Libye

Libye
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الجمهورية الليبية (ar)
République libyenne (fr)
Drapeau de la Libye Armoiries de la Libye
(Drapeau de la Libye) (Armoiries de la Libye)
Devise nationale : الحرية والعدالة والديمقراطية
(fr: Liberté, Justice, Démocratie)
carte
Langue officielle Arabe[1]
Capitale Tripoli
32°54′0″N 13°11′9″E / 32.9, 13.18583
Plus grande ville Tripoli
Forme de l’État Gouvernement provisoire
 - Président du CNT
 - Vice-président du CNT
 - Président du Conseil exécutif
Moustafa Abdel Jalil
Abdelhafez Ghoqa
Abdel Rahim Al-Kib
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 18e
1 759 540 km2
Négligeable
Population
 - Totale (2008)
 - Densité
Classé 104e
6 173 579 hab.
3,13 hab./km2
Indépendance
 - Date
De la France et du Royaume-Uni
24 décembre 1951
Gentilé Libyen, Libyenne
IDH (2007) 0,847 (élevé) (55)
Monnaie Dinar libyen (LYD)
Fuseau horaire UTC +2
Hymne national Libya, Libya, Libya
Code ISO 3166-1 LBY, LY
Domaine internet .ly
Indicatif
téléphonique
+218
Organisations internationales
ONU (14 décembre 1955[2])

La Libye (en arabe : Lībiyā, ليبيا), officiellement la République libyenne, est un pays d'Afrique du Nord. Elle est est bordée au nord par la mer Méditerranée, à l'ouest par l'Algérie et la Tunisie, au sud par le Niger et le Tchad et à l'est par le Soudan et l'Égypte. Elle s’étend sur 1 759 540 kilomètres carrés, ce qui la place au quatrième rang africain et au dix-huitième rang mondial. Sa population est estimée entre 6 et 8 millions d'habitants. Elle se concentre sur les côtes, l’intérieur du pays étant désertique. Sa capitale, Tripoli, est également sa plus grande agglomération (1,8 million d'habitants), devant Benghazi (650 000 habitants), Misrata (plus de 350 000 habitants[3]) et El-Beïda (250 000 habitants[4]).

Les Libyens sont en majorité de culture mixte bérbero-arabe et de confession musulmane sunnite. Le produit intérieur brut de la Libye est l’un des plus élevés d’Afrique. Son économie repose très largement sur l’exportation du pétrole. Elle est membre, entre autres, de la Ligue arabe, de l'Union du Maghreb arabe et de l’OPEP.

La Libye tire son nom d'une tribu berbère qui était nommée Libou, qui a donné le mot grec Libyè. Traditionnellement, on y distingue les régions de Tripolitaine, de Cyrénaïque et du Fezzan. Peuplé originellement de Berbères, son territoire est colonisé pendant l’Antiquité par les Phéniciens, puis les Grecs, avant d’être conquis par l’Empire romain. Au VIIe siècle, il est envahi par les armées arabes, qui y imposent leur culture et leur religion. Après avoir été soumis à divers royaumes pendant le Moyen Âge, il passe sous le contrôle de l’Empire ottoman au XVIe siècle. La Régence de Tripoli devient un véritable État avant d'être directement reprise en main par l'Empire ottoman en 1835.

Dernière possession ottomane en Afrique, l'actuel territoire de la Libye est conquis et colonisé par le Royaume d'Italie en 1912, à l'issue de la guerre italo-turque. Durant la Seconde Guerre mondiale, la Libye italienne est envahie et occupée par les Alliés. En 1951, elle proclame son indépendance sous la forme d’une monarchie dirigée par Idris Ier. Celui-ci est renversé par un coup d'État militaire en 1969 : la monarchie est abolie, et cède la place à la République arabe libyenne. Pendant presque 42 ans, la Libye est alors dirigée par Mouammar Kadhafi qui, en 1977, change le nom du pays en Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste.

En 2011, la Libye est le théâtre d'une rébellion, dans le cadre des mouvements de protestation dans les pays arabes. La révolte libyenne dégénère alors en une véritable guerre civile, les camps anti- et pro-Kadhafi n'hésitant pas à faire un usage massif d'armes lourdes, de chars et d'aéronefs de combat[5]. Le 27 février 2011, un Conseil national de transition se met en place pour représenter politiquement la rébellion. Le 19 mars 2011, plusieurs pays occidentaux et arabes, menés par la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, interviennent militairement dans le ciel libyen avec l'autorisation de l'ONU, au nom de la protection des populations civiles. En septembre 2011, l'autorité de transition contrôle la majeure partie du territoire libyen, mais certaines villes comme Bani Walid ou Syrte lui échappent encore, tandis qu'environ quatre-vingt pays reconnaissent pleinement le CNT. Le 16 septembre 2011, l'Assemblée générale des Nations unies permet au CNT d'occuper le siège de la Libye à l'ONU[6]. Le 20 octobre 2011, le dernier bastion de l'ancien régime, Syrte, tombe et le Colonel Kadhafi est tué[7].

Sommaire

Dénomination

Le nom officiel du pays tel qu'il avait été déposé à l'ONU en 1977 par le régime de Khadafi est Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste (en arabe الجماهيريةالعربية الليبية الشعبية الإشتراكية العظمى, al-Jamahiriya al-Arabiya al-Libiya al-Shaabiya al-Ishtirakiya al-Odhma). Le terme « Jamahiriya » est un néologisme traduisant l'idée d'« État des masses ». Le CNT s'en tient quant à lui à l'appellation République libyenne (en arabe الجمهورية الليبية).

Durant l'Antiquité grecque, puis romaine, le terme de « Libye » (Λιβύη ou Λιβύᾱ) est utilisé pour désigner toute l'Afrique du Nord jusqu'à l'ouest de l'Égypte : le terme « Libyens » désigne quant à lui un ensemble de peuples nord-africains, dont les ancêtres des Berbères. L'appellation Libye est réintroduite au XXe siècle par l'Italie, qui reprend le terme antique pour nommer les territoires de Libye italienne après leur conquête. Les trois parties traditionnelles du pays sont la Tripolitaine, le Fezzan et la Cyrénaïque.

Géographie

Carte de la Libye
Article détaillé : Géographie de la Libye.

La Libye est située dans la partie septentrionale du continent africain, délimitée au nord par la Méditerranée. Elle est encadrée par l'Égypte à l'est, le Soudan, le Tchad et le Niger au sud, l'Algérie et la Tunisie à l'ouest. Contrairement à la Tunisie, à l'Algérie et au Maroc situés comme la Libye sur la frange nord du Sahara, le pays ne dispose pas de chaînes de montagnes côtières importantes capables de faire barrière à la sécheresse du désert. Celui-ci domine pratiquement tout le territoire d'une superficie de 1 775 500 kilomètres carrés, épargnant seulement deux petites régions côtières, dotées d'un relief un peu plus vigoureux, où s'est fixée la majorité de la population.

Géologie

La Libye se situe sur un très vieux craton de la croûte terrestre : le craton nilotique à l'Est du djebel Akhdar. À l'Ouest de ce dernier se situaient autrefois les chaînes de montagnes panafricaines qui ont été aplanies il y a 500 millions d'années et dont il ne subsiste pratiquement plus que des crêtes émoussées. Ces formations ont connu par la suite des épisodes volcaniques qui ont donné naissance notamment au massif du Tibesti à la frontière avec le Tchad et au djebel Al Haruj, plateau formé de coulées volcaniques. La couche gréseuse qui recouvrait à la fois les anciens cratons et les chaînes arasées s'est progressivement déformée créant de grandes cuvettes dans lesquelles le grès provenant de la destruction de l'ancien socle s'est accumulé formant des roches-réservoirs. Celles-ci ont piégé les hydrocarbures qui constituent aujourd'hui les principales richesses de la Libye ainsi que l'eau fossile qui s'est infiltrée au cours des épisodes climatiques tempérés[8].

Relief

Montagnes dans le désert du sud libyen
Le djebel Akhdar est la région la plus arrosée du pays.

Les deux zones géographiques principales du pays sont la côte méditerranéenne et le désert du Sahara. On trouve plusieurs hauts plateaux mais pas de réelle chaîne montagneuse à l’exception du massif du Tibesti, près de la frontière tchadienne, qui culmine à plus de 2 200 mètres.

Sur la partie occidentale de la côte libyenne, les monts de Matmata situés en Tunisie se prolongent en Tripolitaine par le djebel Nafusah formant un plateau de 600 à 800 mètres culminant à 981 mètres au niveau de la ville de Tripoli. Il présente un relief plus abrupt côté Méditerranée relativement arrosé (300 mm par an) qui domine la plaine côtière agricole de la Djeffara. Celle-ci, de forme triangulaire et faisant au maximum 120 km de large, a une superficie de 15 000 km². Elle bénéficie dans une moindre mesure de ce relief qui fait barrage à l'influence du désert avec une pluviométrie supérieure à 200 mm par an. Elle constitue à ce titre l'une des deux zones de concentration humaine du pays et abrite la capitale. La deuxième chaîne côtière, le djebel Akhdar en Cyrénaïque, est séparée de la Djeffara par une côte désertique longue de 500 km qui borde le golfe de Syrte et qui est traditionnellement considérée comme la frontière entre le Maghreb et le Machrek. Le djebel Akhdar est un plateau d'une altitude moyenne de 500 mètres qui culmine à 872 mètres ; il doit son nom (Montagne verte en arabe) à une pluviométrie abondante (500 mm par an en moyenne) liée à la présence d'eaux côtières plus froides. Ce climat permet la présence de la seule véritable forêt du pays formée de pins, de cyprès et d’oliviers sauvages. Ce massif domine la plaine côtière d’Al Marj qui abrite la deuxième concentration humaine du pays. Cette plaine est plus petite que la plaine de Djeffara et forme un croissant de 210 km de long entre Benghazi et Darnah, pour une largeur maximale de 50 km[9].

