Ligne E du RER d'Île-de-France

Ligne E du RER d'Île-de-France
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RER E
Eole
Une rame Z 22500 en gare origine de Villiers-sur-Marne - Le Plessis-Trévise en mai 2011.
Une rame Z 22500 en gare origine de Villiers-sur-Marne - Le Plessis-Trévise en mai 2011.
RER E.svg
Réseau Réseau express régional d'Île-de-France
Transilien Paris-Est
Année d’ouverture 1999
Mise en service entre Haussmann et Chelles (mi-juillet) puis Villiers (fin août)
Dernière extension 2003
Prolongement de Villiers à Tournan
Terminus E1 Haussmann - Saint-Lazare
E2 Chelles - Gournay
Villiers-sur-Marne - Le Plessis-Trévise
E4 Tournan
Exploitant SNCF
Conduite (système) Conducteur
Matériel utilisé Z 22500
(53 rames au 18/09/2010)
Dépôt d’attache Noisy-le-Sec
Points d’arrêt 21[1]
Longueur 56[1] km
Distance moyenne entre points d’arrêt 2 615 m
Communes desservies 29
Jours de fonctionnement Tous les jours
Fréquentation
(moy. par an)
60 millions
5e/5
Lignes connexes Lignes du Transilien
(A) (B) (C) (D) (E) Ligne H du Transilien Ligne J du Transilien Ligne K du Transilien Ligne L du Transilien Ligne N du Transilien Ligne P du Transilien Ligne R du Transilien Ligne U du Transilien (4)
« Régions » du Transilien
Paris-Nord Paris-Est Paris Sud-Est Paris Rive-Gauche Paris-Saint-Lazare

La ligne E du RER d'Île-de-France, officiellement dénommée Eole[2] ou plus souvent RER E, est une ligne du réseau express régional d'Île-de-France qui dessert l'est de l'agglomération parisienne selon un axe est-ouest. Elle relie Haussmann - Saint-Lazare, à l'ouest, au cœur de Paris, à Chelles - Gournay et Tournan, à l'est.

Ouverte par étapes de 1999 à 2003, Eole est aujourd'hui la ligne la plus courte du réseau avec une longueur de 56 kilomètres. Exploitée par la SNCF, elle transporte près de 312 000 voyageurs chaque jour de la semaine[3],[1]. La totalité de la ligne étant située en Île-de-France, elle est du ressort du Syndicat des transports d'Île-de-France (STIF). Un projet est en cours afin de la prolonger jusqu'à Mantes-la-Jolie.

Sommaire


Plan de la ligne.

Histoire

Chronologie

Une rame Z 22500 assurant la mission HAVA, arrivant en gare d'Ozoir-la-Ferrière, en novembre 2010.

Désengorger la ligne A

Une rame du RER A, après la gare du Val d'Europe, en mai 2011.

À la fin des années 1980, la saturation de la ligne A du RER constitue déjà le principal problème des transports dans l'agglomération de Paris. La ligne connaît alors des pointes de fréquentation à 55 000 voyageurs à l'heure en pointe, dans le sens le plus chargé, dépassant largement sa capacité maximale théorique. Avec une croissance rapide de son trafic, des pointes à 65 000 voyageurs à l'heure sont évoquées, et sa paralysie est évoquée à court terme. La mise en place du Système d'aide à la conduite, à l'exploitation et à la maintenance ou SACEM apporte une première solution, mais elle demeure insuffisante face à la hausse constante du trafic.

Le 7 février 1989, Michel Rocard, Premier ministre et Michel Delebarre, ministre de l'Équipement, engagent la réalisation de la première phase du schéma de développement des transports collectifs, dans le cadre du contrat de plan État-Région et du plan d'urgence pour les transports en Île-de-France[4], afin de désengorger le RER A[5].

Ce schéma comprend la réalisation de l'interconnexion du RER D (SNCF) entre Gare de Lyon et Châtelet - Les Halles, pour un coût de 1,5 milliard de francs[4] ainsi que :

  • soit la construction de la ligne Meteor (RATP), ligne de métro automatique permettant de soulager la ligne A sur son tronçon central, le plus chargé, entre Auber/Saint-Lazare, Châtelet - Les Halles et Gare de Lyon[4] ;
  • soit la réalisation d'Eole (futur RER E) (SNCF), liaison ferroviaire à grand gabarit devant relier la banlieue Est à la banlieue Ouest via la capitale, d'où son nom de projet, acronyme pour Est-Ouest Liaison Express[4].

Le 13 octobre 1989, Michel Rocard décide, face à l'urgence de la situation, de réaliser simultanément les deux projets Eole et Meteor en plus du projet d'interconnexion de la ligne D. La mise en service de ces liaisons est alors programmée en 1995 pour le projet Meteor et pour l'interconnexion du RER D, et fin 1996 pour la première étape d'Eole[4].

Le 23 novembre 1989, la SNCF présente le calendrier de réalisation de la nouvelle ligne de chemin de fer Eole, avec une mise en service prévue en 1996[6].

En décembre 1989, le schéma de principe d'Eole est présenté. Il prévoit une liaison souterraine reliant les voies de banlieue de la gare Saint-Lazare à un point des lignes vers l'Est situé à 500 mètres environ au nord de la gare de l'Est, quatre gares nouvelles à quatre voies (près de Saint-Lazare, entre la gare de l'Est et la gare du Nord, à Pont Cardinet et à La Villette), l'aménagement des lignes de la banlieue Est sur 6,7 kilomètres ainsi que la réouverture au trafic voyageurs de la Grande Ceinture entre Nogent et La Varenne, pour constituer une branche de la future ligne RER. Eole sera réalisé en plusieurs étapes mais formera un tout, pour un coût alors estimé à 7,55 milliards de francs aux conditions économiques de 1998, soit 1,51 milliards d'euros aux conditions économiques de 2003, excluant les gares et travaux à Pont Cardinet et La Villette[7].

En termes de desserte, le schéma de principe d'Eole retient une gestion de la ligne en recouvrement partiel[8] :

  • sur les seize missions Est prévues (en provenance de Chelles-Gournay, Villiers-sur-Marne et La Varenne-Chennevières), douze devaient se retourner dans la gare nouvelle de Pont-Cardinet et les quatre restantes circuler jusqu'à un des terminus occidentaux (Saint-Nom-la-Bretèche ou Versailles Rive Droite) ;
  • sur les douze missions Ouest prévues (en provenance de Saint-Nom-la-Bretèche et de Versailles-Rive-Droite), huit devaient se retourner en gare de La Villette-Aubervilliers et les quatre autres continuer jusqu'à un des terminus orientaux (Chelles-Gournay, Villiers-sur-Marne et La Varenne-Chennevières).

En termes de matériel roulant, le schéma de principe fait état d'un matériel à deux niveaux identiques aux automotrices de type Z 2N[9], devant être présents en 53 exemplaires ; sept éléments supplémentaires auraient été nécessaires par rapport aux 46 éléments constituant le parc dédié, en situation de référence, pour un coût unitaire chiffré à 7 millions d'euros, aux conditions économiques de 2003[10].

Une rame MI 2N de la RATP, en gare du Neuville-Université, en avril 2007.

Néanmoins, dès cette même année, la RATP et la SNCF s'associent dans l'acquisition de nouvelles rames à deux étages, la première devant acheter des trains plus capacitaires et la SNCF anticipant l'achat de trains pour la future ligne Eole dont sa construction venait d'être décidée, afin de réduire les risques industriels et de permettre une réduction des coûts d’achat du matériel par des économies d'échelle. Ils commandent, dans un premier temps, deux prototypes, de ce qui deviendra le MI 2N, pour matériel d'interconnexion à 2 niveaux, à un consortium composé de GEC-Alsthom CIMT, devenu Alstom, et d'ANF-Industrie, devenu Bombardier France, pour permettre des essais en ligne dès 1991, le prototype de la RATP étant testé dans un convoi avec des éléments de train MS 61[11].

Le 3 juillet 1990, le Syndicat des transports parisiens (STP) prend en considération la 1re étape du schéma de principe d'Eole[12]. Elle consiste en une liaison entre Paris et la banlieue Est via les gares nouvelles de « Saint-Lazare - Concordet » (à quatre voies) et « Nord-Est » (à deux voies)[7].

Le 31 juillet 1990, le Syndicat des transports parisiens approuve la première étape du projet, de Saint-Lazare - Concordet (actuel Haussmann - Saint-Lazare) à Chelles - Gournay, Villiers-sur-Marne et à La Varenne-Chennevières, en correspondance avec le RER A, sur la branche de Boissy-Saint-Léger[7]. En termes de desserte, elle retient un cadencement à 18 trains par heure en période de pointe. Il prévoit ainsi tous les quarts d'heure, deux trains entre Pont-Cardinet et Chelles, un train entre Saint-Lazare et Villiers-sur-Marne, un train entre Saint-Lazare et La Varenne-Chennevières, ainsi qu'une navette reliant les nouvelles gares souterraines (Saint-Lazare - Concordet et Nord/Est) toutes les demi-heures. En heures creuses, la desserte variait, mais maintenait au moins douze trains par heure, dans la section parisienne[13].

Le 25 octobre 1990, le Syndicat des transports parisiens (STP) prend en considération la 2e étape du schéma de principe[12]. Elle prévoit de raccorder Eole à la banlieue Ouest sur les voies de la gare Saint-Lazare vers La Défense, Saint-Cloud, Versailles-Rive-Droite et Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly en créant deux nouvelles gares à Pont Cardinet (souterraine) et à La Villette-Aubervilliers[7].

Le 27 décembre 1990, le dossier d'enquête préalable à la déclaration d'utilité publique (DUP), reprenant le projet dans son ensemble, est adressé au préfet de Région, à la suite de la prise en considération du schéma de principe par délibération du conseil d'administration du STP du 3 juillet 1990 (1re étape) et du 25 octobre 1990 (ensemble)[14].

Du 11 février 1991 au 29 mars 1991, l'enquête publique du projet intégral a lieu. Au terme de celle-ci, la commission d'enquête émet un avis favorable au projet sous réserve d'effectuer plusieurs modifications. En effet, elle préconise d'avancer le terminus de La Varenne-Chennevières au Plant-Champigny, sur la section de la Grande Ceinture réouverte au service voyageurs, de contrôler les conditions d'isolation phonique après les travaux et de réaliser, dès la 1re étape des travaux, la gare Nord-Est (actuelle Magenta) à quatre voies, afin d'éviter à l'avenir de nouvelles nuisances aux riverains[14]. De plus, l'implantation des trémies d'accès en avant-gare de l'Est est modifiée afin de permettre une totale indépendance du courant Eole jusqu'à Noisy-le-Sec. Il est en outre également décidé de construire deux tubes à voie unique dans Paris, avec un écart de 21 mètres d'axe en axe, afin d'assurer une meilleure insertion dans le sous-sol et réduire la valeur des rampes. En outre, trois impasses de sécurité de 80 mètres sont prévues à Haussmann - Saint-Lazare[15].

Une rame de type Z 2N du RER D, en gare de Villiers-le-Bel, en août 2008.

Le 23 octobre 1991, le conseil d'administration du Syndicat des transports parisiens (STP) approuve l'avant-projet d'Eole (1re étape)[12]. Eole doit relier Saint-Lazare - Concordet (actuel Haussmann-Saint-Lazare) à Chelles-Gournay, Villiers-sur-Marne et Le Plant-Champigny. L'avant-projet fait toujours état d'un matériel à deux niveaux identiques aux automotrices de type Z 2N[9]. Toutefois, il indique aussi que les besoins générés par Eole se limiteraient à une augmentation du parc de matériel de cinq éléments automoteurs, pour un coût de 36 millions d'euros, aux conditions économiques de 2003. Ces besoins étaient donc en recul par rapport au schéma de principe[10].

En termes de desserte, l'avant-projet retient toujours un cadencement à 18 trains par heure en période de pointe. Il prévoit ainsi toutes les heures, quatre trains entre Saint-Lazare et Chelles, duex trains entre Saint-Lazare et Villiers-sur-Marne, deux trains entre Saint-Lazare et Le Plant-Champigny, ainsi que deux navettes reliant les nouvelles gares souterraines (Saint-Lazare - Concordet et Nord/Est). L'abandon du terminus à La Varenne-Chennevières ne permet plus à Eole d'alléger le trafic de la ligne A du RER ; cependant, il le décharge. Eole serait emprunté par 74 millions de voyageurs par an dont 4,5 millions de voyageurs nouveaux (6 % dont 4 % reportés de la voiture)[16].

Le 15 novembre 1991, un décret est publié déclarant la 1re étape du projet d'utilité publique et l'urgence des travaux d'Eole[12]. Le 22 novembre 1991, le ministre des transports Paul Quilès l'approuve à son tour[12]. Fin 1991, le projet relatif à l'accessibilité des personnes à mobilité réduite dans les gares souterraines nouvelles est modifié. Jusque là, il prévoyait dans chaque gare la réalisation d'un seul accès jusqu'aux quais pour les PMR. Désormais jugé insuffisant, il est préféré l'établissement d'un accès dans chaque hall de ces gares, entraînant notamment la mise en place d'ascenseurs[17].

