Leogeats

Leogeats

Léogeats

Léogeats
Carte de localisation de Léogeats
Pays France France
Région Aquitaine
Département Gironde
Arrondissement Arrondissement de Langon
Canton Canton de Langon
Code Insee 33237
Code postal 33210
Maire
Mandat en cours
Pujol Cédric
2008-2015
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Langon
Latitude
Longitude
44° 30′ 46″ Nord
       0° 21′ 56″ Ouest
/ 44.5127777778, -0.365555555556
Altitude 15 m (mini) – 102 m (maxi)
Superficie 19,61 km²
Population sans
doubles comptes
652 hab.
(2006)
Densité 33,2 hab./km²

Léogeats est une commune française, située dans le département de la Gironde et la région Aquitaine, ancienne Gascogne.

Blason de l'Aquitaine
Blason de la Gascogne

Sommaire

Géographie

A l’extrémité sud-ouest du canton de Langon (Sud Gironde), arrosé par le Ruisseau du Moulin et le Loujat, et situé sur la rive droite du Ciron, le village de Léogeats, au charme bucolique tant apprécié de François Mauriac, assure la douce transition entre les prestigieux vignobles dorés du Sauternais et la sombre immensité de la verte lande sud girondine. Léogeats voit ses divers gros hameaux, Le Bourg, Brouquet, La Bernède, Cameillac, La Citadelle, La Herrade, Laulan, Les Levrauts, se développer et se peupler chaque année davantage.

Ses points d’altitude de référence sont

Au Bourg, face à la mairie et à l’école, un grand espace arboré sert d’écrin de verdure au terrain de tennis et à la salle polyvalente, inaugurée en 1994 : celle-ci constitue le centre de la vie collective du village, avec toutes ses animations, ses réunions et ses fêtes

On ne passe pas à Léogeats. On y vient. En effet la route départementale desservant le Bourg s’arrête devant l’église.

On y vient découvrir, depuis le point de vue de son clocher, au sud la vallée du Ciron, à l’ouest l’immensité vert sombre de ses landes boisées, au nord-est les coteaux graveleux du Sauternais ou celui du Tucau, et à ses pieds, son petit bourg calme et paisible.

Le panorama du sommet du Tucau, quant à lui, est l’un des plus étendus de la région : de la très proche et altière forteresse de Budos au nord-ouest, jusqu’aux lointaines Pyrénées au sud.

Sans être de grands sportifs, on pourra également découvrir, à pied, à bicyclette, ou à cheval, l’une de ses boucles locales et ses circuits de randonnée balisés (Les Brumes d’Or, Les Paloumayres) créés à l’initiative du Conseil général de la Gironde au sein du Pays de Langon, ses quelques soixante kilomètres de chemins communaux sillonnant les quinze cent hectares de son couvert forestier fait de pins, de chênes, d’acacias, et de châtaigniers, ou bien les fraîches rives ombragées du Ciron, riches d’un milieu naturel à respecter et protéger, mais aussi à découvrir par la paisible descente en canoë de cette belle rivière, lente et paresseuse.

Administration

Suite à la Révolution de 1789, l' Assemblée Législative, par la Loi du 20 septembre 1792, chargea les Conseils Généraux des communes de désigner quelqu'un pour tenir les registres de l'état civil. La Loi du 28 pluviôse de l'an VIII ( 17 février 1799 ) confia cette mission aux maires, et le Code Napoléon adopta cette disposition.

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1791 1800 DUBOURDIEU Fort - -
1800 1806 DEGANS Bernard - -
1806 1826 BONIOL André - -
1826 1839 PEYRI Jean - -
1839 1846 LADOS Guillaume - -
1846 1848 DUSSIRE Pierre - -
1848 1851 BARON Jean - -
1851 1852 SAUBOUA Jean - -
1852 1870 SAUBOUA Raymond - -
1870 1871 LARRUE Jen - -
1871 1892 SAUBOUA Raymond - -
1892 1899 DUBERNET Jean - -
1899 1912 BONIOL Raymond - -
1912 1917 VILLETORTE Gabriel - -
1917 1919 BONIOL Léon - -
1919 1920 DUBOURG Jean Gustave - -
1920 1925 BRANEYRE Gabriel - -
1925 1937 DUCASSE Edmond - -
1937 1945 LAFON André - -
1945 1965 LALANNE René - -
1965 1983 DUBERNET André - -
1983 1995 LAVIE André - -
1995 2001 DULOU Alain - -
2001  ? PUJOL Cédric - -
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
335 390 358 401 454 547 652
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Histoire

Étymologie

On trouve, selon les périodes et les documents écrits, l'évolution de plusieurs orthographes: Leujatz au XIIIe siècle, puis Leujats, Laugeat au XVIIe, et enfin Léogeats depuis le XIXe.

Le suffixe ATS, répandu dans le sud-ouest de la France, vient du suffixe celte ACO, employé jusqu'au Moyen Âge, et correspondrait à des lieux fortifiés.

Léogeats aurait été créé à l'époque médiévale vers le XIe siècle, époque de défrichement intensif en Gascogne, et son nom a vraisemblablement pour origine le vieux germanique "laubja" = cabane, qui a donné ensuite loge et tous ses dérivés : Logeat, Lauchat ( Le ), Laugeas, Laugeat, Leauchat, Locha, Lochat,...

La loge était une hutte, une cabane de feuillages servant d'abri aux bûcherons, à partir de laquelle pouvait se développer un village.

Histoire

Article connexe : Histoire de l'Aquitaine.



Cameillac, anciennement orthographié Camelhac, lieu-dit situé à 1 km au sud du bourg, est le plus ancien site historique de la commune. C'est un domaine d’époque gallo-romaine ( IIIe siècle environ ). Certains ont évoqué, pour l’origine de son nom, "Camilius", du nom de son premier résident gallo-romain en Novempopulanie, auquel s'ajouterait le suffixe AC, survivance du suffixe celte ACO, puis gallo-romain ACUS, ACUM signifiant "domaine de", "qui appartient à". Ce suffixe, répandu dans les territoires de langue d’oc, on le retrouve dans toutes les Gaules sous des formes variées : ac, at, az, y, etc…. Devenu acum en latin, il dénote un établissement agricole, généralement une villa gallo-romaine. Cameillac = domaine de Camillus.

