Les Dents de la mer

Les Dents de la mer

Les Dents de la mer

Titre original Jaws
Réalisation Steven Spielberg
Scénario Peter Benchley
Carl Gottlieb
Acteurs principaux Roy Scheider
Robert Shaw
Richard Dreyfuss
Pays d’origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Action
Sortie 1975
Durée 124 minutes

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Les Dents de la mer (Jaws[1] en version originale) est un film américain de Steven Spielberg sorti sur les écrans en 1975.

Deuxième long métrage du jeune metteur en scène alors âgé de 28 ans, il est adapté du roman éponyme de Peter Benchley, publié en 1974 aux éditions Doubleday. Le roman et le film ont connu un succès critique et commercial mondial. Doté d'un budget de 4 millions de dollars pour finalement en utiliser 9 millions, le film en a rapporté 470 millions dans le monde[2].

Dans l'histoire du cinéma, Les Dents de la mer se présente comme un film charnière, puisqu'il a rétrospectivement été considéré comme le premier des blockbusters américains[3],[4]. Ce film lancera la mode des tentpole pictures, les films d'action à gros budget que les studios hollywoodiens sortent pendant l'été (pour les Américains, la période de référence est définie comme allant du 1er vendredi de mai au 1er lundi de septembre).

Après le succès d'estime du téléfilm Duel (1re diffusion sur ABC en novembre 1971) et les résultats relativement décevants de Sugarland Express sorti en avril 1974 (12,8 millions de dollars de recettes dans le monde pour un budget de 3 millions), Steven Spielberg trouve la reconnaissance internationale avec Les Dents de la mer, qui remporte notamment 3 Oscars[5]. Depuis, son talent de cinéaste et d'homme d'affaires s'est confirmé.

Le film a fait l'objet de trois suites qui ont connu un succès commercial et critique décroissant, Les Dents de la mer 2, Les Dents de la mer 3 et Les Dents de la mer 4 : La Revanche, aucune de ces suites n'ayant été réalisée par Spielberg.

Les Dents de la mer

SynopsisProduction et tournageAdaptation du roman au cinémaRésultats au box-officeComparaison avec les autres volets de la saga • L'image du requin tueur : mythe et réalité • Anecdotes

Sommaire

Résumé

Article détaillé : Histoire des Dents de la mer.
Panneau situé dans les Studios Universal à Hollywood, à l'entrée de l'attraction « Jaws ride », indiquant le lieu imaginaire d'Amity Island. Il imite celui que l'on voit dans le film, lorsque Martin Brody sort de chez lui pour se rendre sur les lieux de la disparition de la première victime.

Pendant l'été 1974, sur l'île d'Amity, un groupe d'étudiants fait la fête sur la plage. Une jeune femme s'éloigne du groupe pour un bain de minuit alors que son flirt s'endort sur la plage, ivre. Après quelque brasses, la jeune femme est happée et disparaît dans l'eau en poussant des cris de terreur. Quelques secondes après, la mer retrouve son calme nocturne. Personne ne sait ce qui vient de se dérouler.

Le lendemain, suite à la déclaration de la disparition de la jeune femme, Martin Brody, nouveau chef de la police locale originaire de New York, découvre les restes de la victime. Il attribue aussitôt cette mort à une attaque de requin, mais sous la pression du conseil municipal et aussi en raison de son inexpérience sur cette île, il suit les recommandations du médecin légiste de l'île et conclut à une mort accidentelle (noyade et choc avec un bateau).

Malheureusement, quelques jours après, un enfant est happé à son tour par le requin, et cette fois les témoins sont nombreux à assister à la scène. Le doute n'est plus permis : un requin rôde le long des plages d'Amity.

Le conseil municipal est confronté à un choix douloureux. Il peut adopter des mesures de protection le temps de se débarrasser du requin, c'est-à-dire interdire la baignade. Mais ce faisant, il met en péril l'activité touristique de l'ile. Nous sommes a quelques jours du 4 juillet (fête nationale américaine) et l'impact économique pourrait être désastreux.

De plus, la mère de l'enfant a passé une annonce dans les journaux locaux et promet 3000 dollars à qui tuera le requin. Le conseil s'inquiète de la publicité négative sur la ville et également de l'arrivée en masse de pêcheurs plus ou moins qualifiés pour obtenir la récompense. Parallèlement, Quint, un pêcheur local, propose ses services au conseil municipal pour tuer le requin. Mais il exige 10 000 dollars.

Le chef Brody essaie de son côté d'en savoir plus sur les requins et fait appel à l'institut océanographique pour avoir les conseils d'un expert.

Matt Hooper, l'expert, arrive sur l'île le 2 juillet. Dès son arrivée, il demande à examiner le corps de la première victime et démontre de manière irréfutable qu'il s'agit d'une attaque de requin. Peu après, le même jour, des pêcheurs tuent un requin tigre. Le maire exulte mais Brody, sur les conseils de Hooper, émet des doutes sur la responsabilité de ce requin dans les attaques : la mâchoire qui a attaqué la première victime serait beaucoup plus grosse que celle du requin pêché. Le maire refuse de suivre les recommandations du chef de la police et pense avant tout à l'afflux de touristes pour le 4 juillet. Les plages seront surveillées, mais interdiction de les fermer.

Le 4 juillet, alors que la police et les gardes-côte surveillent la mer, le requin parvient a déjouer la surveillance et attaque à nouveau. Le maire n'a plus le choix : il accepte la proposition de Brody et engage Quint pour tuer le requin. Bien qu'il soit aquaphobe, Brody est de la partie.

Hooper se joint également à la chasse pour apporter son expérience d'expert sur les requins. Quint et Hooper ne s'apprécient guère mais en passionnés de la mer et des requins, ils se lient d'amitié. La chasse au requin tourne rapidement au désastre quand les pêcheurs prennent conscience de la puissance de la bête et ils deviennent ses proies alors que le requin attaque le bateau et les met dans une situation de plus en plus en périlleuse. Quint sera finalement tué par le requin. Enfermé dans une cage, Hooper tentera d'attaquer le requin à l'aide d'une pique empoisonnée. Brody, resté seul a bord, parviendra finalement à tuer le requin alors que l'Orca, le bateau de Quint, sombre. Finalement, Brody et Hooper rejoignent la terre ferme à bord d'un radeau de fortune.

Fiche technique

  • Titre original : Jaws
Titre de travail : Stillness in the Water
Tom Joyner (1er assistant réalisateur), Barbara Bass (2e assistant réalisateur)
Drapeau des États-Unis États-Unis : 20 juin 1975
Drapeau de France France / Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni : 1er janvier 1976
Drapeau de Belgique Belgique : 16
Drapeau du Canada Canada : (Flag of Manitoba.svg Manitoba : PG,  Nouvelle-Écosse : R (classification initiale) puis 14 (changement de classification en 1995), Flag of Ontario.svg Ontario : AA, Flag of Quebec.svg Québec : 13+)
Drapeau des États-Unis États-Unis : PG
Drapeau de France France : 18, puis 12