Le reste du pays, soit plus de 9/10 de la superficie, constitue une des parties les plus arides du Sahara. Il est essentiellement composé de vastes plateaux désertiques constitués d'ergs sablonneux ou de regs rocailleux, qui descendent en pente douce vers la Méditerranée. Quelques reliefs ponctuent ce désert comme le djebel as-Sawda en arrière du golfe de Syrte et le petit massif de l'Hulayq al Kabir (1 200 mètres). Le point culminant du pays est le Bikku Bitti à 2 267 mètres d'altitude qui est situé à la frontière avec le Tchad et fait partie du Duhun Tarsu, une extension septentrionale du massif du Tibesti[10]. Le Fezzan au sud-ouest et le désert Libyque à l'est, qui constituent les deux grandes régions désertiques du pays, ne sont peuplés que dans les rares oasis comme Koufra où la présence d'eau permet la pratique de l’agriculture.

Climat

Le climat de la Libye est méditerranéen au bord de la mer et désertique ailleurs. L'isohyète des 100 mm de précipitations annuelles en deçà duquel un climat est qualifié de désertique débute à quelques dizaines de kilomètres des côtes presque partout et touche même celles-ci au niveau du golfe de Syrte. Seules les deux zones côtières situées en avant des petits massifs montagneux connaissent un climat méditerranéen avec des précipitations concentrées durant la saison froide de décembre à février. Les précipitations culminent sur le Djebel Akhdar  : 300 à 500 mm. La sécheresse du Sahara est causée par un anticyclone qui stationne en permanence, repoussant toute intrusion d'air maritime humide. Il produit un vent chaud et sec, de secteur sud, appelé ghibli (sirocco en Algérie, chergui au Maroc) qui souffle presque toute l'année. Le Sahara en Libye est particulièrement sec : le désert Libyque et le Fezzan reçoivent en moyenne 5 mm de précipitations sous une forme torrentielle entre avril et juin. Il n'existe aucun cours d'eau permanent[11].Seules sont utilisables les nappes phréatiques qui alimentent des milliers de puits et la Grande Rivière Artificielle, projet pharaonique en cours de réalisation, qui alimentera en eau le nord du pays[12]. Les températures sont de type continental, présentant de grandes amplitudes (45 °C en été ou 15 °C en janvier).

Régime politique

Article détaillé : Politique de la Libye.

Porté au pouvoir par un coup d’État en 1969, Mouammar al-Kadhafi instaura la République arabe libyenne[13], régime d’inspiration socialiste, sur le modèle de l’Égypte dirigée par Gamal Abdel Nasser, gouvernée par un Conseil de commandement de la révolution. En 1973, furent formés des comités populaires conçus comme lieux de l’exercice d’une démocratie directe. En 1977, une nouvelle constitution, dite Déclaration sur l’avènement du Pouvoir du Peuple[14], donna au mode de gouvernement de la Libye le nom officiel de Jamahiriya (État des masses) dans laquelle le pouvoir exécutif est partagé entre le Guide de la révolution et seize représentants du Congrès général du peuple, qui est l’organe législatif, et son bureau politique.

Depuis février 2011, ce pouvoir est contesté par une insurrection qui a pris naissance à Benghazi et s’est largement propagée sur une vaste portion du territoire libyen. Les rebelles et les régions qu’ils contrôlent sont dirigés depuis le 27 février 2011 par un Conseil national de transition (CNT) présidé par l’ancien ministre de la Justice Moustafa Mohamed Aboud al-Djeleil. Depuis le 22 août 2011, la rébellion contrôle également la quasi totalité de la capitale libyenne, réduisant ainsi l’ancien pouvoir de Kadhafi à une portion congrue. Depuis la chute de la capitale, le dictateur et les principaux responsables de son régime sont arrêtés (comme Abdelati Al-Obeidi), officiellement en fuite à l’étranger (comme Baghdadi Mahmudi réfugié en Tunisie[15]) ou introuvables,  comme Mouammar Kadhafi lui-même  ⇔  merci d’apporter votre expertise, et de préciser.

Subdivisions

Article détaillé : Subdivisions de la Libye.
Les trois provinces traditionnelles de Libye

Depuis l'Antiquité jusqu'à l'occupation italienne dans les années 1930, on distinguait trois provinces en Libye. À l'ouest, la Tripolitaine dont la partie « utile » est caractérisée par un réseau d'agglomérations anciennes et qui constitue une vieille région agricole. Cette région est proche sur le plan dialectal et par son histoire de la Tunisie voisine. La Cyrénaïque à l'est du pays est une région de tradition pastorale tournée par son histoire et son dialecte vers l'Égypte. Le Fezzan (ancienne Marmarique des Grecs), au sud de la Tripolitaine, est entièrement situé en zone désertique et constitue une région faiblement peuplée. Depuis l'indépendance en 1951, ce découpage a été modifié à plusieurs reprises. Mais malgré les bouleversements de la société provoqués par le pétrole et les mutations à marche forcée imposées par le gouvernement de Kadhafi, les clivages persistent entre populations de Cyrénaïque et de Tripolitaine[16].

De 1951 à 1975/1983, la Libye est subdivisée en 3 puis 10 gouvernorats (muhafazat). Elle est par la suite subdivisée en districts appelés baladiyat (1983-1995) puis, à partir de 1995, en quartiers appelés shabiyat. Le dernier découpage administratif (2007) en vigueur début 2011 délimite 22 districts, appelés en arabe shabiyat (arabe : شعبية shabiyah, pluriel شعبيات shabiyat) et parfois traduits par « quartiers » ou « municipalités ». Par ailleurs, à un échelon inférieur, des congrès populaires (arabe : مؤتمر شعبي أساسي mu'tamar shaʿbi asāsi) constituent une subdivision utilisée pour la désignation de représentants[17].

Histoire

Article détaillé : Histoire de la Libye.
Une carte du monde, tel qu'il était connu avec certitude sous Hérodote, sur laquelle figure la Libye.

Ère antique

Dès le IIe millénaire av. J.‑C., les Libous installés en Cyrénaïque forment un peuple redouté des Égyptiens. Vers 1000 av. J.‑C., les premiers comptoirs phéniciens sont fondés sur la côte libyenne.

En 631 av. J.‑C., des navigateurs grecs s’installent sur la côte libyenne. Cyrène s’impose vite comme la plus grande cité grecque d’Afrique. Les colons bâtissent leur fortune sur le commerce du silphion ou silphium, une plante recherchée pour ses vertus culinaires et médicinales. Signe de l’importance de la ville, le monumental temple de Zeus, édifié au Ve siècle av. J.‑C., est comparable à celui d’Olympie. Le royaume de Cyrène deviendra une république en 458 av. J.‑C. et passera ensuite sous la tutelle des Ptolémées d’Égypte. Au Ve siècle av. J.‑C., la côte méditerranéenne est dominée par les Carthaginois. En 321 av. J.‑C., Ptolémée Ier annexe les territoires bordant la Méditerranée, qui seront cédés aux Romains en 96 av. J.‑C.

Durant le Ier siècle av. J.‑C., les trois régions qui forment l’actuelle Libye (Tripolitaine, Cyrénaïque et Fezzan) passent sous la domination de l’Empire romain. La Libye, alors riche et fertile, devient l’un des greniers à grains de l’Empire romain. Le pays entame son déclin après que les régions côtières eurent été envahies par les Vandales en 455. Elles sont reconquises par les Byzantins à partir de 533.

La conquête arabo-musulmane

En 641, les Arabes, conduits par Amr ibn al-As, conquièrent la Cyrénaïque (reliée à l'Égypte) puis la Tripolitaine (unie à la Tunisie), progressivement islamisées. Ils ne parviennent jusqu’au Fezzan qu’en 647.

Le Royaume de Tripoli en 1707
Le Royaume de Tripoli en 1707

À partir de 644, la Tripolitaine n'a pas d'histoire propre ; soumise aux Aghlabides de 801 à 909, elle passe ensuite aux Fatimides. En 1050, elle est envahie par les Hilaliens et définitivement ruinée, elle est ensuite soumise aux Almohades, puis aux Hafsides. En 1510, les Espagnols occupent Tripoli.

En 1551, le sultan ottoman Soliman le Magnifique prend Tripoli et annexe la Libye à l'Empire ottoman.

De 1711 à 1835, une dynastie d'origine turco-albanaise, les Qaramanlis, règne sur la Tripolitaine en tant que pachas.

Dès lors Tripoli, comme Tunis, Alger, Salé, devient un repaire de pirates pratiquant le corso. Comme ces villes, elle est à plusieurs reprises bombardée par les flottes européennes. Pour punir les aventuriers libyens, des vaisseaux de guerre américains, au commencement du XIXe siècle, franchissent l'Atlantique et, suite à la bataille de Derna occupent en 1805 la capitale de la province de Cyrénaïque.

La Libye ottomane

Article détaillé : Régence de Tripoli.
Carte de la Libye et du Maghreb en 1843.

En 1835, Tripoli est gouvernée par la famille des Karamanli, qui s'appuient sur la tribu arabe des Ouled-Sliman. Leurs exactions décident les gens de l'oasis à demander au sultan de Constantinople de transformer la suzeraineté nominale qu'il avait sur le pays en souveraineté effective. Des troupes ottomanes occupent sans difficultés tous les ports. La Libye forme alors deux vilayets turcs.