La réalisation d'Eole

La vaste salle d'échanges de la gare d'Haussmann - Saint-Lazare, en juin 2006.

En 1992, le chantier de réalisation d'Eole débute[12]. Désignés par certains comme l'un des grands chantiers français du moment, dans la lignée du tunnel sous la Manche, il consiste, en la réalisation de la ligne de transport en commun la plus profonde de la capitale, à environ quarante mètres de profondeur, dans un sous-sol parisien particulièrement encombré, et sous le niveau de la nappe phréatique[18].

Il est jugé titanesque à entreprendre car il doit permettre la création ex nihilo de deux gares dites cathédrales (Saint-Lazare - Condorcet et Nord-Est), modèles de technique et d'architecture[19], particulièrement vastes, parmi les plus grandes d'Europe, à trente mètres sous terre[20]. Après avoir fait évoluer la configuration de la future gare Nord-Est, il est décidé de redéfinir l'architecture de la future gare de Saint-Lazare - Concordet. En effet, les deux halls initialement prévus sont remplacés par un seul plus vaste et fonctionnel et les modalités de réalisation de la gare sont simplifiées. De plus, la gare sera réalisée à ciel ouvert afin de permettre une opération immobilière en surface, et le troisième hall dit Havre connaîtra également une évolution architecturale[17].

Pour réaliser Eole, il faut également créer dix kilomètres de voies ferrées et extraire un million de mètres cube de déblais. Alain Balan, alors directeur des travaux, explique faire tout son possible en particulier pour minimiser les déformations de terrains et les tassements de surface. Ainsi, pour éviter tout risque d'effondrement, une grande prudence est de mise ; il faut percer avec précaution et employer un matériel de forage sophistiqué[21].

Au débouché du tunnel, deux trémies de descente de La Villette sont réalisées à ciel ouvert. Des fouilles blindées sont excavées à l'abri de parois moulées ou berlinoises, renforcées par ancrage et butage. Le chantier impose le ripage des trois voies paires de l'avant-gare sur les six voies rapides existantes, avec une limitation de vitesse fixée à 40 km/h qui touche fortement la fluidité du trafic[22].

Ce quai de la gare de Villiers-sur-Marne - Le Plessis-Trévise a été partiellement rehaussé à la hauteur de 0,92 mètre, à l'occasion de la mise en service de la branche Villiers, fin août 1999.

À l'est, en banlieue, d'importants travaux sont également réalisés afin d'insérer la ligne dans le tissu ferroviaire. Deux voies banalisées sont réalisées afin de remplacer deux voies existantes, imposant une inversion du sens de circulation, une modification des deux sauts-de-mouton à Pantin[23] et la création d'un nouvel ouvrage long de 753 mètres. En outre, une huitième voie est mise à quai à Noisy-le-Sec, ce qui impose la modification du pont-route de l'avenue Gallieni[24], après avoir durant un temps envisagé de le remplacer[17], où une galerie est percée à travers la culée nord pour permettre le cheminement du personnel en raison de la perte de gabarit occasionnée par l'avancée de la quatrième voie impaire à l'instar de ce qui existait dans le sens pair.

Le cantonnement est également redécoupé, et les quais des gares existantes desservies rehaussés de 0,55 mètre à 0,92 mètre afin de faciliter l'accès aux nouvelles rames, qui ont un plancher situé bien plus haut que la hauteur des quais non traités. Il était cependant impossible de les surélever à la hauteur optimale de 1,20 mètre, parce qu'ils engageraient le gabarit des circulations spéciales (fret, trains militaires, ...)[25] et ne permettraient pas de pénétrer dans les rames existantes d'où l'interdiction de ces dernières de se rendre dans le tunnel parisien par un automatisme spécifique[24].

Vue intérieure des deux niveaux d'une rame Z 22500, en mars 2006.

En novembre 1992, la SNCF conclut un marché pour la livraison de 103 rames de type MI 2N, dont 53 commandées ferme[10]. La RATP s'associe à l'appel d'offres de la SNCF, et commanda 17 rames, dont une rame de pré-série, qui fut livrée en 1996 pour commencer une campagne d'essai conjointe entre la SNCF et la RATP. La plupart des essais fut effectuée par une des deux entreprises, l'ensemble des données et des résultats étant mis en commun, réduisant ainsi de façon significative la charge de test pour chaque entreprise[26].

Le MI 2N est un tout nouveau modèle de matériel roulant. À deux niveaux, il est équipé de trois larges portes par voiture et par face afin d'accélérer les échanges en gare. Malgré une apparence extérieure similaire, les matériels des deux transporteurs diffèrent : les rames Z 1500 de la ligne A comportent des escaliers entre les niveaux supérieurs et la plate-forme centrale, ce qui n'est pas le cas des rames Z 22500 de la ligne E, dans lesquels l'accès au niveau supérieur n'est possible qu'à partir des plateformes extrêmes. De plus, en unité simple, les Z 1500 sont composées de trois motrices et deux remorques d'extrémité, tandis que les Z 22500 sont composées de deux motrices intercalées et trois remorques, soit un tiers de puissance en moins[27].

Également en 1992, la SNCF décide, pour moderniser l'exploitation des circulations entre Paris et Noisy-le-Sec, de créer un nouveau et seul poste, dit de Château-Landon regroupant le poste réglant Eole dans Paris, ainsi que les installations des postes de Paris-Est et de Noisy. Jusqu'alors, l'entreprise prévoyait de simplement adapter les postes d'aiguillages existants avec la création des itinéraires nécessaires : l'adaptation du poste 1 de Paris-Est, la création d'un poste Eole pour le trafic dans Paris et un aménagement du poste de Noisy. Le surcoût de la création du poste a été compensé par des économies[17].

Vue de l'entrée du tunnel parisien, en avril 2008.

Le 14 février 1994, le tunnelier nécessaire pour les besoins du chantier est baptisé « Martine ». Il est chargé de réaliser les deux tunnels à voie unique qui permettront de relier les deux futures gares souterraines entre elles. Le tunnelier, à pression de confinement, est employé sur les 1 659 mètres du parcours à creuser et débouche dans un ouvrage commun de 50 mètres permettant son retournement. Ainsi, le futur tunnel nord est creusée sans incident du 11 avril 1994 au 5 mai 1995. La méthode classique d'excavation des terres à l'avancement est employée pour réaliser le tunnel à double voie reliant les trémies de La Villette à la future gare souterraine Magenta d'une longueur de 422 mètres ainsi que pour les ouvrages de jonction des gares. Les déblais sont transportés par une bande transporteuse mécanisée puis déversés dans la cour face à la rue du Maroc, et déversés sur des wagons. Cette méthode évite l'utilisation de camions en surface[24].

Le 22 décembre 1995, le creusement de la galerie sud connaît de sérieux déboires, malgré les précautions prises[21]. En effet, il est à l'origine d'un affaissement de terrain dans la rue Papillon, située dans le 9e arrondissement, déstabilisant des immeubles habités, malgré les importantes précautions prises[28],[29]. La situation contraint la SNCF à consolider un immeuble au no 4 qui menace de s'effondrer et à financer le relogement de ses occupants. Cet incident interrompt le chantier durant plusieurs mois[30] et retarde de près d'un an l'ouverture de la ligne, alors prévue pour 1998, et augmente encore le budget de construction[24]. En dépit des mesures complémentaires de protection, le chantier Eole endommage au total quatre-vingt-dix bâtiments[19].

Le 10 mars 1996, la première des cinquante-trois rames commandées, pour permettre l'exploitation de la ligne, est livrée. La livraison durera près de quatre ans pour se conclure le 1er janvier 2000. L'achat du matériel roulant coûta quatre milliards de francs (environ 610 millions d'euros). Dans le total des dépenses liées au projet, cette somme est ajoutée au coût total des travaux.

Le 10 mars 1997, le poste d'aiguillage à relais à commande informatique (PRCI) de Château-Landon est mis en service, afin de télécommander les installations précédemment contrôlées par le poste d'aiguillage tout relais à transit souple (PRS) de Noisy-le-Sec, puis le secteur de Pantin à partir de 1998[24]. Il est installé dans l'immeuble Château-Landon et surplombe les voies de la gare de l'Est.

Durant l'été 1998, le tronçon souterrain est entièrement équipé ; le 22 juillet 1998, un convoi de deux locomotives diesel BB 63000 encadrant un élément MI 2N descend à titre d'essai[24].

La gare des Boullereaux-Champigny, en mai 2011.

En novembre 1998, un avant-projet rectificatif d'Eole est publié[12]. Il décide de l'abandon de la réalisation de la branche desservant la gare nouvelle du Plant-Champigny, à cause de la baisse du trafic constaté entre 1993 et 1996 sur la banlieue Est (-25 % sur les missions concernées) et de la proximité avec la future gare RER E des Boullereaux-Champigny, ôtant sa justification commerciale. De plus, les deux voies du viaduc ferroviaire de Nogent-sur-Marne auraient été saturées car elle ajouterait des circulations supplémentaires en direction du Plant-Champigny et la mise en œuvre du contrôle de vitesse des trains (KVB) avait réduit le débit de la ligne. En conséquence, le dossier d'enquête publique pour le permis de construire de la gare et la convention avec le Conseil général du Val-de-Marne pour la suppression d'un passage à niveau n'ont pu être finalisés[17]. La gare nouvelle du Plant-Champigny devait être située sur la commune de Champigny-sur-Marne à 24 minutes de Saint-Lazare - Condorcet (actuelle Haussmann - Saint-Lazare)[31]. L'avant-projet rectificatif envisage en compensation le prolongement de la ligne jusqu'à Tournan-en-Brie[14], afin d’améliorer la desserte de la ligne[25].

L'avant-projet justifie également la mise anticipée à quatre voies de la future gare de Magenta, par le fait que l'occupation des quais serait supérieure à trois voyageurs par m², que l'utilisation de la gare en terminus serait mal commode en cas d'incident et que le délai maximal entre deux trains devait être très faible pour conserver un fonctionnement sûr des quais[17].

En termes de desserte, l'avant-projet rectificatif supprime également les navettes initialement prévues entre les deux nouvelles gares parisiennes car les études relatives aux trafics ne justifiaient plus ces circulations et les installations de retournement en gare de Saint-Lazare auraient posé des problèmes de régularité. Il prévoit désormais douze trains par heure (contre les 18 prévus à l'origine) dont huit trains Saint-Lazare - Chelles et quatre trains Saint-Lazare - Villiers[13].

Fin 1998, les travaux des sauts-de-mouton de Pantin prennent fin et la région de Paris-Est remet en place les voies principales au droit des trémies d'accès au souterrain[24]. Le 17 janvier 1999, le poste d'aiguillage à relais à commande informatique (PRCI) de Château-Landon contrôle également les gares de Magenta et d'Haussmann - Saint-Lazare. Suite à ces modifications, le poste 1 de Paris-Est, de type PRS, se limite à la gare proprement dite et à son avant-gare, et le poste 2 de La Villette, de type Descubes, reste en place, jusqu'à l'arrivée du TGV Est en 2007[24]. Le 19 janvier 1999, le tunnel parisien est mis sous tension et le 26 janvier 1999, une première circulation circule en nocturne permettant d'achever les ultimes vérifications. Elle fut assurée par une unité multiple de MI 2N[24].

Naissance du RER E

La gare de Magenta, en novembre 2006.

Le 12 juillet 1999, la ligne E du Réseau express régional est inaugurée par le Premier ministre Lionel Jospin, en présence de Louis Gallois, président de la SNCF, ainsi que de plusieurs ministres, et de Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d'Île-de-France[32], au terme de sept années de travaux, avec dix-huit mois de retard[33].

Le coût total des travaux, initialement estimé à 6,2 milliards de francs (soit environ 950 millions d'euros), s'est finalement élevé à 8,125 milliards de francs (environ 1,2 milliard d'euros - valeur 1999)[34], avec un surcoût qui aura absorbé 70 % du budget des transports publics[19]. Cet important surcoût était dû, selon la SNCF, pour 700 millions de francs aux modifications apportées au projet compte tenu de l'état du sous-sol, dues à une sous-estimation de la complexité des opérations[10]. En effet, il a fallu extraire une masse de gravats comparable en volume à celle de la pyramide de Khéops et assécher une vaste poche d'eau pour pouvoir construire la gare d'Haussmann - Saint-Lazare[33].

La ligne T1, une liaison tramway de banlieue à banlieue mise en service en 1992 puis prolongée en 2003.

Le surcoût est également dû pour 650 millions de francs à la réalisation de travaux complémentaires dans le secteur de Paris-Est (rehaussement des quais des futures gares desservies par Eole, mise à quatre voies anticipée de la gare de Magenta et prolongement des impasses de sécurité de la gare d'Haussmann - Saint-Lazare[10]), pour 450 millions de francs à la crise immobilière affectant le coût des achats fonciers liés au projet, pour 100 millions de francs à la mise au point d'un système d'évacuation des déblais évitant la circulation de camions en surface, ainsi que pour 100 millions de francs à l'affaissement de terrain de la rue Papillon[34].