Distribution

Analyse

Personnages principaux

  • Martin Brody : On sait de lui qu'il est marié, à Ellen, et a deux enfants, Michael et Sean qui reprendront son flambeau dans les deux derniers épisodes de la tétralogie. Il dit également être originaire de New York (avant de découvrir le corps de la 1re victime) et que c'est la première fois qu'il est chef de la police à Amity (dixit le maire lors de la scène des louveteaux). Il fait preuve d'esprit d'initiative en fermant d'office toutes les plages, mais n'a pas de respect particulier pour l'autorité, voir son affrontement permanent avec le maire. Il n'y connaît absolument rien aux requins, pour cela il se renseigne dans des livres scientifiques, et possède un certain courage : bien qu'ayant une sainte horreur de l'eau, il part chasser le requin en haute mer. Il a aussi de l'humour, comme lorsqu'il imite l'accent d'Amity « les enfants sont dans le jardin, ils risquent rien, ils sont pas bien loin ».
  • Matt Hooper : C'est un scientifique spécialisé dans les requins, après avoir vu dans sa jeunesse un bébé requin renard long d'un mètre et demi mettre en charpie un bateau devant lui, ce qu'il explique lors du repas chez les Brody. On sait qu'il vient d'un institut scientifique du continent, sans en connaître le nom, et qu'il a été appelé à la rescousse par le maire. Face aux requins, son attitude de scientifique s'oppose à celle de Quint qui est plus pragmatique, fondée sur l'expérience. Enfin, c'est un homme souriant qui aime blaguer : lors de la séquence de comparaison de cicatrices, il dit que la pire de ses blessures est celle de Mary Ellen Moffit qui lui a brisé le cœur.
  • Quint : C'est un homme solitaire, il veut chasser le requin seul, vénal en voulant 10 000 dollars en échange du requin, et non 3 000 comme le propose madame Kintner, imprévisible, lorsqu'il casse la radio de l’Orca avec une batte de baseball et sûr de lui quand il se moque de la cage anti-requin de Matt Hooper certain du bien-fondé de ces méthodes. Mais c'est aussi un bon vivant qui a de l'humour comme lors de sa franche rigolade avec Matt Hooper au cours de la séquence de comparaison de cicatrices. Il peut aussi se montrer têtu et autoritaire, en rentrant au port à toute vitesse au risque de faire exploser les machines. C'est un vieux loup de mer fasciné par les requins, les murs de sa cabane de pêcheur sont couvertes de mâchoires de cet animal, il a surtout une haine envers eux et une vengeance à accomplir, il nous en expliquera l'origine dans son long monologue. Tel le capitaine Achab de Moby Dick, il est obstiné par la traque du requin, et sera prêt à tout tant qu'il ne l'aura pas tué. Enfin, il est la figure type du marin, aimant chanter la chanson traditionnelle Spanish Ladies en toutes occasions.
  • Larry Vaughan : Il est l'exact contraire de Martin Brody. Là où Brody est pessimiste, Vaughan reste optimiste, là où le premier veut fermer les plages de façon préventive, le second veut les laisser ouvertes, même quand les évènements lui donnent tort. Il redoute avant toute chose que les touristes ne viennent plus ou quittent son île. Il n'apprécie pas du tout que la pancarte de la ville soit tournée en dérision par des touristes quand l'une d'elles est repeinte avec un aileron de requin et les mots « help shark » (« Au secours, un requin ! »). Il n'hésite pas à mentir, par exemple en voulant qualifier la mort de la première victime en « accident dû à une hélice », obstiné, manipulateur, dans la réunion publique il accepte que les plages soient fermées... pour 24 heures seulement, ce qu'il avait omis de dire à Brody ; il minimise sans cesse le danger, mais il peut aussi se montrer humain, comme quand Brody se fait gifler par madame Kintner ou en lui donnant le feu vert pour chasser le requin, en songeant à ses propres enfants. Enfin dans le film, contrairement au roman, il n'a aucun lien avec la mafia.
  • Ellen Brody : En passant du livre à l'écran, son rôle s'est réduit comme peau de chagrin. Dans le roman de Peter Benchley, on sait qu'elle a 36 ans, même si à l'écran, elle paraît plus âgée. On apprend aussi comment elle a rencontré son mari et qu’actuellement, elle s'ennuie dans son couple, lui imputant la faute. C'est pourquoi elle aura une liaison avec Matt Hooper. Dans le film, rien de tout cela n'est mentionné. Elle reste élégante, retenue et réservée, mais elle est surtout montrée comme une épouse aimante et une mère attentionnée. Elle ne prend pas directement part à l'action.

Sources

Le film de Steven Spielberg sorti en 1975 est l'adaptation du roman éponyme de Peter Benchley paru un an plus tôt.

Petit-fils de Robert Benchley (1889-1945), humoriste, acteur et journaliste, et fils de Nathaniel Benchley (1915-1981), écrivain de livres pour enfants, Peter Benchley (1940-2006) baigne dans le milieu littéraire depuis son enfance. Deux ans après un diplôme d'anglais obtenu à l'Université Harvard, il se lance en 1963 dans le journalisme, avec des articles rédigés pour The Washington Post puis de 1963 à 1967 pour l'hebdomadaire Newsweek. Après un bref passage de 1967 à 1969 à la Maison Blanche, en tant que rédacteur des discours du président démocrate Lyndon Johnson, il se reconvertit dans le journalisme free-lance, travaillant pour Holiday, Life, Travel, The New Yorker, Time ou encore le National Geographic[8].

En 1964, Peter Benchley lit un article du New York Daily News relatant la capture par un pêcheur d'un requin de 2 tonnes au large de Long Island[9]. Il en tirera l'idée d'écrire un roman sur les requins qui deviendra, dix ans plus tard, Jaws. Beaucoup d'éléments servant à l'écriture du livre seront inspirés par une série d'attaques de requin survenus dans le New Jersey en 1916.

Mais c'est de l'extérieur que viendra le déclic pour commencer l'écriture du livre. Ce déclencheur est un agent de la maison d'édition Doubleday, Thomas Congdon. Début 1970, après avoir lu quelques articles que Benchley a rédigé pour différents magazines, il l'invite à manger dans un restaurant français de New York afin de déterminer si le journaliste n'aurait pas quelques idées intéressantes pouvant donner matière à l'écriture d'un livre. Benchley lui parle alors de son histoire de requin. Congdon est accroché et lui offre 1 000 $ en échange des 100 premières pages. À la lecture du premier jet que Benchley lui rend, Congdon n'est pas satisfait. Le ton du récit est trop humoristique à son goût, considérant que cela colle mal avec l'ambiance d'un thriller. Il lui demande donc de réécrire 95 % de son essai[10].

À la sortie du livre et dans l'ensemble, les critiques ne sont pas bonnes. Dans The Village Voice, Donald Newlove dit du roman qu'il est « ennuyeux, sans intérêt, mou »[11], le manque d'épaisseur des personnages est décrié par John Spurling dans le New Statesman[12] et la pauvreté de l'intrigue est pointée par John Skow dans Time[13] ou encore dans The Listener[14].

Cependant, un élément ne laisse pas indifférent les critiques : le requin. The Miami Herald reporte ainsi des propos de Jacques-Yves Cousteau qui affirme qu' « aussi bien écrit et documenté soit-il, c'est un mauvais livre. Les requins n'agissent pas comme cela est décrit dans le roman »[15]. Au contraire, Patricia Meyer Spacks estime dans The Hudson Review que « [le requin est] indubitablement le plus intéressant personnage du livre »[16].

La plupart des critiques s'accordent néanmoins sur un point, les sources présumées d'inspiration de Peter Benchley pour son roman, qui vont de Moby Dick, roman d'Herman Melville paru en 1851, en passant par Le Vieil Homme et la Mer, roman d'Ernest Hemingway paru en 1952, et pour finir à Un Ennemi du peuple, pièce de 1882 d'Henrik Ibsen.

Parfois peu flatteuses, ces critiques n'eurent cependant qu'un faible impact sur les ventes du roman, ventes qui s'envolèrent dès sa publication. Le livre restera 44 semaines en tête des ventes aux États-Unis[17]. En un an, après de nombreuses traductions dans d’autres langues, plus de 9 millions d'exemplaires seront vendus[18], principalement dans les mois qui suivirent sa sortie, le succès du film lui donnant un second souffle.

Sans attendre ce succès en librairie, le producteur de cinéma David Brown décide très tôt de racheter les droits du livre, alerté par un article de Cosmopolitan sur le roman, qui se concluait par ces mots « ce n'est pas de la grande littérature, mais on pourrait en tirer un bon film ». Brown et Richard D. Zanuck, le second producteur du film Les Dents de la mer, offrent 175 000 $ à Peter Benchley pour les droits d'exploitation de son roman au cinéma, plus 25 000 $ pour qu'il écrive lui-même le scénario du film. Plus tard, il se verra adjoindre l'aide de Carl Gottlieb. Cinq versions successives du scénario seront écrites.

Quelques années auparavant, Zanuck avait eu un projet resté inabouti : adapter pour la 20th Century Fox, la pièce de théâtre d'Howard Sackler sur le boxeur noir Jack Johnson, The Great White Hope (L'insurgé). Il lui confie le soin d'intervenir sur le scénario de Benchley et Gottlieb, à la manière d'un script doctor. Ne désirant pas être crédité, Sackler va s'enfermer un mois à l'hôtel Bel-Air de Los Angeles pour réécrire certaines scènes. Avec John Milius, il rédigera la 1re version du monologue de Quint, concernant le naufrage de l'USS Indianapolis. Survenu le 30 juillet 1945 , il mit à la mer 900 marins pendant 5 jours, dont un certain nombre ont fini dévorés par les requins. Le monologue sera finalement retouché par Robert Shaw lui-même, de manière à être plus compact, plus percutant[19].

Parmi les différences notables existant au final entre le roman et le livre, citons la disparition de la relation amoureuse entre Ellen Brody et Matt Hooper, ainsi que la disparition de liens avec la mafia du maire d'Amity, Larry Vaughn.

Au-delà de ces modifications factuelles du récit, le plus important changement ayant eu lieu pour l'adaptation reste le changement de ton. Fini l'humour, et là où Benchley appuie les descriptions, les effets, les pensées des personnages, Spielberg ne fait que suggérer, laissant au spectateur une grande part d'imagination. L'atmosphère mystérieuse et le sentiment de menace diffus fait que le film est paradoxalement plus psychologique que le livre.

Production

La mise en scène fut éprouvante pour le réalisateur, les acteurs, les producteurs et l'équipe technique. Le tournage des vues extérieures, qui a débuté le 2 mai 1974, devait finir au plus tard le 25 juin ; or il n'en fut rien. Il se prolongera en fait jusqu'au 15 septembre 1974, et dans le même temps, le budget qui était initialement fixé à 2,5 millions de dollars explosera à 12 millions de dollars[20].

Richard D. Zanuck qui a produit Les Dents de la mer, ici avec et sa 3e femme, Lili Fini Zanuck, recevant un Oscar pour Miss Daisy et son chauffeur (Driving Miss Daisy) lors de la 62e cérémonie des Oscars du 26 mars 1990.