Dans les Archives Départementales de la Gironde relatives aux Comptes de l'Archevéché de Bordeaux (manuscrit Monteil rédigé en latin) on trouve trace au XIIIe siècle de deux paroisses : Sanctus Laurencius de Camelhac ( Saint Laurent de Cameillac ) et Sanctus Christoforus de Leujatz ( Saint Christophe de Léogeats ) : c'est à priori le plus ancien document manuscrit conservé relatif à l'histoire du village.

Peuplades gauloises
Tribus celtes et vasconnes

Cette trace écrite est répertoriée dans la " Liève des quartières " de l'Archevêché, et dans le " Pouillé " (registre administratif des biens et bénéfices ecclésiastiques) des Bénéfices de la France de 1420, 1546, et 1648.

Mais si ces Comptes mentionnent les deux paroisses sur deux listes à chaque fois, une seule est citée, ce qui donne l’impression que le nom officiel de la paroisse est Cameillac, mais que le centre réel est Léogeats.

Comment deux paroisses ont-elles pu se constituer sur la rive principale du Ciron ?

La paroisse Saint Laurent de Cameillac s’est constituée là parce qu’un gros domaine ou un groupement d’habitations pouvaient, à l’époque, donner naissance à une paroisse, englobant également les terres attenantes.

La paroisse Saint Christophe de Léogeats est mieux située, sur un éperon rocheux aux flancs escarpés agrémentés de quelques arbres, dominant le ruisseau, et assez loin de son confluent avec le Ciron pour être au sec. Elle a vraisemblablement été créée à l'époque médiévale eu égard aux vestiges de sépultures et de fondations de bois retrouvés lors des recherches archéologiques de l'INRAP en 2004.

La zone de Cameillac étant humide, cet éperon rocheux est le meilleur emplacement, tant pour la défense, que pour sa situation centrale dans la zone des cultures.

Cameillac fut détruit : on ne sait si ce fut au cours des invasions des Wisigoths au Ve siècle, des Francs au VIe, des Vascons au VIIe, des Maures au VIIIe, des Normands au IXe, ou des Anglais au XIIe ... Chaque maison ancienne du quartier, bâtie avec les moellons noircis par le feu, en témoigne encore aujourd’hui.

Cameillac disparu, Léogeats est resté, et l’unité géographique a repris ses droits.

Au XIXe siècle, des fouilles pratiquées à Cameillac lors du forage d'un puits ont mis au jour des cercueils en brique et des mosaïques multicolores constituant le parquet d'une pièce de 3 m de côté : l'ensemble de mosaïques, représentant des fleurs,des cruches et des vases, fut jugé 1re classe du classement de 1845. Elles localisaient l'emplacement des vestiges gallo-romains et de l'église paroissiale Saint Laurent. Quelques reliques "en transfert" sur la route de Bordeaux ont été à l'époque "perdues" par les archéologues ...

Les dernières fouilles, effectuées sur le site dans les années 1960, ont à nouveau mis au jour ces fondations et ces restes d’une villa gallo-romaine avec mosaïques et conduits en terre cuite. Les fouilles, maladroitement effectuées à la pelle mécanique, ont hélas irrémédiablement détruit certains vestiges, qui plus est, restreintes en superficie, elles n’ont pas non plus apporté d’informations précises sur l’histoire de la paroisse, notamment sur la localisation de l’église Saint Laurent, ce malgré la confirmation de l’emplacement de son cimetière par clichés aériens infrarouges.

La voie romaine Via Aquitania, allant de Bordeaux à Eauze, passait par Senses à l'est de la commune, venant de Barsac, puis Sauternes par le Biscan, Vimeney et Guiraud : elle fut empruntée jusqu'au Moyen Âge.

La commune, étendue bien au delà du Ciron sur sa rive gauche, comprend des landes autour de la clairière de Laulan. Cet endroit isolé a pu être un fief à part, tandis qu’un tumulus au lieu-dit Le Merley, trois cent mètres au sud de Laulan, pourrait être le vestige d’une fortification féodale, voire plus ancienne.

L’éloignement du hameau de Laulan aurait justifié la création d’une paroisse, mais sa population était trop restreinte pour cela, et celui-ci fut ensuite partagé en deux, en droite ligne, par la limite des communes de Léogeats et de Noaillan.

On trouve mention de Léogeats, paroisse Saint Christophe, en 1314, à propos de biens relevant de la famille d’Albret. Léogeats a pu, à l’origine, être une seigneurie à part, mais au XVIe siècle, les archives du Château de Suduiraut à Preignac ( Georges Guillot de Suduiraut était propriétaire du château de Noaillan au début du XXe siècle ) donnent quelques indications : elle dépend de la seigneurie de Noaillan ( Jean de La Motte ) ; au XVIIIe siècle, elle y est complètement intégrée.

Les Seigneurs successifs en ont été : en 1215 Amanieu de Noaillan ; 1262 Bertrand de Noaillan ; 1273 Pierre de Noaillan ; 1325 Arnaud de Noaillan ; 1383 Gaillard de La Motte ; 1415 Charles de Beaumont ; 1428 Bernard d'Angevin, Chancelier d'Aquitaine et Membre du Grand Conseil ; 1450 Baudinet Gassies ; Jean de La Motte, neveu de Pothon de Xaintrailles, capitaine de Charles VII ; François de La Motte ; 1567 Jean Le Berthon, Conseiller au Parlement de Bordeaux ; Raymond de la Roque, Seigneur de Ste Croix du Mont ; 1578 François II de La Motte ; vers 1700 jusqu'en 1789, la famille Duroy de Suduiraut.

Voir carte de Léogeats en 1750 par Cassini : examiner les rares voies de communication et l'importante surface des terres cultivées de l'époque.

En 1764, on comptait à Léogeats 1217 habitants.