Cet important surcoût a poussé le gouvernement puis le STIF à se tourner vers des projets moins coûteux comme le tramway pour assurer, par exemple, les liaisons de banlieue à banlieue[19]. Le concept de desserte radiale Paris - banlieue est également reproché à ce projet ainsi qu'à Météor, puisqu'ils ne prennent pas en compte les nouveaux besoins de déplacements de banlieue à banlieue. En 1986, les experts n'avaient pas prévu l'ampleur de ces nouveaux besoins, qui s'expliquent en partie par le départ de nombreuses entreprises vers la périphérie[35].

La ligne qui devait initialement relier l'est à l'ouest de Paris, est limitée à Haussmann - Saint-Lazare et le prolongement à l'ouest est alors ajourné en raison du budget très lourd prévisible, le STIF s'orientant depuis, comme indiqué précédemment, vers des projets de tramway en banlieue moins coûteux et vers la rénovation du matériel roulant francilien[33].

La nouvelle ligne RER doit remplir cinq fonctions principales[36] :

  • contribuer à l'aménagement de l'Île-de-France du XXIe siècle[37] ;
  • améliorer les liaisons entre la banlieue Est et le centre de Paris, notamment le quartier OpéraSaint-Lazare qui compte de nombreux bureaux ;
  • établir dans Paris une liaison rapide entre ce quartier des affaires et les gares du Nord et de l'Est, terminus des TGV Nord, Eurostar, Thalys, ainsi que vers le TGV Est et, dans l’avenir, la liaison CDG Express, le parcours entre les deux gares souterraines ne nécessitant que trois minutes ;
  • permettre des correspondances plus aisées entre l'est et l'ouest de l'Île-de-France (correspondance à Haussmann – Saint-Lazare avec la banlieue Ouest) ;
  • soulager la ligne A du RER saturée aux heures de pointe, tout en étant une alternative à cette dernière à Haussmann – Auber, à Val de Fontenay, dans la ville nouvelle de Marne-la-Vallée et, lorsque le prolongement à l'ouest sera réalisé, au quartier d'affaires de La Défense.
Une rame Z 22500 assurant la mission HOLE, en gare de Chelles - Gournay, en octobre 2007.

Le 14 juillet 1999, la ligne E du Réseau express régional est mise en service entre la nouvelle gare souterraine parisienne d'Haussmann - Saint-Lazare et la gare de Chelles - Gournay, située en banlieue Est-parisienne, via entre autres, la nouvelle gare parisienne de Magenta, également souterraine. Eole doit permettre aux voyageurs de gagner au moins un quart d'heure sur leur trajet quotidien[38]. Sa mise en service permet le remplacement des rames inox et des VB 2N, sur les relations préexistantes. Dans l'attente de la mise en service de la branche Villiers-sur-Marne, la fréquence de la ligne est particulière, ayant jusqu'à six trains par heure, en heure creuse. Il y a quatre trains par heure en heure de pointe[39].

Le 30 août 1999, la ligne atteint la gare de Villiers-sur-Marne - Le Plessis-Trévise[39],[40],[41], suite à la mise en service de la seconde branche de la ligne depuis Noisy-le-Sec. Les missions Villiers, désormais intégrées au RER E, et les missions Tournan, auparavant associées, sont systématiquement dissociées, afin d'établir une distinction claire en termes d’image et de qualité de service entre le RER (desservi par des trains modernes) et la « banlieue classique » (desservie par rames tractées traditionnelles)[25]. Dès lors, sur la relation Haussmann - Chelles, il y a un train toutes les sept à huit minutes en heure de pointe (entre 7 h 30 et 8 h 45 au départ de Chelles - Gournay et entre 17 heures et 18 h 30 au départ de Haussmann - Saint-Lazare) et un train tous les quarts d'heure, en heures creuses. Sur la relation Haussmann - Villiers, il y a en heures de pointe comme en heures creuses, un train tous les quarts d'heure. Lors des heures de pointe, des circulations entre les gares de Magenta et d'Haussmann complètent la desserte qui compte ainsi, sur le tronçon central, douze trains par heure dans chaque sens (soit un train toutes les cinq minutes environ)[39].

Le bâtiment voyageurs de la gare de Tournan, en mars 2006.

Le 18 mai 2000, le contrat de Plan État-Région Île-de-France prend en compte le prolongement de la ligne de Villiers-sur-Marne à Tournan[25].

Le 14 février 2002, l'avant-projet du prolongement de la ligne de Villiers-sur-Marne à Tournan est approuvé par le Conseil d’administration du Syndicat des transports d'Île-de-France (STIF). Cette opération doit permettre d'améliorer la desserte en prévoyant d'y ajouter celle de Tournan-en-Brie. Ce projet vient en remplacement du projet de branche vers Le Plant-Champigny[25]. Initialement prévue pour 1998 puis pour « courant 2000 », le prolongement à Tournan est désormais fixé pour décembre 2003[42].

Le 14 décembre 2003, la ligne est prolongée de Villiers-sur-Marne - Le Plessis-Trévise à Tournan. Désormais, les voyageurs bénéficient d'un temps de parcours moyen de 46 minutes entre ce nouveau terminus et Haussmann - Saint-Lazare, avec, comme conséquence, un gain de temps voisin de dix minutes pour les voyageurs se rendant au cœur de Paris. Pour ceux qui ne dépassent pas le quartier de Magenta, le parcours est également raccourci d'environ cinq minutes. Grâce à la déviation par Magenta et à l’arrivée dans le quartier Saint-Lazare, le prolongement permet d'offrir beaucoup plus de possibilités d’accès et de correspondances qu'à l'époque où les trains avaient pour terminus la Gare de l'Est[25].

Une rame Z 22500 assurant la mission TORE (actuel TAVA), en gare de Gretz-Armainvilliers, en octobre 2007.

En pratique, les nouveaux trains pour Tournan desservent les gares d'Haussmann-Saint-Lazare, Magenta, Noisy-le-Sec en heures creuses, Val de Fontenay et toutes les gares de Villiers-sur-Marne à Tournan (Les Yvris-Noisy-le-Grand, Emerainville-Pontault-Combault, Roissy-en-Brie, Ozoir-la-Ferrière, Gretz-Armainvilliers). En heure de pointe, la fréquence est de quatre trains par heure. Tôt le matin (avant 6 heures) et en heure creuse de journée, les trains desservent en plus la gare de Noisy-le-Sec avec deux trains par heure. La mission pour Villiers-sur-Marne est restée inchangée, en continuant de desservir toutes les gares d’Haussmann-Saint-Lazare à Villiers-sur-Marne. Tard le soir, après 22 heures, les trains assurent un parcours omnibus de Haussmann-Saint-Lazare à Tournan, avec la même fréquence de deux trains par heure. Concrètement, une mission terminus Villiers sur deux est prolongée jusqu'à Tournan, comme cela était le cas jusqu’à l’avènement du RER E. Cette organisation correspond mieux à la fréquentation en soirée, et doit réduire la sensation d’isolement qui inquiète certains voyageurs[25].

Cette nouvelle exploitation a ainsi permis la création de quatre trains aux heures de pointe, portant la fréquence de 12 à 16 trains par heure dans le tunnel parisien Haussmann - Magenta, une meilleure desserte de la gare de Noisy-le-Sec aux heures creuses, avec dix trains par heure au lieu de huit auparavant ainsi qu'une meilleure desserte des gares de Villiers-sur-Marne et du Val de Fontenay aux heures de pointe, avec six à huit trains par heure au lieu de quatre auparavant, permettant aussi de contribuer au soulagement de la ligne A du RER dans l'Est parisien, tout en offrant une autre possibilité pour l'accès à cette zone[25].

La plate-forme d'accès PMR, en gare de Tournan, en octobre 2007.

Le prolongement a également permis de remplacer les VB 2N et les RIB par les MI 2N, automotrices assurant déjà l’ensemble des dessertes de la ligne E et apportant davantage de confort. Le prolongement nécessitant l'utilisation de la totalité des rames MI 2N commandées, les cinq rames détachées, en banlieue Saint-Lazare sur les missions Paris - Nanterre-Université - Maisons-Laffitte, ont été rapatriées[25].

Pour accompagner l’arrivée d’Eole, la hauteur des quais de toutes les gares concernées par le prolongement du RER E à Tournan-en-Brie (Les Yvris - Noisy-le-Grand, Émerainville - Pontault-Combault, Roissy-en-Brie, Ozoir-la-Ferrière, Gretz-Armainvilliers[43]) a été portée de 0,55 à 0,92 mètre, afin de faciliter l’accès aux rames. Ils ont également été munis de bandes d’éveil. En gare de Villiers-sur-Marne - Le Plessis-Trévise, le quai 1 a également été rehaussé. De plus, en complément des travaux liés au prolongement de la ligne, les gares d'Émerainville Pontault-Combault et de Tournan ont été équipées, à la demande du STIF, afin de faciliter l’accès des personnes à mobilité réduite aux quais (CAB particuliers, ascenseurs), pour un montant de 3,6 millions d’euros. Ainsi, en gare de Tournan-en-Brie, une plateforme d’accès destinée à réduire la lacune verticale et horizontale entre le quai et la rame MI2N a été installée. Enfin, des écrans de télé-affichage de type Infogare ont été installés sur tous les quais des gares concernées par le prolongement, afin d'annoncer en temps réel les six prochains trains de desserte, et de délivrer des informations à caractère conjoncturel. Ils sont assistés par un système de sonorisation et d’assistance vidéo des quais[25].

Pour permettre l’arrivée d’Eole, dans les postes du Perreux, de Villiers et de Noisy-le-Sec, les installations de traction électrique touchées par le prolongement, ont été adaptés aux caractéristiques des rames MI 2N, rames pouvant consommer jusqu’à deux fois plus de courant que le matériel classique, afin de rendre possible une exploitation beaucoup plus souple, notamment en cas d’incidents nécessitant la mise hors tension de la caténaire. De plus, la fiabilisation des installations de sécurité du parcours (signaux, aiguilles) a été renforcée pour favoriser une meilleure régularité du trafic.

Le site de garage de Gretz-Armainvilliers, en octobre 2007.

Enfin, le site de garage de la gare de Gretz-Armainvilliers, jusqu'alors affecté aux voitures de banlieue à deux niveaux (VB 2N), a été réaménagé afin de permettre le garage ainsi que le nettoyage de dix éléments MI 2N de cinq voitures, répartis sur les cinq voies que compte le site, dans l’attente de la création d’un faisceau de voies spécialement adapté à la réception de ces éléments. En effet, des passerelles d’accès aux rames ont été créées et un éclairage plus intense a été mis en place, afin de rendre toute intervention plus aisée et surtout plus délicates certaines volontés malsaines[25].

Le 31 mars 2004, la ligne E est la première ligne RER à recevoir la certification « NF Services » (des lignes RER), venant récompenser selon Thierry Mignauw, directeur de Transilien SNCF, la mobilisation de tous les cheminots. Délivrée par AFNOR Certification, organisme certificateur indépendant chargé de contrôler ces critères, elle est gage de qualité. Sa délivrance s'est appuyée sur 22 critères classés selon quatre catégories : les services en gare, à bord des trains, en gare et à bord des trains, et à distance[44].

La même démarche de certification a été engagée également pour les lignes A et B du RER, par Transilien SNCF avec la RATP[44], et dès l'année suivante, le 12 mai 2005, la ligne A reçoit à son tour la certification[45]. La direction de Transilien envisage également, à moyen terme, d'engager une démarche de certification sur la ligne Paris-Saint-Lazare - Saint Cloud - Versailles-Rive-Droite / Saint-Nom-la-Bretèche[44], actuelle Ligne L du Transilien[44].

Le quartier de La Défense, en 2005.

En juillet 2006, l'Établissement public pour l'aménagement de la région de la Défense (EPAD) relance le projet d'extension de la ligne à l'ouest de Paris. En effet, il propose la construction d'un tunnel direct pour le RER E entre Haussmann - Saint-Lazare et La Défense[46] devant contribuer à faire disparaître plusieurs points noirs du réseau de transport régional.

Par rapport au projet initial, le RER E deviendrait plus attractif pour les voyageurs de Seine-et-Marne qui passent par la gare du Val de Fontenay, là où ils auraient le choix entre le RER E et le RER A pour se rendre à La Défense. Pour les voyageurs transitant par la gare du Nord, le RER E deviendrait aussi plus attractif, pour se rendre à La Défense, contribuant à délester le RER B (qui circule dans un tunnel saturé entre la gare du Nord et Châtelet - Les Halles), le RER A et le pôle d'échanges de Châtelet - Les Halles.

Le projet dans son ensemble reçut les faveurs de l'Établissement public d'aménagement du Mantois Seine Aval (EPAMSA) (pour le secteur de Mantes-la-Jolie-Seine-Aval) et fait, semble-t-il, l'unanimité auprès de la région Île-de-France et des conseils généraux des Yvelines et des Hauts-de-Seine, justifiant le lancement des études préliminaires.

Davantage de trains

Une rame Z 22500 assurant la mission CISI en gare de Noisy-le-Sec, quelques mois avant le premier renforcement (avril 2008).