Avant même la parution de Jaws, le roman de Peter Benchley, David Brown lit une critique du livre et en flaire tout le potentiel cinématographique. Avec son associé Richard D. Zanuck, il achète les droits d'adaptation du roman et demande à son auteur d'en tirer un scénario pour l'écran. Mais après plusieurs moutures, le résultat ne satisfait pas le duo qui a confié entre-temps la réalisation du film au jeune Steven Spielberg dont ils venaient de produire Sugarland Express.

Le scénario avance peu et le temps presse. La Screen Actors Guild (le syndicat des acteurs professionnels) menace d'appeler à la grève à partir du 28 juin 1974 et aucun studio ne s'engagerait dans un projet dont le tournage se prolongerait au-delà de cette date.

C'est pourquoi les producteurs font intervenir Howard Sackler et John Milius, qui seront à l'origine du monologue de Quint sur le naufrage de l'USS Indianapolis.

Dans le même temps, le lieu de tournage est trouvé. Ce sera Martha's Vineyard, qui se trouve être adéquat du fait des faibles marées et des hauts-fonds à proximité des plages, permettant ainsi de filmer toute la journée.

De son côté, Steven Spielberg contacte l'équipe technique de Sugarland Express, espérant bien la réemployer au maximum sur son nouveau projet. Il convainc le décorateur Joe Alves, futur réalisateur des Dents de la mer 3, le directeur de production Bill Gillmore et la régisseuse de distribution Shari Rhodes. Le directeur de la photographie Vilmos Zsigmond étant indisponible, Spielberg fait appel à Bill Butler avec qui il avait travaillé sur les téléfilms Something Evil (1972) et Savage (1973). Enfin il reprend Verna Fields, qui a l'avantage d'être relativement proche de Ned Tanen, à l'époque président d'Universal Pictures.

Alors que Carl Gottlieb est appelé pour finaliser le scénario, les choix du casting sont tranchés. Roy Scheider, qui vient de se faire remarquer dans French Connection de William Friedkin (1971), campera Martin Brody, et Matt Hooper sera incarné par Richard Dreyfuss. Pour le rôle de Quint, c'est Sterling Hayden qui est approché en premier, acteur qui s'était distingué dans Quand la ville dort de John Huston (1950) ou L'Ultime Razzia de Stanley Kubrick (1956). Mais il ne peut accepter ayant des démêlés avec l'Internal Revenue Service à propos d'une histoire d'impôts impayés. Le rôle est finalement offert contre 100 000 dollars à Robert Shaw qui s'est fait remarquer l'année précédente par son interprétation de Doyle Lonnegan, gangster de L'Arnaque de George Roy Hill (1973). Enfin, comme il est de coutume de laisser choisir les producteurs pour les seconds rôles, Richard D. Zanuck propose pour le rôle d'Ellen Brody celle qui fut sa femme de 1969 à 1978, l'actrice Linda Harrison (La Planète des singes, 747 en péril). Mais Spielberg avait déjà choisi Lorraine Gary, la femme de Sidney Sheinberg, président-directeur général de Music Corporation of America qui possédait à l'époque Universal Pictures.

Tournage

Reconstitution du port d'Amity à Universal Studios Hollywood. En réalité, les scènes ont été tournées dans le port de Menemsha, village de pêcheur de Chilmark, situé à Martha's Vineyard.

L'équipe technique prend ses quartiers à Edgartown, ville de moins de 4 000 habitants située à Martha's Vineyard. Une fois sur place, le scénario subit des retouches finales et les dialogues sont revus jusqu'au dernier moment.

Le premier problème vient du coût de production qui ne cesse de grimper. D'abord du fait des syndicats car les sections syndicales de New York et Boston de l'I.A.T.S.E. (International Alliance of Theatrical Stage Employes) décident de maintenir des équipes trop nombreuses (au moins 100 personnes présentes simultanément sur le plateau, quand la moitié aurait suffi), et licencient des techniciens non syndiqués pour les remplacer par du personnel syndiqué. Le syndicat des camionneurs s'en mêle aussi, menaçant de faire stopper la production si les employés ne prennent pas tous le bus pour se rendre sur les lieux du tournage[21]. À cela s'ajoutent les coûts induits par la pellicule développée en Californie, le prix des chambres d'hôtel de l'île qui grimpent de 14 à 45 dollars la nuit, les combinaisons de plongée qui reviennent à 60 dollars de plus que si elles venaient de Los Angeles, une caution de 100 000 dollars exigé par les autorités de Martha's Vineyard pour la préservation du site.

Mais le deuxième problème est pire encore. Les trois faux requins animatroniques en polyuréthane conçus par Robert A. Mattey sont fragiles et fonctionnent mal. Les journalistes, informés, viennent espionner le tournage et ébruitent les difficultés rencontrées par la production.

Fin juillet 1974, Sidney Sheinberg, alors président-directeur général de Music Corporation of America (qui possédait à l'époque Universal Pictures), convoque Spielberg, le réalisateur, ainsi que Zanuck et Brown, les producteurs, afin d'avoir une explication sur le retard pris sur le tournage et les dépassements de budget. Il menace de mettre fin au projet si les problèmes ne sont pas réglés au plus vite.

Heureusement, la grève annoncée par la Screen Actors Guild est annulée. Le tournage en extérieur s'achève définitivement le 15 décembre 1974, après 155 jours de prises de vues. Le budget initial a été largement dépassé, mais sans dommages quand on sait l'extraordinaire parcours au box-office qu'aura le film.

Lieux de tournage

Maisons de pêcheurs et port de Menemsha sur Martha's Vineyard, où furent tournées les scènes censées se passer dans le port d'Amity.

Le tournage a eu lieu du 2 mai au 15 septembre 1974 pour la photographie principale et d'octobre à décembre 1974 pour les prises de vues additiionnelles, à Martha's Vineyard (Aquinnah, Edgartown, Joseph Sylva State Beach, Menemsha, Oak Bluffs) et Falmouth (Massachusetts), Santa Catalina Island et Channel Islands (Californie) pour les prises de vues sous-marines, dans l'océan Austral et sur les côtes de l'Australie-Méridionale (Dangerous Reef).

Dans le scénario, toute l'intrigue est censée se dérouler à Amity Island, une île proche de New York, dont Martin Brody dit venir. Le lieu est fictif et en réalité, la plupart des scènes extérieures ont été tournées à Martha's Vineyard dans le Massachusetts. Les figurants qui, dans le film, sortent horrifiés de l'eau et crient sur la plage, sont de vrais habitants de l'île payés 64 dollars.

Avec le succès du film, la population estivale de l'île a triplé par rapport aux autres années, cela étant dû en grande partie à la venue de curieux qui désiraient voir les lieux de tournage de leurs propres yeux, sans doute à la recherche d'un quelconque aileron de requin sortant de l'eau.

Un peu par nostalgie et beaucoup pour des raisons marketing, une fête commémorant les 30 ans de la sortie du film en salle fut organisée à Martha's Vineyard. Nommée Jawsfest[22], elle fut organisée du 3 au 5 juin 2005 par Universal. Elle a rassemblé des centaines de curieux, ainsi que plusieurs membres de l'équipe de tournage du film. Figuraient ainsi au programme : • Peter Benchley (écrivain du livre adapté en film et co-scénariste) • Joe Alves (chef décorateur) • Carl Gottlieb (co-scénariste) • Susan Backlinie (actrice, rôle de Christine Watkins, la première victime du requin) • Jeffrey Kramer (acteur, rôle du député Leonard Hendricks) • Jay Mello (acteur, Sean Brody, un des deux fils de Martin Brody) • Lee Fierro (actrice, rôle de Mrs. Kintner) • Robert Carroll (acteur, rôle de Mr. Polk) • Jeffrey Voorhees (acteur, rôle de Alex M. Kintner) • Shari Rhodes (choix du casting) • Roy Arbogast (effets spéciaux mécaniques)

Sur place ont eu lieu des signatures d'autographes, une projection en plein air dans le port de Martha's Haven, les habitants de l'île ont raconté des anecdotes du tournage, une réplique du requin mécanique a été exposée etc.

De plus, Ron Taylor et Valerie Taylor, photographes animaliers spécialisés dans les requins, ont réalisé certaines vues sous-marines avec de vrais requins, pour les besoins de la scène où Matt Hooper est enfermé dans une cage alors que le requin nage autour de lui. Comme les faux requins étaient plus grands que les requins réels, il fut décidé de faire doubler Richard Dreyfuss par un nain dans une petite cage, donnant ainsi l'illusion que le requin filmé est plus grand qu'il ne l'est en réalité[23].

Musique

John Williams, compositeur de ce film ainsi que de la plupart des longs métrages de Steven Spielberg.

Une fois le tournage fini, Steven Spielberg donne son feu vert à John Williams pour composer la musique du film[24].

Ce dernier a 42 ans et n'est pas un inconnu. À cette époque, outre le fait qu'il ait déjà travaillé avec Spielberg sur la bande originale de Sugarland Express, on lui doit aussi Un violon sur le toit en 1971 pour lequel il gagnera son 1er Oscar, L'Aventure du Poséidon en 1972 ou encore La Tour infernale en 1974. Et suite aux Dents de la mer, il composera toutes les musiques des longs métrages réalisés par Spielberg, à l'exception de La Couleur pourpre (B.O. de Quincy Jones) et de La Quatrième Dimension (B.O. de Jerry Goldsmith).

