Like a Rolling Stone

Like a Rolling Stone
Like a Rolling Stone
Single par Bob Dylan
extrait de l’album Highway 61 Revisited
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Face A Like a Rolling Stone
Face B Gates of Eden (5:44)
Sortie 20 juillet 1965
Enregistrement 15 et 16 juin 1965
Durée 6:09
Genre rock
Parolier Bob Dylan
Compositeur Bob Dylan
Producteur Tom Wilson
Label Columbia Records
Classement #2
Pistes de Highway 61 Revisited
 
Tombstone Blues

Like a Rolling Stone est une chanson de Bob Dylan, apparaissant sur l'album Highway 61 Revisited (1965). Sa longueur (plus de six minutes), son style et ses arrangements en ont fait l'une des chansons de Dylan les plus célèbres et influentes. Le magazine Rolling Stone l'a nommée plus grande chanson de tous les temps, affirmant qu'« aucune autre chanson n'a jamais défié et transformé les codes commerciaux et les conventions artistiques de son époque aussi profondément[1] ». Dans son discours de réception de Dylan au Rock and Roll Hall of Fame, Bruce Springsteen se souviendra : « La première fois que j'ai entendu Bob Dylan, j'écoutais WMCA avec ma mère dans la voiture, et soudain il y a eu ce coup de caisse claire qui sonnait comme si quelqu'un avait donné un grand coup de pied dans la porte donnant sur votre esprit ».

Sommaire

Écriture

Au printemps 1965, rentrant de sa tournée en Angleterre racontée dans le film Dont Look Back, les attentes du public avait déçu Dylan, tout comme la direction vers laquelle s'orientait sa carrière. L'idée de quitter définitivement la scène commençait à faire du chemin dans son esprit. Dans une interview donnée pour Playboy en 1966, il explique sa frustration : « Le printemps dernier, j'étais sur le point d'arrêter de chanter. J'étais vraiment épuisé, tout allait mal, tout était monotone et terne ... Mais Like a Rolling Stone a changé tout ça. Je me suis retrouvé, je pouvais enfin savoir qui j'étais au plus profond de moi. C'est usant d'entendre d'autres personnes vous dire qui vous êtes alors que dans le même temps, vous êtes incapable de faire de même, de savoir qui vous êtes vraiment. »[2]

Au départ la chanson est inspirée d'un long poème[3]. En 1966, Dylan explique la genèse de Like a Rolling Stone au journaliste Jules Siegel :

« Le poème était long de dix pages. Il n'y avait pas de titre, juste des vers sur une feuille de papier à propos de ma haine incessante envers quelque chose de bien précis, c'était brutal. À la fin, ce n'était plus de la haine, ça disait aux gens quelque chose dont ils ne savaient rien, leur apprenant qu'ils avaient beaucoup de chance. Une revanche, plus précisément. Je ne pensais pas du tout en faire une chanson, jusqu'au jour où, je me suis retrouvé assis à mon piano, chantant à un rythme très lent 'How does it feel?' au rythme le plus lent possible[4]. »

Au cours de l'année 1965, Dylan compose des poèmes en prose et en vers, et de nombreuses chansons, travaillant constamment sur sa machine à écrire. Des photos de Dylan au Savoy Hotel, à Londres, le montrent durant cette période et sont reprises dans le film Dont Look Back. Il explique aux deux journalistes venus l'interviewer que Like a Rolling Stone n'était au départ qu'une « diarrhée littéraire » (une version de dix pages, et une autre de vingt pages) qui avait ensuite pris une véritable tournure musicale[5]. Au cours d'une interview pour CBC Radio, à Montréal, Dylan décrira la création de cette chanson comme une avancée décisive, expliquant que la vision qu'il avait sur le sens de son travail avait été changée. Il ajoutera qu'il s'était retrouvé en train d'écrire « ce long morceau de diarrhée littéraire, de 20 pages, et que de cela j'en ai tiré le single Like a Rolling Stone. Je n'avais jamais composé quelque chose de semblable auparavant et tout à coup je me suis rendu compte que c'est cela que j'aurais dû faire dès le départ ... Après avoir écrit ça, je ne voulais plus écrire un roman ou une pièce. J'en avais bien assez, je voulais écrire des chansons. »[6]

