement Day for the Turin Shroud, Microscope Publications, Chicago, 1995.
  89. McCrone, Walter C. et Christine Skirius, « Light Microscopical Study of the Turin "Shroud" I », The Microscope, vol. 28, n° 3, 1980, pp. 105-13.
  90. McCrone, Walter C. « Light Microscopical Study of the Turin "Shroud" II », The Microscope, vol. 28, n° 4, 1980, pp. 115-28.
  91. « Light Microscopical Study of the Turin "Shroud" III », The Microscope, vol. 29, 1981, pp. 19-38.
  92. Pour beaucoup de ces éléments cf. Isabel Piczek, Is the Shroud of Turin of Painting ?, ISHL, 1995, pp. 265-273 ; Pierluigi Baima Bollone, 101 questions sur le Saint Suaire, Saint-Maurice, Éditions Saint-Augustin, 2001, pp. 33-37.
  93. a , b , c  et d J. Nickell, 1978, « The Shroud of Turin - solved ! », The Humanist, 38 (6), p. 30
  94. P.-É. Blanrue, « Pourquoi le "suaire" de Turin est une imposture »
  95. a  et b H. Broch, 1985, « Le "saint suaire" ou les grandes conséquences d'un petit acte de népotisme », in Le Paranormal, Seuil, pp. 43-72.
  96. H. Broch, 2006, « Recette d'un suaire », in Gourous, sorciers et savants, Odile Jacob, p. 110.
  97. Le "Saint Suaire de Turin"
  98. Fabrication d'un "Suaire de Turin" par le professeur Henri Broch, vidéo (de).
  99. Isabelle Bourdial, « Saint suaire : la science aveuglée par la passion », Science & Vie, n° 1054, juillet 2005. (résumé)
  100. a  et b H. Morin, « La recette du suaire de Turin livrée par les "zététiciens" », Le Monde, 24 juin 2005. copie de l'article
  101. Emily A. Craig, Randall R. Bresee, Image Formation and the Shroud of Turin, Journal of Imaging Science and Technology 34(1), 59 (1994); - le texte complet.
  102. L'article, paragraphe 4.
  103. « Le Nouveau Quotidien du 14 avril 1995 publie sous le pseudonyme de David Keys un article intitulé : « Le suaire de Turin est un faux miracle mais une vraie photographie » » in Pierluigi Baima Bollone, 101 questions sur le Saint Suaire, Saint-Maurice, Éditions Saint-Augustin, 2001, p. 200.
  104. Mark Antonacci, The Resurrection of the Shroud, Ed. M. Evans and company, Inc., 2000, p. 86.
  105. Pierluigi Baima Bollone, 101 questions sur le Saint Suaire, Saint-Maurice, Éditions Saint-Augustin, 2001, p. 201.
  106. Lynn Picknett, Clive Price, Turin Shroud : In Whose Image ?, Londres, Bloomsbury, 1994
  107. Daniel Raffard de Brienne, La désinformation autour du linceul de Turin, Versailles, Éditions de Paris, 2004, p. 27.
  108. Pierluigi Baima Bollone, 101 questions sur le Saint Suaire, Saint-Maurice, Éditions Saint-Augustin, 2001, p. 38.
  109. Sébastien Cataldo, Thibault Heimburger, Le linceul de Turin, Paris, Docteur angélique, 2008, p. 162.
  110. Giuseppe Baldacchini, Paolo Di Lazzaro, Daniele Murra, Giulio Fanti, Coloring linens with excimer lasers to simulate the body image of the Turin Shroud, Applied Optics 47(9), pp. 1278-1285 (2008), résumé : We also obtained the first direct evidence of latent images impressed on linen that appear in a relatively long period (one year) after laser irradiation that at first did not generate a clear image. The results are compared with the characteristics of the Turin Shroud, reflecting the possibility that a burst of directional ultraviolet radiation may have played a role in the formation of the Shroud image.
  111. Christopher Knight, Robert Lomas, Le second Messie.
  112. Pierluigi Baima Bollone, 101 questions sur le Saint Suaire, Saint-Maurice, Éditions Saint-Augustin, 2001, p. 73.
  113. Raymond N. Rogers, « Studies on the radiocarbon sample from the shroud of Turin », dans Thermochimica Acta, vol. 425, no 1-2, 20 janvier 2005, p. 189-194 [résumé, texte intégral lien DOI (pages consultées le 23 juillet 2009)]
    « The fact that vanillin can not be detected in the lignin on shroud fibers, Dead Sea scrolls linen, and other very old linens indicates that the shroud is quite old. A determination of the kinetics of vanillin loss suggests that the shroud is between 1300- and 3000-years old ».« The dye found on the radiocarbon sample was not used in Europe before about a.d. 1291 and was not common until more than 100 years later. The combined evidence from chemical kinetics, analytical chemistry, cotton content, and pyrolysis/ms proves that the material from the radiocarbon area of the shroud is significantly different from that of the main cloth »
     