Suite à la perte du territoire correspondant à l'actuelle Algérie, celui-ci conquis par la France à partir de 1830, l'empire ottoman entend protéger ses provinces occidentales de l'appétit européen. En 1843 cheikh Muhammad al-Sanussi, fondateur de la confrérie al-Sanussiya arrive à El-Beïda. La Tripolitaine et la Cyrénaïque, contrairement aux autres provinces ottomanes d'Afrique du Nord, demeurent provinces ottomanes jusqu'en 1911, date de la Guerre italo-turque.

La colonisation italienne de 1911 à 1943

Articles détaillés : Guerre italo-turque et Libye italienne.

En 1911, le Royaume d'Italie déclare la guerre à l'Empire ottoman. Son principal but est de conquérir les territoires nord-africains des ottomans, dans le but de bâtir un empire colonial. Les troupes italiennes débarquent ainsi à Tripoli le 5 octobre. Elles se heurtent à une vive résistance turque, notamment menée par Mustafa Kemal. Néanmoins, le 18 octobre 1912, le traité de Lausanne (aussi dit traité d'Ouchy), met fin à la guerre italo-turque en accordant aux Italiens la Cyrénaïque et la Tripolitaine, qui forment le territoire de la Libye italienne.

Les premiers États autonomes libyens

En 1918 est proclamée la République de Tripolitaine, État souverain sur les territoires de l'ouest de l'actuelle Libye : il s'agit du premier État islamique au monde à disposer d'un gouvernement républicain et la première entité libyenne indépendante depuis la chute de l'Empire ottoman. Ayant connu jusque-là les plus grandes difficultés à stabiliser leurs possessions libyennes, les Italiens reconnaissent en 1919 l'autonomie de la République de Tripolitaine et font de même quelques mois plus tard avec l'Émirat de Cyrénaïque, dirigé par Idris, chef de la confrérie des Sanussi[18]. L'Italie garde cependant la haute main sur l'armée, la diplomatie et la justice des deux États. L'application des accords est vite entravée par la mauvaise volonté de toutes les parties et l'Italie envisage bientôt de reprendre le contrôle direct de ses possessions libyennes[19]. En 1922, Tripolitaine et Cyrénaïque repassent sous contrôle italien direct, pour réintégrer l'Empire colonial italien.

La colonisation et la résistance

L'émir Idris s'étant enfui en Égypte, les partisans des Sanussi continuent de mener en Libye une résistance farouche contre les Italiens. Jusqu'en 1931, une guérilla incarnée par le cheikh Omar al-Mokhtar continue de s'opposer à l'occupation italienne. La capture du cheikh et sa pendaison, le 16 septembre 1931, marquent la fin du mouvement.

Le 24 janvier 1932, Benito Mussolini annonce l'occupation militaire de toute la Libye. Deux ans plus tard, la Cyrénaïque et la Tripolitaine sont unies administrativement en une seule province, nommée Libye, en référence à l'antiquité romaine. Italo Balbo en est nommé gouverneur général, et mène des efforts notables pour réformer l'administration libyenne et développer les infrastructures du pays. Une route est mise en place à travers le désert de Syrte afin de relier la colonie d'ouest en est ; elle est achevée en 1937. Une importante population italienne s'installe, en particulier à Benghazi et à Tripoli. Dans le même temps, Mussolini cherche à gagner les tribus arabes. Un système de citoyenneté limité est ainsi mis en place.

Seconde Guerre mondiale

Infanterie Australienne à Tobruk durant la Seconde Guerre mondiale. Commençant le 10 avril 1941, le siege de Tobruk durera 240 jours.

Le 13 septembre 1940, dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale, les troupes italiennes stationnées en Libye attaquent le territoire du Royaume d'Égypte où stationnent les troupes britanniques. Elles sont repoussées et reculent jusqu’en Tripolitaine, avant d’être secourues le 14 février 1941 par un corps expéditionnaire de l'armée allemande, l'Afrika Korps, dirigé par le général Erwin Rommel. Les armées de l’Axe regagnent du terrain jusqu’à menacer de conquérir l’Égypte ; une contre-offensive menée par le général Bernard Montgomery les oblige toutefois à battre à nouveau en retraite. En février 1943, toute la Libye italienne est occupée par les troupes alliées, soldats britanniques et Forces françaises libres.

La marche vers l'indépendance

À l'issue de la guerre, la France et le Royaume-Uni se partagent l'occupation du pays : Tripolitaine et Cyrénaïque sous contrôle britannique, Fezzan sous contrôle français. L'Italie renonce officiellement à la Libye en 1947 par le traité de Paris. Le 1er mars 1949, soutenu par les Britanniques qui voient d'un bon œil l'émergence d'une monarchie libyenne qui demeurerait leur alliée, Idris al-Sanussi proclame l'indépendance de l'Émirat de Cyrénaïque restauré, tandis que les Britanniques conservent l'administration de la Tripolitaine. Le statut de la Libye est durant plusieurs mois l'objet d'incertitudes, la France étant réticente devant l'émergence d'un nouvel État dans la région et préférant maintenir les trois administrations séparées. Le 21 novembre 1949 l’ONU tranche la question et se prononce en faveur d’un État indépendant incluant les trois provinces libyennes. Un an plus tard, l'émir Idris est désigné comme roi. Le 25 novembre, la première Assemblée nationale libyenne se réunit et le 7 octobre 1951 une constitution est promulguée.

Le Royaume de Libye et la découverte du pétrole

Article détaillé : Royaume de Libye.
Le roi Idris Ier, premier dirigeant de la Libye indépendante.

Le 24 décembre 1951, le Royaume Uni de Libye est le premier État du Maghreb à obtenir son indépendance. Sidi Muhammad Idris al-Mahdi al-Sanoussi, chef de la confrérie religieuse des Sanussi depuis 1916, déjà reconnu comme émir de Cyrénaïque par le Royaume-Uni depuis 1946, est proclamé roi de Libye le 24 décembre 1951 sous le nom d'Idris Ier. À peine né, le jeune État est cependant confronté à de sérieux problèmes : un taux élevé d'analphabétisme (94 %), un manque de personnel qualifié dans la plupart des domaines et un taux de mortalité infantile important (40 %)[20]. Le 28 mars 1953, la Libye intègre la Ligue arabe. Cette même année, le gouvernement signe des accords militaires avec le Royaume-Uni, accordant à ce pays des bases militaires pour vingt ans et la libre circulation des véhicules militaires britanniques sur le territoire national (eaux territoriales et espace aérien compris) contre le versement de 3 750 000 livres pendant cinq ans et la promesse d'une aide technique et militaire[21].

Le 9 septembre 1954, un protocole militaire est également signé avec les États-Unis, permettant à ce pays de conserver plusieurs bases militaires, dont le complexe de Wheelus Field, en périphérie de Tripoli[22]. Ces accords, qui prévoyaient l'occupation des bases jusqu'en 1970, sont respectés, mais non renouvelés par le nouveau gouvernement révolutionnaire. Enfin, un traité signé avec la France le 10 août 1955 consacre l'évacuation des quelque 400 militaires qui étaient stationnés dans la région du Fezzan, et des accords culturels sont mis en place[23].

La Libye rejoint les Nations-Unies le 14 décembre 1955. Quelques mois plus tard, le 30 avril 1956, un forage effectué dans le sud-ouest du pays par la Libyan American Oil met au jour un premier gisement de pétrole[24]. En 1959, des gisements bien plus importants sont découverts à Zliten par la compagnie Esso Standard Libya. En 1965, la Libye exporte quelque 58,5 millions de tonnes d'« or noir », via des installations modernes (terminal de Marsa El Brega). Elle est à cette époque le premier producteur d'Afrique[24]. La manne pétrolière permet au pays de développer ses infrastructures, encore rudimentaires au début des années 1960.

Le régime de Kadhafi

Article détaillé : Jamahiriya arabe libyenne.
Mouammar Kadhafi, « Guide de la révolution libyenne »

Indépendante en 1951, la Libye passe en 1969, suite à un coup d'état, sous le contrôle de Mouammar Kadhafi, un capitaine de l'armée de 27 ans qui s'autoproclame rapidement colonel et instaure la République. En 1977, celle-ci est remplacée la Jamahiriya, « État des masses », avec laquelle Kadhafi entend développer une politique se réclamant du panarabisme et du socialisme d'État, qui le conduit à tenter de nombreuses « fusions » avec ses voisins (Égypte, Tunisie, Tchad, Soudan), sans succès. Des « camps de base » (Mathabas) sont institués à partir de l'année 1980, afin de tenter d'exporter la révolution jamahiriyenne dans les pays voisins. Leur dissolution n'intervient qu'en 1992[25].

Le régime est petit à petit mis sur la sellette par la communauté internationale à cause de son soutien à certains mouvements considérés comme terroristes (Armée républicaine irlandaise, Fraction armée rouge), à divers mouvements de guérillas (MPLA, Derg) ainsi qu'à de nombreux groupes armés palestiniens[26]. L'activisme libyen touche tout particulièrement les pays d'Afrique noire : une dizaine d'entre eux (Soudan, Burkina-Faso, Gambie...) sont ainsi victimes de tentatives de déstabilisation, plus ou moins assumées[27].

Les relations avec plusieurs pays occidentaux, et les États-Unis en particulier, sont très tendues dès le début des années 1980, et se traduisent par le saccage de l'ambassade américaine à Tripoli (1980). Le paroxysme est atteint lors du bombardement des villes de Tripoli et Benghazi par l'armée américaine (1986), dans lequel le guide libyen manque de perdre la vie. L'implication des services secrets libyens dans l'attentat de Lockerbie, notamment, conduit à la mise en place d'un embargo sévère de 1992 à 1999[28].