Enregistrement

À l'origine, la chanson est écrite sur le tempo d'une valse, qui sera plus tard changé en 4/4. Dylan l'enregistre pour la première fois les 15 et 16 juin 1965, au cours de deux sessions produites par Tom Wilson ; parmi les musiciens se trouvent Mike Bloomfield, Al Kooper, Paul Griffin, Josef Mack et Bobby Gregg à la batterie. Paul Griffin, engagé pour jouer de l'orgue, passe au piano, et Kooper, guitariste, se retrouve derrière l'orgue Hammond. Wilson doutait des capacités de Kooper à jouer de cet instrument, mais acquiescera. Durant l'enregistrement, Dylan demandera à Wilson de relever le volume de l'orgue dans le mixage. À Wilson, qui répond : « Hé, ce mec n'est pas un joueur d'orgue », Dylan, fatigué, dira : « Hé, pas la peine de me dire qui est un joueur d'orgue et qui ne l'est pas... Contente-toi de brancher l'orgue »[7]. Kooper dira plus tard : « c'est à ce moment-là que je suis devenu joueur d'orgue ! »[8]. Sur les deux jours d'enregistrement, Dylan ne terminera qu'une seule prise sur deux douzaines de tentatives : c'est la version qui se trouve sur Highway 61 Revisited.

Sujet

Contrairement aux hits de cette époque, les paroles de Like a Rolling Stone ne parlent pas d'amour mais expriment bien plutôt le ressentiment et un ardent désir de revanche[9],[10]. L'auteur Oliver Trager décrit ces paroles comme évoquant « le sourire méprisant de Dylan adressé à une femme tombée en disgrâce et obligée de se débrouiller et de lutter dans un monde hostile et inconnu. »[10]. Jusqu'à maintenant, la cible de cette chanson, Miss Lonely (« Mademoiselle TouteSeule »), a toujours pris les chemins les plus faciles, est allée dans les meilleures écoles et connaît des gens hauts placés, mais dorénavant, sa situation étant devenue beaucoup plus pénible, elle n'a aucune expérience intéressante qui pourrait l'aider à se tirer d'affaire[10]. Les premières lignes de la chanson rappelle les conditions d'existence de Miss Lonely avant sa déchéance :

Once upon a time you dressed so fine
You threw the bums a dime in your prime, didn't you?[11]
Il y a eu un temps où tu portais des vêtements très chics
Tu jetais alors des petites pièces aux clochards, n'est-ce-pas ?

Et la première strophe se termine sur ces lignes, tournant en ridicule sa situation actuelle :

Now you don't talk so loud
Now you don't seem so proud
About having to be scrounging for your next meal[11]
Maintenant tu ne parles plus si fort
Maintenant tu ne fais plus la fière
D'avoir à quémander ton prochain repas.

Malgré ces attaques au vitriol, cette chanson montre aussi une certaine forme de compassion pour Miss Lonely, ainsi que la joie et la liberté obtenues à la suite de la perte de tout ce qui la rattachait à son ancienne vie superficielle[9], comme l'a interprété Jann Wenner - co-fondateur du magazine Rolling Stone - avec les paroles : « Everything has been stripped away. You're on your own, you're free now ... You're so helpless and now you've got nothing left. And you're invisible—you've got no secrets—that's so liberating. You've nothing to fear anymore. »[12]. La dernière strophe se termine sur ces rimes :

When you got nothing, you got nothing to lose
You're invisible now, you got no secrets to conceal[11]
Quand on a rien, on n'a rien à perdre
T'es invisible maintenant, tu n'as plus de secrets à cacher

Et le refrain met l'accent sur ces thèmes :

How does it feel
How does it feel
To be on your own
With no direction home
Like a complete unknown
Like a rolling stone[11]
Qu'est-ce que ça fait ?
Qu'est-ce que ça fait ?
D'être seule au monde
Sans foyer où revenir
Comme une parfaite inconnue
Comme une pierre qui roule (un « vagabond »)

Les paroles de la chanson s'adressent à une jeune femme autrefois prospère qui est tombée dans la misère. Elle n'est pas nommée explicitement, et il existe beaucoup de spéculations à ce sujet. L'une des hypothèses les plus classiques se base sur Edie Sedgwick, une actrice et top model connue pour avoir travaillé avec Andy Warhol ; elle est souvent identifiée à des protagonistes d'autres chansons de Dylan de cette époque, notamment Just Like a Woman (parue sur Blonde on Blonde). Cependant, on pense généralement que Dylan ne rencontra Sedgwick qu'à la fin de l'année 1965, après l'enregistrement de Like a Rolling Stone[13], quoiqu'une biographie de Sedgwick place leur première rencontre au Noël de l'année 1964, à Greenwich Village[14]. Joan Baez a également été envisagée comme une destinatrice possible de la chanson[8].