Dépendant de la Seigneurie de Noaillan depuis le Moyen Âge, la commune de Léogeats fut créée à la Révolution, car elle possédait une église et plus de mille habitants ; la paroisse détenait alors les conditions requises pour être reconnue commune. Dépendant du canton de Noaillan, elle s'est vue rattachée à Langon à la Restauration, dépendant également au gré des découpages administratifs essentiellement de l'Evêché de Bazas, et parfois de celui de Bordeaux (avant et après la Révolution).

Jusqu'au XIIe siècle, chacun ne portait que son nom de baptême. Quelquefois, on y ajoutait le nom du père. C'est ainsi qu'on disait Jean-Pierre pour dire Jean, fils de Pierre; Arnaud-Guillaume pour dire Arnaud, fils de Guillaume. Mais au XIIIe siècle, chaque chef de famille ajouta à son nom de baptême un autre nom tiré d'un signe physique, du lieu de son origine, de son habitation, de son caractère, de sa profession, de quelque autre accident ou circonstance. Et ce nom passa aux enfants. Telle fut l'origine du nom de la famille.

Dès lors il fut possible de rédiger les actes de l'état civil. Une ordonnance de François Ier, publiée le 10 août 1539, enjoignit aux curés de dresser des registres de baptême qui devaient être déposés chez le greffier du balliage. Une autre ordonnance de 1667 prescrivit de faire deux registres, l'un qui resterait à la paroisse, l'autre qui serait envoyé au greffe du juge royal.

Jusqu'en 1789, les registres ne furent tenus qu'au point de vue des sacrements de l'Église.

L' Assemblée législative distingua la société civile de la société religieuse, les actes de baptême des actes de naissance, l'acte de mariage de la bénédiction nuptiale, l'acte de décès de la cérémonie des funérailles. Elle chargea les conseils généraux des communes de désigner quelqu'un pour tenir les registres de l'état civil. La Loi du 28 pluviôse de l'an VIII confia cette mission aux maires, et le Code Napoléon adopta cette disposition.



En 1792, cent soixante quatorze familles rassemblaient un bon millier de Léogeatais ; une cinquantaine d’exploitants possédaient leur paire de bœufs et leur charrette. Une trentaine de paire de vaches pouvaient aider aux travaux ; il ne paraissait pas y avoir de vaches purement laitières. Le cheval était inexistant pour le travail et l’on ne trouvait qu’un seul mulet. On se plaignait que le seigle soit en quantité insuffisante. La récolte de vin était d’environ 700 barriques, principalement du vin rouge Le troupeau de moutons était moyen : une centaine d’agneaux par an. En 1870, la population était déjà tombée en dessous des 900 habitants, mais la vie agricole se maintenait

La production agricole était encore faible pour la population, mais le vin rouge était considéré comme « bon ordinaire » et le blanc « tirant vers le sauternes ». Aujourd’hui encore le coteau du Tucau produit un excellent vin d’appellation Graves, rouge et blanc.


Aux vaches de travail se sont ajoutées les « bretonnes » pour le lait, et les veaux que l’ont expédie à Bordeaux. On trouve abondance d’ail et de haricots, car la majorité des terres, aujourd’hui boisées ou en friche, étaient à l’époque de riches jardins et cultures ( cf Carte de Cassini). La lande sud girondine, déjà bien boisée, à l’instar du littoral océanique, s’est considérablement peuplée de pins, et les radeliers dirigent les convois de billons par flottage sur le Ciron, de Préchac jusqu’au port de Barsac sur la Garonne, pour embarquement sur gabarre, afin d’alimenter Bordeaux en bois de chauffage et les mines anglaises en étayages.

A la fin du XIXe siècle de nombreux métiers, artisans et commerces existaient encore au village : berger, boucher, boulanger, cafetier, charbonnier, charcutier, charpentier, charron, coiffeur, épicier, horloger, laboureur, laitier, marchand de bestiaux, maréchal ferrant, menuisier, meunier (Ruisseau du Moulin), muletier, résinier, sabotier.

On dénombrait ainsi à Léogeats en 1898 pas moins de huit sabotiers, sept bistrots, cinq épiciers, cinq laitiers, trois boulangers, deux bureaux de tabac, un boucher et un charcutier. Aujourd’hui les seuls commerces originels subsistants sont une boulangerie, une épicerie et l'auberge de Brouquet.

Chroniques historiques

  • Accidents de chasse


Au XVIIe siècle, bien que le droit de chasse soit réservé au Seigneur de Noaillan, existaient à Léogeats quelques fusils à silex, destinés, entre autres, à la chasse au loup ou à la palombe. On chargeait ces armes par le canon en tassant la poudre puis le plomb avec du tissu au bout d'une baguette. La poudre étant très chère, on gardait le fusil chargé à la maison et il n'était pas rare que des "accidents de chasse" y surviennent...

  • Sage-femme

Au XVIIIe siècle, il existait une sage-femme par paroisse. Celle-ci ne suivait pas de formation spécifique, si ce n'est celle de l'expérience acquise au fil des jours. Elle était élue par une assemblée constituée uniquement de femmes, puis prêtait serment devant le Curé de la paroisse, l'Église règlementant la procédure. La sage-femme conservait ses attributions relativement longtemps, puisque son expérience était le seul gage de ses compétences professionnelles. Ainsi le 23 septembre 1736, Jeanne Larrue, 50 ans, était désignée sage-femme de Léogeats par le curé Jean Comet.

  • Prisonnier récalcitrant

En 1771, Jacques Douelle, marginal sans profession de 22 ans habitant le hameau de Laulan à Léogeats, était enfermé à la prison de Préchac suite à un vol. Il s'en évada en forçant un énorme verrou. Repris, il fut conduit sous bonne escorte à la prison de St Léger de Balson. Il s'évada à nouveau en tressant la paille de sa cellule pour s'en faire une corde, et en utilisant ses sabots enfoncés dans les trous du mur pour atteindre la lucarne. Desceller les barreaux de la pierre tendre n'a été qu'une formalité pour cette force de la nature...et Jacques Douelle était à nouveau dehors.