Entre le lundi 15 décembre 2008 et le vendredi 11 décembre 2009, les trains reliant Haussmann - Saint-Lazare à Chelles-Gournay s'arrêtent à Pantin : neuf, en contre-pointe de matinée et treize, en contre-pointe de soirée, occasionnant un allongement du temps de parcours de deux minutes en moyenne (27 contre 25 minutes jusque là). La contre-pointe est l'heure de pointe du matin et du soir, dans le sens opposé à la pointe[47].

Cette desserte, assurée du lundi au vendredi, entre 6 h 55 et 9 h 10 au départ d'Haussmann et entre 17 h 03 et 19 h 18 au départ de Chelles[48], doit permettre une meilleure desserte de la gare. En effet, malgré sa situation géographique en première couronne de l’Île-de-France, la gare de Pantin était l'une des gares ayant un niveau de desserte parmi les plus faibles par rapport aux autres gares situées dans cette même zone (quatre trains par heure, dans chaque sens de circulation), malgré une progression de la fréquentation (c'est-à-dire, du nombre de voyageurs montants en gare), de plus de 56 % entre 2000 et 2005, passant ainsi de 4 431 à 6 910. En effet, la gare de Pantin était jusque là uniquement desservie par les trains de la ligne en provenance et en direction de Villiers en journée et de Tournan, en plus, en soirée, à raison de quatre trains par heure, dans chaque sens de circulation, quels que soient le jour et la période de la journée[47].

La gare de Pantin, en octobre 2007.

Cette amélioration de la desserte est indispensable pour le développement urbain de la zone de la gare et l’implantation de nouvelles entreprises qui représentent, tous deux, une opportunité pour la ligne d'accroître sa fréquentation en offrant une liaison rapide et fréquente entre le centre de Paris (gares d’Haussmann - Saint-Lazare et de Magenta) et la gare de Pantin, qui permet la desserte de deux zones d’activités: le centre d’activité de l’Ourcq et la ZAC de l’Ourcq[47].

Depuis le dimanche 13 décembre 2009, l'offre de transport de la ligne E a évolué sur la branche Chelles - Gournay, dix ans après sa mise en service. En effet, tous les trains de la branche desservent la gare de Pantin, devenant de ce fait, omnibus sur la totalité du parcours[49], alors qu'initialement, il était prévu de créer des arrêts dans le sens de la pointe[47]. La gare de Pantin bénéficie ainsi d'une nette amélioration de sa desserte, au prix d'un allongement généralisé du temps de parcours total compris entre une et trois minutes environ, avec l'arrêt de douze trains par heure dans le sens de la pointe, en heure de pointe, et de huit trains par heure dans le sens inverse ainsi qu'en heures creuses, contre quatre auparavant[49]. Cette évolution vient clore le processus enclenché l'année précédente par l'arrêt des trains en contre-pointe.

Une rame Z 22500 assurant la mission COHI en gare de Bondy, plus d'un an après l'« omnibusation » de la branche Chelles (mai 2011).

De plus, pour faire face à l'évolution des besoins de la clientèle, la desserte de la branche Chelles - Gournay a été renforcée grâce à la création au départ de Paris intra-muros de deux trains (l'un en flanc de pointe de soirée en semaine, l'autre en extrême soirée afin de prolonger tous les jours le service jusqu’à une heure du matin au départ d'Haussmann - Saint-Lazare), la création en semaine au départ de Chelles - Gournay d'un train en fin de pointe de matinée à destination d'Haussmann - Saint-Lazare et l'intégration dans le RER E, toujours en semaine, d'une mission terminant auparavant à la gare de l'Est, en flanc de pointe de matinée. Ce train a désormais pour terminus Haussmann - Saint-Lazare.

Le 20 mai 2010, Transilien SNCF présente à la presse le premier mur végétal dépolluant en espace clos, à la gare de Magenta. Réalisé par l’entreprise lyonnaise Canevaflor, entreprise spécialisée dans le domaine, ce mur végétal permet de dépolluer l'atmosphère grâce à un système performant de pompes. Celui-ci piège à la fois les poussières et les particules gazeuses diverses avant que les micro-organismes des plantes les dégradent. Le mur permet également de lutter contre l’assèchement de l’air par le biais de l’évapotranspiration des plantes[50].

La gare de Magenta a été choisie en raison de la présence de murs peu encombrés et ayant un volume important. Il est situé sous la verrière du pôle « Alsace » de la gare, afin de profiter de la lumière naturelle, nécessaire à la croissance des plantes. Ce dispositif est expérimental et doit faire la preuve de son efficacité. À cette fin, des mesures de qualité de l’air ont été réalisées avant son installation et doivent être comparées à de nouvelles mesures programmées un an plus tard[50].

Infrastructure

La ligne

Géographie de la ligne.

En sortant du tunnel, la ligne E emprunte les voies :

  • dédiées à la ligne RER depuis 1999, depuis la sortie du tunnel jusqu'au saut-de-mouton de Pantin :

En situation normale, tous les trains de la ligne circulent sur les deux voies dédiées au trafic Eole, jusqu'au saut-de-mouton de Pantin qui les dirige vers les voies de la ligne Paris - Strasbourg pour ceux se rendant à Chelles-Gournay et de la ligne Paris - Mulhouse pour ceux se rendant à Villiers-sur-Marne et Tournan ;

La ligne ferroviaire étant à quatre voies, les trains de la ligne circulent sur les voies de desserte locales, situées de part et d'autre des voies principales empruntées par les trains de la ligne Transilien P allant à Meaux, Château-Thierry et La Ferté-Milon, les TGV, les Intercités, les TER Vallée de la Marne... En heure de pointe matinale, les trains de la ligne Transilien P reliant Chelles - Gournay à Paris-Est empruntent les mêmes voies que celles des trains de la ligne RER ;

Une rame Z 22500 assurant la mission en provenance de Tournan (HAVA), passant sans s'arrêter en gare de Rosny-sous-Bois, en mai 2011.

Jusqu'à Nogent - Le Perreux, la section étant également à quatre voies, les trains omnibus terminus Villiers-sur-Marne et Tournan la nuit, circulent sur les voies de desserte locale, situées de part et d'autre des voies principales empruntées par les trains de la ligne Transilien P allant à Coulommiers et Provins, les Intercités, les TER... En journée, les trains RER E semi-directs pour Tournan empruntent les voies principales, après la gare de Noisy-le-Sec, passant ainsi sans s'arrêter dans la plupart des gares desservies par les missions omnibus et leur permettant de doubler ses dernières.
Après Nogent - Le Perreux, la ligne de Mulhouse passant de quatre à deux voies, toutes les circulations qu'elles soient RER ou non empruntent les mêmes voies, source de saturation. Néanmoins la ligne repasse temporairement à quatre voies, entre les gares d'Émerainville - Pontault-Combault et de Roissy-en-Brie ;

Sur la courte section empruntée par le RER E, la ligne est à deux voies. Les trains Eole et ceux de la ligne Transilien P allant à Coulommiers, empruntent les mêmes voies.

La sortie du tunnel parisien

Les voies d'accès au tunnel parisien vues en direction d'Haussmann. Ils se situent de part et d'autre des deux voies en premier plan (avril 2008).
Les voies d'accès au tunnel parisien vues en direction de la banlieue (avril 2008).

La ligne ne dispose que d'une sortie de tunnel, ce dernier se terminant en impasse à Haussmann - Saint-Lazare. Elle est composée de trois voies, en rampe de 28 ‰, du nord-ouest au sud-est :

  • la voie 1, utilisée habituellement par les trains sortant du tunnel et se dirigeant vers la banlieue (Chelles, Villiers et Tournan) ;
  • la voie « tiroir » située à côté de la voie 1, servant au retournement des navettes Haussmann - Magenta, mais également pour l'accès aux voies lentes que des trains du Transilien Paris-Est utilisent aussi. Ces dernières permettent également d'accéder au garage de Noisy-le-Sec où se situe l'atelier de maintenance des rames de la ligne ;
  • enfin la voie 2, située au sud des voies lentes de Paris-Est, utilisée pour les trains en provenance de la banlieue et entrant dans le tunnel.


Les terminus réguliers

La gare de Tournan, en avril 2008.

La ligne E compte cinq terminus réguliers :

  • Haussmann - Saint-Lazare : Il constitue le terminus occidental de la totalité des trains de la ligne. La gare est composée de quatre voies encadrant deux quais centraux, et ne dispose pas de tiroirs de retournement dans le prolongement, ce qui limite le nombre de trains en circulation sur le tronc commun ;
  • Magenta : Il constitue le terminus des missions pour Chelles-Gournay, tous les lundis soirs. La gare constitue également l'un des deux terminus de secours en cas de problème à Haussmann - Saint-Lazare, grâce à sa configuration qui rend toutes les voies en gare accessibles depuis n'importe quelle voie venant de la banlieue, comme à Haussmann - Saint-Lazare. Elle est complétée par la Gare de l'Est dans cette fonction ;
  • Chelles - Gournay : Il constitue le terminus commercial de la branche E2, le retournement des rames s'effectuant dans le site de remisage de Vaires-Triage, situé à proximité de la gare de Vaires-Torcy ;
  • Villiers-sur-Marne - Le Plessis-Trévise : Il constitue le terminus partiel de la branche E4 des trains desservant toutes les gares depuis Haussmann - Saint-Lazare. La gare est équipée de trois voies dont une permettant le retournement de ces missions. De par sa configuration, il ne peut permettre le retournement de plus de quatre trains par heure ;
  • Tournan : Il constitue le véritable terminus de la branche E4. La gare a la même configuration que celle de Villiers-sur-Marne - Le Plessis-Trévise. En cas de présence d'un train pour Coulommiers, les rames de la ligne peuvent être accueillies sur la voie située la plus au sud de la gare, de manière à permettre aux voyageurs d'effectuer, si besoin est, une correspondance quai à quai entre les trains.

Les sites de remisage

Le site de remisage de Vaires-Triage lors des heures de pointe, en avril 2008.

La ligne E dispose de trois sites de garages, pour le stockage des trains de la ligne surtout assuré en fin de pointe et de service :

  • Noisy-le-Sec : Il permet le remisage d'une partie des rames de la ligne. Il accueille aussi les rames de la ligne Transilien P pour une partie des rames de cette ligne ;
  • Vaires-Triage : Il constitue le terminus technique de la branche E2. En effet, il permet le retournement des missions ayant pour terminus Chelles-Gournay. Il permet également le remisage d'une partie des rames de la ligne. Il se situe, au nord des voies de la ligne Paris - Strasbourg et du TGV Est, à proximité de la gare de Vaires-Torcy, non desservie par la ligne ;
  • Gretz-Armainvilliers : Il jouxte la gare du même nom et permet le remisage d'un maximum de dix rames Z 22500, réparties sur les cinq voies qu'il possède. Réaménagé à l'occasion du prolongement de la ligne à Tournan, il permet également la réalisation des opérations de nettoyage des rames[25].

Tension d'alimentation

La ligne E est entièrement électrifiée, comme le réseau Est, en 25 000 volts monophasé[51]. Elle est la première ligne électrifiée à cette tension en tunnel sous Paris, toutes les autres lignes de RER étant électrifiées intra-muros en 1 500 volts continu et le métro urbain en 750 volts continu. Cette disposition a nécessité :

  • l'implantation de sections de séparation de phases sur 10 voies rapides (plus 2 autres lors du prolongement futur vers La Défense et les garages de Nanterre) ;
  • un diamètre des tunnels d'un mètre en plus ;
  • des difficultés de réglage de la caténaire au droit des quais de plus d'un mètre par rapport au plan de roulement.

Tracé du tronçon central et vitesses limites

Schéma de ligne
(tronçon central)

La vitesse limite en tunnel à Paris intra-muros est de 60 km/h. Si le tunnel est techniquement apte à 90 km/h en voie directe (60 km/h en contre-sens et sur les voies déviées en gare), une limite plus basse a été mise en œuvre afin d'assurer un débit optimal à la ligne. En effet, les trains doivent effectuer un rebroussement à Haussmann - Saint-Lazare, la gare étant en impasse, ce qui contraint à compter le temps de retournement d'une rame. Des rames roulant à plus de 60 km/h ne permettraient plus de dégager à temps l'une des quatre voies à quai compte tenu des temps d'occupation de la gare. La vitesse ne pourra être relevée qu'une fois le prolongement de la ligne vers l'ouest réalisé[52].

Liste des gares

La ligne E dessert au total 21 gares dont deux dans Paris intra-muros.