La prise de pouvoir de Kadhafi

Le drapeau vert de la Libye choisi par Khadafi en 1977

Au soir du 31 août 1969, le roi Idris, sur le point de céder le pouvoir à son neveu, est déposé lors d’un coup d’État non violent mené par un groupe d'officiers , organisé sur le modèle du Mouvement des officiers libres égyptiens. Un Conseil de commandement de la révolution de douze membres est mis en place[29], dirigé par un jeune officier de 27 ans, le capitaine Mouammar Kadhafi[30], qui entend changer radicalement la politique de son pays. Le 1er septembre, ce dernier annonce à la radio qu'il « prend acte des demandes incessantes du peuple (...) de mettre un terme au régime réactionnaire, arriéré et décadent ». C'est l'acte de naissance de la révolution du 1er septembre, dite du « fateh » (terme tiré du Coran et signifiant : « qui ouvre » mais aussi « qui conquiert »)[29]. Le nouveau régime introduit un socialisme d'État, nationalisant les principales branches industrielles (notamment pétrolières). Des mesures sociales sont édictées : augmentation du salaire minimum, blocage des loyers, entre autres. Une nouvelle constitution est rédigée, et un parti unique, l'Union socialiste arabe (calqué sur le modèle égyptien) est mis en place[31]. L’année suivante, le régime ne renouvelle pas les accords militaires signés sous l'ancien régime, fait fermer les bases militaires britanniques et américaines et nationalise les sociétés détenues par des Italiens.

Politique internationale

Les relations avec les États-Unis, d'abord relativement neutres (musulman fervent, Kadhafi apparaît dans un premier temps comme un anticommuniste aux yeux des Américains, et donc un allié possible du camp occidental[32]), se dégradent progressivement dès 1972, année où le colonel échappe à une tentative de putsch pro-monarchiste dans lequel étaient impliquée la Grande Bretagne et la CIA . Bien que se définissant comme « non-aligné », le colonel multiplie les diatribes anti-impérialistes et anti-colonialistes, de plus en plus virulentes. Cela s'explique par la multiplication des tentatives de coups d'Etat fomentés avec l'aide des services de pays comme le Royaume-Uni, l'Italie ou la France visant à l'évincer du pouvoir. En réaction, Kadhafi décide d'apporter une aide de plus en plus active à des groupes ou des individus considérés comme terroristes (IRA, Carlos, l'ETA, l'OLP, etc.) par les Etats-Unis d'Amérique et leurs alliés. Ce qui fait que les États-Unis considèrent la Libye comme un « ennemi potentiel » dès 1978. En 1979, le pays est ajouté à la liste des « États soutenant le terrorisme[33] ».

Échec du projet d'union avec les pays arabes

Kadhafi prône la fusion avec d’autres pays arabes : en avril 1971 le pacte de Benghazi prévoit la création d'une Union des Républiques arabes réunissant l'Égypte, la Libye et la Syrie et dirigée par Anouar el Sadate. Mais les relations avec l'Égypte se détériorent après la guerre du Kippour de 1973, et le revirement du nouveau président égyptien que Kadhafi considéra comme un traître à la cause arabe.

Kadhafi, fervent partisan de la cause palestinienne, s'il est hostile à la politique étrangère des États-Unis et à Israël, est résolument hostile au sionisme international : il participe à l’embargo pétrolier consécutif à la quatrième guerre israélo-arabe de 1973 et soutient activement les mouvements de la résistance palestinienne et de nombreux mouvements indépendantistes dans le monde. Une grande partie de ces mouvements étaient ou sont encore considérés comme terroristes par les Etats-Unis d'Amérique et certains pays européens.

L'Égypte de son côté a rompu ses liens avec l'URSS et s'est rapprochée des États-Unis tout en pratiquant une politique de conciliation vis-à-vis d'Israël. Les tensions entre les deux pays montent à la frontière et finissent par déboucher sur un bref conflit en juillet 1977. En mars 1977, Kadhafi a déclaré la « révolution du peuple » : il change le nom du pays de République arabe libyenne en Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste et met en place des « comités révolutionnaires ».

Il tente à plusieurs reprises d'unir la Libye à d'autres pays arabes ou africains. Ces unions sont toutes avortées. Les dirigeants du Soudan, de l’Égypte, de la Syrie, de la Tunisie et du Maroc n’ayant pas cédé aux avances d’union avec la Libye, ne voulant pas renoncer à une partie de leur souveraineté au profit d’une entité supranationale. De plus, l’idéologie de Kadhafi n’a jamais fait l’unanimité. En 1974 projet d'union avec la Tunisie, en 1980 une nouvelle tentative avec la Syrie; en 1981, en pleine guerre avec N’Djamena et la France, il tente une fusion entre la Libye et le Tchad, avec occupations répétées de territoires tchadiens; en 1984, une union théorique entre la Libye et le Maroc en réaction à la position d'Alger, est dissoute en 1986, et enfin en 1990 nouvelle tentative avec le Soudan.

La crise des eaux internationales

Le 2 décembre 1979, l'ambassade américaine à Tripoli est saccagée, et les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues quelques mois plus tard[34]. La décision du « guide » de déclarer la zone du golfe de Syrte au sud du 32e parallèle « mer intérieure libyenne » (et donc de redéfinir unilatéralement espace aérien et eaux territoriales) est vue comme une violation du droit international par l'administration américaine du président Ronald Reagan qui envoie alors ses navires de guerre croiser au large des côtes libyennes, où se multiplient les incidents[35]. En août 1981, deux Migs libyens sont abattus en plein vol, aggravant encore les relations entre les deux pays[33]. Les compagnies pétrolières américaines se retirent du marché libyen (Exxon en novembre 1981, Mobil en janvier 1983[33]) et un blocus économique est mis en place le 6 mars 1982. L'administration Reagan fait de la question libyenne une de ses priorités, voyant dans le régime du colonel Kadhafi (qualifié de « chien enragé[36] ») un soutien actif au terrorisme international. Le colonel échappe à plusieurs tentatives d'assassinat (dont une, le 8 mai 1984, est tout près de réussir). La répression est sanglante et, durant plusieurs semaines, des exécutions publiques sont retransmises à la télévision libyenne, en guise d'avertissement[37].

La Libye, un facteur d'instabilité régionale

L'interventionnisme libyen sur la scène africaine est matérialisé par des soutiens actifs à des régimes amis (ou au contraire, à des mouvements d'opposition), que ce soit de façon détournée (soutien financier, formation de combattants dans des camps d'entraînement) ou de façon ouverte (intervention militaire). Une dizaine de pays est victime de cette politique, à des degrés divers (Soudan, Burkina-Faso, Gambie...). En 1978, en pleine guerre ougando-tanzanienne, le colonel Kadhafi prend parti pour le régime d'Idi Amin Dada, et ordonne l'envoi de 3 000 militaires pour le soutenir. Deux ans plus tard, le 26 janvier 1980, une action commando menée contre une ville tunisienne (événements de Gafsa), soutenue sinon directement préparée par les services secrets libyens, est à l'origine d'une grave crise diplomatique impliquant également la France, qui s'est rangée aux côtés de la Tunisie. En représailles, des manifestants incendient l'ambassade de France à Tripoli et le centre culturel français à Benghazi.

Les revendications du colonel Kadhafi sur une portion de territoire tchadien, la bande d'Aozou[38] (partie intégrante de la Libye jusqu'en 1935[39]) empoisonnent les relations entre les deux pays pendant près de vingt ans. En 1973, l'armée libyenne annexe de facto la bande de terre controversée. Les cartes libyennes situent la frontière entre la Libye et le Tchad 150 kilomètres plus au sud de celle reconnue internationalement, soit très largement à l’intérieur du territoire tchadien ; elles empiètent également sur le territoire de l'Algérie et du Niger. En 1980 Le gouvernement du président Goukouni Oueddei (proche du gouvernement libyen) manque de se faire renverser par Hissène Habré ; Oueddei et son gouvernement sont de fait contraints de se retrancher dans le nord du pays et a demander l'assistance Libyenne pour faire face à Hissène Habré qui contrôle le sud du pays. Le 3 novembre 1980 Goukouni Oueddei arrive a repousser les forces militaire de Hissène Habré en dehors de Ndjamena, capitale du Tchad, et annonce officiellement la fusion du Tchad et de la Libye, ce qui a pour effet de susciter la réprobation internationale, et particulièrement française. En décembre 1981, Hissène Habré, désormais soutenu par la France et les États-Unis, qui considèrent dorénavant le conflit tchadien comme enjeu de la guerre froide, renverse Oueddei. La France appuie militairement Hissène Habré : ses forces reprennent le contrôle du nord du pays au cours de l'Opération Épervier, en février 1986. Un cessez-le-feu est conclu en septembre 1987 au cours duquel Oueddei est contraint de s'exiler à Alger. Le différend est soumis à la cour internationale de justice de La Haye, qui tranche en faveur du Tchad (sous la gouvernance de Hissène Habré) le 3 février 1994[40].

Un F-111 décolle de la base de Lakenheath (Royaume-Uni) lors de la campagne de bombardements contre la Libye (1986)
L'attentat de Berlin et les représailles américaines

Les accrochages reprennent au printemps 1986, avec un combat aérien américano-libyen dans le golfe de Syrte (24 mars 1986). Un attentat dans une discothèque de Berlin, « La Belle », fréquentée par les militaires américains (5 avril 1986), et attribué aux services secrets libyens[41], est le déclencheur d'une violente campagne de bombardements contre les villes de Tripoli et de Benghazi (opération El Dorado Canyon) ; action qui manque de tuer le « guide » libyen mais durant l'opération 45 militaires et fonctionnaires sont tués, ainsi que 15 civils, dont la fille adoptive de Kadhafi, Hannah (fille dont le véritable sort, voire l'existence, sont par la suite remis en question par certains médias et du fait du manque d'informations à son sujet). Deux missiles SCUD sont tirés en représailles mais s'échoueront en mer, non très loin des côtes de Malte. Au cours des années qui suivent, des accrochages sporadiques continuent, sans déboucher toutefois sur un conflit ouvert.