D'autres ont vu dans ces paroles un sens plus profond. Mike Marqusee a beaucoup écrit sur les déchirements de la vie de Dylan à l'époque, avec l'éloignement de son ancien public folk et ses positions clairement marquées à gauche. Il suggère que Like a Rolling Stone est auto-référentielle : « la chanson n'atteint son caractère le plus poignant que lorsqu'on réalise qu'elle se destine, au moins en partie, au chanteur lui-même : c'est lui qui est 'sans maison' »[15]. Le documentaire de Martin Scorsese, No Direction Home, montre que Dylan semble avoir été très affecté par l'accueil tiède que lui faisait le public à l'époque.

Parution

Like a Rolling Stone est parue en 45 tours le 20 juillet 1965. En dépit de sa longueur - deux fois celle du maximum préconisé par les radios à l'époque - elle devint le plus grand succès de Dylan jusqu'alors[8], restant dans les charts américains pendant trois mois et atteignant la deuxième place, derrière Help! des Beatles.

Sur le « vinyle promo » utilisé par les animateurs radios et les disc jockeys, la chanson était coupée en deux parties : la face A comportait les deux premières strophes ainsi que les deux premiers refrains, le reste de la chanson se trouvant sur la deuxième face. Les DJs qui voulaient passer la chanson en entier étaient donc obligés, en direct à la radio, de retourner le vinyle[16],[17]. Alors que de nombreuses radios s'opposaient au fait de passer la chanson en entier, du fait de sa longueur, elles furent finalement obligées de se plier aux désirs des auditeurs et de la diffuser sans en couper la fin[16],[17]. Cette anecdote aida l'œuvre à atteindre cette deuxième place dans les charts américains, quelques semaines après sa sortie[18] Pour atténuer les réticences, les premiers exemplaires du single mentionnaient une durée de 5 minutes et 59 secondes au lieu des 6 minutes et 9 secondes réelles[19].

La chanson atteignit également le Top-10 de nombreux autres pays, parmi lesquels le Canada, l'Irlande, les Pays-Bas, and le Royaume-Uni[20],[21],[22],[23].

Dylan l'interpréta en public pour la première fois lors de son passage controversé au Newport Folk Festival, le 25 juillet 1965. Highway 61 Revisited parut à la fin du mois d'août, et dans la tournée qui s'ensuivit, Like a Rolling Stone conclut tous les concerts, à de rares exceptions près, jusqu'à la fin de sa tournée mondiale de 1966, ainsi que lors de sa reprise des concerts en 1974 avec The Band.

Elle est citée comme référence musicale par de très nombreux groupes qui la reprennent sur scène, notamment Jimi Hendrix, U2 ou encore les Rolling Stones eux-mêmes.

Cette chanson est apparue sur quatre albums officiels de Dylan : Highway 61 Revisited, Bob Dylan's Greatest Hits, Biograph et The Essential Bob Dylan. On en trouve des versions live sur les albums Self Portrait, Before the Flood, Bob Dylan at Budokan, MTV Unplugged, The Bootleg Series Vol. 4: Bob Dylan Live 1966, The Royal Albert Hall Concert, The Bootleg Series Vol. 7: No Direction Home: The Soundtrack, ainsi que sur de nombreux « bootlegs ».

Reprises

De nombreux artistes ont repris Like a Rolling Stone, et parmi eux The Wailers, Johnny Thunders, The Four Seasons, The Rascals, Cher, Judy Collins, The Rolling Stones, Spirit, Anberlin, Johnny Winter, The Creation, Randy Bachman–Burton Cummings, John Mellencamp[24],[25] et Green Day[26]. Le guitariste et chanteur Jimi Hendrix, jouant avec son groupe The Jimi Hendrix Experience, enregistra une version live au cours du Monterey Pop Festival[27],[28]. Hendrix était un très grand admirateur de Bob Dylan, et aimait tout particulièrement la chanson Like a Rolling Stone. « Elle me donne l'impression que je n'étais pas le seul à être tombé si bas... » aurait déclaré Hendrix[29]. Après la deuxième strophe, Hendrix passait directement à la quatrième. Hendrix jouait de la guitare électrique et le critique de musiques Greil Marcus décrit l'atmosphère de cet enregistrement de la manière suivante :