          Gare Zone Communes Correspondances[53]
  E1 Haussmann - Saint-Lazare 1 Paris 9e (M) (3) (7) (8) (9) (12) (13) (14)
(RER) (A)
Transilien Ligne J du Transilien Ligne L du Transilien
TER Haute-Normandie
Grandes lignes
    Magenta 1 Paris 10e Gare du Nord :
(M) (2) (4) (5)
(RER) (B) (D)
Transilien Ligne H du Transilien Ligne K du Transilien
TER Picardie
TGV et Grandes lignes
Gare de l'Est
(à pied) :
(M) (4) (5) (7)
Transilien Ligne P du Transilien
TER Champagne-Ardenne

TER Vallée de la Marne
TGV et Grandes lignes
    Pantin 2 Pantin
    Noisy-le-Sec 3 Noisy-le-Sec (T) (1)
        Bondy 3 Bondy (T) (4)
        Le Raincy - Villemomble - Montfermeil 4 Le Raincy, Villemomble, Montfermeil
        Gagny 4 Gagny
        Le Chénay - Gagny 4 Gagny
      E2 Chelles - Gournay 4 Chelles, Gournay-sur-Marne Transilien Ligne P du Transilien
    Rosny - Bois Perrier 3 Rosny-sous-Bois
    Rosny-sous-Bois 3 Rosny-sous-Bois
    Val-de-Fontenay 3 Fontenay-sous-Bois (RER) (A)
    Nogent - Le Perreux 3 Nogent-sur-Marne, Le Perreux-sur-Marne
    Les Boullereaux - Champigny 3 Champigny-sur-Marne
    Villiers-sur-Marne - Le Plessis-Trévise 4 Villiers-sur-Marne, Le Plessis-Trévise
    Les Yvris - Noisy-le-Grand 4 Noisy-le-Grand
    Émerainville - Pontault-Combault 5 Émerainville, Pontault-Combault
    Roissy-en-Brie 5 Roissy-en-Brie
    Ozoir-la-Ferrière 5 Ozoir-la-Ferrière
    Gretz-Armainvilliers 5 Gretz-Armainvilliers
  E4 Tournan 5 Tournan-en-Brie Transilien Ligne P du Transilien

(Les gares en gras servent de départ ou de terminus à certaines missions)

Exploitation

Une rame Z 22500 en gare de Chénay-Gagny, en mai 2011.

La ligne E est une ligne entièrement exploitée par la SNCF, qui fonctionne de 5 h 00 à 1 h 00 du matin, à l'aide de cinquante-trois rames de type Z 22500.

Depuis le 31 mars 2004, la ligne bénéficie de la certification « NF Services ». Gage de qualité, elle s'appuie sur 22 critères classés selon quatre catégories : les services en gare, à bord des trains, en gare et à bord des trains, et à distance. Elle a été délivrée par AFNOR Certification, organisme certificateur indépendant chargé de contrôler ces critères[44].

Exceptionnellement, le service peut devenir continu, c'est-à-dire effectué 24 h/24, à l'occasion d'évènements importants comme la Fête de la Musique et la nuit du Nouvel An. À cette occasion, le service nocturne, intitulé « Service Grande Nuit », est assuré à raison d'un départ par heure de Gare de l'Est (les gares souterraines de Magenta et Haussmann - Saint-Lazare n'étant pas ouvertes) pour Meaux via Chelles-Gournay, et de Gare de l'Est pour Tournan. Tous les trains desservent alors toutes les gares du parcours.

Noms des Missions

Écran Infogare en place depuis la mise en service d'Eole, en gare de Bondy, en mai 2011.
Écran Infogare mis en place plus récemment, en gare de Chénay-Gagny, en mai 2011.

Les codes missions de la ligne E du RER sont composés de quatre lettres. Depuis le 10 décembre 2007, chaque lettre a une signification bien particulière, entraînant une refonte complète de l'ancien système.

1re lettre : la destination du train

La première lettre renseigne sur la destination finale du train :

2e lettre : le type de desserte après la gare de Magenta

Après la gare de Magenta, certains trains sont omnibus, d'autres font des sauts de puces… Pour répertorier les différents cas, quatre voyelles sont utilisées :

  • A : dessert Noisy-le-Sec, Val de Fontenay et toutes les gares à partir de Villiers-sur-Marne ;
  • I : dessert Val de Fontenay puis toutes les gares à partir de Villiers-sur-Marne (branche Tournan) OU dessert toutes les gares à partir de Noisy-le-Sec (branche Chelles) ;
  • O : (pour Omnibus) dessert toutes les gares du parcours au-delà ;
  • Y : dessert Pantin puis toutes les gares à partir de Villiers-sur-Marne.

3e lettre : précisions sur la desserte du train

Une rame Z 22500 assurant la mission COHI en gare de Gagny, en mai 2011.

La ligne E du RER assure différents types de desserte. Les lettres codes des gares terminus réguliers sont utilisées pour mettre en évidence la gare de départ de chaque train et pour préciser la gare à partir de laquelle une desserte omnibus est assurée.

4e lettre : le tronçon desservi

La ligne E du RER emprunte plusieurs branches. Trois voyelles sont utilisées pour différencier les branches empruntées par les trains.

  • A : branche de Tournan ;
  • I : branche de Chelles - Gournay ;
  • Y : trains circulant uniquement entre Haussmann et Magenta.

Tableau des Codes Missions

Une rame Z 22500 assurant la mission VOHA en gare de Noisy-le-Sec, en avril 2008.
Destinations Codes Missions
Roissy-en-Brie BOTA
Chelles-Gournay CISI, COHI, CONI, CUSI
Nogent-Le Perreux DOHA
Émerainville - Pontault-Combault EAVA, EOHA
Gagny GISI
Gretz-Armainvilliers GAVA, GOHA
Haussmann - Saint-Lazare HAVA, HISI, HIVA, HOCI, HONY, HOTA, HOVA
Pantin KOHA
Magenta NOCI, NOHY, NUSI
Le Raincy - Villemomble - Montfermeil ROHI
Noisy-le-Sec SOHA
Tournan TAVA, TIVA, TOBA, TOHA, TOVA, TYHA
Villiers-sur-Marne - Le Plessis-Trévise VOHA, VOTA

En italique, sont indiquées les missions non régulières mises en place en cas de perturbations (travaux, grève...)

Exemples :

  • VOHA = V en direction de Villiers-sur-Marne, O omnibus, H venant d'Haussmann et A desservant la branche Tournan ;
  • HIVA = H en direction d'Haussmann, I dessert Val-de-Fontenay et Magenta, V omnibus jusqu'à Villiers-sur-Marne, A desservant la branche Tournan ;
  • CONI = C en direction de Chelles, O omnibus, N venant de Magenta et I desservant la branche Chelles.

Plan de transport de la ligne

En situation normale

Heures de pointe
Une rame Z 22500 assurant la mission HIVA, en gare de Villiers sur Marne - Le Plessis-Trévise, en mai 2011.

Pendant les heures de pointe, la grille horaire de la ligne prévoit 16 trains par heure sur le tronc commun, soit un train toutes les 3 à 6 minutes dans les deux sens[54].

Dans le sens de la pointe, l'offre de transport comprend[54] :

Une rame Z 22500 en provenance des ateliers, allant assurer au départ de Magenta, la mission HONY, en avril 2008.

En contre-pointe, l'offre de transport comprend[54] :

Heures creuses
Une rame Z 22500 assurant la mission TAVA, entrant en gare des Yvris - Noisy-le-Grand, en mai 2011.

Pendant les heures creuses, la grille horaire de la ligne prévoit 10 trains par heure sur le tronc commun, soit un train toutes les 3 à 8 minutes dans les deux sens[54].

Du lundi au vendredi : Entre la pointe de matinée et la pointe de soirée, l'offre de transport comprend[54] :

Samedis, dimanches et fêtes : Ce plan de transport est généralisé à l'ensemble de la journée, c'est-à-dire du début de service à 22 h 00[54].

Soirée

Tous les soirs, après 22 h 00 (heure à Haussmann), la grille horaire de la ligne prévoit désormais 8 trains par heure sur le tronc commun, soit un train toutes les 7 à 8 minutes dans les deux sens[54] :

En situation perturbée

Écran Infogare, en gare de Bondy, relatant le mouvement social de novembre 2007. À cette occasion, les trains partaient et aboutissaient à la Gare de l'Est.

Une situation dite « perturbée » est une situation qui modifie le plan de transport. Elle peut être programmée, permettant par exemple des opérations de maintenance de la voie, ou inopinée, suite à divers incidents d'exploitation[55].

Pour y faire face, la SNCF met à profit les différents points de retournement qui sont à sa disposition, notamment en cas d'important retard de train. Par exemple, si le train devait se rendre à Haussmann - Saint-Lazare, il sera limité à Magenta afin d'éviter de perturber le plan d'occupation des voies de la gare Haussmann - Saint-Lazare. En effet, cette gare étant en cul-de-sac sans tiroir de retournement en arrière-gare, le moindre retard perturbe les circulations ; plus il est important, plus sa répercussion perturbera le trafic.

En cas de problèmes ou de travaux dans le secteur de Villiers-sur-Marne, la SNCF a tendance à limiter les missions à destination de Villiers-sur-Marne, en gare de Nogent - Le Perreux. En cas de problèmes ou de travaux à Haussmann - Saint-Lazare, elle a tendance à faire terminer une partie des missions en gare de Magenta et l'autre partie en gare de Paris-Est.

Néanmoins, elle privilégiera les terminus réguliers comme Magenta (si réception sur les voies centrales) ou Villiers-sur-Marne (si réception sur la voie médiane) par exemple, qui sont conçus pour permettre des retournements ne perturbant pas le trafic. Ceci n'est pas le cas, par exemple, en gare de Nogent - Le Perreux, où les trains doivent nécessairement cisailler les voies du sens contraire, bloquant ainsi les autres circulations (Grandes Lignes, Transilien, Fret...) durant le temps de l'opération. Cette caractéristique encourage la SNCF à ne l'utiliser qu'en dernier recours, privilégiant la fluidité des circulations.

Dans le cas d'un mouvement social, un plan de transport spécifique est mis en place en fonction du nombre de conducteurs non grévistes. Ainsi, si le nombre de trains en circulation prévus est trop faible dans Paris, la SNCF fermera exceptionnellement, pour des raisons de sécurité, les gares d'Haussmann - Saint-Lazare et de Magenta. De ce fait, le terminus de l'ensemble des trains sera reporté en gare de Paris-Est. Les dessertes habituelles sont alors généralement maintenues mais avec des fréquences moins importantes.

Temps de parcours moyens

Une rame Z 22500 assurant la mission HORE (actuel HAVA) en gare de Gretz-Armainvilliers, en mars 2006.

Les temps de parcours sont donnés à titre indicatif et varient selon les trains et leur sens de circulation (cf. horaires). Ils peuvent aussi évoluer en cas de retards dus à des évènements imprévus[54].

Sur la branche Chelles, en temps normal, tous les trains pour Chelles desservent toutes les gares du parcours. Ainsi Haussmann est à 4 minutes de Magenta, 9 de Pantin, 13 de Noisy-le-Sec, 16 de Bondy, 19 du Raincy, 21 de Gagny, 24 du Chenay et 27 minutes de Chelles. Ce temps de parcours peut atteindre 30 minutes dans le sens de la pointe aux heures de pointe.

Sur la branche Villiers / Tournan, en temps normal, tous les trains qui sont terminus Villiers desservent toutes les gares du parcours. Ainsi Haussmann est à : 4 minutes de Magenta, 8 de Pantin, 13 de Noisy-le-Sec, 16 de Rosny-Bois Perrier, 19 de Rosny-sous-Bois, 22 de Val de Fontenay, 25 de Nogent - Le Perreux, 28 des Boullereaux et à 32 minutes de Villiers.

Quant aux trains qui ont pour terminus Tournan, il existe trois types de desserte, qui font varier le temps de parcours entre les deux terminus de 4 à 11 minutes environ, en moyenne. Ainsi :

  • sans la desserte de Noisy-le-Sec, Haussmann est à 4 minutes de Magenta, 14 de Val de Fontenay, 20 de Villiers, 24 des Yvris, 28 d'Émerainville, 31 de Roissy-en-Brie, 35 d'Ozoir, 39 de Gretz et 44 minutes de Tournan ;
  • avec la desserte de Noisy-le-Sec, Haussmann est, cette fois-ci, à 4 minutes de Magenta , 11 de Noisy-le-Sec, 17 de Val de Fontenay, 24 de Villiers, 27 des Yvris, 31 d'Émerainville, 34 de Roissy-en-Brie, 38 d'Ozoir, 42 de Gretz et 48 minutes de Tournan ;
  • avec une desserte de toutes les gares du parcours, Haussmann est, dans ce dernier cas, à 4 minutes de Magenta, 8 de Pantin, 13 de Noisy-le-Sec, 16 de Rosny-Bois Perrier, 19 de Rosny-sous-Bois, 22 de Val de Fontenay, 25 de Nogent, 28 des Boullereaux, 31 de Villiers, 35 des Yvris, 39 d'Émerainville, 42 de Roissy-en-Brie, 46 d'Ozoir, 50 de Gretz et 55 minutes de Tournan.

L'information en temps réel

Écran Infogare de type LCD, en gare de Gagny, en mai 2011.

Toutes les gares de la ligne sont équipées d'écrans de téléaffichage de type Infogare, installés sur tous les quais des gares concernées. Ils annoncent en temps réel, les six prochains trains desservant la gare et délivrent des informations à caractère conjoncturel. Ces écrans sont assistés par un système de sonorisation et d’assistance vidéo des quais. En effet, chaque gare est équipée d’un réseau de caméras pour la prise de vue des voies à quais.