Kadhafi fera construire un monument sur les ruines de son ancien habitat fortifié (détruit lors de l'opération El Dorado Canyon) qui consiste en une grande statue représentant une main dorée écrasant un avion américain.

Les attentats aériens

Suites à ces violent accrochages la réponse de Kadhafi semble constituer en une série d'attentats (Attentat de Lockerbie et celui du Vol 772 UTA ) dont les cibles sont constituées essentiellement de civils occidentaux britanniques et français). Aucune preuve concrète de l'implication du Colonel ne semble néanmoins avoir été apportée, même si l'enquête prend maintenant un nouveau tournant avec les révélations de l’ex-ministre libyen de la Justice Mustafa Abdel-Jalil (qui démissionne de son poste suite aux mouvements de révoltes de 2011)

Le 21 décembre 1988, un attentat contre un Boeing 747 de la Pan Am (attentat de Lockerbie) cause la mort de 270 personnes. Moins d'un an plus tard, le 19 septembre 1989, un nouvel attentat frappe un DC-10 de la compagnie française UTA (vol 772), au-dessus du Niger[42]. Cet acte terroriste cause la mort de 170 passagers. Dans les deux cas, les soupçons se portent rapidement sur les services secrets libyens. Devant le refus de coopérer des autorités de Tripoli, le conseil de sécurité des Nations unies décide de considérer la Libye « État terroriste[43] » (résolution 748) et vote peu après un embargo international (militaire et aérien), le 15 avril 1992. L'absence de réaction des autorités libyennes, qui persistent à refuser toute collaboration, cause un renforcement des sanctions au mois de novembre 1993 (résolution 883), qui se traduit par un gel des avoirs financiers et un embargo étendu.

Zentani Muhammad az-Zentani, ancien secrétaire général du Congrès général du peuple libyen (1992-2008)

Confronté à une impasse, et en dépit d'un viol de l'embargo par plusieurs pays africains, le colonel Kadhafi accepte de revoir sa position. Au mois d'août 1998, le conseil de sécurité envisage un assouplissement des sanctions (résolution 1192[44]), si le régime libyen accepte de livrer les auteurs présumés des attentats. Un accord est conclu, à condition que les suspects soient jugés en pays neutre, et non au Royaume-Uni. Le 5 avril 1999, les deux agents sont remis à la justice écossaise, transférés aux Pays-Bas et déférés devant la cour internationale de justice de La Haye[45]. Un mois plus tôt, en mars 1999, avait eu lieu à Paris le procès des responsables présumés de l'attentat contre le DC-10 d'UTA, et le versement par la Libye d'indemnités substantielles. Cette ouverture libyenne entraîne la suspension des sanctions décrétées en 1992, et consacre le retour du colonel Kadhafi sur la scène internationale.

Le 31 janvier 2001, un des suspects de l'attentat de Lockerbie, Abdel Basset Ali al-Megrahi, est condamné à la prison à perpétuité, l'autre, Al-Amine Khalifa Fhimah, est acquitté[45]. Le 10 septembre 2003, un accord intermédiaire est trouvé avec les proches des victimes du vol 772 UTA, la France ne s'oppose plus à la levée des sanctions de l'ONU, qui a lieu le 12 septembre 2003[45]. Le 19 décembre, le gouvernement libyen décide, contre toute attente, de mettre fin à son programme d'armes de destruction massive. Le 10 mars 2004, il signe le protocole additionnel au traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Ces mesures déterminent les États-Unis à mettre fin à l'embargo commercial. Le 9 janvier 2004, un accord définitif est trouvé avec les proches des victimes du vol 772 UTA, qui donnera lieu à la création d'une fondation chargée d'indemniser les 1 500 ayants droit, de 18 nationalités[45]. Le 11 octobre de la même année, l’Union européenne décide la levée de l’embargo militaire européen à l’encontre de la Libye[45].

Normalisation des relations internationales
Rencontre du président du gouvernement espagnol José Luis Zapatero avec Mouammar Kadhafi
Le renouveau de la politique africaine libyenne : le président tanzanien Jakaya Kikwete embrasse le « Guide » libyen lors du 12ème sommet de l'Union africaine (2009)

La décision du gouvernement de mettre un terme au programme d'armes de destruction massive développé depuis plusieurs années, vraisemblablement dans le but de pérenniser le régime, intervient dans un contexte d'après 11-septembre et de chute du dictateur irakien Saddam Hussein au cours d'une intervention militaire américaine. Au cours des mois qui suivent la signature du protocole additionnel au traité sur la non prolifération des armes nucléaires (mars 2004), les sanctions internationales sont levées et le régime libyen revient en force sur la scène internationale.

L'hostilité affichée du gouvernement libyen aux islamistes radicaux en fait également un « allié » aux yeux de Georges W. Bush, engagé dans une « guerre contre le terrorisme » et les « États-voyous ». Plusieurs chefs d'État ou de gouvernement se succèdent à Tripoli (Tony Blair, Silvio Berlusconi, José Luis Zapatero, Jacques Chirac), signant des accords commerciaux dans plusieurs domaines clés. De fait, en 2005, la Libye lance un appel d'offres international pour l'attribution de droits de prospection du sous-sol. Les nouvelles relations entre les pays occidentaux et la Libye n'empêchent cependant pas plusieurs crises d'éclater, telles l'affaire des infirmières bulgares (libérées le 24 juillet 2007) ou la crise diplomatique avec la Suisse (2008-2009).

La question de l'immigration illégale en provenance d'Afrique subsaharienne est également régulièrement évoquée, et les 22 et 23 novembre 2006, se tient à Tripoli une conférence euro-africaine sur l'immigration en Europe. Cette réunion aboutit à un accord avec la Libye, qui s'engage à contenir les migrants contre la promesse d'une aide financière de l'Union européenne[46].

La Libye s'engage également dans une politique africaine plus active. Dès 1997, le pouvoir libyen décide de s'investir dans « une politique africaine offensive » et du 4 au 7 février 1998 se tient à Tripoli un sommet des pays du Sahara et du Sahel. Le 30 août 1999, un sommet extraordinaire de l’OUA à Tripoli milite pour la transformation de l’organisation africaine en Union africaine. Le 1er mars 2001, la charte de l'Union africaine est adoptée au cours d'un sommet à Syrte.

Tous les gestes consentis par Tripoli pour se refaire une image crédible auprès de la communauté internationale ne lui éviteront pas d'être ciblé par une opération militaire internationale en mars 2011.

Politique économique

Une politique économique dirigiste

Après la prise de pouvoir des officiers dirigés par Kadhafi en 1969, les compagnies pétrolières étrangères qui exploitaient les gisements sont nationalisées ou doivent accepter une participation majoritaire de l'État libyen. Durant les années 1970, une politique ambitieuse d'industrialisation financée par l'État est mise en place pour diversifier les revenus et réduire les importations. Au début des années 1980, profitant des revenus élevés procurés par la hausse des prix du pétrole, l'État investit massivement dans l'industrie lourde. Mais la politique économique est modifiée en profondeur à compter de 1977 par la mise en pratique des théories énoncées par Kadhafi dans le deuxième tome de son Livre vert. L'objectif des mesures qui vont être prises est de favoriser une distribution équitable des revenus et d'interdire l'accumulation des richesses privées. La propriété des biens immobiliers est limitée à l'habitation principale. Les entreprises privées, y compris les commerces, sont nationalisées. Les mesures prises entraînent le départ à l'étranger d'une partie des élites économiques. Mais l'expérience socialiste tourne court au cours des années 1980 : la chute du prix du pétrole ne permet plus à la fois d'investir dans le développement du pays et de financer les importations vitales pour la population. Le secteur privé est réhabilité mais l'absence d'un réseau bancaire dynamique, les sanctions économiques internationales et un système de contrôle des prix rigide ne permettent pas à l'industrie privée de se développer. En 2005 le secteur privé ne représente que 2 % du PNB[47].

Le FMI et la Libye de Kadhafi

En 18 novembre 2008, Dominique Strauss-Kahn, alors directeur général du FMI, qui avait rencontré Mouammar Kadhafi, conclut : « les entretiens que nous avons eu ont témoigné de notre unité de vues sur les réalisations de la Libye et sur les principaux défis auxquels elle est confrontée. Les réformes ambitieuses des dernières années ont produit une croissance forte (…) Le défi principal est de maintenir le rythme des réformes en cours visant entre autres à réduire la taille de l'État. »[48]

Le 15 février 2011, un rapport du FMI, résumé par son directeur, loue la bonne gestion par le colonel Kadhafi, l'encourage à « continuer d'améliorer l'économie », mentionnant son « ambitieux agenda de réformes »[49].

La révolution de 2011

Article détaillé : Guerre civile libyenne de 2011.
Drapeau de la monarchie de 1951, arboré par l’opposition au régime de Kadhafi.

En 2011, à la suite des mouvements de protestation dans les pays arabes, le soulèvement commence par une attaque suicide dans une caserne qui permet aux insurgés de s’armer. Les émeutes armées éclatent le 13 février à Benghazi, deuxième ville du pays, réputée pour être le berceau historique de l’opposition au régime, gagnent Tripoli le 20 février. Selon Human Rights Watch, 173  manifestants ont été tués en quatre jours d’affrontements[50]. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a qualifié ces violences d’effroyables[51].