Spielberg lui propose d'adoucir les scènes violentes du film avec de la musique calme, voire pourquoi pas du piano pour représenter le requin, un peu dans l'esprit de la bande-son que Williams a composé en 1972 pour Images de Robert Altman. Le musicien n'est pas de cet avis et imagine quelque chose de plus tonique. C'est qu'au-delà des films déjà cités, John Williams est dans sa période « symphonique » qui s'étendra jusqu'en 1983, avec des films comme Star Wars, Indiana Jones ou Superman, où il utilisera toute la puissance de l'orchestre. C'est aussi une période faste au niveau personnel, où il recevra la reconnaissance de ses pairs avec 3 Golden Globes, 4 BAFTA, et 4 Oscars (Un violon sur le toit en 1971, Les Dents de la mer en 1975, La Guerre des étoiles en 1977 et E.T. l'extra-terrestre en 1982).

Principaux instruments utilisés dans la bande originale

ClavecinClocheCorEnclumeFlûteHarpePianoTrompetteTubaViolonVioloncelleXylophone

Tout au long de sa carrière, la musique de John Williams s'est vue taxée d'académisme, pourtant ici, il fait preuve d'inventivité. Ainsi, il reprend une idée du film Les Quatre Plumes blanches de Miklós Rózsa (1939), en utilisant l'enclume comme instrument, au sein de la structure rythmique. Par la suite, ce procédé sera très utilisé par les jeunes compositeurs de films d'action ou de films fantastiques. De même, l'alternance qu'il fait de la musique tonale et atonale (sans mélodie particulière) se révèle être pertinente, notamment dans le générique. Enfin, l'orchestre sait faire silence lorsque c'est nécessaire, comme au moment de la mort de Quint.

Dans le film, l'orchestre a deux principales fonctions. D'abord celle classique de décrire musicalement les pensées profondes des personnages, tel un « courant de conscience », par exemple au moment où le chef Brody se fait engueuler en public par la mère du petit Alex M. Kintner, la 3e victime. Ensuite celle originale de donner corps au personnage principal du film : le requin. Car si on comprend vite qui est le monstre et qu'on en entend beaucoup parler, jusqu'à la moitié du film, il n'apparaît pas une seule seconde à l'écran. Ce n'est qu'au bout de la 5e victime, un homme sur une barque, qu'on commencera à l'apercevoir. Et encore, furtivement et en partie. D'abord c'est juste une silhouette glissant sous l'eau, puis plus tard un aileron dépassant des flots, et enfin une gueule béante et meurtrière, mais presque en fin de film.

Gnome-speakernotes.svg Écouter le thème principal[25] :

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Gnome-speakernotes.svg Écouter le début du Sacre du printemps d'Igor Stravinski :

QuickTime

Pour lui donner corps, John Williams a développé une musique répétitive, obsessionnelle, faite de deux seules notes, Mi et Fa. Ce motif binaire, thème principal du film devenu célèbre, fait penser à des battements de cœur ou à un antagonisme « bien/mal ». Il n'est pas vraiment original puisque clairement inspiré de l'ouverture du Sacre du printemps d'Igor Stravinski, à savoir le début du premier tableau du ballet, L'adoration de la terre. On peut également percevoir l'influence de pièce orchestrale La Mer (opus L 109) de Claude Debussy[26]. De plus, le procédé avait déjà été utilisé par Bernard Herrmann dans des films d'Alfred Hitchcock, La Mort aux trousses en 1959 ou Psychose en 1960.

Ce thème révèle deux autres caractéristiques que l'on retrouvera dans la musique tout au long du film : le motif principal est répété à l'infini de manière crescendo et la fin du morceau est tendue et brutale, sans pont (transition) avec la scène suivante. Cette manière étrange de passer directement d'une scène à l'autre sans transition dans le montage et la musique est dû à la volonté de Spielberg de s'inspirer des méthodes de la Nouvelle Vague.

Lors de la chasse au requin, alors que John Williams avait donné une identité sonore pour chaque personnage (pour Brody, le xylophone qui représente l'enfance et ses peurs afférentes), il s'amuse à brouiller les sons avant de déployer toute la puissance de son orchestre dans les scènes les plus fortes sur le plan dramatique. Puis, par un saisissant contre-pied, il stoppe nette la musique lors de la mort de Quint, un des points d'orgue du film. Dans cette séquence où le requin n'a jamais été aussi présent, il n'a plus besoin d'être représenté en musique, le spectateur n'ayant plus à imaginer un péril imminent, mais à regarder un homme se faire dévorer. Le danger n'est plus de l'ordre du fantasme mais bel et bien réel, ce qui explique au niveau visuel la grande quantité de sang vue à l'écran, et au niveau sonore les sons d'objets glissant ou se cognant les uns contre les autres (le bateau sombrant à ce moment du film).

Enfin, John Williams qu'on a parfois accusé d'utiliser trop le style pompier (musique tonitruante, théâtrale, dramatique, appuyée), sait aussi faire preuve d'humour comme lorsque les touristes débarquent sur l'île d'Amity pour la fête nationale du 4 juillet. Alors qu'ils sont au courant qu'un requin a fait des victimes, ils pensent que les pêcheurs amateurs l'ont capturé et qu'ils sont à l'abri. Certains en viendront même à tagger la pancarte de l'île, par dérision. Matt Hooper, Quint et Martin Brody savent pourtant bien que le requin meurtrier continue de rôder. Le compositeur traduit cette ambiance par une musique désuète et décalée, utilisant des clavecins à la manière d'un Bach.

Actuellement, trois versions du disque existent sur le marché : la 1re reprend la musique originale figurant effectivement dans le film, sortie en 1975 en vinyle et rééditée en 1992 en CD, la 2e parue en juillet 2000 inclut des morceaux qui avaient été enregistrés à l'époque mais non repris dans le film, enfin la 3 e est un nouvel enregistrement de John Williams rajoutant plusieurs thèmes qui n'existaient pas au moment de la sortie du film (voir aussi l'annexe 2).

Box-office

Article détaillé : Résultat au box-office des Dents de la mer
Évolution du box-office des Dents de la mer aux États-Unis (en millions de $)[27]
Semaines Sem. 1 Sem. 2 Sem. 3 Sem. 4 Sem. 6 Sem. 12
Recettes US cumulées depuis la sortie 7,06 21,12 36,95 49,52 69,72 124,32
Pourcentage des recettes US définitives 2,7 8,1 14,2 19 26,8 47,8

Les Dents de la mer sort sur les écrans américains le vendredi 20 juin 1975 sur un circuit limité de 409 écrans, qui montera à 464 écrans le vendredi 11 juillet, puis 675 le vendredi 27 juillet. Le film récolte $7,061,513 dès son 1er week-end d'exploitation aux États-Unis. À cette vitesse, les 12 millions de dollars de budget sont remboursés en quelques jours. Un mois seulement après sa sortie, le film a déjà rapporté une soixantaine de millions de dollars. Au courant du mois d'août, Les Dents de la mer est le premier film de l'histoire du cinéma à dépasser le cap symbolique des 100 millions de dollars de recettes aux États-Unis. Début septembre, il approche les 125 millions de dollars aux États-Unis. Il finira sa carrière avec 260 millions de dollars sur le marché américain et 210 millions dans le reste du monde[27]. Actuellement, il figure à la 56e place du box-office historique mondial[28], voire à la 7e place si l'on tient compte de l'inflation[29].

N°1 au box-office mondial de 1975, le film ne sera détrôné qu'en 1977 par Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir de George Lucas. Depuis, il a largement été battu par Titanic de James Cameron et Avatar produit également par ce dernier.

Cela dit, en tenant compte de l'inflation, Les Dents de la mer reste un film au box-office impressionnant puisque se plaçant en 7e position aux États-Unis derrière Autant en emporte le vent (Victor Fleming, 1939), Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir (George Lucas, 1977), La Mélodie du bonheur (Robert Wise, 1965), E.T. l'extra-terrestre (Steven Spielberg, 1982), Les Dix Commandements (Cecil B. DeMille, 1956) et Titanic (James Cameron, 1997).

Pour Universal, le studio qui a produit le film, il s'agit du 5e film lui ayant rapporté le plus de recettes aux États-Unis[30], voire 2e derrière E.T. l'extra-terrestre du même Spielberg si l'on tient compte de l'inflation.

Les Dents de la mer est le 2e des 23 longs-métrages de cinéma réalisés à ce jour par Steven Spielberg. Son succès international le fera connaître au grand public.