« De lourds accords enflamment le début de chaque strophe comme des nuages d'orage ; le rythme est lancinant, avec la voix profonde et traînante d'Hendrix, ne ressemblant en rien à la tempête de poussière du Midwest qu'est Dylan[30]. »

Le titre a également été repris dans de nombreuses langues différentes. En français par Hugues Aufray en 1995 : Comme des pierres qui roulent (double CD Aufray Trans Dylan). Lars Winnerbäck a interprété le titre en suédois, intitulé alors Som en hemlös själ (en français « comme une âme perdue »)[31]. Articolo 31 enregistra une version italienne intitulée Come una Pietra Scalciata dans leur album de 1998 Nessuno[32]. La version d'Articolo 31 est une adaptation hip-hop qui contient des overdubs d'une voix troublée de femme. Cette version contient seulement trois strophes et ne dure que quatre minutes et demie[33].

Influence

La musique utilisée dans la chanson était révolutionnaire, combinant guitare électrique, orgue et la voix de Dylan, jeune, cynique et acerbe[34]. Le critique Michael Gray décrit le titre comme un amalgame chaotique de blues, d'impressionnisme, d'allégories et d'intense franchise dans le refrain: How does it feel?[34](a chaotic amalgam of blues, impressionism, allegory, and an intense directness in the central chorus). Le titre a eu une énorme influence sur la culture populaire et le rock. Ce succès fit de Dylan une idole de la pop, ainsi que Paul Williams l'écrivit:

« Dylan était déjà célèbre, était déjà le centre d'attention depuis un bout de temps. Mais maintenant il place la barre plus haut encore. Il est devenu dans le même temps une pop star et une folk star...et fut, plus que les Beatles, une icône publique des changements importants, culturels, politiques et générationnels à l'oeuvre aux États-Unis et en Europe. Il était vu par beaucoup comme, et devint d'une certaine manière, un leader[35]. »

« Dylan had been famous, had been the center of attention, for a long time. But now the ante was being upped again. He'd become a pop star as well as a folk star ... and was, even more than the Beatles, a public symbol of the vast cultural, political, generational changes taking place in the United States and Europe. He was perceived as, and in many ways functioned as, a leader. »

Le producteur Paul Rothchild, producteur des cinq premiers albums de The Doors, se souvient de la frénésie et de l'exaltation qui ont suivi l'événement: un artiste américain avait réalisé un titre et un album qui rivalisaient avec la suprématie jusque-là incontestée des groupes de la British Invasion. Il déclara:

« J'ai réalisé tout à coup, assis là, qu'un de ces soi-disant hippies de Greenwich Village pouvait maintenant rivaliser avec EUX - the Beatles, et The Rolling Stones, et les Dave Clark Five, sans pour autant sacrifier la folk music ou le pouvoir du rock[36] »

« What I realized when I was sitting there is that one of US—one of the so-called Village hipsters—was making music that could compete with THEM—the Beatles, and the Stones, and the Dave Clark Five—without sacrificing any of the integrity of folk music or the power of rock'n'roll. »

Le titre eu une énorme influence sur Bruce Springsteen, qui avait 15 ans à l'époque où l'entendit pour la première fois. Springsteen décrit cet instant lors du discours introductif de Dylan au Rock and Roll Hall of Fame en 1988, où il explique également la perpétuelle résonance de "Like a Rolling Stone":

« La première fois que j'ai entendu Bob Dylan chanter, j'étais dans la voiture et ma mère écoutait WMCA, et tout à coup j'entendis ce son envoûtant, comme si quelqu'un avait ouvert une porte dans mon esprit...De la même manière qu'Elvis libère ton corps, Dylan libère ton esprit, et montre à tous qu'une musique peut être physique sans pour autant être anti-intellectuelle. Il avait une manière de voir le monde bien à lui et un talent pour écrire une chanson qui contenait le monde entier. Il a inventé un nouveau son pop, a transcendé les limites de ce qu'on pouvait jusqu'alors enregistrer, et il a changé la face du rock'n'roll pour toujours[37],[38] »