L’information des voyageurs, la visualisation des images des gares des Yvris à Gretz sont réalisées depuis le point d'information banlieue (PIB) d’Émerainville, entité créée à cet effet tandis que le PIB de Tournan-en-Brie réalise l’information voyageurs et l’exploitation des images locales de sa gare[25].

À bord des trains, un système sonore d'information des voyageurs indique la desserte du train, au début du parcours principalement et aux gares importantes, les gares non desservies et permet également la diffusion d'information en cas de situation perturbée. De nouveaux écrans Infogare de type LCD ont été installés en gares de Gagny[56] et de Chelles - Gournay, suite aux travaux de reconstruction ou de rénovation de ces gares, réalisés de 2006 à 2008[57].

Matériel roulant

Article détaillé : Z 22500.
Une rame Z 22500 sans voyageurs, en gare d'Émerainville - Pontault-Combault, en novembre 2007.

En 1989, la SNCF et la RATP et la SNCF s'étant associées afin d'acquérir ensemble de nouvelles rames à deux étages, dans le but de réduire les risques industriels et de permettre une réduction des coûts d’achat du matériel par des économies d'échelle, la première anticipant l'achat de trains pour la future ligne Eole dont sa construction venait d'être décidée et la seconde devant acheter des trains plus capacitaires afin de lutter dans la surcharge des trains. Ainsi, de leur collaboration avec le consortium GEC-Alsthom CIMT et à ANF-Industrie[11], naîtra le Matériel d'Interconnexion à 2 Niveaux (MI 2N)[11].

En novembre 1992, la SNCF conclut un marché pour la livraison de 103 rames de type MI 2N spécifiques à la ligne Eole, dont 53 commandés ferme[10]. Les 53 rames seront livrées entre le 10 mars 1996 et le 1er janvier 2000[58]. Elles rames devaient permettre d’assurer les dessertes alors prévues à la mise en service d'Eole, c'est-à-dire celles issues de l'avant-projet de 1991 : Saint-Lazare - Chelles-Gournay / Villiers-sur-Marne / Le Plant-Champigny[16].

Or, en 1996, compte tenu que la ligne n'était pas encore ouverte, les travaux ayant pris du retard[33], et que la branche vers le Plant-Champigny a été abandonnée[17], les rames livrées restent sans utilisation réelle alors que la période de garantie du constructeur a débuté (les rames ayant été reçues). La SNCF décide par conséquent de les mettre en service voyageurs de manière à détecter le plus rapidement possible d’éventuels défauts ou problèmes : c'est l’origine du détachement d’éléments vers Paris Saint-Lazare.

Les quais hauts de la gare des Vallées, gare située sur la liaison Paris - Nanterre, en août 2010.

Ainsi, à partir du 29 novembre 1998, douze rames effectuent des navettes entre Paris - Saint-Lazare et Nanterre - Université, relation desservant des gares équipées de quais hauts. Ces rames avaient leur composition réduite à quatre caisses (au lieu des cinq de base), de manière à s'adapter à la faible longueur des quais. Cette adaptation leur permettait de circuler si nécessaire en unité multiple, c'est-à-dire avec deux éléments couplés ensemble. Le reste des rames effectuait pendant ce temps, des tours d'essais en service commercial sur les futures relations RER, en composition normale, au départ de la gare de l'Est, le tunnel parisien n'ayant pas encore été livré[59].

Le 14 juillet 1999, Eole est partiellement mise en service, ne reliant encore qu'Haussmann - Saint-Lazare à Chelles - Gournay. D'ailleurs, à l'occasion de l'inauguration de la ligne, plusieurs rames bénéficièrent d'un pelliculage spécial dont la rame 09E[38]. Afin de permettre la mise en service de la seconde branche, le 30 août 1999, la majorité des rames en détachement doivent revenir. Il ne reste alors que cinq rames détachées.

Dès lors, pour faciliter la gestion du parc, toutes les rames, anciennement ou encore détachées, eurent leur composition portée à cinq caisses comme leurs sœurs, ce qui rendit les circulations en unité multiple impossibles sur Saint-Lazare. Les rames détachées pouvaient revenir sur la ligne RER et inversement, sans devoir rajouter une caisse[59].

Entre début 2001 et décembre 2003, les rames 4E, 10E, 28E, 29E et 52E assurèrent des services sur Saint-Lazare[27].

Une rame Z 22500 en gare origine de Tournan, en avril 2008.

Le 14 décembre 2003, à l'occasion de la mise en service de la branche Tournan, le détachement prit définitivement fin[59]. D'ailleurs, à cette occasion, jusqu'en janvier 2004, les rames 09E et 47E bénéficièrent à leur tour, d'un pelliculage spécial[27]. Le détachement des rames MI 2N à Paris-Saint-Lazare s’acheva également grâce à la réception d’éléments Z 20900 à quatre caisses. La présence de ces rames MI 2N permit de rénover à un rythme élevé, les rames Z 6400 à Saint-Pierre-des-Corps[59].

Depuis le prolongement de la ligne, l'ensemble des rames détachées sont revenues, mais elles ne suffisent pas à assurer l'ensemble des dessertes dans de bonnes conditions. Cela s'explique par le fait que le prolongement à Tournan est plus long que celui auparavant prévu vers Le Plant-Champigny : Tournan est à 44/55 minutes d'Haussmann[54] alors que Le Plant-Champigny devait être à seulement 24 minutes d'Haussmann[31].

De ce fait, les 53 rames, ayant été commandées à l'époque où la desserte du Plant-Champigny était encore envisagée, sont pas suffisantes. La SNCF est, par conséquent, obligée d'assurer durant les heures de pointe, certains trains en composition réduite : un train court au lieu d'un train long.

Il faudra attendre le prolongement à l'ouest et une commande de matériel roulant complémentaire pour espérer avoir un parc de rames suffisamment important, pour assurer l'ensemble des trains prévus, dans les configurations les plus adaptées à leur fréquentation.

Ateliers

Article détaillé : Ateliers du RER et Transilien.

Le matériel roulant de la ligne E est entretenu au sein des ateliers du technicentre de Paris-Est, situé à Noisy-le-Sec en Seine-Saint-Denis[60], rénovés à l'occasion de la création de la ligne[9].

Il assure aujourd'hui la maintenance de l'ensemble des rames de la ligne Eole, ainsi que celle des autres rames du réseau Transilien de Paris-Est : les vingt-huit rames Z 20500, les trente rames inox de banlieue (RIB) de la ligne Transilien P et les quinze tram-trains U 22500 de la ligne T4[60].

Le site de maintenance dispose d'un atelier de visite de 210 mètres de long sur 90 mètres de large équipé de dix voies spécialisés : une dans le levage simultané, une autre dans la dépose d'organes, deux dans le nettoyage, deux autres sur fosse dédiées au tram-train et quatre dernières également sur fosse pour les autres matériels roulants. L'atelier dispose également de nacelles élévatrices mobiles ainsi que de ponts roulants. Il dispose également d'un faisceau extérieur sur lequel sont assurées les opérations de courte durée (dépannage) et de nettoyage. Il est composé de dix-neuf voies, chacune longue de 245 mètres : cinq voies sont sur fosse avec un accès aux toitures des trains et quatorze voies sur terre plein dont quatre équipées de quais[60].

Le personnel d'exploitation

Les agents de conduite

Les agents de conduite ne sont pas uniquement affectés à la ligne E. En effet, les conducteurs de la ligne, dépendant de la région Paris-Est, peuvent ainsi également assurer les trains de la ligne P, par exemple.

La gestion de la ligne

Le COT peut décider de modifier la desserte d'un train si cela est nécessaire. Ici, un train a été rendu exceptionnellement omnibus pour Tournan (code TARI, actuel TOHA), en gare de Noisy-le-Sec, en 2007.

La gestion opérationnelle de la ligne E est assurée par les agents du centre opérationnel Transilien (COT) des lignes E et P.

Le COT des lignes E et P a pour objectif d'assurer l'exécution du plan de transport des lignes E du RER et P du Transilien, en prenant si nécessaire les mesures visant à optimiser la gestion des moyens tant en matériel (trains) qu'en personnel (agents de conduite,...), que ce soit en situation normale comme en situation perturbée. Le plan de transport exprime les souhaits exprimés par le STIF, l'autorité organisatrice des transports en Île-de-France en termes d'horaires, de dessertes des trains... et détermine entre autres la composition des trains (train court ou long).

Le COT gère également les perturbations qu'elles soient d'origine interne à la SNCF (train en panne, train avarié...) ou d'origine externe (tirages de signaux d'alarme abusifs, vandalisme, agression, obstruction de la fermeture des portes, intempéries, accident de personne...), quitte à adapter le plan de transport afin de permettre un retour à la normale du trafic, le plus rapidement possible et dans les meilleures conditions, en supprimant le minimum de trains et en tentant de réduire les retards. De ce fait, il est également chargé de communiquer à la clientèle, les informations concernant l'état du trafic et, si nécessaire, ses conséquences sur le plan de transport (trains retardés, supprimés, mise en place de bus de remplacement), afin de pouvoir lui offrir la meilleure qualité de service possible.

La circulation des trains

La circulation des trains proprement dite est gérée par les régulateurs du centre opérationnel de gestion des circulations (COGC) de Paris-Est.

Les COGC contrôlent des secteurs de circulation et des postes d'aiguillage, de technologie très variée, du poste mécanique des années 1930 au poste d'aiguillage à relais à commande informatique (PRCI). Ils dépendent de la branche SNCF Infra, et sont chargés de l'exploitation de l'ensemble des circulations ferroviaires qu'elles soient SNCF (TER, Transilien, Fret...) ou d'autres entreprises ferroviaires, tout en garantissant un accès équitable à toutes ces activités et entreprises, pour le compte de Réseau Ferré de France (RFF), propriétaire des voies du réseau ferré national depuis 1997.

Le COT des lignes E et P est ainsi un des « clients » du COGC de Paris-Est, au même titre que le sont les centres de gestion du TER Vallée de la Marne, du TER Champagne-Ardenne, des lignes Intercités, de la LGV Est européenne...

Les points noirs de la ligne

La gare d'Haussmann - Saint-Lazare est aujourd'hui saturée, parce qu'elle est utilisée depuis la mise en service de la ligne comme terminus alors qu'elle n'était pas initialement conçue pour cet usage. En effet, elle ne peut accueillir qu’un nombre limité de trains par heure, compte tenu de sa configuration en cul-de-sac sans tiroir de retournement en arrière-gare. Le temps de retournement des trains est ce fait limité au maximum, soit à dix minutes, permettant à chacune des quatre voies dont dispose la gare de recevoir au plus, quatre trains par heure.

Par conséquent, la ligne ne peut faire circuler au maximum dans Paris que seize trains, ce qui correspond exactement au nombre de trains actuellement en circulation durant les heures de pointe : huit trains pour Chelles, quatre trains pour Villiers-sur-Marne et quatre autres pour Tournan. De ce fait, seul le prolongement de la ligne à l'ouest de la gare pourra permettre une augmentation des fréquences dans Paris, voire au-delà.

La gare de Magenta possède, depuis l'origine, quatre voies à quai dont deux voies intérieures d'où le retournement des trains vers la banlieue Est est possible sans occasionner de cisaillement. Toutefois, l'absence d'escalier entre les deux quais du côté du pôle Saint-Denis limite cette possibilité de retournement à la seule voie paire.

Le viaduc de Nogent - Le Perreux, en juillet 2010. Commun avec la ligne de Grande Ceinture, ce viaduc est long de 463 mètres et permet de franchir la vallée de la Marne. Seulement doté de deux voies, il est aujourd'hui saturé.

Enfin, après Nogent - Le Perreux, la ligne Paris - Mulhouse, que les trains de la branche Tournan empruntent, passe de quatre à deux voies. Par conséquent, toutes les circulations empruntent les mêmes voies, posant de ce fait des problèmes de saturation. En effet, la ligne de Mulhouse reçoit de nombreux trains en plus de ceux du RER E : les trains de la Ligne P du Transilien en direction de Provins et de Coulommiers, les trains de voyageurs (TER Champagne-Ardenne et Intercités) et les trains de marchandises. D'ailleurs, la création de la branche vers le Plant-Champigny a été abandonnée entre autres pour cette raison[17]. Néanmoins, la ligne est plus loin dotée de quatre voies sur un court tronçon afin de permettre des dépassements, entre les gares d'Émerainville - Pontault-Combault et de Roissy-en-Brie.

Cependant, malgré le besoin apparent de deux voies supplémentaires, la réalisation du projet est retardée à cause de son coût et des nombreuses expropriations qui seraient nécessaires à sa réalisation[42]. Toutefois, depuis 2007, les liaisons à grande vitesse en direction de Strasbourg (TGV Est) allègent fortement la croissance du trafic, la capacité résiduelle étant toute dévolue à l'Île-de-France et à la Champagne-Ardenne. Ce phénomène pourrait s'intensifier dès la fin de l'année 2011 avec la mise en service du TGV Rhin-Rhône[61].