Pour Steven Spielberg, Les Dents de la mer est une grande réussite sur le plan commercial après l'échec de son premier film, Sugarland Express, qui avec un budget de 3 millions de dollars n'avait rapporté que 12,8 millions de dollars dans le monde[31]. Jusqu'à aujourd'hui, Steven Spielberg pourtant roi du box-office, n'a réalisé 6 films qui ont dépassés les recettes des Dents de la mer, dont 4 se démarquent particulièrement : La Guerre des mondes (2005, $591,745,532 de recettes mondiales), Le Monde perdu : Jurassic Park (1997, $618,638,999 de recettes mondiales), E.T. l'extra-terrestre (1982, $792,910,554 de recettes mondiales) et Jurassic Park (1993, $914,691,118 de recettes mondiales). Encore aujourd'hui, Les Dents de la mer représente 7,5 % des 3,447 milliards de dollars récoltés sur le territoire américain par les films réalisés par Steven Spielberg[32] (voir aussi l'annexe 4).

Hors États-Unis, le film a réalisé 45 % de ses recettes, avec notamment 6,2 millions d'entrées en France, ce qui constitue le 4e meilleur résultat du réalisateur dans ce pays derrière E.T. l'extra-terrestre (7,8 millions d'entrées), Jurassic Park (6,5 millions d'entrées) et Les aventuriers de l'arche perdue (6,4 millions d'entrées). L'Allemagne a comptabilisé 5,8 millions de spectateurs pour ce film, tandis que la Suède en a compté 1,3 million[27].

Comparé aux autres films sortis en 1975, Les Dents de la mer est le long métrage qui a le mieux marché en salles devant The Rocky Horror Picture Show (Jim Sharman, $112,892,319 de recettes aux États-Unis), Vol au-dessus d'un nid de coucou (Miloš Forman, $108,981,275 de recettes aux États-Unis), Shampoo (Hal Ashby, $49,407,734 de recettes aux États-Unis) et Un après-midi de chien (Sidney Lumet, $46,665,856 de recettes aux États-Unis)[33].

Comparé aux autres films traitant du thème des requins au cinéma, le box-office place Les Dents de la mer devant Gang de requins (Éric Bergeron, Vicky Jenson et Rob Letterman, 2004, $363,530,196 de recettes mondiales), Peur Bleue (Renny Harlin, 1999, $164,648,142 de recettes mondiales) ou encore Open Water : En eaux profondes (Chris Kentis, 2003, $53,686,170 de recettes mondiales)[34].

En octobre 2006, la série « Les Dents de la mer », composé des films Les Dents de la mer, Les Dents de la mer 2, Les Dents de la mer 3 et Les Dents de la mer 4 : La Revanche, est avec 404 millions de dollars, la 22e franchise en termes de recettes récoltées sur le territoire nord-américain, la 1re étant La Guerre des étoiles, qui avec 6 films, totalise près de 1 883 millions de dollars de recettes US[35].

Réception du film

Critiques

Dans une large mesure, le film reçut des critiques favorables. Dans sa revue originale, parue dans le Chicago Sun-Times, le célèbre critique de films américain Roger Ebert a dit du film qu'il était « un film d'action particulièrement efficace, un thriller effrayant qui fonctionne d'autant mieux que les personnages sont humanisés »[36]. Dans les colonnes du magazine Variety, A.D. Murphy vanta les qualités de réalisateur de Steven Spielberg et qualifia d' « absolument magnifique » l'interprétation de Robert Shaw[37]. Début novembre 1976, dans The New Yorker, Pauline Kael écrivit qu'il s'agissait du « film d'horreur le plus joyeusement pervers jamais réalisé »[38].

Bien entendu, à l'opposé, des critiques négatives furent publiées, notamment celle de Vincent Canby dans The New York Times qui écrivit que « tel que le film est construit, il est difficile d'avoir la moindre compassion envers les victimes du requin...Dans les meilleurs films, les personnages révèlent au spectateur leur profondeur, leur vraie nature, au fur et à mesure que progresse l'action. Dans des films comme Les Dents de la mer, les personnages sont uniquement tributaires de l'action. Ils sont à son service »[39].

Dans le Los Angeles Times, le critique de film Charles Champlin conteste le classement du film dans la catégorie PG (pour « Parental guidance suggested », accompagnement parental recommandé) au motif que non seulement le film est « trop effrayant pour de jeunes enfants, mais est même susceptible de retourner l'estomac de personnes de tout âge » [40].

D'une manière générale, la critique la plus répandue concerna le côté artificiel du faux requin[41], bien que n'apparaissant que de façon furtive vers la fin du film.

En France, en 2001, dans leur livre Steven Spielberg, Julien Dupuy, Laure Gontier et Wilfried Benon parlent de « la lutte de la mer contre la terre, d'une lutte de toute éternité »[42]. Dans un article sur les films catastrophes hollywoodiens[43], Pierre Baudry insista sur deux éléments : la machinerie scénique du film, par exemple « Bruce » le faux requin, devenue la star véritable au détriment des acteurs et l’emploi d’une foule de figurants destinés uniquement à lui réagir. En cela, il fait écho à l'article de Vincent Canby dans The New York Times et depuis l'avènement des blockbusters, dont les Dents de la mer lancera la mode, cette critique est souvent faite pour les films à gros budget américain, qui privilégient l'action et les effets spéciaux au détriment du jeu des acteurs et du scénario, de manière à réduire le risque financier de productions toujours plus coûteuses.

A posteriori, le film sera tout autant mis en avant par les critiques pour son côté « précurseur » que pour son côté « mauvais exemple » ayant donné naissance à des films efficaces commercialement mais peu ambitieux sur le plan artistique.

Récompenses

Lors de la 48e cérémonie des Oscars, Les Dents de la mer s'est vu attribuer 3 Oscars : meilleur montage, meilleure musique de film et meilleur son. Le film fut également sélectionné dans la catégorie meilleur film, bien que Steven Spielberg ne soit pas corrélativement proposé dans la catégorie meilleur réalisateur, mais cette catégorie sera finalement remportée par Vol au-dessus d'un nid de coucou, le grand gagnant de cette cérémonie avec 5 Oscars pour 9 nominations.

Steven Spielberg fera mieux avec E.T. l'extra-terrestre et Les Aventuriers de l'arche perdue (9 nominations, 4 Oscars), Il faut sauver le soldat Ryan (11 nominations, 5 Oscars) et surtout avec La Liste de Schindler (12 nominations, 7 Oscars)[44], qui lui vaudra à 47 ans, bien après celle du public, la reconnaissance de ses pairs. Ce n'est qu'avec ce long-métrage qu'il gagnera enfin l'Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur, après s'être contenté de récolter, pendant une vingtaine d'années, des Oscars « techniques » (montage, son, effets visuels, décors etc.). En revanche, à ce jour, aucun des acteurs ou actrices qu'il a dirigé n'ont obtenu d'Oscars (voir aussi l'annexe 5).

Concernant la musique originale du film composée par John Williams, en plus de l'Oscar obtenu, elle a également été récompensée par un Golden Globe Award et un Grammy Award.

Les Dents de la mer figure invariablement dans la liste des 250 meilleurs films établie par les internautes fréquentant Internet Movie Database (autour de la place 80)[45],[46] et autour de la 20e place des meilleurs films selon les utilisateurs de Box Office Mojo[47]. Il apparaît également dans plusieurs classements de l'American Film Institute (AFI), notamment dans le plus important, celui des 100 meilleurs films (AFI's 100 Years... 100 Movies)[48], où il pointe à la 48e place. Il est également bien placé dans 4 autres listes de l'AFI, plus spécifiques, en s'octroyant la 2e place des 100 meilleurs thrillers de l'histoire du cinéma (AFI's 100 Years... 100 Thrills[49], la 18e place des 100 meilleurs héros et méchants du cinéma (AFI's 100 ans... 100 héros et Méchants)[50] pour « Bruce », le faux requin du film, la 6e place des 100 meilleurs musiques originales de films (AFI's 100 Years of Film Scores)[51], pour la bande originale composée par John Williams et enfin la 35e place des 100 meilleurs citations (AFI's 100 Years... 100 Movie Quotes)[52] avec la réplique « You're gonna need a bigger boat » (« Il nous faudrait un plus gros bateau »).

Depuis 1989, le National Film Preservation Board sélectionne environ 25 films par an, sortis au minimum dix ans auparavant sur les écrans, pour une conservation pérenne à la Bibliothèque du Congrès. Tous les films choisis le sont en fonction de leur « importance culturelle, historique ou esthétique » et font ensuite partis du National Film Registry. En 2001, Les Dents de la mer a été retenu[53], en même titre que d'autres films majeurs tels que La Planète des singes (Franklin J. Schaffner, 1968), Manhattan (Woody Allen, 1979) ou encore La Mélodie du bonheur (Robert Wise, 1965). En 2004, le National Film Registry comptait, outre Les Dents de la mer, quatre autres films de 1975 : Vol au-dessus d'un nid de coucou de Miloš Forman, Nashville de Robert Altman, The Rocky Horror Picture Show de Jim Sharman et The Buffalo Creek Flood: An Act of Man de Mimi Pickering[54].

Autour du film

Sources d'inspiration et influences

Herman Melville, l'auteur de Moby Dick dont s'inspire en partie Les Dents de la mer.

Les Dents de la mer comporte certaines similarités avec d'autres œuvres artistiques, au premier rang desquelles figure Moby Dick d'Herman Melville, célèbre roman américain initialement paru en 1851. Le personnage de Quint ressemble ainsi fort à Achab, le capitaine du baleinier le Pequod, qui poursuit sans relâche Moby Dick le cachalot blanc.