  114. Analyse critique de l´article de janvier 2005 de Raymond N. Rogers, "Studies on the radiocarbon sample from the shroud of Turin"
  115. Th. Heimburger, « Suaire de Turin : la fin d'une énigme ? », réponse à l'article de Science et Vie sur le Saint-Suaire, 27 août 2005.
  116. Fresh tests on Shroud of Turin, The Telegraph
  117. John P. Jackson, « A New Radiocarbon Hypothesis », mai 2008.
  118. « Lab agrees to test Shroud of Turin for new theory », Chicago Tribune.
  119. Villarreal :« The results of the FTIR analysis on all three threads taken from the Raes sampling area (adjacent to the C-14 sampling corner) led to identification of the fibers as cotton and definitely not linen (flax) » in Le résumé des recherches; cf. le communiqué de presse
  120. Villarreal dans son résumé : « [T]he age-dating process failed to recognize one of the first rules of analytical chemistry that any sample taken for characterization of an area or population must necessarily be representative of the whole. The part must be representative of the whole. Our analyses of the three thread samples taken from the Raes and C-14 sampling corner showed that this was not the case. »
  121. Benford, Marino, « Evidence for the Skewing of the C-14 Dating of the Shroud of Turin Due to Repairs » Texte intégral et en 2002 avec deux nouveaux articles : « Textile Evidence Supports Skewing of Radiocarbon Date of Shroud of Turin » (texte intégral) et « Historical Support for a 16th Century Restoration in the Shroud C-14 Sample Area » (texte intégral)
  122. Chemistry Today (Vol 26, Num 4, Jul/Aug 2008), « Discrepancies in the radiocarbon dating area of the Turin shroud », Benford M.S., Marino J.G. ; résumé : « Recent research reported new evidence suggesting the radiocarbon dating of the Turin Shroud was invalid due to the intrusion of newer material in the sampling area. », p. 4.
  123. Site officiel de S. Benford et J. Marino.
  124. Pierluigi Baima Bollone, 101 questions sur le Saint Suaire, Paris, éditions saint Augustin, 2001, p. 253.
  125. >« La Sindone è provocazione all'intelligenza » Discours de Jean-Paul II le 24 mai 1998, §2. Jean-Paul II reprend ainsi l'expression employée par Ghiberti dans Sindon, nouvelle série,cahier numéro 8, 1995, pp. 65-75.
  126. « Ciò che soprattutto conta per il credente è che la Sindone è specchio del Vangelo », Discours de Jean-Paul II le 24 mai 1998
  127. Annonce de Benoît XVI, le 2 juin 2008.
  128. LA DATATION DU LINCEUL DE TURIN
  129. Paul-Eric Blanrue, le site officiel
  130. SKEPTIC.WS
  131. Voir l'article sur le site de l'AFIS : [5]. L'AFIS se donne pour but de promouvoir la science contre ceux qui nient ses valeurs culturelles, la détournent vers des œuvres malfaisantes ou encore usent de son nom pour couvrir des entreprises charlatanesques.
  132. (en)http://www.shroud.it/ROGERS-3.PDF#search=%22thermochimica%20rogers%202005%22
  133. Le suaire de Turin médiatisé et démystifié - Afis - Association française pour l'information scientifique
  134. Cercle Zetetique : Analyse critique de l´article de janvier 2005 de Raymond N. Rogers, "Studies on the radiocarbon sample from the shroud of turin", Thermochimica Acta
  135. (en)http://www.csicop.org/specialarticles/shroud.html Joe Nickell en anglais, et la réponse de Rogers
  136. Cercle Zetetique : Analyse critique de l´article de janvier 2005 de Raymond N. Rogers, "Studies on the radiocarbon sample from the shroud of turin", Thermochimica Acta
  137. http://atheisme.free.fr/Revue_presse/Science_saint_suaire.htm Résumé d'un article paru dans "Science et Vie", avec quelques approximations ("le coup censé avoir tué le Messie" : le coup de lance rapporté dans les Évangiles n'était pas censé tuer)
  138. Examen scientifique du Suaire de Turin - WikiKto, l'encyclopédie catholique libre
  139. Cercle Zetetique : L'imposture du « suaire » de Turin
  140. Orange
  141. Buzz médiatique autour du linceul de Turin | Omacronides
  142. Page normale sans titre
  143. http://pagesperso-orange.fr/cielt/organisations/france/cielt.htm
  144. a  et b http://perso.orange.fr/cielt/organisations/france/f_organisations_sindonologiques.htm. Partant du constat que la datation donnait un résultat non conforme à d'autres éléments scientifiques, elle décide, selon ses termes, de « continuer la recherche et promouvoir la vérité, quelqu'elle soit, par la seule démarche de l’objectivité scientifique, logique et expérimentale. »
  145. Les Sceptiques du Québec • Voir le sujet - Suaire de Turin
  146. Argumentaires - Documents - Front national - Jean-Marie Le Pen
  147. Voice of Reason: The Truth Behind the Shroud of Turin | LiveScience