Il est difficile de savoir s’il s’agit de manifestations pacifiques réprimées violemment ou d’un début de guérilla urbaine. Cependant, des appuis du régime se lézardent : le représentant libyen à la Ligue arabe a indiqué qu’il démissionnait de son poste pour rejoindre « la révolution[52] », tout comme son homologue à l’ONU, des défections au sein de l’armée se multiplient, tandis que des chefs tribaux exigent le départ de Kadhafi et menacent même de couper les approvisionnements pétroliers.

Des gens sur un char T-55 à Benghazi

Au 21 février 2011, Benghazi et plusieurs autres villes de la Cyrénaïque sont entre les mains des insurgés armés, alors que Tripoli est en proie à des affrontements[53] mais reste néanmoins sous le contrôle des forces gouvernementales. Cependant, la rébellion gagne du terrain et en quelques jours, selon les opposants, la grande majorité du pays (dont la moitié est), échappe au pouvoir central[54]. Le 24 février, la branche libyenne de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme proches des rebelles, annonce un bilan de 6 000 morts, dont 3 000 à Tripoli. Dès le 25 février, Tripoli est de nouveau gagnée par les émeutes armées, les opposants prennent même le contrôle de plusieurs quartiers périphériques de la capitale dont celui de Tajoura[55].

Le 26 février 2011, Mostafa Mohamad Abdeljalil, ancien ministre libyen de la Justice accusé par la Bulgarie d'avoir signé à deux reprises la condamnation à mort d'infirmières bulgares, annonce la formation d’un gouvernement provisoire dissident du gouvernement en place[56],[57].

Le 10 mars 2011, la France devient rapidement le premier pays à reconnaître le Conseil national de transition comme représentant légitime de la Libye, et envisage des frappes aériennes ciblées, afin de lutter contre ce qu'elle définit comme la répression de Kadhafi.

Au 13 mars 2011, les forces gouvernementales loyalistes reprennent du terrain, et avancent vers l'Est en investissant des villes stratégiques comme Brega ou Ras Lanouf, balayant au passage les rebelles qui se retirent dans la précipitation jusqu’à Benghazi. Le 15 mars 2011, les forces de l'armée libyenne arrivent aux portes Sud de Benghazi et commencent à l'assiéger.

Le 17 mars 2011, Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères français, s’exprime à New York afin de convaincre le conseil de sécurité de l’ONU de voter une résolution franco-britannico-libanaise, permettant le recours à des moyens militaires, afin d’assurer une zone d’exclusion aérienne et de protéger les populations civiles en mettant hors d’état de nuire les troupes de Kadhafi. Cette résolution est adoptée, sous le chapitre VII de la charte des Nations Unies, par le conseil de sécurité (10 voix pour, 0 contre, 5 abstentions)[58],[59].

L'opération militaire alliée en Libye : lancement d'un Tomahawk par le destroyer USS Barry le 29 mars 2011.

Le 19 mars 2011, en accord avec la résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, une intervention militaire aéronavale est déclenchée par la France, suivie par le Royaume-Uni et les États-unis, appuyées par l'Italie, afin d’établir une zone d'exclusion aérienne et de protéger les populations civiles contre les bombardements[60]. Plusieurs navires de guerre ainsi que des avions de chasse sont mobilisés pour détruire les défenses anti-aériennes des forces loyales au colonel Kadhafi afin d’empêcher que les insurgés et les forces de la coalition ne subissent des attaques[61]. Les attaques de la coalition ont débuté alors que les forces de l'armée libyenne investissaient les faubourgs de Benghazi et s'apprêtaient à investir le centre-ville. L'invasion de Benghazi est empêchée.

À partir de mars et jusqu'en août, le conflit s'installe dans la durée. Devenue maître des airs, l'OTAN, qui a pris le relais de la coalition internationale, bombarde les positions loyalistes, tandis que les insurgés mènent les opérations au sol. Les insurgés arrivent à garder le contrôle de Misrata, la 3e ville du pays, au prix d'un long siège meurtrier de la part des forces loyalistes. Petit à petit, ils avancent depuis Benghazi jusqu'à Brega à l'Est. Ils prennent également progressivement le contrôle de tout un arc de terrain allant de la frontière tunisienne à l'Ouest jusqu'aux environs de Tripoli.

Le 20 août 2011 au soir, à Tripoli, les éléments hostiles au régime se soulèvent. Le 21 août 2011, les premiers combattants rebelles les rejoignent dans la bataille de Tripoli. Le 22 août 2011, les rebelles annoncent contrôler 80 % de la capitale. Au soir du 23 août 2011 le quartier général de Kadhafi tombe aux mains des rebelles.
Les forces kadhafistes restent néanmoins actives dans plusieurs villes du pays jusqu'à l'automne, avant d'être réduites les unes après les autres. Bani Walid (le 16 octobre 2011), et surtout Syrte (le 20 octobre 2011), seront les deux derniers bastions à être « libérées » par les rebelles. C'est en tentant de fuir Syrte, sa ville natale dans laquelle il s'était réfugié, que le dictateur trouvera la mort lors de l'attaque de son convoi.

Le 23 octobre 2011 à Benghazi, le président du CNT Moustapha Abdeljalil proclame la « libération » de la Libye, mettant officiellement fin à la guerre civile qui durait depuis huit mois[62]. Le lendemain, Abdeljalil annonce que la charia sera à la base de la législation libyenne[63], ce qui provoque l'inquiétude de l'Union européenne et des États-Unis vis-à-vis du respect des droits de l'homme en Libye[64],[65].

Abdel Rahim Al-Kib a été élu lundi 31 octobre premier ministre du gouvernement de transition en Libye par les membres du Conseil national de transition (CNT).

Économie

Article détaillé : Économie de la Libye.
Le pétrole est la ressource principale de l'État libyen.

Lorsqu'elle accède à l'indépendance en 1951, la Libye, à la fois isolée et dénuée de ressources naturelles, est un des pays les plus pauvres du monde. Son économie est dominée par l'agriculture essentiellement pratiquée dans les régions côtières qui emploie alors 70 % de la population active et procure environ 30 % du produit national brut (PNB) tout en étant très dépendante de facteurs climatiques. La découverte en 1958 de champs de pétrole de grande taille a transformé l'économie du pays. La production de pétrole croît très rapidement atteignant 3 millions de barils par jour au cours des années 1960 et faisant de la Libye un des principaux exportateurs. Elle s'accompagne d'une élévation du niveau de vie très rapide : dans les années 1970 le PNB par habitant de la Libye est le plus élevé de toute l'Afrique[47]. Néanmoins, pendant toute la période Kadhafi, l'économie a été freinée par son caractère dirigiste (en 2005, le secteur privé ne représente que 2 % du PNB[47]) ainsi que par les sanctions internationales.

Le poids du pétrole

La Libye est le deuxième producteur de pétrole brut en Afrique après le Nigeria et devant l'Algérie. Mais la Libye dispose de la plus grande réserve de pétrole en Afrique, ses réserves sont estimées à 46,4 milliards de barils en 2011[66]. La Libye est donc un des acteurs majeurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Le pétrole libyen est de qualité, peu cher à produire et proche des centres de consommation. La capacité de production est en partie handicapée par la faiblesse des investissements liée à l'embargo qui n'a été levé qu'en 2003 et qui découlait des sanctions économiques décidées par le Conseil de sécurité des Nations unies en 1986 et prolongé en 1993 (voir : Résolution 748 (1992) et Résolution 883 (1993))[47].

Plateforme de production de pétrole sur la côte libyenne

Le pétrole fournit en 2005 93 % des recettes du pays et 95 % de ses exportations. La part des revenus du pétrole dans le PNB est particulièrement forte puisqu'elle est le double de celle de l'Arabie Saoudite et le triple de celle de l'Iran[47]. En 2006 la production est de 1,8 million de barils par jour (2010) essentiellement concentrée sur le bassin de Syrte dont 270 000 sont consommés sur place et le reste exporté en majorité (85 %) dans les pays européens. L'industrie pétrolière est gérée par l'entreprise nationale publique National Oil Corporation (NOC) qui dispose d'une participation majoritaire dans tous les consortiums montés avec les compagnies pétrolières étrangères dans le domaine de l'exploration, de la production et du raffinage.

La Libye dispose également de réserves importantes de gaz naturel (1 548 milliards de m³) qui sont jusqu'à présent peu exploitées : 28 milliards de m³ (2009) sont produits et la moitié est utilisée dans le pays, en particulier dans des centrales de production électrique. Une partie du gaz est exportée vers l'Italie par le gazoduc Greenstream.

La Libye dispose de cinq raffineries d'une capacité de traitement totale de 320 000 barils par jour. Les deux plus importantes se trouvent à Ras Lanuf (220 000 b/j) et à Azzawia (120 000 b/j)[66].

Le pétrole est la ressource quasi unique du pays qui reste fortement dépendant de l'étranger pour tout le reste. Le pétrole contribue directement à la formation du PNB à hauteur de 35 %, le secteur des services représente 45 % du PIB, la construction 7 %, l'industrie 7 % et l'agriculture 8 % (chiffres de 2005)[47].

Les autres secteurs économiques

Environ 1 % de la superficie de la Libye est cultivée et 8 % permet le pâturage. Les superficies recevant entre 250 et 500 mm de précipitations annuelles représentent 9 400 km² dans les régions de Djeffara et du djebel Nafusah à l'ouest et 13 000 km² dans la région de Benghazi et du djebel Akhdar.

Cultures arrosées par rampe pivot à Koufra en plein Sahara

La région de Djeffara est la seule ayant une tradition agricole. Les principales productions sont le blé, l'orge, les tomates, les citrons, les patates, les olives, les figues, les abricots et les dattes. Les projets d'expansion de la production agricole en utilisant les abondantes réserves d'eau fossile (projet de la Grande Rivière Artificielle) n'ont pas donné de résultats significatifs. Malgré la volonté de ses dirigeants, la Libye est complètement dépendante des importations pour l'alimentation de sa population. L'industrie porte essentiellement sur la transformation des produits agricoles, la production de textiles, de ciment, d'acier à partir de minerai de fer importé et d'aluminium. Les unités de production sont souvent en mauvais état et sous-utilisées.