  • Problèmes de vendanges

A la fin du XVIIIe siècle, Léogeats était déjà une commune viticole caractérisée par ses excellents vins de graves produits sur le coteau du Tucau. C'était un temps où les viticulteurs bordelais avaient le privilège de mettre les premiers leur vin sur le marché de Bordeaux. En effet, les procédés de conservation n'étaient pas encore connus et l'on vendait le vin en "primeur". D'où l'empressement de vendanger au plus tôt pour en tirer le meilleur prix. Et tant pis si les raisins n'étaient pas encore à pleine maturité...Ainsi le Tribunal Seigneurial de Noaillan, son Procureur et son Juge avaient fort à faire pour que chacun respecte la loi, le ban des vendanges et les vignes de son voisin. Même les chiens trop gourmands étaient poursuivis...

Patrimoine

L'église

Entourée de son petit cimetière, l’église romane Saint Christophe, XIIIe siècle, classée le 24 décembre 1925, est située à l’extrémité de l’éperon rocheux dominant la vallée du Ciron; elle a pu servir d’ouvrage de défense, comme l’illustre un hourd surmontant le portail ouest. Comportant un porche d'entrée jusqu'à la fin du XIXe siècle, elle est inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, ainsi qu'une partie de son mobilier.


L’entrée et le chœur sont d'architecture romane. La nef a été recouverte d’ogives et on y a ajouté une nef secondaire d'architecture gothique. Les ogives s’appuient à leur base sur de curieuses têtes grimaçantes en pierre. Dans la nef secondaire existe toujours au nord ce qui devait être la porte des lépreux ou des cagots.

Une Vierge assise du premier quart du XIVe siècle, en bois sculpté, porte des traces d'immersion : elle a du être soustraite aux exactions lors des guerres de religion, ou durant la période révolutionnaire.

La chaire en pierre, datant de 1689, est composée d’un escalier droit menant à une cuve à encorbellement sur le mur de la nef : sa particularité est d’avoir été peinte pour imiter le bois.

Le retable ornant le chœur aurait été élaboré à la fin du XVIIe par un artisan du village. Il est en bois doré, avec un décor sculpté d’une grande richesse.

Le Christ crucifié, ornant un pilier central polygonal, ainsi que la sculpture de Saint Christophe portant l’enfant Jésus sur ses épaules (art naïf) sont en bois polychromes.

A droite de l’entrée, le petit baptistère est surmonté de la colombe mystique.

Le clocher, de forme spéciale, est similaire à d’autres se trouvant sur les routes de Saint Jacques de Compostelle. On y accède par un escalier extérieur en pierre. Il comporte deux cloches. La plus petite, datant de 1634, classée en 1942, est la plus ancienne de la région ; la plupart des cloches furent fondues à la Révolution, celle-ci, de petite taille a pu y être soustraite. Elle comporte les inscriptions suivantes : PARRINS PIERRE LOBIS LEVIEVY MARCHAND, JEANNE BERBIEN MARRINE DAMOISELLE. SAINT-CHRISTOPHE-DE-LAUGEAT 1634. La plus importante date de la fin du XIXe siècle sous le pontificat de Léon XIII (Mgr Donnet, Cardinal Archevêque de Bordeaux).

Début XVIIe, Pierre Lobis, l'un des parrains de la petite cloche, était médecin : il habitait une "maison-noble" à laquelle il a laissé son nom, lequel désigne encore aujourd'hui au cadastre le lieu-dit environnant.

Le cimetière entourant l'église, jadis ombragé de cyprès, fut le cadre, dans les années 1960, de plusieurs scènes du film " Thérèse Desqueyroux ", tiré du roman de François Mauriac (1927). Dans son autre roman Le Sagouin (1951), celui-ci fait allusion au tombeau de la famille de Cernès, lequel est situé au sud, dans une petite enceinte en surplomb au dessus du rocher. En 1980, le cimetière fut à nouveau le théâtre cinématographique d'une adaptation télévisée du roman de Mauriac "Le baiser au lépreux".

Un diagnostic archéologique effectué au nord de l'église en 2004 par Nathalie Moreau, archéologue à l'Inrap, a mis en évidence, d'une part la présence de tombes anthropomorphes du XIIe ou XIIIe siècle développée jusqu'au cimetière actuel, d'autre part les vestiges de fondations de constructions en bois de type médiéval.

Les fortins

Dans la plaine du Ciron, visible de l’église à trois cent mètres à l’ouest, on trouve une fortification en ruine : la Tourasse. Celle-ci a été étudiée par Léo Drouyn au XIXe siècle. Constituée d’une tour rectangulaire de 20 mètres sur 13 à trois étages et aux murailles d’un mètre d’épaisseur, il s’agissait vraisemblablement d’une maison forte, ou habitation fortifiée, comme l’autorité royale en avait autorisé du XIIe au XIVe siècle. Sa position en contrebas ne permet pas d’y voir un château, mais plutôt la résidence d’un petit aristocrate ou personnage important retranché sur son domaine.

La Tourasse, ou grosse tour, a du être une fortification entourée de fossés, et érigée par le seigneur de Noaillan dont dépendait Léogeats, afin d'une part d'assurer sa protection et celle des villageois, d'autre part d' assurer le débouché et le contrôle de la perception du péage sur le Ciron tout proche.

Le monument fut classé en 1845, puis déclassé comme ne présentant qu’un médiocre intérêt historique. Il fut construit à l'époque de Bertrand de Goth, devenu le pape Clément V, qui fit édifier le Château de Villandraut, et dont le tombeau se trouve dans la collégiale d'Uzeste. Les autres châteaux clémentins à proximité sont le Château de Budos, le Château de Fargues et le Château de Roquetaillade. De cette fortification simple subsistent encore de nos jours trois murs en ruine dont l’un est percé de deux meurtrières à l’est, l’autre d’une grande ouverture au premier étage côté nord, qui devait être la porte donnant accès par un escalier mobile au second étage, où l’on voit des restes de croisées et de cheminées envahies par les lierres; les moellons sont reliés entre eux par un ciment ferrugineux de la plus grande dureté et de couleur rouge. Au XIXe, on appelait la prairie où se trouve cette tour, la Prairie du Trésor.