Tarification et financement

La tarification de la ligne est identique à celle en vigueur sur tout le reste du réseau et est accessible avec les mêmes titres de transport. Le prix d'un billet Île-de-France varie en fonction de la distance. Comme pour toutes les autres relations Transilien, un carnet de dix tickets offre 20 % de réduction sur le plein tarif ou le demi-tarif. Il est en revanche possible d'emprunter la ligne dans Paris intra-muros avec un simple ticket t+, avec une ou plusieurs correspondances possibles avec les autres lignes de métro ainsi que le RER.

Le financement du fonctionnement de la ligne (entretien, matériel et charges de personnel) est assuré par la SNCF. Cependant, les tarifs des billets et abonnements dont le montant est limité par décision politique ne couvrent pas les frais réels de transport. Le manque à gagner est compensé par l'autorité organisatrice, le STIF, présidé depuis 2005 par le président du Conseil régional d'Île-de-France et composé d'élus locaux. Il définit les conditions générales d'exploitation ainsi que la durée et la fréquence des services. L'équilibre financier du fonctionnement est assuré par une dotation globale annuelle aux transporteurs de la région grâce au versement transport payé par les entreprises et aux contributions des collectivités publiques[62].

Projets

Une rame du métro 11, à la station Place des Fêtes, en septembre 2008.

Les années à venir seront principalement marquées par l'ouverture de la gare Rosa Parks à Paris entre les gares de Magenta et de Pantin ainsi que par le prolongement de la ligne à Mantes-la-Jolie via La Défense et Nanterre. De plus, le RER E offrira prochainement de nouvelles correspondances avec d'autres lignes de transport en commun :

2015 : Gare Rosa Parks

Article détaillé : Gare Rosa Parks.
Le futur emplacement de la gare Rosa Parks, en mai 2010.

Une nouvelle gare sur le RER E sera ouverte fin 2015, entre les gares de Magenta et de Pantin, dans le 19e arrondissement de Paris, à l’angle des rues de Crimée et Gaston-Tessier : la gare Rosa Parks, anciennement appelée Évangile. Elle permettra de desservir le quartier de la Porte d’Aubervilliers, en substitution de la gare initialement prévue à La Villette-Aubervilliers[71],[63].

La création du pôle intermodal de Rosa Parks s’inscrit dans un vaste programme de création ou de rénovation de pôles d’échanges avec pour objectif de favoriser les déplacements en transport en commun de banlieue à banlieue et de faciliter l’accès aux différents modes de transports. En effet, il constituera un véritable point de maillage entre le RER E, le T3 Est et à terme le T8. Cette opération s’inscrit dans le projet urbain Paris Nord-Est, afin de constituer un vrai quartier autour du futur pôle en continuité avec les quartiers existants[72].

La nouvelle gare, qui se situera à trois minutes de Magenta et à sept minutes d'Haussmann - Saint-Lazare, devrait accueillir 68 200 voyageurs chaque jour. L’opération est inscrite au Contrat de Projets État – Région Île-de-France 2007-2013. Le coût de réalisation des infrastructures de l’ensemble du projet s’élève à 130 millions d’euros aux conditions économiques de 2008, répartis entre la région Île-de-France (51,24 %), la Ville de Paris (25,68 %), l'État (22,66 %) et RFF (0,42 %)[73]. L’optimisation du tracé et le passage à une gare disposant de deux voies encadrant un quai central, ont permis de réduire les coûts initialement estimés. De plus, l’acquisition de nouvelles rames pour faire face aux arrêts supplémentaires est estimée à 50 millions d'euros[72].

En termes d'exploitation, dans l’attente du prolongement de la ligne à l’ouest, tous les trains de la ligne marqueront l'arrêt dans cette gare, soit 16 trains par heure dans le sens de la pointe (en direction de Paris le matin, et en direction de la banlieue le soir) et 12 dans l'autre sens (en direction de la banlieue le matin, et en direction de Paris le soir)[63].

2020 : Extension à Mantes-la-Jolie

Article détaillé : Prolongement de la ligne E du RER à l'ouest.
La gare de Mantes-la-Jolie, en novembre 2009.

Le projet consiste à prolonger d’ici à 2020, la ligne RER, de la gare d'Haussmann - Saint-Lazare à la gare de Mantes-la-Jolie en passant par le quartier d’affaires de La Défense[74].

Pour ce faire, la ligne empruntera un nouveau tunnel de huit kilomètres environ entre Haussmann - Saint-Lazare et La Défense. Au sortir de ce tunnel, à Nanterre, elle rejoindra les voies ferrées existantes de la ligne Paris - Le Havre et remplacera les trains de la ligne J (Paris-Saint-Lazare à Mantes-la-Jolie par Poissy) effectuant la liaison avec Mantes-la-Jolie par Poissy. Le raccordement de la voie nouvelle au réseau Saint-Lazare se fera à Nanterre par le biais d'un ouvrage d’art. La réalisation du projet impliquera également des aménagements des voies et des gares situées entre Poissy et Mantes-la-Jolie[74].

Le prolongement desservira douze gares[75] dont trois nouvelles gares. La première gare sera située à la Porte Maillot[76] en souterrain, entre le terre-plein central de l’avenue de la Grande Armée et le Palais des congrès de Paris[77], la seconde à La Défense, sous le Centre des nouvelles industries et technologies (CNIT)[78] et la dernière en surface, à Nanterre, dans le quartier des Groues (Nanterre-La Folie)[79].

Le projet de prolongement du RER E à l’ouest a été conçu pour faciliter les déplacements quotidiens en Île-de-France et accroître les capacités de transport vers les pôles d’emploi parisiens[74], en particulier celui de La Défense. L'extension doit permettre d’améliorer la desserte de Seine-Aval, en régularité, temps de parcours et facilité d’accès aux principaux pôles d’emploi franciliens. Il doit également permettre une augmentation de l’offre de transport entre Poissy et Mantes-la-Jolie, et faciliter les migrations pendulaires des habitants de l’est francilien. L'extension doit aussi améliorer l’accès au pôle des gares Paris-Nord/Paris-Est ainsi qu’à l’aéroport de Roissy depuis la banlieue Ouest.

La réalisation du projet permettra le renforcement du maillage des réseaux ferrés franciliens et rendra les trajets des usagers plus directs, rapides et plus fiables. Il contribuera au délestage du RER A et par conséquent au soulagement de la gare de Châtelet - Les Halles et du tronçon Gare du NordChâtelet - Les Halles des lignes RER B et RER D, et à délester le réseau ferré de la gare Saint-Lazare, ce qui améliorerait notamment la ponctualité des trains normands[74].

Dans le cadre du projet, le renforcement de la desserte de la gare de Pont-Cardinet peut être envisagé, et un système d’exploitation sera mis en place afin de satisfaire aux objectifs de performance, à l’arrivée du nouveau matériel roulant[74].

Le coût du projet est estimé entre 2,2 et 2,8 milliards d’euros hors taxe. Cette estimation sera à compléter par des investissements liés et connexes au projet. À ce stade des réflexions, les financeurs potentiels sont l’État, la région Île-de-France et les départements concernés (notamment Paris au travers du Plan de mobilisation des transports)[74].

L'exploitation de la ligne prévoit que les trains en provenance de l'est auront leur terminus en gare de La Folie (16 trains par heure sur la base des cadences actuelles et hors extension de la branche E2 à Meaux) et ceux en provenance de l'ouest à Magenta ou à Rosa Park (6 trains par heure). Ce schéma d'exploitation minimise les risques de propager les incidents d'exploitation sur l'ensemble de la ligne. Il permet d'obtenir une bonne fréquence dans Paris avec 22 trains à l'heure en période de pointe entre La Folie et Magenta. Il a aussi pour avantage de ne pas nécessiter d'augmentation du nombre de trains à mettre en circulation sur les lignes en direction de Poissy et Mantes, qui sont saturées. L'inconvénient est de nécessiter une grosse infrastructure pour retourner les trains à La Folie (cinq voies de retournements à l'ouest de la gare).

Après 2020 : Autres extensions

Extension à Meaux

La gare de Meaux, en mars 2011.

Le prolongement vers l'est, jusqu'à Meaux de la branche E2, qui se termine actuellement à Chelles - Gournay, est inscrit en phase 3 (horizon 2021-2027) du Schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF), adopté par délibération du Conseil régional d'Île-de-France le 25 septembre 2008[80].

Le prolongement de la ligne E jusqu'à Meaux permettrait de mieux desservir cette ville qui, avec 50 000 habitants, est la deuxième ville la plus peuplée du département, après Chelles. Ce projet permettrait de renforcer la desserte du nord du département de Seine-et-Marne, notamment la ville nouvelle de Marne-la-Vallée, avec un deuxième axe lourd de transport en commun en complément de la ligne A du RER. Il permettrait aux usagers de l'actuelle liaison terminus Meaux depuis Paris (Transilien P) de bénéficier d'un accès direct aux pôles de correspondances de Magenta, Haussmann - Saint-Lazare, Porte Maillot et de La Défense. En revanche, la desserte par le RER E, selon le nombre d'arrêts qu'elle comporterait, pourrait mettre plus de temps pour rejoindre Paris que par les trains de la ligne Transilien P.

Ce projet ne pourrait être réalisé qu'après le prolongement de la ligne à l'ouest d'Haussmann - Saint-Lazare, compte tenu de la saturation du terminus actuel. De ce fait, une extension prématurée se traduirait, selon Maurice Testu, directeur des lignes Transilien du réseau Paris Est, par le prolongement des missions actuellement terminus Chelles - Gournay. Les usagers de l'actuelle liaison semi-directe verraient alors inévitablement leur temps de parcours allongé significativement pour rejoindre Paris[81].

Extension au Val Bréon

Histoire
La gare de Marles-en-Brie, en juillet 2010.

À la fin des années 2000, les travaux de la Région sur le schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF) ouvrent la perspective des quinze années à venir et un projet retient toute l’attention des élus : il s’agit du prolongement de la ligne, de la gare de Tournan à la plate-forme de logistique du Val Bréon, également située à Tournan-en-Brie[82],[83].

Au cours de l’année 2007, plusieurs hypothèses de localisation de la future gare sont étudiées, évalués et comparés. Certaines hypothèses étudiées déclenchèrent des réactions de rejet. Dans certains cas, des intérêts très personnels s'y sont mélangés et ont relayé l’approche de l’intérêt général, ce qui n’a pas facilité l’analyse, sans pour autant l'empêcher[82].

Ainsi, en 2008, deux options s’opposent : soit un doublement de la voie de Tournan à Marles-en-Brie, qui deviendrait après réaménagement le nouveau terminus du RER E, soit la création d'un terminus au cœur de la zone d’activités en s’appuyant notamment sur les voies de fret déjà existantes, option préconisée par la SNCF. Rien n'était alors décidé par la communauté de communes du Val Bréon[82].

En juillet 2009, le journal « Le Pays Briard » confirme la réalisation prochaine du prolongement[84].

Le 19 mai 2010, Guillaume Pepy, président de la SNCF, visite, en compagnie des élus locaux, le site du Val Bréon, sur lequel devrait s'implanter le nouveau terminus d'Eole, l'hypothèse d'un prolongement vers Marles-en-Brie ayant été écartée[85]. Pour le président de la SNCF, « c’est un beau projet, intéressant, qui fait sens au plan ferroviaire, avec à la clé une meilleure qualité de service », un projet qui mérite donc « d’être considéré. D’autant qu’il relève aussi d’un accord large entre le conseil régional, RFF, la SNCF et le STIF »[86].

Le projet
En direction du Val Bréon, depuis la gare de Tournan, en avril 2008.

Le projet consiste à prolonger la ligne du RER E de la gare de Tournan au Val Bréon, l'une des plus grandes zones d’activités logistiques d’Île-de-France. Cette zone d'activités dispose d'entrepôts très vastes dans lesquels on trouve, entre autres, les enseignes Conforama, Ikea et Castorama. Elle abrite aujourd'hui plus de 1 000 emplois[85].

Ce prolongement devrait permettre de créer une desserte en adéquation avec le développement de cette zone qui n’est actuellement accessible qu’en voiture et où le nombre de salariés pourrait doubler dans les années à venir, résoudre les difficultés de fonctionnement de la ligne RER, en créant un nouveau site de garage des rames[86], et délester Gretz-Armainvilliers et Tournan-en-Brie des voitures arrivant de l’est du département : « Les abords de la ville sont engorgés : les voitures s’installent le matin et repartent le soir, ce qui constitue un problème quotidien pour les habitants de la ville », confirme le maire de Tournan-en-Brie[85]. En effet, le terminus actuel attire des voyageurs situés dans un rayon d'une cinquantaine de kilomètres autour, profitant du fait qu'Eole rejoint le centre de Paris. Cette affluence devrait d’ailleurs s'accroître une fois la ligne prolongée à l’ouest de Paris[86].