Malgré un bon potentiel (désert aux paysages spectaculaires, réseau dense de villes de l'Antiquité bien conservées, côte se prêtant au tourisme balnéaire), le tourisme est peu développé (environ 300 000 touristes en 2003 selon les statistiques officielles) car il manque des infrastructures d'accueil et de sociétés dédiées à cette activité[67].

Infrastructures

La Libye dispose d'un réseau de route asphaltées de 47 900 km et de deux aéroports internationaux à Benghazi et Tripoli. Il existe des plans pour relier par chemin de fer en voie normale les principales villes côtières de la Tripolitaine mais en 2011 la Libye ne dispose d'aucune infrastructure ferroviaire. Des ports sont implantés à Al Khums, Benghazi, Darnah, Marsa al Burayquan, Misratah, Ras Lanuf, Tobrouk, Tripoli et Zuwarah. Le pays dispose d'un réseau de 4 983 km de pipelines pour le transport de pétrole brut, de 443 km pour les produits pétroliers raffinés et de 1 947 km pour le gaz[67].

Le projet de la Grande Rivière Artificielle

Article détaillé : Grande Rivière Artificielle.

La Libye dispose d'énormes réserves d'eau fossile souterraine stockées dans une série d'aquifères situés dans les régions centrales et méridionales du pays. Pour combler le déficit en eau des régions habitées et des zones agricoles, le projet de la Grande Rivière Artificielle (Great Man Made River ou GMMR) a été lancé au début des années 1980. Il s'agit de construire un réseau de canalisations, de réservoirs tampon et de stations de pompage amenant 5 millions de mètres cubes par jour dans les provinces côtières. Le coût du projet qui devait s'achever en 2010 était estimé à l'époque à 30 milliards de dollars. La première phase, achevée en 1991, apporte 2 millions de m³/jour dans la région de Benghazi et de Syrte. La deuxième phase qui est également achevée achemine 1 million de m³/j depuis le Fezzan jusque dans la région de Tripoli et la plaine de la Djeffara. La troisième phase, qui doit ajouter 1,68 million de m³ de débit journalier, est en cours de réalisation[67].

Niveau de vie

En 2009 le produit national brut (PNB) atteint 62 milliards de dollars et le PNB par habitant de 12 020 dollars situe la Libye parmi les cinquante pays les plus prospères[68]. En 2007, la Libye est le pays le plus développé d'Afrique si on se réfère au classement IDH (Indice de développement humain) établi par le Programme des Nations unies pour le développement, celui-ci étant de 0,840.

Démographie

Article détaillé : Démographie de la Libye.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffres de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Tripoli, la capitale, compte environ 1,5 million d'habitants
Carte de la composition ethnique de la Libye.

La Libye a une population totale de 6,6 millions d'habitants. Cette population était de 1,09 million en 1951, 2,06 millions en 1964 et 3,6 millions en 1984. Du fait d'un taux de croissance de 3,3 % sur la période 1960-2003[69], l'un des plus élevés du monde, la moitié de la population a moins de 15 ans[70]. La transition démographique est toutefois amorcée avec un taux de croissance tombé à 2 % et un taux brut de fertilité ramené de 49 pour mille à 27 pour mille en 2003[69]. La majeure partie des habitants réside dans une étroite bande côtière. La densité atteint ainsi 50 habitants par km² dans les régions de la Tripolitaine et de Cyrénaïque mais tombe à moins de une personne par km² dans le reste du pays. 90 % de la population est concentrée sur 10 % de la superficie. La population urbaine, qui constituait en 1970 45 % du total, représente en 2003 86 % de la population, un des taux les plus élevés au monde[69].

La population est concentrée en majeure partie dans les trois plus grandes villes du pays Tripoli, Benghazi et Al Bayda. Tripoli (1,5 million d'habitants), la capitale du pays et de la région de la Tripolitaine, est une ancienne cité qui remonte à l'Antiquité (Oea). Elle rassemble une partie des administrations centrales, joue un rôle commercial majeur notamment grâce à son port et à un tissu de petites et moyennes entreprises. La capitale se trouve au centre d'un réseau assez dense de villes de petite et moyenne taille que dominent Misratah et Zawiyah et qui absorbe aujourd'hui la majeure partie de la croissance démographique de la région.

Benghazi (700 000 habitants), capitale régionale de la Cyrénaïque, n'était qu'une modeste bourgade de 2 000 habitants à la fin du XIXe au cœur d'une région dominée par le pastoralisme. Elle connaît une certaine croissance lors de la conquête par l'Italie de la région en 1932 qui entraîne la mise en culture de l'arrière-pays relativement bien arrosé. Mais elle prend principalement son essor avec la découverte en 1959 des champs de pétrole qui bordent le golfe de Syrte situés à environ 200 km de la ville. Les compagnies pétrolières y installent leurs services administratifs et les ateliers de réparation, ce qui entraîne un développement rapide des secteurs secondaire et tertiaire. La Cyrénaïque compte par ailleurs quatre autres villes d'une centaine de milliers d'habitants chacune : Tobrouk, le seul port naturel du pays, Ajdabiya, Al Bayda et Darnah.

La partie saharienne du pays compte quelques agglomérations d'importance. Koufra au cœur du désert libyque et à 900 km du golfe de Syrte doit son développement à la volonté du gouvernement libyen d'exploiter les ressources de la nappe phréatique mais surtout à son rôle de carrefour commercial sur la route menant au Tchad et au Soudan. Sabha (120 000 habitants) située sur la route commerciale menant au Sahara oriental a bénéficié d'une politique de décentralisation volontariste de l'État libyen et sert de plaque tournante à un commerce en partie informel où s'échangent produits alimentaires et produits manufacturés[71].

La population libyenne est composée principalement d'Arabes, de Berbères, de Berbères arabisés et de descendants de Turcs[72]. Un petit nombre de groupes tribaux Haoussa et Toubou, dans le sud de la Libye, pratiquent un mode de vie nomade ou semi-nomade. La Libye accueille un grand nombre d'émigrants étrangers qui sont en majorité originaires d'Égypte et d'Afrique subsaharienne[73]. 6 000 Italiens sont en partie les descendants des anciens colons dont la majorité ont quitté le pays lors de son accession à l'indépendance en 1947 et surtout en 1970 après l'arrivée au pouvoir de Kadhafi[74]. Une partie des immigrants en majorité égyptiens et originaires de l'Afrique subsaharienne sont illégaux[75].

La principale langue utilisée est l'arabe (dialecte libyen) parlé par 80 % des Libyens ainsi que l'arabe standard moderne, qui est également une langue officielle. Les langues berbères, qui n'ont pas de statut officiel, sont utilisées par 20 % de la population (Berbères libyens et Touaregs) habitant le sud du pays : le nafusi à Aoudjila, Sokna et Zouara ; le tamahaq dans la région de Ghat par environ 17 000 personnes[76] et le zénète dans la région de Yafran[77].

Les locuteurs berbères vivent essentiellement dans le Djebel Nefoussa dans la région de la Tripolitaine, dans la ville de Zouara sur la côte et dans les villes oasis de Ghadamès, Ghat et Awijilah. Les langues toubou sont parlées par des locuteurs vers les villages de Katroun et de Koufra. L'italien et l'anglais sont parfois pratiqués dans les grandes villes, surtout par les générations les plus âgées pour l'italien. Selon le Rapport sur les réfugiés dans le Monde 2008 publié par le comité américain sur les réfugiés et les immigrants, la Libye abrite une population de réfugiés et de demandeurs d'asile de 16 000 personnes en 2007. Sur ce nombre, environ 9 000 personnes proviennent de l'ancienne Palestine, 3 200 du Soudan, 2 500 de la Somalie et 1 100 de l'Irak[78].

Il existe environ 140 tribus et clans en Libye[79]. La majorité de la population, qui autrefois avait un mode de vie nomade et dormait sous des tentes, vit aujourd'hui dans les villes dans des immeubles et des maisons, faisant disparaître les traditions[80]. Un petit nombre de Libyens continuent de vivre dans le désert avec leurs familles comme ils le faisaient depuis des siècles. La plupart des habitants sont employés dans l'industrie, le secteur tertiaire et une petite fraction de la population dans l'agriculture.

La langue étrangére principale, parlée en seconde langue, est l'Anglais, qui est aussi la langue la plus parlée des classes supérieures. L'Italien compte plus de 50000 locuteurs en seconde langue, surtout en Tripolitaine. à un moment donné, l'Italien était la seconde langue des plus de 65 ans qui avaient connus la colonisation Italienne. L'Italie étant devenue le premier partenaire commercial, l'Italien reprend de la vigueur depuis quelques années, surtout depuis la levée de l'embargo des années 90/2000. Le Français est aussi parlé, ainsi que le Turc, qui reste une langue de culture (La Libye :Tripolitaine et Cyrénaïque, était une ancienne dépendance de l'empire Ottoman, avant 1912). Cependant, le Turc reste trés marginal,avec un faible nombre de locuteurs, mais il est trés important, pour des raisons historiques, et culturelles. Les jeunes se tournent plus vers les langues occidentales : Anglais pour le plus grand nombre,Italien et Français. Il y a aussi d'autres langues, enseignées dans les Universités, comme l'Allemand, le Chinois, et le Russe.

Éducation

Le campus de l'ancienne université de Benghazi (Al-Jami'a al-Libiya), première université de Libye.