Une seconde maison-forte se trouvait à l’ouest, sur la rive gauche du Ciron, au lieu-dit Fon de Bacquey ; cachée sur une butte au sein de la pinède, elle comporte un souterrain, non exploré et effondré, partant de la cave. Ses fortifications ont aujourd’hui disparu. Sa situation privilégiée permettait de contrôler d’une part le passage sur l’unique chemin rive gauche menant de Villandraut à Budos, d’autre part le passage à gué de Caussarieu sur le Ciron.


Les lavoirs

Jusqu’à la moitié du XXe siècle, les lavandières faisaient leur lessive au lavoir. Ainsi, chaque hameau en possédait un, voire plusieurs, alimentés par d' inépuisables eaux de source. C’était un endroit convivial de rencontres et de discussions. La « grande lessive » des draps, la "bugade", y était effectuée deux fois par an.

Certains de ces anciens lavoirs , vestiges du patrimoine communal au charme suranné, sont excellemment conservés ou ont été restaurés :

La source des Arrocs est encore utilisée de nos jours à des fins alimentaires.

L'école

En 1796, la « maison d’école » était celle de l’instituteur; elle hébergeait maître d’école et élèves. La commune versait un bail à son propriétaire Le premier instituteur de la commune a été Mr L.... C’était un Béarnais originaire d’Oloron. Il vint se fixer à Léogeats vers 1796 ou 1797 ; il avait environ trente ans et exerça jusqu’à sa mort le 14 novembre 1838, c’est à dire jusqu’à l’âge de soixante douze ans… …Auparavant, seulement les curés enseignaient à lire ou à écrire à quelques enfants, sans doute à leurs servants de messe, et à quelques autres peut-être, mais c’étaient là des exceptions : la grande majorité n’allait pas à l’école… Mr L... a du lui-même choisir son école. Comme on pense bien, il a porté sa préférence sur le bâtiment qui coûtait le moins de fermage, ou peut-être sur celui qu’il a pu trouver gratuitement. En effet les divers locaux qu’il a successivement occupés étaient tous misérables et se ressemblaient à peu de choses près. C’était bien ce qu’il y avait de plus mauvais, en fait d’habitation, dans tout le bourg. Pendant de longues années, de pauvres enfants ont été entassés pêle-mêle, dans une sorte de taudis délabré, exigu et malsain, sans lumière et sans air, garantissant à peine de la pluie… Pour le plancher, des voliges espacées en certains points les unes des autres, présentant des vides de près d’un centimètre, qui faisaient craindre que la planche ne se rompe et qu’on n’y enfonçât le pied. Pour tout plafond, encore des voliges placées avec parcimonie et recouvertes de tuiles, à une hauteur de 2 m 35 du sol… …une ou deux tables, quelques bancs plus ou moins bien équilibrés placés le long des murs, composaient seuls le mobilier de l’école. Pour fustiger les polissons qui ne savaient pas garder le silence, ou qui violaient la discipline en quelque autre façon, Mr L... se servait d’un fouet à cordes qui faisait beaucoup souffrir. Plus d’un retournait le soir à la maison avec des marques trop évidentes des corrections qu’il avait reçues. Un jour un écolier du quartier de Laulan, au delà du Ciron, qui sans doute recevait souvent les coups de ce maudit fouet, fut assez adroit pour le soustraire, à l’insu du maître, et se fit un malin plaisir de le jeter dans le Ciron à son retour de l’école. Il crut ainsi en avoir débarrassé la classe entière, mais pour comble de malheur, le fouet s’accrocha à une branche du bord quelques centaines de mètres plus bas, et Mr L..., étant allé après la classe garder sa vache bretonne, l’aperçut, le repêcha, et continua de s’en servir comme par le passé… Mr L... recevait dans sa classe filles et garçons ; mais à cette époque, l’école était le privilège des familles relativement aisées ; les enfants des pauvres, des ouvriers, n’allaient pas en classe. Aussi, malgré la réunion des deux sexes, malgré quelques élèves forains, le personnel de Mr L... était-il peu important. Il se composait en moyenne d’une vingtaine d’élèves, souvent moins, rarement plus. Les parents le payaient généralement par mois, en argent, quelques-uns en nature, vin, ou autre chose. Tout cela formait un bien mince pécule et Mr L. devait bien être l’un des plus pauvres de la commune. Il l’avait bien compris et avait cherché à arrondir ses revenus. Pour cela il avait pris la place de chantre à l’église, et franchement ce n’était pas dommage, car il avait, disent ses contemporains, une voix du tonnerre qui retentissait dans l’église et même au delà assez loin. Il avait aussi une vache bretonne dont il s’occupait, ainsi que sa femme, pour grossir ses ressources. Comme il n’avait pas d’enfants, ses dépenses n’étaient pas fort élevées. Il pouvait donc vivre avec sa femme de ces différents revenus, mais c’est tout ce qui lui était possible de faire, et s’il vint pauvre dans la commune, il ne s’y enrichit point : c’est le cas de dire avec le fabuliste « il s’en alla comme il était venu ». Mr L... avait un défaut : il aimait beaucoup à boire. Souvent le dimanche avant les offices, comme pour se préparer à mieux chanter, il allait au bistrot voisin et buvait assez copieusement. A la sortie, sans doute pour reprendre de nouvelles forces, il revenait au bistrot. Il y passait le reste de la journée, quelques fois même une grande partie de la soirée ; il revenait, ou plutôt on le reconduisait chez lui dans un état d’ivresse complète. Et ce qui était plus regrettable, le lendemain matin, il n’était pas guéri ; il ronflait dans la classe toute la matinée, les gamins en profitaient pour s’amuser à qui mieux mieux. On devine ce que pouvait être une telle classe. Mais le maître finissait par se réveiller ; alors la férule travaillait dur et les « têtes d’ânes » étaient mises à leur place. Telle était souvent le lundi la situation…Cette vie dura longtemps, autant que celle du maître. Il faut dire que pour s’entretenir dans cette coutume Mr L... ne manquait pas de voisins ou d’amis qui l’eussent provoqué à boire s’il en eut été besoin. C’était là une circonstance atténuante en sa faveur.