Quint traquera lui aussi le requin avec acharnement. Plusieurs éléments révèlent ainsi sa vendetta personnelle contre les requins, tels son long monologue ou encore son bateau, l’Orca ( l'Orque), ainsi dénommé d'après le seul ennemi des requins dans le règne animal.

Dans le roman de Peter Benchley ainsi que dans le scénario original du film, Quint meurt happé par les profondeurs de l'océan après avoir eu la jambe attrapée par une ligne de harpon, tout comme c'est le cas pour le capitaine Achab dans le roman d'Herman Melville[55].

La pièce de théâtre En folkefiende (Un ennemi du peuple, 1882) d'Henrik Ibsen, ressemble par certains aspects à la première partie des « Dents de la mer ».

Une référence encore plus directe peut être trouvée dans le scénario original, des séquences 135 à 139, où Quint regarde dans un cinéma Moby Dick, l'adaptation du roman réalisée en 1956 par John Huston et dans laquelle le capitaine Achab est interprété par Gregory Peck[56]. Pendant la projection, Quint rigole à gorge déployée sans se soucier des autres spectateurs qui se lèvent et quittent la salle[57] (voir aussi l'annexe 6).

Gregory Peck qui possédait les droits du film, refusa l'utilisation d'extraits de celui-ci dans Les Dents de la mer[58], les séquences précédemment citées n'ont donc jamais été tournées.

Enfin, les scènes finales du film de Spielberg où les hommes essaient de harponner le requin avec des barils flottants établissent un dernier parallèle avec le roman de Melville.

Pendant la première partie du film, Martin Brody essaie, et échoue, de convaincre les autorités de la ville de l'arrivée d'un requin sur les plages d'Amity Island, notamment à l'occasion d'une séance publique. En cela, le film ressemble beaucoup à la pièce de théâtre En folkefiende (Un ennemi du peuple, 1882) du dramaturge norvégien Henrik Ibsen. Dans celle-ci, le Dr. Thomas Stockmann est médecin d’une station thermale récemment créée et administrée par son frère Peter Stockmann, maire de la ville. Le docteur, qui jouit d’une situation confortable, découvre que les eaux, provenant d’une alimentation située trop bas, sont empoisonnées par les marécages pestilentiels de la vallée. Enthousiasmé par sa découverte salutaire, il prétend publier les faits qui ruineront momentanément la station. Éclate alors un conflit entre l’intérêt public et une prospérité locale aléatoire. D’une réunion publique, où il a voulu faire crier la vérité, Stockmann sort condamné comme « ennemi du peuple »[59].

Certains critiques ont également perçu l'influence de deux autres vieux films américains de science-fiction-horreur, L'Étrange créature du lac noir (The Creature from the Black Lagoon, Jack Arnold, 1954), notamment pour le traitement par Spielberg de la mort de Chrissy Watkins par un requin au début des « Dents de la mer », et The Monster That Challenged the World (Arnold Laven, 1957)[60].
Un emprunt assez évident, la scène-choc où intervient une tête décapitée avec un œil arraché, fait directement référence à un plan du même genre dans un film au sujet assez similaire, les Oiseaux (1963), d’Alfred Hitchcock.

Influence du film

La reprise du travelling compensé, inventé par Alfred Hitchcock, sur Roy Scheider lorsqu'il est témoin de la première attaque du requin permettra au plan de devenir célèbre dans l'histoire du cinéma et au procédé d'être depuis régulièrement utilisé.

Les Dents de la mer a été cité directement ou indirectement dans plusieurs films. En 1979, Steven Spielberg s'auto-parodie dans 1941[61], la scène d'ouverture du film est ainsi très proche de celle imitée : une jeune femme (la même actrice d'ailleurs que dans « les dents de la mer ») s'approche de l'eau, enlève ses vêtements et se baigne nue. S'ensuit une parodie des Dents de la mer, sauf qu'à la place du requin, c'est un sous-marin qui émerge et que l'aileron est remplacé par un périscope auquel la jeune femme s'agrippe. En 1980, le film parodique Y a-t-il un pilote dans l'avion ? de Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker, débute avec la musique des Dents de la mer avant qu'un aileron d'avion ne perce les nuages en se dirigeant vers le spectateur.

C'est sur la place de la mairie de Hill Valley, ville imaginaire de la trilogie Retour vers le futur (Robert Zemeckis, 1985, 1989 et 1990), que Marty McFly (Michael J. Fox) aperçoit en 2015, l'affiche du film Jaws 19.

En 1994, dans Clerks, les employés modèles de Kevin Smith, est cité la célèbre réplique des Dents de la mer « We're gonna need a bigger boat! ». Un an plus tard, le même réalisateur fait de nouveau référence au film dans Les Glandeurs où les héros portent les noms de « Quint » et « Bodie Bruce », « Bruce » étant le surnom du faux requin mécanique des Dents de la mer, et où une séquence du film propose une reconstitution de la scène de comparaison des cicatrices, bien que dans ce cas basée sur les aventures sexuelles de ses protagonistes[62]. En 2004, le film d'animation Gang de requins, produit par Steven Spielberg via DreamWorks SKG, débute par une parodie des Dents de la mer avec un ver de terre à la place de la victime et un requin inoffensif en lieu et place du requin tueur[63].

Mais la plus célèbre parodie reste certainement celle apparaissant dans Retour vers le futur 2 (1989) de Robert Zemeckis, dont le producteur délégué n'est autre que Steven Spielberg. Dans le récit, le docteur Emmett Brown (Christopher Lloyd) interpelle, en 1985 à Hill Valley, Marty McFly (Michael J. Fox), sur des méfaits intervenant dans son futur. « Doc » dit revenir de l'année 2015, où il arriverait malheur aux enfants que Marty aura avec son amie actuelle et future femme, Jennifer Parker (Elisabeth Shue). Il l'invite donc à le suivre dans le futur, en 2015 par conséquent, dans la ville imaginaire de Hill Valley. Arrivé sur place, Marty McFly reconnaît la place de la mairie, mais sous un jour complètement nouveau. Sur un cinéma, il voit une affiche de Jaws 19 (Les Dents de la mer 19)[64]. Le requin figurant sur l'affiche passe d'une image 2D à une image holographique en 3D, s'en détache et s'approche dangereusement du héros, faisant mine de le dévorer, provoquant ainsi incrédulité et terreur chez Marty McFly qui, gêné, fait le constat que « le requin a toujours l'air aussi faux… » Il est à noter que l'affiche annonce le slogan « This time it's really really personal », en référence au quatrième épisode des « Dents de la mer » dont le slogan était « This time it's personal » (« cette fois, c'est personnel », sous-entendu « cette fois, il (le requin) en fait une affaire personnelle »). Deuxième clin d'œil du passage, le film Jaws 19 est censé être réalisé par un certain Max Spielberg. Or Steven Spielberg a effectivement un fils nommé Max, né en 1985 d'un premier mariage avec l'actrice américaine Amy Irving (avant d'en divorcer en 1989).

Dans Le Monde de Nemo de Walt Disney, Dory et Nemo rencontrent un grand requin blanc qui s'appelle… « Bruce ». Il cherche à se débarrasser de son image de tueur et se rend à une réunion évoquant les alcooliques anonymes, où le but est de devenir végétarien. Le problème est qu'il suffit d'un peu de sang échappé du nez de Dory pour que Bruce replonge et veuille la manger (« On est vendredi, c'est le jour du poisson ! »)

Le film a également été adapté sous des formes non cinématographiques, dont Jaws, jeu sorti en 1987, édité par LJN et fonctionnant sur la plate-forme NES, inspiré par la franchise des Dents de la mer, il repose surtout sur le 4e volet de la série, Les Dents de la mer 4 : La Revanche. En octobre 2006, est sorti en France un jeu vidéo au scénario inédit mais plus proche de l'esprit du film de Steven Spielberg, intitulé Jaws Unleashed. Disponible sur PlayStation 2, Xbox et PC, développé par Appaloosa Interactive et distribué par Majesco Entertainment, ce jeu vidéo a été noté 7,4/10 par IGN (), 3,8/10 par GameSpot () et 1,5/5 par Official PlayStation Magazine (). Enfin, une comédie musicale sur le thème des « Dents de la mer » a été créée en 2006 ; Giant Killer Shark : The Musical, et a été présentée pour la première fois au public du 07 au 16 juillet 2006 au Helen Gardiner Phelan Playhouse situé à Toronto, à l'occasion du Toronto Fringe Festival[65].

Éditions DVD

Les Dents de la mer a connu plusieurs éditions vidéo, destinées aussi bien au marché des particuliers qu'à celui des professionnels. Le long-métrage est d'abord sorti en VHS, puis a été adapté au format laserdisc, avant d'être lancé ces dernières années en DVD[66].

En 2000, une édition « 25e anniversaire » voit le jour, suivie en 2005 par une version « 30e anniversaire » (voir aussi l'annexe 7).