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Odile Celier, Le Signe du linceul. Le Saint Suaire de Turin: de la relique à l'image, Éditions du Cerf, 1992 (présentation de l'éditeur et recension par Françoise Lautman Archives des sciences sociales des religions, 1993, Vol. 84, no 84 p. 262-263
  • Harry Edmund Gove Relic, icon, or hoax?: carbon dating the Turin shroud CRC Press, 1996 [6]
  • Harry Edmund Gove From Hiroshima to the iceman: the development and applications of accelerator mass spectrometry CRC Press, 1998 [7] Carbon Dating the Turin Shroud p. 146-170
  • Paul Craddock Scientific Investigation of Copies, Fakes and Forgeries Butterworth-Heinemann, 2007 [8] p. 101-109


Ouvrages soutenant l'authenticité

  • Pierluigi Baima Bollone, 101 questions sur le Saint Suaire, Saint-Maurice, éditions saint-augustin, 2001. Traduit de l'italien (Sindone 101 domande e riposte, Edizioni San Paolo s.r.l., 2000).
  • André Cherpillod, Serge Mouraviev, Apologie pour le Suaire de Turin par deux scientifiques non croyants, Myrmekia, Paris-Moscou, et La Blanchetière, Courgenard (72320), 1998.
  • André Marion, Jésus et la science - La vérité sur les reliques du Christ, Presses de la Renaissance, 2000.
  • André Marion, Anne-Laure Courage, Nouvelle découvertes sur le Suaire de Turin, Albin Michel, 1997.
  • André Marion, Gérard Lucotte, Le linceul de Turin et la tunique d'Argenteuil, Paris, Presses de la Renaissance, 2006.
  • Daniel Raffard de Brienne, Enquête sur le Saint-Suaire, Éditions Remi Perrin, 2000.
  • Daniel Raffard de Brienne, La désinformation autour du Linceul de Turin. Éditions de Paris, 2004.
  • Maria Grazia Siliato, Contre-enquête sur le Suaire de Turin, Plon/Desclée de Brouwer, 1998, (ISBN 2-259-18860-5)
  • Arnaud-Aaron Upinsky, La science à l'épreuve du Linceul, la crise épistémologique, OEIL, 1990
  • Arnaud-Aaron Upinsky, Le procès en contrefaçon du Linceul, Chez F-X.de Guilbert, 1993
  • Arnaud-Aaron Upinsky, L'énigme du Linceul - La prophétie de l'an 2000, Fayard, 1998.
  • Didier van Cauwelaert, Cloner le Christ, Albin Michel, 2005.
  • André-Marie Dubarle o.p Histoire ancienne du linceul de Turin jusqu'au XIIIe siècle, Paris OEIL, 1985, recension de l'ouvrage par Jean-Philippe Genet dans Archives des sciences sociales des religions, 1986, Vol. 62, no 62-2