Les premiers instituteurs de la commune, de 1796 à 1882, furent les suivants : Messieurs Lamothe, Andreu, Bousquet, Py, Lacoste, Laporte, Lafargue, Coutures, Mignot, Faurens.

Les deux dernières maisons d’école en usage jusqu’en 1892, avant l’ouverture du groupe scolaire actuel, se situaient l'une à Peylèbe et l'autre au Bourg.

Après des débats houleux à la Chambre des Députés, et surtout au Sénat, Jules Ferry a fait voter la Loi sur l’Instruction Publique en juin 1881, principe d'un enseignement primaire laïque, gratuit et obligatoire, en opposition à la Loi Falloux. On retrouve trace, dans les archives municipales de 1890, d’une enquête commodo et incommodo destinée à mettre sur pied l’acquisition des terrains nécessaires à la construction d’un groupe scolaire avec Mairie. Cette réalisation fut terminée le 7 février 1892, sous le mandat de Mr Sauboua, grâce à un emprunt de 26946 F auprès du Crédit Foncier.

Les élèves venaient alors à pied, parfois de fort loin, chaussés de sabots de bois et couverts d'une épaisse pèlerine de laine. Ils étaient tous équipés d'une blouse noire, ornée d'un col en dentelle uniquement le jour de la photo... L'arrivée à l'école était suivie d'une méthodique mise en rang avec contrôle de la propreté des mains, des ongles et des oreilles. Les cours commençaient systématiquement par la leçon de morale ou d'instruction civique. Les punitions corporelles étaient bannies, mais les lignes et verbes à copier étaient monnaie courante. Ardoises et crayons d'ardoise pour le brouillon, et porte plume à encre violette pour le cahier.La cantine n’existant pas encore, les élèves qui demeuraient trop loin pour rentrer manger chez eux emportaient un casse-croûte vite avalé sous le préau ou bien dans les salles de classe en cas de mauvais temps. L’heure du retour au domicile devait être avancée les soirs d’hiver pour les élèves habitant loin du bourg, afin de leur permettre d’arriver chez eux avant la nuit.

En 1935, l’école des garçons et l’école des filles, jusqu’alors séparées par un mur dans la cour de récréation, sont jumelées, et deviennent mixtes; le mur est démoli. En 1956, une centaine d'enfants fréquentent l'école ; en 1957, sous le mandat de René Lalanne, est décidée la construction d'une troisième classe destinée aux plus jeunes. Une seconde classe primaire est ouverte en octobre 1958 à l’école des filles. On trouve alors un directeur de l’école des garçons, une directrice de l’école des filles, et une institutrice adjointe. Malgré leur dénomination, les classes sont mixtes. En 1960 est effectué l'achat du terrain contigu pour agrandir la cour de récréation vers le sud. En 1961, le Maire propose que la commune prenne en charge la gratuité des fournitures scolaires, à l’exception des livres. En 1962, la baisse brutale des effectifs amène la fermeture de cette troisième classe, tant attendue quelques années auparavant. L'école devient mixte avec un seul poste de direction, et l’école des filles se transforme en cantine après quelques aménagements. En 1977, les livres sont gratuits pour les élèves. En 1993, création d’un poste d’assistante maternelle auprès des plus jeunes. Suivant un projet élaboré en 1995, les travaux de réhabilitation des bâtiments communaux de l'ensemble mairie-école débutent en 1997, sous le mandat d' Alain Dulou, maire. Réhabilitation de l’ancienne classe des petits, le restaurant scolaire, aux locaux agréables, et clairs, avec cuisine équipée aux normes de sécurité en vigueur, est inauguré à la rentrée de septembre 1997. La rentrée 1998 voit nos enfants investir un groupe scolaire fonctionnel dans sa totalité, avec deux salles de classe, une salle d' activité pour les tout petits, une entrée et des sanitaires. En 1999, faute de candidature au nouveau bureau de l'association Cantine Scolaire de Léogeats, la dissolution de celle-ci est prononcée : le restaurant scolaire est municipalisé. Cette année là, dans le cadre du développement des technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement, les enseignants de Léogeats établissent un projet. Celui-ci, accueilli favorablement par l'Inspection Académique et la municipalité, voit l'informatique s'installer au sein de l'école avec l'arrivée de trois postes d'ordinateurs : deux pour les "grands" et un pour les "petits", support de travail pleinement intégré dans les méthodes d'enseignement actuelles. Durant les travaux, la mairie est déplacée dans la salle polyvalente. La réouverture au public de ses locaux a lieu en mars 2000. Depuis 2000, les effectifs du RPI Budos/Léogeats sont en progression régulière. Ce qui a entraîné à la rentrée 2006, d'une part la création d'une troisième classe sur la commune de Léogeats,d'autre part la réorganisation du RPI sur le plan pédagogique : les deux classes de maternelle et le CP se trouvent à Budos, les CE1 CE2 CM1 CM2 à Léogeats. Ainsi ont été mis en place des échanges de services entre les classes. A signaler aussi, l'installation de la BCD et de l'atelier informatique à l'étage du groupe scolaire. Les nouveaux locaux ont été inaugurés par Cédric Pujol, maire, au mois d'avril 2007.

Les ponts sur le Ciron

Jadis trois ouvrages permettaient de franchir le Ciron : la passerelle de Cameillac, le pont de Caussarieu, et le pont du Landon.

La

Le En 1863, des travaux furent autorisés par l’Empereur Napoléon Ier. En 1875, réfection complète : deux culées seulement ont été conservées. Deux piles ont été construites en rivière. En 1892, la route Laulan – Roaillan n’est pas retenue par le Conseil Général pour son classement « dans l’intérêt commun ». En 1911, dix huit radeliers descendent le bois flottant jusqu’au port de Barsac. En 1912, reconstruction du tablier programmé par le Conseil général pour obtenir un pont à une voie charretière à trois travées solidaires et de type ministériel. En 1989, suite à la dégradation trop avancée des fondations de ses piles, le vieux pont a été démoli, il a laissé place à une nouvelle structure métallique, plus large et mieux adaptée au trafic routier.