À noter que l'édition DVD des Dents de la mer a la particularité de posséder un nouveau doublage français au format 5.1, contrairement aux précédentes éditions VHS et laserdisc contenant le doublage mono d'origine.

Selon l'Internet Movie Database, le marché de la location du film aurait rapporté $129,550,000, aux seuls États-Unis.

Les suppléments comprennent entre autres[67] :

  • Les scènes supprimées ou coupées, dont certaines sont même des chutes non étalonnées. On y découvre notamment deux séquences ne figurant pas dans le montage final : celle où des pêcheurs du dimanche partent à la chasse au requin et s’affrontent assez violemment pour s’emparer de la dépouille du squale, ainsi que celle où Quint se rend dans un magasin de musique, pour y acheter les fameuses cordes de piano que seul le grand requin blanc peut dévorer et en profite pour accompagner vocalement un jeune garçon interprétant l' Hymne à la Joie à la clarinette.
  • Un documentaire prévu pour la télévision, en « direct » du plateau de tournage, où le jeune Spielberg explique sa manière de travailler avec les acteurs.
  • Des vues du storyboard réalisé par Tom Wright d'après les premières versions du scénario. On peut ainsi découvrir une variante du générique, de la mort de la baigneuse Chrissie Watkins et du jeune Kintner, de deux versions de la scène de la cage et de la confrontation finale, initialement très proche de la fin de Moby Dick.
  • De nombreuses photographies du tournage, couleurs ou noir et blanc, montrent l'équipe technique, le réalisateur, les acteurs, travaillant ou s'amusant, des images du tournage avec de vrais requins en Australie et enfin, John Williams dirigeant l'orchestre lors de l'enregistrement de la bande sonore originale.
  • Sur la version zone 1, il est présenté quelques exemples de matériel publicitaire (affiches, photos d’exploitation) et divers autres objets dérivés (badges, casquettes...). On peut également voir quelques photos d’exploitation venues d’autres pays, ainsi qu’une série de couvertures de livres et de magazines.

Au-delà de ce matériel, le grand intérêt des DVD reste le documentaire[68] de Laurent Bouzereau, figurant en intégralité dans la version « 30 e anniversaire » (environ 2 heures) et tronquée dans la version « 25e anniversaire » (environ 50 minutes).

Laurent Bouzereau[69], né en 1962, est un cinéaste français qui s'est spécialisé dans la production et la réalisation de making of de films populaires, pour les suppléments DVD (Le Pont de la rivière Kwaï, Taxi Driver, Scarface, Le Crime de l'Orient-Express etc). Et dans ce domaine déjà spécialisé en soi, il s'est plus particulièrement concentré sur les making of des films de Steven Spielberg (Rencontres du troisième type, 1941, E.T. l'extra-terrestre, La Couleur pourpre, Le Terminal etc).

Le documentaire, forcément promotionnel, donne la parole au réalisateur, aux producteurs, acteurs, techniciens. Tous confient des anecdotes de tournages allant de l'écriture du scénario, à la direction d'acteurs, au retournage de scènes après les premières projections privées ou enfin, concernant les problèmes techniques du faux requin mécanisé.

Informations diverses

Les principales anecdotes concernent[70] :

  • Les trois faux requins automates utilisés pendant le tournage. Il s'agit en réalité d'animatroniques en polyuréthane, coûtant chacun autour de $175,000. Mesurant plus de huit mètres et pesant une tonne et demie, ils ont été réalisés par Robert A. Mattey, le créateur du calmar géant de Vingt Mille Lieues sous les mers (Richard Fleischer, 1954). L'aileron dorsal de l'un d'eux a été vendu aux enchères en 2008.
  • Le tournage à Dangerous Reef en Australie-Méridionale des scènes avec de vrais requins. Réalisés par les photographes animaliers Ron et Valerie Taylor, les prises de vues doivent être incluses à la fin du film, lorsque Matt Hooper descend sous mer protégé par sa cage anti-requin. Le monstre du film de Spielberg étant censé mesurer 7 mètres, le producteur Richard D. Zanuck propose de mettre un nain dans une petite cage anti-requin, de manière à donner l'illusion d'un grand squale. L'acteur qui sera retenu s'appelle Carl Rizzo et mesure 1,45m.
  • Le poster du film (d’abord utilisé pour le livre), qui a largement contribué à son succès, est l’œuvre de l’artiste Roger Kastel.
  • À 1h32m09s on peut voir apparaître derrière le chef Brody, un engin volant ; une étoile filante ? un avion ? un satellite ? Superman ? un OVNI ? Cette apparition est également présente sur le plan suivant, où le bateau est vu de loin dans la nuit.
  • La société de production Bad Hat Harry Productions, qui produit notamment la série Dr House, utilise comme logo la scène où Brody, sur la plage, critique le bonnet de bain de Harry : « That's some bad hat, Harry ! ».
  • La chanson du film apparaît en générique du Journal télévisé de TF1, mais celle-ci est au ralenti.

Voir aussi

Annexes

  • 1. Annexe n°1 :
  • 2. Annexe n°2 :
  • 3. Annexe n°3 :
  • 4. Annexe n°4 :
  • 5. Annexe n°5 :
  • 6. Annexe n°6 :
  • 7. Annexe n°7 :

Bibliographie

Les références indiquées ci-dessous représentent les principales ressources documentaires sur le film. Hormis le roman original de Peter Benchley, on y trouve les coulisses du tournage par Carl Gottlieb ou Edith Blake, des livres qui sont d'abord centrés sur Steven Spielberg ou sur le cinéma d'horreur, et enfin, des articles parus à la sortie du film en salle ou lors de sa réédition en DVD[74].

Roman original adapté à l'écran
  • (en) Peter Benchley, Jaws, Doubleday, Garden City, New York, 311 pages, février 1974 (ISBN 0385047711)
  • (fr) Peter Benchley, Les dents de la mer, traduction Michel Deutsch, éd. Librairie Générale Française, coll. Le Livre de Poche n° 4765, 311 pages, 1976 (ISBN 2253013099)
Livres
  • (fr) Julien Dupuy, Laure Gontier, Wilfried Benon, Steven Spielberg, Dark Star, illustrations noir et blanc, 256 pages, septembre 2001, épuisé (ISBN 2914680007)
  • (fr) John Baxter (traduction Mimi et Isabelle Perrin), Citizen Spielberg : biographie, Nouveau monde, 479 pages, Paris, 2004 (ISBN 2847360484), pages 121-142
  • (fr) AlloCiné, Secrets de tournage - Les dessous des films cultes américains, Absolum, illustrations noir et blanc, 224 pages, mai 2006 (ISBN 2916186069). Le contenu est également disponible en ligne ici.
  • (en) Carl Gottlieb (co-scénariste du film), introduction de Peter Benchley (auteur du roman adapté à l'écran et co-scénariste du film), The Jaws Log (coulisses du tournage du film Les Dents de la mer), Dell Publishing, juillet 1975 (ISBN 0440146895), page 221
  • (en) Edith Blake, On Location.....on Martha's Vineyard (The Making of the Movie Jaws), Lower Cape Publishing Company, 1975
  • (en) Kim Newman, Nightmare Movies, Bloomsbury Publishing, 256 pages, décembre 1988, 2e édition (ISBN 0747502951), page 69
  • (en) Antonia Quirke, Jaws, British Film Institute, 96 pages, octobre 2002 (ISBN 085170929X)
Articles
  • (fr) Pierre Baudry, analyse des films catastrophes hollywoodiens repris dans le livre Le cinéma américain – analyses de films sous la direction de Raymond Bellour, tome 2, Flammarion, 318 pages, Paris, 1980 (ISBN 2080643274)
  • (en) David Helpern, At Sea with Steven Spielberg, Take One, volume 4, numéro 10, 1975, pages 8–12.
  • (en) Stephen E. Bowles, The Exorcist and Jaws, Literature/Film Quarterly (trimestriel), volume 4, numéro 3, 1976, pages 196-214.
  • (en) Marc Bernardin, New To DVD: Jaws (B+) dans Entertainment Weekly, volume 1, numéro 549, 14 juillet 2000, page 58
  • (en) Phil Hoad, Flicks, septembre 2000, page 79
  • (en) Brian M. Raftery, Dead In The Water dans Entertainment Weekly, volume 1, numéro 594, 4 mai 2001, page 74
  • (en) Lee Pfeiffer, Jawsfest : The 30th Anniversary Jaws Festival dans Cinema Retro Magazine, Solo Publishing, volume 3, 11 septembre 2005, pages 50–53.
  • (en) Video Watchdog numéro 14, pages 58–59