Long de 3,5 kilomètres, le prolongement aboutira dans la gare du Val Bréon, « gare expérimentale du XXIe siècle », c'est-à-dire d’un nouveau type, non seulement au niveau architectural mais également au niveau environnemental, explique Vincent Eblé, président du Conseil général de Seine-et-Marne. En effet, elle sera multimodale, écologique, accessible en vélo comme en bus, innovante dans ses fonctions, n'étant pas seulement un lieu de transit. Elle offrira également de nombreux services à ses voyageurs, comme l'accueil petite enfance, la conciergerie. On devrait également y trouver entre autres un bureau de poste, une bibliothèque, des commerces[85].

Ce projet, résultat d’un accord entre les élus locaux, la région Île-de-France, Réseau ferré de France (RFF), le Syndicat des transports d'Île-de-France (STIF) et la SNCF, est encore à l’étude, sans échéance fixée ni financement précisément étudié. Il devrait coûter entre 40 et 60 millions d'euros[86]. Vincent Eblé reconnaît au moins une faiblesse à ce projet : « La zone du Val-Bréon est peu accessible aux transports en commun. Il faut donc travailler ensemble à l’amélioration de la desserte du Val-Bréon. Nous avons réfléchi à deux projets de desserte de bus avec la communauté de communes. »[85].

Ce prolongement est dans l’intérêt de tous (entreprises, habitants, usagers et SNCF) : « L’exemple même d’un aménagement conciliant mobilité, développement durable et développement économique. » La nouvelle gare permettrait de rendre Eole plus attractive, en créant un appel d’air au niveau des usagers, puisque « Toute amélioration de service se traduit par une plus grande attractivité (Vincent Eblé). Le RER E n'est pas saturé ; en conséquence, cette attractivité ne devrait pas poser de problème (Guillaume Pépy) »[85].

Impact socio-économique

En gare de Magenta, en mars 2007.

Eole a rempli son objectif d'aménagement régional, les habitants de l'est francilien ayant vu leurs trajets nettement améliorés grâce aux correspondances plus pratiques créées dans Paris. La qualité de service est également bonne, le taux d'irrégularité de la ligne étant en moyenne inférieur au reste du réseau Transilien, ce qui a permis de faire du RER E la première ligne certifiée du réseau en mars 2004[87].

Les deux gares parisiennes d'Haussmann et de Magenta ont vu leur trafic progresser respectivement de 83 % et 67 % entre 2000 et 2005. La rapidité de la relation entre ces deux gares et les correspondances proposées ont amené de nombreux voyageurs n'empruntant pas les tronçons du RER E en banlieue à utiliser la nouvelle liaison intra-muros. Ces voyageurs, provenant pour une large part des autres lignes Transilien, représentent 18 % du trafic de la ligne et 39 % de ceux des deux gares parisiennes[88].

L'efficacité du projet Eole pour désengorger le RER A est en revanche plus nuancée. En 2000, le report de voyageurs du tronçon central du RER A vers le RER E est estimé à 2 100 voyageurs à l'heure de pointe du matin, ce qui est très inférieur aux 5 940 voyageurs à l'heure prévus par l'avant-projet rectificatif de 1998. Il faut toutefois prendre en compte la plus faible progression du trafic francilien que celle estimée au début des années 1990[88].

La SNCF estimait, initialement, à 170 000 voyageurs, le nombre de voyageurs prévus à l'ouverture. Au 30 août 1999, elle estimait, cette fois, à deux millions et demi, le nombre de voyageurs ayant emprunté à ce jour la nouvelle ligne RER, c'est-à-dire uniquement sur la liaison vers Chelles, seule en service à ce moment-là[40]. Entre 1998 et 2000, le nombre de voyageurs augmente de 90 %. C'est principalement la meilleure desserte des trois grandes gares parisiennes (Nord, Est, Saint-Lazare) qui a généré un gain de temps important pour une majorité de voyageurs, la liaison entre Magenta (Nord, Est) et Haussmann - Saint-Lazare se faisant désormais en 3 à 4 minutes. Avec l'augmentation de l'offre, tous ces changements auront permis de développer la clientèle[89].

L'offre dans les gares desservies augmenta de 25 % du fait de l'augmentation des fréquences, ce qui permit une hausse de la fréquentation de + 20 % à + 70 % selon les gares (hors tronc commun). La desserte parisienne, qui fut considérablement améliorée fut aussi une source de cette hausse[89]. En effet, les trains avaient comme terminus la gare de l'Est et désormais ils offrent une meilleure intermodalité et sont en correspondance avec trois lignes de RER ainsi qu'avec huit lignes de métro[89], la ligne 14 du métro n'ayant atteint Saint-Lazare qu'en 2003.

La gare de Chelles - Gournay, en octobre 2007.

Avec l'arrivée d'Eole, la plupart des gares de la ligne ont été labellisés Transilien et bénéficient, en principe, d'une présence humaine jusqu'au dernier train. Cette labellisation a nécessité des aménagements légers (confort, ambiance, accessibilité, signalétique). Les gares, hors tronc commun, ont fait l'objet d'aménagements dans ce cadre. Certaines d'entre elles ont même été réaménagées dans le cadre de pôles « Plan de déplacements urbains (PDU) », avec, à la clef, une meilleure accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (PMR), une meilleure intermodalité, un meilleur confort durant l'attente du train, des cheminements, etc.

Ainsi, les gares du Raincy et de Noisy-le-Sec ont fait l'objet de rénovation et d'aménagement, toutes deux en 2002. La gare de Nogent-le-Perreux a été refaite plus récemment. La gare de Chelles a été reconstruite dans le cadre des travaux du TGV Est en passant de quatre à six voies ; les travaux débutés en 2004 se sont terminés en septembre 2007 par l'inauguration de la gare reconstruite. La gare de Gagny a aussi bénéficié d'une rénovation ; les travaux commencés en 2007 se sont achevés au printemps 2008.

Annexes

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Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Collectif, EOLE, le RER qui vient de l'est, Hors-série, éd. La Vie du Rail, octobre 1998, 98 p.
  • Bernard Collardey, Les trains de banlieue, tomes II, éd. La Vie du Rail, 1999, 335 p. (ISBN 2902808763)
  • Jean Tricoire, Le RER - Le Réseau francilien, éditions RATP, 2002, 144 p.
  • Magazine Rail passion hors-série no 9, Spécial Île-de-France, novembre 2006, 98 p.

Notes et références

  1. a, b et c Transilien.com - "Actus Ligne E", consulté le 27 mai 2011
  2. Portail du Gouvernement - "Grand Paris Express, le tracé du futur réseau de transports d'Ile-de-France est dévoilé"
  3. dont 50000 dans Paris entre Haussmann Saint Lazare et Magenta), 190 000 le samedi et 106 000 le dimanche
  4. a, b, c, d et e [PDF] RFF - Bilan LOTI de l'Interconnexion du RER D Châtelet-Gare de Lyon, p. 13
  5. [PDF] RFF - Bilan LOTI de l'Interconnexion du RER D Châtelet-Gare de Lyon, p. 16
  6. Vidéo INA - SNCF : Éole
  7. a, b, c et d [PDF] RFF - Bilan LOTI du RER E, p. 12 et 13
  8. [PDF] STIF - Dossier d'objectifs et de caractéristiques principales Prolongement du RER E (EOLE) à l'Ouest, 9 décembre 2009, p.  12 et 13
  9. a, b et c [PDF] RFF - Bilan LOTI du RER E, p. 20 et 21
  10. a, b, c, d, e et f [PDF] RFF - Bilan LOTI du RER E, p. 24 et 25
  11. a, b et c Symbioz.net - Le MI2N
  12. a, b, c, d, e, f et g [PDF] RFF - Bilan LOTI du RER E, p. 14 et 15
  13. a et b [PDF] RFF - Bilan LOTI du RER E, p. 36
  14. a, b et c [PDF] RFF - Bilan LOTI du RER E, p. 18 et 19
  15. Bernard Collardey, Les Trains de banlieue, tome II, p. 261
  16. a et b [PDF] RFF - Bilan LOTI du RER E, p. 45
  17. a, b, c, d, e, f, g et h [PDF] RFF - Bilan LOTI du RER E, p. 16 et 17
  18. Vidéo INA - « Tunnel sous Paris » (12/04/1994)
  19. a, b, c et d Vidéo INA - « Histoire du projet Eole » (12/07/1999)
  20. d'après d'une brochure « Éole - la ligne E du RER » de la SNCF datant d'avril 1999
  21. a et b Vidéo INA - Éole 12/04/1994
  22. Bernard Collardey, op. cit., p. 262
  23. [PDF] BAHN.VILLE RER E
  24. a, b, c, d, e, f, g, h et i Bernard Collardey, op. cit., p. 263
  25. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l et m Métro-pole - « Éole souffle vers l'Est », article du 17 juin 2003
  26. Les essais du nouveau matériel MI2N
  27. a, b et c Métro-pole.net - « Matériel Interconnexion à 2 Niveaux (MI 2N) »
  28. Site municipal de Paris - Débats du conseil municipal du 28 octobre 1996
  29. L'Express - Le cocon troué de la rue Papillon, article du 17 juin 1999
  30. Site du Sénat - Reprise des travaux du chantier Éole
  31. a et b Brochure datant de 1993
  32. Vidéo INA - Inauguration d'Éole 12/07/1999
  33. a, b, c et d Vidéo INA - « ÉOLE/Coût financier/Coût humain » (12/07/1999)
  34. a et b EOLE, le RER qui vient de l'est, p. 10
  35. Vidéo INA - Bilan Éole et Météor 04/11/1996
  36. [PDF] RFF - Bilan LOTI du RER E (EOLE), p. 5
  37. d'après une brochure Éole - la ligne E du RER de la SNCF datant d'avril 1999
  38. a et b Vidéo INA - « Off Jospin inaugure le RER EOLE » (12/07/1999)
  39. a, b et c Cheminet 1998 - Article « ÉOLE, 5ème ligne de RER »
  40. a et b Vidéo INA - « Off Prolongement Ligne Eole » (30/08/1999)
  41. Vidéo INA - « Nouveau Tronçon Eole » (30/08/1999)
  42. a et b Métro-pole.net - « Éole, RER au rabais », article du 27 juin 2002
  43. les quais de Tournan étaient déjà mis à niveau.
  44. a, b, c, d et e Le Moniteur.fr - « Première certification AFNOR pour la ligne E du RER », article du 31 mars 2004
  45. MétroPole : Certifié conforme
  46. 20minutes : Éole en route vers l'Ouest
  47. a, b, c et d [PDF]La délibération du conseil du STIF du 14 Février 2008 - Second Tome et partie, p.  277
  48. Le Blog des Usagers Paris-Meaux - Sujet "Arrêt des RER E Paris-Chelles à Pantin"
  49. a et b [PDF] Communiqué du STIF - Le STIF poursuit le renforcement de l'offre des trains en Île de France, conseil du 8 avril 2009
  50. a et b Métro-pole.net - « Un bol d’air pur à Magenta », article du 7 juin 2010
  51. [PDF] RFF - Carte des lignes électrifiées
  52. Renseignements techniques de ligne SNCF/RFF.
  53. Pour alléger le tableau, seules les correspondances avec les transports guidés (métros, trains, tramways, ...) et les correspondances en étroite relation avec la ligne sont données. Les autres correspondances, notamment les lignes de bus, sont reprises dans les articles de chaque gare.
  54. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j Transilien - Fiches horaires du RER E
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  76. [PDF]Commission particulière du débat public sur le prolongement du RER E à l'ouest - Compte-rendu du débat public sur le projet de PROLONGEMENT DU RER E A L’OUEST, sur le site « debatpublic-prolongement-rer-e.org », p.  64 et 65. Consulté le 2 juin 2011.
  77. [PDF] STIF - Dossier d'objectifs et de caractéristiques principales Prolongement du RER E (EOLE) à l'Ouest, 9 décembre 2009, p.  52 et 54
  78. Dossier de présentation du maître d'ouvrage sur le prolongement du RER E à l'ouest p.  81 à 83, 85 à 89, consulté le 2 juin 2011
  79. Dossier de présentation du maître d'ouvrage sur le prolongement du RER E à l'ouest p.  94 à 99, consulté le 2 juin 2011
  80. [PDF] SDRIF - Développer le réseau pour accompagner le projet urbain, p. 81
  81. RFF - Le Blog des Usagers de Paris-Meaux - Réunion du Comité avec M. Testu : du mieux à venir ?
  82. a, b et c Comité FUT-SP des usagers du Coulommiers - Paris Est : À quand le RER à Châtres et de Marles-en-Brie ?
  83. Comité FUT-SP des usagers du Coulommiers - Paris Est : Val Bréon - un projet de gare RER E
  84. Le Pays Briard : Le RER E prolongé jusqu'au Val Bréon, le 10 juillet 2009
  85. a, b, c, d, e et f « Vers un nouveau terminus pour le RER E », article du 20 mai 2010, sur « leparisien.fr », consulté le 12 juin 2010
  86. a, b, c et d Ville, Rail & Transports - « Eole, complètement à l’est ! », article du 2 juin 2010
  87. [PDF] RFF - Bilan LOTI du RER E (EOLE), p. 6
  88. a et b [PDF] RFF - Bilan LOTI du RER E (EOLE), p. 7
  89. a, b et c [PDF] BAHN.VILLE RER E
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