L'enseignement en Libye accueille 1,7 million de personnes dont 270 000 étudiants[81]. L'éducation est gratuite pour tous les citoyens[82] et obligatoire jusqu'au niveau du secondaire. Le taux d'alphabétisation, avec 82 % de la population sachant lire et écrire, est le plus élevé d'Afrique du Nord[83].

Après l'indépendance de la Libye en 1951, la première université du pays ouvre ses portes à Benghazi[84]. Le nombre d'étudiants en 1975/1976 atteint 13 418 et passe à 200 000 en 2004 auxquels il faut ajouter 70 000 personnes suivant des formations de technicien supérieur ou professionnelles[81]. La croissance rapide des effectifs s'est traduite par un accroissement parallèle du nombre d'établissements d'enseignement supérieur.

Depuis 1975 le nombre d'universités est passé de 2 à 9 et le nombre d'instituts de formation professionnelle et de techniciens supérieurs (dont l'apparition remonte à 1980) est passé à 84[81]. L'enseignement supérieur est financé essentiellement par le budget national et représente 38,2 % de celui-ci[84].

Les principales universités libyennes sont :

Les principaux instituts technologiques sont :

  • l'Institut supérieur de technologique informatique à Tripoli ;
  • l'Institut supérieur d'électronique à Tripoli.

Culture

Article détaillé : Culture de la Libye.
Fêtes nationales libyennes[86] (sous Kadhafi)
Date Nom français Nom local Remarques
28 mars Fête de l’évacuation des bases militaires étrangères i prononcé
7 octobre Fête de l’évacuation des troupes italiennes i prononcé
24 décembre Fête de l’Indépendance Eid El Istiqlal prononcé en 1951

Religions

La plus grande partie de la population (97 %) est de confession musulmane. Le sunnisme y est prédominant. Une minorité, surtout localisée dans le djebel Nefusa, adhère à l'ibadisme (une branche du kharidjisme[87]).

Le pays compte également 3 % de chrétiens soit près de 100 000 baptisés dont la majorité sont catholiques[88]. Ces derniers dépendent du vicariat apostolique de Tripoli, de celui de Benghazi et de celui de Derna. Jusque dans les années 1970, il existait une communauté juive en Libye. Forte d'environ 36000 membres à l'indépendance en 1948, elle a massivement émigré en Israël et dans une moindre mesure en Italie en raison du réveil du nationalisme arabe et des soubresauts du conflit israélo-arabe[89].

Condition féminine

À la fin des années 1960, moins de 10 000 d'entre elles avaient atteint un niveau d'éducation supérieur, les femmes étant soumises à un système patriarcal depuis des siècles.

À partir de 1969, le colonel Kadhafi fait de leur statut l'un des piliers de la transformation de la société : scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans, autorisation du mariage portée à 18 puis à 20 ans, éducation mixte jusqu'au secondaire. En 2008, les Libyennes sont majoritaires dans les universités nationales.

Codes

La Libye a pour codes :

Notes et références

  1. Le berbère (amazigh) et l'italien sont également très utilisés.
  2. Site de l'ONU
  3. (en) Libya : Overview - Infographie Der Spiegel, 23 août 2011
  4. (en) Free of Qaddafi, a City Tries to Build a New Order - The New York Times, 6 mars 2011
  5. Kadhafi fait bombarder son peuple par les avions d’Alliot-Marie, article de Agoravox du 16 mars 2011
  6. L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE PERMET AU CONSEIL NATIONAL DE TRANSITION (CNT) LIBYEN D’OCCUPER LE SIÈGE DE LA LIBYE, Nations Unies, Soixante-sixième session, 2e séance plénière], 16 septembre 2011
  7. Le CNT annonce que la ville de Syrte a été "libérée"
  8. Jean François Troin et al., Le Grand Maghreb, Armand Colin, mai 2010, 384 p. (ISBN 978-2-200-26775-9), p. 38-39 
  9. Jean François Troin et all, Le Grand Maghreb, Armand Colin, mai 2010, 384 p. (ISBN 978-2-200-26775-9), p. 34-35 
  10. Atlas universel Le Monde Sélection du Reader's Digest Edition du Millénaire
  11. Jean François Troin et al., Le Grand Maghreb, Armand Colin, mai 2010, 384 p. (ISBN 978-2-200-26775-9), p. 36-38 
  12. Le projet pharaonique de rivière artificielle en Libye
  13. Proclamation constitutionnelle de 1969, site de l’université de Perpignan.
  14. Déclaration sur l’avènement du Pouvoir du Peuple, site de l’université de Perpignan.
  15. « Le Premier ministre libyen est en Tunisie », Europe1.fr, mis en ligne le 22 août 2011.
  16. Jean François Troin et al., Le Grand Maghreb, Armand Colin, mai 2010, 384 p. (ISBN 978-2-200-26775-9), p. 246-248 
  17. (en) Les districts de Libye
  18. Joseph Ki-Zerbo, Histoire générale de l'Afrique VII, : L'Afrique Sous domination coloniale, Comité scientifique international pour la rédaction d'une histoire générale de l'Afrique, Unesco, 1997, page 324
  19. François Burgat, André Laronde, La Libye, Presses universitaires de France, 2003, page 44
  20. La Libye, par François Burgat et André Laronde, collection « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, p. 55
  21. La verte Libye de Qadhafi, par Pierre Rossi, Hachette réalités, p.103
  22. La verte Libye de Qadhafi, par Pierre Rossi, Hachette réalités, p.105
  23. La Libye, par François Burgat et André Laronde, collection « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, p. 56
  24. a et b La Libye, par François Burgat et André Laronde, collection « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, p. 57
  25. La Libye, par François Burgat et André Laronde, collection « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, p. 96
  26. La Libye, par François Burgat et André Laronde, collection « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, p. 100
  27. La Libye, par François Burgat et André Laronde, collection « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, p. 104
  28. La Libye, par François Burgat et André Laronde, collection « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, p. 124
  29. a et b La Libye, par François Burgat et André Laronde, collection « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, p. 59-60
  30. (en) 1969: Bloodless coup in Libya
  31. La Libye, par François Burgat et André Laronde, collection « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, p. 60-61
  32. La Libye, par François Burgat et André Laronde, collection « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, p. 60
  33. a, b et c Premières confrontations internationales, article de Nora Lafi, in Encyclopædia universalis, édition 2011
  34. Chronologie des relations entre la Libye et l'Occident, in Le nouvel observateur
  35. La Libye, par François Burgat et André Laronde, collection « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, p. 101
  36. Obama trop indulgent avec Kadhafi ? in RFI, 23 février 2011
  37. La Libye, par François Burgat et André Laronde, collection « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, p. 79
  38. La Libye face à la France au Tchad : qui perd gagne?, R. Otayek [PDF]
  39. Afrique : histoire, économie, politique, par Olivier Bain et Jean-Marc Liotier, in Afrique pluriel
  40. Le règlement du contentieux territorial tchado-libyen sur Aozou, article de Yves Rabier paru dans Politique africaine [PDF]
  41. Tripoli normalise ses relations avec Berlin, in RFI, 11 août 2004
  42. "Les familles du DC10 UTA en colère !"
  43. Entre sanctions et embargo, article de Nora Lafi, in Encyclopædia universalis, édition 2011
  44. Texte de la résolution 1192 du conseil de sécurité des Nations-Unies, site des Nations-Unies
  45. a, b, c, d et e Chronologie de la Libye, in Jeune Afrique
  46. L'Europe et l'Afrique se concertent à Tripoli, par Elisa Drago, RFI, 26 novembre 2006
  47. a, b, c, d, e et f (en) Banque Mondiale, Socialist People’s Libyan Arab Jamahiriya Country Economic Report, juillet 2006, 146 p., p. 23-28  [PDF]
  48. http://www.imf.org/external/french/np/sec/pr/2008/pr08290f.htm
  49. (en) rapport du FMI
  50. Une foule énorme enterre les manifestants tués à Benghazi - Le Point, 20 février 2011
  51. Londres dénonce les "violences effroyables" en Libye - Romandie / AFP, 19 février 2011 (voir archive)
  52. Libye. Au moins 233 morts dans l'insurrection - Le Télégramme, 21 février 2011
  53. Libye : des civils évoquent des massacres - Le Parisien, 21 février 2011
  54. Libye : la France suspend ses activités diplomatiques - Le Figaro, 26 février 2011
  55. Libye : "On n'arrête pas d'entendre des coups de feu" - TF1 du 26 février 2011
  56. Un gouvernement provisoire en Libye ? - Le JDD, 26 février 2011
  57. (en) Ex-minister leads early formation of interim government - Reuters, 26 février 2011
  58. L’ONU autorise le recours à la force contre la Libye, Le Parisien, publié le 17 mars 2011.
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  60. Libye : Ban Ki-moon salue la résolution historique du Conseil de sécurité - ONU, 18 mars 2011
  61. La France a donné le coup d'envoi de l'intervention en Libye - Thomas Hofnung, Libération, 19 mars 2011
  62. Le CNT proclame officiellement la "libération" de la Libye - Le Monde - 23 octobre 2011
  63. http://www.24heures.ch/actu/monde/libye-legislation-fondee-charia-2011-10-23
  64. Libye : La charia sera à la base de toute loi, FranceSoir, 24 octobre 2011
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  87. Les Ibadites à l'origine de l'islamisation du Maghreb - article de Nordine Grim paru dans El Watan, 2 août 2008
  88. (en) The World Factbook, CIA (consulté le 13 avril 2009
  89. (en)Maurice M. Roumani, The Jews of Libya: Coexistence, Persecution, Resettlement, Sussex Academic Press, 2009 (ISBN 1845193679) 

Annexes

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