Les Drus

Les Drus
Les Drus
Le petit Dru vu de la mer de Glace, mai 2006
Le petit Dru vu de la mer de Glace, mai 2006
Géographie
Altitude 3 754 m, Grand Dru
Massif Massif du Mont-Blanc
Coordonnées 45° 55′ 58″ Nord
       6° 57′ 23″ Est
/ 45.93278, 6.95639
45°55′58″N 6°57′23″E / 45.93278, 6.95639
Administration
Pays Drapeau de France France
Région Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Ascension
Première 12 septembre 1878 par Clinton Thomas Dent, James Walker Hartley, Alexandre Burgener et K. Maurer
Géologie
Type pic pyramidal

Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie

(Voir situation sur carte : Haute-Savoie)
Les Drus

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Les Drus

Les Drus constituent deux pics d'une montagne des Alpes de Haute-Savoie, situés dans le massif du Mont-Blanc.

Les Drus comprennent deux sommets assez individualisés :

  • le Grand Dru (3 754 m, point culminant) ;
  • le Petit Dru (3 730 m), qui domine le Montenvers, possédant une paroi granitique de 1 000 m de haut, l'une des parois les plus raides des Alpes .

Sommaire

Histoire

Le petit et le grand dru versant Charpoua (Sud)

La première ascension du Grand Dru fut effectuée le 12 septembre 1878 par Clinton Thomas Dent, James Walker Hartley, Alexandre Burgener et K. Maurer. La première ascension du Petit Dru fut effectuée le 29 août 1879 par Jean Charlet-Straton, Prosper Payot et Frédéric Folliguet.

Le 31 août 1887, trois alpinistes font la première traversée du Grand au Petit Dru à l'aide de longues cordes maintenues du haut et en empruntant plutôt le versant Nord.

Le 4 septembre 1913, une caravane d'alpinistes tente de hisser sur le Petit Dru une statue métallique, reproduction de la Vierge de Lourdes, en aluminium creux, mesurant presque un mètre de haut et pesant treize kilos. Le temps exécrable les oblige à disposer la statue à quelque 3 000 mètres dans une anfractuosité du rocher. C'est seulement après la guerre, le 18 septembre 1919, que la statue fut finalement hissée au sommet et scellée[1].

La première traversée hivernale des Drus a été réussie par Armand Charlet et Camille Devouassoux le 25 février 1938.

La face Ouest des Drus

L'aiguille Verte (centre) et les Drus (à droite).
Article détaillé : face ouest des Drus.

Pierre Allain, lors de l'ascension de la face Nord des Drus, estima qu'il serait sans doute impossible de gravir un jour le versant Ouest. Pourtant, dès 1952, le défi devait être relevé par A. Dagory, Guido Magnone, Lucien Bérardini et M. Lainé, en deux assauts successifs (1er au 5 juillet puis 17 au 19 juillet 1952). Cette tentative exigea l'emploi intensif des techniques de l'escalade artificielle. Dès lors, un nouvel épisode de l'histoire des Drus commençait.

Du 17 au 22 août 1955, l'Italien Walter Bonatti escalade, seul, le pilier Sud-Ouest avec cinq bivouacs dans la face. Cette ascension est considérée comme un des plus grands exploits de l'histoire de l'alpinisme. En 2001 Jean-Christophe Lafaille ouvre une nouvelle voie en solitaire par la technique de l'escalade artificielle.

Sept ans après Walter Bonatti, Gary Hemming et Royal Robbins, deux grimpeurs venus des États-Unis, inauguraient une très importante variante menant directement de la base de la face au bloc coincé, dans la moitié supérieure, où elle rejoint la voie de 1952. Ouverte du 24 au 26 juillet 1962, cette voie fut baptisée la directe américaine et devint par la suite une grande classique. Ce ne fut jamais le cas de l'autre directe, toujours américaine, tracée en plein centre de la face par le même Royal Robbins, accompagné cette fois de John Harlin (10 au 13 août 1965). Extrêmement difficile, tant dans le domaine de l'escalade artificielle que de l'escalade libre, cette directissime américaine fut relativement peu répétée.