« The first time I heard Bob Dylan, I was in the car with my mother listening to WMCA, and on came that snare shot that sounded like somebody'd kicked open the door to your mind ... The way that Elvis freed your body, Dylan freed your mind, and showed us that because the music was physical did not mean it was anti-intellect. He had the vision and talent to make a pop song so that it contained the whole world. He invented a new way a pop singer could sound, broke through the limitations of what a recording could achieve, and he changed the face of rock'n'roll for ever and ever. »

Les contemporains de Dylan en 1965 furent profondément frappés et secoués par ce titre. Paul McCartney se souvient qu'il allait écouter cette chanson chez John Lennon, dans sa maison de Weybridge. Selon McCartney, "On avait l'impression que ça continuait encore et toujours. C'était tout simplement magnifique... Il nous a montré à tous qu'il était encore possible d'aller un peu plus loin[39]". ("It seemed to go on and on forever. It was just beautiful ... He showed all of us that it was possible to go a little further.") Frank Zappa eu une réaction encore plus extrême : "Quand j'ai entendu 'Like a Rolling Stone', j'ai voulu tout arrêter, parce que je me disais: 'Si ça marche et que tout se déroule comme ça doit se dérouler, je n'ai plus rien à rajouter...' Mais ça ne s'est pas dérouler comme prévu. Ca s'est vendu mais personne n'a répondu à l'appel, personne n'a réagi comme il se devait[39]." ("When I heard 'Like a Rolling Stone', I wanted to quit the music business, because I felt: 'If this wins and it does what it's supposed to do, I don't need to do anything else ... ' But it didn't do anything. It sold but nobody responded to it in the way that they should have.") Presque quarante ans plus tard, en 2003, Elvis Costello fit un commentaire sur la qualité et le côté novateur du titre : "Quel choc c'était de se dire que l'on vivait dans un monde où on pouvait trouver Manfred Mann et the Supremes et Engelbert Humperdinck et d'un coup arrive 'Like a Rolling Stone'[40]." ("What a shocking thing to live in a world where there was Manfred Mann and the Supremes and Engelbert Humperdinck and here comes 'Like a Rolling Stone'").

Bien que CBS ait essayé de faire passer le plus possible le titre à la radio en le découpant en deux morceaux et en l'imprimant des deux côtés d'un vinyl, Dylan et ses fans exigèrent que les six minutes du morceau soient gravées sur la même face et que les stations de radio le jouent en entier[41]. Le succès de 'Like a Rolling Stone' joua un grand rôle par la suite, en modifiant les conventions selon lesquelles les singles devaient durer moins de trois minutes. Le casting surréaliste de la chanson et l'intensité verbale de Dylan représentaient également un événement nouveau dans le Top 10 singles. Selon le Rolling Stone, "Aucune autre chanson pop a changé de manière aussi pleine et entière les lois commerciales et les conventions artistiques de cette époque-là, et pour toujours[42]." ("No other pop song has so thoroughly challenged and transformed the commercial laws and artistic conventions of its time, for all time.")

Plus de quarante ans après sa sortie, le succès de 'Like a Rolling Stone' demeure, comme le prouve les nombreux sondages de critiques et d'artistes-compositeurs. Un classement paru en 2002 dans le journal Uncut et un sondage paru en 2005 dans Mojo classe le titre de Dylan à la première place[43],[44]. Concernant son point de vue personnel sur ces sondages et classements, Dylan dit à Ed Bradley dans une interview parue en 2004 dans 60 Minutes qu'il n'y avait jamais prêté attention, parce qu'ils changeaient tout le temps[45]. Preuve en est le classement paru dans "Mojo" intitulé "the 100 Greatest Songs of All Time", dans lequel on retrouvait deux chansons de Dylan mais pas 'Like a Rolling Stone'. Cinq ans plus tard, le magazine décida de la placer en tête du classement[44],[46] ! Et le magazine Rolling Stone, en 1989, plaça le titre à la deuxième place des meilleurs singles des 25 dernières années[47], puis à la première place de son classement "The 500 Greatest Songs of All Time" en 2004[48].