Notes et références

  1. Litt. « Mâchoires »
  2. (en)Jaws (1975) - Box office / business
  3. (en) « Rise of the blockbuster » news.bbc.co.uk.
  4. Sa distribution originale ne laissait pourtant pas prévoir ce succès : sorti en été (considérée jusqu'alors comme la pire période), le studio le diffuse simultanément dans des centaines de salles (alors qu'auparavant les sorties étaient limitées aux grandes villes avant une diffusion plus large).
  5. (en) Thomas Schatz, The Last Mogul, Thenation.com, 12 juin 2003.
  6. a et b Business - Internet Movie Database
  7. Dates de sortie - Internet Movie Database
  8. (en) Biographie de Peter Benchley (voir « Assignment 3: Brief Biography ») isrl.uiuc.edu .
  9. (en) Interview de Peter Benchley sur son site officiel (FAQ). Pour la citation originale, voire la réponse à la 4e question : « What influenced you to write JAWS? » peterbenchley.com.
  10. (en) « The book that spawned a monster » par Stephen Dowling news.bbc.co.uk.
  11. (en) Donald Newlove, The Village Voice, 7 février 1974, pages 23-24
  12. (en) John Spurling, New Statesman, volume 87, 17 mai 1974, page 703
  13. (en) John Skow, Time, volume 103, 4 février 1974, page 76.
  14. Réf. : (en) The Listener, volume 91, 9 mai 1974, page 606.
  15. (en) The Miami Herald, 8 juin 1975.
  16. (en) Patricia Meyer Spacks, The Hudson Review, volume 27, été 974, page 293.
  17. (en) 20th-Century American Bestsellers (voir « 8. Sales by year? ») isrl.uiuc.edu.
  18. (en) Publisher's Weekly du 3 février 1975 pages 34-35, ainsi que Hackett/Burke, 80 Years of Best Sellers 1895-1975 et Russell Ash, The Top 10 of Everything 1997, DK Publishing, 256 pages, octobre 1996, (ISBN 0789412640), pp 112-113. Ce classement est également retranscrit en ligne ici ipl.org.
  19. (fr) John Baxter (traduction Mimi et Isabelle Perrin), Citizen Spielberg : biographie, Nouveau monde, 479 pages, Paris, 2004 (ISBN 2847360484).
  20. (fr) (source pour l'ensemble de la partie « Production et tournage ») John Baxter (traduction Mimi et Isabelle Perrin), Citizen Spielberg : biographie, Nouveau monde, 479 pages, Paris, 2004 (ISBN 2847360484), pages 121-142.
  21. (en) Woman's Wear Daily du 17 juillet 1974.
  22. (en) Jawsfest (3-5 juin 2005) mvy.com.
  23. (en) Trivia for Jaws imdb.com.
  24. (fr) (pour l'ensemble de la section sur la musique originale) Dossier d'Alexandre Tylski sur la B.O. de John Williams lumiere.org.
  25. Note : l'extrait de 30 secondes est issu du site sonymusic.com avec l'accord du compositeur.
  26. Réf. : (en) John Williams and film music since 1971 findarticles.com.
  27. a, b et c Réf. : (en) Business Data for Jaws imdb.com.
  28. Réf. : (en) All Time Worldwide Box Office Grosses boxofficemojo.com.
  29. Réf. : (en) All Time Box Office Adjusted for Ticket Price Inflation - Domestic Grosses boxofficemojo.com.
  30. Réf. : (en) Universal - Top 10 Movies boxofficemojo.com.
  31. Réf. : (en) Business Data for The Sugarland Express imdb.com.
  32. Réf. : (en) Directors by Total Gross boxofficemojo.com.
  33. Réf. : (en) Top 5 Box Office Hits, 1939 to 1988 ldsfilm.com.
  34. Réf. : (en) Fiches sur Gang de requins, Peur Bleue et Open Water : En eaux profondes boxofficemojo.com.
  35. Réf. : (en) Movie franchises Index boxofficemojo.com.
  36. Note : La citation originale est « a sensationally effective action picture, a scary thriller that works all the better because it's populated with characters that have been developed into human beings ». Réf. : (en) Critique de Jaws par Roger Ebert rogerebert.suntimes.com.
  37. Réf. : (en) Critique de Jaws par A.D. Murphy (18 juin 1975) variety.com.
  38. Note : La citation originale est « the most cheerfully perverse scare movie ever made » Réf. : Article initialement paru dans The New Yorker du 8 novembre 1976 et repris dans le livre de Pauline Kael, When the Lights Go Down, Henry Holt & Co, 592 pages, avril 1980 (ISBN 0030568420).
  39. Note : La citation originale est « it's a measure of how the film operates that not once do we feel particular sympathy for any of the shark's victims...In the best films, characters are revealed in terms of the action. In movies like Jaws, characters are simply functions of the action. They're at its service. ». Réf. : (en) « Entrapped by Jaws of Fear » par Vincent Canby (21 juin 1975) nytimes.com.
  40. Note : La citation originale est « Jaws is too gruesome for children, and likely to turn the stomach of the impressionnable at any age ». Réf : (en) « Don't Go Near the Water » par Charles Champlin (20 juin 1975) latimes.com.
  41. Réf. : (en) Critique de Jaws par James Berardinelli reelviews.net.
  42. Réf : Julien Dupuy, Laure Gontier, Wilfried Benon, Steven Spielberg, Dark Star, 256 pages, Illustrations noir et blanc, septembre 2001, épuisé (ISBN 2914680007).
  43. Réf. : (fr) Le cinéma américain – Analyses de films sous la direction de Raymond Bellour, tome 2, Flammarion, 318 pages, Paris, 1980 (ISBN 2080643274).
  44. Réf : (en) Films receiving 5 or more competitive awards awardsdatabase.oscars.org.
  45. Réf. : (en) Top 250 movies as voted by our users imdb.com.
  46. Note : Le calcul se fait selon la formule (v ÷ (v+m)) × R + (m ÷ (v+m)) × C, avec R = moyenne des notations du film, V = nombre de votes pour ce film, m = minimum de votes nécessaire pour rentrer dans le top 250 (actuellement, au moins 1 300) et C = le vote moyen minimum nécessaire pour figurer au classement (actuellement 6,7)
  47. Réf. : (en) User Grades boxofficemojo.com.
  48. Réf. : (en) AFI's 100 Years...100 Movies afi.com.
  49. Réf. : (en) AFI's 100 Years...100 Thrills afi.com.
  50. Réf. : (en) AFI's 100 Years...100 Heroes & Villains afi.com.
  51. Réf. : (en) AFI's 100 Years of Film Scores afi.com.
  52. Réf. : (en) AFI's 100 Years... 100 Movie Quotes afi.com.
  53. Réf. : (en) Liste alphabétique des films retenus de 1989 à 2005 sur le site du National Film Registry loc.gov.
  54. Réf. : (en) Liste chronologique des films retenus de 1989 à 2005 sur le site du National Film Registry loc.gov.
  55. Réf. : (en) Trivia for Jaws imdb.com.
  56. Réf. : (en) « Final Draft Screenplay » par Peter Benchley jawsmovie.com.
  57. Note : Cette idée sera reprise dans le scénario de Wesley Strick pour le film Les Nerfs à vif (Martin Scorsese, 1991), dans lequel Max Cady (Robert De Niro) fume un cigare, prend ses aises sur son siège et rit si fort qu'il exaspère les autres spectateurs présents dans la salle.
  58. Réf. : (en) « Jaws (Les Dents de la mer) (1975), l'édition DVD limitée 30e anniversaire zone 1 » par Stéphane Michaud (28 septembre 2005) uneporte.net.
  59. Réf. : (fr) Personnages et résumé de l'intrigue d'« un ennemi du peuple » norvege.no.
  60. Réf. : (en) The Creature from the Black Lagoon scifilm.org et Jaws (1975) par Tim Dirks filmsite.org.
  61. Réf. : (fr) Test DVD : 1941 – Collector’s Edition ecranlarge.com.
  62. Réf. : (fr) Portrait de Kevin Smith par Christophe Chenallet filmdeculte.com.
  63. Réf. : (fr) Critique de « Gang de requins » dvdrama.com.
  64. Réf. : (fr) Critique de Retour vers le futur II horreur.com.
  65. Réf. : (en) Giant Killer Shark: The Musical giantkillershark.blogspot.com et [PDF] Toronto Fringe Festival - Master Schedule (programme du festival, voir page 3 : Helen Gardiner Theater) fringetoronto.com.
  66. Note : sauf précisions contraires, toutes les informations relatives aux DVD contenues dans cette parie, se basent sur les versions zone 2.
  67. Réf. : (fr) (descriptif du DVD, dont suppléments) Critique du film par Sébastien Mimouni et test technique par Franck Suzanne et Critique artistique et technique du DVD 30e anniversaire par Francis Moury
  68. Réf. : (en) Fiche sur le Making of figurant sur le DVD french.imdb.com.
  69. Réf. : (en) Fiche sur Laurent Bouzereau french.imdb.com.
  70. Réf. : (en)Trivia for Jaws imdb.com et (fr) Les Dents de la mer : secrets de tournage allocine.fr.
  71. Réf. : [image] Pochettes des albums et liste des titres de l'album original, de l'édition collector 25e anniversaire et du réengistrement de 2000 musicby.jw-music.net.
  72. Réf. : (en) Yearly Box office boxofficemojo.com et All-Time Worldwide Boxoffice imdb.com.
  73. Réf. : (en) Steven Spielberg Movie Box Office Results boxofficemojo.com.
  74. Réf. : (en) Literature for Jaws imdb.com et Jaws (1975) (section « References » - paragraphes « Magazines » et « Books ») eofftv.com.

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