L'alpiniste René Desmaison s'est tout particulièrement illustré dans l'histoire de la face Ouest des Drus :

  • quatrième ascension de la voie originale, avec Jean Couzy (23-25 juillet 1955) ;
  • première ascension hivernale, toujours avec Jean Couzy, du 10 au 14 mars 1957, une des premières grandes entreprises tentées en cette saison ;
  • première ascension solitaire, enfin, les 28-29 juillet 1963, toujours par la voie classique.

Classique, directe, directissime ? Que restait-il à ouvrir dans cette face prestigieuse ? Les années soixante-dix, et surtout quatre-vingts, seront marquées par une autre approche : peu importe que le tracé de la voie ouverte soit justifié par des critères géométriques, les ouvreurs se préoccupaient désormais et avant tout de la qualité intrinsèque de l'escalade inaugurée.

La plus étrange fut sans conteste la voie « Thomas Gross ». L'alpiniste passa une cinquantaine de jours dans la face Ouest des Drus, en plusieurs fois, afin de forcer coûte que coûte le passage. On raconte qu'il emporta sa guitare avec lui afin de se distraire aux bivouacs. Son itinéraire remontait la partie droite de la face. Il l'ouvrit du 20 avril au 8 mai 1975, après l'avoir tenté en juin et septembre 1974 ainsi que du 10 au 20 mars 1975.

D'autres « lignes » viendront s'ajouter à celles-ci. Ainsi, les frères Rémy (suisses) s'adjugèrent-ils les « strapontins du paradis » (1980), et Nicolas Schenkel et B. Wietlisbach la « voie des Genevois » (1981). L'année suivante, une « directissime française » fut tracée à droite de sa version américaine par des cordées de l'École militaire de haute montagne. Christophe Profit participa à cette entreprise avec Michel Bruel, Hervé Sachetat et Hubert Giot, ouvrant un itinéraire remarquable car à la fois direct et nouveau sur 600 des 1 000 mètres de dénivelé de la face (septembre 1982).

Michel Piola, auteur de plusieurs centaines de voies nouvelles dans les Alpes, et Pierre-Alain Steiner tracèrent en 1984 et 1986 une remarquable ligne dans la partie gauche de la face, baptisée « passage cardiaque ».

En 1991, Catherine Destivelle entra dans l'histoire de l'alpinisme en traçant seule un itinéraire de haute difficulté et qui prit son nom, à droite de la voie Thomas Gross. Un peu plus tard, deux autres voies seront ouvertes par des solistes : Jean-Christophe Lafaille et Marc Batard.

Ce gigantesque triangle haut de plus de mille mètres connut d'importants éboulements en 1997, 2003 et 2005. Ceux-ci devaient affecter considérablement la structure de la montagne et « effacer » nombre d'itinéraires historiques[2]. Des éboulements moindres, mais néanmoins d'un volume total de 10 000 à 12 000 m3, surviennent les 10 et 11 septembre 2011[3],[4] et aussi un de 60 000 m3 le 30 octobre 2011 [5].

Les éboulements ont effacé la plupart de ces itinéraires, à l'exception de ceux situés le plus à gauche de la paroi. Cela permettra à terme une nouvelle génération de voies. Cependant, les alpinistes devront attendre plusieurs décennies avant que la roche ne se stabilise, même si certains audacieux comme Valery Babanov et Yuri Koshelenko se lancèrent quelques mois après l'éboulement de 1997 dans la zone critique pour tracer au plus vite une voie nouvelle et qui s'avéra éphémère (« Léna », début 1998).

Suite à la seconde vague d'éboulements (2003-2005), une face à nouveau vierge de tout itinéraire s'offrait aux ouvreurs. C'est ainsi que du 28 janvier au 4 février 2007, Martial Dumas (guide de Chamonix) et Jean-Yves Fredriksen (guide de haute-montagne français) ont ouvert une nouvelle voie dans cette face compacte et verticale. Pendant les huit jours dans la paroi ils ont dû faire tomber les cailloux en équilibre et recourir à des techniques d'escalade artificielle. Ils sont à ce jour les seuls à avoir ouvert une voie nouvelle dans cette face.

Littérature

Les Drus sont un lieu important du roman Premier de cordée, de Roger Frison-Roche.

Annexes

Liens externes

Notes et références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Les Drus de Wikipédia en français (auteurs)

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