Charts

Chart (1965) Top
position
Canadian RPM Singles Chart[20] 3
Dutch Top 40[22] 9
German Singles Chart[49] 13
Irish Charts[21] 9
UK Singles Chart[23] 4
US Billboard Hot 100[50] 2

Notes et références

  1. Page de la chanson sur le site de Rolling Stone
  2. Hentoff, Nat. Playboy, March 1966, reprinted in Cott 2006, p. 97
  3. Like A Rolling Stone, Rolling Stone, December 9, 2004. Consulté le September 9, 2009
  4. Siegel, Jules. Well, What Have We Here?, Saturday Evening Post, 30 juillet 1966, repris dans McGregor 1972, p. 159
  5. Heylin, 2009, p. 240. Heylin suppose que Dylan a composé ce long texte comme « possiblement une imitation consciente du légendaire rouleau de Sur la route de Kerouac ».
  6. Entretien avec Marvin Bronstein, CBC, Montréal, 20 février 1966. Cité par Marcus 2006, p. 70
  7. Howard Sounes, Down the Highway, The Life of Bob Dylan, Doubleday, 2001, pp. 217-218 (ISBN 0-5529-9929-6)
  8. a, b et c Andy Gill, Classic Bob Dylan 1962-69: My Back Pages, Carlton, 1998, pp.82-83 (ISBN 1-9856-8481-1)
  9. a et b Polizzotti 2008, p. 33
  10. a, b et c Trager 2004, p. 378–379
  11. a, b, c et d (en) Dylan, B., Bob Dylan Lyrics 1962 – 2001, New York, Simon & Schuster, 2004 (ISBN 978-0-7432-2827-5) (LCCN 2002042823), p. 167–168 
  12. Polizzotti 2008, p. 35
  13. Andy Gill, op. cit., p. 103
  14. Bob Neuwirth, cité sur le site Warholstars
  15. Mike Marqusee, Chimes of Freedom: The Politics of Bob Dylan's Art, The New Press, NY & London, 2003, p. 157 (ISBN 1-5658-4825-X)
  16. a et b Marcus 2006, p. 3
  17. a et b Irwin 2008, p. 78
  18. Irwin 2008, p. 79-80.
  19. Mark Polizzotti, Highway 61 Revisited, 33 1/3 series, Continuum, 2006, p. 55.
  20. a et b Top Singles – Volume 4, No. 1, August 31, 1965, RPM, August 31, 1965. Consulté le January 13, 2010
  21. a et b Search the Charts, Irish Recorded Music Association. Consulté le October 27, 2009
  22. a et b Bob Dylan – Like a Rolling Stone, Radio 538. Consulté le October 27, 2009
  23. a et b UK Top 40 Database, everyHit.com. Consulté le February 5, 2010
  24. Like a Rolling Stone Covers, Allmusic. Consulté le October 16, 2009
  25. Irwin 2008, p. 248
  26. Green Day Announces Breakdown Digital Bonus Tracks, Gibson. Consulté le December 12, 2009
  27. Jimi Plays Monterey, Allmusic. Consulté le October 16, 2009
  28. Jimi Hendrix, Rolling Stone. Consulté le October 20, 2009
  29. Lawrence 2005, p. 32
  30. Marcus 2006, p. 89
  31. Winnerbäck, Lars, « "Som en hemlös själ", Text & musik: Bob Dylan (Like A Rolling Stone), Svensk text: Lars Winnerbäck », Winnerback, Sweden. Consulté le February 6, 2010
  32. Come Una Pietra Scalciata, Yahoo!. Consulté le May 4, 2009
  33. Marcus 2006, p. 81–82
  34. a et b Gray 2006, p. 413
  35. Williams 1990, p. 155
  36. Marcus 2006, p. 144–145
  37. Bob Dylan at 65, Time, May 24, 2006. Consulté le May 12, 2008
  38. Bauldie 1991, p. 191–192
  39. a et b Heylin 2003, p. 205
  40. Elvis Costello, « What I've Learned », dans Esquire, September 2003 
  41. Marcus 2006, p. 145
  42. Rolling Stone, page 66, issue number 963, December 9, 2004
  43. Uncut – Top 40 Dylan Tracks, Uncut, June 2002. Consulté le October 16, 2009
  44. a et b 100 Greatest Dylan Songs, Mojo, November 2005. Consulté le October 16, 2009
  45. Dylan Looks Back. 60 Minutes. December 5, 2004.
  46. 100 Greatest Songs of All Time, Mojo, August 2000. Consulté le November 5, 2009
  47. The 100 Best Singles of the Last 25 years, Rock List Music. Consulté le May 9, 2010
  48. The Rolling Stone 500 Greatest Songs of All Time, Rock List Music. Consulté le May 2, 2010
  49. Chartverfolgung – Dylan, Bob, Musicline. Consulté le October 27, 2009
  50. Bob Dylan Billboard singles, Allmusic. Consulté le October 26, 2009

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