Ouvrages soutenant la falsification

  • Paul-Éric Blanrue, Miracle ou imposture ? L'histoire interdite du "suaire" de Turin, Golias, 1999
  • Paul-Éric Blanrue, Le Secret du Suaire - autopsie d'une escroquerie, Pygmalion, 2006.
  • Ulysse Chevalier, Le St Suaire de Lirey-Chambéry-Turin et les défenseurs de son authenticité, Picard, 1902.
  • Ulysse Chevalier, Le Saint Suaire de Turin - Histoire d'une relique, Picard, 1902.
  • Ulysse Chevalier, Autour des origines du suaire de Lirey, Picard, 1903


Œuvres de fiction

  • Federico Andahazi, La Cité des hérétiques, Héloïse d'Ormesson, 2007.
  • Didier van Cauwelaert, L'Évangile de Jimmy, Le livre de poche, octobre 2006. Roman axé sur le clonage d'un homme à partir du suaire de Turin.

Articles

Liste des principaux articles parus dans des revues scientifiques, par ordre chronologique :

  • Barbara J. Culliton, The mystery of the Shroud challenges 20th-century science, Science 201(4352), 235 (1978). - résumé
  • Raymond Drakoff; Boynton Graham; J.P. Ziller, P. Purcel, M. Cul; Alfred G. Knudson jr.; K.J. Touryan; Barry Bunow, The Mystery of the Shroud, Science 201(4358), 774 (1978).
  • Robert William Mottern, J. Ronald London, Roger A. Morris, Radiographic Examination of the Shroud of Turin—a Preliminary Report, Materials Evaluation 38(12), 39 (1979).
  • Roger A. Morris, L.A. Schwalbe, J. Ronald London, X-Ray Fluorescence Investigation of the Shroud of Turin, X-Ray Spectrometry 9(2), 40 (1980). - résumé
  • Eric J. Jumper, Robert William Mottern, Scientific investigation of the Shroud of Turin, Applied Optics 19(12), 1909 (1980).
  • Samuel F. Pellicori, Spectral properties of the Shroud of Turin, Applied Optics 19(12), 1913 (1980)
  • J.S. Accetta, J. Stephen Baumgart, Infrared reflectance spectroscopy and thermographic investigations of the Shroud of Turin, Applied Optics 19(12), 1921 (1980).
  • Roger Gilbert jr., Marion M. Gilbert, Ultraviolet Visibile Reflectance and Fluorescence Spectra of the Shroud of Turin, Applied Optics 19(12), 1930 (1980).
  • John H. Heller, Alan D. Adler, Blood on the Shroud of Turin, Applied Optics 19(16), 2742 (1980).
  • Samuel F. Pellicori, Mark S. Evans, The Shroud of Turin Through the Microscope, Archaeology 34, 35 (1981).
  • Samuel F. Pellicori, R.A. Chandos, Portable Unit Permits UV/vis Study of "Shroud", Industrial Research and Development, February, 186 (1981).
  • John H. Heller, Alan D. Adler, A chemical investigation of the Shroud of Turin, Canadian Society of Forensic Science Journal 14(3), 81 (1981).
  • V.D. Miller, Samuel F. Pellicori, Ultraviolet fluorescence photography of the Shroud of Turin, Journal of Biological Photography 49, 71 (1981).
  • L.A. Schwalbe, Raymond N. Rogers, Physics and Chemistry of the Shroud of Turin - A Summary of the 1978 Investigation, Analytica Chimica Acta 135(1), 3 (1982) - résumé.
  • John P. Jackson, Eric J. Jumper, William R. Ercoline, Correlation of image intensity on the Turin Shroud with the 3-D structure of a human body shape, Applied Optics 23(14), 2244 (1984).
  • Alan D. Whanger, Mary Whanger, Polarized image overlay technique: a new image comparison method and its applications, Applied Optics 24(6), 766 (1985).
  • Denis Dutton, Still shrouded in mistery, Nature 327, 10 (1987).
  • Michael S. Tite, Turin Shroud, Nature 327, 456 (1987).
  • Harry E. Gove, Turin Shroud, Nature 327, 652 (1987).
  • Harry E. Gove, Turin workshop on radiocarbon dating the Turin Shroud, Nuclear Instruments and Methods in Physics Research B 29(1-2), 193 (1987). - résumé
  • Michael S. Tite, Turin Shroud, Nature 332, 482 (1988).
  • Harry E. Gove, Radiocarbon-dating the Shroud, Nature 333, 110 (1988).