A cette occasion, en août 1989, au cours des travaux de réfection, une pelle mécanique de trente tonnes disparaissait dans le lit du Ciron. L'incident est survenu à la suite de l'intervention du conducteur de la pelle pour éteindre, à l'aide du godet, un début d'incendie sur la berge ouest, provoqué par les étincelles du chalumeau employé au découpage du tablier du pont. C'est en raison de son poids et au cours de ses différentes manœuvres dans une épaisse couche d'argile, que l'incident s'est produit. Peu à peu la pelle fut engloutie par les sables mouvants, jusqu'à ne laisser paraître au fil des jours que la flèche et le toit de sa cabine. Après plusieurs longues semaines de vains efforts d’une très puissante grue, l'intervention d'un plongeur, la rupture de plusieurs énormes câbles, et en présence de badauds chaque jour plus nombreux, deux énormes engins de soixante tonnes chacun parvenaient non sans peine à extraire la pelle de sa gangue gluante…

Le

Le moulin

Désaffecté depuis bien longtemps, le

Le Ciron

Le Ciron, orthographié Siron jusqu’au XVIIIe siècle, prend sa source à la lagune de Lubbon dans les Landes, traverse un peu le Lot-et-Garonne et entre en Gironde à 100 mètres d'altitude. Il parcourt 70 km en Gironde, dont 3,2 km sur la commune de Léogeats, avant de se jeter dans la Garonne à Barsac.

Du latin Sirio ou Sirione, il se jetait, avant 1712, date du creusement du canal du Moulin du Pont par les Chartreux, plus au nord dans la Garonne en formant un delta aux multiples branches ; il a donné son nom à la commune de Cérons.

Les moulins à eau, on en dénombrait 59 sur le Ciron au XIe siècle, fournissaient la farine de seigle aux boulangers de Bordeaux et de la région. Certains ont été remplacés de nos jours par des micro-centrales hydroélectriques, perpétuant ainsi un pan industriel et commercial de l'usage de l'eau.

En 2007, son usage en est également touristique et sportif avec le développement du canoë-kayak sur les bases nautiques de Bommes, Villandraut et Préchac.

Peu de rivières régionales ont joué comme le Cironun rôle prépondérant dans le commerce et l'essor de notre sud-ouest. Il traverse une étroite bande triangulaire du département du Lot et Garonne, puis entre en Gironde dans le territoire de la commune de Lartigue. Sur les quelques cent kilomètres de son parcours, les trois quarts s'effectuent dans notre département, en une courbe harmonieuse qui se dessine d'est en ouest. Après avoir longé une partie du Bazadais, baigné de nombreuses localités qui eurent autrefois leur importance et leur célébrité dans l'histoire de notre région : St Michel de Castelnau, Goualade, Lerm et Musset, Artiguevieille, Beaulac-Bernos, son lit s'élargit, ses eaux se régularisent entre Préchac et Villandraut. Ayant terminé ses bonds prodigieux de cascatelle en cascatelle, dans cette dernière ville, il devient un fleuve paisible et tranquille, dont l'onde docile et sussurante frôlait au passage, il y a huit siècles, les tours altières de la forteresse des Goth ; par un canal aujourd'hui effondré et disparu, le Ciron berçait alors l'enfance d'un pape célèbre, Clément V. La tradition locale affirme que dans sa jeunesse, le futur Pontife venait souvent méditer " le long de cette allée de buis qui conduisait à travers un bois d'agrément jusqu'au bord du Ciron ".

Après avoir quitté Villandraut et traversé Noaillan puis Léogeats, le fleuve arrose Sauternes, Bommes, Preignac, situés sur sa rive droite, puis Budos, Pujols et Barsac sur sa rive gauche. Dans le Sauternais surtout il s'ajoute aux charmes dont cette région est déjà pourvue, non seulement par la beauté de ses rives, mais encore par les innombrables souvenirs qu'il évoque. Il n'est pas un habitant riverain qui ne se rappelle sa tradition fluviale.

Depuis que les hordes wisigothes et vasconnes, les bandes sarrazines et normandes remontaient ce cours d'eau sur des embarcations légères et, dans les contrées riveraines, donnaient libre cours à leur humeur pillarde, le Ciron constituait pour la région bordelaise un "grand chemein mouvant". Un autre fait historique nous montre qu'il était depuis longtemps navigable ; ce fut effectivement le maître gabarrier Fontbodeau qui, en 1421, transporta par ce fleuve, les trois bombardes et les boulets d'artillerie de 700 livres jusqu'au Château de Budos, afin de permettre aux Anglais de réduire cette place forte, dont le seigneur avait embrassé la cause du Roi de France. Dès le XVIe siècle, le Ciron était devenu une voie importante, par laquelle s'opérait un transit régulier avec Bordeaux et l'étranger. Des profondes forêts landaises de sa source s'expédiaient par flottage des "poteaux de mines" ; ainsi désignait-on, comme de nos jours d'ailleurs, les troncs de jeunes pins débités en longueurs égales de deux ou trois mètres , et destinés à soutenir les galeries des carrières anglaises. Disposés en radeaux, les robustes " billots ", fils des contrées austères et nostalgiques des Landes, étaient amenés jusqu'au port de Barsac ; là, des bateaux de grand tonnage les transportaient à Bordeaux, d'où ils étaient dirigés vers les puissants bassins houillers des monts Grampians et Cheviots au Royaume Uni. Une race vaillante, celle des " radeliers ", s'était à l'origine formée sur les rives du fleuve ; à cette époque où les moyens de transport et de communication étaient rares, où seuls les grands propriétaires du pays possédaient des muletiers et des charroyeurs, ces mariniers accomplissaient une rude besogne. Ayant à leur service des embarcations légères, ils chargeaient des barriques, des douelles pour les tonneliers, des faix de cercles, des pierres de construction souvent, parfois même des denrées, des farines , du blé, de l'orge, que les riverains ne pouvaient transporter aux meuneries. Et quand ils n'étaient point occupés dans la région viticole, lors des saisons calmes, ils s'embauchaient, se louaient dans les exploitations landaises....