  • T.J. Phillips, Shroud irradiated with neutrons?; réponse di R.E.M. Hedges, Nature 337, 594 (1989).
  • P.E. Damon, D.J. Donahue, B.H. Gore, A.L. Hatheway, A.J.T. Jull, T.W. Linick, P.J. Sercel, L.J. Toolin, C.R. Bronk, E.T. Hall, R.E.M. Hedges, R. Housley, I.A. Law, C. Perry, G. Bonani, S. Trumbore, W. Woelfli, J.C. Ambers, S.G.E. Bowman, M.N. Leese, M.S. Tite, Radiocarbon dating of the Shroud of Turin, Nature 337, 611 (1989) - résumé et notes, texte complet.
  • Harry E. Gove, Progress in radiocarbon dating the Shroud of Turin, Radiocarbon 31(3), 965 (1989) - texte complet
  • Harry E. Gove, Dating the Turin Shroud—an Assessment, Radiocarbon 32(1), 87 (1990) - texte complet
  • Robert Halisey, More on the Shroud; risposta di Michael S. Tite, Nature 346, 100 (1990)
  • O. Pourrat, Shroud dating still questioned, Nature 349, 558 (1991)
  • Niccolo Caldararo, Letter to the Editor, Radiocarbon 35(2), 345 (1993) - texte complet
  • Emily A. Craig, Randall R. Bresee, Image Formation and the Shroud of Turin, Journal of Imaging Science and Technology 34(1), 59 (1994); - texte complet
  • Mills, A.A.: "Image formation on the Shroud of Turin" Interdisciplinary Science Reviews, Vol. 20, 1995.
  • Alan D. Adler : Updating recent studies on the Shroud of Turin in Archaeological Chemistry: Organic, Inorganic and Biochemical Analysis, Mary Virginia Orna ed., American Chemical Society Symposium Series 625 (American Chemical Society, Washington, D.C., 1996), Chap. 17., Article intégral.
  • Harry E. Gove, S.J. Mattingly, A.R. David, L.A. Garza-Valdes, A problematic source of organic contamination of linen, Nuclear Instruments and Methods in Physics Research B 123(1-4), 504 (1997). - résumé
  • Serge N. Mouraviev, Image formation mechanism on the Shroud of Turin: a solar reflex radiation model (the optical aspect), Applied Optics 36(34), 8796 (1997).
  • Austin Long, Attempt to affect the apparent 14C age of cotton by scorching in a CO2 environment, Radiocarbon 40(1), 57 (1998) - testo completo
  • R.E.M. Hedges, Christopher Bronk Ramsey, G.J. van Klinken, An experiment to refute the likelihood of cellulose carboxilation, Radiocarbon 40(1), 59 (1998). - texte complet
  • A. Marion, Discovery of inscriptions on the shroud of Turin by digital image processing, Optical Engineering 37 (8), 2308 (1998) - résumé
  • Giulio Fanti, M. Moroni, Comparison of Luminance Between Face of Turin Shroud Man and Experimental Results, Journal of Imaging Science and Technology 46(2), 142 (2002) - résumé
  • Giulio Fanti, R. Maggiolo, The double superficiality of the frontal image of the Turin Shroud, Journal of Optics A 6, 491 (2004) - résumé, texte complet
  • Raymond N. Rogers, Studies on the radiocarbon sample from the shroud of turin, Thermochimica Acta 425(1-2), 189 (2005) - résumé, texte comple
  • Jonathan Allday, The Turin Shroud, Physics Education 40, 67 (2005) - résumé
  • P. Loyson, N.M. Vorster, E. Ferg, N. Allen, Image formation on the Shroud of Turin: a proposed chemical model, South African Journal of Science 101, 36 (2005) - résumé (n. 24)
  • Emmanuel Poulle, « Le linceul de Turin victime d'Ulysse Chevalier », Revue d'histoire de l'Église de France, 2006, vol. 92, no 229, p. 343-358, le résumé.
  • Giuseppe Baldacchini, Paolo Di Lazzaro, Daniele Murra, Giulio Fanti, Coloring linens with excimer lasers to simulate the body image of the Turin Shroud, Applied Optics 47(9), p. 1278-1285 (2008)
  • M. Sue Benford, Joseph G. Marino, Role of calcium carbonate in fibre discoloration on the Shroud of Turin, Chemistry Today 26(2), 74 (2008)
  • M. Sue Benford, Joseph G. Marino, Discrepancies in the radiocarbon dating area of the Turin shroud, Chemistry Today 26(4), 4 (2008)

Liens externes

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