Pour eux commençait alors un dur métier. La plupart habitaient Bommes, Sauternes, Barsac même. Par les matins pluvieux et glacials, dans l'aube grise et terne des mauvais hivers, ils se rendaient à pied à Villandraut, à Préchac, souvent allaient jusqu'à Lartigue pour confectionner leurs trains flottants. Avec leurs lourds rouleaux de corde sur l'épaule, ils accomplissaient ainsi un trajet régulier de quatre à cinq lieues (une lieue = 4 km). Quand le parcours était plus long, plusieurs journées de marche et de fréquentes étapes dans les auberges ou " hospitalets " étaient nécessaires. A Villandraut et à Bommes existaient encore au XIXe siècle bon nombre de ces vieilles " hostelleries ". Là, les radeliers se restauraient au passage, se reposaient, ou tout simplement s'arrêtaient un instant, le temps de trinquer entre amis ; alors; des cruches pansues, antiques amphores de ce pays, coulaient pour eux le vin chaud, le vin clairet, que des servantes accortes disposaient sur la table commune et unique dans la même pièce ; car, à cette époque, une solidarité sincère régnait entre les hommes ; et c'est toujours fraternellement que se partageait la " cruchade " et la " mique " de sarrasin. Heureux dans leur condition, contents du sort qui leur était dévolu, les radeliers faisaient vaillamment leur besogne, et construisaient leurs " trains de bois " avec un art consommé. Les pièces de bois ou rondins étaient disposées côte à côte, dans le sens de leur largeur et attachées entre elles par une disposition spéciale des cordes.


Ainsi, elles formaient des planchers ou « travées » d'une dizaine de mètres de long, sur deux ou trois de large : de longues surfaces flottantes compactes et rigides; des bords du fleuve où elles étaient confectionnées, ces parties de radeaux étaient immergées ensuite, puis réunies au nombre de six ou huit par des cordes disposées en charnière; les travées formaient alors des convois qui, grâce à la mobilité ingénieusement calculée de leur longueur, pouvaient suivre facilement les méandres et sinuosités du fleuve. Montés sur ces planchers mouvants, les radeliers conduisaient habilement le flottage: nu-pieds sur les rondins, la gourde de " courge " en bandoulière, armés d'une forte perche pointue et munie d'un crochet de harponneur; cette dernière, qu'ils maniaient avec adresse, leur servait à maintenir le convoi au milieu de la rivière; en cherchant des points d'appui soit à même le fond, soit aux aspérités de la berge, ils évitaient ainsi les écueils nombreux, constitués par les racines d'arbres, les bancs de sable, les rochers semblant surgir parfois du lit du fleuve comme des faunes redoutables, les contours brusques des eaux. A la rencontre d'un moulin, le passage des radeaux s'effectuait sur un plan incliné appelé "passelis" ou "lindat"; avec une grande rapidité et une précision merveilleuse, ils glissaient sur le lindat, guidés par la manœuvre hardie et sûre des habiles matelots...A leur arrivée au port de Barsac, ces éphémères convois étaient embarqués pièce à pièce sur les pro­fonds chalutiers affectés à ce transport; puis, dans les docks bordelais, de puissants cargos les emportaient, cinglant vers les îles britanniques, Pays d'Albion et Verte Erin...

Village gascon

Les dialectes occitans
  • Toponymie

La toponymie des différents hameaux et lieux-dits de Léogeats répertoriés au Cadastre fait la plupart du temps référence au gascon, lui-même issu du vascon, groupes dialectaux de l'occitan au sein de l'Occitanie. Pour beaucoup, l' étymologie des noms de lieux correspondait à une caractéristique topographique ( ex :

  • Les sobriquets

Les sobriquets, ou chafres, surnoms familiers issus pour la plupart du gascon, étaient auparavant très répandus et systématiquement utilisés pour désigner les personnes dans les conversations usuelles. Cet usage existe encore aujourd’hui, leurs descendants ayant le plus souvent ainsi « hérité » de ces attributs patronymiques, sans toutefois forcément les apprécier...Certains correspondaient au métier exercé, d’autres à l’apparence physique, aux qualités ou aux défauts présumés, d’autres encore étaient de très illustres patronymes. Beaucoup de nos aïeux ont aujourd’hui disparu : les « chafres » se sont parfois transmis à leurs enfants, mais les traditions et le parler gascon s’éteignant malheureusement peu à peu au fil des générations, la langue et les sobriquets deviennent de moins en moins en usage. L’étude de l’occitan au collège par les plus jeunes permettra peut-être de sauvegarder ce précieux patrimoine des petits villages gascons.

Associations

  • A. C. C. A : Association Communale de Chasse Agréée
  • A. T. T. L : Association Tennis de Table Léogeatais
  • Réseau A&a : Réseau Art et actions

Ateliers de création et de diffusion artistique en Aquitaine. Intervention d'artistes plasticiens dans les lycéens d'Aquitaine. Micro-édition / dépot légal Bibliothèque Nationale de France. Médiation culturelle / Valérie Champigny.

  • T. C. L : Tennis Club Léogeatais
  • U. S. L. B. : Union Sportive Léogeats - Budos

Club de football aux couleurs bleu et blanc pratiquant en Ligue d'Aquitaine, District Sauternais et Graves, Promotion 2e Division.

Personnalités liées à la commune

François Mauriac, 1885-1970, Prix Nobel de Littérature, a eu l'occasion d'apprécier le charme bucolique du village. Il y a fait référence dans plusieurs de ses nombreux ouvrages.

Joël Dumé, né le 20.12.1959, arbitre international de rugby, réside à Léogeats.

Voir aussi

Notes et références

Liens externes

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